Résumés
Un programme de recherche étudie depuis 2010 les usages de l’albâtre en France du xive au xvie siècle. Nous proposons ici une synthèse sur le rapport entre les documents écrits et les œuvres elles-mêmes, en centrant notre propos sur le vocabulaire utilisé dans les sources, au sein desquelles l’albâtre et le marbre sont souvent confondus. En général, les analyses ont confirmé les sources textuelles (Notre-Dame-de-Mésage pour le tombeau de Philippe le Hardi, Beuda à Perpignan), voire ont permis de préciser la chronologie d’utilisation d’une carrière (Saint-Lothain à Brou). Parfois, elles les ont infirmées : c’est un autre albâtre qui est employé (Notre-Dame-de-Mésage et non Salins à Souvigny), ou bien c’est la provenance qui demeure inconnue (albâtre indéterminé, et non de Salins, pour le tombeau de Jean sans Peur). Une carrière non documentée a été identifiée (Malaucène près d’Avignon), et le mythe des albâtres de Lagny est dissipé.
In 2010, a research program was launched to study the uses of alabaster in France from the 14th to the 16th centuries. This study offers a synthesis of the relationship between written documents and the works themselves. We focus on the vocabulary of the primary sources, where alabaster and marble are often confused. In general, the analyses have confirmed the written records (Notre-Dame-de-Mésage for the tomb of Philip the Bold, Beuda at Perpignan). Indeed they have even allowed us to hone the chronology of a quarry’s use (Saint-Lothain at Brou). Sometimes they have proved those texts wrong: another kind of alabaster is used (Notre-Dame-de-Mésage instead of Salins at Souvigny) or it is the alabaster’s provenance that is unknown (undetermined alabaster and not from Salins, for the tomb of John the Fearless) or an undocumented quarry is identified (Malaucène, near Avignon), and the myth of the Lagny alabaster has been dispelled.
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Extrait du texte
Ce document sera publié en ligne en texte intégral en septembre 2025.
Plan
Distinguer le marbre de l’albâtre
Identifier correctement le matériau
Les mots utilisés dans les sources : albâtre pour marbre
Les mots utilisés dans les sources : marbre pour albâtre
Identifier la provenance de l’albâtre
À la recherche d’une méthode pour identifier la provenance de l’albâtre
Des provenances documentées confirmées
Des provenances documentées précisées
Des provenances documentées infirmées et corrigées
Des provenances documentées mais qui restent indéterminées
Identification d’une carrière oubliée et de sa production
Un mythe dissipé : l’albâtre de Lagny
Conclusion
Aperçu du texte
Depuis 2010, le Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), le Centre interdisciplinaire de conservation et restauration du patrimoine (CICRP) et le département des Sculptures du musée du Louvre étudient les usages de l’albâtre en France dans la sculpture du xive au xvie siècle. Si les méthodes et les résultats de cette recherche ont déjà été présentés au fil des publications du groupe de recherche, il a semblé utile de proposer une synthèse des réflexions qu’ils suscitent concernant le rapport entre les sources documentaires et les observations sur les objets eux-mêmes, ainsi qu’une mise au point inédite sur la question de « l’albâtre de Lagny ».
Distinguer le marbre de l’albâtre
Identifier correctement le matériau
À l’origine de cette recherche se trouve le constat des fréquentes confusions entre marbre et albâtre. Ces incertitudes concernent avant tout des œuvres sans historique connu, comme cet ange porteur d’un...
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Pour citer cet article
Référence papier
Sophie Jugie, Lise Leroux, Philippe Bromblet et Wolfram Kloppmann, « L’albâtre et ses sources : incertitudes historiques et ambiguïtés de la documentation levées grâce aux analyses », Technè, 57 | 2024, 48-59.
Référence électronique
Sophie Jugie, Lise Leroux, Philippe Bromblet et Wolfram Kloppmann, « L’albâtre et ses sources : incertitudes historiques et ambiguïtés de la documentation levées grâce aux analyses », Technè [En ligne], 57 | 2024, mis en ligne le 26 septembre 2025, consulté le 12 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/22267 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12cw3
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Auteurs
Directrice du département des Sculptures, musée du Louvre, Paris (sophie.jugie[at]louvre.fr).
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Ingénieure de recherche, Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH), Champs-sur-Marne (lise.leroux[at]culture.gouv.fr).
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Ingénieur de recherche, Centre interdisciplinaire de conservation et restauration du patrimoine (CICRP), Marseille (philippe.bromblet[at]cicrp.fr).
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Géochimiste, chargé de mission scientifique, Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), Orléans (w.kloppmann[at]brgm.fr).
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