Introduction
La distance entre les mots et les choses dans le domaine des sciences du patrimoine peut être étudiée sous l’angle de l’écart qui sépare, du côté des mots, la documentation ancienne disponible pour éclairer la production d’un artefact donné (recettes, comptes, commandes, manuels, etc.) et, du côté des choses, le résultat des analyses contemporaines de laboratoire portant sur ce même artefact. Mais ce grand écart laisse en partie de côté le fait qu’au sein du langage actuel des études patrimoniales existe une grande hétérogénéité, elle-même source de discordances qui ont des conséquences non seulement sur la désignation des artefacts, mais aussi sur la conception des analyses qui leur sont appliquées. C’est cette question et ses conséquences que nous voudrions aborder à partir d’un cas, d’un contexte et d’une méthode.
Le cas est une expérience effectuée en 2010 au synchrotron SOLEIL, durant laquelle un désaccord s’est manifesté entre deux points de vue, occasionnant une c...