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Haut de pageL’eau, miroir des lettres belges
À la Faculté des Lettres de l’Université de Coïmbra, au Portugal, a eu lieu, le 19 et le 20 avril 1999, le colloque L’eau, miroir des lettres belges, sous la direction de Madame Cristina Robalo Cordeiro du Département des Études Françaises.
Le 19, Monsieur Éric Schmitz, de l’Ambassade de Belgique, a procédé à l’allocution d’ouverture, en relevant l’importance de l’eau, des problèmes qui se posent pour sa bonne conservation et des démarches entreprises par le gouvernement, en Belgique. En accord avec la thématique proposée, on a assisté, par ordre de présentation, aux conférences suivantes : “Se mouiller ou être mouillé ? Regards d’écrivains belges sur une société humide”, par Paul Aron (Université de Bruxelles) ; “Le destin des corps chez Amélie Nothomb”, par Cristina Robalo Cordeiro (Université de Coïmbra) ; “Henry Bauchau et la communication des eaux”, par Geneviève Henrot Sostero (Université de Padoue) ; “Le “Passeur d’eau” d’Émile Verhaeren : l’appel d’une nouvelle esthétique”, par Maria de Jesus Cabral (Université Catholique de Viseu) ; “La rêverie aquatique chez Franz Hellens”, par Éric Lysøe (Université de Mulhouse) ; “Paysage avec rivière (Hubert Juin)”, par Jean-Claude Kangomba (Bruxelles) ; “Albert Mockel et le symbolisme de l’eau”, par René Poupart (Université de Mons) ; “Le moment aqueux selon J.-Cl. Pirotte”, par José Domingues de Almeida (Université de Porto) ; “Autour du fleuve Congo : l’engendrement de l’univers romanesque. René Tonnoir et Paul Lomami-Tshibamba”, par Antoine Tshitungu Kongolo (Bruxelles) ; “La neige et le silence (Jacqmin)”, par Fabrice Schurmans (Université de Coïmbra).
L’eau, en tant que figure de mouvement par excellence, a permis la rencontre de plusieurs espaces “aquatiques”, liés par la francophonie, les conférenciers ayant mêlé les eaux mouvantes de différents pays et même continents, tels que la Belgique, le Portugal et le Congo.
La fluidité a été la caractéristique dominante de ces deux jours, soit par la nature “liquide” des exposés des participants, soit par les relations que ceux-ci ont établies entre leurs exposés et ceux des autres.
Ayant traversé “le corps littéraire belge par les images aquatiques”, dès les pré-raphaélites et jusqu’au surréalisme avec P. Aron, on s’est arrêté en un “moment aqueux” de l’écriture de J.-Cl. Pirotte avec J.D. de Almeida ; on a écouté la symphonie créée par le mouvement de l’eau courante et du vent dans la forêt, la musique étant le but ultime du poème “Le chant de l’eau courante” d’Albert Mockel, analysé par R. Poupart ; on a accompagné “Le Passeur d’eau” d’Émile Verhaeren dans “la ville qui se mire sur les miroirs de ses canaux” (M.J. Cabral), ou on a imaginé ce long fleuve Congo “qui s’est ouvert à l’imaginaire des écrivains dès le xve siècle”, en inspirant des “interprétations du même monde à partir des mêmes données” (A. Tshitungu).
Ainsi, on est vraiment entré dans le monde bachelardien de L’Eau et les rêves, non seulement parce que l’élément liquide a donné la substance des différentes conférences, mais aussi parce que l’analyse d’auteurs et d’œuvres francophones s’est caractérisée par un double mouvement d’ouverture : mouvement centripète de l’absorption du monde extérieur dans l’œuvre par son imaginaire, et mouvement centrifuge du regard de l’écrivain vers la société par la voix du conférencier. Pour souligner le thème de cette rencontre, un dîner a été organisé à bord du bateau Basófias et un déjeuner a eu lieu à Conímbriga, vrai parcours conjuguant liquidité de l’eau et solidité de la terre, présent et passé, bien à l’image de Coimbra et de ses alentours. Le succès de cette rencontre a naturellement conduit au projet de lui donner une suite : ce serait, par exemple, selon la proposition de José Domingues de Almeida, une nouvelle rencontre, basée cette fois-ci sur les Images du Portugal dans la littérature belge. (D. Fernandès).
De la femme
Co-organisé par diverses instances universitaires autour de l’Université Catholique de Louvain, un colloque intitulé “ Femmes et images : passé/présent ” s’est tenu au Centre culturel de Mouscron le 5 décembre 1998. Les séances ont été consacrées à l’image de la femme dans la bande dessinée, dans les médias et la littérature. En parallèle, diverses expositions ont évoqué la même problématique, rassemblant notamment des œuvres de Félicien Rops, des affiches politiques et sociales, des affiches de cinéma, des caricatures et des illustrations pour la littérature destinée à l’enfance et à la jeunesse. (Rens. Jean-Louis Tilleuil, Rue de la Cabocherie, 72. B-7711 Dottignies).
De la violence
Deux journés d’études, co-organisées par l’Université de Lille III et l’U.C.L., ont eu lieu le 26 février 1999 à Villeneuve d’Ascq et le 30 avril 1999 à Louvain-la-Neuve autour de la question de la violence et de ses représentations culturelles. On notera dans ce programme une communication de M. Watthée-Delmotte : « La “lutte avec l’Ange” de Jouve à Bauchau », ainsi qu’une rencontre avec Henry Bauchau, dirigée par Marc Quaghebeur, le 30 avril. (Rens. <watthee@rom.ucl.ac.be>).
Le roman français
Le Centre de Recherche en Littérature Générale et Comparée de l’Université de Lille III et le Centre “Roman 20/50” ont organisé un colloque sur La réception du roman français contemporain dans l’Europe de l’entre-deux-guerres, les 19 et 20 mars 1999 à Lille. Un bon nombre de communications concernaient l’Europe centrale ; la Belgique y était évoquée par Paul Dirkx (« Un analyseur de trajectoires littéraires : le “roman français” dans la Belgique de l’entre-deux-guerres »). Rens. 00.33.(0)3.20.41.61.33.
À Cerisy
Au programme des semaines colloquantes de Cerisy-la-salle, édition été 99, figurait un colloque consacré à Michaux : Henri Michaux est-il seul ?, question qu’il faut lire comme une invitation à rejoindre l’écrivain dans ses interrogations sur la perception “corporelle” du monde (30 juin -7 juillet).
À noter également, les sessions Les Détectives de l’étrange (21-31 juillet), avec notamment une communication sur Jean Ray par A. Huftier (« La quête du littéraire à travers l’enquête populaire : J.R. et Harry Dickson ») ; et Merveilleux et surréalisme, avec une intervention de A. Mascarou : « De Nadja à Gloria : sur les logogrammes et La Pierre et l’oreiller de Christian Dotremont »).
Pour l’été 2000, on annonce un colloque Maeterlinck, sous la houlette de Ch. Berg. Rens. Association des Amis de Cerisy, 27, Rue de Boulainvillers, 75016 Paris - <info.cerisy@ccic-cerisy.asso.fr>