La scène, ou école, de Canterbury, n’est-elle qu’une « invention journalistique », comme l’affirment notamment certains des musiciens concernés ? Peut-on qualifier de « scène » l’effervescence musicale toute relative (par le nombre réduit de protagonistes et son faible écho auprès de la population locale) initiée dans la capitale du Kent par Soft Machine et Caravan ? Peut-on parler d’un « style Canterbury » quand les groupes désignés sous ce vocable proposent des musiques si différentes ? Autant d’arguments avancés par les sceptiques pour invalider ce concept.
Et parmi ces sceptiques, on trouve plusieurs musiciens qui comptent parmi ses fondateurs, comme Hugh Hopper ou Robert Wyatt. Au premier, on pose la question :
« Que pensez-vous de cette idée de “scène de Canterbury” ?
Hugh Hopper : C’est une invention journalistique. En réalité, il ne se passait pas grand-chose, à Canterbury ! On n’avait qu’une envie, c’était de pouvoir enfin partir à Londres et commencer une carrière digne de ce...