La montagne française est photographiée dès le milieu du XIXe siècle par des ascensionnistes, scientifiques ou amateurs, qui ramènent des images utiles à la connaissance et à la formation d’un imaginaire des hauteurs. Les pentes, glaciers, crevasses, ou encore les lacs, suscitent des expérimentations visuelles contributrices d’un genre nouveau, la photographie de montagne, qui cherche à rendre intelligibles ces formes inconnues, ou au contraire à exacerber leur étrangeté. Ces photographies, qui alimentent les récits d’une nature comme altérité radicale, sont en lien avec l’alpinisme, mais aussi avec le développement des sciences d’observation de la nature et des sciences météorologiques. Elles peuvent également être comprises dans le contexte plus large de modernisation généralisée du pays qui renouvelle son rapport à la nature au prisme d’une vision capitalistique de ses espaces et de ses ressources. Parallèlement à l’urbanisation et à l’industrialisation, des sites reconnus comme ...
Photographier le climat. Les images des ingénieurs des Eaux et Forêts (1878‑1914) : contribution à une histoire visuelle de l’environnement
Résumés
Les fonds photographiques des Services départementaux de restauration de terrains en montagne témoignent d’un épisode clé de l’histoire de la modernisation du territoire français. Il s’agit de modeler le climat en régulant le régime des eaux pour éviter les catastrophes naturelles – crues, inondations, éboulements – et d’aménager des territoires envisagés désormais comme des capitaux à développer. À partir de la fin du XIXe siècle, on étudie et on appareille de dispositifs variés articulant génie civil et génie végétal, une montagne envisagée désormais sous le prisme de l’État aménageur. Les photographies, avec leur processus de production et de mise en circulation méthodiquement programmé, font partie de l’appareillage technique des ingénieurs. Elles sont les médias matériels et symboliques d’une relation parfois ambiguë aux réalités naturelles, que ce texte tente de décrire en partant du postulat selon lequel l’étude de ces documents alimente une réflexivité historique et une mise en perspective nécessaire de nos imaginaires environnementaux.
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Ce document sera publié en ligne en texte intégral en février 2025.
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Frédérique Mocquet, « Photographier le climat. Les images des ingénieurs des Eaux et Forêts (1878‑1914) : contribution à une histoire visuelle de l’environnement », Transbordeur, 8 | 2024, 28-39.
Référence électronique
Frédérique Mocquet, « Photographier le climat. Les images des ingénieurs des Eaux et Forêts (1878‑1914) : contribution à une histoire visuelle de l’environnement », Transbordeur [En ligne], 8 | 2024, mis en ligne le 15 février 2025, consulté le 09 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/1319 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12gxv
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