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Comptes rendus

Revues

p. 114-117

Études francophones

La revue du Conseil International d’études francophones a publié à l’automne 1998 (vol. xiii, n° 2) une assez riche livraison où, une fois n’est pas coutume, aucun article ne concerne les lettres belges (non plus d’ailleurs que les suisses ou les luxembourgeoises). La France y apparait notamment avec une étude consacrée à Pierre Louÿs, et une autre à Camus, si tant est qu’on puisse oublier l’algérianité de l’auteur de L’Étranger. On y pointera, outre divers articles consacrés à des écrivains du Maghreb (Boudjedra, Khatibi), des Antilles (les Schwarz-Bart), du Québec (R. Ducharme) ou de l’Afrique (M. Bâ), une approche de « L’édition littéraire électronique et multimédias en langue française » par le spécialiste Alain Vuillemin. En 1999 (vol. xiv, n° 1), la Belgique réapparait avec un article d’André Bénit consacré à la langue des écrivains de Flandre et de Bruxelles.

Des comptes rendus enrichissent chaque livraison, dont les objets sont comme à l’accoutumée partagés entre ouvrages critiques et ouvrages de création ; une chronique bien fournie de « livres reçus à nos bureaux », tenue par Jean Levasseur, montre par ailleurs assez que les éditeurs et les auteurs francophones d’Europe, toutes catégories confondues, agiraient dans le bon sens en se faisant mieux connaitre outre-Atlantique (envoyer les comptes rendus ou les ouvrages, y compris les revues, à Jean Levasseur, Université Bishop’s - Lennoxville, Québec - Canada J1M 1Z7). On s’abonne pour 45-$US à cette publication du Centre International d’études francophones (Études francophones, USL, Box 43331, Lafayette, LA 70054-3331).

La revue de l’Adelf

Lettres et cultures de langue française, la revue de l’Association des Écrivains de langue française (Rue Broussais, 14. F-75014 Paris), évoque les lettres belges dans son n° 23, daté du 1er semestre 1998, c’est-à-dire d’un moment antérieur au colloque organisé à Payrac, dans le Quercy, sur le thème « Belgique/Wallonie : une histoire francophone », en aout. En attendant la parution des actes de cette rencontre, la revue publie un rapide propos de Charles Houard, délégué de la Communauté française de Belgique à Paris. Il est suivi d’un entretien avec Jean-Luc Outers sur « La promotion des lettres belges » (pp. 33-37) et d’un répertoire d’adresse utiles, notamment concernant l’édition en Belgique francophone. À noter que c’est Béatrix Beck qui a reçu le Grand Prix littéraire France/Wallonie-Bruxelles de l’Adelf pour son roman Plus loin, mais où.

Le n° 24 (1er semestre 1999) salue avec un peu de retard l’anniversaire de l’abolition de l’esclavage : hommage est ainsi rendu, par divers articles, aux populations des Antilles en particulier, et aux écrivains qui en sont issus. On y salue aussi Henry Bauchau, qui a reçu le grand Prix littéraire France / Wallonie-Bruxelles pour Antigone, une mention particulière étant décernée à Xavier Hanotte pour De secrètes injustices.

Francophonie vivante

Au sommaire du n° 4 (38e an., déc. 1998), la petite revue de la Fondation Charles Plisnier inscrit ses habituelles chroniques du langage, toujours plaisamment conduites par Albert Doppagne. Par ailleurs, on y caresse encore et toujours des rêves de « francité », sans toujours distinguer ce qui est l’intérêt de la France — que le TGV obtienne un marché à Taiwan, par exemple — et ce qui devrait être l’occasion d’un échange égalitaire entre humains. On s’intéresse à la littérature de jeunesse, à tel ouvrage de Marcel Lobet, au centième anniversaire de la naissance de Robert Goffin, au sculpteur André Willequet et, dans un certain désordre, à diverses publications récentes de l’Académie royale, des éditions Labor ou dues à des écrivains plutôt divers. La multiplicité des propos, souvents brefs, est assurément « vivante » : elle l’est davantage encore dans le n° 1 de 1999 (mars), intitulé La Langue en fête, où linguistes, écrivains, enfants, se succèdent et proposent chacun à leur tour une note inspirée par le plaisir des langues romanes. On y célèbre aussi, avec un peu d’avance, le centenaire de la naissance de Maurice Carême, et l’on présente succinctement quantité d’ouvrages.

Dans le deuxième livraison de 1999, outre les échos qui sont traditionnellement réservés aux championnats d’orthographe, on trouve une intéressante note d’Eugénie De Keyser, consacrée au décorateur Adrien De Keyser, dit Adrien, qui collabora aux spectacles du théâtre de L’Équipe de Fernand Piette avant de développer à Paris, après la guerre, des spectacles de marionnettes. C’était rue Mouffetard, dans La maison pour tous, où fut monté notamment Le Petit Prince, avec des costumes dus à Marthe Massin, nièce de Ver­haeren. On y trouve aussi un article de Frank Wilhelm à propos du séjour de Victor Hugo en Belgique et au Luxembourg, ainsi qu’une note de Roger Foulon en hommage à Gilbert Delahaye, « père des Martine ». Cette série compte quelque cinquante albums à ce jour, tirés à plus de 45 millions d’exemplaires et traduits en trente-sept langues. (Rens. place Van Meenen, 15. B-1060 Bruxelles).

Infosurr

« Enfin ! », titre le bulletin Infosurr pour saluer le décès de Marc Eemans, qualifié par la même occasion de « surréaliste mineur et fasciste mal repenti », mais se disant plutôt lui-même « surréaliste maudit » (n° 27, novembre 1998). La note nécrologique propose d’utiles et précises références bibliographiques, comme toujours dans ce périodique consacré au surréalisme et à « ses alentours », dont on peut ne pas partager la foi mais dont le soin et la rigueur sont appréciables. À noter, dans la même livraison, une note consacrée au peintre et sculpteur Henry Lejeune, à rattacher à la mouvance du Surréalisme en Hainaut.

Le n° 28, de décembre 1998, évoque le 50ème anniversaire de Cobra, et notamment certaine exposition qui s’est tenue à Paris à la Maison du Danemark, une autre au Musée d’Art moderne d’Amstelveen. Outre divers comptes rendus, courts et bien ajustés, cette livraison évoque le feuilleton des manifestations « Aragon ». Le premier numéro de 1999 (janvier, n° 29) consacre deux pages abondamment nourries à un bilan non exhaustif des activités liées au Centenaire de Magritte en Belgique. La récupération commerciale et touristique du peintre et du surréalisme en général avait déjà suscité nombre de commentaires, pour la plupart réticents (n° 22 & 23) ; Infosurr déteste, plus encore que la récupération, les propos qui portent atteinte à la statue d’André Breton, tels ceux qu’on a pu lire sur tels documents émis à l’occasion d’une exposition Sur les traces d’André Breton à Louvain-la-Neuve. Par ailleurs, les relevés que la revue fournit sont toujours d’une exemplaire précision. (Infosurr B.P. 367. F-75526 Paris cedex 11 - courriel : <infosurr@argyronet.com>).

L’Arbre à Paroles

Annie Gaukema a Croqués au grenier certains des invités de la Maison de la Poésie à Amay : voilà les poètes saisis en pleine écoute ou en plein dire, par un trait dont les bonheurs sont évidents. Pour chacun, un texte, et c’est tout le plaisir que donne le n° 102 de la revue L’Arbre à Paroles (trimestriel, décembre 1998).

La première livraison de 1999 (mars, n° 103) a pour titre : Venise sous les bois de la forêt de Cadore. Passée une présentation un peu hermétique, on y trouve pêle-mêle les échos poétiques inspirés par la ville et la lagune à une trentaine d’auteurs contemporains, italiens, français et belges, dont Francis Tessa, André Doms et Arthur Praillet. En même temps, le Bulletin mensuel de la Maison de la Poésie d’Amay change de format, revenant au demi-A4. C’est pour annoncer que le siège social de l’association change d’adresse et revient au centre d’Amay (8, Place des Cloîtres), où elle aura désormais l’essentiel de ses activités ; Francis Tessa en profite pour faire le point sur la Maison de la Poésie et ses objectifs. Il y revient dans le Bulletin mensuel de mai 1999 (n° 139), en présentant plus spécialement les activités d’édition poétique de la Maison, sur lesquelles il présente un bilan dans une perspective aussi très matérielle.

Le titre L’Autre Moi, qui ouvre le n° 104 (avril-mai-juin 1999) de L’Arbre à paroles, n’annonce pas vraiment la plongée dans les strates profondes de l’Autre qui, selon la formule ressassée, est « Je » ; mais plutôt des « textes de colère et de tendresse » où passent et repassent les visages des autres humains. À noter dans ce beau numéro, une étude assez fouillée, consacrée à l’œuvre poétique de Henri Falaise, récemment décédé. (On s’abonne à L’Arbre à Paroles : 1500-Fb l’an, auprès l’asbl Identités WB, BP 12, B-4540 Amay).

Sources

Il fallait le craindre : le luxe relatif avec lequel était joliment composée la revue Sources appartient désormais au passé. Le format de ce n° 21 (octobre 1998) est réduit, sans doute pour s’adapter aux presses de la Maison de la Poésie d’Amay qui l’a imprimé : son volume est logiquement plus épais (300 p.). Le papier couché n’est plus utilisé que pour quelques pages d’illustrations en couleur, et les photographies reproduites s’en ressentent. L’encrage a des pâleurs, et le brochage ne tient pas. On fera cependant contre moins bonne fortune bon cœur. Ce numéro porte le titre assez vague — et peut-être inutile — de Poésie, réel, réalité. S’y déploie la prose critique d’Éric Brogniet, le maitre d’œuvre de cette revue dont le niveau d’exigence et de cohérence reste à saluer une fois encore. Un autre point assurément positif est l’ouverture qui est ménagée vers l’étranger, et non seulement vers la France. On lira ainsi les très beaux textes de l’Autrichien Gerhard Fritsch, dans la traduction de Rose-Marie François, mais aussi les commentaires de Marcel Hennart à propos de José Angel Valente et de son traducteur français. Les poètes belges — Fernand Verhesen, Philippe Jones, Gaspard Hons — y côtoient les français — Jacques Ancet, Yves Peyré, Jean-Luc Steinmetz. Assurément, on peut imaginer d’autres poétiques pour aujourd’hui que celle du haut langage qui se revendique ici de Reverdy et, plus lointainement, de Mallarmé. Il serait peut-être même urgent d’en chercher. Mais celle-là, du moins, nous est rendue présente, en poèmes cités, en commentaires toujours attentifs. (Maison de la Poésie, Rue Fumal, 28. B-5000 Namur. <http//www.ciger//Namur.Culture>).

Estudios de lengua y literatura francesas

Le département de Langue et Littérature françaises de l’Université de Cadix réalise, outre la revue Francofonia, une revue « francisante » plus classiquement orientée, encore qu’on y fasse très bon accueil aux œuvres littéraires non françaises. Dans le numéro qui paraît pour 1998-1999, on trouve notamment des articles consacrés à Ken Bugul, à Amin Maalouf... et à Jean-François Elslander, ci-devant instituteur à Bruxelles et l’auteur de quelques récits naturalistes qui firent parler d’eux. Le thème de ce volume 12, intitulé Las Voces del Texto, fait se rencontrer avec bonheur linguistes et littéraires. (Servicio de Publicaciones, Universidad de Cadiz, Apartado de Correos 439, E-11002 Cadiz).

Le Courrier

Régulièrement publié par le Centre International d’Études Poétiques, le Courrier du même nom continue à relever le double pari de prendre la poésie au sérieux (« la poésie a sa place dans l’ordre des connaissances et des activités humaines », lit-on dans le liminaire) et d’en situer la perception à un niveau international. Cela nous vaut, dans les quatre dernières livraisons, de ne lire qu’une étude sur un poète belge, mais quel poète ! Dans le n° 218 (avril-juin 1998), Georges Voisset intitule en effet « Vers une histoire non officielle du pantoum : pour cent-soixante syllabes de Max Elskamp » (pp. 37-59), une approche bien documentée des destinées qui furent réservées à la forme fixe du pantoum malais en Europe, d’abord en annexe documentaire de travaux linguistiques, dès 1688, plus tard dans l’adaptation plus ou moins rigoureuse qu’en tentèrent les poètes, et accessoirement dans la citation plus ou moins imaginaire qu’en firent les romanciers amateurs d’exotisme. On se reportera aux autres publications de l’auteur pour en savoir davantage. Contentons-nous ici d’ajouter qu’il ne néglige pas de saluer, parmi de nombreux autres, Charles Asselineau, premier poète à respecter la forme fixe, mais aussi René Ghil.

Pour le reste, on relèvera spécialement la traduction et le commentaire, par Frans de Haes, d’un poète-vizir de Grenade, qui écrivait en hébreu (n° 219-220, juillet-décembre 1998), ainsi que la présentation d’un recueil de Silvia Ocampo par Lucien Noullez (n° 221, janvier-mars 1999). Ailleurs encore, d’autres poètes sont à l’honneur, à commencer par Lorand Gaspar, mais aussi Victor Segalen, Claude Simon, Charles Baudelaire, Paul Auster... (C.I.E.P., Bibliothèque royale, Boulevard de l’Empereur, 4. B-1000 Bruxelles).

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