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I · La conservation préventive en France : état des lieux

Le développement durable : une priorité pour la recherche sur la conservation des biens culturels

Sustainable development: a priority for research into the conservation of cultural assets
Bertrand Lavédrine
p. 54-61

Résumés

Les recherches scientifiques sur la conservation matérielle du patrimoine culturel ont évolué au cours des dernières décennies : orientées à l’origine sur le traitement des objets, elles se sont progressivement ouvertes à l’étude de l’impact de l’environnement pour enfin prendre en considération la dimension du « développement durable ». Cet article montre, au travers de quelques exemples, comment le développement durable s’est imposé naturellement comme une des priorités de la recherche en conservation des biens culturels. Les nouvelles approches proposées dans ce domaine prennent en compte les impacts économiques, écologiques et sociaux et concilient ainsi la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social.

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Texte intégral

Introduction

  • 1 April 24, 2009 Going Green: towards sustainability in conservation British Museum

1Les activités qui touchent à la conservation matérielle du patrimoine culturel évoluent naturellement au fil des changements qui s’opèrent dans la société. Elles ont bénéficié d’une part de la reconnaissance du caractère unique et irremplaçable des biens culturels et des valeurs qui leur sont attachées, mais elles ont subi également les diverses révolutions et crises – technologiques, économiques, énergétiques – et les nouvelles approches qui en ont résulté. Si l’on schématise les orientations scientifiques dans la recherche en conservation, il est possible de discerner plusieurs temps dans l’évolution des priorités au cours des dernières décennies. Le premier se caractérise par les approches curatives, le second marque l’essor de la conservation préventive ; et enfin depuis la fin du xxe siècle, on constate la mise en place de thématiques qui intègrent la dimension du « développement durable ». L’objectif n’est pas à proprement parler l’utilisation durable des biens culturels : la conservation préventive s’y consacre déjà en rendant le patrimoine accessible à un grand nombre, le plus longtemps possible. Ce qui est nouveau, c’est que pour y parvenir on prend en compte des enjeux plus larges. « Penser global, agir local » : même si ce concept, popularisé en Amérique du Nord, a des accents très « marketing » et semble plus s’attacher aux biens de consommation qu’aux contingences du patrimoine culturel, il se décline pourtant dans le domaine de la conservation des biens culturels et, par nécessité ou par conviction, finira par s’imposer. L’expression « green conservation » a fait son apparition au début des années 2000 et rencontre un écho grandissant1. Il s’agit, maintenant, dans les solutions qu’apporte la recherche pour préserver le patrimoine culturel, d’appréhender les impacts et aspects écologiques, sociaux ou économiques, sinon d’en faire une priorité (fig. 2). La prise en compte de ces nouveaux impératifs amène à reconsidérer un certain nombre de pratiques et d’usages en matière de conservation sans doute accélérés par les politiques nationales et les organismes internationaux. Plusieurs orientations dans la recherche en conservation témoignent de cette évolution et sont appelées à se développer soit parce qu’elles apportent des outils pour chiffrer l’impact des mesures de conservation, soit parce qu’elles prennent en compte la dimension environnementale ou traduisent un souci d’équité dans la préservation des biens culturels.

Fig. 1. Salle de conservation des textes sacrés bouddhiques (Tripitaka Koreana) gravés sur bois dans le temple d’Haeinsa (Corée du Sud)

Fig. 1. Salle de conservation des textes sacrés bouddhiques (Tripitaka Koreana) gravés sur bois dans le temple d’Haeinsa (Corée du Sud)

L’orientation et l’architecture des bâtiments ont permis de conserver dans de bonnes conditions 80 000 tablettes depuis le xe siècle.

© B. Lavédrine.

Fig. 2. Dans la perspective du développement durable, il convient, aujourd’hui, de considérer les retombées écologiques, économiques et sociales des actions de conservation afin de les intégrer dans une dynamique du développement durable

Fig. 2. Dans la perspective du développement durable, il convient, aujourd’hui, de considérer les retombées écologiques, économiques et sociales des actions de conservation afin de les intégrer dans une dynamique du développement durable

Sur ce schéma sont positionnées quelques activités de recherche en conservation en fonction de leur impact. Un projet situé au centre du triangle concilie idéalement les divers aspects du développement durable.

© DR.

L’approche comptable

2Le développement durable induit une démarche comptable. À partir de l’instant où la société reconnaît qu’un bien précieux, participant au bien-être collectif, n’est pas inépuisable, il lui incombe d’une part d’évaluer au mieux son état et, d’autre part, d’estimer sa durabilité. Ainsi, pour le patrimoine naturel, le recensement des ressources et de leur évolution est une activité scientifique et économique indispensable qui comprend la mise en place de multiples indices et indicateurs2 (indicateur de la biodiversité, empreinte écologique, bilan carbone, indice de durabilité environnementale, indice de qualité de l’air, etc.), et d’outils économiques (comme la bourse du carbone dans l’industrie), ainsi que le développement de modèles prédictifs. Pour les biens culturels, on assiste à un développement similaire. En 2008, le Parlement européen rappelait que « le caractère périssable du patrimoine culturel impose une gestion durable de ce dernier ». Cette affirmation marque une évolution importante des mentalités dans un domaine où l’on a cru pouvoir conserver les œuvres indéfiniment dans un état inchangé. Aujourd’hui la société accepte le caractère éphémère des biens culturels et reconnaît qu’elles se détériorent irréversiblement. Comme pour le patrimoine naturel deux questions légitimes et primordiales en découlent : quel est l’état de notre patrimoine culturel et combien de temps peut-il perdurer ?

3Le recensement des biens culturels et la création de bases de données sont encouragés depuis de nombreuses années en France et résultent d’une politique clairement affichée par le ministère de la Culture et de la Communication avec l’existence d’un service de l’inventaire. Aujourd’hui, dans le cadre du développement durable, cette action comptable des œuvres dans l’espace doit être complétée par une meilleure appréhension de leur état, et de leur évolution. Pendant plus de cent ans, la photographie a permis d’enregistrer un état de conservation apparent des œuvres, elle fut, à ce titre, un outil indispensable à leur documentation. Parmi les outils que le développement technologique nous offre aujourd’hui, l’imagerie hyperspectrale ouvre des perspectives nouvelles qui remplacent et complètent avantageusement la photographie argentique par des données colorimétriques, topogramétriques (mesures en 3D) et chimiométriques. On peut ainsi espérer mesurer les transformations et les altérations des œuvres de façon « non invasive » par un simple « scan » dans une large gamme spectrale qui s’étendra au-delà du proche ultraviolet ou du proche infrarouge. C’est sans doute avec ces techniques que sera recueilli, dans les décennies à venir, le corpus d’informations le plus riche et pertinent sur les œuvres et leur devenir, qui permettra de mieux suivre leur modification au cours du temps. Lorsque l’on pourra quantifier les changements que les œuvres subissent de façon continue et irréversible avec le temps, il restera à définir des seuils et des indices d’altération, en particulier un seuil d’« altération acceptable ».

4Pour les objets usuels qui ont une fonction utilitaire, la notion d’altération, voire de durée de vie, s’entend bien, elle intervient quand ils n’assurent plus convenablement les fonctionnalités pour lesquelles ils avaient été conçus. Définir un seuil d’altération pour des biens culturels s’avère complexe, car si le temps a une action destructrice sur l’œuvre, il contribue également à enrichir ses messages. Son estimation se fonde tout aussi bien sur les sciences physiques que sur les sciences de l’homme et de la société. Il n’est pas sûr que l’on puisse trouver un consensus dans ce domaine qui relève de la responsabilité d’une institution ou du propriétaire de l’œuvre. En revanche, toute décision d’intervention sur une œuvre (exposition, transport, stockage, etc.) ne pourra se faire qu’avec une appréhension des risques, c’est-à-dire la connaissance des mécanismes d’altération des matériaux et les dommages qui y en résultent, et l’utilisation de modèles prédictifs. C’est une priorité en matière de recherche qui permettra d’optimiser les actions de conservation et de mettre en place une analyse coût/bénéfice adaptée au patrimoine culturel.

  • 3 Cassar, M., Evaluating the Benefits of Cultural Heritage Preservation: An Overview of International (...)
  • 4 http://www.ecosystemvaluation.org/hedonic_pricing.htm#summ
  • 5 Clawson, M., Knetsch, J.L., 1966, Outdoor Recreation, Resource for the Future, The John Hopkins Pre (...)
  • 6 Pagiola, S., 1996, Economic Analysis of Investments in Cultural Heritage: Insights from Environment (...)

5L’approche coût/bénéfice est un outil d’aide à la décision3, c’est une méthode rationnelle qui permet de comparer les bénéfices en fonction des coûts de diverses actions. La difficulté majeure est d’adapter des modèles développés pour le marché économique au secteur culturel, en particulier si l’on souhaite traduire des coûts ou des bénéfices immatériels en termes financiers. Plusieurs tentatives ont été envisagées, qu’elles s’appuient sur des données économiques, comme la valorisation d’un bien immobilier due à son environnement culturel (méthode hédonistique4) ou les retombées en termes de développement touristique, ou sur des estimations du montant qu’un individu consentirait à payer pour conserver une œuvre, accéder à tel site où à tel bien culturel (méthode Clawson5) ; cette analyse coût/bénéfice est limitée par les difficultés d’une approche économétrique et sujette à critique du point de vue éthique lorsqu’il s’agit de la monétarisation de biens culturels. En revanche, elle se conçoit plus clairement et s’impose légitimement sous l’aspect d’une analyse coût/efficacité6, c’est-à-dire non plus chiffrer le bénéfice d’une action en termes financiers mais du point de vue de la pérennité du bien culturel.

6Pour mettre en place une telle analyse, on bénéficie, depuis les années 1990, de modèles prédictifs, adaptés à certains types de biens culturels. Le premier est dû à Donald Sebera7 (Library of Congress, États-Unis), il introduit les diagrammes d’isopermanence et les indices de permanence, grâce auxquels on peut chiffrer l’impact d’une modification d’un environnement climatique sur la durée de vie des œuvres. Sebera utilise des modèles mathématiques simples fondés sur la théorie de l’état de transition (équation d’Eyring-Polanyi). Les conditions thermo-hygrométriques préconisées dans des aires de stockage et de conservation (et les coûts associés) peuvent être mises en regard avec le gain ou les réductions de l’espérance de vie des matériaux conservés (livre, papier, matière plastique, etc.). James Reilly (Image Permanence Institute8, États-Unis) élabore un concept similaire avec les indices de préservation. Ce travail est fondé sur l’étude de la détérioration des films cinématographiques qui posent de sérieux problèmes, tant par le volume qu’ils représentent dans les archives que par leur instabilité. Toute décision en matière de conservation a des conséquences lourdes et une analyse coût/efficacité prend tout son sens. Après une recherche approfondie sur le vieillissement de films sur support en triacétate de cellulose, dans diverses conditions thermo-hygrométriques, Reilly a utilisé ces données pour chiffrer l’impact du climat sur n’importe quel type de collection constituée de matériaux fragiles (papier, cuir, parchemin, textiles, polymères synthétiques, etc.). En d’autres termes, si l’espérance de vie des films augmente dans des conditions données, il en sera de même pour toute autre collection (fig. 3). Le bénéfice de tels outils n’est pas tant de fournir des valeurs absolues d’espérance de vie, mais de déterminer l’incidence des conditions thermo-hygrométriques sur la préservation, afin de prendre des décisions pertinentes en matière d’environnement climatique pour les collections. Deux indices de préservation ont été introduits : le PI (preservation index)9, indice de préservation, lorsque les conditions thermo-hygrométriques sont stabilisées, et le TWPI (time weighted preservation index), indice de préservation pondéré, lorsque la température et l’humidité fluctuent. Ce modèle prédictif est assez simple à installer dans la mesure où le seul relevé de la température et de l’humidité suffit à calculer les indices. Le système est commercialisé sous forme de capteurs électroniques (PEM : preservation environmental monitor) qui enregistrent les conditions thermo-hygrométriques et calculent le TWPI10. Il est ainsi possible de déterminer dans un édifice quel espace possède l’environnement le mieux adapté à la bonne conservation d’une collection.

Fig. 3. Outil pour la prédiction de l’espérance de vie des collections cinématographiques sur support en acétate de cellulose en fonction de la température et de l’humidité

Fig. 3. Outil pour la prédiction de l’espérance de vie des collections cinématographiques sur support en acétate de cellulose en fonction de la température et de l’humidité

Après une recherche approfondie sur le vieillissement de films, sur support en triacétate de cellulose, dans diverses conditions thermo-hygrométriques, l’Image Permanence Institute a utilisé ces données pour chiffrer l’impact du climat sur n’importe quel type de collection constituée de matériaux fragiles (papier, cuir, parchemin, textiles, polymères synthétiques, etc.).

© IPI-RIT.

  • 11 Whitmore, P.M., Pan, X., Baillie, C., 1999, Predicting the fading of objects: Identification of fug (...)
  • 12 Tetreault, J., 2003, Polluants dans les musées et les archives : évaluation des risques, stratégies (...)

7Pour l’exposition des œuvres, de nouveaux dispositifs destinés à évaluer in situ la solidité des couleurs sont en cours de développement dans diverses institutions11. Le but est de pouvoir prédire le comportement à la lumière d’une œuvre pour préconiser les meilleures conditions d’exposition. Certaines parties représentatives sont exposées sous un microfaisceau lumineux (la zone exposée a un diamètre inférieur à 1 mm2). Pendant cette exposition qui dure quelques minutes, un spectrophotocolorimètre suit et enregistre l’évolution des couleurs et l’on peut en déduire la solidité à la lumière. Le rapport dose/dommage est ainsi calculé et utilisé pour établir une politique d’exposition fondée sur des données objectives et quantifiables. Avec un objectif similaire, Jean Tétreault s’est intéressé à l’impact des polluants sur les œuvres. Il introduit le seuil DMENO (dose minimale avec effets nuisibles observables12. Ses calculs sont fondés sur le principe de réciprocité. Ainsi, lorsque, expérimentalement, on produit un dommage sur un matériau après une heure d’exposition à 43,8 mg.m-3 de polluant (DMENO = 43,8 mg.m-3/heure), la même altération devrait être observable après une année d’exposition à une concentration de 5 µg.m-3. Ces nouvelles méthodes prédictives sont des aides indispensables à la décision pour prévoir le comportement de certains objets dans des atmosphères polluées ou confinées (comme certaines vitrines). Elles permettent d’évaluer au mieux les risques en matière d’exposition des œuvres ou de conservation et de chiffrer l’impact de toute action sur leur pérennité et relèvent, de ce point de vue, d’une politique de développement durable.

L’incidence environnementale

8Le patrimoine culturel est à l’origine d’une activité économique qui a un impact non négligeable sur l’environnement, quantifiable en termes de bilan carbone ou d’empreinte écologique. L’émergence récente du concept de « green museum »13 traduit une responsabilisation des musées qui souhaitent concilier et associer la préservation du patrimoine culturel avec la protection et la mise en valeur du patrimoine naturel, d’autant que la frontière entre ces deux types de patrimoine s’avère ténue : jardins et paysages étant parfois intégrés au patrimoine culturel. Les musées deviennent le lieu de promotion du développement durable qu’ils mettent en œuvre dans leur mode de fonctionnement et de gestion, et relaient dans les publications comme le Journal of Cultural Heritage Management and Sustainable Development, ou par des manifestations comme l’exposition du Design Museum de Londres, « Sustainable future » ou la conférence, « How green is my plastic » au Victoria and Albert Museum14. Ce souci du respect de l’environnement se traduit également, au niveau de la conservation matérielle, par la conception des bâtiments de réserve et d’exposition moins énergivore et une meilleure gestion des risques chimiques et biologiques.

Fig. 4. Temple d’Haeinsa. Détails des ouvertures pour la ventilation. L’étude de cet édifice a révélé une parfaite connaissance des microclimats et de la ventilation naturelle qui a permis d’assurer une ventilation optimale

Fig. 4. Temple d’Haeinsa. Détails des ouvertures pour la ventilation. L’étude de cet édifice a révélé une parfaite connaissance des microclimats et de la ventilation naturelle qui a permis d’assurer une ventilation optimale

© B. Lavédrine.

  • 15 Chung, Y. J., Lee, K. S., 2003, The development of fungicide and insecticide of cultural properties (...)
  • 16 Groupe de travail financé par le ministère de la Culture 1996-1998. Rakotonirayni, M., Lavédrine, B (...)

9Pendant des décennies, la lutte contre les insectes (mites, insectes xylophages, etc.) dans les musées s’est faite par l’usage de fumigations et la dispersion de composés toxiques (bromure de méthyle, lindane, DDT, etc.), reprenant des méthodes largement usitées dans l’agriculture, par exemple, et dont les effets secondaires sur l’homme, les biens culturels ou l’environnement n’étaient pas toujours anticipés. Le protocole de Montréal, les accords Tokyo ont contraint à revoir certaines options de traitement, et les risques sanitaires liés à la présence de composés chimiques à portée du public ont conduit à délaisser l’usage des insecticides de synthèse au profit de solutions identifiées comme « vertes ». La recherche en conservation a permis de valider des solutions alternatives comme l’anoxie (privation d’oxygène), la congélation, le traitement thermique (tentes solaires, procédé Thermo Lignum®), l’usage de substances naturelles (pyrèthres, huiles essentielles) plus respectueuses de l’environnement et de la santé, dans une démarche guidée par la prévention. Ainsi, en Corée du Sud15, des chercheurs ont analysé certaines reliques insérées dans des sculptures centenaires en bois qui avaient été curieusement préservées des attaques biologiques et ont identifié la présence d’anis étoilé et des clous de girofle : les huiles extraites de ces plantes ont été proposées, afin de lutter contre les insectes xylophages et les moisissures (fig. 5). Certes, le fait d’être naturels ne signifie pas que ces produits soient dépourvus d’effets indésirables pour les hommes comme pour les œuvres, mais ces exemples témoignent d’une approche nouvelle et d’une réappropriation des savoirs ancestraux qui, en France, a conduit le ministère de la Culture à s’intéresser à l’usage des huiles essentielles, citronnelle ou linalol, pour protéger ou traiter les biens culturels contre les micro-organismes16.

Fig. 5. Utilisation des substances naturelles contre les micro-organismes

Fig. 5. Utilisation des substances naturelles contre les micro-organismes

En Corée du Sud, des chercheurs ont analysé certaines reliques insérées dans des sculptures centenaires en bois qui avaient été curieusement préservées des attaques biologiques et ont identifié la présence d’anis étoilé et des clous de girofle : les huiles extraites de ces plantes ont été proposées, afin de lutter contre les insectes xylophages et les moisissures.

© Y. J. Chung.

  • 17 Warren, S., Hazards in industrial collections of the Canada Science and Technology Museum Corporati (...)

10Dans le prolongement de ces travaux, on cherche à élaborer des traitements pour décontaminer les œuvres polluées par les pesticides ou celles renfermant des produits toxiques. Les collections d’histoire naturelle sont concernées en premier lieu, car les animaux naturalisés aux xviiie et xixe siècles renferment des sels d’arsenic et les collections en fluide sont toujours dans du formol, aujourd’hui interdit en raison de ses effets cancérigènes. Les musées de sciences et techniques ne sont pas épargnés ; on y trouve toutes sortes de produits toxiques (amiante, mercure et divers composés chimiques)17, la difficulté supplémentaire réside dans le fait qu’ils sont parties constituantes des biens culturels dont l’authenticité est compromise par leur élimination.

  • 18 http://iaq.dk/
  • 19 Buchbauer, G., Jirovetz, L., Wasicky, M., Nikiforov A., 1995, On the Odor of Old Books, Journal of (...)

11Cette reconnaissance des risques chimiques associés à certaines collections s’est accompagnée d’autres questions, plus générales, sur les polluants internes et la qualité de l’air à l’intérieur des musées et des réserves. Ces questionnements étaient aussi légitimés par l’apparition du « syndrome des bâtiments malades » : des occupants de bureaux ou de logements se plaignaient alors de maux de tête, d’allergies, de nausées, d’irritations, pathologies rassemblées sous le terme de SBS (sick building syndrome). Les scientifiques de la conservation se sont alors consacrés à évaluer les risques pour les collections et les personnels de musées18. Les sources sont d’une part les équipements et les produits d’entretien qui peuvent – ou pourront être – contrôlés et sélectionnés, mais également, ce qui est beaucoup plus problématique, les objets eux-mêmes. Si l’apparition d’altération spectaculaire à proximité d’objets – notamment en celluloïd ou en acétate de cellulose – a favorisé une prise de conscience rapide des dangers liés aux émanations des objets, beaucoup de ces risques ne sont pas toujours identifiés ou identifiables. Les recherches dans ce domaine ont d’abord porté sur les dépôts d’archives, de bibliothèques, des cinémathèques où le stockage d’un grand nombre deww documents de même nature a favorisé l’accumulation de polluants jusqu’à les rendre incommodants pour le personnel. L’odeur de vieux livres ou de vieux papiers est familière et résulte de l’accumulation de nombreux composés organiques volatils19. Dans les collections d’art contemporain, les composés organiques volatils libérés par les matières plastiques font l’objet d’une attention particulière qu’il s’agisse de produits résiduels à la fabrication (monomères, catalyseurs), des additifs (plastifiants, stabilisants) ou des produits d’altération. La micro-extraction en phase solide couplée à la chromatographie gazeuse et à la spectrométrie de masse (SPME-CG/SM) a permis l’identification de nombreux composés organiques volatils. De nombreuses équipes étudient ces aspects : en France, le Centre de recherche sur la conservation a largement participé à ces travaux ; en Angleterre le Centre for Sustainable Heritage (University College London) aborde une étude systématique de la caractérisation des émanations issues d’un grand nombre de matériaux constitutifs des biens culturels, etc. Ces approches analytiques ont une vocation triple : appréhender les risques de santé publique, évaluer la nature et l’état des biens culturels conservés. Au contrôle des dangers chimiques associés aux œuvres s’ajoute celui de la biocontamination des aires de stockage en vue de cerner les risques allergiques par l’étude des mycotoxines libérées au cours de la prolifération de micro-organismes.

Le souci d’équité : des solutions de conservation pour le bénéfice de tous

12La mise en place d’une politique de conservation durable doit s’inscrire dans les réalités sociale et économique pour bénéficier à tous. Dans sa résolution sur la culture à l’ère de la mondialisation, le Parlement européen insiste sur le fait que « la gestion du patrimoine culturel doit nécessairement être rentable et contribuer par là même à l’amélioration de la situation sociale et économique de la population »20. Il est certain qu’au cours du xxe siècle, les pays occidentaux ont fait la promotion et contribué à répandre des spécifications inadaptées à certains environnements sociaux, culturels où économiques et qui ont conduit à des échecs flagrants. Les recommandations élaborées pendant des périodes fastes, comme des conditions thermo-hygrométriques drastiques (ie : 21 °C + /– 2 °C, 55 % HR +/– 5 %), posent des problèmes de coût et de maintenance auxquels bien peu d’institutions peuvent faire face ; il faut, de plus, déplorer les dégâts occasionnés par des constructions et des systèmes de climatisation mal conçus. La recherche peut permettre de trouver des alternatives avec des solutions élaborées localement et adaptées qui reposent sur l’étude de l’habitat traditionnel, de technologies novatrices ou la mise en valeur de sites naturels plus propices à une bonne conservation. Une équipe de recherche du Getty Conservation Institute (États-Unis) dirigée par Shin Maekawa21, 22s’est longtemps consacrée à ces études de climat dans l’habitat traditionnel et les sites. On peut ainsi, avec des coûts de fonctionnement plus modestes, élargir la gamme des solutions en offrant à chaque culture et à chaque pays des options « personnalisées ». Les initiatives dans ces domaines se multiplient. Au musée d’ethnologie d’Hanoi (Vietnam), la ventilation forcée a été préférée à l’air conditionné. En Corée, l’analyse poussée d’un édifice qui a conservé pendant plus de mille ans des matrices en bois pour l’impression de textes sacrés a révélé une parfaite connaissance et intégration des microclimats et de la ventilation naturelle qui permet d’assurer une conservation optimale (fig. 1, 4). Ces techniques et principes traditionnels sont également appliqués ou adaptés à des constructions modernes dans des pays occidentaux. En s’appuyant sur les analyses coût/efficacité et en renforçant l’inertie thermique des édifices, on a assoupli les consignes thermo-hygrométriques en matière de conservation. En France, les nouveaux bâtiments destinés à la conservation (archives du Nord, bâtiments des Archives nationales à Peyrefitte, futur centre de conservation du patrimoine de Cergy) adoptent cette approche qui s’appuie sur des édifices à haute qualité environnementale (HQE) et à énergie positive. En Norvège, des mines désaffectées servent de lieu d’entreposage pour les archives à Moi Rana, il y règne une température de 8 °C, propice à la conservation, toute l’année, l’air y est simplement déshumidifié. La « conservation équitable » commence à poindre, soutenue et validée par les résultats de la recherche en conservation qui intègre les savoirs, usages et matériaux traditionnels, comme le sont les médecines traditionnelles et les substances naturelles dans la recherche en pharmacopée. Le programme Collasia mis en place par l’ICCROM est pionnier dans ce domaine (fig. 6). Il s’intéresse aux pratiques culturelles vivantes en matière de conservation23. Il veut, entre autres, partager les approches traditionnelles dans les institutions et les pays respectifs des participants, puis examiner les aspects scientifiques de ces pratiques. Les solutions de conservation traditionnelles appliquées en Asie du Sud-Est sont utilisées afin de comprendre, d’évaluer et de développer des approches économiques durables en utilisant les ressources locales. Plusieurs domaines sont couverts, comme les pratiques de manipulation, le stockage des objets et des collections, le nettoyage des objets et des espaces de stockage (pratiques rituelles et entretien du matériel). En matière de restauration, des approches traditionnelles, comme l’utilisation du tamarin pour le nettoyage des métaux (Malaisie), font l’objet d’évaluations scientifiques. Cette prise en compte, pour la conservation du patrimoine, du savoir et des savoir-faire locaux participe tout autant du développement durable que d’une approche intégrée de la conservation telle qu’elle fut encouragée par les travaux de la conférence de Nara sur l’authenticité24. Une telle démarche se décline également pour les matériaux de conservation, on a trop souvent commandé à grands frais et fort impact écologique des matériaux et boîtes de conservation fabriqués en Europe ou en Amérique du Nord, alors que localement des méthodes alternatives existent ou peuvent être développées. Des pays d’Amérique latine ou d’Asie ont développé leurs propres produits de conservation, des « écomatériaux de conservation », à base de végétaux peu répandus sous nos latitudes. L’usage de fibres de bambous, de paniers d’osier ou de papiers traditionnels s’avère souvent une excellente alternative. Ainsi la collection photographique du Vat Suvanna Khili à Luang Prabang (Laos) fut conditionnée avec des matériaux fabriqués dans les villages voisins25 tout en assurant une conservation de qualité (fig. 7). Au Japon, le stockage des archives du palais impérial de Tokyo ne comporte ni chauffage, ni climatisation. Les manuscrits, dont certains remontent au xiie siècle, sont placés dans des boîtes en bois de paulownia qui recouvre également les murs des réserves, bois qui joue un rôle de protection et de régulation de l’humidité. Ces diverses alternatives offrent des perspectives nouvelles de développements économiques locaux et sont source de recherches académiques.

Fig. 6. Cours Collasia ICCROM

Fig. 6. Cours Collasia ICCROM

Le programme Collasia mis en place par l’Iccrom veut, entre autres, partager les approches traditionnelles dans les institutions et les pays respectifs des participants, puis examiner les aspects scientifiques de ces pratiques. Les solutions de conservation traditionnelles appliquées en Asie du Sud-Est sont utilisées afin de comprendre, d’évaluer et de développer des approches économiques durables en utilisant les ressources locales.

© B. Lavédrine.

Fig. 7. Conservation des photographies au Vat Suvanna Khili (Laos) avec les matériaux et savoir-faire locaux

Fig. 7. Conservation des photographies au Vat Suvanna Khili (Laos) avec les matériaux et savoir-faire locaux

La collection de photographies du Vat Suvanna Khili à Luang Prabang (Laos) fut conditionnée avec des matériaux fabriqués dans les villages voisins tout en assurant une conservation de qualité.

© M. Juergens.

Conclusion

13Il peut paraître curieux de faire du développement durable une priorité en matière de recherche sur la conservation des biens culturels. Certes cette expression est obscure et très médiatisée ; cependant, en nous attachant à ce que le sens commun en retient, la place grandissante qu’occupe le développement durable relève d’une impérieuse nécessité qui s’impose déjà comme un choix de société. La charte de l’environnement, précise que « les politiques publiques doivent promouvoir un développement durable. À cet effet, elles concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social »26. Dans le domaine très spécifique des biens culturels, la prise de conscience de leur aspect non renouvelable, au même titre que celui du patrimoine naturel, a induit les mêmes conséquences : ces ressources s’épuisant, il nous faut apprendre à les gérer au mieux pour le profit de tous en prenant garde que la préservation de l’un ne se fasse pas au détriment de l’autre.

14Les quelques exemples présentés montrent que, de fait, la recherche s’attache déjà à apporter des solutions en matière de conservation qui ne sont plus examinées du seul point de vue de l’œuvre : elles prennent en compte les impacts économiques, écologiques et sociaux. Les acteurs de la conservation ont déjà intégré ces nouvelles priorités, ils en sont parfois devenus d’ardents défenseurs.

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Notes

1 April 24, 2009 Going Green: towards sustainability in conservation British Museum

2 http://www.developpement-durable.gouv.fr/Indicateurs-du-developpement,14064.html

3 Cassar, M., Evaluating the Benefits of Cultural Heritage Preservation: An Overview of International Initiatives, https://discovery.ucl.ac.uk/id/eprint/18790/1/18790.pdf

4 http://www.ecosystemvaluation.org/hedonic_pricing.htm#summ

5 Clawson, M., Knetsch, J.L., 1966, Outdoor Recreation, Resource for the Future, The John Hopkins Press, Baltimore, 328 pages.

6 Pagiola, S., 1996, Economic Analysis of Investments in Cultural Heritage: Insights from Environmental Economics, resources.worldbank.org/INTEEI/214574-1153316226850/...

7 http://cool.conservation-us.org/byauth/sebera/isoperm/

8 http://www.imagepermanenceinstitute.org/

9 http://www.dpcalc.org/

10 https://www.imagepermanenceinstitute.org/ecnb/

11 Whitmore, P.M., Pan, X., Baillie, C., 1999, Predicting the fading of objects: Identification of fugitive colourants through direct non-destructive lightfastness measurements, J. Am. Inst. Cons., 38, p. 395-409.

12 Tetreault, J., 2003, Polluants dans les musées et les archives : évaluation des risques, stratégies de contrôle et gestion de la préservation, Ottawa : ICC.

13 http://en.wikipedia.org/wiki/Green_museum
http://sustainablemuseums.blogspot.com/

14 How green is my plastic, Journée de conférence au Victoria and Albert Museum, le 18 septembre 2010 dans le cadre du projet européen Popart.

15 Chung, Y. J., Lee, K. S., 2003, The development of fungicide and insecticide of cultural properties made of organic material, in Indoor air quality in museums and historic properties, 5th International conference, résumé disponible sur http://iaq.dk/iap/iaq2003/2003_17.htm (consulté le 15 mai 2005).

16 Groupe de travail financé par le ministère de la Culture 1996-1998. Rakotonirayni, M., Lavédrine, B., 2005, Screening for antifungal activity of essential oils and related compounds to control the biocontamination in libraries and archives storage areas, International biocontamination and biodeterioration, vol. 55, p. 141-147.

17 Warren, S., Hazards in industrial collections of the Canada Science and Technology Museum Corporation Ottawa, Canada, incredible industry p. 225-231.

18 http://iaq.dk/

19 Buchbauer, G., Jirovetz, L., Wasicky, M., Nikiforov A., 1995, On the Odor of Old Books, Journal of Pulp and Paper Science, 21, p. 398-400.

20 http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+TA+P6-TA-2008-0124+0+DOC+XML+V0//FR

21 Maekawa, S., Toledo, F., 2002, Controlled Ventilation and Heating to Preserve Collections in Historic Buildings in Hot and Humid Regions, Paper presented at the ICOM-CC 13th Triennial Meeting in Rio de Janeiro, Brazil, September 22-27.

22 Maekawa, S., Toledo, F., 2003, Sustainable Climate Control for Historic Buildings in Hot and Humid Regions, Management of Environmental Quality: An International Journal, vol. 14, No. 3 [Also presented at the 18th International Conference on Passive Low Energy Architectures (PLEA) Conference, November 2001, Florianópolis, Brazil.]

23 https://www.iccrom.org/courses/collections-conservation-and-sustainable-development

24 http://www2.ville.montreal.qc.ca/ocpm/pdf/PD04/3l.pdf

25 Juergens, M.C., 2009, Conservation and digitization at the Buddhist Archive of Photography in Luang Prabang, Laos, in: Topics in Photographic Preservation, vol. 13, The American Institute for Conservation of Historic & Artistic Works, p. 21-36.

26 http://www.ecoresponsabilite.environnement.gouv.fr/article.php3?id_article=49&theme_menu

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Table des illustrations

Titre Fig. 1. Salle de conservation des textes sacrés bouddhiques (Tripitaka Koreana) gravés sur bois dans le temple d’Haeinsa (Corée du Sud)
Légende L’orientation et l’architecture des bâtiments ont permis de conserver dans de bonnes conditions 80 000 tablettes depuis le xe siècle.
Crédits © B. Lavédrine.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 752k
Titre Fig. 2. Dans la perspective du développement durable, il convient, aujourd’hui, de considérer les retombées écologiques, économiques et sociales des actions de conservation afin de les intégrer dans une dynamique du développement durable
Légende Sur ce schéma sont positionnées quelques activités de recherche en conservation en fonction de leur impact. Un projet situé au centre du triangle concilie idéalement les divers aspects du développement durable.
Crédits © DR.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 92k
Titre Fig. 3. Outil pour la prédiction de l’espérance de vie des collections cinématographiques sur support en acétate de cellulose en fonction de la température et de l’humidité
Légende Après une recherche approfondie sur le vieillissement de films, sur support en triacétate de cellulose, dans diverses conditions thermo-hygrométriques, l’Image Permanence Institute a utilisé ces données pour chiffrer l’impact du climat sur n’importe quel type de collection constituée de matériaux fragiles (papier, cuir, parchemin, textiles, polymères synthétiques, etc.).
Crédits © IPI-RIT.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 588k
Titre Fig. 4. Temple d’Haeinsa. Détails des ouvertures pour la ventilation. L’étude de cet édifice a révélé une parfaite connaissance des microclimats et de la ventilation naturelle qui a permis d’assurer une ventilation optimale
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 412k
Crédits © B. Lavédrine.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 424k
Titre Fig. 5. Utilisation des substances naturelles contre les micro-organismes
Légende En Corée du Sud, des chercheurs ont analysé certaines reliques insérées dans des sculptures centenaires en bois qui avaient été curieusement préservées des attaques biologiques et ont identifié la présence d’anis étoilé et des clous de girofle : les huiles extraites de ces plantes ont été proposées, afin de lutter contre les insectes xylophages et les moisissures.
Crédits © Y. J. Chung.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 340k
Titre Fig. 6. Cours Collasia ICCROM
Légende Le programme Collasia mis en place par l’Iccrom veut, entre autres, partager les approches traditionnelles dans les institutions et les pays respectifs des participants, puis examiner les aspects scientifiques de ces pratiques. Les solutions de conservation traditionnelles appliquées en Asie du Sud-Est sont utilisées afin de comprendre, d’évaluer et de développer des approches économiques durables en utilisant les ressources locales.
Crédits © B. Lavédrine.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 220k
Titre Fig. 7. Conservation des photographies au Vat Suvanna Khili (Laos) avec les matériaux et savoir-faire locaux
Légende La collection de photographies du Vat Suvanna Khili à Luang Prabang (Laos) fut conditionnée avec des matériaux fabriqués dans les villages voisins tout en assurant une conservation de qualité.
Crédits © M. Juergens.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/docannexe/image/19993/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 260k
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Pour citer cet article

Référence papier

Bertrand Lavédrine, « Le développement durable : une priorité pour la recherche sur la conservation des biens culturels »Technè, 34 | 2011, 54-61.

Référence électronique

Bertrand Lavédrine, « Le développement durable : une priorité pour la recherche sur la conservation des biens culturels »Technè [En ligne], 34 | 2011, mis en ligne le 01 novembre 2011, consulté le 11 novembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/techne/19993 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/12dvy

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Auteur

Bertrand Lavédrine

Centre de recherche sur la conservation des collections, USR 3224, MCC-MNHN-CNRS, 36, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris (lavedrin[at]mnhn.fr).

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