À la fin du XIXe siècle, les champions de l’anthropométrie judiciaire jugent sévèrement la photographie. Pour Alphonse Bertillon lui-même, pourtant grand promoteur de la photographie judiciaire, la prise de vue donne une marge de manœuvre trop large aux individus visés par l’identification. Face à l’objectif, la pose offre l’opportunité d’un jeu, d’un ajustement de l’apparence qui fausse la fiabilité documentaire du dispositif. L’historien du monde pénitentiaire Jean-Lucien Sanchez rapporte ainsi que le système anthropométrique a été établi par Bertillon en réaction au manque de rigueur de la photographie :
[L]es photographies sont prises sans uniformité, selon le goût des photographes, et les prévenus grimacent très souvent devant l’objectif. Au nombre de 80 000, leur consultation est très difficile et nécessite de gros moyens en temps et en personnel. Cet état de choses exaspère Alphonse Bertillon qui décide d’y mettre un terme en imaginant une autre méthode.
Sanchez évoque ici le d...