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Comptes rendus de lecture

Jacques Ferrier, La possibilité d’une ville

2012, Paris : Arléa, 127 pages
Maryvonne Prévot
Référence(s) :

Jacques Ferrier, La possibilité d’une ville, 2012, Paris : Arléa, 127 pages

Texte intégral

1A priori on ne peut que souscrire aux propos, somme toute finalement assez convenus, tenus par l’auteur (la dénonciation de l’hyper présence de la technique, de la ville-musée (Paris) ou de la ville internationale sans âme (Dubaï) qui signe ce court opus, après quelques autres dont il rappelle le contenu entre deux analyses qu’il fait de sa propre œuvre architecturale. « Frugalité, lisibilité » ; « simplicité, efficacité » (p. 87, p. 95) sont ses maîtres-mots. Mais c’est davantage à une variation sur l’enveloppe, la « peau » du bâtiment, « la matérialité précieuse de la façade qui évoque une robe de haute couture » (p. 85) qu’il nous invite au fil de ses réalisations dont son récent immeuble de bureaux dans le quartier d’Euralille donne un aperçu. Formé à l’Ecole Centrale, Ferrier affirme voir dans l’élégance de la résolution mathématique une notion commune avec l’architecture (p. 30) ; il multiplie dans le même temps ses références littéraires – de Simenon à Houellebecq (p. 38-39) – comparant la manière dont se développe le projet urbain avec la façon dont s’organisent les trames des enquêtes de Maigret. Á d’autres instants, c’est le cinéma qui est convoqué, filant la métaphore – assez couramment employée là encore - avec les notions de cadrage, de montage ou de construction de récit (p. 80-81). Mais n’est pas Rem Koolhaas qui veut, et sa description de la ville chinoise (Shangaï en particulier) n’est pas New York Délire. N’est pas Michel de Certeau contemplant New York du 110ème étage du World Trade Center qui veut non plus. On est très loin de la beauté fulgurante de ce texte. Ici, le propos manque constamment de force subversive et il y a une certaine posture à dénoncer à longueur de pages le « star system » (p. 77), l’architecture-spectacle quand on n’est pas loin d’en faire partie soi-même (Ferrier est l’architecte du Pavillon de la France à l’exposition universelle de Shangaï en 2010). Le reste de son plaidoyer pour une « ville sensuelle » - hormis ces variations sur l’enveloppe évoquées plus haut- ne parvient pas réellement à emporter la conviction quand il fait dans le même temps l’éloge de « la stratégie du disponible » qui serait « aussi une manière d’aimer le monde le plus couramment vu : le supermarché, la halle industrielle, les infrastructures, la périphérie, comme les situations humains qui y prennent place » (p. 42). Rien de bien nouveau donc.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Maryvonne Prévot, « Jacques Ferrier, La possibilité d’une ville  »Territoire en mouvement Revue de géographie et aménagement [En ligne], 25-26 | 2015, mis en ligne le 18 mars 2015, consulté le 19 mars 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/tem/2917 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/tem.2917

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Auteur

Maryvonne Prévot

Université de Lille1 Sciences et Technologies

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