Et si on restait sur terre ?
Résumé
Cet article a d’abord été écrit pour une présentation lors de l’Aarhus Architecture Festival, à l’école d’architecture d’Aarhus, le 8 octobre 2021. Il a été légèrement édité, en conservant le rythme oral du texte. Il est actuellement en cours de développement pour un livre à paraître aux éditions de La Découverte en 2024, avec pour titre provisoire Le Nouvel exode.
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La version originale de texte (en anglais) sera publiée très prochainement.
Texte intégral

Crédits : Zofia Jelowicka 2023 - HEAR
- 1 Voir la conférence Perelman de Bruno Latour en 2021, « Comment penser la suite de l’aventure des Mo (...)
- 2 Pour une distinction entre le « global » et le « planétaire », voir Dipesh Chakrabarty, Après le ch (...)
1Il y a autant de manières de commencer que de finir, mais je débuterai par une petite anecdote1, car je crois qu’elle offre une parfaite introduction au sujet que je souhaite aborder : celui des affects planétaires2.
- 3 Pour une introduction utile à la notion de « zone critique », voir par exemple Jérôme Gaillardet, « (...)
2Mon ami, le regretté sociologue Bruno Latour, était à la télévision pour parler de ce que les géochimistes appellent la « zone critique », cette fine couche terrestre qui va de la cime des arbres au fond des nappes souterraines, où toute la vie s’est développée ces deux derniers milliards d’années grâce aux interactions entre les roches, le sol, l’eau, l’air et les organismes vivants3. Après quelques minutes d’entretien avec un journaliste qui ne cachait pas son ennui et un public pas vraiment captivé, un nouvel invité fit son entrée sur le plateau pour parler des sondes récemment envoyées sur Mars. Soudain, l’atmosphère changea, l’enthousiasme devint explosif dans le studio, les regards brillants, et le journaliste se mit à bombarder son nouvel invité de questions. Mon pauvre ami ne pouvait que se rendre à l’évidence : Mars suscitait bien plus d’excitation que la Terre ! Mais comment expliquer cette fascination pour une planète morte, qui ne fait que la moitié de la Terre, alors que l’on se trouve déjà sur une planète où la vie a prospéré ? Et même si les choses commencent à se compliquer ici-bas, comment se fait-il qu’un petit désert inhabitable suscite de tels affects ?
3Une des raisons de cette fascination est sans doute que la nouvelle colonisation de l’espace est présentée comme un prolongement de l’ancienne aventure moderne du progrès et de l’émancipation. L’aventure moderne a toujours consisté à aller de l’avant dans l’espace et le temps : en gagnant le contrôle de la nature et en s’arrachant à elle, l’être humain accéderait à sa liberté et laisserait derrière lui le passé archaïque pour suivre la fameuse flèche du temps vers la promesse d’un avenir émancipé. Si l’on considère ces principes modernes du progrès civilisationnel, il est assez compréhensible que Mars génère les mêmes affects et qu’il puisse même être esthétisé, car l’objet de notre attention a beau être une affreuse planète rouge, nous avons le sentiment de continuer à nous émanciper de la nature, d’aller toujours de l’avant. En somme, il s’agirait de continuer sur la voie de la modernité.
4Or le problème n’est pas simplement que ce soit justement cette « marche du progrès » qui nous ait amenés à perdre de vue nos conditions de subsistance terrestres et à nous aventurer comme des somnambules au-delà des limites planétaires. Ce qui m’intéresse ici, c’est plutôt le fait qu’en réalité, les nouveaux voyageurs galactiques ne s’inscrivent pas dans le prolongement des idéaux modernistes. Au premier abord, ils peuvent sembler le faire, et ils peuvent être présentés comme tels, mais ils entrent en conflit avec cette tradition de deux façons cruciales.
- 4 Voir Nikolaj Schultz, « Life as Exodus », in Bruno Latour & Peter Weibel (dir.), op. cit., 2020.
5Tout d’abord, les valeurs du modernisme étaient censées être collectives ; le progrès, l’émancipation, le développement, etc. devaient valoir pour tous – c’était un projet civilisationnel, censé guider les masses. Mais lorsque Elon Musk envoie une voiture de sport en orbite autour du soleil, ou projette d’entreprendre des constructions dans l’espace, suivi par une poignée de milliardaires, combien d’entre nous croient encore qu’il s’agit d’un projet conçu pour toute une civilisation4 ? Qui peut réellement croire que ces projets nous concernent, nous aussi ? En tout cas, de mon point de vue, cela ressemble plutôt à une entreprise réservée à quelques élites assez « chanceuses » pour obtenir une place dans la fusée. Bien entendu, ces gens présentent leurs stratégies de fuite comme un projet collectif, mais il n’est pas nécessaire d’être géologue planétaire pour s’apercevoir que l’idée de rendre habitable une planète morte deux fois moins grande que la Terre, avec une civilisation de 8 milliards de personnes et plus, ça ne colle pas. Première contradiction : alors que le modernisme était censé être un horizon collectif, ce projet-ci ressemble fort à une colonisation planétaire qui – si elle réussit, ce dont on peut douter – sera l’œuvre des élites, à destination d’elles-mêmes.
6Deuxième contradiction. Le modernisme, rappelons-nous, a toujours impliqué un mouvement temporel vers l’horizon du futur – des collectivités laissaient le passé derrière elles pour progresser vers des jours prospères. Mais les quasi-modernes d’aujourd’hui sont aussi perdus dans le temps qu’ils le sont dans l’espace : si l’on y regarde de plus près, ils n’avancent pas dans le temps – ils reculent, car Mars, leur planète de destination, ressemble à s’y méprendre à la Terre avant l’apparition, l’évolution et le florissement de la vie sur Terre, un processus qui a pris des milliards d’années. Aller sur Mars, ce n’est pas aller vers le futur – c’est plutôt retourner vers le passé, un passé d’avant l’avènement de la Vie, lorsque la planète Terre était tout simplement morte. Se tourner vers Mars, ce n’est pas progressiste et moderne – c’est tout aussi régressif que lorsque les néonationalistes disent qu’ils veulent retourner à leur fameuse « terre des morts » !
- 5 Douglas Rushkoff, « Survival of the Richest », Medium, 5 juillet 2018.
7Peut-être que le fait de saisir ce qui oppose le modernisme à ces projets martiens pourrait finalement nous aider à nous débarrasser de nos affects pour cette étrange planète rouge. Ce n’est pas du modernisme, ni politiquement, ni scientifiquement ou architecturalement, ce n’est pas un projet de progrès collectif et émancipateur. Il s’agit plutôt d’une expédition régressive et élitiste vers une planète qui offre encore moins d’espace et de conditions pour la vie que celle que nous habitons déjà. On me reprochera peut-être d’être un peu injuste envers ces élites de la Tech, mais en réalité, cette « disruption » par rapport aux valeurs modernes a déjà été documentée par les historiens de la technologie. Dans les années 1990, les choses ont changé dans le milieu de la Tech, qui avait un temps été l’eldorado des idéaux modernes du progrès pour tous : la vision des élites de la Tech a commencé à ressembler « moins à un récit de prospérité collective que de survie personnelle5 ».
- 6 Voir Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s’orienter en politique, Paris, La Découverte, 2017.
- 7 Voir par exemple M. O’Connell, « Why Silicon Valley Billionaires Are Prepping for the Apocalypse in (...)
8Il ne fait pas de doute que les mutations écologiques ont intensifié ces tendances. Conscientes qu’une nouvelle sorte de Terre gronde sous nos pieds, les élites ont décidé de s’affranchir des limites terrestres, coupant par la même occasion tout lien de solidarité avec le reste de l’humanité. Face aux mutations écologiques qui diminuent l’habitabilité de la planète et au manque de place, elles abandonnent les idéaux civilisationnels du progrès et de la justice pour tous, le principe d’un monde habitable à construire en commun, et nous laissent nous débrouiller seuls sur une planète au climat dévasté6. Cela ressemble moins à une théorie du complot quand on considère ce que les journalistes et les ethnographes montrent depuis des années, à savoir que Mars ne représente que l’une de leurs stratégies de fuite. Si la terraformation d’autres planètes ne fonctionnait pas, elles ont déjà élaboré des alternatives et marqué d’autres coordonnées sur leurs cartes, en achetant des bunkers et des propriétés de luxe où se réfugier et parer aux catastrophes, dans des lieux retirés où le changement climatique devrait avoir un impact moins sévère7.
- 8 Voir par exemple Nikolaj Schultz, « New Climate, New Class Struggles », in Bruno Latour & Peter Wei (...)
- 9 À propos de ces inégalités territoriales, voir Lucas Chancel, Unsustainable Inequalities: Social Ju (...)
9Et en réalité, entre coloniser d’autres planètes et acheter sur Terre des bunkers protégés du changement climatique, il n’y a pas tant de différences que cela. Sociologiquement, la logique est la même. Il n’y a pas là de prolongations d’un quelconque projet civilisationnel. De tels projets s’inscrivent plutôt dans une nouvelle sorte de conflit planétaire, ou plus précisément dans ce que j’ai appelé une lutte des classes géosociales pour un territoire habitable, à une époque où le sol se dérobe sous les pieds de tout le monde, mais à des degrés divers8. Et où certains ont choisi d’abandonner l’idée de composer un monde commun habitable, s’assurant une place enviable lorsque surviendraient les catastrophes écologiques, loin du raz-de-marée qui s’annonce. Voilà l’alternative que je propose pour comprendre ces projets intergalactiques : les analyser non pas comme un horizon civilisationnel conçu pour emmener les multitudes mais, à l’exact opposé, comme un escapisme terrestre, un abandon des idéaux et des principes du progrès, de la justice et de la solidarité pour tous, qui laisse derrière lui les classes géosociales territorialement défavorisées9.
10Bien entendu, le projet ne sera jamais officiellement décrit de cette façon ; les aventuriers de l’espace continueront à le présenter comme un autre chapitre dans l’histoire du modernisme. Et, ce faisant, je suis à peu près sûr qu’ils parient sur les « jeunes générations » pour partager leur rêve, dans la mesure où « la jeunesse », historiquement, est censée être à l’avant-garde de la modernité. Si leurs vieux parents ne comprenaient pas qu’il fallait « tourner la page » et « aller de l’avant », matériellement et moralement, les jeunes étaient là pour leur montrer la voie du progrès. De même, je suis persuadé que les escapistes d’aujourd’hui comptent sur les jeunes pour les soutenir dans leur projet de fuite loin de la Terre, et qu’ils essaieront de faire parmi eux autant de recrues que possible pour promouvoir cette idéologie.
- 10 On peut parler ici d’une affinité entre la jeunesse d’aujourd’hui et les nombreuses populations loc (...)
11Mais mon intuition et mes espoirs me disent autre chose. Non seulement je crois que les jeunes générations d’aujourd’hui sont assez intelligentes pour se rendre compte que cet exode spatial est une version caricaturale du modernisme, réservée seulement à une minorité. Mais je pense aussi que cette génération est justement celle qui en a assez de cette absurdité moderniste du « progrès », pour la simple raison qu’elle vit au cœur même de ses ruines écologiques10, et qu’elle a été trahie par ceux qui se sont entêtés dans cette voie en restant sourds aux signaux d’alarme. Non, la jeunesse ne vouera pas son attention à la planète Mars, et sera probablement la première à préférer atterrir sur Terre – précisément parce que les jeunes ont compris que « progresser », dans le vieux sens du terme, cela signifie aujourd’hui « régresser », que ce soit vers la mort de la planète Terre, ou vers une lointaine planète sans vie. Si ce n’est pas une « pulsion de mort » qui préside à cette quête, sa destination n’en reste pas moins une planète morte.
- 11 Bruno Latour & Nikolaj Schultz, Mémo sur la nouvelle classe écologique, Paris, La Découverte, coll. (...)
12La jeunesse semble donc être une composante clé de ce que Bruno Latour et moi-même avons appelé la « classe écologique11 », comprise comme une classe sociale qui, plutôt que d’être définie par une lutte pour les moyens de production, lutte plutôt contre la logique même de la production. Une classe qui cherche à dépasser la déconnexion moderne entre le territoire sur lequel nous vivons et le territoire dont nous vivons, et à créer une politique visant à superposer les deux. Une avant-garde, à coup sûr, mais qui l’est dans la construction même d’une correspondance réaliste entre la population et ses conditions terrestres, matérielles de subsistance – et non pas dans le prolongement d’une piètre version du modernisme en volant vers Mars. Et si je vois juste, alors la conclusion est aussi que ces gens qui veulent partir ne sont pas nos sauveurs, mais des ennemis, dans une nouvelle sorte de lutte des classes centrée sur les conditions d’habitabilité de la Terre – précisément parce que ces élites multiplanétaires investissent du temps, des efforts et de l’argent pour détourner notre attention et nos affects loin de la Terre.
13Il y a autant de manières de commencer que de finir, mais dans la mesure où j’espère tout particulièrement m’adresser à des lecteurs qui représentent la jeunesse, j’aimerais terminer avec une autre anecdote, même si ce n’est pas très académique. Car je ne peux m’empêcher de penser que cet étrange projet qu’ont les riches de se rendre sur Mars ressemble en fait à une situation que beaucoup d’entre nous, et particulièrement les jeunes étudiants, se souviendront d’avoir déjà vécue.
14Imaginez que vous êtes à une fête – et, soyons francs, la fête ne bat pas son plein. Il se fait tard, il n’y a presque plus rien à manger ni à boire, la musique n’est pas terrible, et les danseurs ne sont pas en rythme. Nous savons tous ce qui se passe ensuite : quelques « élus » décident qu’il est temps de partir et d’aller à une autre fête. Ces élites de la fête (ce sont souvent les mêmes qui ont fini les bouteilles, d’ailleurs) mettent les voiles. Pour poursuivre ce projet, dans lequel nous nous étions tous embarqués – passer un bon moment ensemble – elles sont convaincues que la solution est d’aller autre part. « On connaît un autre endroit ; une autre fête ! » Bien sûr, ce sera peut-être un peu compliqué de s’y rendre, c’est un peu loin, et même si, au début, elles prétendent toujours que tout le monde est invité, il est rare que tout le monde puisse entrer. Mais elles en font quand même la promotion : « Allez, qu’est-ce que vous attendez ? Vous voulez vraiment rester là ? Vous avez le droit – mais nous, on s’en va ! »
- 12 Ou même tweeter, d’ailleurs…
15Il y a souvent quelque part en nous une envie de se joindre à eux. Mais le fait est que le lendemain, quand vous prenez des nouvelles – ou si vous avez essayé de les suivre, et je l’ai fait –, vous apprenez que les choses ne se sont pas vraiment passées selon le plan de départ. L’idée était bonne, mais s’ils sont honnêtes, ils semblent généralement regretter d’être partis. Souvent, ils se sont perdus en chemin, et ont fini seuls à errer quelque part ; souvent, ils n’ont même pas pu accéder à la fête ou, s’ils l’ont fait, elle était souvent plus morte encore que celle qu’ils ont quittée. Hélas, les suivre ne rime à rien – mais cela ne sert à rien non plus d’essayer de les convaincre de rester. Peut-être que la question à se poser serait plutôt celle-ci : est-ce que l’on veut vraiment qu’ils restent, après tout ? Vont-ils même nous manquer ? Encore une fois, les personnes qui veulent partir ne sont généralement pas celles que cela intéressait vraiment de faire la fête avec nous. Le plus souvent, c’étaient justement celles qui prenaient beaucoup de place, mangeaient toute la nourriture, sifflaient toutes les boissons et mettaient leur musique si fort que le sol tremblait et qu’à la fin on ne pouvait même plus danser ni discuter12.
16Peut-être que le mieux serait simplement de ne pas accorder trop d’attention à ces gens et à leurs projets de départ. Parce qu’au fond, ce qui menace réellement cette fête fragile pour le reste d’entre nous, ce n’est pas tant le fait que quelques personnes disparaissent en direction de nulle part, que la capacité de celles-ci à détourner notre attention et nos affects de l’endroit où nous nous trouvons, vers cette idée de partir pour un lieu imaginaire. Oui, en fin de compte, voilà ce que nous pourrions faire : ne plus leur accorder aucune attention, et les laisser partir ! « Vous partez ? Bon, très bien, allez-y, ciao, profitez bien du voyage et saluez ceux que vous croiserez au passage ; mais nous, on reste. » Qui sait ? Peut-être qu’on sera mieux sans vous finalement.
Notes
1 Voir la conférence Perelman de Bruno Latour en 2021, « Comment penser la suite de l’aventure des Modernes ? » (ensuite publiée dans Socialter sous le titre « La lutte des classes sera géosociale », 29 septembre 2022) qui non seulement commence avec la même anecdote, mais explore aussi nombre des thèmes de ce court texte plus en profondeur. La conférence de Bruno Latour, comme le présent texte, s’appuient sur des idées élaborées collectivement au cours d’une session d’écriture pour le spectacle de Bruno Latour et Frédérique Aït-Touati, Viral, dont l’avant-première a eu lieu en avril 2021 au théâtre des Amandiers à Nanterre. Voir aussi Frédérique Aït-Touati & Bruno Latour, Trilogie Terrestre, Paris, éditions B42, 2022.
2 Pour une distinction entre le « global » et le « planétaire », voir Dipesh Chakrabarty, Après le changement climatique, penser l’histoire, traduit de l’anglais par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque des histoires », 2023. Pour une autre enquête sur les affects et les sensations de l’anthropocène, voir aussi Nikolaj Schultz, Mal de Terre, traduit de l’anglais par Hélène Cohen, Paris, Payot, coll. « Essais », 2022.
3 Pour une introduction utile à la notion de « zone critique », voir par exemple Jérôme Gaillardet, « The Critical Zone, a Buffer Zone, the Human Habitat », in Bruno Latour & Peter Weibel (dir.), Critical Zones: The Science and Politics of Landing on Earth, Cambridge, MA, MIT Press, 2020.
4 Voir Nikolaj Schultz, « Life as Exodus », in Bruno Latour & Peter Weibel (dir.), op. cit., 2020.
5 Douglas Rushkoff, « Survival of the Richest », Medium, 5 juillet 2018.
6 Voir Bruno Latour, Où atterrir ? Comment s’orienter en politique, Paris, La Découverte, 2017.
7 Voir par exemple M. O’Connell, « Why Silicon Valley Billionaires Are Prepping for the Apocalypse in New Zealand », The Guardian, 15 février 2018 ; Evan Osnos, « Doomsday Prep for the Super-Rich », The New Yorker, 22 janvier 2017 ; Bruno Cousin & Nikolaj Schultz, « A Bunker of One’s Own: The Super-Rich and the Mansions for the End of the World », Ephemera, vol. 23 (à paraître).
8 Voir par exemple Nikolaj Schultz, « New Climate, New Class Struggles », in Bruno Latour & Peter Weibel (dir.), op. cit., 2020.
9 À propos de ces inégalités territoriales, voir Lucas Chancel, Unsustainable Inequalities: Social Justice and the Environment, Cambridge, MA, Harvard University Press, 2020.
10 On peut parler ici d’une affinité entre la jeunesse d’aujourd’hui et les nombreuses populations locales à travers le monde qui ont aussi vu leur territoire de vie disparaître sous la promesse du progrès. Voir par exemple Stine Krøijer, Marie Kolling & Atreyee Sen, « Ruins and Rhythms of Development and Life After Progress », Ethnos, vol. 86, no 5, 2020, p. 877‑896.
11 Bruno Latour & Nikolaj Schultz, Mémo sur la nouvelle classe écologique, Paris, La Découverte, coll. « Les Empêcheurs de penser en rond », 2022. Nous empruntons la distinction entre le « territoire où l’on vit » et le « territoire dont on vit » à Pierre Charbonnier, Abondance et liberté : une histoire environnementale des idées politiques, Paris, La Découverte, 2020.
12 Ou même tweeter, d’ailleurs…
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Référence papier
Nikolaj Schultz, « Et si on restait sur terre ? », Terrain, 79 | 2023, 70-79.
Référence électronique
Nikolaj Schultz, « Et si on restait sur terre ? », Terrain [En ligne], 79 | 2023, mis en ligne le 06 novembre 2023, consulté le 29 novembre 2023. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/terrain/25726 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/terrain.25726
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