Notes
Marlène Zarader, L'être et le neutre. À partir de Maurice Blanchot, Lagrasse, Verdier, coll. « Philia », 2001, p. 20.
Maurice Blanchot, Après coup, précédé de Le ressassement éternel, Paris, Minuit, 1983, 104 p. À cette époque, en fait, on peut dire que la Shoah a ‘‘remplacé’’ pour Blanchot la Révolution comme ‘‘événement absolu’’.
Telle que l’évoquait Roland Barthes dans le fameux texte « Écrire, verbe intransitif ? », fameux notamment parce qu'il constituait sa participation au colloque de Johns Hopkins en 1966 qui a introduit, et dépassé dans le même temps, le structuralisme aux États-Unis. Roland Barthes, Œuvres complètes, III 1968-1971, Paris, Seuil, 2002, éd. dirigée par É. Marty, p. 617-626.
Gilles Deleuze, « Qu'est-ce l'acte de création ? » dans Deux régimes de fous. Textes et entretiens 1975-1995, Paris, Minuit, coll. « Paradoxe », 2003, éd. préparée par D. Lapoujade, p. 301.
Gilles Deleuze, Foucault, Paris, Minuit, coll. « Critique », 1986, p. 99.
Id., p. 96.
Différents textes réunis dans Michel Foucault, Dits et écrits, T. 1 1954-1975, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2001, éd. dirigée par D. Defert et F. Ewald, 1707 p.
Id., p. 549.
Id., p. 550.
Notamment parce que la place de Sade et les enjeux de sa lecture ont été patiemment étudiés par Éric Marty dans Pourquoi le xxe siècle a-t-il pris Sade au sérieux ?, Paris, Seuil, coll. « Fiction & Cie », 2011, le chapitre « Maurice Blanchot et la négation sadienne » (p. 89-128), et le chapitre « Foucault : déraisonner avec Sade à l'âge moderne » (p. 131-170). Il resterait un travail de synthèse similaire à faire sur Hölderlin.
Michel Foucault, « La pensée du dehors », Dits et écrits, T. 1, op. cit., p. 550-551.
Idem, p. 551. Je souligne.
Maurice Blanchot, L'entretien infini, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1969, p. 310. Reprise d'un texte de 1962, paru à l'occasion de la mort de Bataille, « L'expérience-limite ».
Georges Bataille, L'expérience intérieure, Paris, Gallimard, coll. « TEL », 1954, p. 24. Foucault nous l'indique dans « Préface à la transgression », Dits et écrits, T. 1, op. cit. : « Cette philosophie de l'affirmation non positive, c'est-à-dire de l'épreuve de la limite, c'est elle, je crois, que Blanchot a définie par le principe de contestation. Il ne s'agit pas là d'une négation généralisée, mais d'une affirmation qui n’affirme rien : en pleine rupture de transitivité. », p. 266. On remarquera l'idée d'une rupture de « transitivité » qui permet de faire le lien avec la conception de l'écriture intransitive (chez Barthes).
Par exemple dans la troisième partie de L'entretien infini, op. cit. : « René Char et la pensée du neutre ». Voir le livre de Marlène Zarader, L'être et le neutre. À partir de Maurice Blanchot, op. cit.
Par ailleurs, le sens premier, et le sens étymologique, de contestation n'a rien à voir avec une quelconque dimension ontologique, puisqu'il appartient à la famille de « tester », testis en latin, le témoin. À l'inverse de résister, qui appartient à la famille de « sister » (exister, insister, persister, subsister), sistere en latin, se tenir (d'où par dérivation « être là »).
Georges Bataille, L'expérience intérieure, op. cit., p. 19 : « L'expérience elle-même m'avait mis en lambeaux, et ces lambeaux, mon impuissance à répondre achevait de les déchirer. Je reçus la réponse d'autrui ». Cet autrui, une note nous l'indique, est Maurice Blanchot.
Michael Holland, « An Event without Witness. Contestation between Blanchot and Bataille », dans Kevin Hart & Geoffrey H. Hartman (dir.), The Power of Contestation. Perspectives on Maurice Blanchot, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 2004, p. 35. Je traduis.
Michel Foucault, « La pensée du dehors », Dits et écrits, T. 1, op. cit., p. 566-67.
Maurice Blanchot, « L'expérience intérieure » dans Faux pas, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1971 [1943], p. 51.
Ibid.
On pourrait ici évoquer, à la même époque que La Part du feu, l'ouverture qu'Emil Cioran donne à son Précis de décomposition, Paris, Gallimard, coll. « TEL », 1977 [1949], p. 9 : « En elle-même toute idée est neutre, ou devrait l'être ; mais l'homme l'anime, y projette ses flammes et ses démences ; impure, transformée en croyance, elle s'insère dans le temps, prend figure d'événement : le passage de la logique à l'épilepsie est consommé... Ainsi naissent les idéologies, les doctrines et les farces sanglantes. »
Laurent Jenny, Je suis la révolution. Histoire d'une métaphore (1830-1975), Paris, Belin, coll. « L’extrême contemporain », 2008, p. 119.
Maurice Blanchot, « On demande des dissidents », Combat, n°20, décembre 1937, réédité dans Gramma, n°5, 1976, p. 65, cité par Laurent Jenny, Je suis la révolution, op. cit., p. 126. Les articles politiques d'avant-guerre de Blanchot n'ont pas été réunis en volume.
Laurent Jenny, Je suis la révolution, op. cit., p. 128.
Maurice Blanchot, La Part du feu, Paris, Gallimard, coll. « Blanche », 1949, p. 291-331.
On peut remarquer à quel point ces formulations sont proches de celles du texte sur les dissidents, et ce à onze années d'écart, puisque la première version de « La littérature et le droit à la mort » paraît en 1948 dans Critique.
Ainsi le politique engage-t-il la question de la communauté. Question là encore partagée par Bataille et Blanchot, et que ce dernier explore dans La communauté inavouable, Paris, Minuit, 1983, 95 p.
Jacques Derrida en résume le mouvement : « Blanchot inscrit la littérature sous le signe de la révolution, ce qu'il a toujours fait, de deux révolutions, de l'extrême-droite à l'extrême-gauche, mais, plus précisément ici, de la Révolution française, dans son moment de Terreur », dans Parages, Paris, Galilée, coll. « La philosophie en effet », 2003, p. 272.
Idem, p. 279.
Blanchot cite ici un passage bien connu de la Préface à la Phénoménologie de l’Esprit, ainsi traduit par Jean Hyppolite : « Ce n’est pas la vie qui recule d’horreur devant la mort et se préserve pure de la destruction, mais la vie qui supporte la mort et se maintient en elle qui est la vie de l’esprit. L’esprit conquiert sa vérité seulement quand il se retrouve soi-même dans le déchirement absolu », dans Hegel, Préface à la phénoménologie de l’esprit, Paris, Aubier, 1966, p. 79.
Maurice Blanchot, « [La gravité du projet…] », dans Écrits politiques 1953-1993, Paris, Gallimard, coll. « Les cahiers de la NRF », 2008, éd. établie par É. Hoppenot, p. 105. Ce texte constituait un document de présentation du projet d’une Revue internationale, qui ne vit jamais le jour. Il date de 1961 et indique que l’expression de « pouvoir sans pouvoir » est importante puisqu’elle apparaissait déjà dans « La littérature et le droit à la mort », La Part du feu, op. cit., p. 320.
Mais, pour Blanchot, compte-tenu de sa résistance, l’écriture est aussi insistance du possible. C’est ce qui fait l’originalité et la difficulté de sa conception de l’écriture.
Maurice Blanchot, L'entretien infini, op. cit., p. 622-3.
Cité par Blanchot, Idem, p. 620. Cela correspond au tout début du texte « Villiers de l’Isle-Adam », dans Stéphane Mallarmé, Œuvres complètes, II, Paris, Gallimard, coll. « La Pléiade », 2003, éd. dirigée par Bertrand Marchal, p. 23.
Que l’on peut rattacher lui-même au romantisme. Mais ce n’est pas tout à fait notre objectif ; je renvoie donc seulement à cet ouvrage collectif : John McKeane et Hannes Opelz (dir.), Blanchot Romantique, Berne, Peter Lang, coll. « Le Romantisme et après en France », 2011, 329 p.
Maurice Blanchot, L'entretien infini, op. cit., p. 520-21.
« Non romantique » parce qu’elle est essence, et donc ni romantique ni classique, ni autre chose, non conditionnée en somme. Et romantique pourtant, parce qu’elle apparaît là, dans l’Histoire, et pas ailleurs, et parce que le romantisme « ouvre une époque » où, paradoxalement, « toutes se révèlent », Idem, p. 522.
Id., p. 524.
Je renvoie ici à l’étude d’Éric Dayre, « Poésie, chose publique, prose commune. De Wordsworth à Coleridge » dans Une histoire dissemblable, Paris, Hermann, coll. « Savoir lettres », 2010, p. 69-115.
Ainsi que le signale Jacques Darras dans son édition des poèmes de Coleridge. Voir Samuel Taylor Coleridge, La ballade du Vieux Marin et autres poèmes, suivi d’extraits de l’Autobiographie littéraire, Paris, Gallimard, coll. « Poésie », 2007, trad. de l’anglais par Jacques Darras, édition bilingue, p. 404. Voir surtout Jack Stillinger, Coleridge and Textual Instability, Oxford, Oxford University Press, 1994, 225 p.
Pour ce texte, je renvoie à Samuel Taylor Coleridge, Les Sermons laïques, suivi de L’Ami, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de philosophie », 2002 [1816-1818], trad. de l’anglais par P. Beck et É. Dayre, 921 p., et pour une synthèse très riche, et plus nuancée que mon résumé cavalier, sur la vie « publique » de Coleridge à l’introduction d’Éric Dayre, « Le ministère public de Coleridge : une vie politique », p. 9-67.
« An anodyne », je traduis. Samuel Taylor Coleridge, La ballade du Vieux Marin et autres poèmes, op. cit., p. 184.
Le mieux est sans doute ici de citer le texte : « Ces yeux brillants, cheveux flottants ! / Trois fois d’un cercle entourez-le, / Par crainte sacrée fermez-vos yeux : / Il mange la rosée du miel, / Il boit le lait du Paradis. » Samuel Taylor Coleridge, La ballade du Vieux Marin et autres poèmes, op. cit., p. 191.
Voir Ian Balfour, The Rhetoric of Romantic Prophecy, Berkeley, Stanford University Press, coll. « Cultural Memory in the Present », 2002, p. 254 : « Un des aspects les plus frappants et les plus constants de l’écriture de Coleridge, et ce à toutes les étapes de sa carrière, est la co-implication explicite du politique et du métaphysique. Il ne cesse jamais de fonder ses programmes politiques dans une ontologie, une théologie, ou les deux. » Par ailleurs, pour compléter, comme l’écrit É. Dayre dans Une histoire dissemblable, op. cit., p. 81 : « Une critique politique chez Coleridge ne vient jamais seule ; elle contient toujours une poétique. »
Par ailleurs, cette interprétation ne peut être définitive. En effet, l’identification des figures du poème – le Khan, l’apparition finale – est très disputée : certains estiment que toute association entre le Khan et d’autres figures de conquérants, grandioses mais dangereux (Catherine la Grande, Napoléon) est simplement fausse, et que le Khan (comme le marque l’homophonie avec le verbe « can ») est une autre figure du poète édifiant des structures merveilleuses par le pouvoir de sa parole, une vraie poïesis.
Denis Bonnecase, S. T. Coleridge. Poèmes de l’expérience vive, Grenoble, ELLUG, 1992, p. 215.
« Low and rustic life » dans William Wordsworth, « Préface (1800-1802) », Lyrical Ballads, Londres, Routledge, 2001, éd. par R. L. Brett et A. R. Jones, p. 245.
Éric Dayre, Une histoire dissemblable, op. cit., p. 74.
« Some of the most interesting parts of the best poems will be found to be strictly the language of prose when prose is well written » dans William Wordsworth, « Préface (1800-1802) », Lyrical Ballads, op. cit., p. 252.
Voir « L’impératif tautégorique, de la loi poétique » dans Éric Dayre, Une histoire dissemblable, op. cit., p. 117-254.
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