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HomeNuméros24-2ChroniquesVers une science du tourisme ?

Chroniques

Vers une science du tourisme ?

Boualem KADRI and François Bédard
p. 77-80

Abstract

Le présent texte est le premier d’une série de trois portant sur la problématique qui entoure la reconnaissance du tourisme comme une science en émergence. En initiant cette série, le Centre international de formation et de recherche en tourisme (CIFORT) désire apporter sa contribution au débat en cours sur ce sujet. Dans ce premier article, nous analysons et commentons la polémique qui entoure la proposition de créer une nouvelle science appelée « la tourismologie ». Le débat suscité par la proposition d’une « tourismologie », comme science de synthèse, s’il est porteur de certains éléments réducteurs (science réduite à la recherche appliquée à l’industrie, débat scientifique restreint à la France), pose néanmoins la nécessité de revoir les définitions en tourisme et traduit encore une fois la nature complexe du phénomène touristique pris entre le réel et l’imaginaire. Cette complexité exige une approche rigoureuse afin d’assurer une reconnaissance scientifique et, par conséquent, une reconnaissance sociale, en procédant à une double différenciation : par rapport aux connaissances générales (images, perceptions, mythes) et par rapport aux autres disciplines (Stafford, 1992 : 44-46). Face à cette complexité, « la quête du paradigme est une façon pertinente d’appréhender un phénomène difficile à cerner et un homme, par essence mobile » (Boyer, 1999 : 31). Néanmoins, l’émergence d’une science du tourisme semble freinée par la tension existante entre les disciplines qui interviennent dans le champ d’études et entre les pôles de recherche (institutionnel, associatif) impliqués dans la construction des connaissances.

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Editor's notes

A l’époque de la publication de ce texte, Téoros était une revue de transfert. Plusieurs des textes présentés pour ce numéro n’ont pas été soumis à l’évaluation par les pairs.

Full text

1Le présent texte est le premier d’une série de trois portant sur la problématique qui entoure la reconnaissance du tourisme comme une science en émergence. En initiant cette série, le Centre international de formation et de recherche en tourisme (CIFORT) désire apporter sa contribution au débat en cours sur ce sujet. Dans ce premier article, nous analysons et commentons la polémique qui entoure la proposition de créer une nouvelle science appelée « la tourismologie ».

Le débat sur la « tourismologie »

2Depuis 2000, une polémique sur la constitution d’une science du tourisme bouscule le ronronnement auquel nous a habitués l’avancée économique du tourisme dans le monde. S’il est devenu la première activité économique mondiale, « le tourisme n’a pas la science qu’il mérite ! », selon Hoerner (2000). Le ton est donné, à partir d’un «manifeste » qui suscitera de vives réactions du monde de la recherche en France. L’initiative de Jean-Michel Hoerner, lancée depuis 2000 dans la revue Espaces, vise à constituer une nouvelle science du tourisme, une science de synthèse. Si une telle proposition a l’avantage de bousculer les « conservatismes », il reste néanmoins qu’elle véhicule aussi certains aspects réducteurs.

3Les écrits de Jean-Michel Hoerner relancent d’une manière très orientée le débat sur une science du tourisme qualifiée de science de synthèse. On observe un balayage critique qui touche deux acteurs impliqués dans le développement du tourisme, l’un dans la production de connaissances scientifiques, l’autre dans la reconnaissance professionnelle et internationale. Il s’agit, d’une part, de certains universitaires perçus comme conformistes « qui privilégient les sciences reconnues depuis longtemps afin de préserver leur fonds de commerce » (Hoerner, 2000 : 18-20) et, d’autre part, de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), jugée par Hoerner comme ayant une « approche conceptuelle déconnectée de la réalité de l’industrie touristique » (Hoerner, 2002 : 15-20) et « des définitions dépassées » (Idem : 7). La nouvelle orientation de la science du tourisme est donc arrêtée : elle privilégie une définition par rapport à l’industrie et non au touriste, selon Hoerner. Cette science, dénommée « tourismologie », doit, sur le modèle de la géographie, définir son « unité » dans le voyage, objet de la nouvelle science : « La science touristique étudierait tout ce qui est lié au voyage : sa conception, sa mise en place, son déroulement, ses conséquences ; l’industrie multiforme qu’il développe, son environnement social et culturel, les rapports implicites entre les voyageurs et les sociétés visitées. » (Hoerner, 2000 : 18-20). La tourismologie est à la fois science humaine, science de synthèse, orientée vers l’étude du voyage dans le cadre de l’industrie et appliquée aux métiers du tourisme et de l’hôtellerie (Hoerner, 2002). Hoerner et Sicart (2002 : 13) soulignent, notamment : « Cette science se veut surtout appliquée, sans devenir, bien sûr, une technologie. Elle a ainsi deux objectifs clairs : accompagner les études supérieures de tourisme (dont l’hôtellerie) et se mettre au service des professionnels de la branche, des experts et des institutionnels. »

4L’intérêt d’une telle proposition est de créer une démarcation de cette nouvelle science par rapport aux autres sciences sociales et humaines en la déclarant science humaine de synthèse et en identifiant son objet d’études (le voyage) et son cadre d’application. Deux types de réactions sont alors observés : 1) des réactions de soutien des experts rattachés à des associations internationales et nationales et de formateurs ; 2) des réactions plus critiques de la part des chercheurs rattachés aux universités et aux centres de recherche institutionnels.

Réactions de soutien

  • 1  Jean-Michel Hoerner était vice-président de l’AMFORHT au moment de la publication des écrits sur l (...)
  • 2  L’auteur s’appuie sur l’ouvrage de Jean Piaget (dir.) : Logique et connaissance scientifique. Pari (...)

5Par exemple, Hoerner invoque : « l’AMFORHT me soutient sans faille et une école hôtelière de Kiev veut introduire la tourismologie » (2002 : 8). C’est encore à l’Association Mondiale pour la Formation Hôtelière et Touristique (AMFORHT), dont l’auteur est le président actuel1, que l’on annonce la « naissance de la tourismologie » (Hoerner et Sicart, 2002 : 5) et que l’on en propose, en 2002, une définition (Hoerner, 2005). Par ailleurs, Origet du Cluzeau (2000), vice-présidente de l’AFEST (Association Française des Experts et Scientifiques du Tourisme) et consultante, voit, dans la constitution de cette nouvelle science, un aspect salutaire pour l’état scientifique du tourisme « car les contradictions internes engendrées par la situation actuelle commencent à atteindre un point critique… » ; néanmoins, la tourismologie devra, selon Origet du Cluzeau (2001 : 15-18)2, se consolider sur trois plans :

61. logique, c’est-à-dire « formaliser ses raisonnements conscients, …savoir changer de théories à chaque palier de son évolution » ;

72. méthodologique, à savoir, « identifier ses méthodes au regard de ses différents objets… » et parvenir à « l’adoption d’un fonds de langage commun » ;

83. épistémologique, dans la mesure « où l’on traite non seulement des méthodes, mais aussi de leur emploi sur le terrain : analyses directes, analyses formalisantes adossées à une logique du savoir et relations entre formalisation et expérience ».

9Cette initiative ne peut être assimilée à une « révolution scientifique ». En fait, l’on reconnaît ici la nécessité d’un travail épistémologique à effectuer comme préalable à l’émergence d’une science.

Réactions critiques

10Les chercheurs du GDR-CNRS (Groupement de recherche tourisme : lieux et réseaux du Centre national de la recherche scientifique), dans un texte rédigé par Georges Cazes (2001), refusent cet état de fait perçu comme une « autoproclamation ». Reconnaissant la crise du tourisme sur les plans scientifique et professionnel (manque de reconnaissance du champ d’études et des professions), ils estiment toutefois que le tourisme est un champ d’études en construction et qu’il serait trop tôt pour l’ériger en science. Pour le GDR-CNRS, il n’est pas opportun de parler d’autonomie scientifique du tourisme ; il convient plutôt de s’affirmer au sein des sciences sociales les plus reconnues : « prendre sa juste place, autant que les moyens humains le permettent, au sein des ‘disciplines mères’ en y insérant et en développant une ligne thématique clairement affichée, susceptible de s’y faire reconnaître en exploitant des méthodes et des concepts reconnus » (GDR-CNRS, 2001 : 16-19). D’autres chercheurs universitaires prennent la même position. Entre autres, Borret (2005 : 18-20) soulève le fait que le tourisme est une discipline universitaire, orientée vers la recherche appliquée, mais « dont la recherche fondamentale fait cruellement défaut » ; or, selon lui, ce dernier aspect est la condition d’une reconnaissance scientifique. Knafou (2005) rejoint Cazes (2001), estimant prématurée la proclamation de la science du tourisme ; il ajoute que la reconnaissance scientifique est en construction : « La recherche sur le tourisme est en passe d’acquérir, hors du champ du tourisme, la crédibilité qui lui faisait défaut » (2005 : 1-14). Bessières (2004), membre de l’Association Française des Experts et Scientifiques du Tourisme (AFEST), relève que la tourismologie réduit « une spécificité multidisciplinaire » à « une spécialité unique » et propose plutôt « d’ennoblir le terme tourisme » en utilisant systématiquement la préposition EN à la place de la préposition DE pour le qualifier. Prenant exemple de la Chaire de Tourisme de l’UQAM, l’auteur écrit : « Nos amis québécois de l’Université de Montréal l’ont bien compris. Ils viennent de créer un réseau de veille EN tourisme et non pas un réseau de veille du tourisme. Imitons-les ! ».

11Le consensus recherché par le partage d’un paradigme ou d’une théorie commune afin d’y asseoir une nouvelle science au sein d’une communauté scientifique, comme l’observe Kuhn (1983), ne semble guère possible en tourisme pour le moment. Bien au contraire, nous relevons dans la proposition de constituer une science touristique quelques aspects réducteurs qui limitent ce consensus.

Raisons de l’absence d’un consensus

Un manque de définition du produit en tourisme

12La tourismologie est définie par l’industrie touristique, selon Hoerner (2002), qui fait du voyage son objet d’études ; or, il ne définit pas le produit touristique. Néanmoins, la tourismologie semble renvoyer dans sa définition (voir ci-dessus) à des aspects matériels et immatériels. Le produit touristique reflèterait-il cette approche ? Pour Smith (1994), le terme de produit générique, en référence à l’industrie, peut être appliqué au tourisme. La fonction du produit générique en tourisme renvoie « à la facilitation rencontrée dans le voyage et les activités par des personnes qui se retrouvent loin de leur environnement quotidien », ce qui rapprocherait cette définition de celle avancée par Hoerner sur l’objet de la tourismologie. Le tourisme prend son caractère d’industrie à travers le processus de développement de produit touristique qui commence par l’aspect le plus matériel et chemine jusqu’à l’aspect le plus immatériel : on identifie, au début du processus (entrées), les ressources (terrain, capital…) transformées en un premier type d’installations (musées, hôtels) ; le résultat du processus de développement (sorties) s’exprime par les services (guides, événements) et par une finalité qui est l’expérience touristique.

Le voyage est l’objet de la tourismologie, mais son étude semble tenir compte seulement du « comment » et non du « pourquoi »

13Hoerner affiche que c’est l’homo touristicus ou plutôt l’homo ludens qui serait le centre d’intérêt de cette science, mais affirme que « la tourismologie étudierait surtout l’homme capable d’organiser ses loisirs » (Hoerner, 2000 : 18-20). La problématique entourant le mobile du voyage semble être délaissée. Boyer (1999 : 15) relève à ce propos « que la plupart des auteurs qui définissent – un peu – le tourisme évacuent la difficile question du mobile ». La problématique du pourquoi relèverait-elle des sciences humaines reconnues telles la sociologie, l’anthropologie et la sémiologie qui partagent un même modèle ou paradigme culturaliste ? L’orientation vers le comment semble privilégier un paradigme organisationnel.

Un débat scientifique national français, sans références aux contributions scientifiques nord-américaines

14Les écrits de Hoerner ne font pas référence à la construction des connaissances en tourisme en Amérique du Nord. Boyer (1999 : 13) rappelle que « les chercheurs américains dans le champ du loisir ont une forte et ancienne préoccupation épistémologique », aspect que confirme Borret : « Depuis une vingtaine d’années, le monde anglo-saxon (bien avant nous) se pose la question de savoir si le tourisme peut générer une science propre ou si le tourisme n’est qu’un domaine d’application » (2005 : 18-20).

15Dès les années 1980, les professeurs-chercheurs du Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM s’investissent dans la réflexion sur les conditions de développement d’une science du tourisme. Stafford (1982) identifie alors les causes relatives à la réalisation d’une véritable activité de recherche en tourisme au Québec, tels le caractère paradigmatique de la science touristique limitant son autonomie par rapport aux autres sciences ou l’absence de consensus sur les orientations de développement de cette science. L’auteur montre alors que l’orientation d’une recherche appliquée qui répond aux besoins d’organismes gouvernementaux par des formes de consultation n’est pas en mesure de fonder une science du tourisme. Il présente aussi les nécessités épistémologiques pour asseoir une science du tourisme, à savoir exercer « un réalisme critique », c’est-à-dire la critique des paradigmes de la recherche (hypothèses, concept, méthodologie). Stafford (1988) identifie quatre grands paradigmes qui structurent la recherche en tourisme : 1) le paradigme nominaliste (centré sur la cueillette des données, d’un niveau descriptif) ; 2) le paradigme économico-spatial (analyse de la demande, avec un caractère explicatif) ; 3) le paradigme culturaliste (étude des rapports sociaux complexes à partir des méthodes de la sociologie, sémiologie, anthropologie) ; et 4) le paradigme normatif (orienté vers ce que doit être le tourisme, avec un aspect idéologique). Seuls les paradigmes culturaliste et économicospatial apparaissent comme ayant un processus scientifique.

16La construction des paradigmes en tourisme est indispensable pour prétendre à la dimension et à l’autonomie d’une science touristique dénommée téorologie (Stafford, 1988), du Grec téoros (celui qui  voyage). Ce mot est d’ailleurs le nom que s’est donné la revue de recherche en tourisme de l’UQAM. Depuis 1982, Téoros contribue à la formation d’une reconnaissance du tourisme comme champ de recherche et à la fondation d’une téorologie. Une analyse des thématiques et des descripteurs de sujets d’études des décennies 1980 et 1990 montre deux orientations de la revue Téoros : d’une part, capter et mobiliser l’attention de l’industrie touristique quant aux problèmes du tourisme ; d’autre part, saisir et diffuser l’image d’un tourisme au Québec, tant sur le plan interne (renforcement de l’identité culturelle) que sur le plan externe (analyse de produits originaux pour des clientèles diversifiées) (Bédard et Kadri, 2000 : 67-76).

17Une autre revue au Québec, Loisir et Société de l’Université du Québec à Trois-Rivières, s’implique dans la recherche depuis 1978. Elle a pour objectif de promouvoir la recherche scientifique sur le loisir dans ses aspects théoriques et méthodologiques en ouvrant la voie à l’échange interdisciplinaire et international. Cette revue a permis à la recherche en tourisme de s’exprimer d’une façon importante (plus d’une trentaine d’articles parus de 1978 à 2003, dont des numéros spéciaux). Par ailleurs, la revue américaine Annals of Tourism Research de l’University of Wisconsin-Stout, qui existe depuis 1974, a pour objectif la construction des connaissances en tourisme (modèles, paradigmes, approches théoriques nouvelles), tout en contribuant à apporter un équilibre entre recherche théorique et recherche appliquée.

18Aux États-Unis, à la fin des années 1980, Jafar Jafari (1988), par exemple, élabore une approche globale et de synthèse à partir des systèmes producteur et récepteur en tourisme, rompant donc avec les analyses partielles. Il réunit ainsi les intérêts pour l’étude du tourisme et celle du touriste :

En unissant les systèmes producteur et récepteur en un méga-système sous la forme de paradigmes touristiques, on constitue le système touristique auquel appartiennent les modèles du Touriste et du Tourisme. Cet ensemble abstrait devient le champ disciplinaire pour étudier le tourisme dans son contexte, ses forces et ses formes, ses processus de structuration et de déstructuration et ce qu’il influence comme ce qui l’influence. (1988 : 58-80)

19La nécessité du débat sur une science du tourisme devient vitale et gagnerait à s’élargir à la recherche scientifique internationale et à éviter de percevoir cette dernière comme constituée de chercheurs « souvent producteurs fébriles d’articles impressionnistes » (GDR-CNRS, 2001). L’AFEST admet que la  reconnaissance d’un champ disciplinaire autonome au sein de l’université comblerait un certain retard à l’international : « Cette avancée mettrait les pays de l’Union européenne, et notamment la France, à égalité avec certains pays étrangers très productifs en matière de recherche touristique » (Vicériat et al., 2005 : 14-15). En cette matière, le débat sur la tourismologie sert-il la reconnaissance d’une recherche scientifique en tourisme ou l’amélioration du statut d’une discipline dans le système universitaire en France ?

20Le débat a aussi mis en évidence les rapports tendus entre les tenants des disciplines constituées perçus comme conformistes et les experts liés à des associations (AMFORHT, AFEST) qui apportent leur soutien à la proposition d’une constitution de la tourismologie. Cet aspect exprimerait la difficulté à construire un équilibre entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Cette tension risque d’accentuer la fragmentation existante dans la recherche en tourisme et de limiter l’indispensable réflexion épistémologique dont Hoerner reconnaît l’absence dans sa proposition sur la tourismologie : « Pour autant, j’ai défendu la tourismologie sans jamais m’interroger plus avant sur sa nécessaire épistémologie. Je préférais montrer ses applications… » (Hoener, 2005 : 12-14).

Conclusion

21Le débat suscité par la proposition d’une « tourismologie », comme science de synthèse, s’il est porteur de certains éléments réducteurs (science réduite à la recherche appliquée à l’industrie, débat scientifique restreint à la France), pose néanmoins la nécessité de revoir les définitions en tourisme et traduit encore une fois la nature complexe du phénomène touristique pris entre le réel et l’imaginaire. Cette complexité exige une approche rigoureuse afin d’assurer une reconnaissance scientifique et, par conséquent, une reconnaissance sociale, en procédant à une double différenciation : par rapport aux connaissances générales (images, perceptions, mythes) et par rapport aux autres disciplines (Stafford, 1992 : 44-46). Face à cette complexité, « la quête du paradigme est une façon pertinente d’appréhender un phénomène difficile à cerner et un homme, par essence mobile » (Boyer, 1999 : 31). Néanmoins, l’émergence d’une science du tourisme semble freinée par la tension existante entre les disciplines qui interviennent dans le champ d’études et entre les pôles de recherche (institutionnel, associatif) impliqués dans la construction des connaissances. Chaque discipline tente d’avancer les bases d’une théorie constituée sur l’offre ou la demande ou de transférer un mode d’approche vers le tourisme, ou même d’opérer un transfert de concepts souvent dépassés des sciences du loisir vers le tourisme (Pronovost et Rojek, 1999 ; Stafford 2003). Cette situation exprime une fragmentation de la recherche en tourisme ainsi qu’une difficulté à identifier les problèmes nécessaires à une autonomie du champ du tourisme (Stafford, 2003 : 87-95).

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Bibliography

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Bessières, Jacques (2004), « Non à la ‘tourismologie’ Oui à l’Ennoblissement du tourisme », [http://www.afest.org/article356.html], consulté en juillet 2004.

Borret, Alain (2005), « Discipline d’enseignement, sujet d’études ». Revue Espaces, no 223, février, p. 18-20.

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Hoerner, Jean-Michel (2002), « Pour une nouvelle définition du tourisme », Revue Espaces, no 224, mars, p. 15-20.

Hoerner, Jean-Michel (2003), Traité de tourismologie. Pour une nouvelle science touristique, France, Presses de l’Université de Perpignan, Collection Études, 191 p.

Hoerner, Jean-Michel (2005), « Encore un pas vers la tourismologie ». Revue Espaces, no 227, juin, p. 12-14.

Hoerner, Jean-Michel, et Catherine Sicart (2003), La science du tourisme. Précis franco-anglais de tourismologie, Baixas, Balzac Éditeur, Collection Homo Touristicus, 100 p.

Jafari, Jafar (1988), « Le système du touriste : modèles socio-culturels en vue d’applications théoriques et pratiques », Loisir et Société, vol. 11, no 1, printemps, p. 59-80.

Knafou, Rémy (2005), « La recherche en tourisme s’organise », Revue Espaces, no 225, avril, p. 11-14.

Kuhn, Thomas Samuel (1983), La structure des révolutions scientifiques, Paris, Flammarion, 284 p.

Origet Du CLuzeau, Claude (2000), « Contribution à la tourismologie », Revue Espaces, no 175, juillet-août, p. 15-18.

Pronovost, Gilles, et Chris Rojek (1999), « Héritages et défis de la sociologie du loisir », Loisir et Société, vol. 22, no 1, printemps, p. 11-13.

Stafford, Jean (1982), « Crise de la recherche, crise du tourisme », Téoros, vol. 1, no 2, été, p. 5-8.

Stafford, Jean (1988), « Le paradigme culturaliste en téorologie : étude, analyse et critique », Téoros, vol. 7, no 1, printemps, p. 5-8.

Stafford, Jean (1992), « Connaissances en tourisme et reconnaissance sociale », Téoros, vol. 11, no 1, printemps, p. 44-46.

Stafford, Jean (2003), « La crise de la recherche en tourisme : la solution est dans les problèmes », Loisir et Société, vol. 26, no 1, printemps, p. 87-95.

Stephen, L.J. Smith (1994), “Tourism Product”. Annals of Tourism Research, vol. 21, no 3, p. 582-595.

Vicériat, Patrick, Claude Origet Du Cluzeau, et Michel Balfet (2005), « Ensemble pour la reconnaissance d’une science du tourisme », Revue Espaces, no 224, p. 14-15.

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Notes

1  Jean-Michel Hoerner était vice-président de l’AMFORHT au moment de la publication des écrits sur la tourismologie en 2000-2003 ; il en est aujourd’hui le président.

2  L’auteur s’appuie sur l’ouvrage de Jean Piaget (dir.) : Logique et connaissance scientifique. Paris : La Pléiade, 1976.

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References

Bibliographical reference

Boualem KADRI and François Bédard, “Vers une science du tourisme ?”Téoros, 24-2 | 2005, 77-80.

Electronic reference

Boualem KADRI and François Bédard, “Vers une science du tourisme ?”Téoros [Online], 24-2 | 2005, Online since 01 February 2012, connection on 10 December 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/teoros/1547

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About the authors

Boualem KADRI

Adjoint de recherche au Centre international de formation et de recherche en tourisme (CIFORT),  Chargé de cours au Département d’études urbaines et touristiques, École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal

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François Bédard

Directeur du CIFORT et professeur au même Département

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