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Développement et territoires : une question d’environnement et de ressources territoriales ?

Environment and Territorial Resources in Territorial Development
Eric Glon et Bernard Pecqueur
p. 13-22

Résumés

Le texte présenté ici se propose de discuter des rapports entre l’élaboration des territoires issus de coordinations d’acteurs et la ressource environnementale. Cette dernière n’est pas réduite à l’état d’une contrainte voire d’une variable exogène à gérer par des politiques publiques globalisantes, mais au contraire, elle est constitutive de la construction territoriale. Cette importance de la variable endogène environnementale est datée historiquement puisqu’elle correspond à la période post-fordiste de redistribution profonde de la division internationale du travail et des productions dans un monde ou la qualité et la spécificité des productions deviennent essentielles. On s’appuiera sur deux exemples dans des milieux et des configurations différents : les Iles de la Reine Charlotte (Colombie Britannique, Canada) et Metaleurop (Noyelles-Godault, Nord de la France).

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Texte intégral

Introduction

1L’après-fordisme est, entre autres, marqué par un ancrage plus aléatoire des entreprises. L’emploi dans le local est plus volatile. Aux effets socio- économiques de ces incertitudes s’en ajoutent d’autres, en particulier sur le plan environnemental pris dans sa dimension naturaliste. Ces stigmates sont liés à la logique résolument productiviste qui a accompagné le modèle fordiste. L’ensemble de l’environnement au sens de cadre de vie d’une collectivité peut être touché. Parallèlement à ces remises en cause, les territoires connaissent une effervescence d’initiatives variées qui ne se cantonnent pas aux domaines économiques et marchands les plus attendus. Bien des actions s’attachent au patrimoine bâti, historique, naturel, à des savoir-faire ou à la mémoire des lieux et des individus. D’autres émergent de la beauté d’un cadre de vie, d’une attention plus grande pour les écosystèmes ou des difficultés sociales et de la volonté de réinsérer des individus en difficulté. Non seulement ces démarches sont diverses mais elles touchent souvent au non immédiatement marchand. On peut sans doute parler de prise de parole des acteurs des territoires (au sens d’A. O. Hirschman, 1970). Les stratégies d’acteurs, initiatrices des territoires, vont dans le sens d’une recherche de solution aux problèmes rencontrés à travers une mise en réseaux et la constitution de groupes inscrits dans la géographie des lieux. Si l’après-fordisme semble nourrir les conditions d’une analyse du territoire dans et par rapport à son environnement global, celle-ci suscite une réflexion sur la nature du développement. Dans cette optique, le territoire devient un laboratoire expérimental à l’échelle local pour une autre forme de développement.

2Tenter d’en définir les contours, sans prétendre à l’exhaustivité nous amène à deux interrogations. Comment émergent les liens entre le territoire et l’environnement dans le contexte incertain du post-fordisme ?

3En quoi cette approche du territoire perçu comme un environnement au sens plus global témoigne t-elle d’une autre approche du développement ?

4La première question suppose d’une part que l’on tente une mise en relation entre les notions de territoire et d’environnement et d’autre part de voir comment l’après-fordisme contribue à ce rapprochement. Ces deux aspects alimentent respectivement nos deux premières parties. La seconde question nous permet d’insister sur les ferments et manifestations d’une conception différente du développement éminemment liée à un concept clé que nous appelons les ressources territoriales. C’est ce que nous abordons dans un dernier point.

1. Du territoire à l’environnement : quelles relations ?

1.1. De l’approche sociale du territoire à l’environnement

5Le territoire est un espace où se forgent des itinéraires d’individus, des lieux et des cercles de sociabilité. De ce contexte découlent des relations, des rencontres, des rapports de force, des combinaisons, des initiatives et actions. Cette approche de l’espace passe par la participation et l’implication des individus, l’organisation de maillages. Tout en construisant le territoire, ces différents éléments contribuent à son appropriation économique, politique et idéologique (G Di Méo, 1998). Le territoire est une oeuvre humaine et sociale (R. Brunet, 1990). Il est aussi l’espace du vécu, celui où l’homme tisse ce qui est fondamental à son existence, c'est-à-dire une relation à la terre (E. Dardel, 1952). Elle est indéfectiblement liée à une sociabilité, à des appartenances et à des implications au sein de collectivités. Autrement dit, cette dynamique sociale de l’individu et du groupe se construit par et pour le territoire. Elle engendre des processus identitaires qui peuvent trouver leurs concrétisations dans des lieux précis. C’est notamment le cas de la valorisation des produits dits « de terroir » par la labellisation comme l’atteste la croissance récente et très forte du nombre d’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) qui sont homologuées et qui servent de base à des solutions alternatives dans de nombreux territoires en difficultés.

6Non donné et non borné puisqu’il est l’œuvre des êtres humains, le territoire s’accommode mal de limites préétablies. Toujours évolutives, celles-ci n’apparaissent que pour délimiter des aires de participation et d’investissement d’individus acteurs. Elles sont le fruit des réalités présentes tout en portant en filigrane les traces de l’histoire. À la dimension temporelle s’ajoute les échelles spatiales dans lesquelles s’inscrit le territoire. Il n’est pas un isolat mais se nourrit de sa relation à l’exogène. Il est aussi largement tributaire du mésosystème c'est-à-dire d’une forme organisationnelle déployée à l’échelon national ou international (J-P. Gilly, B. Pecqueur, 1995). En d’autres termes, le local ne s’oppose pas au global, il s’en déduit.

7Cette relation à la terre que nous abordons à propos du territoire n’est-elle pas aussi un lien à l’environnement ? Encore faut-il tenter de lui donner un sens. Étymologiquement, il désigne les contours, ce qui environne, ou encore le cadre de vie selon P. et G. Pinchemel (1988). Si certains (J. Tricart, 1962, G. Rougerie, 2000) semblent assez réticents quant à l’intérêt du terme environnement, beaucoup de géographes l’identifient à celui de milieu (P. et G. Pinchemel, op cité) qui est à la rencontre entre le milieu physique et les influences des sociétés (A. Demangeon, 1942). Cette analyse est ignorée pendant plus de 20 ans (J.-L. Tissier, 1996). Il faut attendre les années 1970 pour que les géographes redécouvrent l’environnement, l’associent régulièrement à la notion de milieu et en forgent une approche de plus en plus globale (O. Dolfuss, 1970). L’environnement n’est autre que le milieu physique dans un contexte social et ce qui nous environne est à la conjonction entre l’homme et le milieu (A. Dauphiné, 1979). Du côté de la géographie humaine, ces capacités de transformation par les êtres humains sont au cœur des analyses (Pierre George, 1970). Ce qui constitue notre cadre de vie, c'est-à-dire notre environnement, résulte de relations complexes et d’interdépendances entre les sociétés et la « nature » mais aussi au sein de chacune de ces sphères liées l’une à l’autre (P. Arnould, 2005, Y. Veyret, 1999). Il y a ainsi des interactions de mieux en mieux connues entre l’atmosphère, l’hydrosphère, la lithosphère, la biosphère et la pédosphère ou encore ce qui constitue la géosystème (G. Bertrand, 1991) mais dans une contexte d’humanisation accrue.

1.2. Un rapprochement qui n’exclut pas les différenciations

8Quels sont les éléments qui différencient les notions d’environnement et de territoire ? L’une comme l’autre font référence à des dynamiques de valorisation des milieux par les sociétés. Les distinctions sont ailleurs. Où sont-elles ? L’environnement au sens de milieu géographique porte sur les interactions entre l’homme et la nature ainsi que les marques spatiales qui en résultent (Lévy, Lussault, 2005). Cela n’est pas uniquement le cas pour le territoire. Bien que l’environnement soit le plus souvent humanisé, cette notion ne se définit pas par les processus sociaux d’appropriation qui singularisent le territoire. Alors que les géographes ont redécouvert la première notion au sens de « cadre de vie dans les années 1970, elle ne coïncide pas uniquement à l’échelle locale alors que le territoire se décline dans la proximité. Ces distinctions nous conduisent à quelques rapprochements. Si les collectivités humaines ne se saisissent pas systématiquement de l’environnement au sens de s’approprier, elles peuvent aussi le faire. G. Bertrand évoque ainsi une territorialisation de la nature qui est une des composantes de ce qui nous environne (Bertrand, op cité). L’environnement approprié relève alors du territoire. Tous deux sont sources d’identités c'est-à-dire « d’un ensemble cohérent de représentations mentales qu’un individu ou qu’un groupe se fait de lui-même et des autres, de leur place dans la société et dans l’espace » ( G. Di Méo, 2004). Ce lien à la terre que nous évoquons pour le territoire peut aussi exister pour l’environnement s’il est fortement approprié. Le post-fordisme n’a pas été fatalement favorable à notre cadre de vie au point que ce qui relève du développement du territoire apparaît largement comme une question d’environnement. En quoi est ce le cas ?

2. L’après-fordisme et les limites d’une logique résolument productiviste

9Le fordisme s’est accompagné d’une logique d’exploitation marchande des différentes ressources. Atouts, potentialités sur le plan humain, social, culturel, environnemental au sens naturaliste et économique ont été pensés dans une optique productiviste et quantitativiste. Les remises en cause de ce qui a longtemps été considéré comme un modèle de développement révèlent de nombreuses impasses. En particulier le caractère a-spatial de la production sous régime fordiste est démenti par les formes nouvelles de la mondialisation « post-fordiste ».

10Ainsi, les analyses de l’évolution du capitalisme font état d’une imbrication plus complexe des niveaux « local » et « global ». D. Cohen (2004) dans une analyse récente de la mondialisation, le rappelle : « le terme de « mondialisation » ne se comprend bien que si l'on saisit qu'il scelle l'unité de deux termes qui semblent contradictoires : enracinement dans le local et déracinement planétaire ». Il y aurait alors émergence d'un modèle dialectique local/global. Appuyons nous sur deux exemples pour illustrer cette difficile relation entre le post-fordisme et le territoire ainsi que l’environnement.

2.1. Le productivisme et ses conséquences sur une culture très liée au territoire et à l’environnement- Les Îles de la Reine Charlotte au nord-ouest de la Colombie-Britannique

Encadré1 : La logique productiviste et ses conséquences sur les ressources humaines et naturelles dans les Îles de la Reine Charlotte (Canada).

Elles sont situées au nord-ouest de la Colombie-britannique, c’est à dire de la côte canadienne du Pacifique. Une des ressources principales des îles réside dans les forêts. Elles ont été exploitées pendant des décennies sans souci pour leur régénération et pour le maintien de leur diversité. Les coupes à blanc ont été massivement utilisées sur les permis de coupe détenus par quatre compagnies  ; Western Forest Product, Timber west, Hysby Forest Products et Mac Millan Bloedel. Cette dernière appartient aujourd’hui à la grande entreprise américaine Weyerhaeuser. L’essentiel du bois coupé n’était pas transformé sur les Iles de la Reine Charlotte mais plus au sud après avoir été transporté à Vancouver ou dans quelques usines à papier de l’île de Vancouver. Non seulement les forêts étaient exploitées de façon industrielle mais la plupart des emplois échappaient aux locaux. 427 personnes étaient ainsi employées dans l’archipel, essentiellement dans l’exploitation forestière et les scieries, alors que 1820 l’étaient en dehors en 1998, surtout dans les établissements papetiers. Cette situation a été dénoncée par les îliens, c’est à dire plus particulièrement les membres de la première nation Haïda (3930 membres en 2005). Craignant de voir disparaître les forêts ainsi que les emplois qui y sont liés, ils réclament une appropriation locale de cette ressource naturelle. Ils souhaitent également une approche plus durable de son exploitation tout en tenant compte de leur culture. Dénonçant l’attitude prédatrice de Weyerhaeuser, les autochtones ont obtenu en justice que cette compagnie n’envisage l’exploitation des zones de coupe forestières qu’après consultation des populations locales. La cour d’appel cherchait une conciliation entre les impératifs économiques incarnés par Weyerhaeuser et les revendications de la nation Haïda. Cette décision de 2000 a été adoucie en 2002 suite à un recours de l’entreprise américaine. Celle-ci retrouve une plus grande marge de manoeuvre car il n’y a plus d’obligation de consultation des populations locales (E. Glon, 2004).

11Dans cet exemple, la ressource que constitue la forêt ne vaut qu’à condition qu’elle puisse être fournie en grandes quantités et qu’une main d’œuvre peu ou pas qualifiée puisse assurer la transformation. Nous sommes dans une logique d’exploitation du territoire. La mise à mal des écosystèmes et le risque de disparition des forêts importent peu, tout comme ce productivisme n’a que faire des considérations humaines et sociales. Les communautés locales risquent de perdre leur patrimoine forestier, le peu d’emplois que génère l’exploitation de cette ressource. Il y a une logique de désappropriation territoriale où il est impossible de dissocier les éléments naturalistes et humains et où finalement l’environnement dans sa globalité est concerné. Cet exemple nous montre également que la logique économique fordiste s’accommode mal de paramètres non marchands. Les autochtones considèrent les forêts comme un patrimoine dont ils peuvent tirer parti mais qu’ils doivent aussi préserver car elles sont un don des esprits divins. Les humains comme les forêts et les arbres font partie du domaine des existants et sont profondément liés l’un à l’autre (P. Descola, 2005). L’arbre peut servir à faire des canoës ou des maisons mais il est aussi un vivant qui peut incarner un ancien, la force de vie. Il était courant en Colombie-britannique que la femme dépose le placenta au creux d’une branche dans les cultures autochtones traditionnelles. Cette coutume semble désormais rare. Il est, en revanche, plus fréquent que l’enfant soit associé à l’arbre. Celui-ci devient un lieu de recueillement et de méditation où le jeune peut se rendre à chaque étape de sa vie. L’arbre et l’humain grandissent ensemble et s’accompagnent mutuellement. La relation de l’homme à la nature nourrit une culture éminemment territorialisée qui imprègne l’environnement dans sa globalité. En menaçant l’existence des forêts, le productivisme menace également la culture Haïda. Loin de ces liens aux mondes naturels aussi teintés de spiritualité, un autre exemple plus proche géographiquement nous permet de compléter notre propos.

2.2. Une dépendance vis-à vis de la logique productiviste qui met à mal le territoire et l’environnement : L’exemple de Métaleurop à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais)

12Implantée depuis 1894 à Noyelles-Godault, l’unité Métaleurop a été au cœur du développement local depuis plus d’un siècle. Chacun était bien conscient de l’intérêt qu’il tirait de cette situation mais beaucoup moins des problèmes qui en découlaient ou qui s’annonçaient. Le groupe suisse Glencore a pris une participation au sein de Métaleurop en 1995. Les menaces de restructuration étaient fréquentes depuis cette date. Malgré des efforts réels pour les réduire, les rejets de plomb dans l’air par la fonderie sont connus depuis de nombreuses années, tout comme les risques pour la santé (C. Declercq et alii, 2003).

Photographie 1 : Dépolluer et recycler machines et pièces métalliques, recouvrir le site d’une dalle de béton, stocker les déchets non recyclables dans une fosse isolée dans de l’argile et de la craie (visible à l’arrière plan) sont trois des aspects du chantier de démolition et de traitement de la friche « Métaleurop »

Photographie 1 : Dépolluer et recycler machines et pièces métalliques, recouvrir le site d’une dalle de béton, stocker les déchets non recyclables dans une fosse isolée dans de l’argile et de la craie (visible à l’arrière plan) sont trois des aspects du chantier de démolition et de traitement de la friche « Métaleurop »

photographie Éric Glon, 19 mars 2006

13En dépit de cela, la présence de 830 emplois est vécue comme une aubaine surtout dans une région fortement touchée par le chômage. Conscients des dangers liés à leur travail, les ouvriers incarnent, selon eux, un savoir-faire industriel (F.H Fajardie, 2003). Comme dans l’exemple précédent, nous sommes ici dans une logique d’exploitation des ressources du territoire sans souci pour son devenir. À la différence du cas des Iles de la Reine Charlotte, la disparition de Métaleurop suscite une atteinte globale à l’environnement local plus brutale et plus pernicieuse. Si les indiens Haïda conservent une bonne part de leur culture et peuvent négocier avec les entreprises une meilleure prise en compte de leurs revendications, ce n’est pas le cas à Noyelles-Godault. L’établissement qui a structuré l’univers de vie local pendant plus de cent ans a disparu. Cet environnement est, non seulement, ébranlé durablement, mais c’est aussi sa capacité de résilience qui est mise à mal dans sa dimension naturaliste et humaine d’où une désappropriation du territoire. Bien qu’il n’ait pas toujours suscité des marques aussi préjudiciables, le post-fordisme n’a pas été fatalement favorable au territoire et à l’environnement. Ces deux exemples en attestent. De et surtout dans ce contexte incertain et par bien des aspects insoutenables sont nées des initiatives variées qui remettent en cause cette vision résolument marchande et productiviste du développement.

Encadré 2 : développement productiviste et mise à mal d’un environnement. Le cas de Métaleurop dans le secteur de Noyelles-Godault (Pas-de-Calais, France).

Située à 15 kilomètres au sud de Lille, à Noyelles-Godault, un établissement spécialisé dans la transformation et la valorisation de plomb et de zinc sous la forme de lingots a fermé en février 2003. L’établissement appartenant à Métaleurop produisait aussi de l’argent à partir du plomb ou encore des acides par récupération des gaz de fusion. Les 830 emplois, dont 40 occupés par des femmes, ont été supprimés. Outre le séisme social qu’a suscité cette hausse brutale du chômage sur le plan local, les effets induits se sont vite faits ressentir. Privés des revenus que générait cette activité industrielle dans un contexte déjà difficile, plusieurs communes ont des difficultés à gérer certains équipements. Courcelles-les- Lens a ainsi mis en vente sa piscine. Les conséquences sur la santé des populations locales ne sont pas négligeables. 11 % des enfants scolarisés pour la première fois en école maternelle en 2002 et dépistés ont un taux de plomb dans le sang supérieur à 100µg/litre dans les 5 communes concernées par la campagne de dépistage de l’Observatoire Régionale de la Santé (C. Declercq et alii, 2003). Cela représente 34 des 307 enfants concernés (Courcelles-les-Lens, Dourges, Evin-Malmaison, Leforest, Noyelles-Godault). 24,5 % de ces cas, soit 13 sur 34, sont localisés sur Noyelles-Godault pour une campagne qui s’est étalée d’octobre 2002 à mai 2003. Une plombémie supérieure à 100 µg/litre de sang génère un saturnisme plus ou moins grave. Face à un tel risque, 60 familles avaient déjà engagé une plainte contre Métaleurop en 2002. La fonderie a engendré une importante pollution aux métaux lourds pendant un siècle d’existence. L’usine rejetait 140 tonnes de plomb par dans l’air en 1978 et bien que ces émissions aient ensuite beaucoup diminué (25 tonnes en 1998, 12 tonnes pour 2003), les sols sont fortement pollués. Envisager sérieusement leur traitement suppose d’intervenir sur une épaisseur de 40 centimètres moyennant 300 euros le mètre carré. Une autre solution a été choisie. Traiter et récupérer tout ce qui peut l’être en matière de déchets puis Couvrir les sols de 80 centimètres de schistes et d’une dalle de béton sur les 45 hectares du site. Tout ce qui ne peut être recyclé est stocké dans un sarcophage de 130 000 m3 composé d’argile et de craie et recouvert d’une membrane étanche (Photographie 1). Le tout est fermé par de l’argile et des gravats. Chargée de la totalité du chantier sous l’œil attentif de la DRIRE (Direction Régionale de l’Industrie, de la Recherche et de l’Environnement), l’entreprise Sita réalise sur place une plate-forme de recyclage (déchets ménagers et industriels) et de compostage de résidus organiques à partir de 2006. Cet écopôle doit fournir 200 emplois notamment pour les ex-employés de « Métaleurop ». Les hypothèses de dépollution des sols, notamment par phytotechnologies en dehors du périmètre de l’ancien établissement sont évoquées en 2005. Sur les 850 anciens fondeurs, 300 environ n’ont toujours pas retrouvé un travail fin 2005. Nous n’avons aucune information quant au type d’emploi pour ceux qui en retrouvé un. 12 des ouvriers de Metaleurop au moment de la fermeture sont décédés soit par suicide soit en raison de maladies dues à leur travail à la fonderie. 7 anciens fondeurs sont actuellement malades des pollutions autrefois générées par l’usine. Des parents continuent les actions en justice pour obtenir réparation face à la plombémie dont souffrent leurs enfants. Il est possible de cultiver son potager sur les communes voisines du site mais il est toujours conseillé de ne pas en consommer les produits. En février 2003, un plan de site de plus de 24 millions d’euros a été lancé par l’État aux côtés des collectivités territoriales (conseil régional, conseils généraux, communautés d’agglomérations) et avec les fonds européens du FEDER. Envisagées à l’échelle du bassin d’emploi de Lens, ces mesures visent à créer des sites d’entreprises, à lancer des actions de dépollution par les plantes (phytotechnologies), à financer 1000 emplois en 4 ans et des initiatives pour la formation, à suivre la santé des enfants et anciens travailleurs de Métaleurop. Tout ceci est en cours comme le financement d’une partie du plan social par l’État et des aides publiques pour la conversion du site.

3. Une autre approche du développement et des ressources

3.1. Des territoires qui connaissent une effervescence d’initiatives

14Elles sont non seulement nombreuses mais elles sont aussi variées. En quoi ce foisonnement est-il intéressant ? Il l’est parce que ces entreprises et actions posent directement ou indirectement la question d’une autre relation au territoire et à l’environnement. Il n’est souvent plus uniquement question de se cantonner à une approche quantitativiste d’exploitation des ressources d’un territoire. La perspective laisse plus d’opportunités aux dimensions qualitatives. Il n’est point besoin de se focaliser sur les nouveaux paradigmes que sont le projet ou le développement durable pour le mettre en évidence. Bien des initiatives touchent au non directement marchand et portent sur les dimensions patrimoniales, environnementales au sens naturaliste, culturelles et sociales. Appuyons-nous sur un exemple. En France et plus particulièrement dans le Nord-Pas-de-Calais, des initiatives locales mettent souvent en évidence la nécessité de préserver et de valoriser des aspects du paysage ou de l’environnement. Les mettre en valeur en tant que patrimoine ou les protéger face à des menaces variées reviennent de manière presque récurrente. Ainsi en est-il en Flandre intérieure au Nord-Ouest de l’agglomération lilloise. De vieilles fermes, des moulins, des villages ou villes où des beffrois dominent des places centrales entourées de maisons anciennes, sont autant de composantes du patrimoine bâti et historique. De ce paysage de plaines humides, en partie bocagères, émergent les monts de Flandre (R. Blanchard, 1906). De nombreux acteurs (élus locaux, professionnels des collectivités territoriales, associations) considèrent ces éléments comme un bagage patrimonial, sources d’identités qu’il faut valoriser. Menacées par la pollution agricole et industrielle, les eaux de surface mais aussi souterraines apparaissent comme un enjeu important. La protection de cette ressource suscite de nombreuses réflexions d’autant que les cultures légumières et maraîchères pratiquées de façon intensive occupent plus de 25 % de la SAU et sont gourmandes en eau. Bien que la quête d’une diversification des activités économiques soit présente, ce qui est intéressant dans cet exemple réside dans l’importance du non marchand ou plutôt du non immédiatement marchand. Se soucier de la qualité du patrimoine bâti et paysager ou de la qualité de la ressource aquifère n’a aucun intérêt marchand immédiat (R. Berger et alii, 2006). En affichant de telles préoccupations, c’est aussi une autre relation à l’environnement et à une de ces composantes la nature même si celle-ci est fortement artificialisée, qui est en jeu. Les initiatives émanent d’acteurs souvent de plus en plus variés qui oeuvrent dans une relation de proximité. La valorisation des différents atouts s’accompagne parfois initiatives d’insertion pour des individus qui sont exclus du marché du travail et de la vie en société. L’environnement est alors pris en compte de manière globale et cette dimension sociale contribue à l’appropriation des actions et à la construction d’un territoire. S’esquisse au travers de ces quelques caractéristiques une autre approche de développement qui est fondée essentiellement sur la recherche de différenciation des territoires plutôt qu’un alignement de ceux-ci dans la concurrence.

3.2. Vous avez dit développement ou la remise en cause du syndrome de Robinson Crusoë ?

15C’est en ne se focalisant plus exclusivement sur le strict champ de l’économique pur dans une optique productiviste et quantitativiste, que ces actions semblent témoigner d’une autre approche du développement.

16Les territoires sont aujourd’hui perçus comme des espaces d’expérimentation où des actions nombreuses et variées sont éventuellement les formes d’expression d’une autre optique du développement. Elle apparaît davantage comme l’action de donner toute son expression, d’œuvrer à l’épanouissement de la vie et des atouts, de surmonter les difficultés au sein des territoires. Restaurer le bocage, les chemins qui le sillonnent ainsi que le petit patrimoine bâti témoigne d’un attachement à l’environnement. Ces entreprises permettent de réinsérer des individus en difficulté. La rénovation du bâti résidentiel traditionnel passe par la recherche d’aides pour les plus démunis. Telles sont quelques actions lancées en Normandie aux alentours de Bagnoles-de-l’Orne et de Flers. Cet exemple parmi beaucoup d’autres possibles montre que l’homme et l’environnement au sens global sont au cœur du développement. Les individus ne préexistent pas à la société où n’existent pas sans elle. Ils la construisent de par leurs implications au travers de cercles et d’itinéraires de sociabilité. C’est en grande partie par les actions qu’il entreprend et les pratiques qu’il a dans un ou des territoires que l’homme se conçoit comme être socialisé. Ce construit lui permet de forger un environnement, un ensemble de relations à celui-ci et notamment à la nature. La composante économique n’est qu’un aspect de ce processus de socialisation. Le sens que nous pouvons donner à cette effervescence actuelle d’initiatives s’inscrit en porte à faux par rapport à une vision utilitariste longtemps triomphante. L’individu y préexiste à la société et celle-ci n’émerge que pour l’éco-
nomie. Robinson Crusoé en est l’incarnation (F. Flahaut, 2003). Confronté à la solitude sur son île, il organise sa vie et son travail selon sa culture occidentale. Hermétique au milieu dans lequel il est contraint de vivre, voilà que notre homme est capable de se fixer des objectifs rationnels pendant plus de 20 ans. Il crée son habitation, défriche et cultive la terre, fabrique des poteries comme si de rien n'était. Robinson Crusoé existe en dehors du social et s’organise par des gestes utilitaires. La société n’est utile qu’à partir du moment où le travail doit s’accomplir les uns par rapport aux autres et que les échanges marchands se développent. Pétri par le christianisme, la rationalisation des connaissances et les progrès des sciences à partir du XIXe siècle, cette vision va largement donner son sens au mot développement. Il est déterminé par la rationalité économique. Bien que quelque peu remise en cause dès le XIXe siècle, elle domine nettement jusqu’à nos jours (S. Latouche, 2001). Tout en étant toujours très présente, elle ne peut masquer les caractéristiques de ces construits territoriaux tels que nous les avons envisagés.

17Ils nous amènent à revisiter ce que nous entendons par ressources. Nous les considérons comme l’ensemble des richesses qui existent au sein d’un territoire sans pour autant qu’elles ne soient toutes révélées ou mises en valeur de manière approfondie (E. Glon, J-P Renard, 1996).

3.3. De la ressource territoriale

18La notion de ressource territoriale mérite d’être précisée car elle s’impose comme une figure nouvelle du développement et de l’aménagement des économies dans le grand bouleversement post-fordiste de la mondialisation. Du renouveau rural au fait métropolitain, il apparaît que la proximité (géographique ou institutionnelle) crée des relations structurelles spécifiques nouvelles entre les acteurs sociaux et économiques. Le territoire a acquis progressivement le statut d’objet géographique puis, plus récemment, d’objet économique. L’approche en termes de système productif local (C. Courlet 2000, P. Pommier 2002) élargit la notion plus restrictive de District Industriel tels qu’ils sont décrits et définis par Alfred Marshall (1919). Cette approche a largement fait avancer l’idée qu’il existe bien des modes d’organisation de la vie sociale et de la production qui sont ancrés territorialement, c'est-à-dire pour lesquels le contexte socio-culturel et historique (la spécificité des territoires) importe. Nombreuses sont les références faites à la notion de "ressources territoriales". Encore faut-il à l’amont se donner une définition non ambiguë de cette notion. On admettra qu’il s’agit d’une caractéristique construite d’un territoire spécifique et ce, dans une optique de développement. La ressource territoriale renvoie donc à une intentionnalité des acteurs concernés, en même temps qu’au substrat idéologique du territoire. Cet objet intentionnellement construit peut l’être sur des composantes matérielles (données matérielles, faune, flore, patrimoine,...) et/ou idéelles (des valeurs comme l’authenticité, la profondeur historique, ...).

19En géographie, une ressource est ce qui « ressurgit » (R. Brunet, op cité) c’est à dire les moyens dont dispose un individu ou un groupe pour mener à bien une action et/ou pour créer de la richesse. De façon plus sèche, c’est pour J. Lévy (J. Lévy, M. Lussault, 2003) : « une réalité entrant dans un processus de production et incorporé dans le résultat final de cette production ».

20Au delà de ces approches, on ressent clairement la nécessité de dépasser une approche triviale de la ressource qui se contente de recenser l’existant sous une forme élémentaire et d’en déduire un potentiel imaginaire de développement. On comprend alors que la ressource constatée n’est pas encore une ressource accomplie tant qu’elle n’est pas confrontée au processus de sa mise en œuvre pour la transformer en actif marchand ou en ressource effective dédiée à une fonction de transformation du territoire.

21On en conclut que la ressource n’est pas seulement matérielle mais peut être aussi idéelle. Elle présente alors deux états d’un bout à l’autre du processus de transformation qui va métamorphoser la ressource initiale en ressource accomplie. Ainsi, à l’état initial, la ressource peut ne pas exister matériellement ou encore n’être qu’un potentiel que les acteurs n’ont pas identifié comme ressource possible. Dans le massif de Belledonne, entre Grenoble et Chambéry, les chutes d’eau ont été utilisées par A. Bergès pour en faire de la « houille blanche ». La chute d’eau existe depuis des temps immémoriaux mais ne constituaient qu’une ressource initiale à l’état latent, non encore révélée par l’invention de l’hydroélectricité. C’est donc une initiative d’acteur qui donne une intention à la ressource initiale lui donnant alors une situation de ressource accomplie (avec plusieurs degrés d’irréversibilité selon que le processus altère ou non la ressource initiale : la chute d’eau garde son intégrité tandis que l’arbre débité en planches ne redeviendra jamais arbre !).

Conclusion

22L’effervescence et la diversité des initiatives au sein des territoires apparaissent dans une certaine mesure comme la quête d’un nouveau mode de développement. Environnement et construction territoriale y sont intimement liées tout comme la valorisation des ressources locales est étroitement associée à la présence de maillages d’acteurs. Ce cheminement se heurte à un certain nombre de discontinuités. Mentionnons quelques-unes.

23Les individus impliqués dans une dynamique territoriale sont confrontés à des enjeux de pouvoir et à l’obsession du territoire borné. L’aire de mobilisation et d’action des acteurs s’accommode souvent mal de délimitations pré-établies. Elles sont très fréquentes avec la décentralisation. Les limites des régions, des départements et des intercommunalités apparaissent de plus en plus comme des territoires donnés dont on justifie ensuite la pertinence. Tout notre raisonnement met au contraire en valeur la notion de territoire qui se construit en permanence. La mobilisation, l’implication autour de la mise en valeur de ressources importent plus que la fixation de frontières.

24Une des autres discontinuités repose sur la nécessité des socio-systèmes locaux de parvenir à un compromis. Celui-ci ne peut exister que dans la mesure où initiatives et actions locales émanent effectivement d’acteurs variés. Ils cherchent à établir un accord qui préserve l’intérêt de chacun. Tout ceci n’existe qu’à condition que cette diversité des acteurs potentiels soit effectivement reconnue, ce qui n’est pas toujours le cas.

25Ces quelques exemples sont en même temps des interrogations qui montrent que nos réflexions sont riches de pistes que nous entendons explorer dans nos futures recherches.

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Table des illustrations

Titre Photographie 1 : Dépolluer et recycler machines et pièces métalliques, recouvrir le site d’une dalle de béton, stocker les déchets non recyclables dans une fosse isolée dans de l’argile et de la craie (visible à l’arrière plan) sont trois des aspects du chantier de démolition et de traitement de la friche « Métaleurop »
Crédits photographie Éric Glon, 19 mars 2006
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tem/docannexe/image/84/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 194k
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Pour citer cet article

Référence papier

Eric Glon et Bernard Pecqueur, « Développement et territoires : une question d’environnement et de ressources territoriales ? »Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement, 1 | 2006, 13-22.

Référence électronique

Eric Glon et Bernard Pecqueur, « Développement et territoires : une question d’environnement et de ressources territoriales ? »Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement [En ligne], 1 | 2006, mis en ligne le 01 septembre 2010, consulté le 19 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tem/84 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/tem.84

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Auteurs

Eric Glon

Professeur de géographie
Université de Lille 1, UFR de géographie et d’aménagement
59655 - Villeneuve d’Ascq cédex
eric.glon@univ-lille1.fr

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Bernard Pecqueur

Professeur
Université de Grenoble 1, Institut de Géographie Alpine
14 bis av. M Reynoard, 38100 Grenoble
bernard.pecqueur@ujf-grenoble.fr

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