Bibliographie
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Ferroni, Giulio, Profilo storico della letteratura italiana, vol. II, Milan, Einaudi Scuola, 1992.
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Meizoz, Jérôme, Postures littéraires. Mises en scènes modernes de l’auteur, Genève, Slatkine érudition, 2007.
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—, Tutte le prose, Milan, Mondadori, « I Meridiani », 2001.
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Notes
Nous développerons ce point plus en détail dans la suite de l’article, dans la partie « Trieste et Ernesto : une construction identitaire particulière ».
Giulio Ferroni, Profilo storico della letteratura italiana, vol. II, Milan, Einaudi Scuola, 1992. Dans le même ouvrage, l’auteur qualifie Ernesto de « roman incomplet [qui] apparaît comme une dernière confrontation du vieux poète avec son adolescence » (p. 982 [ma trad.]). D’autres chercheurs évoquent le caractère autobiographique du roman : Elvira Favretti souligne son « caractère autobiographique transparent » (Elvira Favretti, La prosa di Umberto Saba. Dai racconti giovanili a “Ernesto”, Rome, Bonacci, « L’ippogrifo », 1984, p. 79 [ma trad.]) ; Aldo Priore insiste sur l’impossibilité de comprendre en profondeur un auteur si l’on dissocie l’œuvre de la vie et considère Ernesto comme un « journal autobiographique », « projection de l’homosexualité vraie ou présumée de Saba » (Aldo Priore, Umberto Saba. Il poeta fanciullo, Trieste, Luglio editore, 2012, p. 11, p. 63, p. 69 [ma trad.]).
Alessandro Cinquegrani, Solitudine di Umberto Saba. Da Ernesto al Canzoniere, Venise, Marsilio, 2007, p. 25 (ma trad.).
Entendue comme « le schéma fondamental de la narration, la logique des actions et la syntaxe des personnages, le cours des événements ordonné temporellement » (Umberto Eco, Lector in fabula. Le rôle du lecteur, trad. Myriem Bouzaher, Paris, Grasset, 1985, p. 130).
Maria Antonietta Grignani (éd.), « Introduzione », dans Umberto Saba, Ernesto [1975], Turin, Einaudi, 1995, p. VII (ma trad.) : « Ernesto deve restare un “libretto”, se no quel mascalzone mi ammazza IL CANZONIERE ». Cette citation est tirée d’une lettre écrite par Saba à sa fille le 12 août 1953.
Ibid., p. 3 (ma trad.) : « Questo dialogo (che riporto, come i seguenti, in dialetto; un dialetto un pò ammorbidito e con l’ortografia il piú italianizzata ».
« Lettera di Ernesto a Tullio Mogno », dans Umberto Saba, Tutte le prose, Milan, Mondadori, « I Meridiani », p. 1053 (ma trad.) : « Egli [lo zio] mi accusa di essere un senza patria ».
Alessandro Cinquegrani, Solitudine di Umberto Saba, op. cit., p. 18-19 (ma trad.) : « Nascere dove italiani, austriaci, slavi, tedeschi, greci, ungheresi, ebrei, laici o cristiani vivono fianco a fianco, [...] ma restando ben distinti e separati gli uni dagli altri, e per giunta in una città la cui multinazionalità è reale e mitologica al tempo stesso, con quella capacità cioè di divenire condizione archetipica dell’uomo, appare una questione [...] esistenziale, in grado di mettere in crisi un sistema di riconoscimento e certificazione della propria identità, e cioè l’intero modo di porsi di un uomo nel mondo. »
Selon Alessandro Cinquegrani, le récit présente un protagoniste qui « n’a pas une identité sexuelle définie » (« non ha un’identità sessuale definita », op. cit., p. 72 [ma trad.]). Selon lui, cette fluctuation entre homosexualité et hétérosexualité cessera après la première expérience hétérosexuelle d’Ernesto avec une prostituée et la source de la fluctuation réside dans l’abandon du père dont Ernesto a été victime : la figure paternelle sera dès lors assumée par le journalier. Cette interprétation psychanalytique ne nous convainc pas. En effet, après cette expérience hétérosexuelle, Ernesto n’est pas plus défini sexuellement. Il entre dans les cadres imposés par la société mais reste défini par l’entre-deux.
Ibid, p. 97 (ma trad.) : « il rapporto tra l’io e il tutto, o i tutti, tutti gli altri ».
Laurent Jenny, « La langue, le même et l’autre », dans Jean-Louis Jeannelle (dir.), « Théorie et histoire littéraire », Fabula-LhT, n° zéro, février 2005, consulté le 02 juillet 2024, URL : http://www.fabula.org/lht/0/jenny.html.
Dans cet article, Laurent Jenny aborde la question du métissage linguistique et de la créolité. Ce métissage linguistique qui « revendique […] l’impureté linguistique » rappelle la situation linguistique de Trieste. D’ailleurs, Ernesto vit son identité linguistique de manière similaire à ce que proposent Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant à propos de la créolité : le « langage sera, pour nous, l’usage libre, responsable, créateur d’une langue. […] Notre singularité exposée-explosée dans la langue jusqu’à ce qu’elle s’affermisse dans l’Être. Notre conscience en verticalité psychique. L’antidote de l’ancestrale domination qui nous accable. Par-delà le langage pourra s’exprimer ce que nous sommes, notre présence au monde, notre enracinement. » (Patrick Chamoiseau et Raphaël Confiant, Éloge de la créolité, Paris, Gallimard, 1993, p. 47.)
Cécile Gauthier, « Changer de langue pour échapper à la langue ? L’“identité linguistique” en question », Revue de littérature comparée, 2011, vol. 2, n° 338, p. 183-196, p. 189-190.
Dominique Budor et Walter Geerts, « Les enjeux d’un concept », dans Dominique Budor et Walter Geerts (dir.), Le Texte hybride, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2004, p. 20.
Dans cet article, nous nous focaliserons sur les relations familiales, à savoir : Ernesto, sa mère et son oncle.
Umberto Saba, Ernesto, trad. Jean-Marie Roche, Paris, Seuil, 1978, p. 128-130. Notons que dans cette traduction francophone, les guillemets sont ouverts mais ne sont pas toujours fermés.
Massimiliano Jattoni, « Gli umani amori. La tematica omoerotica nell’opera di Umberto Saba », The Italianist, vol. 24, n° 1, 2004, p. 38 (ma trad.) : « Ernesto non è, come l’ha sempre sottolineato (erroneamente) la critica, un giovane innocente. [...] Ernesto appare ingenuo e “sciocchino”, a causa dei suoi modi di fare e per una certa timidezza. Ma la sua mente invece corre. »
Alessandro Cinquegrani, Solitudine di Umberto Saba, op. cit., p. 58.
Umberto Saba, Ernesto, trad. Jean-Marie Roche, op. cit., p 151.
Anne Moiroux et Kirsten Wolfs, « Éléments de bibliographie raisonnée », dans Dominique Budor et Walter Geerts (dir.), Le Texte hybride, op. cit., p. 134.
Umberto Saba, Ernesto, trad. Jean-Marie Roche, op. cit., p. 135.
La notion de posture auctoriale, entendue comme « la manière dont les écrivains produisent et contrôlent une image d’eux-mêmes », dans le texte et dans le champ littéraire, est empruntée à Jérôme Meizoz, Postures littéraires. Mises en scènes modernes de l’auteur, Genève, Slatkine érudition, 2007, p. 9.
Iouri Lotman, La Structure du texte artistique, trad. Anne Fournier, Bernard Kreise, Ève Malleret, et al., Paris, Gallimard, 1973, p. 139.
À travers les nombreuses métalepses dans lesquelles le narrateur extradiégétique, entre parenthèses, exprime un jugement sur l’histoire ou traduit une expression dialectale.
Il est important de souligner que cette lettre fictive, écrite par Umberto Saba en 1953 et que l’auteur date du 22 septembre 1899, ne figure pas dans la traduction française. Elle ne figure pas non plus dans la première publication italienne de 1975. Elle a été ajoutée dans la nouvelle édition du roman de 1995 aux Éditions Einaudi.
Umberto Saba, Tutte le prose, op. cit. p. 1052 (ma trad.) : « Ma il Signor Saba mi ha letto il Suo bellissimo scritto sulle poesie che, a quanto Lei dice, scriverò quando sarò più grande. »
Michèle Bokobza Kahan, « Métalepse et image de soi de l’auteur dans le récit de fiction », dans Michèle Bokobza Kahan et Ruth Amossy, « Ethos discursif et image d’auteur », Argumentation et Analyse du Discours, vol. 3, 2009, p. 4, consulté le 01 juillet 2024, URL : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/aad.671. La métalepse consiste, selon la définition proposée par Michèle Bokobza Kahan, sur la base des études de Gérard Genette, à « produire un effet de réel dans la fiction par l’intrusion d’instances extradiégétiques dans l’univers intradiégétique et/ou par l’intervention de personnages intradiégétiques au niveau extradiégétique. », loc. cit., p. 2.
Mario Lavagetto, La Gallina di Saba, Turin, Einaudi, 1989, p. 206-207.
Michèle Bokobza Kahan, loc. cit., p. 9.
Umberto Saba, Ernesto, Turin, Einaudi, 1995, p. 125 (ma trad.).
À propos des romans américains des années 30-60, Marc Chénetier (« De drôles de genre », dans Jean Bessière (dir.), Hybrides romanesques. Fiction, 1960-1985, Paris, PUF, 1988, p. 16) souligne la présence d’une distanciation consciente qui implique l’incorporation de la conscience de l’acte d’écriture dans le roman. Cette tendance peut être transposée à ce que l’on retrouve dans l’œuvre d’Umberto Saba. D’ailleurs, Saba l’écrit lui-même en 1953 : « Il y a comme une compétition entre ma fatigue, le manque d’aises, etc. […] et le terrible désir que le livre soit complet. […] Il y aura certainement quelque chose qui (fatigue à part) fera d’Ernesto un livre incomplet. », dans Tutte le prose, op cit., p. 1294 (ma trad.). Ce « quelque chose » laisse planer le doute quant à la raison de l’incomplétude, sans pouvoir trancher quant à savoir si cette raison sera biographique ou littéraire.
Mario Lavagetto, « L’altro Saba », dans Umberto Saba, Tutte le prose, op. cit., p. XXXVIII-XXXIX.
Umberto Saba, Ernesto, trad. Jean-Marie Roche, op. cit., p. 143.
Walter Geerts, « Les “livres parallèles” de Giorgio Maganelli », dans Dominique Budor et Walter Geerts (dir.), Le Texte hybride, op. cit., p. 87.
Iouri Lotman, La Structure du texte artistique, op. cit., p. 38.
Elvira Favretti, La Prosa di Umberto Saba. Dai racconti giovanili a “Ernesto”, op. cit., p. 87 (ma trad.) : « L’incompiutezza del romanzo (più pretesa che vera) ».
Umberto Saba, Ernesto, trad. Jean-Marie Roche, op. cit., p. 29.
Jean Bessière, « Introduction », dans Jean Bessière (dir.), Hybrides romanesques, op. cit., p. 12.
Noël Batt, » L’entre-deux et le tiers : lieux d’émergence et d’invention problématiques », dans Claudine Verley (dir.), L’Entre-deux, Poitiers, Université de Poitiers, 1996, p. 22.
Iouri Lotman, La Structure du texte artistique, op. cit., p. 139.
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