La forme de l’écrit
- Traduction(s) :
- The shape of writing [en]
Résumé
Historiens et épigraphistes observent la forme des lettres pour identifier des manuscrits ou pour comprendre la trajectoire d’un système d’écriture. On peut aussi scruter lettres et caractères pour faire émerger une histoire plus ancienne : celle du cerveau humain et de son évolution. C’est à l’intersection de ces deux histoires que s’est intéressé Olivier Morin dans un article paru l’an dernier dans la revue Cognitive Science. Fabien Roché, graphiste et bédéaste, raconte cet article pour Terrain.
Entrées d’index
Haut de pageTexte intégral
1Historiens et épigraphistes observent la forme des lettres pour identifier des manuscrits, ou pour comprendre la trajectoire d’un système d’écriture. On peut aussi scruter lettres et caractères pour faire émerger une histoire plus ancienne : celle du cerveau humain et de son évolution. C’est au croisement de ces deux évolutions, celle de la cognition et celle de la culture, que se situe cette étude sur la forme des caractères écrits. Elle a mis au jour des constantes surprenantes dans la forme des lettres, dans les systèmes d’écriture du monde entier. Ces formes quasi-universelles – les orientations cardinales, la symétrie verticale – sont omniprésentes dans l’environnement où les cerveaux humains ont évolué. Les autres animaux y sont sensibles comme nous. Leur cortex visuel, dont la structure est en partie façonnée par des gènes sélectionnés par des millénaires d’évolution, hérite d’une sensibilité innée à ces formes. Leur présence dans la plupart des lettres aide l’écriture à être plus facilement perçue par notre cerveau. Comment sont-elles apparues ? Rien, dans la comparaison historique des scripts d’hier et de leurs descendants, ne suggère qu’une lente évolution ait été nécessaire à l’émergence de ces propriétés. Dès les premiers temps de l’écriture, on les voit apparaître spontanément chez les peuples qui inventent des syllabaires ou des alphabets aux formes entièrement nouvelles. Les aléas de la transmission écrite et les changements de technique et de support influencent bien sûr la forme des lettres, mais sans toucher, la plupart du temps, à ces structures profondes. Ainsi, ces inventions humaines que sont les lettres convergent rapidement vers des formes cognitivement optimales, connues des psychologues depuis peu de temps.
2Cette bande dessinée reprend l’article suivant : Olivier Morin, « Spontaneous emergence of legibility in writing systems. The case of orientation anisotropy », Cognitive Science 42/2, p. 664-677, 2018, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1111/cogs.12550.
Table des illustrations
Haut de pagePour citer cet article
Référence papier
Olivier Morin et Fabien Roché, « La forme de l’écrit », Terrain, 70 | 2018, 126-133.
Référence électronique
Olivier Morin et Fabien Roché, « La forme de l’écrit », Terrain [En ligne], 70 | 2018, mis en ligne le 06 novembre 2018, consulté le 03 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/terrain/17357 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/terrain.17357
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page