Navigation – Plan du site

AccueilNuméros122Bloc-notesSur quoi reposent nos infrastruct...

Bloc-notes

Sur quoi reposent nos infrastructures numériques ?

Le travail invisible des faiseurs du Web
Jacques Vétois
Référence(s) :

Sur quoi reposent nos infrastructures numériques ? Nadia Eghbal, OpenEdition Press & Framabook, 2017

Texte intégral

1Ce petit livre diffusé en libre accès sur le site de OpenEdition Book1 est un véritable cri d’alarme. L’auteure est partie de la constatation qu’une partie importante du logiciel créé par les start-up, par les administrations, les grandes entreprises, même les GAFA reposent sur des librairies, des projets open source maintenus par des groupes plus ou moins importants de développeurs professionnels y travaillant gratuitement pendant leurs loisirs ou d’amateurs passionnés de programmation. Ce qui a alerté Nadia Eghbal, c’est que bien souvent la maintenance d’un logiciel ou d’une bibliothèque de programmes dépend des connaissances d’une ou deux personnes qui interviennent à temps partiel en dehors de leurs heures de travail salariées.

2Un exemple : le projet OpenSSL débuté en 1998 fournit toute une panoplie d’outils de chiffrement libres sur les réseaux Internet. Ces outils se sont avérés fiables et étant disponibles librement, ils résolvaient des difficultés rencontrées par de nombreux professionnels chargés du développement de site web. Si bien que le succès de ces outils dépassa les espérances de leurs créateurs et donc que les algorithmes de cryptographie utilisés par de nombreux sites web reposaient sur le travail de quelques bénévoles et d’un salarié à temps plein. Jusqu’au jour où un ingénieur de chez Google repéra une faille de sécurité importante apparue dans une mise à jour de 2011 qui devint publique. Et l’on découvrit brutalement que le roi était nu, c’est à dire que la structure sur laquelle OpenSSL ne pouvait pas faire face réellement à la maintenance d’une infrastructure critique faute de moyens.

3Les problèmes soulevés par l’exemple de OpenSSL se retrouvent dans d’autres projets même si les situations sont diverses. Certains d’entre eux sont épaulés par des fondations qui salarient des développeurs, des grandes entreprises de logiciels et des services publiques font travailler à temps complet certains de leurs employés sur des projets open source dont ils ont besoin ou subventionnent directement ceux-ci.

4Mais si le problème du financement est important (même des micro-financements individuels), il manque surtout des gens prêts à s’investir dans la création de nouveaux logiciels, dans le développement et la maintenance du code existant, l’écriture de la documentation et la gestion du minimum de communication nécessaire à tout projet innovant.

Haut de page

Pour citer cet article

Référence électronique

Jacques Vétois, « Sur quoi reposent nos infrastructures numériques ? »Terminal [En ligne], 122 | 2018, mis en ligne le 20 juin 2018, consulté le 19 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/terminal/2286 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/terminal.2286

Haut de page

Auteur

Jacques Vétois

Comité de rédaction de Terminal

Articles du même auteur

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search