Résumés
Le groupe Hatfield and the North figure parmi les plus représentatifs de la Scène de Canterbury : ses deux albums en constituent une production importante. Le premier album de 1974, simplement intitulé Hatfield and the North, est abordé ici essentiellement et selon plusieurs approches successives : contextualisation, forme des morceaux, analyse de l’enchaînement des morceaux pour chaque face du vinyle sur la base de la théorie des attentes musicales, les apports des différents musiciens et leurs spécificités dans le jeu instrumental, la pratique des métriques complexes dans « Shaving is boring » et « Lobster in Cleavage Probe », les différentes approches stylistiques des quatre membres du groupe et les interactions entre leurs conceptions musicales propres. Les contributions de trois musicologues convergent en une analyse détaillée et diversifiée des caractéristiques précises de cette musique. Le second album, The Rotter’s Club, est abordé en fin d’article, ainsi que le devenir de chacun des musiciens après la dissolution du groupe. Un entretien avec Dave Stewart (en fin d’article) porte sur les questions de composition et de production du disque. Une telle exploration de cet album permet au lecteur de mieux saisir la richesse de cette production et de la situer dans un contexte plus large, en l’occurrence celui de la Scène de Canterbury.
The band Hatfield and the North is one of the most representative of the Canterbury Scene: their two albums constitute a significant production. The first album of 1974 is approached through several successive approaches: contextualization, form of the pieces, analysis of the sequencing of songs for each side of the vinyl based on the theory of music expectation, the contributions of the various musicians and their specificities in the instrumental playing, the practice of the complex metrics in “Shaving is boring” and “Lobster in Cleavage Probe”, the various stylistic approaches of the four members of the group and the interactions between their own musical conceptions. The contributions of three musicologists converge in a detailed and diverse analysis of the specific features of this music. The second album, The Rotter’s Club, is briefly discussed at the end of the article, as well as the future of each of the musicians after its dissolution. An interview with Dave Stewart (at the end of this article) focuses on the composition and production of the record. Such an exploration of this album allows the reader to better grasp the richness of this production and to situate it in a broader context, in this case that of the Canterbury Scene.
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Extrait du texte
Texte intégral en libre accès disponible sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2025.
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Plan
Présentation de la formation du groupe et du premier album
Forme et enchaînement des morceaux ; attentes musicales
Apports des différents musiciens et éléments stylistiques
Présence de la basse
Les claviers
La batterie
« Shaving is boring » et « Lobster in Cleavage Probe », ou comment jouer sur des métriques complexes
Équilibre des approches stylistiques
Conclusion
Aperçu du texte
Nous avons souhaité écrire sur l’un des groupes importants des 1970, Hatfield and the North, à propos duquel il existe très peu d’études scientifiques, et pour lequel on ne trouve que difficilement des partitions, sauf celles publiées par Dave Stewart dans Keyboard Magazine (Stewart, 1993 et 1996) et celles disponibles sur le site de Phil Miller. Les deux albums principaux (publiés lorsque le groupe se produisait en concert) sont : Hatfield and the North, enregistré du 30 août 1973 au 23 janvier 1974 (avril 1974, Virgin V2008), et The Rotter’s Club, enregistré du 10 janvier au 3 février 1975 (mars 1975, Virgin V2030). Les quatre membres et compositeurs du groupe étaient Dave Stewart (claviers), Phil Miller (guitare), Richard Sinclair (chant, basse), Pip Pyle (batterie, percussion).
Pour simplifier et pour éviter de paraphraser le travail réalisé par Aymeric Leroy sur l’histoire de ces groupes, leurs albums et concerts (Leroy, 2016), nous allons plutôt mettre l’accent sur quelques poi...
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Pour citer cet article
Référence papier
Jacopo Costa, Philippe Lalitte et Pierre Michel, « Hatfield and the North (1974) : une synthèse en équilibre », Volume !, 19 : 1 | 2022, 11-36.
Référence électronique
Jacopo Costa, Philippe Lalitte et Pierre Michel, « Hatfield and the North (1974) : une synthèse en équilibre », Volume ! [En ligne], 19 : 1 | 2022, mis en ligne le 01 janvier 2025, consulté le 03 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/volume/10189 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/volume.10189
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Auteurs
Jacopo Costa est musicien et docteur en musicologie de l’Université de Strasbourg. Le sujet principal de ses recherches est le rock expérimental, qu’il étudie selon les perspectives de l’histoire de la musique, de l’analyse musicale, de la sociologie et de l’économie. Depuis 2013 il enseigne auprès du département Musique de la Faculté des Arts de l’Université de Strasbourg. Il est membre du laboratoire CREAA (Centre de Recherches et d’Expérimentation sur l’Acte Artistique). Il est le fondateur du groupe d’art rock Loomings et se produit en tant que soliste et en collaborant avec plusieurs groupes tels que Yugen, Ske, Oiapok.
Articles du même auteur
Philippe Lalitte est Professeur de musicologie à Sorbonne Université. Il est chercheur permanent à l’IReMus (UMR 8223) et chercheur associé au Laboratoire d’étude de l’apprentissage et du développement (UMR 5022). Il est par ailleurs Conseiller Scientifique Pilote au Hcéres. Ses recherches portent sur la perception, la cognition et l’apprentissage de la musique, sur l’analyse et la performance des musiques savantes des XXe et XXIe siècles. Elles explorent de nouvelles méthodes d’analyse à l’aide des technologies informatiques (représentations du son et descripteurs audio) et de l’analyse de scène auditive (ASA). Elles cherchent à transférer certains outils théoriques de la sémiotique vers l’analyse structurelle de la musique instrumentale et de la musique mixte. Il a publié de nombreux articles dans des revues nationales et internationales, dirigé cinq ouvrages collectifs et publié un ouvrage en son nom propre (Analyser l’interprétation de la musique du XXe siècle, 2015). Récemment, il a assuré la direction scientifique de l’ouvrage Musique et cognition. Perspectives pour l’analyse et la performance musicales (Éditions Universitaires de Dijon, 2019). Il dirige actuellement dix thèses et co-dirige avec Jean-Marc Chouvel le séminaire doctoral « Composition, cognition, apprentissage ».
Pierre Michel est musicologue et musicien, professeur à l’Université de Strasbourg et membre fondateur du Labex GREAM en 2011. Ses recherches et travaux sont principalement concentrés sur l’histoire et l’analyse des musiques savantes occidentales d’après 1945 ainsi que sur les questions d’interprétation des musiques contemporaines, mais il contribue aussi à des recherches sur le jazz et le rock. Il participe à des colloques en France ou à l’étranger et organise régulièrement des colloques internationaux et des journées d’étude (autour de Bernd Alois Zimmermann, Hans Zender, Wolfgang Rihm, Gilbert Amy, Paul Méfano, Walter Zimmermann ; « Jazz, Musiques improvisées et langages contemporains », etc.), participe au projet international ACTOR. Il a édité des recueils de textes de Ferruccio Busoni, György Ligeti, Tristan Murail, Wolfgang Rihm, Hans Zender. Pierre Michel a organisé plusieurs résidences de compositeurs ou d’interprètes autour du second vingtième siècle. En tant que saxophoniste il a fondé plusieurs groupes ou initié divers projets dans le domaine des musiques de rock et de jazz ou musiques improvisées (Bise de Buse, Ovale) dont les enregistrements sont publiés et accessibles sur certaines plateformes musicales.
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