« Je ne lis pas avec sagesse »
Résumés
Véronique Jago-Antoine, dans « “Je ne lis pas avec sagesse” : réflexions en marge de la bibliothèque du poète Odilon-Jean Périer », explore le potentiel pour la recherche des bibliothèques d’écrivains, à partir du cas de la bibliothèque du Fonds Odilon-Jean Périer, poète bruxellois. En croisant sa bibliothèque avec son œuvre, sa correspondance, ses œuvres graphiques et picturales, l’article met lumière les apports que les bibliothèques peuvent apporter à la compréhension du travail de l’écrivain. Ainsi, l’article montre d’abord dans le cas de Périer, en quoi sa bibliothèque, sur le mode d’une transaction relationnelle, l’affirme comme poète moderniste, puis met en lumière l’influence des juvenilia qui y sont conservés sur son œuvre, puis ce que l’étude d’exemplaires multiples peut apporter. Enfin, à partir de l’étude de l’exemplaire le plus annoté, il montre sa proximité théorique avec Max Jacob.
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Fig. 1 Odilon-Jean Périer, Autoportrait.

Huile sur toile. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/7.
© aml.
- 1 Ce fonds fut acquis par les aml auprès du fils unique de l’écrivain, en 2000 pour les archives, (...)
1Deux citations piquantes, glanées dans la bibliothèque précieuse du Fonds Odilon-Jean Périer (1899-1928) conservé aux Archives & Musée de la Littérature (aml), ont inspiré la présente réflexion1.
2La première est une confession d’André Gide, glissée dans la préface au catalogue de vente de sa bibliothèque personnelle :
- 2 Gide (André), « Préface », dans Catalogue de livres et de manuscrits provenant de la bibliothè (...)
Le goût de la propriété n’a, chez moi, jamais été bien vif. Il me paraît que la plupart de nos possessions sur cette terre sont moins faites pour augmenter notre joie, que nos regrets de devoir un jour les quitter. […] Projetant une longue absence, j’ai donc pris le parti de me séparer de livres acquis en un temps où j’étais moins sage, que je ne conservais que par faste […]. À quoi bon les garder dans une armoire d’où jamais je ne les sortais ? Ils pourront amuser quelques bibliophiles, mieux capables que moi de les apprécier2.
3La seconde, un coup de dard de Max Jacob, aux premières lignes de son Art poétique :
- 3 Jacob (Max), Art poétique, Paris, Émile-Paul frères éditeurs, 1922. Fonds Odilon-Jean Périer, ml (...)
L’homme est un animal vénérateur : il vénère comme il se purge. Quand on lui enlève les dieux de ses pères, il en cherche à l’étranger. Le xixe siècle a inventé le culte du génie. Pour éviter le ridicule, ou par mesure de garantie, on a pris soin de n’adorer que les génies morts ou mourants3.
4L’ironie des deux auteurs lève, en effet, sans détour une question provocatrice : accueillir les bibliothèques d’écrivains parmi les collections des centres d’archives littéraires porte-t-il à son comble le fétichisme mémoriel ?
5Pour dédouaner les généticiens littéraires d’un aussi lourd opprobre, il nous a semblé de bon aloi de mettre à l’épreuve la bibliothèque de Périer lui-même, en privilégiant plutôt qu’un inventaire historique détaillé ou une analyse d’ensemble, quelques coups de projecteur ciblés qui accréditent la pertinence de ce corpus spécifique au sein d’un musée d’archives littéraires au regard des éléments de compréhension dont ils enrichissent les différentes facettes du travail de l’écrivain.
Un lecteur moderniste
- 4 « Je t’offre un vers d’eau glacée / N’y touche pas distraitement / Il est le prix d’une pensée (...)
- 5 Périer (Odilon-Jean), Le Passage des anges, Paris, Gallimard, 1926. Rééd. : Bouscat, Éditions F (...)
6Poète-météore – il meurt à 27 ans d’une péricardite rhumatismale –, celui qui inscrivit au Panthéon des lettres les vers inoubliables du Citadin4 et les rêveries singulières de Passage des anges5 fut aussi un lecteur fervent. Élevé dans un cadre familial aisé et cultivé, il se constitua de bonne heure une fort belle bibliothèque personnelle, demeurée, après sa disparition, dans la villa familiale de « Bois Tordu », au Zoute. Acquise par les aml en 2011 suite à la vente de la maison, la bibliothèque s’est inscrite dans l’architecture archivistique du Fonds, à côté d’un nombre significatif de manuscrits, de correspondances et même, on le sait moins sans doute, de dessins et de tableaux qui témoignent du talent de plasticien de Périer.
- 6 Éluard (Paul) et Péret (Benjamin), 152 Proverbes mis au goût du jour, Paris, La Révolution surré (...)
7Parmi les éditions de valeur – éditions originales illustrées ou exemplaires dédicacés – qui attisent la curiosité du lecteur, la précellence des auteurs modernistes, contemporains du jeune poète, est notable d’emblée. Tandis que le regard croise, au hasard de l’ordre alphabétique, André Breton, Blaise Cendrars, Jean Cocteau, Max Jacob, Pierre Reverdy ou André Salmon, un petit volume emblématise à nos yeux le sens de cette dilection. Dans l’exemplaire des 152 Proverbes mis au goût du jour d’Éluard, illustré par Benjamin Péret6, une dédicace flatteuse, signée par les deux auteurs, associe le récipiendaire à leur engagement poétique : « à Odilon-Jean Périer, les complices s’enrichissent ». C’est que le souci du propriétaire de ces beaux livres s’avère moins bibliophilique, aiguillonné par le caractère précieux des ouvrages, que passionnément littéraire. La préface que le Bruxellois donne à son recueil Le Citadin le clame d’ailleurs par un geste symbolique d’autodafé à l’égard de ses premières publications :
- 7 Périer (Odilon-Jean), Le Citadin, op. cit., n. p.
Libre aux messieurs bibliophiles de conserver à tout hasard ou comme une curiosité ces recueils de brouillons choisis. L’auteur n’a rien à faire avec de tels lecteurs7.
8Si le fantasme de la bibliothèque monumentale est donc résolument étranger à l’auteur de ces lignes, peut-on avancer à moindre risque l’hypothèse qu’elle s’édifie davantage comme un jeu de double ?
9Différents indices nous y invitent.
- 8 Précisons, à cet égard, que l’état de conservation des ouvrages est très inégal et que se sont g (...)
- 9 Montaigne (Michel de), Essais, Paris, Lemerre, coll. Petite Collection rose, 1920. Fonds Odilon- (...)
- 10 Mallarmé (Stéphane), Un coup de dés jamais n’abolira le Hasard, Paris, Gallimard, nrf, 1914. Fon (...)
- 11 Breton (André) et Soupault (Philippe), Les Champs magnétiques, 2e édition, Paris, Au sans pareil (...)
10Le premier consiste dans le souci de Périer d’apposer le plus souvent sur la page de garde de ses livres ou sur la couverture – il n’est guère méticuleux – son nom et la date d’acquisition de ses livres. Ce marquage possessif et mémoriel n’offre évidemment qu’une radiographie intellectuelle floutée par les lacunes et les distorsions soulignées à plusieurs reprises par les contributeurs du présent volume, et exacerbées dans le cas précis, par la mort prématurée de l’auteur et par plusieurs décennies de lecture et d’usages posthumes8. Nonobstant, quelques traits du portrait s’accusent, et notamment, la double postulation du lecteur vers les classiques intemporels autant que vers les expérimentations les plus audacieuses de ses contemporains. La datation des ouvrages permet, par exemple, de repérer que Périer acquiert au cours de la même année 1920 une réédition récente des Essais de Michel de Montaigne9, un exemplaire du Coup de dés de Mallarmé10 et Les Champs magnétiques d’André Breton et Philippe Soupault qu’il annote de plusieurs « x11 ».
11Plus significativement, la projection spéculaire se révèle explicite dans deux confidences glissées parmi les autographes conservés dans les marges de la bibliothèque. Assumé ouvertement par de nombreux collectionneurs – de livres autant que d’objets, notons-le au passage – et, dès lors, appréhendé souvent par les chercheurs comme une source informative précieuse, ce rapport métonymique au livre qui métamorphose la bibliothèque en autoportrait de son propriétaire ne fonctionne pas ici comme un simple topos narcissique. Il agit notamment en vecteur de transaction relationnelle. Dans une lettre de Périer à sa future femme Laure Féron, qui n’est encore qu’une amie trop lointaine, cette substitution du livre au moi participe ainsi d’une astucieuse stratégie amoureuse :
- 12 Périer (Odilon-Jean), Lettre à Laure Féron, s. d. [1925]. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/3.
J’aimerais tant que vous répondiez par quelques mots à cette lettre. Voulez-vous pour simplifier, parler de livres ? – En voici12.
12Ailleurs, entre les pages d’un cahier, la dynamique s’inverse. C’est à un désir d’appropriation mimétique que Périer assimile sa curiosité de lecteur :
- 13 Périer (Odilon-Jean), Carnet autographe sans titre. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/1.
Je ne lis pas avec sagesse – ou rarement. La plupart du temps (en dehors de coups de foudre singuliers ou de longues, saines, secondes lectures) je cherche à appliquer le texte au métier que j’affirme le mien13.
13Les observations qui suivent dégageront dès lors un panel de ces lectures-miroirs, privilégiant perspectives génétiques et mises en abyme de l’objet livre.
Les juvenilia
- 14 Textyles s’employant à combler ces manques, nous suggérons au lecteur intéressé par ce sujet le (...)
14Les livres pour enfants ne sont pas souvent interrogés dans le cadre des études génétiques14. D’évidentes raisons pratiques contrarient leur inventaire : malmenés par des lectures répétitives, ils n’ont pas survécu ; sacrifiés aux cultes plus érudits, ils ont été bannis des rayonnages de la maturité. La bibliothèque de « Bois Tordu » n’a pas échappé à cet élagage, à quelques exceptions près.
- 15 Périer (Jeanne), Pendant qu’on dort, décoration d’André Blandin, Bruxelles, Lamertin, 1914. Fond (...)
15Le premier de ces ouvrages enfantins est un joli recueil illustré paru sous la plume de Jeanne Périer-Thys, la mère de notre auteur, et intitulé Pendant qu’on dort15.
- 16 Une véritable petite bibliothèque de poche, notons-le au passage, lointaine et très bourgeoise c (...)
- 17 Defrenne (Madeleine), Odilon-Jean Périer, Bruxelles, Palais des Académies, 1957, p. 263.
16La fille du général des colonies avait la plume alerte des femmes bien nées de son époque. Elle consigna ainsi dans une dizaine de carnets conservés pieusement dans la bibliothèque familiale, ses enthousiasmes de lectrice et des poèmes personnels de forme classique16. De façon moins convenue, Jeanne Périer publia en 1914 des fables enfantines imaginées pour ses deux fils Gilbert et Jean, autour de la vie secrète des objets familiers, débridés par l’ombre et le silence de la nuit. Une lecture téléologique de ce détournement facétieux de l’ordre rationnel n’y repère pas seulement le terreau d’un roman comme Passage des anges – un univers où comme l’écrit Madeleine Defrenne : « réel et fiction emplissent le même domaine, celui où l’on vit17 ». Puisqu’il n’est, à l’époque, point de contes sans morale, la conteuse remanie également les prescriptions du genre par une injonction qui s’imposera à son fils tel un authentique art poétique :
- 18 Périer (Jeanne), Pendant qu’on dort, op. cit., dernière page.
Autour de vous aussi, autour de tout le monde, il arrive une masse de petites histoires, qu’on ne connaît pas parce qu’il faut se taire et regarder longtemps pour les comprendre18.
- 19 Voir note 35.
17Nous ne nous étonnerons pas que l’aspiration du jeune écrivain à la bulle de silence nécessaire au déploiement de son regard poétique s’exprime de façon récurrente dans sa correspondance, ni qu’il entreprenne de couler jusqu’à ses articles de critique littéraire dans la forme insolite de l’apologue19.
- 20 Métivet (Lucien), Jean-qui-lit et Snobinet, illustré par l’auteur, Paris, Henri Laurens, 1911. F (...)
18Un second livre d’enfant a été conservé par Périer. Il date, lui, de 1911 et s’intitule Jean-qui-lit et Snobinet20. La dédicace en est charmante : « à Jean Périer / poète-astronome / (m’a-t-on dit) » et l’histoire décalque plaisamment les portraits contrastés du petit Jean et de son frère.
19Rien que de bien conventionnel dans les illustrations en couleur signées par le narrateur, n’étaient trois pages aux images atypiques, en blanc sur noir, qui invitent à la rêverie par de charmeuses anamorphoses géographiques.
- 21 Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/1.
20Nous sommes en 1911, Périer a 12 ans, quatre ans plus tard, il va concevoir Le Grand Jeu des pays – l’édification poétique, iconographique et même juridique d’un pays imaginaire et de son histoire21. Des dizaines de pages autographes et d’esquisses consciencieuses concourront à cette rêverie dont le graphisme, plus d’une fois, laissera affleurer le souvenir des images du sortir de l’enfance.
Fig. 2 Métivet (Lucien), Jean-qui-lit et Snobinet

illustré par l’auteur, Paris, Henri Laurens, 1911. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
© aml.
21Avec les aimables Histoires de chiens et d’années lointaines, imprimées à compte d’auteur, par la tante du poète, Madeleine Depage-Thys, le chercheur pense poursuivre ses investigations dans la voie des souvenirs de famille à feuilleter d’une main distraite. Et pourtant.
Fig. 3 Depage-Thys (Madeleine), Histoires de chiens et d’années lointaines (***)

imprimées à compte d’auteur, s. d. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
© aml.
22Un dessin du neveu daté de 1919 et inspiré par une visite familiale à Genval quelques mois auparavant y est commenté comme suit :
L’image nous montre, Jean et moi, quittant les hauts plateaux, et redescendant vers le lac et sa vallée, que je présentais d’un geste large en citant Nietzsche (comme si je parlais du haut d’une tribune) – pour faire reconnaître la valeur intrinsèque du contact avec la nature… et les mots de Zarathoustra vont même plus loin : « Mon fils, sois fidèle à la terre et au sens de la terre. »
- 23 Les aml en conservent une copie sous la cote ml 9412/1.
23L’épuration des moyens et le pittoresque faussement naïf de la mise en page, constituent autant d’ingrédients empruntés à la grammaire plastique des livres d’enfants, mais Périer les détourne aussitôt par le collage abrupt de sa citation, dont le référencement laconique par de simples initiales « N. (Z) » scelle entre les protagonistes la complicité d’une érudition joueuse. Visiblement, c’est de longue date que l’inventeur du célèbre Jeu de cartes poétique23 a baigné dans une forme d’érudition irrévérencieuse qu’il entretiendra à travers ses amitiés surréalistes.
24Une seconde surprise nous est réservée par le petit livre de la tante Madeleine. Entre ses pages ont été serrées quelques lettres, et notamment, une longue missive évoquant l’engouement de Périer pour un livre d’estampes japonaises découvert dans la bibliothèque de ladite tante – ce qui offre à notre propos une plaisante mise en abyme :
Dès la première reproduction, je poussais des cris d’allégresse (ceci d’ailleurs intérieurement ; en fait, je conservais un silence pieux) et je m’emparais d’une page blanche afin d’y composer des vers sur l’estampe même que je voyais en frontispice.
Les voici d’ailleurs. Je me suis refusé à enlever les syllabes que régulièrement ils ont de trop (libre à toi de considérer aussi que c’est de la prose) parce que j’y vois l’expression même de mon enthousiasme.
- 25 De Geynst (Robert), Le Jardinier de Prométhée, illustrations pour un roman perdu avec des culs-d (...)
25Suivent pas moins de 42 vers, peu notables certes d’un point de vue formel mais singulièrement éloquents quant à la ferveur admirative du jeune poète. Cette curiosité peut éclairer, en effet, l’étrange mention qui identifie le frontispice offert la même année par Périer à son ami Robert De Geynst pour sa plaquette Le Jardinier de Prométhée25. Dans la lettre qui nous occupe, l’annonce de la parution imminente de cet opuscule est assortie de la précision suivante : « avec un dessin de moi qui est d’ailleurs violemment futuriste ». Nul doute que cette figure, où l’énergie fulgure en traits résolument futuristes, se révèle stylistiquement étrangère à l’estampe inspirante. À ceci près que dans la légende conjointe au dessin sur la page de titre, un mot intrigue, que nous soulignons : « Ce signe a été dessiné par Odilon-Jean Périer. »
Fig. 4 De Geynst (Robert), Le Jardinier de Prométhée

illustrations pour un roman perdu avec des culs-de-lampe, Bruxelles, Vogels, 1919. Dessins au crayon et à l’encre violette de la main d’Odilon-Jean Périer. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
© aml.
26L’accentuation par l’illustrateur de la dimension scripturale de son dessin ne peut-elle s’élucider – ne fût-ce que partiellement ‒ sous le projecteur de son intérêt artistique extrême oriental ? L’hypothèse est tentante quand on découvre, dans le même lot d’archives récemment acquis, l’exemplaire personnel du Jardinier de Prométhée possédé par Périer (n° 10) et que le regard s’y régale d’une kyrielle de figures analogues – quoique plus clairement idéogrammatiques, cette fois – ponctuant le recueil de leurs « signes » au crayon noir et à l’encre violette.
- 26 Jacob (Max), L’Art poétique, op. cit., p. 50.
27Une citation épinglée en 1922 dans L’Art poétique de Max Jacob approfondira ce sillon : « On entend par dessin la volonté d’une forme26. » Japonisme et futurisme concordent autour de cet idéal. Dans sa poésie comme dans ses œuvres plasticiennes, Périer s’astreindra inlassablement à y conformer ses épures expressives.
Exemplaires multiples
28Mettre en valeur quelques perspectives génétiques ouvertes par les bibliothèques précieuses d’écrivains nous conduit à jeter un coup d’œil sur trois exemplaires de Passage des anges conservés conjointement dans le Fonds.
- 27 Exemplaire f, soit 1 des 14 exemplaires hc extraits du tirage au format in-octavo couronne sur p (...)
29Le premier, un exemplaire hc sur grand papier, se distingue par une admirable dédicace à la femme aimée, inscrite à l’encre rouge sur la page de faux titre27, et dont nous retiendrons ces lignes :
Chère Laure voici un livre encore, / ‒ de la poësie, comme les autres. // […]
vous savez que je mets assez peu de / choses au-dessus de votre approbation / C’est pourquoi je voudrais que vous vous entendiez avec ce livre //
je suis votre ami //
OJP
30La délicieuse formulation « que vous vous entendiez avec ce livre » renouvelle la stratégie de séduction par substitution identitaire décryptée précédemment : le roman paraît, en effet, en mai 1926 et Périer annoncera leur prochain mariage deux mois plus tard. La dédicace esquive cependant la futilité du marivaudage : Périer amoureux n’en demeure pas moins avant tout écrivain, sa passion doit trouver place dans le cercle exigeant de l’œuvre. La réponse ingénieuse de sa dédicataire, dénichée parmi les missives non datées de la correspondance, lui fait écho au diapason de ses hantises scripturales :
Mon cher Jean,
- 28 Féron (Laure), Lettre à Jean Périer, s. d. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/3.
Vendredi soir, naturellement, j’ai commencé votre roman à peine l’avais-je entre les mains […]. Puisque roman ou poème, je l’appellerai surtout poème – Roman, il me déconcerte et m’étonne, poème, je le comprends et je l’aime – Cette distinction vous paraîtra absurde, incompréhensible et bizarre, peut-être – Il me serait difficile de l’expliquer : je la sens pourtant très fort et très bien […]28.
31Le double point était marqué, au tableau du cœur et à celui de l’art.
Fig. 5 Kahn (Gustave), Limbes de lumière

Bruxelles, Deman, 1896, p. 52. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22743.
© aml.
- 29 Exemplaire f soit 1 des 9 exemplaires hc extraits du tirage au format in-quarto tellière, sur pa (...)
32Le deuxième exemplaire de luxe29 se distingue par l’insertion en ses pages d’une partition manuscrite dédicacée de la façon suivante :
Petit air pour l’un des personnages du Passage des anges
et pour O.J. Périer
son ami
[G]
16.VI.26.
Fig. 6 Périer (Odilon-Jean), Passage des anges

Exemplaire f soit 1 des 9 exemplaires hc extraits du tirage au format in-quarto tellière, sur papier vergé Lafuma-Navarre. Fonds Odilon-Jean Périer, isad /80/1.
© aml.
- 30 ml 9420/3.
- 31 Kahn (Gustave), Limbes de lumière, Bruxelles, Deman, 1896, p. 52. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo(...)
33Un examen graphologique et stylistique de la correspondance du poète, et notamment des lettres reçues de son ami de longue date, Auguste Gérard30, conduit à une élucidation d’autant plus probable de l’énigme du monogramme que cette mélodie fait écho à une autre partition présente dans la bibliothèque de « Bois Tordu » sous la forme d’un dessin au crayon noir apposé en marge du recueil Limbes de lumières de Gustave Kahn31. Attribuer cette double ponctuation musicale à celui qui deviendra le second époux de Laure après le veuvage précoce de cette dernière n’a pas été démenti jusqu’ici.
- 32 Périer (Odilon-Jean), Passage des anges, manuscrit autographe. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80 (...)
34Troisième proposition exceptionnelle dans la déclinaison de Passage des anges offerte par les ressources de la bibliothèque Périer : le manuscrit original de l’œuvre intitulé « Les Anges et l’Homme assis32 ».
Fig. 7 Périer (Odilon-Jean), Passage des anges

manuscrit autographe. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/1.
© aml.
- 33 Une lettre à Laure Féron, non datée, d’avant leur mariage, évoque cette lecture : « Il ne me r (...)
35Ce manuscrit autographe à l’encre violette se singularise par la variante ostensible du titre, mais la biffure de l’épigraphe rimbaldienne du chapitre « Alpha équilibriste » ‒ « ah, faisons toutes les grimaces imaginables » ‒ trahit, en outre, des hésitations symptomatiques dans l’agencement des exergues capitulaires. Il n’est pas anodin, en effet, que l’édition originale de la nrf, lui préfère la citation pasticheuse « J’invente donc je suis », un fragment du Tel Quel de Valéry33. Le clin d’œil à Descartes sophistique l’architecture citationnelle par un jeu de strates référentielles érudites qui métamorphosent le roman-poème en une fascinante bibliothèque à double fond.
- 34 Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
36Si on ne trouve malheureusement pas de trace de ce volume parmi les nombreux opus valéryens de la bibliothèque parvenus jusqu’à nous, il en va autrement pour l’épigraphe de la page de titre, une citation des Rêveries du promeneur solitaire de Jean-Jacques Rousseau, pointée d’une croix dans l’exemplaire recouvert de papier-calque conservé dans la bibliothèque34. Le marquage de ce volume « OJPérier 1925 » et ses annotations au crayon attestent la contemporanéité de la lecture du texte et de la rédaction de Passage des anges, et cette effraction dans l’intimité du cabinet de travail du romancier renforce l’évidence de la perméabilité des genres et des pratiques cultivée par le créateur.
Les exemplaires annotés
- 35 Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22715.
37Et puisque se profile l’examen des exemplaires annotés, signalons qu’à côté des remarques de prononciation glissées, par exemple, dans le Dr Jekyll & Mr Hide de Stevenson35, force est de constater que le plus annoté des volumes en notre possession est L’Art poétique de Max Jacob, cité, pour lors, plus abondamment en ces lignes. Cet exemplaire est d’autant plus émouvant qu’il est annoté au simple crayon noir, lequel s’efface au fil du temps au point que certains passages, déjà, nous sont devenus illisibles…
- 36 Périer (Odilon-Jean), « Monsieur Max, Élise et la Gloire », dans Le Disque vert, n° 2 / 2, Ma (...)
38Une égale admiration réciproque lie les deux poètes. La petite fable d’hommage composée par Périer pour le numéro spécial du Disque vert consacré à Max Jacob en 192336, ravit le Français :
Cher poète,
- 37 Jacob (Max), Lettre à Odilon-Jean Périer. Fonds Odilon-Jean Périer, ml 9422/3/.
tellement poète ! et si originalement ! Quelle jolie page ! je ne sais pas si c’est un poème en prose, c’est mieux, c’est autre chose, c’est quelque chose de très spécial que vous avez créé en jouant. Tout cela aérien, gracieux. Vraiment ! je suis charmé, honoré d’avoir été le prétexte de ce petit chef-d’œuvre d’ironie et de grâce37.
- 38 Périer (Odilon-Jean), Lettre à Laure Féron, 1924. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/3.
39Et dans une lettre à Laure datée de 1924, on lit, en retour, cette injonction : « il faut aimer Max Jacob, c’est un ange38 ».
- 39 Jacob (Max), L’Art poétique, op. cit.
- 40 Ibid., p. 17.
- 41 Ibid., p. 45.
40Parmi les nombreux recueils de Jacob conservés dans la bibliothèque, L’Art poétique a requis de son lecteur une attention particulièrement minutieuse39. Deux observations ressortent d’emblée de nos glanages. Le style oral des remarques marginales atteste une pratique de lecture de nature dialogique. Périer-écrivain aborde les auteurs comme des pairs, il les interpelle en lecteur exigeant et son mépris pour les abstractions s’exaspère parfois de façon cinglante. La formule « Tout art se suffit à lui-même » est taclée d’un « Mais encore…40 » agacé tandis que la remarque : « Le défaut des œuvres c’est qu’elles ne reflètent pas l’infini de leur auteur. » le voit sourciller : « Voilà des mots avec lesquels il est dangereux de jouer41. »
- 42 Ibid.
- 43 Ibid.
41L’intelligence de Périer est altière mais ardente. Quand Jacob déplore « Les œuvres obscures ou difficiles ne donnent pas l’impression de l’infini », son lecteur applaudit : « À la bonne heure42. » Réceptif à la moindre exhortation à l’épuration stylistique, ne souligne-t-il pas doublement : « Le maximum d’effet est le maximum de choix dans les moyens43 » ?
42On touche ici à l’essentiel, modulé par ce credo partagé :
- 44 Ibid., p. 74. Un appel de note au crayon conduit à la réplique : « Cela n’est pas contradictoi (...)
Dans les grandes œuvres, il y a autant d’ironie que de candeur, même les plus tragiques. L’ironie qui se laisse ou ne se laisse pas voir donne à l’œuvre cet éloignement sans lequel il n’y a pas « création44 ».
- 45 Ibid., p. 28.
- 46 Ibid.
43Autrement dit, ailleurs : « Reconstruisons loin de nous ce qui est près de nous45. » Cette injonction de L’Art poétique enchante Périer comme un précepte « utile au bonheur et à la littérature46 ». Nul doute que la séduction de son œuvre et de sa personnalité tienne pour partie à ce qu’il poursuivit ce cap, en convertissant sa distinction un peu hautaine en une inventive distanciation éthique et esthétique.
44Nous conclurons sur elle. En effet, parcourir la bibliothèque du poète, déporter la lecture de ses œuvres au cœur de nouvelles constellations signifiantes, n’est-ce pas opérer à notre tour cet « éloignement » clairvoyant ? Nous nous risquons même à penser que c’est à ce réseautage inspirant qu’invitent précisément toutes les bibliothèques d’écrivains. Au prix fort des défis matériels que l’intervention de Laurence Boudart évalue sans œillères dans le présent volume, c’est, en tout cas, le pari que les aml ont choisi de relever.
Notes
1 Ce fonds fut acquis par les aml auprès du fils unique de l’écrivain, en 2000 pour les archives, et en 2011 pour les livres précieux. Des achats complémentaires l’ont enrichi en 2015 et 2019. Le lecteur peut en trouver la description sous la référence isad 80 de l’inventaire informatisé des aml.
2 Gide (André), « Préface », dans Catalogue de livres et de manuscrits provenant de la bibliothèque de M. André Gide, Paris, Librairie ancienne Honoré Champion, 1925. Nous soulignons. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22812.
3 Jacob (Max), Art poétique, Paris, Émile-Paul frères éditeurs, 1922. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22780.
4 « Je t’offre un vers d’eau glacée / N’y touche pas distraitement / Il est le prix d’une pensée / Sans ornement » (Périer [Odilon-Jean], Le Citadin, Bruxelles, Chez l’auteur, 1924. Rééd. : Poèmes, Espace Nord, 2005).
5 Périer (Odilon-Jean), Le Passage des anges, Paris, Gallimard, 1926. Rééd. : Bouscat, Éditions Finitude, 2007.
6 Éluard (Paul) et Péret (Benjamin), 152 Proverbes mis au goût du jour, Paris, La Révolution surréaliste, 1925. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22769.
7 Périer (Odilon-Jean), Le Citadin, op. cit., n. p.
8 Précisons, à cet égard, que l’état de conservation des ouvrages est très inégal et que se sont glissés parmi eux des ouvrages de la famille, et notamment des livres personnels de son épouse Laure Féron, identifiés souvent mais peut-être pas systématiquement.
9 Montaigne (Michel de), Essais, Paris, Lemerre, coll. Petite Collection rose, 1920. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
10 Mallarmé (Stéphane), Un coup de dés jamais n’abolira le Hasard, Paris, Gallimard, nrf, 1914. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
11 Breton (André) et Soupault (Philippe), Les Champs magnétiques, 2e édition, Paris, Au sans pareil, [1920]. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22764.
12 Périer (Odilon-Jean), Lettre à Laure Féron, s. d. [1925]. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/3.
13 Périer (Odilon-Jean), Carnet autographe sans titre. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/1.
14 Textyles s’employant à combler ces manques, nous suggérons au lecteur intéressé par ce sujet le bel article de Laurence Brogniez intitulé « En lisant, en dessinant. Mélanie Rutten de la bibliothèque à l’album », dans Saint-Amand (Denis) et Vrydaghs (David), dir., Textyles, n° 57, Ouvrir l’album, 2019, mis en ligne le 1er décembre 2019, url : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/3739.
15 Périer (Jeanne), Pendant qu’on dort, décoration d’André Blandin, Bruxelles, Lamertin, 1914. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
16 Une véritable petite bibliothèque de poche, notons-le au passage, lointaine et très bourgeoise cousine des carnets érudits d’un Schopenhauer ou autre Stendhal scrutés à la loupe dans : D’Iorio (Paolo) et Ferrer (Daniel), dir., Bibliothèques d’écrivains, Paris, cnrs Éditions, 2001.
17 Defrenne (Madeleine), Odilon-Jean Périer, Bruxelles, Palais des Académies, 1957, p. 263.
18 Périer (Jeanne), Pendant qu’on dort, op. cit., dernière page.
19 Voir note 35.
20 Métivet (Lucien), Jean-qui-lit et Snobinet, illustré par l’auteur, Paris, Henri Laurens, 1911. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
21 Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/1.
22 Depage-Thys (Madeleine), Histoires de chiens et d’années lointaines (***), imprimées à compte d’auteur, s. d. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
23 Les aml en conservent une copie sous la cote ml 9412/1.
24 Périer (Odilon-Jean), Lettre à Madeleine Depage-Thys, s. d. Insérée dans son exemplaire personnel des Histoires de chiens et d’années lointaines (***). Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
25 De Geynst (Robert), Le Jardinier de Prométhée, illustrations pour un roman perdu avec des culs-de-lampe, Bruxelles, Vogels, 1919. Dessins au crayon et à l’encre violette de la main d’Odilon-Jean Périer. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
26 Jacob (Max), L’Art poétique, op. cit., p. 50.
27 Exemplaire f, soit 1 des 14 exemplaires hc extraits du tirage au format in-octavo couronne sur papier vélin pur fil Lafuma-Navarre, reliure plein cuir. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
28 Féron (Laure), Lettre à Jean Périer, s. d. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/3.
29 Exemplaire f soit 1 des 9 exemplaires hc extraits du tirage au format in-quarto tellière, sur papier vergé Lafuma-Navarre. Fonds Odilon-Jean Périer, isad /80/1.
30 ml 9420/3.
31 Kahn (Gustave), Limbes de lumière, Bruxelles, Deman, 1896, p. 52. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22743.
32 Périer (Odilon-Jean), Passage des anges, manuscrit autographe. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/1.
33 Une lettre à Laure Féron, non datée, d’avant leur mariage, évoque cette lecture : « Il ne me reste donc que la lecture et les romans m’ennuient vite […] je ne puis donc compter que sur des ouvrages “sérieux”, utiles (à mon point de vue) – comme Rhumbs de Valéry, qui m’a été d’un grand secours […]. » Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/3.
34 Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3.
35 Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22715.
36 Périer (Odilon-Jean), « Monsieur Max, Élise et la Gloire », dans Le Disque vert, n° 2 / 2, Max Jacob, 13 novembre 1923, p. 36-38, mlr 867.
37 Jacob (Max), Lettre à Odilon-Jean Périer. Fonds Odilon-Jean Périer, ml 9422/3/.
38 Périer (Odilon-Jean), Lettre à Laure Féron, 1924. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/3.
39 Jacob (Max), L’Art poétique, op. cit.
40 Ibid., p. 17.
41 Ibid., p. 45.
42 Ibid.
43 Ibid.
44 Ibid., p. 74. Un appel de note au crayon conduit à la réplique : « Cela n’est pas contradictoire, vous voyez bien. »
45 Ibid., p. 28.
46 Ibid.
Haut de pageTable des illustrations
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Titre | Fig. 1 Odilon-Jean Périer, Autoportrait. |
Légende | Huile sur toile. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/7. |
Crédits | © aml. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/docannexe/image/4200/img-1.png |
Fichier | image/png, 103k |
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Titre | Fig. 2 Métivet (Lucien), Jean-qui-lit et Snobinet |
Légende | illustré par l’auteur, Paris, Henri Laurens, 1911. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3. |
Crédits | © aml. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/docannexe/image/4200/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 72k |
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Titre | Fig. 3 Depage-Thys (Madeleine), Histoires de chiens et d’années lointaines (***) |
Légende | imprimées à compte d’auteur, s. d. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3. |
Crédits | © aml. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/docannexe/image/4200/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 32k |
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Titre | Fig. 4 De Geynst (Robert), Le Jardinier de Prométhée |
Légende | illustrations pour un roman perdu avec des culs-de-lampe, Bruxelles, Vogels, 1919. Dessins au crayon et à l’encre violette de la main d’Odilon-Jean Périer. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/6/3. |
Crédits | © aml. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/docannexe/image/4200/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 68k |
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Titre | Fig. 5 Kahn (Gustave), Limbes de lumière |
Légende | Bruxelles, Deman, 1896, p. 52. Fonds Odilon-Jean Périer, mlpo 22743. |
Crédits | © aml. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/docannexe/image/4200/img-5.png |
Fichier | image/png, 109k |
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Titre | Fig. 6 Périer (Odilon-Jean), Passage des anges |
Légende | Exemplaire f soit 1 des 9 exemplaires hc extraits du tirage au format in-quarto tellière, sur papier vergé Lafuma-Navarre. Fonds Odilon-Jean Périer, isad /80/1. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/docannexe/image/4200/img-6.png |
Fichier | image/png, 114k |
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Titre | Fig. 7 Périer (Odilon-Jean), Passage des anges |
Légende | manuscrit autographe. Fonds Odilon-Jean Périer, isad 80/1. |
Crédits | © aml. |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/docannexe/image/4200/img-7.jpg |
Fichier | image/jpeg, 68k |
Pour citer cet article
Référence papier
Véronique Jago-Antoine, « « Je ne lis pas avec sagesse » », Textyles, 61 | 2021, 40-55.
Référence électronique
Véronique Jago-Antoine, « « Je ne lis pas avec sagesse » », Textyles [En ligne], 61 | 2021, mis en ligne le 15 septembre 2021, consulté le 17 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/textyles/4200 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/textyles.4200
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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
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