Une « collection virtuelle ». Les plaques de projection pour l’enseignement de la société Ed. Liesegang en Allemagne avant 1914
Résumés
La firme Ed. Liesegang, fondée en 1854, était devenue vers 1880 l’une des sociétés les plus importantes dans le domaine photographique en Allemagne. Parmi ses produits se trouvaient des séries de plaques de lanterne magique – une collection d’images organisée en premier lieu en fonction d’une demande du marché, mais qui présente néanmoins une logique structurelle dans son ensemble. Cette collection, cependant, n’existe plus, Liesegang n’ayant pas créé d’archives pour les produits qu’elle a mis sur le marché. Cet ensemble d’images constitue ainsi une « collection virtuelle » dont les contours se laissent reconstruire sur la base des catalogues de vente. Une telle collection virtuelle permet d’avancer des hypothèses au sujet de la demande et des goûts de la clientèle, mais aussi sur les catégorisations et les hiérarchies qui s’établissent entre les séries selon leur importance commerciale ou selon le nombre de séries consacrées à un sujet.
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Mots-clés :
lanterne magique, collection, histoire des médias, Société Ed. Liesegang, éducation par l’image, AllemagneKeywords:
magic lantern, collection, media history, Ed. Liesegang company, education through images, GermanyPlan
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- 1 Même si le producteur et distributeur Liesegang a joué un rôle non négligeable dans le cinéma éduca (...)
1Vers 1900, ce n’est pas seulement au sein d’institutions muséales ou archivistiques que se développent de grandes collections d’images photographiques ou cinématographiques. On les trouve aussi dans des écoles, des universités, voire chez les producteurs et distributeurs de ces images. La société commerciale Ed. Liesegang à Düsseldorf en fournit un exemple. Elle met en vente à l’époque de nombreuses images de projection fixes, de contenu non fictionnel, à usage pédagogique1. Cet ensemble forme à nos yeux une « collection virtuelle », dont la singularité est de ne pouvoir être appréhendée dans son entièreté qu’à travers les catalogues de ventes de la société, ainsi que d’avoir été constituée non pas dans le cadre d’un projet muséal, mais dans une visée commerciale. Comment cette collection était-elle organisée ? Quels objectifs pédagogiques poursuivait-elle ? Quels sont ses rapports avec d’autres ensembles constitués par des acteurs étrangers à l’institution muséale ou archivistique (collectionneurs privés, photographes, entrepreneurs), mais qui sont, eux, considérés aujourd’hui comme des fonds importants ? L’étude de cette collection permet de prendre en compte les enjeux économiques liés à l’organisation du flux documentaire.
Étudier une collection historique à travers ses catalogues ?
2La société Ed. Liesegang OHG – société anonyme – dépose son bilan en 2002, après presque 150 ans d’existence. Le siège social situé à Düsseldorf est abandonné, et tout ce qui restait de la longue histoire de l’entreprise est vendu pièce par pièce. Il n’y aura ainsi jamais de fonds Liesegang dans un musée ou dans des archives. De même, les plaques de projection produites par la firme ne formeront pas de collection au sein d’une institution du patrimoine. Il n’en demeure pas moins que ce fonds est essentiel pour comprendre l’organisation de la circulation des images pédagogiques et qu’il est nécessaire de s’interroger sur la signification d’un tel ensemble historique et sur sa valeur sociohistorique. Nous proposons ainsi de concevoir la possibilité d’une « collection virtuelle Liesegang », approchée d’un point de vue théorique, et de considérer cette notion comme un principe heuristique afin de mesurer son potentiel pour la recherche.
3La plupart des musées et archives disposent en fait d’une ou de plusieurs « collections virtuelles », résultat du manque d’espace des réserves, de conditions climatiques ne permettant pas de conserver tous les objets au même endroit, ainsi que de l’obligation de faire le tri à l’arrivée d’un fonds, c’est-à-dire de séparer l’« archivable » du « non archivable » selon les critères de sélection de l’institution. Les objets et documents reçus sont placés dans différents dépôts selon les principes organisationnels des archives, certains d’entre eux en sont peut-être même extraits pour être donnés à des tiers. Si la collection n’existe ainsi plus en tant qu’entité physique, ses éléments continuent néanmoins de former une entité virtuelle : leur existence antérieure en tant qu’entité archivistique est attestée par des listes de déposants ou de magasiniers, des catalogues de vente ou d’exposition, voire des bases de données.
- 2 Le projet de recherche « A Million Pictures. Magic Lantern Slide Heritage as Artefacts in the Commo (...)
- 3 Cet « art » a d’abord été pratiqué par les collectionneurs dans la tradition des cabinets d’art et (...)
4Dans le cadre du projet de recherche « A Million Pictures. Magic Lantern Slide Heritage as Artefacts in the Common European History of Learning2 », nous travaillons sur deux fonds soumis à ces conditions, fonds nés de l’industrialisation des biens culturels et d’une production de masse qui a démocratisé l’« art » de posséder de beaux objets3 : la collection Robert Vrielynck au Musée d’art contemporain à Anvers, et celle du musée de l’université d’Utrecht. Dans le premier cas, il s’agit d’une collection privée, hétérogène et éparse, d’appareils de prise de vue et de projection ainsi que de jouets optiques, de plaques de projection, de films, d’affiches et d’autres documents relatifs à l’histoire de l’industrie cinématographique, amalgame formé par un passionné de cinéma ayant acquis ce qu’il y avait d’accessible sur le marché. Le second cas forme quant à lui un ensemble peu organique de plaques réorganisées maintes fois selon les besoins de l’enseignement et de la recherche. Leur confrontation avec la « collection virtuelle Liesegang », telle qu’elle émerge des catalogues de vente de la firme, permet de constater la différence : l’ensemble Liesegang est organisé, structuré en termes stratégiques, classé selon un principe d’accessibilité facilitée (par grands thèmes afin d’attirer les acheteurs, puis en catégories et sous-catégories pour s’y retrouver aisément). Il n’est pas le résultat d’une initiative individuelle comme dans le cas des collections d’amateurs d’art ou de lanternes magiques, ni même d’une démarche institutionnelle, il est le produit d’un « travail en commun » entre une compagnie motivée par un intérêt commercial, des experts garants d’une contribution savante, des photographes chargés de l’apport esthétique et la communauté des acheteurs-collectionneurs, déterminante pour son enrichissement.
5Par rapport aux collections souvent très hétéroclites conservées dans les archives, cette « collection virtuelle » présente plusieurs avantages pour le travail de recherche.
- 4 Un autre type de documents liés aux séries de plaques de projection, les textes des conférences, qu (...)
6Premièrement, si les plaques conservées dans les musées demandent dans la plupart des cas à être identifiées et documentées, celles de la « collection virtuelle » Liesegang sont pourvues de titres et existent dans le cadre de séries connues, même s’il faut encore déterminer à partir de quand une série est commercialisée. Deuxièmement, l’accent n’est pas mis sur l’identification d’un ou de plusieurs objets, mais sur l’ensemble de la collection, c’est-à-dire que la recherche peut porter sur sa logique structurelle et considérer les objets du point de vue de l’ensemble. Dans le cas d’un fonds déposé, cette logique doit être reconstruite, ce qui demande du temps et s’avère souvent compliqué, parfois même impossible. Troisièmement, un fonds reconstitué à base de catalogues permet de formuler immédiatement des hypothèses concrètes sur sa totalité et sur la systématique de sa formation. Il permet entre autres de tirer des conclusions sur les préférences des clients, les hiérarchies culturelles et les sujets privilégiés par les divers intervenants dans le processus de production – les fabricants, mais aussi les photographes, les conférenciers ou les pédagogues impliqués dans les choix des sujets, la constitution des séries et les titres des plaques –, ainsi que par les acheteurs des plaques et les groupes sociaux auxquels ils appartiennent4. Quatrièmement, on peut analyser le contexte dans lequel s’inscrit chaque objet, la composition des séries, la structure dramaturgique interne prévue pour la programmation, les relations établies entre séries et entre motifs d’une même série. Quant aux visées éducatives, on peut examiner les destinataires envisagés : groupes spécifiques ou généraux, milieu scientifique et experts ou public populaire.
- 5 « Collection », dans Petit Larive & Fleury. Dictionnaire français encyclopédique à l’usage des Adul (...)
7Dans le cas Liesegang, il s’agit par ailleurs littéralement d’un « assemblage d’objets de même nature5 » : les plaques forment une collection d’une homogénéité rare dans les archives et collections existantes dans le domaine de la projection, régulièrement constituées d’un amalgame d’objets divers laissés par les anciens propriétaires – plaques, lanternes, écrans, sources lumineuses, etc. Ici, on a affaire à des plaques provenant d’une même source, avec un nombre minime de variantes (plaques photographiées ou peintes de format 8 ¼ × 8 ¼ cm, 8 ½ × 8 ½ cm ou 8 ½ × 10 cm) et une matérialité uniforme (support de verre avec cadre en bois), pendant que leur usage est limité à l’éducation et à l’enseignement (fig. 1). Les catalogues de plaques Liesegang quant à eux forment une « collection virtuelle » telle qu’elle aurait pu exister si un intéressé avait acquis un grand nombre, voire la totalité des plaques mises en vente par la compagnie. Par conséquent, le travail sur cette « collection » ne pourra se situer qu’à un méta-niveau, en mesure d’interpréter des séries comme « Italie (1) », « Palestine », « Nouvelles vues d’Allemagne », mais non pas les plaques individuelles comme « Port de Gêne », « Femmes à Bethlehem » ou « Fribourg-en-Brisgau : Cathédrale » qui en font partie.
1. Anonyme, « Orphelin avec ange gardien »

Plaque de la série « Œuvres choisies de la sculpture », Düsseldorf, Ed. Liesegang. Amsterdam, EYE. (Photographie : Sarah Dellmann)
La société Ed. Liesegang et sa collection commerciale au tournant du siècle
- 6 Sur la société Liesegang, voir notamment Die Geschichte der Firma Ed. Liesegang Düsseldorf zur Feie (...)
- 7 Le Photographisches Archiv est édité à Elberfeld (Liesegang), puis à Berlin (Theobald Grieben) entr (...)
- 8 L’un des pionniers du cinéma scolaire allemand, Hermann Lemke, souligne la grande importance des re (...)
8La société « Ed. Liesegang – Fabrik für Photographische Papiere, Projektions- und Photographische Apparate » (Fabrique de papiers photographiques, d’appareils de projection et de photographie) a ses origines dans le fonds de commerce d’un atelier de photographie à Elberfeld, racheté en 1854 par Friedrich Wilhelm Eduard Liesegang (1803-1871)6. Sous la direction de son fils Johann Paul Eduard Liesegang (1838-1896), la compagnie publie à partir de 1860 un journal professionnel, Photographisches Archiv. Berichte über den Fortschritt der Photographie (Archives photographiques. Bulletin des progrès en photographie). D’autres titres relatifs aux médias visuels suivront dans les décennies à venir7, parmi lesquels ceux de Paul E. Liesegang, connu pour ses ouvrages sur la photographie, dont son Handbuch der Photographie (Manuel de la photographie) (Berlin 1856). Il ne doit pas être confondu avec son fils Franz Paul (F. Paul) Liesegang (1873-1949) qui, à partir de la deuxième moitié des années 1890, écrira régulièrement sur la projection des images fixes et en mouvement8.
- 9 Voir Gottfried Plumpe et Heinz Schultheis, Meilensteine. 125 Jahre Bayer 1863-1988, Leverkusen, Bay (...)
9Vers la fin du XIXe siècle, la firme devient l’une des sociétés les plus importantes dans le secteur de la technique de projection et de la photographie, non seulement en Allemagne mais aussi à l’échelle internationale. En 1873 (d’autres sources disent 1871), la société déménage à Düsseldorf-Bilk, mais son usine de production photographique reste à Elberfeld. Après la mort de Johann Paul Eduard Liesegang en 1896, ses fils, le célèbre chimiste Raphael Eduard Julius (1869-1947), Albert James (1878-1951) et Franz Paul (1873-1949), modernisent l’entreprise, qui se concentre dorénavant sur l’optique (dont les appareils d’agrandissement) et la technique de projection. Elle prend le nom de « Fabrik für Projektionsapparate, Kinematographen und Lichtbilder » (Fabrique d’appareils de projection, de cinématographes et de plaques de projection) (fig. 2). En 1907, le secteur photographique est vendu à la « Farbenfabriken vorm.[als] Friedr.[ich] Bayer & Co. » à Leverkusen9.
- 10 Voir Teresa Castro, supra, p. 74 sq. et Valérie Perlès, infra, p. 106 sq.
10Alors qu’en France, le banquier Albert Kahn entreprend de recueillir des relevés de la planète pour le rapprochement des peuples comme pour les générations futures dans une intention à la fois internationaliste et pacifiste, et envoie à ses frais des opérateurs dans le monde entier10, la société Ed. Liesegang se concentre sur une distribution prioritairement commerciale d’images du proche et du lointain. A priori, l’objectif de la firme n’est pas idéaliste : la vente des séries de plaques et d’appareils nourrit la famille et ses employés. Mais les frères Liesegang sont manifestement conscients du fait que leur production permet aux contemporains de connaître tous les aspects du monde sans voyager. La logique commerciale, autrement dit, amène la firme à contribuer à la transmission de différents types de savoirs en répondant avec son offre de plaques à la demande des institutions éducatives ou caritatives.
- 11 Carl Simons travaillait chez Liesegang avant de créer sa propre entreprise, Carl Simon & Co. en 190 (...)
- 12 Pour la provenance des clients, voir notamment les remerciements publiés dans les différents catalo (...)
11La firme fait partie d’un réseau international de fournisseurs d’instruments et de plaques optiques. Il y a les concurrents directs comme les manufactures allemandes Unger & Hoffmann A. G. à Dresde et Carl Simon & Co. à Düsseldorf11, ou York & Son à Notting Hill en Angleterre. Mais il existe aussi divers revendeurs et distributeurs non commerciaux, qui sont de bons clients de Liesegang et de ses concurrents : les organisations catholiques comme la Lichtbilderei GmbH à Mönchengladbach ou la Maison de la Bonne Presse à Paris, et d’autres vouées à la charité laïque, telle l’Armée du Salut, ou à la lutte contre l’alcoolisme, comme le Temperance Movement. La clientèle compte en outre tout un éventail de particuliers, des enseignants aux forains, en passant par des prêtres s’adressant directement à la firme12. Cette variété de clients reflète elle-même la grande diversité du public et des couches sociales qui assistent aux spectacles de lanterne. Poussés par des motifs divers, ces spectateurs cherchent à la fois la distraction et l’instruction, qui composent souvent les deux faces d’une même médaille. Et la collection Liesegang en a pour tous les goûts.
L’organisation de la collection
- 13 Voir Liesegang’s Glasphotogramme für Lichtbilder-Apparate, nº 282, s. d. [1903]. Sur la deuxième de (...)
- 14 Une plaque valait alors l’équivalent de quatre kilos de pain. Les plaques étaient vendues à l’unité (...)
- 15 Voir la série « Shanghai und Umgebung » (Shanghai et ses environs), dans Liesegang’s Glasphotogramm (...)
- 16 Ibid., p. 37‑38.
12Le catalogue Liesegang’s Glasphotogramme für Lichtbilder-Apparate (Photogrammes de verre Liesegang pour appareils de projection) nº 282, datant vraisemblablement de 1903 (fig. 3), indique que la firme dispose alors de plus de 22 000 plaques13 et que la logique commerciale de la collection a connu le succès. Un certain nombre de facteurs y contribuent : une bonne connaissance du marché ; le calcul judicieux des bénéfices par rapport aux investissements, le prix de la plaque standard étant fixé à 1 Mark14 ; des fournisseurs d’images qui garantissent la diversité de l’offre, celle-ci permettant à son tour de cibler des publics diversifiés ; la possibilité de lier des séries à l’actualité (voir, par exemple, des vues de la Chine commercialisées au moment de la révolte des Boxers en 190015) ou à la conférence d’un expert (c’est le cas, par exemple, pour « Le Maroc : pays et peuple » avec un texte du « Dr. Jost16 »).
- 17 Ibid., p. 11, 47 et passim.
- 18 Ibid., p. 37.
13En ce qui concerne les sujets, Liesegang paraît suivre deux stratégies principales. D’une part, il y a les « thèmes de répertoire », dont l’iconographie semble clairement répondre aux attentes d’un large public. On offre ainsi les « Images de la Bible selon [Gustave] Doré » ou des portraits de personnages historiques qui reproduisent souvent des tableaux bien connus ; les plaques géographiques présentent les sujets sur le modèle du Baedeker ; les séries dédiées à la flore et à la faune s’inspirent des ouvrages de vulgarisation comme Brehms Tierleben17. Rares sont ici les exceptions, telles que la visite d’un site classique pris sous un angle insolite : « L’Acropole, Athènes, vu depuis le Philopappos » ou « [Un] Grec dans la Fustinella » (fig. 4)18. D’autre part, la collection comprend également des vues hautement spécialisées s’adressant à un public plutôt scientifique et recourant à des techniques photographiques avancées. La répartition des séries dans les catalogues reflète la façon dont le fabricant conçoit les attentes de ses clients. Elle permet de distinguer les sujets les plus « en vogue », placés au début, d’autres plus « marginaux », relégués sur les dernières pages, traduisant ainsi certaines hiérarchies qui renseignent sur le contexte social et culturel.
3 et 4. Couverture et page 37 du catalogue Photogrammes de verre Liesegang pour appareils de projection, nº 282, Düsseldorf, Ed. Liesegang, [1903]
![3 et 4. Couverture et page 37 du catalogue Photogrammes de verre Liesegang pour appareils de projection, nº 282, Düsseldorf, Ed. Liesegang, [1903]](docannexe/image/412/img-3-small480.jpg)
14La majorité des plaques sont de nature géographique, décrivant les pays du monde entier et leurs habitants. Certaines de ces séries sont organisées sur le mode du récit de voyage, d’autres présentent des sites touristiques ou archéologiques de façon isolée. Il y a ensuite ce que l’on pourrait désigner comme séries thématiques, catégorie couvrant un panorama relativement large de sujets, de la Bible aux hommes préhistoriques en passant par des scènes de chasse, des vues de ponts, des portraits historiques ou des photographies maritimes. Un dernier groupe important est constitué par les plaques destinées à l’enseignement scientifique ; il couvre différents domaines, notamment la géologie, la botanique et la zoologie (fig. 5), et utilise souvent le procédé de la microphotographie. Ces images s’adressent à une clientèle plus experte, comme en témoignent les nombreux titres donnés uniquement en latin, et se situent plutôt en fin de catalogue.
5. Anonyme, « Bouche et trompe », vers 1908

Plaque de la série « Les Abeilles », Düsseldorf, Ed. Liesegang. Amsterdam, EYE. (Photographie : Sarah Dellmann)
- 19 W[illi] Warstat, « Kinematographie und Schule », Bild & Film, vol. 2, nº 3, 1912, p. 62. Bild & Fil (...)
15À en croire les titres des plaques, Liesegang a déjà réalisé avant 1900 ce que les Kinoreformer demanderont une décennie plus tard : « Si Edison qui, en vrai Américain, est un fonceur, s’est jeté sur la cinématographie scolaire et promet de filmer au profit des écoles tout ce qui existe (en Afrique) entre Le Cap et l’embouchure du Nil, il en fait trop. Nous n’exigeons pas ‹ tout ›, mais le typique dans le paysage, la population, l’économie, la faune et la flore19. » Entre la nécessité d’une certaine exhaustivité et la recherche du « caractère typique », les séries mises en vente par Liesegang répondent aux exigences de l’enseignement scolaire et populaire formulées par les pédagogues voulant réformer les institutions éducatives.
La signification de la « collection Liesegang » au tournant du siècle
16La collection est organisée en vue de la présentation des séries aussi bien dans les écoles primaires et secondaires, en particulier en géographie, histoire, beaux-arts et biologie, que dans les collèges de formation générale ou pratique – les Realschulen –, avec des sujets tels que l’agricul-ture, l’industrie, la technique, l’artisanat ou les soins. Mais les clients potentiels se situent également dans les universités populaires – les Volkshochschulen –, avec des domaines tels que l’astronomie, l’archéologie, l’ethnographie ou l’anthropologie, et les universités, notamment avec les microphotographies de sujets scientifiques. Liesegang s’adresse enfin à des institutions et associations à vocation spécifique, avec des séries ayant trait à l’hygiène, la santé, la religion ou l’éducation enfantine.
- 20 C’est la raison pour laquelle il sera recommandé aux enseignants de projeter les films plus d’une f (...)
17Un nombre considérable de ces séries sont vendues ou louées avec des textes d’accompagnement qui résument l’essentiel des informations communiquées par l’image et expliquent ce que doit voir le public (fig. 6). L’enseignant a donc le choix de développer son propre discours ou de l’appuyer sur les commentaires fournis par un expert, qui est en général aussi le responsable du choix des plaques constituant la série. Le but didactique est double : il s’agit non seulement d’enseigner la matière, mais aussi d’apprendre aux élèves et autres spectateurs à bien regarder. Plus tard, les films éducatifs diffusés par Liesegang leur apprendront plus encore à bien observer, puisque si l’image fixe de la plaque permet au regard de se promener et de saisir les détails à son propre rythme, l’image filmique requiert une observation orientée afin de saisir l’essentiel du sujet dans le temps court prévu par le monteur du film20. En cela, les plaques de lanterne diffusées par Liesegang correspondent aux nécessités d’un enseignement basé sur la démonstration visuelle, ce que l’on appelle l’Anschauungsunterricht en Allemagne. Son principe, tel que formulé par la revue Bild & Film en 1912, est simple :
- 21 Joseph Weigl, « Die Lichtbilderei GmbH. in M. Gladbach », Bild & Film, vol. 1, nº 1, 1912, p. 8.
La parole laisse une impression plus forte et plus durable que le mot écrit […]. Mais pour que la parole soit retenue durablement, il est nécessaire que l’impression recueillie par l’oreille soit accompagnée par celle reçue par l’œil ; il faut que la conférence soit accompagnée par des images. Il semble que dans le vacarme de la journée, le son de la parole se perde trop facilement, tandis que ce que l’œil regarde est saisi plus intensément et conservé au plus profond de la mémoire21.
6. Les Abeilles. Images de la vie des abeilles et de l’apiculture, conférence pour 67 diapositives du pasteur Graebener d’Hoffenheim, cahier 155, Düsseldorf, Ed. Liesegang, 1908

Zurich, Musée national suisse
- 22 Sur ces nouvelles méthodes d’éducation par « les sens et les sensibilités », voir Scott Curtis, The (...)
- 23 Voir Sabine Lenk, Frank Kessler, « The Institutionalization of Educational Cinema. The Kinoreformbe (...)
18Liesegang contribue ainsi à mettre en place un nouveau modèle didactique, une méthode d’éducation visuelle qui réformera progressivement l’enseignement scolaire, universitaire ou religieux22. En diffusant aussi bien des connaissances générales (Allgemeinwissen) que spécifiques (Fachkenntnisse), les plaques permettent à l’orateur de congédier le principe de l’enseignement frontal du XIXe siècle au profit d’un enseignement par la démonstration et par l’expérience, principes fondamentaux de l’Anschauungsunterricht23. Élevée au rang d’instrument didactique par des entrepreneurs comme Liesegang, la plaque de projection deviendra un emblème de l’enseignement de ce que l’on appellera bientôt le « siècle visuel ».
Imaginer une collection
19La collection Liesegang constitue en fin de compte une « collection virtuelle » à deux niveaux. D’une part, sans existence physique ou muséale, elle subsiste uniquement sous forme de traces : de nombreuses plaques ayant été détruites, leur existence ne nous est connue que grâce à des catalogues, des dépliants, des annonces d’époque, et la plupart des séries mènent depuis longtemps une existence purement virtuelle. Les artefacts préservés, quant à eux, ne se laissent en général plus organiser en séries complètes et nécessitent là encore le recours à la documentation. Pour un travail archivistique ou critique sur un ensemble de plaques, il est dès lors recommandé de partir des catalogues, de se familiariser d’abord avec l’ensemble des vues qu’une entreprise donnée a produit dans le cadre d’une catégorie thématique ou d’une série, avant de commencer à étudier ou à cataloguer des plaques à l’unité. Ayant compris les relations entre les différentes parties d’un ensemble, on saisit mieux la place d’une image dans une série et l’on se rend compte des lacunes. Situer une plaque dans son contexte permet également de mieux appréhender ses dimensions historique, culturelle, sociale ou commerciale.
20D’autre part, cette « collection virtuelle » constitue aussi une sorte de « fonds idéal », dans la mesure où elle contient le jeu complet des séries, catégories ou sujets que la firme a produit et informe par conséquent sur ce qui aurait pu entrer à l’époque dans les collections institutionnelles, les écoles, les universités. Cette connaissance de l’ensemble permet de comprendre du même coup quels choix furent opérés lors de la constitution de tel ou tel fonds, de savoir, par exemple, dans quelle mesure le collectionneur eut recours aux services d’un fournisseur commercial spécifique ou a préféré sélectionner lui-même le matériel pédagogique, quel type de plaques fut privilégié, éventuellement pour quel usage. Celui qui dispose d’une liste d’acquisition peut en outre déterminer si le collectionneur a acheté tout un ensemble ou s’il a eu une préférence pour une partie en particulier, s’il a conservé les séries intactes ou mélangé des plaques de fournisseurs divers.
- 24 Voir Lucerna (<slides.uni-trier.de>), ainsi que <mediahistoryproject.org>.
21Ce regard partant d’une totalité potentielle pour arriver à l’unité isolée révèle davantage sur la collection que l’approche inverse allant de l’objet singulier vers l’ensemble présupposé. L’institution qui approche une collection de plaques, ou de toute autre catégorie d’objets homogènes issus d’une production de masse, et qui respecte cette perspective allant de la « plénitude virtuelle » vers la « singularité réelle », saura reconnaître immédiatement ce qui est absent et, à un niveau pratique, pourra développer une stratégie de numérisation qui en tienne compte. D’un point de vue historique, l’archiviste pourra mieux juger des préférences et dispositions particulières du collectionneur en partant du goût plus général reflété par les catalogues de vente. Pour ce faire, notre projet de recherche « A Million Pictures » invite ses partenaires à contribuer à une base de données, Lucerna24, qui contient déjà des informations relatives à plus de 100 000 plaques individuelles, mais aussi à profiter de l’actuelle numérisation des catalogues, qui seront mis à la disposition des chercheurs dans la Media History Digital Library. Cela devrait permettre aux archives et musées en possession de collections importantes de plaques de les aborder avec ce regard analytique porté sur l’ensemble.
- 25 Voir l’article de Nicolas Schätti, infra, p. 120 sq.
22Au-delà de ces considérations d’ordre pratique, ce fonds de plaques réuni sous forme de catalogues de vente invite à repenser le concept de collection. Si, dans de nombreux musées, archives et autres institutions publiques ou privées se trouvent des ensembles de plaques que l’on considère comme collections parce qu’ils y ont été réunis à des fins plus ou moins précises (éducation, documentation, constitution d’un patrimoine local, régional ou national), qu’en est-il des ensembles analogues distribués commercialement et dont les produits peuvent tout aussi bien faire partie desdites collections institutionnelles ? Peut-on parler de collection uniquement pour un ensemble résultant de l’action explicite de collectionner et, qui plus est, à des fins non commerciales seulement ? À en croire les fonds de maints musées et archives, les choses sont tout sauf évidentes. La collection Desmet de l’institut national du cinéma néerlandais EYE vient d’un distributeur commercial, et pourtant elle a été inscrite par l’UNESCO au Registre Mémoire du monde. Le Centre d’iconographie de la Bibliothèque de Genève abrite le fonds de la maison Boissonnas, atelier photographique commercial25. Si un fonds de plaques de projection Liesegang d’une dimension comparable avait pu être accueilli par un musée, il serait sans doute devenu l’un des ensembles les plus importants dans le domaine en Allemagne, peut-être en Europe. Malgré son existence purement virtuelle, il a ainsi toute sa place au sein d’une réflexion sur les collections de documentation visuelle autour de 1900.
Notes
1 Même si le producteur et distributeur Liesegang a joué un rôle non négligeable dans le cinéma éducatif des premiers temps en Allemagne, nous nous concentrerons sur ses seules plaques de lanterne.
2 Le projet de recherche « A Million Pictures. Magic Lantern Slide Heritage as Artefacts in the Common European History of Learning », dans le cadre duquel cet article a été rédigé, est financé par la Netherlands Organisation for Scientific Research (NWO), le Belgian Science Policy Office (Belspo), l’Arts and Humanities Research Council (AHRC) ainsi que le Spanish Ministry of Economy and Competitiveness (MINECO). Le projet est cofinancé par la Commission européenne (<a-million-pictures.wp.hum.uu.nl>). Nous remercions Ricabeth Steiger, commissaire au Schweizerisches Nationalmuseum – Landesmuseum Zürich, pour son aide dans la recherche d’informations sur la société Liesegang.
3 Cet « art » a d’abord été pratiqué par les collectionneurs dans la tradition des cabinets d’art et de merveilles, les Kunst- und Wunderkammern ; la production de masse, notamment celle des plaques de lanterne magique après 1880, a permis à des personnes moins fortunées de commencer une collection.
4 Un autre type de documents liés aux séries de plaques de projection, les textes des conférences, qui malheureusement n’existent souvent plus, pourraient nous renseigner davantage sur les motivations pédagogiques et les stratégies didactiques développées pour transmettre un savoir et captiver le public.
5 « Collection », dans Petit Larive & Fleury. Dictionnaire français encyclopédique à l’usage des Adultes et des Gens du monde, Paris, Librairie Ch. Delagrave, [1904], p. 259.
6 Sur la société Liesegang, voir notamment Die Geschichte der Firma Ed. Liesegang Düsseldorf zur Feier ihres 75 jährigen Bestehens am 2. Dezember 1929, Düsseldorf, s. d. [1929] ; « 160 Jahre Liesegang. Vom Foto-Pionier zum Spezialisten für Präsentation » (<liesegang-tas.de/historie.html>) ; Harry Sebetzky, « Die Firma Eduard Liesegang », dans Filminstitut der Landeshauptstadt Düsseldorf (dir.), Düsseldorf kinematographisch. Beiträge zu einer Filmgeschichte, Düsseldorf, Triltsch Verlag, 1982, p. 111‑122 ; Claus Priesner, « Liesegang, Eduard », Neue Deutsche Biographie, nº 14, 1985, p. 537 (<deutsche-biographie.de>) ; « Kolloidwissenschaftler Raphael Liesegang » (<rambow.de>) ; « Nécrologie : Docteur Jean-Paul-Édouard Liesegang », Bulletin du Photo-Club de Paris, nº 60, 1er janvier 1896, p. 397 ; Düsseldorfer Volksblatt, 8 septembre 1896 ; Jens Ihlenfeld, « Liesegang – Insolvenz nach 150 Jahren », Golem.de, 1er octobre 2002 (<golem.de>), ainsi que Klaus Beneke, Liesegang named in Literature (<uni-kiel.de>). Ces sources se contredisent parfois ; une étude fiable sur l’histoire de la société Liesegang reste à écrire.
7 Le Photographisches Archiv est édité à Elberfeld (Liesegang), puis à Berlin (Theobald Grieben) entre 1860 et 1897. La société Liesegang dispose de sa propre maison d’édition, Ed. Liesegang’s Verlag, d’abord à Düsseldorf, puis à Leipzig aux environs de 1901. Elle publie des journaux corporatifs et des revues spécialisées, ainsi que des manuels, dont Paul E. Liesegang, Handbuch des practischen Photographen, Düsseldorf, 1885 et F. Paul Liesegang, Handbuch der praktischen Kinematographie, Leipzig, 1908.
8 L’un des pionniers du cinéma scolaire allemand, Hermann Lemke, souligne la grande importance des recherches de F. Paul Liesegang dans son article « Zur Geschichte des Kinematographen », Volksbildung, nº 15, 1911, p. 286‑287.
9 Voir Gottfried Plumpe et Heinz Schultheis, Meilensteine. 125 Jahre Bayer 1863-1988, Leverkusen, Bayer AG, 1988, p. 157, 177, et 197. Bayer rachète d’abord la production du papier photographique (1903), puis le reste du département photographique (1907).
10 Voir Teresa Castro, supra, p. 74 sq. et Valérie Perlès, infra, p. 106 sq.
11 Carl Simons travaillait chez Liesegang avant de créer sa propre entreprise, Carl Simon & Co. en 1907 à Düsseldorf. Voir Foticon (dir.), Aachen. Der Charme der Kulturstadt um 1925, Aix-la-Chapelle, Meyer & Meyer Verlag, 2014, p. 6‑26.
12 Pour la provenance des clients, voir notamment les remerciements publiés dans les différents catalogues.
13 Voir Liesegang’s Glasphotogramme für Lichtbilder-Apparate, nº 282, s. d. [1903]. Sur la deuxième de couverture est indiqué qu’en janvier 1899, la société disposait d’un dépôt de « plus de 22 000 plaques qui est constamment augmenté par des milliers de nouvelles » (<mediahistoryproject.org/magiclantern>).
14 Une plaque valait alors l’équivalent de quatre kilos de pain. Les plaques étaient vendues à l’unité ou en séries.
15 Voir la série « Shanghai und Umgebung » (Shanghai et ses environs), dans Liesegang’s Glasphotogramme für Lichtbilder-Apparate, op. cit., p. 28‑29.
16 Ibid., p. 37‑38.
17 Ibid., p. 11, 47 et passim.
18 Ibid., p. 37.
19 W[illi] Warstat, « Kinematographie und Schule », Bild & Film, vol. 2, nº 3, 1912, p. 62. Bild & Film est disponible en ligne : <goobiweb.bbf.dipf.de/viewer/toc/ZDB975774786/1/LOG_0000>.
20 C’est la raison pour laquelle il sera recommandé aux enseignants de projeter les films plus d’une fois pendant un même cours. Voir entre autres « Für den Gebrauch ihrer Lichtbilder », Bild & Film, vol. 1, nº 1, 1912, p. 27, et Adolf Sellmann, « Der Film als Lehrmittel », Bild & Film, vol. 2, nº 10, 1912/1913, p. 233.
21 Joseph Weigl, « Die Lichtbilderei GmbH. in M. Gladbach », Bild & Film, vol. 1, nº 1, 1912, p. 8.
22 Sur ces nouvelles méthodes d’éducation par « les sens et les sensibilités », voir Scott Curtis, The Shape of Spectatorship. Art, Science, and Early Cinema in Germany, New York, Columbia University Press, 2015, p. 142‑192.
23 Voir Sabine Lenk, Frank Kessler, « The Institutionalization of Educational Cinema. The Kinoreformbewegung in Germany and the Creation of an Infrastructure for Pedagogical Screenings », dans Marina Dahlquist, Joel Frykholm (dir.), The Institutionalization of Educational Cinema. Educational Cinemas in North America and Europe in the 1910s and 1920s, à paraître.
24 Voir Lucerna (<slides.uni-trier.de>), ainsi que <mediahistoryproject.org>.
25 Voir l’article de Nicolas Schätti, infra, p. 120 sq.
Haut de pageTable des illustrations
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Titre | 1. Anonyme, « Orphelin avec ange gardien » |
Légende | Plaque de la série « Œuvres choisies de la sculpture », Düsseldorf, Ed. Liesegang. Amsterdam, EYE. (Photographie : Sarah Dellmann) |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/docannexe/image/412/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 503k |
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Titre | 2. Annonce Liesegang dans Bild & Film, nº 1, 1912, n. p. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/docannexe/image/412/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 454k |
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Titre | 3 et 4. Couverture et page 37 du catalogue Photogrammes de verre Liesegang pour appareils de projection, nº 282, Düsseldorf, Ed. Liesegang, [1903] |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/docannexe/image/412/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 623k |
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Titre | 5. Anonyme, « Bouche et trompe », vers 1908 |
Légende | Plaque de la série « Les Abeilles », Düsseldorf, Ed. Liesegang. Amsterdam, EYE. (Photographie : Sarah Dellmann) |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/docannexe/image/412/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 353k |
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Titre | 6. Les Abeilles. Images de la vie des abeilles et de l’apiculture, conférence pour 67 diapositives du pasteur Graebener d’Hoffenheim, cahier 155, Düsseldorf, Ed. Liesegang, 1908 |
Légende | Zurich, Musée national suisse |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/docannexe/image/412/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 538k |
Pour citer cet article
Référence papier
Frank Kessler et Sabine Lenk, « Une « collection virtuelle ». Les plaques de projection pour l’enseignement de la société Ed. Liesegang en Allemagne avant 1914 », Transbordeur, 1 | 2017, 96-105.
Référence électronique
Frank Kessler et Sabine Lenk, « Une « collection virtuelle ». Les plaques de projection pour l’enseignement de la société Ed. Liesegang en Allemagne avant 1914 », Transbordeur [En ligne], 1 | 2017, mis en ligne le 01 octobre 2024, consulté le 26 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/412 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12gwe
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