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« Devenir du tourisme dans la « transition juste » : Régulation et optimisation des flux, justice et équilibre des territoires »

APPEL À TEXTES

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Date de soumission des résumés (en français ou en anglais) : 25 novembre 2024

Date de soumission des textes : 15 mars 2025

Publication prévue : 2026

Coordination du numéro :

Marco Romagnoli, chercheur postdoctoral, École des sciences de la gestion, Université du Québec à Montréal (ESG-UQAM), Canada

et

Rémy Knafou, professeur émérite, Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, France

  • 1 L’Organisation internationale du travail (OIT) définit ainsi la transition juste : « rendre l’écono (...)

Annualiser l’offre touristique des villes d’art et de culture, limiter l’accès aux écosystèmes fragiles, favoriser la décroissance des flux touristiques, sanctuariser des milieux naturels, désaisonnaliser la période de pointe dans les destinations soumises à saturation, etc. Ces propositions et bien d’autres visent à limiter les externalités négatives causées par l’activité touristique en vue de mettre en œuvre des politiques de sobriété et de ralentir la croissance de l’emprise touristique sur la planète. Bien que les Tourism Studies tentent de trouver la formule permettant de limiter les externalités négatives, telles que la pollution, causées par l’industrie touristique, on peut affirmer qu’aujourd’hui le tourisme est tout sauf durable (Hall, 2010). Dans la littérature scientifique francophone, la question de résoudre la tendance à l’augmentation des flux touristiques semble passer inaperçue ou, du moins, les réflexions théoriques ne font pas bon ménage avec les solutions pratiques aux problèmes engendrés par le tourisme (Knafou, 2021). Comment agir et proposer des outils concrets de régulation, d’optimisation et d’équilibrage d’un système touristique à la fois mondialisé, hautement concurrentiel, sans pilote et, de ce fait, irresponsable (Knafou, 2023), montrant d’évidentes difficultés à entrer dans une « transition juste1 » qu’appellent le réchauffement climatique et la poursuite de sa démocratisation ?

À l’image de la régulation émotionnelle en psychologie qui sert à gérer le ressenti émotif de la personne, l’objectif de ce numéro de Téoros est de recueillir des propositions apportant un regard empirique au sujet de la nécessaire régulation touristique et des dispositifs mis en œuvre à cet effet. Par régulation touristique, on entend les leviers, les mécanismes, les stratégies et les processus que les acteurs du système touristique tous confondus emploient pour que la destination et sa communauté d’accueil ne subissent pas de façon croissante les externalités négatives de l’activité touristique. Par recherche de l’équilibre des territoires, on entend un changement profond de logique économique dans les destinations « mûres », enclines jusqu’à présent à miser sur l’incessante production de nouveaux lits touristiques et une artificialisation croissante des sols plutôt que de rechercher une intensification de l’exploitation touristique sans croissance des capacités d’accueil. Cette recherche d’équilibre passe aussi par la prise en compte du nombre croissant de manifestations de rejet de certaines formes et de certains aspects du tourisme, essentiellement dans des villes touristifiées et des métropoles à quartiers touristifiés, où une partie de la société locale pâtit à la fois de la concurrence des touristes sur le marché des locations de logements et de comportements irrespectueux de certaines catégories de touristes. La médiatisation croissante du « surtourisme » dans nombre de hauts lieux touristiques en est un indicateur.

De quels changements de paradigme le tourisme a-t-il besoin et que garder en l’état ? Quelles possibilités sont offertes par la discipline du tourisme et quels sont ses défis à l’heure actuelle ? Quelles sont les visions communes et/ou divergentes en matière de tourisme provenant de différentes régions du monde ?

Dans l’actuel système touristique soumis à une concurrence très peu régulée, les acteurs les mieux placés pour apporter un changement systémique sont, d’une part, ceux qui gèrent les destinations et, d’autre part, les visiteurs dont les prises de conscience se traduisent par des changements de pratiques ayant une incidence sur les choix des lieux comme des modes de transport pour s’y rendre.

Le numéro s’attachera surtout à réunir des études de cas dont la focale est mise sur les acteurs du système touristique ainsi que sur les pratiques efficacement mises en place et les stratégies (planifiées et/ou adoptées) de réponses aux problématiques engendrées par le tourisme. En ce sens, les implications de la politique touristique ainsi que le rôle du changement social et l’optimisation des comportements dans l’établissement et la prise en compte des enjeux contemporains – des transitions climatiques et énergétiques aux questions d’immigration, de santé et de guerre – seront également examinés ; notamment, les enjeux liés aux impacts inégaux du changement climatique sur les destinations/populations vulnérables (Scott et Gössling, 2022 : 206) et le potentiel du Justice Tourism, c’est-à-dire un type de tourisme qui favorise la solidarité, la reconnaissance mutuelle et l’équité entre les invités et les hôtes, tout en fournissant aux communautés locales des avantages économiques, sociaux et culturels, et en soutenant leur autodétermination (Scheyvens, 2002, dans Guia, 2020 : 505).

Nous encourageons des propositions tant théoriques que pragmatiques, des études qualitatives et quantitatives qui mettent en lumière la mise en œuvre d’une démarche réflexive (Knafou, 2024) jetant les bases d’une gouvernance touristique « juste » et donc empreinte de justice à la fois sociale, territoriale et intergénérationnelle (Cheer et al., 2021). Nous invitons des propositions qui offrent un espace de réflexion où des destinations touristiques qui font preuve de courage politique et d’éthique montrent comment mettre en place une régulation, une optimisation et un équilibrage du tourisme.

Voir la bibliographie à la fin du document.

Conditions de proposition

Les auteur·es doivent faire parvenir un manuscrit rédigé en français ou en anglais et présenté selon les règles de la revue, accessibles au https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/teoros/168.

Les textes soumis, en format Word (pas de PDF), doivent avoir de 7000 à 8000 mots. Chaque article doit inclure :

a) les nom et prénom de tous les auteur·es,

b) leur titre principal et leur affiliation (une seule par auteur·e),

c) leurs adresses électronique (courriel),

d) un résumé́ de 150 à 200 mots (maximum) en français et en anglais,

e) l’identification de la ou des disciplines d’étude,

f) une liste des mots clés (maximum de cinq).

Le lectorat de Téoros est international. Les auteur·es sont invité·es à tenir compte de cette réalité dans la présentation de leurs cas d’étude afin de les rendre accessibles aux lecteur·rices peu familiarisé·es avec la destination étudiée.

Illustrations

Les auteur·es sont invité·es à fournir 3 ou 4 illustrations de haute résolution (300 ppp), libres de droits, et à indiquer clairement la légende et la source et, dans le cas de photos, le nom du photographe et la date.

Originalité de la recherche

Les manuscrits soumis pour publication dans Téoros doivent apporter une contribution scientifique originale. Les auteur·es restent responsables du contenu et des opinions exprimées ainsi que de l’exactitude des données et des références bibliographiques.

Pour un complément d’information, consultez les documents suivants :

Politique de rédaction : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/teoros/168

Règles de soumission des manuscrits : https://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/teoros/4424

La date limite pour soumettre un résumé est le 25 novembre 2024

La date limite pour soumettre un texte est le 15 mars 2025

Les propositions de résumés et de textes doivent être soumises sur la plateforme OJS de la revue Téoros : https://edition.uqam.ca/teoros

Une fois votre compte créé pour la soumission, des guides sont disponibles afin de vous aider à y déposer votre proposition

Prière d’inscrire « Transition juste» dans la ligne de l’objet

La revue Téoros reconnaît le soutien du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (Programme d’aide aux revues savantes), du Fonds de recherche du Québec – Société et Culture (Programme d’aide aux publications scientifiques), de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, de son Département d’études urbaines et touristiques.

Directeur : Dominic Lapointe, professeur, Université du Québec à Montréal

Bibliography

Cheer, Joseph M., Dominic Lapointe, Mary Mostafanezhad et Tazim Jamal, 2021, « Global Tourism in Crisis: Conceptual Frameworks for Research and Practice », Journal of Tourism Futures, vol. 7, no 3, p. 278-294, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1108/JTF-09-2021-227.

Guia, Jaume, 2020, « Conceptualizing Justice Tourism and the Promise of Posthumanism, » Journal of Sustainable Tourism, vol. 29, nos 2/3, p. 503-520, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1080/09669582.2020.1771347.

Hall, C. Michael, 2010, « Changing Paradigms and Global Change: From Sustainable to Steady-state Tourism », Tourism Recreation Research, vol. 35, no 2, p. 131-143.

Knafou, Rémy, 2021, Réinventer le tourisme, Paris, Éditions du Faubourg, coll. « Les nouveaux possibles ».

Knafou, Rémy, 2023, Réinventer (vraiment) le tourisme, Paris, Éditions du Faubourg, coll. « Les nouveaux possibles ».

Knafou, Rémy, 2024, Le tourisme réflexif, un point d’étape, Fondation Jean Jaurès, https://www.jean-jaures.org/publication/le-tourisme-reflexif-un-point-detape/.

Scott, Daniel et Stefan Gössling, 2022, « From Djerba to Glasgow: Have Declarations on Tourism and Climate Change Brought Us any Closer to Meaningful Climate Action? », Journal of Sustainable Tourism, vol. 30, no 1, p. 199-222, https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.1080/09669582.2021.2009488.

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Notes

1 L’Organisation internationale du travail (OIT) définit ainsi la transition juste : « rendre l’économie plus verte d’une manière qui soit aussi équitable et inclusive que possible pour toutes les personnes concernées, en créant des opportunités de travail décent et en ne laissant personne de côté ».

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