• la réalisation de l’œuvre peinte en atelier et au sol, permettant ainsi de visualiser et de restituer aisément son « écriture » dans l’intégralité de sa surface ;

• la mise en place de l’œuvre au plafond par marouflage, en développant des solutions originales pour optimiser les collages et limiter les découpes.

4Une série d’essais en atelier a été engagée dès le mois d’avril 2008 afin de mettre au point la technique picturale, le support et l’adhésif adaptés au marouflage.

Propositions pour la couche picturale

5L’écriture de l’œuvre, déterminante dans la transcription, a fait l’objet d’une réflexion technique particulière. La peinture acrylique a été écartée d’emblée car son séchage, trop rapide, est inadapté à une telle surface. Afin d’avoir une homogénéité sur l’ensemble, à la fois dans le geste et la spontanéité, il était en effet impératif de réaliser l’œuvre d’une seule traite. Seul un médium possédant un séchage suffisamment lent permettait de travailler dans la durée en laissant une marge de reprise.

6Notre choix s’est porté sur une technique à l’huile avec un médium à peindre mat (huile de carthame additionnée de deux agents matants, la silice et la cire). La palette a été élaborée de façon très précise, en étroite concertation avec l’artiste.

Propositions pour le support et son marouflage

7Notre expérience du doublage et du rentoilage des peintures a orienté la mise au point d’une méthode en considérant plusieurs paramètres :

• le type de toile : l’évaluation du retrait et du fluage du tissu et l’influence de son comportement sur la composition, sur le collage et les raboutages ;

• le choix de la maroufle : son influence sur la toile peinte, l’évaluation de son pouvoir adhésif, de sa stabilité, de son innocuité ;

• le plan de découpe de la surface : l’optimisation du nombre de lés, la réalisation du support à peindre, les options de recouvrement des lés ;

• le conditionnement de l’œuvre peinte : la protection de la surface picturale lors des opérations de transfert et de marouflage.

• le marouflage au plafond : la préparation des surfaces, l’encollage, la mise en place et le raboutage des lés.

8Le choix des matériaux s’est appuyé sur des essais réalisés à partir d’éprouvettes de toiles peintes. Nous avons testé les combinaisons de différentes toiles avec plusieurs adhésifs. Une première série d’essais a permis de comparer le comportement des toiles au collage sur des carreaux de plâtre recouverts d’une couche d’impression.

9Le choix présentant le meilleur comportement et les meilleures garanties d’innocuité et de stabilité s’est porté sur une toile métisse de lin et de polyester, préparée avec un gesso acrylique et marouflée avec un adhésif synthétique en dispersion aqueuse.

10Une deuxième série d’essais a consisté à réaliser des éprouvettes de grand format (200 x 300 cm) afin de préciser la technique picturale et la quantité d’adhésif nécessaire : ceux-ci ont été présentés à Cy Twombly qui a les a validés (fig. 1).

11Le plan de découpe et le nombre de lés ont été déterminés en fonction de la disponibilité du tissu. Onze lés ont été nécessaires pour couvrir la surface du plafond avec le minimum de raccords.

Réalisation de la peinture au sol

12Les lés de toiles ont été découpés et ajustés au sol dans l’atelier de Montreuil, de janvier à mars 2009 (fig. 2). La composition a été reportée en tenant compte des retraits et des recouvrements qui se produiraient lors du marouflage.

13Après réalisation et séchage de la peinture, les onze lés ont été recouverts d’un film polyester siliconé et roulés sur autant de cylindres, en vue de leur transfert au Louvre.

Essais de marouflage

15Il s’agit d’une structure métallique comportant un châssis roulant, un porte-cylindre et des portiques. La partie supérieure présente un plateau escamotable, sur lequel la toile peut être déroulée et ajustée au plus près du plafond.

Mise en place du plafond

16Cette dernière étape s’est déroulée de décembre 2009 à février 2010. Le plafond en staff a été préalablement lessivé et recouvert d’une couche d’impression.

18Les petites surfaces laissées en réserve au niveau des raccords ont été retouchées et une harmonisation globale de la composition a été effectuée in situ.