Au début du XXe siècle, les précurseurs de l’écologie scientifique entreprirent de promouvoir une nouvelle approche de la botanique. Discipline émergente, l’écologie envisageait les organismes et les espèces comme un ensemble de réseaux ou de communautés complexes qui s’associaient en réponse aux conditions environnementales. Ces réseaux furent par la suite désignés sous le nom d’habitats ou d’écosystèmes et jetèrent les fondements des notions d’écologie et de changements environnementaux telles que nous les comprenons aujourd’hui. Mais ces pionniers de l’écologie devaient au préalable forger des concepts plus fondamentaux. Dans le domaine de la biologie végétale, cette nouvelle perspective exigeait un profond renouvellement des approches scientifiques et un renoncement à la botanique, à la taxonomie et à la morphologie floristiques en vigueur au XIXe siècle – qui privilégiaient l’étude des espèces et des organismes individuels – au profit d’une conception de la nature reposant sur ...
Quadrats photographiques. Savoir visuel et méthodologie aux prémices de l’écologie scientifique
Résumés
Au début du XXe siècle, les précurseurs de l’écologie scientifique entreprirent de promouvoir une nouvelle approche de la botanique fondée sur l’étude des associations et des communautés végétales. Cette approche se matérialisait notamment à travers le rôle primordial de la pratique photographique de terrain. En élaborant une rhétorique de la représentation scientifique dans les publications spécialisées et en développant de nouvelles méthodes, ces écologues ont mis au jour une relation particulière unissant d’une part la photographie et l’expérience du travail de terrain et d’autre part les notions d’observation et de subjectivité. Ce faisant, ils ont dégagé un modèle opérant pour leur nouvelle discipline. Développée et diffusée par les écologues américains Frederic Clements et Roscoe Pound en 1897, la méthode du quadrat offre un exemple particulièrement convaincant de cette valorisation de l’observation scientifique. Avec cet instrument et sa documentation photographique, les écologues ont élaboré une technique de cartographie et de quantification botanique précise qui, paradoxalement, confirmait le rôle central du jugement subjectif et de l’observation dans le développement épistémique et empirique de l’écologie scientifique.
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Mots-clés :
histoire des sciences, histoire de l’écologie, science de terrain, savoir visuel, épistémologie historique, écologie britanniqueKeywords:
history of science, history of ecology, field science, visual knowledge, historical epistemology, British ecologyNotes de la rédaction
Traduction de l’anglais par Jean-François Caro
Notes de l’auteur
Cet article est adapté d’un ouvrage récemment paru : Damian Hughes, Picturing Ecology. Photography and the Birth of a New Science, Singapour, Palgrave Macmillan, 2022.
Extrait du texte
Ce document sera publié en ligne en texte intégral en février 2025.
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Pour citer cet article
Référence papier
Damian Hughes, « Quadrats photographiques. Savoir visuel et méthodologie aux prémices de l’écologie scientifique », Transbordeur, 8 | 2024, 16-27.
Référence électronique
Damian Hughes, « Quadrats photographiques. Savoir visuel et méthodologie aux prémices de l’écologie scientifique », Transbordeur [En ligne], 8 | 2024, mis en ligne le 15 février 2025, consulté le 13 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/transbordeur/1307 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12gxu
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