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Hors dossier
Compte-rendu

« UK sound system reasoning day »

Sound System Outernational#8 Report
Jean-Christophe Sevin
p. 173-178

Résumés

La 8e édition des symposiums Sound System Outernational, en partenariat avec le projet recherche (ERC) Sonic Street Technologies, s’est tenue à Goldsmiths London University le 5 novembre 2022. Sous l’intitulé « Continuités et ruptures », elle a rassemblé les membres jeunes et vétérans d’une trentaine de sound systems pour des échanges autour de questions telles que les conditions et les raisons de la naissance des sound systems, l’évolution des techniques, les enjeux de la transmission de la mémoire et des savoirs ou encore les questions de genre.

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Texte intégral

  • 1 Voir également le compte-rendu de précédentes éditions de ces symposiums par D’Aquino & al. (2017) (...)
  • 2 Unit 137, Legs Eleven, Sisters in Dub, Creation Rebel, Lionpulse, CAYA, Young Warrior, Indica Dubs, (...)

1La 8e édition des symposiums Sound System Outernational, en partenariat avec le projet recherche (ERC) Sonic Street Technologies, s’est tenue à la Goldsmiths University de Londres1 ; dans ce sud-est londonien qui fut l’un des premiers lieux d’implantation de l’immigration jamaïcaine et qui garde la mémoire des luttes qui y sont nées – notamment suite à l’incendie meurtrier de New Cross en 1981 qui eut lieu non loin de là (Abdallah, 2021). Sous l’intitulé « Continuités et ruptures », les sessions ont rassemblé les membres jeunes et vétérans d’une trentaine de sound systems basés à Londres, Birmingham, Leeds ou Huddersfield2.

2Dans l’introduction de la journée, Julian Henriques, membre fondateur du collectif Sound system Outernational – avec Brian D’Aquino (Bababoom Hi-Fi) également présent – a plaidé pour que l’Université soit un lieu ouvert aux savoirs non académiques et promeuve la production non extractive de savoirs issus des échanges avec les musiciens, opérateurs et autres acteurs des sound systems, de façon à ce que ceux-ci aient accès aux connaissances produites tout en conservant leur structuration autonome. La matinée s’est poursuivie avec deux séances « vétérans » et « jeunes » en parallèle, avec des questions concernant les conditions et les raisons de la naissance des sound systems. Dans la session vétéran, animée par June Reid (Nzinga Sounds) – dont il faut saluer le rôle de cadrage des débats et les interventions qui ont permis la bonne circulation et la répartition équitable de la parole - les intervenants ont raconté l’histoire et les raisons de la création de leurs sound systems entre 1966 pour Neville King et le début des années 1990. Dans tous les cas, c’est avant tout l’amour de la musique caribéenne qui se trouve à la base des vocations. Celles-ci naissent d’un contact précoce avec le sound system, qui accompagne les évènements rythmant la vie de la communauté (mariages, enterrements, anniversaires…). Les témoignages évoquent ensuite une première pratique du bricolage d’équipements sonores domestiques puis, liées à des trajectoires dans des contextes différents, plusieurs raisons apparaissent qui ne sont pas exclusives les unes des autres. On crée un sound system parce qu’on est inspiré par l’exemple des pionniers comme Jah Shaka ou Jah Youth ; et/ou parce qu’on n’a pas accès aux clubs qui diffusent cette musique ; parce que les sessions sont trop exclusivement masculines et non inclusives (Sisters in Sound) ; parce qu’on se sent sous-représenté dans cette musique que d’autres se sont appropriée ; parce qu’on veut propager le message Rastafari (Moa Anbessa)...

3L’évolution des techniques a ensuite été abordée, faisant notamment l’objet d’une discussion sur le clivage analogique/numérique, abordé de façon apaisée entre les tenants de ces deux partis, qui ne se résument pas à des questions techniques mais impliquent également des approches éthiques et esthétiques différentes en partie liées à des facteurs générationnels…. Il y a ceux qui mettent en avant la transportabilité et la mobilité des solutions numériques et ceux qui mettent en avant la dimension positive de la contrainte physique des supports analogiques, qui obligent à être sélectif (Tiny T). D’autres ont rappelé avoir utilisé également les cassettes DAT puis les CD et être passés au laptop, quand d’autres préfèrent encore utiliser le CD. Mais les changements d’équipements sont aussi impulsés par d’autres causes, par exemple pour s’adapter aux standards des lieux dans lesquels on est amené à jouer, ou bien parce que l’audience du sound system grandit et que cela rend nécessaire de faire évoluer la sono, en termes de puissance comme de qualité.

4Parmi les questions que les vétérans ont été invités à formuler à l’adresse des jeunes sound systems, a émergé celle portant sur l’exigence de qualité sonore, comme élément fondamental et incontournable de la culture sound system (gestion des fréquences, qualité des réglages, etc…). Un combat devant toujours être mené pour les vétérans qui observent une régression sur ce point chez certains sound systems récents. La question n’étant pas seulement esthétique mais aussi éthique, avec l’exigence de respect de l’intégrité physique des auditeurs dans les « danses ». Un intervenant a ainsi rappelé le célèbre « Trench Town rock » de Bob Marley en guise de principe qui veut que « One good thing about music, when it hits you, you feel no pain. So hit me with music »… Une autre réflexion adressée aux nouvelles générations a concerné le souhait que celles-ci soient conscientes du passé afin de ne pas répéter les erreurs qui ont pu être commises par les vétérans, ce qui implique de faire attention à leurs oreilles tout autant qu’à la dimension inclusive des sessions et de combattre le masculinisme qui peut se manifester ici comme ailleurs. Les vétérans ont commencé dans un environnement hostile et ont souhaité qu’il soit plus facile d’entrer dans le « jeu » pour la nouvelle génération. Ils ont dû inventer quelque chose dans un contexte où se posait la question politique de la survie, mais ils ont toujours gardé le principe du One love et ont exprimé le souhait que la nécessaire attitude rebelle et critique ne l’emporte pas sur la nécessité d’entretenir des vibrations positives dans les relations au sein des « danses ». Ceux-ci ont finalement émis le souhait de nourrir un dialogue plus fort entre générations et de pouvoir guider davantage les nouvelles générations, dans un rapport accru de transmission. Leurs réflexions se sont également penchées sur la tension entre l’imitation des modèles et la production d’une musique nouvelle, encore inconnue d’eux. C’est d’ailleurs une question qui traverse Ina Vanguard Style (Katz, 2022), le film documentaire consacré à Iration Steppas et réalisé par OBF qui a été projeté plus tard dans l’après-midi en présence de Dennis Rootical.

5Les deux sessions vétérans et jeunes du matin devaient aboutir à une série de questions que les uns allaient devoir adresser aux autres. Il s’agissait alors de réunir durant l’après-midi deux sessions intergénérationnelles en parallèle durant lesquelles les jeunes répondraient aux questions des vétérans et inversement. Cette fois encore un choix difficile s’imposait entre la session présidée par Lez Henry et celle présidée par Mykaell Riley à laquelle j’ai assisté.

6« Les nouveaux sont-ils conscients de la signification de la musique qu’ils jouent ? », était la première question adressée par les vétérans. Réponse affirmative des jeunes qui ont rappelé qu’ils ont ce background dub, roots, love & unity qui sont des fondations pour eux. Un membre féminin de Nimai Hi-Fi a expliqué que son grand-père étant jamaïcain, cette musique était pour elle un moyen de connaître ses racines et son identité, en essayant de comprendre le vécu de son aïeul. En retour, les jeunes ont demandé aux vétérans « quels principes ils retenaient de Rastafari ? » Une question moins innocente qu’il n’y paraît, le mouvement Rastafari comportant une part d’attitudes masculinistes et homophobes, tandis que la jeune génération affirme un engagement fort aux côtés des minorités sexuelles qui forment un nouveau faisceau de luttes laissé de côté par l’ancienne génération. Black Obsidian Sound System (Reid, 2021) a ainsi demandé « comment faire de la place pour des personnes aux backgrounds différents » dans les soirées sound systems ? Deux types de réponses ont été émises par les vétérans face à ces questions – tandis que certains ont paru en décalage de ces problématiques centrales dans les combats politiques actuels. D’un côté, une vétérane a rappelé que le sound system avait commencé avant le mouvement Rastafari et qu’il a toujours été une expérience d’amour. D’un autre côté, c’est le principe de livity qui a été mis en avant ainsi que le fait de prendre soin de soi et des autres. Ils ont tenu à rappeler que le reggae roots a été une ressource éducative, qu’il les a guidés dans leur parcours… Moa Anbassa Sound System a souligné qu’il a été créé en 1974 comme le premier sound system Rastafari, conscient et politique. Il a mis en avant cette idée que Chant down babylon ne doit jamais supplanter l’amour et que sans amour et vibrations positives il n’y a rien et qu’en définitive c’est le message qu’il faut retenir.

7« Comment aménager un espace sûr dans une soirée sound system ? » est une autre question qui a été adressée aux vétérans, et qui n’a pas manqué de soulever quelques difficultés de compréhension. L’intervention de Young Warrior a permis de clarifier le propos en rappelant que cette question avait émergé des discussions du matin sur les expériences négatives des filles dans des soirées sound systems qui attirent un large public, dont une partie se montre agressive, attirée par la réputation médiatique sans s’investir ni dans l’esprit de la musique ni dans celui de la soirée sound system, en consommant notamment de la drogue. Les vétérans ont alors rappelé la nécessité pour les membres du sound system de rester conscients de la situation et de ne pas rester focalisé uniquement sur la musique. Mais ils ont tous rappelé la responsabilité des gérants des lieux et des promoteurs quant au problème de la consommation de drogue et de la détérioration qui s’ensuit dans la qualité de l’ambiance et de la réception musicale.

8Une autre série de questions était liée à l’héritage (legacy) de la culture sound system et à sa transmission, tant sur le versant matériel que sur celui des pratiques et des savoirs issus de ces pratiques. « Qui s’occupera des archives vinyles ? » – c’est-à-dire des collections souvent considérables qui peuvent se compter en dizaines de milliers de disques qu’ont accumulé les vétérans – est une question que ces derniers ont adressée aux jeunes. Ceux-ci ont mis en avant le rôle des solutions en ligne comme discogs, ce qui a entraîné une discussion sur ce qu’on entendait par archives, car c’est la dimension physique et non seulement l’inventaire des productions facilité par les plateformes qui est en jeu. Un membre de Jah Youth a noté qu’il possédait trop de morceaux, de dubplates pour être conservés au même endroit, tandis que Tiny T a dit ne pas trop savoir à qui transmettre son énorme collection dans la mesure où son fils n’est pas intéressé par celle-ci. Mykaell Riley, qui présidait la séance, a exprimé un sentiment d’urgence sur cette question de la protection d’archives en péril. Il a insisté sur la nécessité d’en expliquer les enjeux de connaissance et l’importance d’organiser la conservation de ces archives au sein de la communauté des acteurs de cette culture, afin d’éviter qu’elles ne soient phagocytées par une institution de conservation qui en rendra l’accès difficile à ses acteurs et en tirera une histoire non écrite par ceux-ci. En bref, éviter que cela ne devienne « his-story » selon un détournement issu de la terminologie rastafari alors qu’il s’agit « d’our-story », que « notre histoire soit racontée par nous-mêmes citoyens archivistes » (citizen curators) et non par d’autres.

9Le versant des pratiques et des savoirs à transmettre a été l’objet d’une discussion productive entre les deux générations. Les vétérans ont rappelé humblement qu’ils avaient toujours beaucoup à apprendre et qu’il leur paraissait important d’enseigner aussi aux plus jeunes parce que c’est une manière de préserver l’héritage de cette culture sonore. Une représentante de la nouvelle génération a rappelé de son côté à quel point cela avait été important pour elle de bénéficier de cette transmission pour savoir se servir des pré-amp et des machines alors qu’un an auparavant, celle-ci ne savait pas opérer sur un sound system. King Earthquake a annoncé qu’il ouvrirait bientôt un lieu où les jeunes membres de sound system pourraient venir et avoir accès aux équipements du studio analogique et apprendre avec lui. Tous se sont ainsi engagés publiquement à favoriser cette démarche de transmission et ont annoncé que leurs portes étaient ouvertes. Ils ont encouragé les jeunes à ne pas être timides et à ne pas hésiter à venir les trouver pour leur demander des conseils.

10Cette séance s’est terminée par une interrogation des jeunes sur la composition du public des sound systems pour regretter l’absence grandissante des jeunes noirs dans bien des soirées ; ils ont ainsi demandé où ceux-ci étaient passés ? Certains vétérans ont mis en avant l’absence de lieux adaptés, maintenant qu’il est de plus en plus difficile de jouer dans des lieux communautaires. D’autres ont rappelé que beaucoup de jeunes ayant vu les difficultés que les ainés ont dû affronter, ne veulent pas revivre cette même course d’obstacles et ces rapports conflictuels avec les autorités qu’engendre le reggae.

11Une séance de remarques conclusives a rassemblé tous les participants dans le même amphi de Goldsmiths. Julian Henriques a remercié l’audience pour son attention et sa qualité d’écoute et a insisté sur la qualité des échanges, leur richesse et leur diversité, menés dans un respect mutuel et une écoute de l’autre qui ont touché tout le monde. Henriques a pointé la richesse de cette culture spécifiquement en Angleterre où, à la différence du reste de l’Europe mais aussi de la Jamaïque, des générations différentes et des acteurs aux backgrounds différents se retrouvent. Pour lui cette journée marque le début d’une conversation qui est appelée à se poursuivre. Les deux présidents de séance ont ensuite présentés les points principaux des deux panels intergénérationnels. Mykaell Riley a notamment rappelé la fragilité de l’héritage de ce mouvement culturel, spirituel et politique, menacé de disparition à mesure que ses pionniers nous quittent. À l’image d’un sound system qui fonctionne parce que tous ses composants sont en interaction il faut trouver un mode de coordination pour relever ce défi. Lez Henry, qui présidait l’autre panel intergénérationnel a notamment appelé à ne pas confondre le mouvement sound system et le mouvement Rastafari qui ont tous les deux leur propre dynamique, ce qui a provoqué quelques critiques de la part de la salle, que j’interprète pour ma part comme une volonté de garder un lien fort entre la communauté afro-caribéenne et le sound system, par peur que celui-ci ne se défasse comme cela a pu être évoqué plus haut. Historiquement le sound system est lié à d’autres musiques du continuum de l’Atlantique Noire ; Young Warrior a ainsi rappelé que son père Jah Shaka a commencé par jouer de la soul, mais que le sound system a rayonné au niveau international dans cette association avec le mouvement Rastafari.

12Avoir une conversation et un échange implique de ne pas venir avec ses propres réponses déjà formulées mais de reconnaitre qu’elles peuvent être co-construites et qu’on peut être transformé par cet échange appelé à se poursuivre. C’est ce qu’a réussi cette journée en créant les conditions de confiance et de bienveillance pour faire advenir ces échanges depuis des perspectives différentes. Et la conversation peut se poursuivre ensuite de façon plus informelle comme cela a pu se faire lors de la soirée Juke Joint Jamaica au Café Isla Del Ray non loin de là, dans le quartier de Deptford.

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Bibliographie

Abdallah Mogniss (2021), « 1981, l’incendie de New Cross, un tournant dans l’histoire des Noirs britanniques », Plein droit, no 128, p. 48-52. DOI : 10.3917/pld.128.0051.

Katz David (2022), « Reflections on “In A Vanguard Style”: A Documentary on Iration Steppas », Sonic Street Technologies Blog, en ligne : https://sonic-street-technologies.com/reflections-on-in-a-vanguard-style-a-documentary-on-iration-steppas/.

Reid Kareem (2021), « How Black Obsidian Sound System Are Navigating the Ethics of Appropriation », Frieze, no 223, en ligne : https://www.frieze.com/article/black-obsidian-sound-system-2021.

D’Aquino Brian, Henriques Julian & VIdigal Leonardo (2017), « A Popular Culture Research Methodology: Sound System Outernational », Volume ! La revue des musiques populaires, no 13-2, p. 163-175.

Sevin Jean-Christophe (2018), « Sound System Outernational #4. Strictly Vinyl Conference », Volume ! La revue des musiques populaires, no 15/1, p. 154-158.

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Document annexe

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Notes

1 Voir également le compte-rendu de précédentes éditions de ces symposiums par D’Aquino & al. (2017) et Sevin (2018).

2 Unit 137, Legs Eleven, Sisters in Dub, Creation Rebel, Lionpulse, CAYA, Young Warrior, Indica Dubs, Nimai Sound, Rebel Spirit Sound, Black Obsidian Sound System, Neville King, Black Magic Family, Moa Anbessa, Sir Jessus, Rebel Rock, Earth Rocker, Zion Inna Vision, King Earthquake, Gladdy Wax, Jah Massagan, Dennis Rootical (Iration Steppas), Tiny T (Freddie Cloudburst), Ras Terry Gad (Creation Rebel/Jah Trinity/CH1), Sister Culture, Lady Banton (Seduction City), Nzinga Soundz, Entebbe Sounds, The Great Wassie One, Mafia Black, Jah Youth).

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Pour citer cet article

Référence papier

Jean-Christophe Sevin, « « UK sound system reasoning day » »Volume !, 19 : 2 | 2022, 173-178.

Référence électronique

Jean-Christophe Sevin, « « UK sound system reasoning day » »Volume ! [En ligne], 19 : 2 | 2022, mis en ligne le 01 avril 2023, consulté le 19 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/volume/11009 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/volume.11009

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Auteur

Jean-Christophe Sevin

Jean-Christophe Sevin est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, chercheur au Centre Norbert Elias – CNE (EHESS/CNRS/AMU/Avignon Université). Ses recherches portent sur les relations art/territoire et les circulations et transformations des formes musicales populaires. Il a notamment enquêté sur les réceptions politiques et culturelles de la musique techno dans l’espace français, et travaille actuellement sur les dynamiques translocales du reggae et le continuum des musiques issues du sound-system.

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