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La voix de la terre : fouilles et prospections

Les prospections de la région autour de Mishirfeh/Qana

D’après les travaux de Robert du Mesnil du Buisson (1924-1930) et de la mission syrienne (1994-2010)
Michel al-Maqdissi
p. 321-348

Résumés

Cet article présente une synthèse sur la nature de l’occupation de Mishirfeh /Qaṭna et de sa région à partir de deux sources : les archives de Robert du Mesnil du Buisson durant ses fouilles et prospections en Syrie centrale (1924-1930) conservées au musée du Louvre (Département des Antiquités orientales), et les documents recueillis pendant les travaux de la mission syrienne, de 1994 à 2010 inclus. Les résultats obtenus confirment la présence de neuf phases d’occupation de nature très variable allant du IVe mill. av. n. è. jusqu’à l’époque arabo-islamique.

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Texte intégral

Aspects géographiques

1La région étudiée, située au cœur de la Syrie occidentale, couvre la superficie d’un carré d’environ 1 600 km² (fig. 1a). Il s’agit principalement d’un paysage de plaines et de bas plateaux, délimités par des chaînes montagneuses à l’ouest et au nord. Les montagnes de la Palmyrène forment un alignement ouest-est dont les premières hauteurs apparaissent à l’extrémité orientale de la région, à la limite de la steppe. L’Oronte, qui coule du sud vers le nord, traverse la partie occidentale avant de s’enfoncer dans les plateaux de Hama puis la région du Ghab.

Figure 1a.

Figure 1a.

Carte générale de la région centrale de la Syrie

© Mission archéologique syrienne de Mishirfeh

Figure 1b.

Figure 1b.

Carte de localisation des sites étudiés par R. du Mesnil du Buisson à l’est de Mishirfeh / Qaṭna

© Mission archéologique syrienne de Mishirfeh

Figure 1c.

Figure 1c.

Localisation des principaux sites étudiés dans cet article

© M. Al-Maqdissi et M. Sauvage

2C’est un domaine essentiellement continental tourné vers la steppe : l’isohyète nord-sud des 200-250 mm longe sa partie orientale avec d’importants réservoirs d’eau souterraine.

3Il s’agit d’une zone charnière, véritable plaque tournante où se croisent plusieurs axes qui relient à l’ouest la côte, à l’est la moyenne vallée de l’Euphrate, au nord la moyenne vallée de l’Oronte et au sud la Beqʾa et la région du Qalamoun. Par là même elle a exercé un rôle clé dans les échanges de tout type dès la première moitié du IIIe mill.

  • 1 Il s’agit principalement du traitement des produits laitiers (beurre, fromage, fromage blanc, from (...)

4Aujourd’hui, la production agricole et l’élevage des troupeaux sont à la base de l’économie de presque toute la région, grand domaine de culture de la vigne et des arbres fruitiers. L’industrie est quasi inexistante, à l’exception de petites entreprises agroalimentaires qui transforment des matières premières issues de l’agriculture ou de l’élevage en produits destinés essentiellement à la consommation locale 1.

5Notons qu’une partie de la population jeune occupe une position particulière sur le marché du travail de la ville de Homs, dans l’administration de l’État et dans le privé, et que le taux de chômage est relativement élevé. Depuis de nombreuses années, cette région a vu sa population active se déplacer en fonction des mutations économiques profondes qu’a subies l’économie rurale : l’observation de ces mouvements met en lumière un exode massif des jeunes à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Travaux archéologiques de Robert du Mesnil du Buisson

  • 2 Ronzevalle 1914-1921.

6La région autour de Mishirfeh /Qaṭna, localisée dans la plaine à l’est de la ville de Homs, à fait l’objet d’une intense activité archéologique depuis les premiers travaux de terrain réalisés par le jésuite S. Ronzevalle au début du xxe s. 2

  • 3 Al-Maqdissi & Ishaq 2014.

7Nous avons résumé l’ensemble de ces activités dans un article récemment paru dans le cadre d’une synthèse sur l’Oronte, publiée en 2014 par l’Institut Allemand de Berlin, en collaboration avec les responsables des projets de prospections le long de la partie syrienne de la vallée de l’Oronte 3.

Étapes de la recherche

  • 4 Pour une discussion autour de l’étude cartographique de la région, cf. Mesnil du Buisson 1931b.

8Robert du Mesnil du Buisson réalisa durant ses six campagnes en Syrie occidentale plusieurs séries de prospections dans diverses régions autour de Mishirfeh /Qaṭna 4 et au nord, dans une région au sud de Hama, autour de Khan Sheikhoun et de Tell Masin (fig. 1b et 1c).

Première campagne syrienne : 1919-1920

  • 5 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson et L. Brossé, cf. Mesnil du Buisson 1927d, p. i.

9Série d’inspections menées dans la partie occidentale de la Syrie (de la Cilicie jusqu’à la Galilée du Nord), dans le but de jeter les bases de l’archéologie syrienne (administration, classement et préservation des monuments historiques) au moment du départ des archéologues britanniques pour la Palestine 5.

10Publication : Mesnil du Buisson 1919.

Deuxième campagne syrienne : 1924

  • 6 Durant sa première mission, il réalisa une étude sur les anciennes défenses de Beyrouth, cf. Mesni (...)

11Sondages à Beyrouth (1er mars-1er avril) 6 dans le but d’étudier la topographie historique et d’apporter des éléments archéologiques à la compréhension des légendes de la ville.

12Publications : Mesnil du Buisson & Mouterde 1921 ; Mesnil du Buisson 1921, 1922 et 1927e.

Première campagne à Mishirfeh /Qaṭna (s.d.-1er juin) 7

  • 7 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, M. de Viry et la Comtesse du Mesnil du Buisson, c (...)

13Publications : Mesnil du Buisson 1926a, 1926b, 1927a, 1927d, 1928e.

Troisième campagne syrienne : 1927

Deuxième campagne à Mishirfeh /Qaṭna (s.d.) 8

  • 8 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, Georges Ploix de Rotrou, la Comtesse du Mesnil du (...)

14Publications : Mesnil du Buisson 1927b, 1927c, 1928a, 1928b, 1928d.

Quatrième campagne syrienne : 1928

Troisième campagne à Mishirfeh /Qaṭna (6 mars-5 juin) 9

  • 9 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, G. Ploix de Rotrou, M. Pourchet, Maurice Le Palud (...)

15Publications : Mesnil du Buisson 1928c ; Dussaud 1929.

Cinquième campagne syrienne : 1929

Quatrième campagne à Mishirfeh /Qaṭna (s.d.) 10

  • 10 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson et G. Ploix de Rotrou, cf. Mesnil du Buisson 1929, (...)

16Publications : Mesnil du Buisson 1929, 1930a, 1935a.

Sixième campagne syrienne : 1930

  • 11 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, J. Fougerousse, J. de Boutray, Mlle de Sampigny, (...)

17Fouilles et travaux à Khan Sheikhoun, Tell ʿAs, Souran et Tell Masin (mars-juin) 11

18Publications Khan Sheikhoun : Mesnil du Buisson 1930b, 1931a, 1931c, 1932.

19Publications Tell Masin : Mesnil du Buisson 1935b.

20Publications Souran : Mesnil du Buisson 1930b, 1935b.

Séquence stratigraphique

  • 12 Mesnil du Buisson 1921.

21Comme nous l’avons donc constaté, R. du Mesnil du Buisson effectua à partir de 1924 quatre campagnes de fouilles à Mishirfeh /Qaṭna, qui succédaient à ses premières missions au Levant 12.

  • 13 Mesnil du Buisson 1932.
  • 14 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160-161 et pl. XXX-XXXIV.
  • 15 Mesnil du Buisson 1935b, p. 121-122.
  • 16 Mesnil du Buisson 1935b, p. 123-134.
  • 17 Cf. la liste des articles dans la bibliographie générale.
  • 18 Mesnil du Buisson 1935a.
  • 19 Les citations sont issues d’un document rédigé par R. du Mesnil du Buisson (articles ou textes man (...)

22Il inaugura ainsi des séries d’entreprises dans cette région de la Syrie. Il a également travaillé jusqu’en 1930 à Khan Sheikhoun 13, Dnebi et sa région 14, Souran 15 et Tell Masin 16, et a prospecté presque toute la région ; il a fourni ainsi des notices documentées de façon très précise sur plusieurs sites de l’âge du Bronze et du Ier mill. av. J.-C. Le travail à Mishirfeh /Qaṭna s’est avéré très fructueux, notamment à travers l’établissement de la séquence stratigraphique du site et la fouille du palais royal du Bronze récent, des portes du IIe mill. et de plusieurs bâtiments du Fer II. Ces résultats furent principalement publiés dans la revue Syria 17 et dans une monographie qui concerne avant tout le palais royal 18. En même temps, il développa des conclusions fort importantes qui touchent, par exemple, à l’urbanisme des villes et au passage du plan circulaire au plan orthogonal 19 :

  • 20 Mesnil du Buisson 1930a, p. 163.

« Nous en concluons que si cet édifice a été construit par les Sumériens, il est probable que la ville ronde de Shʿairat a été détruite par les même conquérants. Cette ville pourrait donc remonter jusqu’au IIIe millénaire et si l’on songe qu’à Dnébi, la nécropole de cette haute époque se trouve au pied d’un tell circulaire, on peut se demander si l’enceinte circulaire n’en serait pas une caractéristique. Les enceintes carrées comme celles de Mishrifé, de Tell Sefinet Nouh, de Khirbet Waqqas, ou Hasor, aussi bien que Karkémish ou de Tell el-Yehoudiyé, ou ce site récemment découvert de Saboura, à 20 km au nord-est de Sélimiyé, seraient caractéristiques du IIe millénaire et indiqueraient peut-être, comme à Mishrifé, la main ou l’influence mitannienne. » 20

  • 21 C’est la première fois que nous voyons une périodisation basée sur une succession qui évoque clair (...)

23De même, il présenta une séquence stratigraphique pour le site de Mishirfeh /Qaṭna basée sur la production céramique avec des types clairement distincts qui fondent une périodisation syrienne 21 :

  • 22 Mesnil du Buisson 1928c, p. 224-225.

« Le tombeau IV découvert cette année au sud de la butte de l’Église est une caverne artificielle à puits carré. Un grand nombre de corps y étaient inhumés dans le plus grand désordre. Nous avons recueilli environ 320 vases, des armes et de nombreux bijoux de bronze.
Les bols ovoïdes ou en cloche, les cruches piriformes, les « théières » sont d’une finesse remarquable et souvent ornés de minces lignes parallèles, circulaires et serrées. Les épées courtes étaient prises dans le manche et fixées par des tenons. Une lance était fichée dans la hampe. Notons deux hochets en terre cuite, un sifflet en os, des perles en forme de cygne. Les caractères de tout ce mobilier nous reportent aux environs du début du IIe millénaire. Ce renseignement joint aux précisions apportées par M. Dussaud sur l’âge de la céramique du tombeau I (100 vases découverts en 1924) nous permet de proposer un classement de la céramique de Qatna.
Syrien ancien I. 3000 à 2000. Quelques pièces de la coupole de Loth, de l’Ouvrage en creux et une partie des pièces du tombeau IV.
Syrien ancien II. Début vers 2000. Quelques pièces du tombeau IV, céramique trouvée sous le Haut-Lieu et le temple de Nin-Egal, dernier état. Fin vers 1550 : Quelques pièces du tombeau I.
Syrien moyen. Vers 1550 à 1400. Céramique du tombeau I, du temple de Nin-Egal et de la salle des Jarres.
Deuxième période. Céramique de la Porte du Sud et des ouvrages voisins. Pièces provenant des constructions en maçonnerie de la butte de l’Église. Jarres à culot proéminent de renfort.
Syrien récent (âge du Fer). Quelques pièces des couches supérieures de la butte de l’Église et de la colline centrale.
Les époques suivantes ne paraissent pas représentées dans l’enceinte de Qatna. » 22

  • 23 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI-XXXIV.

24Dans un autre article, il affina la séquence précédente avec des précisions fondées sur la production céramique regroupée en trois ensembles associés à quatre tableaux 23 :

  • 24 Mesnil du Buisson 1930a, p. 157-158.

« A. - Céramique des environs de 2200 et antérieure
Toutes les pièces découvertes sous le sol des chambres et des cours de la butte de l’Église, et spécialement sous les sols bétonnés en parfait état, sont actuellement nombreuses, mais fragmentaires. Par bonheur, des tombeaux inviolés découverts à Sélimiyé, à Dnébi, à Tell Ada ont fourni une abondante céramique qui s’est révélée identique aux fragments de Qatna et qui a établi l’unité certaine du groupe. L’aspect des pièces intactes, contemporaines de la construction du temple, nous est parfaitement connu. C’est donc une céramique très fine, dure et bien cuite, dont la pauvreté du décor, lignes parallèles ou décor géométrique, est rachetée par l’originalité et la variété des formes. Les vases du tombeau IV de Mishrifé, découvert en 1928, sont antérieurs par leur forme à cette céramique. On remarquera en particulier que le gobelet à pied en forme de calice n’apparaît pas encore dans le tombeau IV. Les fragments dans le style de Suse 1 bis d’une tombe archaïque de la butte de l’Église sont encore plus anciens. Nous proposons donc les dates approximatives de 2400 et 2600 pour ces deux groupes.
B. - Céramique du premier quart du xive s. avant notre ère
Nous n’avons admis pour cette époque que les pièces ou fragments trouvés sur le sol des édifices de la butte de l’Église et portant les traces de l’incendie ; nous n’avons considéré en plus, comme contemporain, que le groupe des jarres provenant évidemment d’un magasin du temple, quoique ne portant pas de traces de l’incendie. Tout fragment ayant pu être introduit accidentellement dans les déblais a été écarté. Nous avons obtenu ainsi un groupe en terre commune d’influence égéenne avancée, mêlée à des vases importés.
C. - Céramique de la période intermédiaire
Les deux séries précédentes bien établies, les groupes intermédiaires ont été classés dans notre tableau d’après leurs formes. » 24

  • 25 Mesnil du Buisson 1935a, p. 39.

25En même temps il résuma, dans l’unique publication définitive, la séquence stratigraphique du site sous la forme d’un tableau détaillé où il précisa correctement les quatre grandes phases d’occupation avec des nuances qui prouvent une maîtrise étonnante de son chantier et de ses fouilles 25. Nous proposons de présenter son tableau (tabl. 1), avec les noms de rois tels qu’ils étaient transcrits à l’époque, associé à la périodisation établie par les fouilles de la mission syrienne.

Tableau 1. Synchronisation entre le tableau chronologique de l'histoire de Qaṭna proposé par R. du Mesnil du Buisson et la périodisation de la mission syrienne

Événements historiques Datations Périodisation
de la mission syrienne
Première phase
Petite ville fortifiée à l’emplacement de la butte de l’Église et d’une partie du village IIIe mill. BA III-IV (Mish IX-VIII)
Tombeau IV 2nde moitié du IIIe mill. BA IV A (Mish VIII-VI)
Deuxième phase
Constructions d’édifices sur la butte de l’Église, palais primitif, temple de Nin-Egal, Haut-Lieu Fin du IIIe mill. ou premiers siècles du IIe BM I (Mish V)
Ambassade égyptienne, dédicace du sphinx de la princesse Ita Vers 1910 av. J.-C. BM I (Mish V)
Influence mitannienne contrebalançant celle de basse Mésopotamie À partir du xviiie s. av. J.-C. BM II A (Mish V)
Règnes de Nabšim, Sinatum, Addu-Nirari et Idada Fin du xviie s. et xvie s. av. J.-C. BM II B (Mish V)
Agrandissement du palais et nouvel aménagement du temple de Nin-Egal (2e état) Vers la 1re moitié du xvie s. av. J.-C. Fin BM II B (Mish V)
Conquête égyptienne Vers 1580 av. J.-C. Fin BM II B (Mish V)
Tombeau I Vers la 2nde moitié du xvie s. av. J.-C. BM II B (Mish V)
Troisième phase
Règnes d’Ammutpân, Šalsapa, Aki-Tešub, Milima xve s. av. J.-C. BR I (Mish IV A)
Construction de la Coupole de Loth (temple) xve s. av. J.-C. BR I (Mish IV A)
Passage de Toutmôsis III à Qaṭna (occupation égyptienne stable) Vers 1468 BR I (Mish IV A)
Rattachement de Tunip à Qaṭna Vers 1458 BR I (Mish IV A)
Première lettre d’Akizzi à Aménophis III (no 52) An III du règne, fin xve s. av. J.-C. BR I (Mish IV A)
Guerres de Qaṭna contre les alliés des Hittites (lettres nos 53-55) Vers 1400 ou 1385 BR I (Mish IV A)
Intervention de Tušrata et du Mitanni Vers 1390 BR I (Mish IV A)
Destruction de Qaṭna par Subbiluliuma Vers 1380 ou 1385 BR I (Mish IV A)
Relèvement d’une partie de la ville Fin du xive s. av. J.-C. BR II (Mish IV B)
Quatrième phase
Nouveau grand développement de l’agglomération 1re moitié du vie s. av. J.-C. Fer II (Mish III)
Dépeuplement complet Fin du vie s. av. J.-C. Fer II (Mish III)
Village ou ferme près de l’angle nord-est de l’enceinte iie s. av. J.-C. Rom-Byz (Post Mish II)
Fondation du village de Mishrifé Vers 1850 Moderne (Mish I)

26Notons à ce propos que dans un document inédit, il résume sur un plan les différentes phases d’occupation du site avec trois couleurs : le bleu pour la période du Bronze ancien IV A, le rouge pour la période du BA IV B et le IIe mill. et, enfin, le jaune pour le Fer II (fig. 2).

Figure 2.

Figure 2.

Plan de Mishrifé avec les différentes phases d’occupation du site en trois couleurs (Dossier prospection) à mettre dans le fascicule

© Archives du DAO, musée du Louvre

27Malgré l’imprécision de cette interprétation, ce document constitue un des premiers essais de représentation du développement de la morphologie urbaine du site. Nous proposons les quelques modifications suivantes :

  • La ville de couleur bleue devrait dater plutôt du Bronze ancien IVA et B. Son emplacement sur le site doit être décalé vers l’est à l’emplacement de la ville haute.
  • La ville de couleur rouge remonte plutôt au IIe mill.
  • Enfin la ville de couleur jaune du Fer II doit être plus étendue sur l’ensemble de la surface actuelle du site.

Action sur le terrain

  • 26 Je note ici son activité à Tell Shʿairat avec des sondages dans un édifice incendié, Mesnil du Bui (...)
  • 27 Mesnil du Buisson 1930a, p. 161, fig. 6 et pl. XXXI, XXXIII-XXXIV.
  • 28 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160.
  • 29 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160-161.
  • 30 Mesnil du Buisson 1930a, p. 161.
  • 31 Il s’agit de la fouille de la nécropole « Al-Khodr », Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI-XXXII.
  • 32 Information inédite.

28Durant ses 4e et 5e campagnes syriennes (1928 et 1929), il visita plusieurs régions très importantes situées notamment à l’est de Mishirfeh / Qaṭna et au sud-est de Homs dans le but d’étudier le royaume de Qaṭna. En même temps il réalisa des prospections 26 ou des fouilles d’urgence dans des sites menacés par les clandestins : Osmaniyeh 27, Tell ʿAs, Dnebi 28, Tell Ḥana 29, Tell Ada 30, Selemiyeh (Tell Ghazaleh) 31, Jédidé et Tell Abu Qrun (fig. 1b32.

  • 33 Mesnil du Buisson 1930a.

29La lecture attentive du rapport préliminaire de la 4e campagne de 1929 33 apporte des indices de plusieurs actions que nous pouvons présenter de la manière suivante (tabl. 2):

Tableau 2. Sites étudiés par R. du Mesnil du Buisson durant la 5e campagne

Site Nature des découvertes Date Matériel Référence (1930a)
Dnébi-Tell Ḥana Tombeaux BA IV Poterie p. 157
Tombeau 1 à puits inviolé BA IV Poterie p. 159
Photographie du tombeau 1 pl. XXX.3
Tombeau 3 à puits inviolé BA IV Poterie p. 159
Photographies de Tell Ḥana pl. XXX.1
Photographies de la petite nécropole à Tell Ḥana pl. XXX.2
Puits d’un tombeau à Tell Ḥana pl. XXX.4
Tombeau 1 BA IV Poterie pl. XXXI.5
BA IV Poterie pl. XXXII.5
BA IV Poterie pl. XXXIII.5
BA IV Poterie pl. XXXIV.5
Tombeau 3 BA IV Poterie pl. XXXI/6
BA IV Poterie pl. XXXII.6
BA IV Poterie pl. XXXIII.6
BA IV Poterie pl. XXXIV.6
Osmaniyeh Tombeau 1 BA IV p. 159
Nord de Tell Roueihini Tombeau 1 BM Poterie pl. XXXI.9
BM Poterie pl. XXXIII.9
BM Poterie pl. XXXIV.9
s.l. BA IV Poterie p. 161, fig. 6.2
Sélémiyeh-« Al-Khodr », Nécropole Tombeaux BA IV Poterie p. 157
BA IV Poterie p. 158.
« Al-Khodr », Tombe 1 BA IV Poterie pl. XXXI.3
BA IV Poterie pl. XXXII.3
Tell Ada Tombeaux BA IV Poterie p. 157
s.l. BA IV Poterie p. 161, fig. 6.1
Tell Shʿairat Structures domestiques BA IV Poterie p. 158
Tell Shʿairat Cendres du tell BA IV Poterie pl. XXXIII.4
Tell Shʿairat Cendres du tell BA IV Poterie pl. XXXIV.4

30Nous proposons de présenter pour chaque site ou région la documentation disponible dans les rapports de R. du Mesnil du Buisson.

Dnébi et Tell Ḥana

  • 34 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160-161.

« Le village de Dnébi est situé à 16 km au nord-est de Mishrifé. À 3,5 km à l’est se trouve un tell circulaire important de 250 à 300 m de diamètre à la base et de 15 m environ de hauteur, dit Tell Hana ; au pied une très belle source forme un de ces canaux souterrains que les habitants appellent foghara. La porte de l’ancienne ville qui surmontait le tell est encore reconnaissable à l’est. Nous avons essayé d’en dégager les murs. Le plan est un peu confus et les fondations mêmes sont très dégradées. Il semble bien cependant que nous ayons ici les vestiges d’un édifice à hilani, du type rencontré à Mishrifé ; une cruche décorée d’influence méditerranéenne et apparentée à la céramique néo-babylonienne de Qatna a été trouvée au pied d’un des redents de la porte (vie s.).
Nous avons ensuite tenté, dans le tell même, trois sondages par tranchées au nord, au sud et au centre. Les excavations ont atteint 2,50 à 3 m en moyenne, 4 m en quelques points dans une terre grise et légère. Les fragments recueillis aux sondages du nord et du sud, qui correspondent à peu près aux points culminants du tell, ont fourni des fragments de belle céramique grecque lustrée à fond noir et décor rouge du ve s. avant notre ère, une figurine de déesse vêtue, d’influence perse, des fibules de l’âge du Fer, des lampes grecques ; les jarres sont pointues avec bouton à l’extrémité. Les fragments les plus anciens proviennent du sondage central et ne paraissent pas antérieurs à l’époque néo-babylonienne ou même perse. Presque tous les objets provenant des tranchées du nord et du sud ont leurs répondants exacts dans ceux découverts à Neirab dans les couches supérieures du tell par les Pères Carrière et Barrois (Syria, 1927, p. 16-142 et 202-212). On peut en conclure que les deux établissements antiques ont disparu à la même époque (ive s. av. J.-C.). La dernière installation de la grande enceinte de Mishrifé dut prendre fin antérieurement, car aucun objet semblable ne s’y est trouvé. » 34

Région à l’est de Tell Ḥana

  • 35 Mesnil du Buisson 1930a, p. 161-162.

« La recherche des nécropoles de Dnébi menée avec l’aide des habitants nous a conduits à découvrir à l’est de Tell Hana, une grande nécropole de haute antiquité, une autre au sud, et plus loin, au sud-est, un cimetière grec. Dans la grande nécropole, dix tombeaux à puits ont été visités par nous, cinq ont fourni des objets intéressants, deux étaient intacts (tombeaux 1 et 3), deux avaient été deux fois employés à des époques différentes (tombeaux 2 et 5), un avait souffert d’un effondrement dans la voûte (tombeau 4). Le tombeau 1 (pl. XXX/3) contenait 21 vases entiers ou à peu près ; le tombeau 3 a livré 35 vases.
Dans la petite nécropole, nous avons découvert et vidé vingt-sept tombeaux à puits, tous violés et presque vides (7 vases seulement), deux tombes individuelles, trois citernes et deux puits à eau. Le pillage de cette nécropole paraît avoir eu lieu au xive s. apr. J.-C., car une des tombes renfermait une petite monnaie de bronze fort usée des Mamlouks Bahrites de Tripoli (Lavoix, Catalogue des monnaies musulmanes, Égypte et Syrie, no 929). Cette identification est due à M. Jean Babelon, du Cabinet des médailles. Dans le cimetière grec, nous avons ouvert une crypte de 23 sarcophages, une autre de 31, et une chambre sépulcrale pour un seul personnage.
Nous avons déjà dit le grand service que nous ont rendu, dans le classement chronologique des vases, ces groupes de Dnébi appartenant aux IIIe et IIe millénaires av. J.-C. Quelques beaux bronzes accompagnaient les vases, par exemple une hache portant ces trous auxquels Homère fait allusion. » 35

Selemiyeh (Tell Ghazaleh et la nécropole Al-Khoḍr)

  • 36 Mesnil du Buisson 1930a, p. 158.
  • 37 Mesnil du Buisson 1930a, p. 162.

« Sélimiyé, céramique de la nécropole d’El-Khodr, dont nous parlons plus loin, pièces provenant de la tombe A fouillée par des paysans. Ces vases pourraient être antérieurs à la venue des Sumériens » 36.
« La multitude des objets découverts récemment dans les grandes nécropoles de Sélimiyé par les habitants, nous a permis d’étudier les mêmes époques dans la région. Sélimiyé, en effet, possède un tell important à 1 km au sud-est, tell Ghazali, le tell de la Gazelle. Une vaste nécropole de haute antiquité s’étend au sud du tell. Une autre, non moindre, est située à 4 km environ au nord-ouest de la ville, au pied d’un piton naturel, El-Khodr, peut-être un ancien haut-lieu portant encore un lieu de culte très vénéré. On y reconnaît une mosquée en ruine construite de matériaux grecs ou byzantins. » 37

Osmaniyeh et Tell Roueyhina

  • 38 Mesnil du Buisson 1930a, p. 162.

« Osmaniyé, à 14 km de Sélimiyé, à 9 de Dnébi, dans la direction générale du Sud-Est, nous a encore fourni un tell moindre, Tell Rouehini, une nécropole à 1 200 ou 1 500 m au sud du village. Nous avons pu y recueillir, on l’a vu, la céramique et les bronzes d’une vaste tombe à puits qui nous paraît du milieu du IIe millénaire. La nécropole nous a fourni aussi de la céramique très antérieure »38.

Tell Ada

  • 39 Mesnil du Buisson 1930a, p. 162.

« Ce sont des pièces de cette haute époque que nous avons découvertes à Tell Ada, à 10 kms au Nord-Est de Sélimiyé. Ces vases, en général du type théière, contemporains ou antérieurs, semble-t-il, de ceux du tombeau IV de Mishrifé, présentent un décor géométrique disposé par bandes parallèles » 39 (fig. 6.1).

Tell Shʿairat

  • 40 Mesnil du Buisson 1930a, p. 158.

« Le site de Shʿairat, découvert en 1927, à 32 km au sud-est de Homs, nous a fourni des pièces fragmentaires ; elles proviennent de sondages dans un édifice incendié formant un tell peu élevé dans l’enceinte. » 40

Présentation des données analysées des Archives du Département des Antiquités orientales du musée du Louvre

31L’analyse des archives léguées par la famille du Mesnil du Buisson au Département des Antiquités orientales du musée du Louvre nous éclaire sur la nature de ces travaux : c’est une remarquable documentation inédite, que nous avons essayé d’organiser par site, par période et en fonction du type d’informations fourni. Nous proposons de donner dans ce premier bilan les principaux éléments analysés à ce jour à partir des fiches rédigées sur le matériel, des carnets de fouilles et de travaux sur le terrain et des manuscrits inédits.

Tell Shʿairat

  • 41 Carnet 3, p. 51-52.

32La nature des travaux effectués par R. du Mesnil du Buisson nous échappe complètement et les quelques petites remarques tirées du rapport de la 5e campagne syrienne de 1929 confirment une activité importante sur le site en 1927 associée à des sondages 41.

  • 42 Mesnil du Buisson 1930a, p. 158.
  • 43 Probablement de l’époque byzantine.
  • 44 Moderne, en relation avec le village installé au nord-ouest du site.

33Un premier plan schématique du site est réalisé avec une note sommaire 42 (fig. 3a) qui sera suivie d’un plan topographique précis (fig. 3b) avec un détail lié à la porte orientale. La zone centrale du site atteste la présence d’une partie haute, associée à l’ouest à une structure circulaire 43 et au sud à un cimetière 44.

Figure 3.

Figure 3.

Tell Shʿairat : a. Plan schématique associé à un dessin de la porte orientale (Carnet 3, p. 51) ; b. Plan topographique dressé par R. du Mesnil du Buisson [d’après Al-Maqdissi 1995, p. 169, fig. 55]

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  • 45 Sans doute au centre du site à l’emplacement des deux lettres A et B du plan topographique.

34L’emplacement des sondages ou des tranchées reste problématique 45 et les indices des résultats obtenus attestent la présence de structures architecturales liées à une couche de cendres. Le matériel disponible sous forme de dessins comporte les éléments suivants :

  • Jarre de forme globulaire à col cylindrique, fond plat et lèvre en bourrelet étalé à l’extérieur. « Faite au tour, terre mêlée de pellicules plus blanches (dégraissant), bien cuite à grand feu. Parois minces pour la grandeur de la pièce, couvertes de charbon à l’extérieur, marque sous le col par incision dans la terre encore molle » (fig. 4.1).
  • Lèvre étalée en bourrelet d’une jarre moyenne, « terre dure, bien cuite, rouge vers la surface et bistre au centre » (fig. 4.2).
  • « Fragment de rebord » en bourrelet « d’une terrine, terre poreuse rose à la surface, bistre dans le milieu » (fig. 4.3).
  • « Rebord d’une écuelle ou d’un bol évasé » du Bronze ancien IV B, « terre bien cuite rouge à la surface, - 3 m » 46 (fig. 4.4).
  • « Autre terrine » du Bronze ancien IV « même diamètre, terre grise très dure, cassure très ancienne, quelques points hauts dans la terre qui a l’aspect et la rugosité de la pierre ponce », décor incisé par un motif simple d’une arête de poisson 47 (fig. 4.5a-b).
  • « Fragment du fond » du Bronze ancien IV « du même genre, plat, même terre » (fig. 4.6).
  • Partie supérieure d’une jarre de profil elliptique, du Bronze ancien IV, lèvre fortement étirée vers l’intérieur et l’extérieur (fig. 4.7).

Figure 4.

Figure 4.

Tell Shʿairat : 1. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 2 « dépliant ») ; 2. Lèvre d’une jarre du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 1, ro) ; 3. Fragment de rebord d’un vase du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 1, ro) ; 4. Rebord d’une écuelle ou d’un bol évasé du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 2 « dépliant ») ; 5a-b. Rebord décoré par une arête de poisson incisé (Fiche 1, no 1, vo) ; 6. Fond plat d’une jarre (Fiche 1, no 1, vo) ; 7. Partie supérieure d’une jarre (Fiche 1, no 2 « dépliant »)

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  • 48 Mazzoni 1985a.
  • 49 Fugmann 1958, p. 70-80.
  • 50 Mazzoni 1985b.

35Il est clair que ce matériel, qui provient des structures supérieures du site liées à une couche de cendres, appartient à une tradition tardive du Bronze ancien IV en Syrie intérieure 48, notamment à Hama dans les niveaux J4-J1 49 et à Tell Mardikh avec la phase II B 2 50.

La nécropole d’Al-Khoḍr

36La nécropole d’Al-Khoḍr est située au pied sud du petit Tell al-Khoḍr (تل الخضر الشرقي) qui se trouve à environ 3,30 km au nord-ouest de la ville de Selemiyeh et immédiatement à l’est de la grande colline naturelle d’Al-Khoḍr.

37Cette nécropole est localisée au pied sud du tell (fig. 5) et occupe une surface importante. Le matériel recueilli de la tombe A est publié sous forme de dessins à petite échelle. Nous proposons une autre version associée à la description disponible dans les fiches conservées au musée du Louvre :

  • Jarre de profil piriforme, col presque cylindrique et fond annulaire. « Terminée au trou, terre grise » 51 (fig. 6.1).
  • Cruche de profil globulaire, col presque cylindrique, ouverture pincée, lèvre à extrémité pointue, fond plat et tenon perforé. « Terre jaune, décor peint noir » 52 (fig. 6.2 a-b).
  • Vase de profil ovoïde muni d’un long bec, col cylindrique, lèvre évasée, fond plat et marque de potier sur la panse. « Terre grise » 53 (fig. 6.3).
  • Jarre de profil ovoïde, col légèrement évasé vers l’extérieur, lèvre en bourrelet (dépression intérieure ?), fond annulaire et marque de potier sur la panse. « Terre noire, décor lignes en léger creux sur le tour, très dure et fine. Dessous légèrement creux sur le tour » 54 (fig. 6.4).
  • Vase de profil presque sphérique muni d’un bec, col cylindrique, lèvre évasée, fond plat et marque de potier sur la panse. « Terre jaune, lignes marron à peine marquées, pièce tournée » 55 (fig. 6.5).
  • Cruche de profil presque globulaire, col légèrement évasé vers l’extérieur et fond plat 56 (fig. 6.6).

Figure 5.

Figure 5.

Tell al-Khoḍr et la nécropole au sud (Fiche 2, no 14, ro)

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Figure 6.1-3.

Figure 6.1-3.

Tell al-Khoḍr : 1. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 3, ro) ; 2ab. Cruche du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 4 ro/vo) ; 3. Vase muni d’un long bec du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 5, ro/vo)

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Figure 6. 4-6.

Figure 6. 4-6.

Tell al-Khoḍr : 4. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 6 ro/vo) ; 5. Vase muni d’un bec du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 7, ro/vo) ; 6. Cruche à fond plat (Fiche 2, no 8 ro)

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La mosquée de la grande colline artificielle d’Al-Khoḍr

  • 57 Fiche 2, no 13 ro.
  • 58 Fiche 2, no 10 ro.

38R. du Mesnil du Buisson rapporte que ce monument se trouve « sur un piton de rocher très dur au-dessus de la craie, genre Qalʿat el-Chemamis » 57. Il s’agit des « ruines d’une petite mosquée, le toit a disparu partout, le mur de l’est s’est écroulé dans la plus grande salle… le sol est dallé et il est difficile de préciser combien il y avait de pièces. Même chose… des colonnes renversées. » 58

39Le plan (fig. 7) dessine une entrée au nord avec des blocs en pierre remployées d’une structure de l’époque romano-byzantine. Cette entrée donne accès à une première pièce en relation au sud avec une deuxième pièce plus petite munie d’un mihrab central orienté vers le Sud.

Figure 7.

Figure 7.

Tell al-Khoḍr : a. Plan schématique de la mosquée (Fiche 2, no 13, vo) ; b. Tell al-Khoḍr, photographie de la mosquée, vue prise vers le mihrab (Album photographie 2)

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Matériel funéraire de Selemiyeh (nécropole de Tell Ghazaleh ?)

40La nécropole de Tell Ghazaleh se trouve au sud-sud-ouest du site (fig. 8). Il s’agit vraisemblablement de tombeaux à puits, taillés dans rocher. Nous n’en possédons pas les plans et le matériel funéraire associé comporte plusieurs types de poteries :

  • Grand plat du Bronze moyen à lèvre repliée vers l’extérieur et fond plat. « Terre bien cuite » 59 (fig. 9.1).
  • Cruche du Bronze ancien IV de profil presque ovoïde, à anse verticale, col évasé vers l’extérieur et fond plat. « Terre jaune bien cuite » 60 (fig. 9.2).
  • Gobelet du Bronze ancien IV à paroi presque cylindrique, lèvre à extrémité épaissie et fond plat. « Terre brun rouge, mince. Décor peint, lignes jaunes faisant relief sur fond noir ? » 61 (fig. 9.3).
  • Petit vase qui pourrait être du Bronze moyen à paroi presque biconique, lèvre en bourrelet extérieur et fond plat. « Terre jaune » 62 (fig. 9.4).
  • Plat du Fer II à fond arrondi. « Terre jaune rosée, mince, forme irrégulière » 63 (fig. 9.5).
  • Cruchette du Bronze moyen à ouverture trilobée et fond en disque plat. « Terre jaune » 64 (fig. 9.6 a-b).
  • Figurine d’un trépied miniature 65.
  • Bol du Bronze récent à col légèrement rentrant, lèvre arrondie et fond annulaire 66 (fig. 9.7).
  • Jarre de petite dimension du Bronze ancien IV de profil presque elliptique, lèvre en bourrelet et fond plat. « Terre rose, décor peint en noir, signe incisé avant cuisson » 67 (fig. 9.8)
  • 68 Cf. essentiellement Fugmann 1958.
  • 69 Maqdissi 2009a, p. 1207, fig. 5.
  • 70 Braidwood & Braidwood 1960, p. 357, fig. 275.

41Il est clair que la documentation rapportée de cette nécropole prouve la présence de vases du Bronze ancien IV, du Bronze moyen et du Bronze récent et que les parallèles les plus proches sont avec les niveaux J, H et G de Hama 68. Notons que la jarre peinte portant une marque de potier appartient à une tradition du début du Bronze ancien IV et que les comparanda sont attestées à Mishirfeh / Qaṭna 69 et dans les sites de la plaine d’Antioche 70.

Figure 8.

Figure 8.

Tell Ghazaleh et la nécropole par rapport à la ville de Selemiyeh (Fiche 2, no 12, ro)

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Figure 9.1-2.

Figure 9.1-2.

Tell Ghazaleh : 1. Grand plat du Bronze moyen (Fiche 2, no 15, ro) ; 2. Cruche du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 16, ro)

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Figure 9.3-4.

Figure 9.3-4.

Tell Ghazaleh : 3. Gobelet du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 17, ro) ; 4. Tell Ghazaleh, petit vase du Bronze moyen (Fiche 2, no 18, ro)

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Figure 9.5.

Figure 9.5.

Tell Ghazaleh, plat du Fer II (Fiche 2, no 19 ro)

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Figure 9.6-7.

Figure 9.6-7.

Tell Ghazaleh : 6. Cruchette du Bronze moyen (Fiche 2, no 20 ro/vo) ; 7. Bol du Bronze récent (Fiche 2, no 21 ro/vo)

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Figure 9.8

Figure 9.8

Tell Ghazaleh, jarre de petite dimension du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 27 ro)

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La région de Jédideh

42La région qui se trouve à une dizaine de kilomètres au sud-est de Homs a livré une documentation variée. Notre source d’information est un rapport inédit rédigé par R. du Mesnil du Buisson, un plan topographique précis et des notes rédigées dans deux carnets.

43Le rapport manuscrit comporte quatre pages et demie rédigées à la main d’une écriture lisible. Nous proposons de le présenter dans son intégralité et de procéder ensuite à l’analyse de son contenu.

  • 71 Dossier 1, Djedeideh-Ferouzé, environ de Homs.

« Le site de Djédeidé (le site est porté dans les cartes sous le nom de Djédidé, Djédeidé Charkié, Idaïdé. R. Dussaud, Topographie historique de la Syrie antique et médiévale, p l. VI, p. 104, écrit Djoudeidé) est situé à 14 km environ au sud-est de Homs, sur une des pistes conduisant à Damas. Toute la région est couverte de tells remarquables comme ceux de Férouzé (Tell Henoun ou Heynoun) et de Shouʿairat que nous avons explorés, et celui de Sbeida ou Sbeidé vers le nord (Ce tell a été visé de Mishrifé « 20 km » par M. de Viry en 1924 sous le nom de Tell Zberdi, cf. Syria, 1926, pl. LI, coin gauche, en bas).
Il formait il y a quinze ans environ le centre d’un domaine agricole appartenant à Moustapha Bacha.
Le sol présente un relief plus accentué que dans les environs. Un ruisseau forme une vallée assez profonde : il est surtout alimenté par une excellente source, la source Gamgoun, qui a fixé les premières agglomérations en cet endroit.
À droite du ruisseau se trouve le principal tell, Tell Abou Groun ou le Père des Cornes, nom qu’il doit sans doute aux trois ou quatre petits [mot illisible] qui le couronnent.
De la corne nord-est à la corne nord-ouest la distance est de 230 m. Ce côté presque rectiligne dans l’ensemble domine la plaine de 5 ou 6 m. Les « cornes » du centre et des extrémités qui couronnent le côté lui donnent un aspect symétrique. La surface du tell s’incline du nord au sud. À l’est, il présente une moindre élévation par rapport au sol avoisinant, 4 m environ.
À l’ouest, vers le milieu une pente plus douce forme actuellement un ravin ; cette rampe permet d’accéder facilement sur le tell : là devrait se trouver la porte. Au sud, le tell domine la source et le ruisseau, il atteint sa hauteur relative maximum de 10 m environ. Au sommet sa plus grande longueur du nord au sud est d’environ 400 m. Dans la partie sud, des pierres affleurent qui [mot illisible] sont des têtes de rochers : on aurait donc utilisé une hauteur naturelle pour établir une partie du tell. À la corne nord-est se trouvent deux pans de murs de petit appareil, parallèles et orientés de l’est à l’ouest à un mètre l’un de l’autre.
Nous avons recueilli dans le village comme provenant de ce tell, un petit vase de 0,05 m environ de haut, tout à fait semblable à ceux découverts à Mishrifé à l’Ouvrage des Tirailleurs. La terre en est d’un blanc rosé. Le fond est si imparfaitement ébauché que le vase se tient obliquement.
Le Tell Gamgoun est une calotte ronde légèrement aplatie de 50 m environ de diamètre en haut et de 4,50 à 5 m de hauteur. On remarque au sommet quelques restes d’un pan de mur.
Le Tell Matouali, du nom d’une agglomération de Metouali qui avait essayé de s’établir là, il y a quelques années, est aussi important que le Tell Abou Grun.
Du côté du nord-est, où est placée une borne trigono antique de l’armée, sa hauteur par rapport au sol avoisinant est de 10 m environ. Au sud-est une pente plus douce paraît masquer l’accès du tell. On trouve à la surface quelques traces de mur, dont l’angle sud-est d’une importante construction érigée en terre. Les fondations du mur orienté approximativement du nord au sud ont pu être mesurées sur une longueur de 6,50 m, le mur se voit nettement sur 15 m de long et il paraît se prolonger à 15 m encore. Il est construit de gros blocs d’une roche de pouding très dure à parement plat.
Nous avons recueilli à la surface de Tell Metouali une tuile romaine et byzantine, mais aussi quelques fragments à rapprocher de la céramique de Mishirfé : un culot de vase pointu en terre rouge à la surface, bistre dans la masse, semblable à des types découverts à la butte de l’Eglise, à l’Ouvrage Ronzevalle et à l’Ouvrage des Tirailleurs. Des fragments de grands vases portant des ornements en relief et des zigzags au peigne rappelant certain spécimens de la Coupole de Loth.
Les habitants du pays ont en partie fouillé les nécropoles qui entourent le Tell Metouali. Les trous sont restés [mot illisible]. Nous avons pu examiner sommairement ceux qui se trouvent au nord-est du tell ; ils présentent presque tous des puits ronds d’accès de grand diamètre ou des tranchées rectilignes et étroites taillées dans le rocher. En comparant ces vestiges avec les vastes tombeaux byzantins récemment ouverts au sommet du mamelon situé à quelques centaines de mètres à l’ouest du village du haut, c’est-à-dire du nord, on est tenté de considérer les uns et les autres comme contemporains et de la même époque aussi que les tombeaux qui avoisinent la grand mosaïque de Homs du ve s. avant notre ère.
Au nord de Tell Metouali, deux tombeaux plus petits, sont peut-être plus anciens. Parmi les sites intéressants situés aux abords de Djédeidé signalés par les habitants, nous avons noté Kirbet Maharri, à une demi-heure à l’ouest du Tell Metouali, on y trouve de nombreux tombeaux. De là proviendrait une jarre de forme pointue de 0,80 m recueillie à Djedeidé.
À Tell el-Awaside, le tell des moissonneurs, on a découvert d’importantes et très anciennes sépultures. Ce lieu est situé plutôt… dit-on à une demi-heure de marche au sud-est de Tell Abou Groun à mi-distance de Fakhili (ou Feheilé). C’est peut être le point qui est indiqué dans la carte de M. Dussaud sous le nom de Dawamis. On y trouve paraît-il un tell semblable à celui de Gamgoum.
Nous avons pu recueillir à Djedeidé toute la céramique d’un tombeau de Tell el-Awaside au dire des habitants » 71.

44Ainsi les archives en relation avec cette partie de la plaine au sud-ouest de Mishirfeh / Qaṭna document-elles une occupation typique de toute la région de la plaine à la lisière de la steppe. Elle se caractérise par la création, autour d’une source d’eau et d’un wadi, de sites d’une superficie qui varie entre 5 et 10 ha, parfois installés sur un promontoire rocheux (fig. 10). La date de cette création n’est pas bien claire mais elle devrait remonter à l’âge du Bronze ancien IV. Cette occupation est liée à des nécropoles installées au pied des sites avec des tombeaux taillés dans le rocher munis d’un accès sous la forme d’un puits vertical à ouverture circulaire. À l’époque classique, les tells semblent avoir une occupation réduite et la plaine développe un autre système articulé autour de petits sites de type agricole. La zone funéraire demeure au contact de l’occupation avec l’apparition d’un nouveau type de tombeau marqué par un long dromos lié à une chambre funéraire à exèdres (fig. 11).

Figure 10.

Figure 10.

Tell Abu Qrun, plan topographique schématique (Dossier 1, Djedeideh-Ferouzé, environ de Homs)

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Figure 11.

Figure 11.

Tell Mitwali, plan et coupe d’un tombeau classique (Carnet 4, p. 66-67)

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45Le matériel céramique trouvé au cours de ces travaux présente les principaux types suivants :

  • Jarre de profil presque ovoïde, col évasé, lèvre à extrémité concave et fond presque plat. « Terre bistre, au-dessous du goulot une bande au peigne. Fond bombé, un trou paraissant formé par l’usure » 72 (fig. 12.1).
  • Cruche de profil presque ovoïde, col évasé, lèvre pincée et fond concave 73 (fig. 12.2).
  • Grande jarre à anse unique, profil presque cylindrique et fond pointu en bourrelet 74 (fig. 12.3).

Figure 12.

Figure 12.

Nécropoles de Jédideh : 1. Jarre du Bronze moyen (Carnet 4, p. 48-49) ; 2. Cruche du Bronze moyen (Carnet 4, p. 50-51) ; 3. Nécropole de Tell Mitwali, jarre de stockage de l’époque hellénistique (Carnet 4, p. 70)

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Tell Ḥana

46La nature de l’occupation de la région de Tell Ḥana-Osmaniyeh qui se trouve à environ 15 km au nord-est de Mishirfeh / Qaṭna présente une particularité par rapport à l’ensemble de la région. Ici est attestée, immédiatement à la surface de Tell Ḥana, la présence d’une agglomération étendue du Ier mill. (Fer III et jusqu’à l’époque hellénistique). Les deux tranchées réalisées par R. du Mesnil du Buisson révèlent une porte dégagée dans la partie sud du site qui dessine un plan avec deux doubles pilastres (fig. 13). La poterie trouvée dans les premiers niveaux en association avec cette porte date du Fer III et de l’époque hellénistique. Nous signalons notamment la présence des éléments suivants :

  • Cruche monochrome de profil biconique, col presque cylindrique et fond annulaire. « Terre rose, décor peint brun rouge » 75 (fig. 14.1).
  • Lampe hellénistique probablement tournée à anse horizontale, bec ajouté « trace de feu », trou d’alimentation central et base circulaire en légère saillie. « Tranchée Sud, lampe grecque, terre rouge à émail noir très brillant et métallique à l’intérieur et à l’extérieur sauf dessous (rouge) » 76 (fig. 14.2.a-b).
  • Fibule en bronze « composée d’une tige coudée avec deux manchons ou renflements striés, le ressort et l’aiguille manquent. Longueur actuelle : 0,083 [m]. Tranchée Nord. » 77 (fig. 14.3).
  • Lampe moulée, un long bec ajouté, la partie supérieure est décorée par des nervures rayonnantes et la base est marquée par un cercle en relief. « Grande Tranchée, porte Est, à 0,30 de profondeur = Tranchée Sud, partie Est, à 0,30 de profondeur. Lampe hellénistique, petite ouverture au milieu, décor radié, fond plat par dessous, bec noirci à l’extérieur. Terre bistre, traces de peinture rouge. Longueur : 0,085 ; largeur : 0,057 ; hauteur 0,028 » 78 (fig. 14.4).
  • « Figurine représentant une femme vêtue, debout. La tête a été brisée et manque ; au cou, collier à plusieurs rangs ; le bras droit allongé le long du corps, le bras gauche replié tient sur la poitrine entre les seins un objet en forme de cornet (fleur ?). Le vêtement se compose d’une robe longue et d’un péplos d’où sortent les mains. Les pieds paraissent chaussés. Hauteur actuelle : 0,138 ; largeur : 0,045 ; épaisseur maximum : 0,025. Travail fin, au moule, terre bien cuite, traces de peinture rouge. Tranchée du Sud, à 1,50 de profondeur » 79 (fig. 14.5).

Figure 13.

Figure 13.

Tell Ḥana, plan de la porte Sud (Fiche 23, no 1 ro)

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Figure 14.1.

Figure 14.1.

Tell Ḥana, cruche monochrome (Fiche 23, no 12 ro)

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Figure 14.2-5.

Figure 14.2-5.

Tell Ḥana : 2. Lampe tournée hellénistique (Fiche 23, no 17 ro/vo) ; 3. Fibule en bronze (Fiche 23, no 28 ro) ; 4. Lampe moulée hellénistique (Fiche 23, no 22 ro) ; 5. Figurine du début de l’époque hellénistique (Fiche 23, no 25 ro)

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47Tell Ḥana forme un site moyen placé dans une position dominante et qui contrôle une région relativement étendue entre les deux sites de Mishirfeh / Qaṭna et Tell Ghazaleh. La présence d’une occupation à la surface qui date du Fer III et de l’époque hellénistique, liée à un système de défense (une porte à deux redents), apporte une preuve d’une organisation régionale durant une période caractérisée par un système de petits domaines agricoles.

Osmaniyeh-Tell Roueyhina

48Le site d’Osmaniyeh-Tell Roueyhina qui se trouve à 7 km au sud-est de Tell Ḥana nous livre une nécropole associée à un matériel funéraire varié :

  • Jarre du Bronze ancien IV, de profil sphérique, lèvre épaissie et fond plat. « Terre jaune rosée, signe incisée » 80 (fig. 15.1).
  • Gourde du Bronze moyen à anse bifide, col presque cylindrique et lèvre étalée vers l’extérieur. « Terre blanchâtre poreuse tournée en deux calottes soudées » 81 (fig. 15.2.a-b).
  • Épingle en bronze du Bronze moyen à tête sphérique côtelée. « Grande épingle, bronze. Tête ronde, cannelures. Longueur 0,225 » 82 (fig. 15.3).

49Nous n’avons pas d’information sur les types de structures funéraires trouvées dans la nécropole d’Osmaniyeh-Tell Roueyhina. En revanche les dessins du matériel étudiés à partir des fiches rédigées par R. du Mesnil du Buisson confirment la présence d’un mobilier varié daté du Bronze ancien IV et du Bronze moyen.

Figure 15.1.

Figure 15.1.

Osmaniyeh, jarre du Bronze ancien IV (Fiche 4, no 21 ro)

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Figure 15.2-3

Figure 15.2-3

Osmaniyeh : 2. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 4, no 6, ro/vo) ; 3. Épingle du Bronze moyen (Fiche 4, no 26, ro)

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Les nécropoles de Tell Dnébi

50Tell Dnébi est un petit village qui se trouve à environ 3 km au sud-ouest de Tell Ḥana. Les nécropoles signalées dans les archives apportent des informations sur les structures funéraires avec des tombeaux datés du Bronze ancien, du Bronze moyen et de la période romano-byzantine.

51Généralement les tombeaux de l’âge du Bronze sont de petites dimensions et appartiennent à un type connu taillé dans le rocher avec un puits vertical donnant accès à une chambre funéraire. Nous remarquons que le fond du puits comporte parfois deux marches qui facilitent un passage vers le lieu d’inhumation (fig. 16-18).

Figure 16.

Figure 16.

Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé dans le rocher (Fiche 20, no 2, ro)

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Figure 17.

Figure 17.

Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé dans le rocher (Fiche 22, nos 2-4, ro)

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Figure 18 .

Figure 18 .

Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé dans le rocher (Fiche 22, no 30 vo)

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52Par contre les tombeaux de la période classique sont plus grands, avec un dromos donnant accès à une chambre funéraire bordée des deux côtés par des exèdres à double cuve. Le fond est généralement réservé à une grande exèdre avec trois ou même quatre cuves (fig. 19).

Figure 19.

Figure 19.

Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé de la période romano-byzantine (Fiche 21, nos 22, ro et 19, vo)

© Archives du DAO, musée du Louvre

  • 83 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI/col. 4-5, XXXII/col. 4-5, XXXIII/col. 4-5 et XXXIV/col. 4-5.

53Le matériel funéraire de l’âge du Bronze ancien IV comporte des types très variés : cruches, jarres, gobelets, des bols peints… 83. En plus est attestée la présence de céramique du Bronze moyen associée notamment à de riches objets en bronze :

  • Hache fenestrée en bronze du type allongé du Bronze moyen 84 (fig. 20).
  • Plusieurs épingles minces à chas et à tête arrondie 85 (fig. 21)

Figure 20.

Figure 20.

Dnébi, hache fenestrée en bronze du Bronze moyen (Fiche 24, no 3 ro)

© Archives du DAO, musée du Louvre

Figure 21.

Figure 21.

Dnébi, épingles à chas en bronze du Bronze moyen (Fiche 24, no 13, ro)

© Archives du DAO, musée du Louvre

54Ainsi les informations apportées par l’analyse des documents des nécropoles qui se trouvent autour de Dnébi attestent la présence de structures typiques de toute cette région autour de Mishirfeh / Qaṭna pour les deux phases (préclassique et classique).

Conclusion

  • 86 Cf. à ce propos Durand 1987a et Joannès 1997.
  • 87 C’est pratiquement la route haute de la carte publiée dans Durand 1987a, p. 162. L’autre route qui (...)

55Il ne fait pas de doute que la région de Tell Ḥana-Osmaniyeh-Dnébi se trouve localisée sur une voie de communication qui relie Mishirfeh / Qaṭna au sud-ouest avec Selemiyeh-Tell Ghazaleh au nord-est. C’est précisément par Tell Ghazaleh que les caravanes se dirigent à travers la steppe vers le nord-est dans la moyenne vallée de l’Euphrate. De nombreux documents textuels, depuis le Bronze moyen II (les archives de Tell Hariri/Mari), attestent la présence d’au moins trois routes qui relient la zone de Homs à l’Euphrate 86. C’est dans cette région que nous pouvons identifier l’une de ces routes qui reste en activité durant presque deux millénaires 87.

56À partir du Fer III la région connaît une phase d’occupation secondaire et perd définitivement son rôle politique, malgré la présence du site fortifié de Tell Ḥana, sans doute en relation avec une organisation régionale qui dépend directement de l’autorité dominante des sites de la moyenne vallée de l’Oronte.

Travaux archéologiques de la mission syrienne

57Le programme de prospection établi par la mission syrienne avait pour but de fournir une image claire de la nature de l’occupation du territoire autour de Mishirfeh / Qaṭna en trois étapes :

  • Préciser la carte archéologique de la région située entre l’Oronte à l’ouest et la lisière occidentale de la steppe syrienne à l’est (Badiyat el-Sham) afin de localiser les sites anciennement connus et éventuellement d’en identifier de nouveaux. Cette démarche devait être complétée par la constitution d’un plan d’action préventive pour toute la région et surtout les zones menacées par des projets d’aménagements agricoles.
  • Élaborer un premier tableau chronologique qui précise la nature de l’occupation lors des différentes phases de l’installation des communautés humaines depuis la Préhistoire jusqu’au début du Moyen Âge.
  • Sélectionner des sites pour tester, par des sondages ciblés, la séquence archéologique ainsi obtenue et confirmer les grandes phases du développement de la région.

Étapes de la recherche

58Sept campagnes de prospection dans la région se sont déroulées de 1994 à 2010, qui ont considérablement enrichi les données dont nous disposions. Les premiers rapports préliminaires sont publiés de la façon suivante (tabl. 3) :

Tableau 3. Rapports préliminaires des résultats des prospections publiés par la mission syrienne

Historiographie des recherches
Al-Maqdissi & Ishaq 2014
Al-Maqdissi 2014a
Première phase des travaux
Al-Maqdissi 2007
Deuxième phase des travaux
Al-Maqdissi 2015
Tell Mijwez
Al-Maqdissi 2009a
Al-Maqdissi 2014b
Tell Sefinet Nouh
Al-Maqdissi & Ishaq 2011
Organisation urbaine (âge du Bronze)
Al-Maqdissi 1995
Al-Maqdissi 2009b
Époque classique
Al-Maqdissi 2012b
Al-Maqdissi 2013
Rapports sommaires
Al-Maqdissi & Souleiman 2008
Al-Maqdissi 2010a
Al-Maqdissi 2011
Al-Maqdissi 2012a

Méthodologie

59Les 85 sites ont été recensés dans toute la région selon une méthode simple qui consiste en l’enregistrement des sites identifiés sur le terrain, par le moyen d’une fiche divisée en trois parties regroupant les données relatives à l’emplacement géographique, c’est-à-dire les coordonnées spatiales. Suit la description de la nature du site, premier état des lieux des structures visibles à la surface et du milieu associé, assorti d’un croquis général ; cette démarche comporte la réalisation d’une série de photographies combinées parfois à un relevé précis de certaines structures visibles au sol ou de profils stratigraphiques. Cette étape, qui vise avant tout à une meilleure compréhension de la nature de l’occupation, devait être complétée par la prise de notes à caractère géographique et ethnographique, à propos des installations villageoises récentes. La fiche se termine par un état des lieux de la destruction des sites du fait de l’érosion naturelle, de pillages ou d’activités en relation avec des installations modernes de type agricole ou industrielle (pressoirs, huileries…) ainsi qu’avec la construction de structures funéraires.

60Une fiche de registre spéciale fut également préparée pour le matériel récolté à la surface, qui permet une compréhension rapide de la séquence chronologique et parfois même une datation précise de certaines structures visibles.

61Enfin, ces données recueillies seront soumises à une analyse qui mettra en évidence la nature des sites répertoriés : contextes domestiques, domaines de type agricole, zones à fonctions militaires, aires funéraires…

62Notons pour terminer que l’examen des photographies aériennes a permis de préciser la localisation des sites repérés, travail que nous avons complété et affiné par nos propres clichés aériens pris au cours de deux survols en hélicoptère.

Les sites prospectés

63La lecture des données enregistrées quotidiennement a permis, dès la fin des activités de terrain, de proposer une répartition précise des sites inventoriés. Ainsi cinq catégories distinctes ont-elles été différenciées :

  • Des petits tells de dimensions réduites, implantés le long de certains cours d’eau (Wadi el-Siʾin par exemple), avec une occupation datée du IVe et du début du IIIe mill.
  • Des tells de dimensions diverses, localisés partout dans la région étudiée : le long des wadis qui se jettent dans l’Oronte, au nord en contact direct avec la vallée de l’Oronte et dans la zone semi-aride qui marque la lisière de la steppe. Ils sont fondés généralement dans la seconde moitié du IIIe mill. ou durant la première moitié du IIe mill., avec plusieurs phases d’occupation datées du Bronze récent I-II et du Fer II 88. Ces sites présentent des formes très variables et des plans différents, simples, circulaires, orthogonaux.
  • Des nécropoles localisées souvent à côté des tells qui datent de la seconde moitié du IIIe mill. 89. Il s’agit de structures funéraires taillées dans le rocher et qui présentent une ou plusieurs chambres funéraires et un accès généralement sous la forme d’un puits vertical.
  • Des khirbets implantés partout dans la plaine, de dimensions modestes, associés souvent à une petite église entourée de plusieurs structures domestiques. Des installations agricoles (pressoirs ou huileries) sont attestées autour des maisons et dans les champs voisins. Nous remarquons la présence parfois de bassins et de cuves en basalte liés à des bergeries et des structures funéraires qui présentent des tombeaux taillés dans le rocher ou construits. Ces sites sont datés généralement de l’époque byzantine.
  • Des petits sites-bergeries associés à de simples installations domestiques, généralement implantés dans la partie orientale de la zone étudiée à la lisière de la steppe.

64Quant à la répartition chronologique des 85 sites prospectés, nous regroupons dans le tableau suivant les principales périodes d’occupation attestées (tabl. 4) :

Tableau 4. Tableau de répartition des sites prospectés par la mission syrienne dans la région de Mishirfeh / Qaṭna à l’est de la ville de Homs

Pré- BA III début BA III BA IV BM BR Fer I Fer II Fer III-Hell. Rom.-Byz. Islam.
4 2 51 37 28 0 36 18 34 23
4,7 % 2,3 % 60,7 % 44 % 33,3 % 0 % 42, 8 % 21,4 % 40,4 % 27,3 %

Conclusion

65Les campagnes de prospections menées autour du site de Mishirfeh / Qaṭna par R. du Mesnil du Buisson puis par la mission syrienne se sont révélées très concluantes pour la compréhension des différentes phases d’occupation des sites satellites. Nous pouvons résumer les résultats ci-dessous :

  • L’installation commence généralement au IVe mill. avec de petits sites très réduits situés en bordure des wadis. Nous ignorons précisément leur nature mais il s’agit probablement de sites à caractère agricole, en relation avec un grand centre qui devrait se trouver dans la vallée de l’Oronte.
  • La situation change au milieu du IIIe mill. et vers la fin du Bronze ancien III ; nous assistons à une réorganisation générale de la région avec plusieurs types de sites. Cependant, la forme circulaire domine dans les principales agglomérations comme à Tell Shʿairat, Mishirfeh / Qaṭna et El-Sour/Sinkari. Cette organisation se développa durant toute la seconde moitié du IIIe mill. La présence de plusieurs nécropoles, composées de tombes à puits creusées dans la roche, est également attestée. Nous ignorons malheureusement la fin de l’occupation de l’ensemble de ces sites en raison du manque de documents fiables concernant la fin du IIIe mill.
  • Au début du IIe mill. apparaît un changement complet. Ce sont probablement des mouvements massifs de nouvelles populations qui ont fondé des villes ou occupé des sites préexistants. La forme des sites change alors radicalement en passant au système rectangulaire. Nous avons eu la chance d’étudier ce phénomène à Mishirfeh / Qaṭna et récemment sur le site de Tell el-Sour/Sinkari où nous assistons clairement au passage d’une forme à l’autre. Dans ce dernier cas, le système circulaire fait partie, comme à Mishirfeh / Qaṭna, de l’organisation des sites au IIe mill. Ces sites ont été ensuite occupés durant tout le IIe mill. alors qu’un hiatus dans l’occupation caractérise la fin du Bronze récent. Nous ne connaissons pas les causes de cet abandon mais nous pensons qu’il est lié à des changements politico-économiques qui frappèrent Mishirfeh / Qaṭna et l’ensemble de la région lors des « Guerres Syriennes » de Suppiluliuma et durant le conflit opposant les Égyptiens à l’Empire hittite.
  • La phase suivante qui marque la période du Fer I et le début du Ier mill. nous échappe. Nous constatons que cette période existe uniquement dans les sites de la vallée de l’Oronte, contrairement à ceux situés à la lisère occidentale de la steppe, autour de Mishirfeh / Qaṭna.
  • La situation évolue au Fer II avec une réoccupation massive durant la période araméenne, caractérisée par l’installation de nouvelles agglomérations à l’emplacement des sites des IIIe et IIe mill. Ce phénomène dura jusqu’à la fin du Fer III. Nous pouvons d’ailleurs signaler que de grandes modifications de la nature de l’occupation ont eu lieu après 720 av. J.-C. et que plusieurs sites furent abandonnés à cause des invasions de Sargon II. Il est important de noter que la ville de Hama doit être le centre politico-administratif qui contrôlait une région assez vaste de la moyenne vallée de l’Oronte, s’étendant de Tell Nassriyeh jusqu’à la région au sud de Homs.
  • Nous ne possédons pas d’information précise sur la période du Fer III, et la documentation apportée par les archives de R. du Mesnil du Buisson nous éclaire sur la présence à Tell Ḥana d’une petite ville liée à un système défensif. S’agit-il d’un centre politique qui devait contrôler cette région à la lisière de la steppe ? Il est fort probable que ce site qui domine une vaste région agricole est le point de départ d’une voie de communication qui relie la zone de Homs à la partie septentrionale de la moyenne vallée de l’Euphrate.
  • L’occupation fut radicalement modifiée à l’époque hellénistique car après le passage d’Alexandre le Grand, victorieux à Issos en 333, puis l’installation de la dynastie séleucide, le centre politico-économique de toute la région fut déplacé à l’ouest dans la ville d’Arethuse (actuelle Restan) directement sur l’Oronte.
  • Durant la période romano-byzantine, Emèse (actuelle Homs) fut fondée pour dominer politiquement et économiquement toute l’Émésène. La grande majorité des sites de la lisière de la steppe occupés pendant plusieurs millénaires sont définitivement abandonnés pour de petites agglomérations à caractère agricole, éparpillées et organisées, pour la période byzantine, autour d’un édifice religieux auquel sont associés plusieurs maisons, une petite nécropole et des ateliers en relation avec des pressoirs et des installations généralement de fonction agricole.
  • Pendant la période islamique ce système se perpétue avec de petites agglomérations formées par le regroupement de quelques structures domestiques autour des installations agricoles. Le centre principal est toujours la ville de Homs qui est devenue l’une des capitales des provinces syriennes (Al-Cham) conquises, après la bataille de Yarmouk (636), par Khalid ibn Al-Walid, l’un des célèbres commandants de la conquête arabo-musulmane.
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Notes

1 Il s’agit principalement du traitement des produits laitiers (beurre, fromage, fromage blanc, fromage fermenté à pâte dure et pâte fleurie, yaourt…), de la fabrication de boissons alcoolisés parfumées à l’anis par distillations du raisin, de la fabrication des fruits confits, des raisins et figues secs et de la décortication des fruits secs (amande et noisette).

2 Ronzevalle 1914-1921.

3 Al-Maqdissi & Ishaq 2014.

4 Pour une discussion autour de l’étude cartographique de la région, cf. Mesnil du Buisson 1931b.

5 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson et L. Brossé, cf. Mesnil du Buisson 1927d, p. i.

6 Durant sa première mission, il réalisa une étude sur les anciennes défenses de Beyrouth, cf. Mesnil du Buisson 1921 et 1922.

7 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, M. de Viry et la Comtesse du Mesnil du Buisson, cf. Mesnil du Buisson 1927d, p. i-ii.

8 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, Georges Ploix de Rotrou, la Comtesse du Mesnil du Buisson et le sergent Ortolli (chargé des tirailleurs malgaches), cf. Mesnil du Buisson 1927b, p. 277 ; 1927c, p. 246.

9 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, G. Ploix de Rotrou, M. Pourchet, Maurice Le Palud, Ibrahim Zein et Basile Wadi, cf. Mesnil du Buisson 1927c, p. 246.

10 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson et G. Ploix de Rotrou, cf. Mesnil du Buisson 1929, p. 238.

11 Membres de la mission : R. du Mesnil du Buisson, J. Fougerousse, J. de Boutray, Mlle de Sampigny, Mmes de Boutray et du Mesnil du Buisson et I. Zein, cf. Mesnil du Buisson 1930b, p. 219-320.

12 Mesnil du Buisson 1921.

13 Mesnil du Buisson 1932.

14 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160-161 et pl. XXX-XXXIV.

15 Mesnil du Buisson 1935b, p. 121-122.

16 Mesnil du Buisson 1935b, p. 123-134.

17 Cf. la liste des articles dans la bibliographie générale.

18 Mesnil du Buisson 1935a.

19 Les citations sont issues d’un document rédigé par R. du Mesnil du Buisson (articles ou textes manuscrits).

20 Mesnil du Buisson 1930a, p. 163.

21 C’est la première fois que nous voyons une périodisation basée sur une succession qui évoque clairement une chronologie syrienne.

22 Mesnil du Buisson 1928c, p. 224-225.

23 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI-XXXIV.

24 Mesnil du Buisson 1930a, p. 157-158.

25 Mesnil du Buisson 1935a, p. 39.

26 Je note ici son activité à Tell Shʿairat avec des sondages dans un édifice incendié, Mesnil du Buisson 1930a, p. 158, 162-163, pl. XXXIII-XXXIV et Fiche 1, nos 1-5.

27 Mesnil du Buisson 1930a, p. 161, fig. 6 et pl. XXXI, XXXIII-XXXIV.

28 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160.

29 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160-161.

30 Mesnil du Buisson 1930a, p. 161.

31 Il s’agit de la fouille de la nécropole « Al-Khodr », Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI-XXXII.

32 Information inédite.

33 Mesnil du Buisson 1930a.

34 Mesnil du Buisson 1930a, p. 160-161.

35 Mesnil du Buisson 1930a, p. 161-162.

36 Mesnil du Buisson 1930a, p. 158.

37 Mesnil du Buisson 1930a, p. 162.

38 Mesnil du Buisson 1930a, p. 162.

39 Mesnil du Buisson 1930a, p. 162.

40 Mesnil du Buisson 1930a, p. 158.

41 Carnet 3, p. 51-52.

42 Mesnil du Buisson 1930a, p. 158.

43 Probablement de l’époque byzantine.

44 Moderne, en relation avec le village installé au nord-ouest du site.

45 Sans doute au centre du site à l’emplacement des deux lettres A et B du plan topographique.

46 Il doit s’agir du même rebord que celui publié dans Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXIV/col. 4.10.

47 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXIV/col. 4.6.

48 Mazzoni 1985a.

49 Fugmann 1958, p. 70-80.

50 Mazzoni 1985b.

51 Équivalant à Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXII/col. 3.

52 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI/col. 3.

53 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI/col. 3.

54 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI/col. 3.

55 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI/col. 3.

56 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI/col. 3.

57 Fiche 2, no 13 ro.

58 Fiche 2, no 10 ro.

59 Fiche 2, no 15 ro.

60 Fiche 2, no 16 ro.

61 Fiche 2, no 17 ro.

62 Fiche 2, no 18 ro.

63 Fiche 2, no 19 ro.

64 Fiche 2, no 20 ro/vo.

65 Fiche 2, no 21 ro. Cf. dans ce volume la contribution sur les figurines (= figurine no 39).

66 Fiche 2, no 22 ro/vo.

67 Fiche 2, no 27 ro.

68 Cf. essentiellement Fugmann 1958.

69 Maqdissi 2009a, p. 1207, fig. 5.

70 Braidwood & Braidwood 1960, p. 357, fig. 275.

71 Dossier 1, Djedeideh-Ferouzé, environ de Homs.

72 Carnet 4, p. 48-49.

73 Carnet 4, p. 50-51.

74 Carnet 4, p. 70.

75 Fiche 23, no 12 ro.

76 Fiche 23, no 17 ro/vo.

77 Fiche 23, no 28 ro.

78 Fiche 23, no 22 ro.

79 Fiche 23, no 24 ro/vo. Cf. dans ce volume la contribution sur les figurines (= Figurine no 36).

80 Fiche 4, no 21 ro.

81 Fiche 4, no 6 ro/vo.

82 Fiche 4, no 26 ro.

83 Mesnil du Buisson 1930a, pl. XXXI/col. 4-5, XXXII/col. 4-5, XXXIII/col. 4-5 et XXXIV/col. 4-5.

84 Fiche 24, no 3 ro.

85 Fiche 24, no 13 ro.

86 Cf. à ce propos Durand 1987a et Joannès 1997.

87 C’est pratiquement la route haute de la carte publiée dans Durand 1987a, p. 162. L’autre route qui relie l’Euphrate via l’oasis de Palmyre part plus au sud à l’emplacement du site de Tell as-Sour/Sinkari.

88 Nous constatons quelquefois une occupation qui se prolonge au Fer III et à l’époque hellénistique.

89 Parfois daté du Bronze moyen.

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Table des illustrations

Titre Figure 1a.
Légende Carte générale de la région centrale de la Syrie
Crédits © Mission archéologique syrienne de Mishirfeh
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 590k
Titre Figure 1b.
Légende Carte de localisation des sites étudiés par R. du Mesnil du Buisson à l’est de Mishirfeh / Qaṭna
Crédits © Mission archéologique syrienne de Mishirfeh
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 801k
Titre Figure 1c.
Légende Localisation des principaux sites étudiés dans cet article
Crédits © M. Al-Maqdissi et M. Sauvage
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 469k
Titre Figure 2.
Légende Plan de Mishrifé avec les différentes phases d’occupation du site en trois couleurs (Dossier prospection) à mettre dans le fascicule
Crédits © Archives du DAO, musée du Louvre
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 4,3M
Titre Figure 3.
Légende Tell Shʿairat : a. Plan schématique associé à un dessin de la porte orientale (Carnet 3, p. 51) ; b. Plan topographique dressé par R. du Mesnil du Buisson [d’après Al-Maqdissi 1995, p. 169, fig. 55]
Crédits © Archives du DAO, musée du Louvre
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Figure 4.
Légende Tell Shʿairat : 1. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 2 « dépliant ») ; 2. Lèvre d’une jarre du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 1, ro) ; 3. Fragment de rebord d’un vase du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 1, ro) ; 4. Rebord d’une écuelle ou d’un bol évasé du Bronze ancien IV (Fiche 1, no 2 « dépliant ») ; 5a-b. Rebord décoré par une arête de poisson incisé (Fiche 1, no 1, vo) ; 6. Fond plat d’une jarre (Fiche 1, no 1, vo) ; 7. Partie supérieure d’une jarre (Fiche 1, no 2 « dépliant »)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Figure 5.
Légende Tell al-Khoḍr et la nécropole au sud (Fiche 2, no 14, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 840k
Titre Figure 6.1-3.
Légende Tell al-Khoḍr : 1. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 3, ro) ; 2ab. Cruche du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 4 ro/vo) ; 3. Vase muni d’un long bec du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 5, ro/vo)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 2,2M
Titre Figure 6. 4-6.
Légende Tell al-Khoḍr : 4. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 6 ro/vo) ; 5. Vase muni d’un bec du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 7, ro/vo) ; 6. Cruche à fond plat (Fiche 2, no 8 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Figure 7.
Légende Tell al-Khoḍr : a. Plan schématique de la mosquée (Fiche 2, no 13, vo) ; b. Tell al-Khoḍr, photographie de la mosquée, vue prise vers le mihrab (Album photographie 2)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 2,1M
Titre Figure 8.
Légende Tell Ghazaleh et la nécropole par rapport à la ville de Selemiyeh (Fiche 2, no 12, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 441k
Titre Figure 9.1-2.
Légende Tell Ghazaleh : 1. Grand plat du Bronze moyen (Fiche 2, no 15, ro) ; 2. Cruche du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 16, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 2,2M
Titre Figure 9.3-4.
Légende Tell Ghazaleh : 3. Gobelet du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 17, ro) ; 4. Tell Ghazaleh, petit vase du Bronze moyen (Fiche 2, no 18, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 2,2M
Titre Figure 9.5.
Légende Tell Ghazaleh, plat du Fer II (Fiche 2, no 19 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 693k
Titre Figure 9.6-7.
Légende Tell Ghazaleh : 6. Cruchette du Bronze moyen (Fiche 2, no 20 ro/vo) ; 7. Bol du Bronze récent (Fiche 2, no 21 ro/vo)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 2,4M
Titre Figure 9.8
Légende Tell Ghazaleh, jarre de petite dimension du Bronze ancien IV (Fiche 2, no 27 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Figure 10.
Légende Tell Abu Qrun, plan topographique schématique (Dossier 1, Djedeideh-Ferouzé, environ de Homs)
Crédits © Archives du DAO, musée du Louvre
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 2,3M
Titre Figure 11.
Légende Tell Mitwali, plan et coupe d’un tombeau classique (Carnet 4, p. 66-67)
Crédits © Archives du DAO, musée du Louvre
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 1,9M
Titre Figure 12.
Légende Nécropoles de Jédideh : 1. Jarre du Bronze moyen (Carnet 4, p. 48-49) ; 2. Cruche du Bronze moyen (Carnet 4, p. 50-51) ; 3. Nécropole de Tell Mitwali, jarre de stockage de l’époque hellénistique (Carnet 4, p. 70)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 2,1M
Titre Figure 13.
Légende Tell Ḥana, plan de la porte Sud (Fiche 23, no 1 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Figure 14.1.
Légende Tell Ḥana, cruche monochrome (Fiche 23, no 12 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 2,6M
Titre Figure 14.2-5.
Légende Tell Ḥana : 2. Lampe tournée hellénistique (Fiche 23, no 17 ro/vo) ; 3. Fibule en bronze (Fiche 23, no 28 ro) ; 4. Lampe moulée hellénistique (Fiche 23, no 22 ro) ; 5. Figurine du début de l’époque hellénistique (Fiche 23, no 25 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 2,1M
Titre Figure 15.1.
Légende Osmaniyeh, jarre du Bronze ancien IV (Fiche 4, no 21 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 1,9M
Titre Figure 15.2-3
Légende Osmaniyeh : 2. Jarre du Bronze ancien IV (Fiche 4, no 6, ro/vo) ; 3. Épingle du Bronze moyen (Fiche 4, no 26, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 2,6M
Titre Figure 16.
Légende Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé dans le rocher (Fiche 20, no 2, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Figure 17.
Légende Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé dans le rocher (Fiche 22, nos 2-4, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 803k
Titre Figure 18 .
Légende Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé dans le rocher (Fiche 22, no 30 vo)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 694k
Titre Figure 19.
Légende Dnébi, plan et coupe d’un tombeau taillé de la période romano-byzantine (Fiche 21, nos 22, ro et 19, vo)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 2,2M
Titre Figure 20.
Légende Dnébi, hache fenestrée en bronze du Bronze moyen (Fiche 24, no 3 ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 627k
Titre Figure 21.
Légende Dnébi, épingles à chas en bronze du Bronze moyen (Fiche 24, no 13, ro)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/5250/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 387k
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Pour citer cet article

Référence papier

Michel al-Maqdissi, « Les prospections de la région autour de Mishirfeh/Qana »Syria, HS IV | 2016, 321-348.

Référence électronique

Michel al-Maqdissi, « Les prospections de la région autour de Mishirfeh/Qana »Syria [En ligne], HS IV | 2016, mis en ligne le 01 décembre 2018, consulté le 12 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/5250

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Auteur

Michel al-Maqdissi

Musée du Louvre, Paris ; Université Saint-Joseph, Beyrouth ; DGAMS, Damas

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