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Dossier

Tourisme et développement au Liban : un dynamisme à deux vitesses

Liliane Buccianti-Barakat
p. 32-39

Abstract

Le Liban, petit État du Moyen-Orient (10 452¸kilomètres carrés), occupe une position centrale au sein du bassin méditerranéen oriental. Carrefour privilégié entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique, il est situé à quelques heures de vol de la plupart des pays arabes, de l’Afrique du Nord et des marchés touristiques européens. Le Liban, voie de passage millénaire, pont entre l’Orient et l’Occident, a été occupé par des envahisseurs, traversé par des commerçants, des missionnaires… habité par des hommes de lettres, des scientifiques… qui ont tous été frappés, d’une manière ou d’une autre, par les potentialités naturelles et historiques qu’offrait  ce pays.

Comme l’a dit S.E. Dr Karam Karam (site Internet du Ministère du Tourisme) à l’occasion du IXe Sommet de la francophonie qui s’est tenu au Liban en octobre 2002, « Décrire le Liban, terre des Dieux et des Hommes, est chose vaine. Le Liban ne se décrit pas, il se vit. » Officiellement, le Liban touristique cherche à véhiculer l’image d’un patrimoine millénaire, d’une montagne unique et des trois S (sea, sun, sand). Mais personne n’est dupe, car on sait que la présence d’une clientèle masculine arabe, esthète et concupiscente, a développé, depuis quelques années déjà, à une plus grande échelle et grâce à la téléphonie mobile, le « business du sexe » (slaves, libanaises, syriennes, bédouines, marocaines, asiatiques...). Il n’y a pas de maisons closes formelles sur le marché, mais des centres de massage, des agences de mannequins, des salons d’esthétiques, des bars, des cabarets, des boîtes de nuit, des « super night-clubs »..., qui recréent à Beyrouth la cité des plaisirs. C’est donc, une fois de plus, grâce au dynamisme du secteur privé que le Liban a connu une saison estivale record en 2004. Mais les événements politiques qui se sont déroulés en 2005 ont bien sûr démontré que la fréquentation touristique record des années précédentes n’était que conjoncturelle parce qu’elle ne reposait sur aucune politique de planification de la part du ministère. Le Liban dispose donc de potentialités multiples.

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Editor's notes

A l’époque de la publication de ce texte, Téoros était une revue de transfert. Plusieurs des textes présentés pour ce numéro n’ont pas été soumis à l’évaluation par les pairs.

Full text

1Le Liban, petit État du Moyen-Orient (10 452¸kilomètres carrés), occupe une position centrale au sein du bassin méditerranéen oriental. Carrefour privilégié entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique, il est situé à quelques heures de vol de la plupart des pays arabes, de l’Afrique du Nord et des marchés touristiques européens.

2Réputé pour son climat doux et ses 3000 heures d’ensoleillement par année dans une région à 85 % désertique, le Liban « pays du lait et du miel » a toujours constitué une exception. On retrouve cette image dans les manuels d’histoire et de géographie enseignés dans les autres pays arabes du Maghreb et du Machrek. Terre d’accueil, riche d’une hospitalité légendaire, le Liban regorge de richesses archéologiques et historiques qui représentent autant d’atouts touristiques.

3Le Liban, voie de passage millénaire, pont entre l’Orient et l’Occident, a été occupé par des envahisseurs, traversé par des commerçants, des missionnaires… habité par des hommes de lettres, des scientifiques… qui ont tous été frappés, d’une manière ou d’une autre, par les potentialités naturelles et historiques qu’offrait  ce pays.

4Comme l’a dit S.E. Dr Karam Karam (site Internet du Ministère du Tourisme) à l’occasion du IXe Sommet de la francophonie qui s’est tenu au Liban en octobre 2002, « Décrire le Liban, terre des Dieux et des Hommes, est chose vaine. Le Liban ne se décrit pas, il se vit. »

Les étapes du développement touristique au Liban

  • 1  Gouverneur représentant les autorités ottomanes.

5À la fin du XVIIIe siècle, l’aristocratie européenne (britannique plus particulièrement) lance la mode de l’« hivernage » qui consiste à passer l’hiver dans une station balnéaire ensoleillée telle que Nice, Biarritz, Brighton... Sur la côte levantine, par contre, les dignitaires ottomans, les émirs de la montagne et quelques notables citadins fuyaient, au cours de l’été, la chaleur humide du littoral pour pratiquer l’« estivage » dans quelques villages de la montagne ; Aaley, petite ville du Mont- Liban, située sur la route reliant Beyrouth à Damas, accueillait ainsi le siège de l’administration ottomane et la résidence d’été du wali1.

Villégiature ou tourisme ?

6La villégiature, dans sa forme moderne, se développe à la fin de la Première Guerre mondiale. L’administration française, le personnel des chancelleries occidentales et des autres maisons de commerce établies à Beyrouth, adoptent la tradition établie par leurs prédécesseurs et s’installent en été dans le triangle d’or constitué de Sofar, Bhamdoun et Aaley. Les grandes familles égyptiennes, jordaniennes, palestiniennes, irakiennes… suivent le mouvement et lancent la mode de la villégiature libanaise qui va toucher progressivement d’autres villages situés sur les premières pentes du mont Liban (Broummana, Baabdat, Bikfaïya, Raïfoun, Faïtroun, Kfour, Dlebta…) ; ceux-ci se transforment, se développent… pour accueillir cette nouvelle pratique touristique qui devient très vite une tradition estivale, tant pour les ressortissants des pays arabes avoisinants que pour la clientèle locale.

7De la fin du XIXe siècle à 1975, la villégiature a constitué un tourisme saisonnier, dynamique et prospère. La guerre civile qui éclate alors met un terme à cette activité touristique.

8Malgré le retour à la paix en octobre 1990, il faudra attendre les événements du 11 septembre 2001 aux États-Unis pour que la villégiature arabe reprenne avec force dans la montagne libanaise. Les habitants, fuyant « l’arabophobie » qui s’est développée en Occident, retrouvent ailleurs la sécurité qu’ils ont perdue. Les chantiers de réhabilitation des appartements et des villas possédés par de nombreux Koweïtiens et  Saoudiens se multiplient au cours de l’été 2003. Plus de 40 % des appartements meublés de Broummana sont loués à des vacanciers du Golfe, etc. (J.B., 2003 : 12).

Le tourisme d’« hivernage »

  • 2  Il existe six stations de ski dans le Mont-Liban : Les Cèdres, Laklouk, Zaarour, Qanat Bakiche, Fa (...)

9Alors que le développement de la villégiature n’affecte que les villages de la moyenne montagne, l’arrivée des armées françaises en 1920 lance l’exploitation de la haute montagne. À cette époque, le ski était pratiqué dans un but militaire. La première école de ski voit le jour aux Cèdres dans les années 1930 et, depuis, ce sport connaît un développement remarquable et les centres de ski se multiplient au Liban2.

10La chaîne de montagnes du mont Liban occupe une place de choix sur le territoire libanais, scindant, du nord au sud, le pays en deux : le domaine montagneux est bordé à l’ouest par la Méditerranée et à l’est par la plaine de la Bekaa. La petitesse du territoire national permet au touriste, dans une même journée, de skier, de visiter un site archéologique et de passer quelques heures à la plage.

  • 3  L’aménagement de trois nouvelles stations de sports d’hiver est envisagé : Zénith Sannine Liban, K (...)

11Quelle que soit leur taille, les stations libanaises de sports d’hiver sont équipées dans un même souci de sécurité et de confort, tout en établissant une alliance remarquable entre la qualité des installations techniques et le respect de l’environnement naturel. Les activités proposées présentent une remarquable diversité ; on peut y pratiquer, entre autres : ski de fond, ski alpin, surf des neiges, raquette, mais également parapente, motoquad, scooter des neiges, randonnée, etc.3...

La mode de l’héliotropisme

12À l’instar de l’Europe, ce type de tourisme a vu le jour au début des années 1960 ; il atteint son apogée dans les années 1970 au cours desquelles plusieurs centres balnéaires s’implantent sur un littoral libanais long de 225 kilomètres.

13Le tourisme balnéaire résidentiel (complexes touristiques balnéaires) se développe pendant la guerre civile. Les promoteurs immobiliers, toujours à l’affût d’un créneau lucratif, répondent rapidement à une forte demande de la part d’une population fuyant la capitale et les bombardements à la recherche d’un pied-à-terre pour y trouver refuge. En quelques années, plusieurs complexes balnéaires résidentiels « bétonnent » le littoral nord, offrant à ce nouveau type de « touristes » locaux, sécurité, loisirs, autonomie alimentaire et commerciale.

  • 4  Plusieurs sociétés ou associations privées assurent des randonnées pédestres de fin de semaine à t (...)
  • 5  Deux sociétés privées s’adonnent à ce type d’activité dans les hauteurs du mont Liban : la Réserve (...)
  • 6  Dix-neuf communautés religieuses sont officiellement reconnues au Liban.
  • 7  Ce sont les festivals de Baalbeck, de Beiteddine, de Byblos, de l’hôtel Al-Bustan, de Tyr et de Tr (...)
  • 8  Les « Estivales » de Deir el-Qamar, les « Soirées » de Jounié, le festival de Rachana autour des s (...)

14Depuis la fin de la guerre, l’initiative privée s’est lancée dans l’exploitation de nouveaux produits touristiques tels le tourisme vert 4, l’écotourisme5, le tourisme sportif et le tourisme culturel. Le tourisme cultuel, grâce à la multiplicité de lieux de culte6, connaît depuis quelques années un grand engouement sans oublier l’attrait que représentent les six festivals internationaux7 et autres manifestations nationales8 auprès des clientèles régionale et occidentale.

L’État et le tourisme avant 1975

15Dans les années 1960, nulle autre ville au Moyen-Orient, pas même le Caire, ne pouvait offrir les prestations et la qualité de vie qu’offrait Beyrouth : parc hôtelier de classe internationale, restaurants et cafés à l’occidentale, multiplicité d’activités ludiques centrées autour de la rue Hamra et du front de mer. Beyrouth c’était, tout à la fois, la Suisse (pour son secret bancaire), Monaco (pour son Casino) et Paris (pour les boutiques de la rue Hamra).

Un secteur public interventionniste

  • 9  1948 : création de l’État d’Israël et première guerre israélo-arabe. 1952 : la « révolte des colon (...)

16Dès les années 1950, alors que les pays arabes voisins basculent dans l’ère des révolutions amenant au pouvoir des régimes socialistes autoritaires9, satellites de l’URSS, le Liban échappe à la tourmente et cultive l’image d’une double modernité arabe et occidentale, privée et publique, continuité de la tradition et du réformisme qui fonctionne comme une garantie pour les investisseurs étrangers.

17L’État qui s’appuie sur une économie libérale va se lancer dans la réalisation de grands projets tels la poursuite de l’électrification et de la redistribution en eau potable sur l’ensemble du territoire libanais. Il investit également dans la construction d’un réseau routier et de télécommunications, d’un aéroport international, d’un casino détenant le monopole des jeux, dans l’aménagement de plusieurs ports, etc.

18Dans le domaine du tourisme, l’École hôtelière est fondée en 1949 (la première au Moyen-Orient), dans le but de fournir un personnel qualifié à l’industrie touristique. En 1953, elle est rattachée au ministère de l’Éducation nationale et délivre un baccalauréat technique (BT) qui permet au titulaire de ce diplôme d’accéder à un poste de cadre moyen.

19Dans les années 1960, la Croix-Rouge prend à sa charge la formation de guides touristiques. Cet enseignement prend fin lorsque, en 1970, la Direction générale de l’enseignement technique et professionnel ouvre un Institut de tourisme qui comprend : l’École des guides destinée à former des guides et des accompagnateurs touristiques, l’École des interprètes et l’Institut des sciences touristiques.

20Lors des années les plus florissantes du tourisme au Liban, on remarque que la formation professionnelle était technique et relevait du secteur public. Le Liban fut également le premier pays de la région à avoir institué un Conseil consultatif de l’enseignement hôtelier et touristique regroupant des représentants du secteur privé, du patronat et du salariat, ainsi que des dirigeants officiels de l’enseignement. Sa principale attribution était d’adapter l’enseignement du tourisme aux besoins du marché et de proposer les changements nécessaires. Plusieurs accords bilatéraux et multilatéraux de collaboration touristique avec divers pays étrangers ont été signés.

  • 10  Les sites archéologiques de Baalbeck, d’Aanjar, de Byblos, de Tyr, de Saïda, de Tripoli, le palais (...)
  • 11  Baalbeck, Aanjar, Byblos, Tyr, la vallée de la Qadisha.

21Le ministère du Tourisme et une Direction générale des antiquités s’étaient chargés de l’aménagement des principaux sites archéologiques10. Le Liban, ayant adhéré à la Charte de Venise dès 1964, a progressivement inscrit cinq sites à la liste du patrimoine mondial11.

  • 12  Les prérogatives du CNT sont : la propagande à l’étranger ; la recherche et la documentation ; l’e (...)
  • 13  Le Caire, Bagdad, Jeddah, Paris, Bruxelles, Francfort, Londres, Stockholm et New York.

22À la fin des années 1960, le ministère se dote du Conseil national du tourisme (CNY)12, d’un Bureau de tourisme pour les jeunes (J) et ouvre neuf maisons du Liban dans diverses capitales mondiales13. La maison de l’Artisan met en valeur l’artisanat du terroir en proposant des produits de qualité. La MEA (Middle East Airlines), compagnie aérienne nationale qui sillonne la planète, est un des meilleurs symboles de l’affairisme local. L’élection d’une Miss Univers libanaise en 1971, à Miami, est vécue par les Libanais comme une consécration mondiale de la réussite de leur pays.

Carte 1 – Carte des sites touristiques de Beyrouth (Liban)

Carte 1 – Carte des sites touristiques de Beyrouth (Liban)

Source : Laboratoire de cartographie de département de Géographie, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Saint Joseph.

Un secteur privé dynamique

23L’inventivité du secteur privé et sa longue tradition de services le poussaient à investir dans plusieurs domaines.

  • 14  Le premier hôtel ouvre ses portes à Bikfaïya vers 1880.
  • 15  Le Liban comprend, en 1974, 362 établissements hôteliers.

24En ce qui concerne le parc hôtelier, des pensions de familles et quelques hôtels avaient ouvert leurs portes dans les centres d’estivage14 à la fin du XIXe siècle. Mais l’hôtellerie moderne ne prend son essor qu’au cours des années 1950 pour atteindre le sommet dans les années 1973-197515 ; la plupart des grandes chaînes internationales y étaient représentées. L’hôtellerie de luxe avait acquis en une décennie assez de surface et de qualité pour recevoir un nombre croissant de touristes aisés, d’hommes d’affaires, de congressistes… et dissuader ainsi le tourisme de masse.

25La restauration est le domaine où les Libanais brillent particulièrement. Les mezzés de Zahlé, le poisson de Sarafand, le kebbé d’Ehden, les douceurs orientales de Tripoli, la fraîcheur de l’arak, une profusion de fruits… faisaient et font toujours de la gastronomie libanaise un véritable atout touristique.

26Du côté de l’industrie des loisirs, c’est surtout le volet ludique qui se développait dans les nouveaux quartiers à vocation touristique de Beyrouth, mais aussi dans les centres de villégiature et sur la côte : multiplication de discothèques, de boîtes de nuit, de cabarets, de bars… lieux très recherchés par les noctambules arabes.

27Les retombées positives de la rente pétrolière déposée dans les banques au Liban se concrétisaient dans le boom de l’immobilier, des transports, la multiplication des agences de voyages, des sociétés d’assurances, de la joaillerie, du commerce en tous genres, le développement d’une industrie légère mais de qualité…

28Parallèlement à ce développement économique que certains experts occidentaux qualifiaient de « miracle libanais », le secteur privé investissait aussi dans la diffusion trilingue d’organes de presse, de revues et de magazines locaux justifiés par un marché publicitaire en croissance. En 1959, Beyrouth fut la première ville à se doter de deux chaînes de télévision privées (CLT et Télé-Orient) et le rêve occidental exporté par les séries françaises ou américaines légitimait les métamorphoses d’une société libanaise consumériste. Multiplication aussi de salles de cinéma modernes diffusant des films sous-titrés du monde entier, cela facilité par une censure plus légère que dans les pays voisins. Grandes heures de gloire pour les réalisateurs libanais ou les hommes de lettres et les metteurs en scène arabes venus se réfugier là où ils pouvaient s’exprimer sans crainte de représailles. Beyrouth, capitale du Moyen-Orient, était aussi la capitale de la liberté d’expression.

29Ce dynamisme des services de l’État et du secteur privé ont assuré, de 1968 à 1974, un essor remarquable au secteur touristique ; ses revenus se sont multipliés par quatre, jusqu’à constituer 10 % du produit intérieur brut (PIB) (Owen, 1993 : 25-37), l’afflux des villégiateurs du Golfe y ayant largement contribué. À la veille de la guerre civile, le secteur touristique était considéré comme un des secteurs économiques les plus importants (19 % du PIB) (Ministère du Tourisme, 2003) sur le double plan des recettes en devises qu’il assurait et de l’emploi qu’il procurait à la main-d’œuvre libanaise. Le Liban était le premier pays récepteur du Moyen-Orient à recevoir un peu plus de deux millions de touristes par an.

30Quel type de clientèle touristique visitait alors le Liban ?

31- Les touristes arabes venus du Moyen-Orient, principalement attirés par le climat de la montagne ou par la mer, mais aussi par la qualité de vie et la liberté, autant d’atouts uniquement représentés au Liban. Beyrouth était devenue l’escale de la jet set arabe qui y effectuait de fréquents passages.

32- Le tourisme d’affaires : Beyrouth était considérée par les investisseurs étrangers comme la porte d’entrée des pétromonarchies du Moyen-Orient, dont le Libanais était l’intermédiaire indispensable.

33- Sans oublier les étrangers qui travaillaient dans les pays voisins et qui venaient fréquemment passer quelques jours.

34- Le tourisme international : des croisiéristes et des touristes occidentaux ou japonais…

La guerre civile ou la disparition d’une activité florissante

35En l’espace de quelques mois, les touropérateurs mondiaux vont effacer la destination Liban de leur programmation. La guerre civile meurtrière qui dévaste le pays quinze années durant (1975-1990) va pourtant tristement faire parler du pays quotidiennement dans les médias internationaux, façonnant ainsi une image de guerre et d’insécurité qui marquera, jusqu’en 2002, la perception que les occidentaux ont du Liban.

36Une nouvelle forme de touristes fréquente désormais le pays : les reporters de guerre, les médecins sans frontières, les associations caritatives, mais aussi les vendeurs d’armes, les revendeurs de drogue, les mercenaires, les contrebandiers, etc.

37Malgré l’éclatement du pays en plusieurs ghettos confessionnels, les nouveaux territoires miliciens voient se développer un parc hôtelier assez important ainsi que des centres commerciaux, des discothèques, des restaurants, des tripots…, ce qui nous amène à dire que, même sous les obus, les nuits libanaises demeuraient « chaudes ».

Tourisme et reconstruction

38Le bilan de quinze années d’une guerre destructrice fut élevé. Le Liban exsangue devait se reconstruire à nouveau et rapidement. En ce qui concerne le tourisme, il y avait diminution de l’infrastructure d’accueil, insuffisances qualitative et quantitative du système de formation, déficience des transports et des communications, ainsi qu’insuffisance de moyens financiers et humains de l’administration du pays.

  • 16  La société foncière d’exploitation immobilière SOLIDERE (Société libanaise de reconstruction) est (...)

39Dès 1991, l’État libanais s’attèle à la tâche et se lance dans un ambitieux programme de reconstruction intitulé « Plan Horizon 2000 », dont la pierre angulaire est la reconstruction du centre-ville de Beyrouth, confiée à une unique société d’exploitation foncière et immobilière, SOLIDERE16.

Rôle de l’État dans la relance du tourisme

  • 17  En 1994-1995, le classement des pays récepteurs au Moyen-Orient est le suivant : Égypte, Israël, D (...)
  • 18  Le Liban réintègre l’OMT en 1992. En 2003 le pays préside le conseil régional de cette organisatio (...)

40Le ministère du Tourisme aspire à ce que le Liban retrouve très vite sa place sur les marchés touristiques régionaux17 et internationaux. Mais il est conscient aussi que, à l’aube du XXIe siècle, développer le secteur touristique exige un travail de prévision et de planification. Il entreprend donc dès 1993, en collaboration avec l’Organisation mondiale du tourisme (OMT)18, l’élaboration d’un Plan directeur de développement et de reconstruction touristique financé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le gouvernement français et le gouvernement libanais.

Le Plan directeur de développement et de reconstruction touristique

41Ce plan s’est donné trois orientations principales

42:

43- la reconnaissance du rôle du tourisme dans le processus de développement du Liban ;

44- la redéfinition des relations entre le secteur public et le secteur privé ;

45- la prise en compte des spécificités du tourisme libanais.

46La réalisation d’un plan directeur avait pour objectif d’aider à la reconstruction d’une économie touristique qui permettrait au Liban de recouvrer sa place d’avant guerre.

47À l’aboutissement du projet, en 1997, le pays dispose désormais d’un plan de développement touristique à court, moyen et long terme. L’intervention publique consiste à développer les infrastructures (modernisation et agrandissement de l’Aéroport international de Beyrouth / AIB pouvant accueillir 6 millions de passagers par an, réaménagement du port de Beyrouth et construction de 23 kilomètres de voies rapides et de 122 kilomètres de boulevards). L’État doit adapter les mesures nécessaires pour encadrer, stimuler, réglementer et contrôler le secteur privé.

  • 19  L’Université Libanaise, fondée en 1951, est l’unique université publique au Liban.
  • 20  Mais plusieurs universités privées libanaises assurent également des formations en gestion tourist (...)

48Quant à la formation professionnelle dans ce domaine, elle est prise en charge par la faculté de Tourisme de l’Université Libanaise19, l’Institut du Tourisme, l’Institut hôtelier et l’École hôtelière qui dépendent du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur20.

49Malheureusement, pour des considérations d’ordre financier, le ministère du Tourisme prend la décision de confier au secteur privé dès 1994, l’équipement, la réhabilitation et l’exploitation de certains sites et complexes touristiques appartenant à l’État, sous forme de B.O.T. (Built Operate Transfer) : le réaménagement de la grotte de Jeita est confié à la société privée allemande MAPAS (B.O.T. pour 25 ans), la réhabilitation du Palais de l’émir Amine à Beiteddine (B.O.T. pour 15 ans), celle des rest-houses de Jeita, de Saïda et de Tyr à des sociétés privées (B.O.T. pour 25 ans). En 2005, le plan directeur, à cause des différents remaniements gouvernementaux et d’autres priorités nationales, n’est toujours pas appliqué.

50Depuis 1997, à l’instar du concept lancé à Dubaï, le Liban offre à une clientèle essentiellement arabe du Golfe son « mois du shopping », fixé en février ; l’opération consiste à effectuer des package deals (billet d’avion MEA / hébergement) à 50% de leur valeur habituelle et les commerçants sont appelés à faire de même. Malgré toute la volonté déployée tant par le secteur public que par le secteur privé, cette manifestation n’arrive pas à supplanter Dubaï.

51Le décret no 4221 imposant une nouvelle classification des hôtels et les conditions d’hébergement est voté le 18 octobre 2000. Parallèlement, dans le but de développer le tourisme au Liban, l’octroi des visas aux

52étrangers peut se faire aux différentes entrées du pays (AIB, port, frontières).

Une société publique : l’Investment and Development Authority of Lebanon (IDAL)

53Relevant directement du Conseil des ministres, le rôle de l’IDAL (fondée en 1992- 1993) consiste à aider tous genres d’investissements au Liban, y compris dans le secteur touristique, par le moyen du One Stop Shop. Le procédé est le suivant : des investisseurs potentiels présentent les demandes et les études de faisabilité et l’IDAL s’occupe de toutes les démarches officielles et de l’octroi des autorisations.

54La création de ce type de société publique a pour objectif d’encourager les investisseurs étrangers, souvent rebutés par les difficultés de la langue et de la législation libanaise. Dans le secteur du tourisme, l’IDAL double le ministère puisqu’elle peut octroyer des permis d’exploitation sans son autorisation préalable. Aujourd’hui, l’IDAL est en proie à des difficultés et fonctionne difficilement à cause justement de ce dédoublement de fonctions.

La politique du « ciel ouvert »

55Depuis 2001, l’AIB pratique la politique du « ciel ouvert » qui vise à faciliter les modalités en termes de circulation aérienne. Il est désormais possible pour n’importe quelle compagnie étrangère de desservir Beyrouth avec seulement une autorisation « technique » de l’aviation civile qui concurrence dangereusement la MEA, autrefois fleuron du tourisme libanais. Ainsi, de nombreuses compagnies ont augmenté la fréquence de leurs vols, la Cyprus Airways étant un exemple. Avant l’adoption de cette mesure, elle aurait dû effectuer le même nombre de vols que la MEA.

56Il en est de même pour les agences de voyages locales qui obtiennent désormais plus facilement des charters, puisque aucune autorisation de la MEA n’est requise. Mais, pour l’instant, elles ne desservent que quelques destinations (Sharm el-Cheikh, Bodrum, Rhodes…).

57La MEA, qui a connu bon nombre de difficultés depuis 1990, enregistre des bénéfices depuis 2001 et a acheté en 2002 six airbus A321 et loué trois A330 pour compléter sa flotte. Partenaire d’Air France, elle fait partie du groupe Flying Blue et assure trois vols quotidiens vers Paris.

Le tourisme intérieur

58Après quinze années de guerre, le Liban est devenu une terra incognitae pour les Libanais, plus particulièrement pour la génération de la relève. La population est avide de redécouvrir les richesses de son pays, de retrouver ses racines… Le ministère du Tourisme, le ministère de la Culture et celui de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur n’ont pas su exploiter cette situation en développant des programmes pédagogiques et des circuits qui auraient permis aux jeunes Libanais de faire connaissance avec l’arrière-pays et d’être fiers de leur histoire.

59La mise en place d’un tourisme de loisirs populaires, ouvert à tous, gratuit ou à prix réduit…, aurait enclenché une dynamique nationale, développé certaines régions, assuré des revenus à la population locale et attaché le Libanais à son pays. Or, le manque d’intérêt que porte le gouvernement actuel à la crise économique et à la croissance du chômage jette, chaque année, sur les routes de l’émigration, des centaines de jeunes qui exportent leur savoir-faire et leur intelligence dans d’autres pays, alors que le Liban a un besoin urgent de leurs compétences.

60Sans oublier que l’absence d’une politique de préservation de la nature par la population qui, malgré la fierté qu’elle affiche pour sa civilisation millénaire et sa culture, témoigne par contre d’un mépris total pour son environnement : détritus sur la voie publique, carrières, déchets industriels, pollution de plus en plus envahissante et qui demeure incontrôlée. Cette dégradation progressive des richesses naturelles du Liban constitue une perte inestimable de sa spécificité qui avait été la caractéristique du pays depuis des millénaires. Des mesures globales devraient être prises par l’État pour accorder la priorité à la préservation d’un patrimoine naturel de grande valeur.

La politique publicitaire

61Le Liban, autrefois si créatif et dynamique dans ses campagnes publicitaires, semble en avoir perdu le « feeling ». Le ministère du Tourisme du Liban, en accord avec le gouvernement français, avait mené, à la fin des années 1990, une campagne d’affichage dans les métros à Paris. En 2004, plusieurs clips vantant les multiples qualités du Liban passaient quotidiennement en boucle sur la chaîne américaine CNN. Ces opérations certainement coûteuses n’auront jamais le même impact que la diffusion, en Europe aux États-Unis, au Japon… d’articles dans lesquels le Liban est à l’honneur. Car c’est en entrant dans l’intimité des ménages, par la lecture de revues, de magazines, de quotidiens à grand tirage…, que l’on peut vendre du rêve et inciter au départ.

  • 21  Ou le « printemps de Beyrouth », selon l’expression adoptée par Samir Kassir, assassiné en mai 200 (...)

62L’assassinat de l’ancien premier ministre Rafik Hariri, en février 2005, a propulsé le Liban à la une des journaux pendant près de trois mois et les images de ce que l’on a appelé « la révolution du cèdre »21 ont fait le tour du monde et soulevé un élan de sympathie envers ce peuple qui réclamait la liberté. Publicité imprévue, mais qui a attiré, malgré les assassinats et les attentats commis depuis, beaucoup plus de touristes occidentaux que de ressortissants arabes.

63Pour terminer cette partie, nous pouvons dire que le Liban dispose d’atouts multiples, mais que ses services étatiques demeurent malades. Un manque de cohérence, de communication interne, la fragmentation des actions menées… continuent à fragiliser la reprise de ce secteur. L’État devrait assurer des avantages tarifaires et fiscaux au secteur hôtelier pour réduire les coûts qui sont plus élevés que dans les autres pays arabes, assurer des mesures d’encadrement et d’accompagnement du secteur touristique, développer la communication publique qui fait défaut…

Un secteur privé plus dynamique que jamais

  • 22  Plus de 450 000 villégiateurs pour l’été 2003 (Ministère du Tourisme).

64La seconde Intifada en Israël (2000), les incidents du 11 septembre 2001 aux États-Unis, les deux scandales financiers américains « Enron » et « Arthur Andersen » (2002), la pneumonie atypique (hiver 2002-2003), la seconde guerre en Irak (mars 2003), les attentats en Arabie saoudite, au Koweït, au Qatar, en Égypte… sont autant d’événements qui ont poussé les ressortissants des pays du Golfe à revenir en masse à Beyrouth et dans la montagne libanaise22 et qui ont replacé le Liban, unique démocratie du monde arabe et pays de la coexistence communautaire religieuse, dans les circuits des tour-opérateurs européens, qui ont repris contact avec des agences de voyages locales.

65D’après les tour-opérateurs européens, l’offre sur le Liban est bonne (encadré), mais la réussite des circuits, c’est aussi la continuité avec la Syrie et la Jordanie. Le quasi-fermeture des frontières et la pression américaine qui place la Syrie sur le banc des accusés rendent difficilement réalisable cette option. Le Liban a donc indirectement tiré parti de cette nouvelle situation.

66Ainsi en 2004, et pour la première fois depuis 1975, le Liban a accueilli plus de 1,4 million de touristes. Au terme de l’année, le classement des pays récepteurs de touristes était le suivant : Égypte (8 millions), Dubaï et Émirats arabes unis (EAU) (5,5 millions), Liban (un peu plus de un million), suivis de Jordanie, Syrie, Oman, Israël, Qatar, Yémen… En 2005, à cause des divers incidents qui ont prévalu dans l’agglomération libanaise, la fréquentation touristique a accusé une chute de 17 %.

Le parc hôtelier

67En vue de retrouver sa place privilégiée de pays d’accueil, le secteur privé, leader du tourisme, a relancé la machine dans ce domaine dès 1991-1992. Actuellement, plusieurs hôtels nationaux ont établi des partenariats avec des groupes hôteliers étrangers et intégré des chaînes internationales. Le parc hôtelier libanais peut désormais s’enorgueillir d’hôtels de qualité internationale.

  • 23  Bureau londonien d’études et de statistiques dans l’hôtellerie et le tourisme.

68Selon « HVS International23 », les revenus hôteliers ont connu une certaine stagnation dans les pays arabes, alors qu’au Liban le taux d’occupation des hôtels est passé à 57 % en 2003 (soit une augmentation de plus de 13 % par rapport à 2001).

SOLIDERE ou le nouveau centre-ville de Beyrouth

69La nouvelle tendance des investisseurs locaux consiste à développer le marché du luxe. La résurrection du centre-ville de Beyrouth depuis 2001 bouleverse les stratégies des grandes enseignes qui cherchent à y être représentées. Il faut dire que la réhabilitation par la société d’exploitation foncière et immobilière (SOLIDERE) de 85 immeubles datant de l’époque du mandat français et la mise en place de rues piétonnes offrent un cadre historique exceptionnel à ce type de commerce.

70Le centre-ville de Beyrouth avec ses 106 restaurants et cafés-trottoirs constitue le nouvel espace public où se côtoient comme autrefois toutes les communautés libanaises, toutes les classes sociales, tous les âges et où les Libanais peuvent manger, socialiser, aller vers l’Autre…

71En 2005, la jeunesse beaucoup plus extravertie, plus occidentalisée, plus émancipée… ne recherche plus l’intimité, l’ambiance feutrée des salons de thé, des petits restaurants… La clientèle recherche la foule, la cohue, la promiscuité qui fait penser aux artères commerçantes des capitales occidentales, aux restaurants européens… Ce « symbolisme spatial » rappelle le phénomène de la rue Hamra d’avant-guerre et constitue l’emblème de la reconstruction du Liban.

Les nuits de Beyrouth

72Officiellement, le Liban touristique cherche à véhiculer l’image d’un patrimoine millénaire, d’une montagne unique et des trois S (sea, sun, sand). Mais personne n’est dupe, car on sait que la présence d’une clientèle masculine arabe, esthète et concupiscente, a développé, depuis quelques années déjà, à une plus grande échelle et grâce à la téléphonie mobile, le « business du sexe » (slaves, libanaises, syriennes, bédouines, marocaines, asiatiques...). Il n’y a pas de maisons closes formelles sur le marché, mais des centres de massage, des agences de mannequins, des salons d’esthétiques, des bars, des cabarets, des boîtes de nuit, des « super night-clubs »..., qui recréent à Beyrouth la cité des plaisirs.

73Le quatrième « S », le sexe, qui n’existe pas officiellement puisque aucun statut ni suivi médical ne régit la prostitution au Liban, occupe cependant une partie incontournable du marché touristique et donne lieu à une importante circulation interne et externe de capitaux, manne généreuse que l’État ne cherche certainement pas à endiguer, surtout lorsque sa dette extérieure s’élève à 50 milliards de dollars américains.

Encadré – Destination Liban

Encadré – Destination Liban

Source : revue Le Commerce du Levant, juillet 2003.

Conclusion

74Dans l’ensemble des autres pays du Moyen-Orient, le tourisme occupe une place prépondérante dans les politiques économiques ; le succès fulgurant de Dubaï et l’amélioration notable des infrastructures destinées à l‘industrie touristique en Jordanie, en Syrie et à Oman en témoignent.

75Au cours de l’année 2004, le Liban semble avoir retrouvé ses réflexes touristiques d’antan. L’État n’a été pour rien dans cette évolution longtemps espérée par les Libanais. Au contraire, avec des lois désuètes souvent inapplicables, des veto politiques opposés par tel ou tel leader sur des projets d’envergure, le zèle quelquefois intempestif des forces de l’ordre, la machine administrative tire plutôt dans l’autre sens.

76C’est donc, une fois de plus, grâce au dynamisme du secteur privé que le Liban a connu une saison estivale record en 2004. Mais les événements politiques qui se sont déroulés en 2005 ont bien sûr démontré que la fréquentation touristique record des années précédentes n’était que conjoncturelle parce qu’elle ne reposait sur aucune politique de planification de la part du ministère. Avec tout au plus 10 % de moins de touristes qu’en 2004, la saison n’a pas été aussi désastreuse que les professionnels dans ce domaine l’avait envisagé en début d’année. Mais il reste beaucoup à faire parce que le Liban demeure encore un pays de tourisme saisonnier d’été, cette tendance découlant du fait que les principaux touristes viennent des pays du Golfe et sont attirés par la fraîcheur de la montagne.

77Le Liban dispose donc de potentialités multiples. Dans une phase de mondialisation anglophone, le trilinguisme du Libanais, son accueil chaleureux et son hospitalité sont des atouts précieux qui peuvent attirer des touristes du monde entier, pendant toute l’année, mais pour cela il faudrait que le secteur public et le secteur privé œuvrent de concert.

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Notes

1  Gouverneur représentant les autorités ottomanes.

2  Il existe six stations de ski dans le Mont-Liban : Les Cèdres, Laklouk, Zaarour, Qanat Bakiche, Faraya et Faqra.

3  L’aménagement de trois nouvelles stations de sports d’hiver est envisagé : Zénith Sannine Liban, Kfar Selwan et Ehden.

4  Plusieurs sociétés ou associations privées assurent des randonnées pédestres de fin de semaine à travers le pays : Liban Trek, Horizon vert, Wild Expedition, Les vieux sentiers, Cyclame…

5  Deux sociétés privées s’adonnent à ce type d’activité dans les hauteurs du mont Liban : la Réserve d’Afqa et al-Jord, dans une région située entre l’Aakar et le Hermel.

6  Dix-neuf communautés religieuses sont officiellement reconnues au Liban.

7  Ce sont les festivals de Baalbeck, de Beiteddine, de Byblos, de l’hôtel Al-Bustan, de Tyr et de Tripoli.

8  Les « Estivales » de Deir el-Qamar, les « Soirées » de Jounié, le festival de Rachana autour des sculptures des frères Basbous…

9  1948 : création de l’État d’Israël et première guerre israélo-arabe. 1952 : la « révolte des colonels » en Égypte abolit la monarchie. 1958 : coup d’État en Syrie et rattachement de cette dernière à la RAU (République arabe unie), révolution aussi en Irak et assassinat du roi Fayçal II.

10  Les sites archéologiques de Baalbeck, d’Aanjar, de Byblos, de Tyr, de Saïda, de Tripoli, le palais de Beiteddine et la grotte de Jeita.

11  Baalbeck, Aanjar, Byblos, Tyr, la vallée de la Qadisha.

12  Les prérogatives du CNT sont : la propagande à l’étranger ; la recherche et la documentation ; l’exécution des projets touristiques.

13  Le Caire, Bagdad, Jeddah, Paris, Bruxelles, Francfort, Londres, Stockholm et New York.

14  Le premier hôtel ouvre ses portes à Bikfaïya vers 1880.

15  Le Liban comprend, en 1974, 362 établissements hôteliers.

16  La société foncière d’exploitation immobilière SOLIDERE (Société libanaise de reconstruction) est fondée en 1994.

17  En 1994-1995, le classement des pays récepteurs au Moyen-Orient est le suivant : Égypte, Israël, Dubaï et EAU, Jordanie, Syrie, Liban, Yémen, Oman.

18  Le Liban réintègre l’OMT en 1992. En 2003 le pays préside le conseil régional de cette organisation pour le Moyen-Orient.

19  L’Université Libanaise, fondée en 1951, est l’unique université publique au Liban.

20  Mais plusieurs universités privées libanaises assurent également des formations en gestion touristique et hôtelière plus particulièrement.

21  Ou le « printemps de Beyrouth », selon l’expression adoptée par Samir Kassir, assassiné en mai 2005.

22  Plus de 450 000 villégiateurs pour l’été 2003 (Ministère du Tourisme).

23  Bureau londonien d’études et de statistiques dans l’hôtellerie et le tourisme.

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List of illustrations

Title Carte 1 – Carte des sites touristiques de Beyrouth (Liban)
Credits Source : Laboratoire de cartographie de département de Géographie, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Saint Joseph.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/teoros/docannexe/image/1459/img-1.jpg
File image/jpeg, 88k
Title Encadré – Destination Liban
Credits Source : revue Le Commerce du Levant, juillet 2003.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/teoros/docannexe/image/1459/img-2.jpg
File image/jpeg, 116k
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References

Bibliographical reference

Liliane Buccianti-Barakat, “Tourisme et développement au Liban : un dynamisme à deux vitesses”Téoros, 25-2 | 2006, 32-39.

Electronic reference

Liliane Buccianti-Barakat, “Tourisme et développement au Liban : un dynamisme à deux vitesses”Téoros [Online], 25-2 | 2006, Online since 01 October 2011, connection on 08 February 2025. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/teoros/1459

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About the author

Liliane Buccianti-Barakat

 Professeure responsable de la section Aménagement touristique et culturel, Département de géographie, Faculté des lettres et des sciences humaines, Université Saint-Joseph de Beyrouth (Liban)

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