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Chroniques
Comptes-rendus

Sheeren (Hugues) et Demoulin (Laurent) (dir.), Francofonia, n°  75, Simenon et l’Italie

Firenze, Olschki Editore, automne 2018.
Luciano Curreri
p. 166-167
Référence(s) :

Sheeren (Hugues) et Demoulin (Laurent) (dir.), Francofonia, n°  75, Simenon et l’Italie, Firenze, Olschki Editore, automne 2018.

Texte intégral

1Le numéro 75 de la revue Francofonia. Studi e ricerche sulle letterature di lingua francese (Autunno 2018, Anno XXXVIII), publié par Olschki, prestigieuse maison d’édition florentine, est consacré à Simenon et l’Italie, et réalisé sous la direction de Laurent Demoulin et d’Hugues Sherren. Il contient en outre un «  Inédit  » de Jean-Baptiste Baronian, «  Et l’Italie dans tout cela  ?  » (p.  153-159), et des rubriques «  Comptes rendus / Recensioni  » et «  Notes de lecture / Schede  » (p.  161-200).

2Le numéro s’ouvre avec une page intitulée «  En souvenir de Brigitte Soubeyran  » (p.  3), une collègue qui, par le biais de sa générosité, ses compétences linguistiques et littéraires et son enseignement en Italie (à Urbino et à Bologne), a participé à faire de cette revue une belle réussite. Plus que normal, alors, de se souvenir d’elle et en même temps de fêter la création d’un Centre d’archives bolognais dédié à Georges Simenon (cf. Cecilia Cenciarelli, «  Avant-propos  : à la recherche de Georges Simenon à Bologne  », p. 11-15, est important pour comprendre le rôle de la «  Cineteca di Bologna  », p. 14-15) en lui dédiant un numéro monographique.

3Auparavant, l’«  Introduction  » (p.  5-10), signée par les deux directeurs de publication, se sert d’une «  ruse  » pour presque décourager le lecteur, en lui rappelant ce que notre collègue bien-aimé Michel Lemoine disait dans un article de 1998 sur «  Simenon et l’Italie  »  : «  entre ces deux pôles, constitués par l’enfance et la vieillesse, par le rêve et la réalité, par Liège et Lausanne, l’Italie est fort peu présente dans l’œuvre pourtant abondante de Simenon  ». Bien au contraire, le numéro en question arrive à démontrer que le lien entre Simenon et l’Italie est plus important que ce que l’on croit habituellement (et au-delà de certaines liaisons connues mais toujours fécondes, comme celle choisie par Marina Geat, «  Georges Simenon et Federico Fellini  : ces mystérieuses synchronicités…  », p. 83-100)  ; et cela même quand Hugues Sheeren parle, dans sa contribution, de «  Présence ou absence de Simenon dans le contexte scolaire italien  » (p.  119-138).

4S’il est vrai que certains «  auteurs  » d’anthologies de littérature en langue française éditées en Italie veulent «  justifier leur choix, expliciter le motif pour lequel Simenon a été inséré parmi les grands écrivains, un peu comme si cela n’allait pas de soi (p.  127)  », il est vrai aussi que Simenon est de plus en plus reconnu en Italie comme un grand écrivain grâce à la réédition de ses œuvres chez Adelphi, éditeur milanais qui d’un côté, ne fait pas regretter la diffusion des romans de Simenon (et de Maigret) par Mondadori (voir à ce propos les contributions de Marco Biggio et Andrea Derchi, «  Couvertures simenoniennes  », p. 33-48) et, de l’autre, lui a procuré l’accès à un public plus cultivé, averti, en mettant aussi à la disposition du lecteur italien les trois volumes de la «  Pléiade  » édités par Jacques Dubois et Benoit Denis dans une collection prestigieuse, «  La Nave Argo  », dans laquelle on a aussi relancé, par le biais d’une nouvelle édition de Paolo Squillacioti, l’ouvrage de Leonardo Sciascia. Dans ce numéro, il est également question de certains Italiens d’Amérique, venus de Sicile, «  où les Rico ont encore de la famille  », comme l’explique Laurent Demoulin dans son article «  La double filiation des Italiens d’Amérique dans les “romans durs” de Simenon  » (p.  49-66).

5Mais la Sicile – et l’Italie dans sa totalité et son actualité (voir l’article de Paul Mercier «  Souvenirs d’Italie et propos sur l’actualité dans les écrits autobiographiques de Georges Simenon  », p. 101-117) – est encore plus explicitement présente dès le départ de la quête collective de Francofonia grâce à Bernard Alavoine, qui se et nous questionne sur «  Le Commissaire Salvo Montalbano  : un Maigret Italien  ?  » (p.  17-32). Inutile de rappeler à nos lecteurs qui est Montalbano et son créateur, Andrea Camilleri, qui a avoué à plusieurs reprises combien il a tiré du Maigret de Simenon (dont il avait travaillé les polars pendant sa jeunesse pour les scénarios d’un téléfilm transmis par la RAI entre 1964 et 1972), un peu comme l’a avoué l’écrivain grec Pétros Márkaris pour la création de son commissaire à lui, Kostas Charitos.

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Pour citer cet article

Référence papier

Luciano Curreri, « Sheeren (Hugues) et Demoulin (Laurent) (dir.), Francofonia, n°  75, Simenon et l’Italie »Textyles, 64 | 2023, 166-167.

Référence électronique

Luciano Curreri, « Sheeren (Hugues) et Demoulin (Laurent) (dir.), Francofonia, n°  75, Simenon et l’Italie »Textyles [En ligne], 64 | 2023, mis en ligne le 15 décembre 2023, consulté le 08 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/6423 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/textyles.6423

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Auteur

Luciano Curreri

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