Le moyen Oronte dans les sources égyptiennes (1500-1259 av. J.-C.)
Résumés
Présentation des témoignages des sources égyptiennes sur l’Oronte et sa région, de 1500 av. J.-C. environ (campagne de Thoutmosis Ier à l’Euphrate) à 1259 av. J.-C., date du traité de paix entre Ramsès II et Hattousil III. Géographiquement, les témoignages sont principalement centrés sur le carrefour en Y de Qadesh et ses deux branches : la trouée de Ḥoms et la route d’Alep, ainsi que le sous-système Bouqīʿa-Asharnéh et l’itinéraire Qadesh- Niyvia Shayzar.
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Mots-clés :
sources égyptiennes, Bronze récent, Thoutmosis I, Ramsès II, Hattousil III, circulation, Ḥoms, Alep, Qadesh-Niy, Bouqīʿa-AsharnéhKeywords:
Egyptian sources, Late Bronze, Thutmosis I, Ramses II, Hattusil III, circulation, Ḥoms, Alep, Qadesh-Niy, Buqīʿa-Asharnehالكلمات المفتاحية:
مصادر مصرية, تحوتمس الأول, رمسيس الثاني, هاتوشيلي الثالث, المواصلات, عصر البرونز الحديث, حمص-حلب, قادش-نيّا, البقيعة-العشارنةPlan
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1Cette communication n’a d’autre but que de présenter et de commenter sommairement, par ordre chronologique, le témoignage des sources égyptiennes relatives à l’Oronte et à sa région. Dans le temps, ces sources sont concentrées entre la campagne de Thoutmosis Ier à l’Euphrate (1500 av. J.-C.) et le traité de paix entre Ramsès II et Hattousil III (1259), c’est-à-dire entre le début et la fin des interventions militaires de l’Égypte au Proche-Orient au Nouvel Empire (tabl. 1). Dans l’espace, elles portent, dans l’ensemble, sur un territoire relativement restreint, gravitant autour du « carrefour en Y » de Qadesh et des deux branches qui en dérivent : trouée de Ḥoms et route d’Alep, et englobent également le sous-système Bouqīʿa-Asharnéh et l’itinéraire Qadesh- Niypar Shayzar (carte 1).
1500-1415 | Conflit égypto-mitannien |
1500 | Raid de Thoutmosis Ier (1504-1492) jusqu’à l’Euphrate |
1458-1425 | Règne personnel de Thoutmosis III (ans 21-54) |
Bataille de Mégiddo (an 22/23) | |
Prise de contrôle de la Béqāʿ, d’Amourrou et de la trouée de Ḥoms (ans 29-32, 42) | |
Traversée de l’Euphrate (an 33) | |
Pacification du Nukhassé (ans 34-38) | |
Série d’ambassades des ennemis du Mitanni | |
Traité de Kurushtama avec les Hittites (vers l’an 41) | |
1423 | Pacification du Takhsy par Aménophis II (1425-1397) |
1419 | Démonstration militaire d’Aménophis II dans la Béqāʿ, la vallée de l’Oronte et le Nukhassé |
Avances de paix mitanniennes | |
1417 | Pacification musclée du Carmel, de la vallée de Yezréel et de la Galilée par Aménophis II, avec déportation massive de populations |
1415 | Traité de paix avec le Mitanni |
1415-1325 | Entre-deux-guerres |
1388-1350 | Aménophis III, velléités indépendantistes d’Abdi-Ashirta d’Amourrou, de Labʾaya de Sichem et de Milkili de Gézer |
1358 (an 30 Aménophis III) | Avènement de Soupillouliouma Ier de Hatti (1358-1320) |
Première campagne infructueuse de Soupillouliouma contre le Mitanni. Expédition d’Aménophis III contre Abdi-Ashirta | |
1350-1334 | Aménophis IV-Akhénaton. Déclin des relations égypto-mitanniennes |
1341 | Destruction de la puissance du Mitanni par Soupillouliouma (« campagne syrienne d’un an ») |
1336 | Résistance finale d’anciens vassaux syriens du Mitanni contre les Hittites |
Viol de la Béqāʿ par les Hittites. Préparation d’une campagne par les Égyptiens ? | |
1325-1259 | Conflit égypto-hittite |
1325-1320 | Fin du règne de Toutankhamon (1333-1323) et règne d’Ay |
Offensive coordonnée des Mitanniens et des Égyptiens, défaits au cours de la « guerre de six ans ». Le Mitanni devient un protectorat hittite. Les Égyptiens perdent la Béqāʿ | |
1319-1292 | Horemheb |
1319 | Début de la grande peste en Hatti |
1318-1295 | Moursil II |
1310 | Révoltes de Tété de Nukhassé et Aitakama de Qadesh sous l’influence d’Horemheb |
1295-1270 | Mouwatalli II |
1292-1185 | XIXe dynastie égyptienne |
1290-1279 | Séthi Ier |
1290 | Campagne vers l’Amourrou par la côte |
1285 | Campagne vers l’Amourrou par Qadesh |
1279-1213 | Ramsès II |
1276 | 1re Campagne vers l’Amourrou par la côte |
1275 | Bataille de Qadesh |
1272 | 2e campagne vers l’Amourrou par la côte |
1259 | Traité de paix égypto-hittite de l’an 21 de Ramsès II |
Chronologie sommaire, datation d’après Beckerath 1999
Carte 1.

Lieux et itinéraires mentionnés. Les toponymes hors période sont cités entre parenthèses.
© P. Grandet, M. Sauvage
- 1 Je me permets de renvoyer pour l’exposé qui suit à mon ouvrage, Grandet 2008. (...)
2Bien qu’il ne soit pas ici question de refaire l’histoire des relations entre l’Égypte et le Proche-Orient au Nouvel Empire 1, il est malgré tout indispensable de replacer ces sources dans leur contexte chronologique et politique. Au sens large, le cadre chronologique comprend les trois dynasties du Nouvel Empire, XVIIIe, XIXe et XXe dynasties ( tabl. 1). Au sens restreint, il n’englobe, comme nous l’avons dit, que la période courant de Thoutmosis Ier à Ramsès II, c’est-à-dire celle de l’intervention de l’Égypte au Proche-Orient, motivée par sa participation à deux périodes de conflit internationaux : le conflit égypto-mitannien (env. 1500-1415 av. J.-C.), puis le conflit égypto-hittite (env. 1325-1259 av. J.-C.) ( tabl. 2).
Tableau 2.
1550 | 1500 | 1415 | 1325 | 1259 | 1069 |
Paix (50 ans) | Conflit égypto-mitannien (85 ans) | Paix (90 ans) | Conflit égypto-hittite (66 ans) | Paix (190 ans) | |
1550 1292 1185 1069 | |||||
XVIIIe dyn. | XIXe dyn. | XXe dyn. |
Interventions militaires de l'Égypte au Proche-Orient au Nouvel Empire
3Sans vouloir entrer dans les détails, je voudrais simplement rappeler la théorie selon laquelle ces conflits ne s’expliquent ni par une volonté d’expansion territoriale de type militaire (constitution d’une marche défensive contre les invasions), ni par une une tentative de colonisation que l’Égypte, sous-peuplée, n’aurait pas eu les moyens de conduire, mais par la volonté de celle-ci de garantir son approvisionnement en étain, qui transitait par la Syrie (à l’état pur ou déjà incorporé à des objets de bronze), et la volonté contraire du Mitanni puis du Hatti d’en monopoliser le commerce.
4Comme il leur était évidemment impossible de contrôler toutes les routes d’importation de l’étain au Proche-Orient, sous peine de devoir conquérir l’ensemble du Croissant fertile, les pharaons du Nouvel Empire mirent en œuvre, pour arriver à leurs fins, deux stratégies successives :
- Une stratégie d’intimidation contre les Mitanniens, réduite au seul raid de Thoutmosis Ier jusqu’à Karkémish en 1500 ;
- Une stratégie de prise de contrôle de gages territoriaux et de points de communication névralgiques, destinée à forcer l’adversaire à négocier globalement un accès partagé à l’étain. Cette stratégie fut mise en œuvre à partir de Thoutmosis III, à la suite de l’échec de la stratégie précédente. Outre l’imposition d’une vassalité temporaire à quelques territoires syriens et la prise de contrôle de la Béqāʿ, permettant la montée rapide des troupes égyptiennes en Syrie, la pièce maîtresse de cette stratégie fut la prise de contrôle du système de communications dont l’ensemble formait, entre la Méditerranée et la Syrie intérieure, la principale voie d’importation du cuivre de Chypre au Proche-Orient : la trouée de Ḥoms (ainsi que ses issues, Qadesh et le ʿAkkar/Amourrou), et son diverticule conduisant de la Bouqīʿa à Tounip par Maṣyāf.
5C’est cette politique qui serait couronnée de succès par la conclusion de la paix égypto-mitannienne vers 1415 (fin du règne d’Aménophis II ou début de celui de Thoutmosis IV), puis de la paix égypto-hittite en 1259. La conclusion de ces accords devait, il est vrai, être stimulée, à chaque fois, par l’existence d’une tierce puissance, menaçant l’adversaire du moment de l’Égypte d’un combat sur deux fronts : le Hatti au moment de la paix égypto-mitannienne, l’Assyrie au moment de la paix égypto-hittite.
6La fin de la XVIIIe dyn. fut marquée par le début du conflit égypto-hittite, provoqué par la prise de contrôle hittite de la Syrie et une série d’agressions hittites contre la Béqāʿ. La première phase de ce conflit, la « guerre de six ans » de Soupillouliouma (1325-1320), conduisit à la perte par l’Égypte du contrôle de cette même Béqāʿ et de la trouée de Ḥoms. Puis, après un hiatus provoqué par l’épidémie de peste qui ravagea le Hatti entre 1320 et 1285, Séthi Ier puis Ramsès II essayèrent, dans une seconde phase, de reprendre le contrôle de la trouée de Ḥoms par celui du ʿAkkar/Amourrou, son issue occidentale sur la Méditerranée.
7À cet effet, les deux rois conduisirent alternativement, selon les circonstances, des campagnes vers l’Amourrou par la côte libanaise ou par la Béqāʿ. La plus connue de ces campagnes est celle qui fut précocement interrompue par la bataille de Qadesh (1275). Enfin, après une dernière campagne infructueuse de Ramsès II (1272), le danger assyrien devait conduire les Hittites à signer avec l’Égypte, en 1259, le traité de paix dont la date forme la limite inférieure de notre chronologie.
L’expédition de Thoutmosis Ier à l’Euphrate (1500 av. J.-C.)
8En 1500, Thoutmosis Ier (1504-1492) conduisit une armée jusqu’à Karkémish sur l’Euphrate, aux pieds du Taurus, où il fit graver une stèle proclamant le fleuve sa frontière. Si l’existence de cette campagne, qui inaugure le conflit égypto-mitannien, ne fait pas le moindre doute, nous n’en possédons pas de récit détaillé, puisque nous ne la connaissons que par trois allusions :
- L’affirmation, dans le texte d’une inscription frontière contemporaine gravée à Tombos en Nubie, que la « frontière septentrionale » des possessions du roi était à « cette eau agitée ( qdw) qui s’écoule vers l’amont » (l’Euphrate) 2 ;
- Les affirmations rétrospectives de Thoutmosis III d’avoir fait graver à Karkémish, au bord de l’Euphrate, une stèle auprès de celle de son ancêtre Thoutmosis Ier 3 ;
- Des allusions à un passage de Thoutmosis Ier à Niy/Apamée lors de son retour en Égypte (voir infra).
9Bien que l’itinéraire de cette campagne soit matière à conjectures, la simple vraisemblance commande de supposer que le roi, comme plus tard Thoutmosis III et Aménophis II, rejoignit son but en coupant au plus court, par les voies traditionnelles des échanges nord-sud au Proche-Orient ancien : Mégiddo, Nahr al-Ḥasbani, Wādī al-Ṭem, Béqāʿ, Qadesh, Alep. Un tel itinéraire conduit fatalement celui qui l’emprunte à suivre une partie du cours supérieur de l’Oronte, depuis sa source dans la Béqāʿ, et à le traverser deux fois entre Qadesh et le Nukhassé, par des gués situés probablement à Al-Rastan et à Ḥamā, ou au voisinage de ces deux localités.
- 4 Naville 1898, pl. 80. Les seuls éléments d’information que procure ce texte, presq (...)
10À ces conjectures, on peut toutefois associer un fait plus tangible, indiquant que Thoutmosis Ier, comme là encore Thoutmosis III et Aménophis II devaient le faire après lui, emprunta, au retour de l’expédition, un itinéraire distinct, le conduisant d’Alep à Qadesh par Niy (Apamée/Qalʿat al-Muḍīq), afin d’y chasser, pour leur ivoire, les éléphants du Ghāb. À son temple de Deīr al-Baḥarī, parmi les biens qu’elle offrit à Amon, sa fille, la reine Hatchepsout, fit en effet représenter, selon les bribes du texte qui les légendent, les défenses d’éléphant qu’il en avait rapportées 4.
11À partir de Niy, comme la route du retour des Égyptiens dans leur pays passait nécessairement par la Béqāʿ, donc par Qadesh, deux itinéraires s’offraient théoriquement à eux pour rejoindre la ville : un itinéraire direct par Shayzar et Al-Rastan ; un itinéraire moins direct par Tounip / Tell Asharnéh et la Bouqīʿa. Si l’itinéraire par Shayzar semble devoir être préféré comme le plus court, l’importance stratégique et politique de Tounip, qui ne s’explique précisément que par l’existence de cet itinéraire, ne permet pas d’exclure la seconde solution.
Les campagnes de Thoutmosis III (1458-1441)
- 5 Annales de Karnak, Stèle du Gébel Barkal, biographie du général Amenemheb, etc. Vues d’ensemble : (...)
12Conservé par divers monuments, le récit des campagnes de Thoutmosis III nous apporte une riche moisson de toponymes proches-orientaux, dont certains rentrent précisément dans le cadre de cette contribution 5.
13Dès le début de son règne effectif, à la mort d’Hatchepsout, en 1458 (21e année de son règne nominal), Thoutmosis III dut affronter et mettre en déroute une coalition de 250 princes du Proche-Orient, rassemblée à Mégiddo sous l’égide du prince de Qadesh, dans l’intention probable d’envahir les possessions égyptiennes de Canaān. Mais cette menace particulière n’était que le reflet de la menace plus générale que faisait planer sur le Proche-Orient la puissance mitannienne, alors à son apogée, dont l’influence s’étendait du Tigre à la Cilicie et du Taurus au Carmel, à travers une série de princes-clients de cités-États, dont les principales étaient Qadesh et Tounip.
14Thoutmosis III mit en œuvre, au cours de 17 campagnes annuelles, une stratégie en trois points visant à réduire systématiquement cette influence et la menace dont elle était le vecteur :
- Destruction de la puissance de Qadesh et de Tounip et soumission des deux villes.
- Prise de contrôle de la trouée de Ḥoms et de son diverticule Bouqīʿa-Tounip par l’occupation de points névralgiques : ports de la côte, Amourrou, Qadesh, Tounip (campagnes 1 à 7 [ans 22-32, 1458-1446], puis 17 [an 42, 1441]).
- Attaque directe du Mitanni, en rejoignant de nouveau l’Euphrate à Karkémish, comme Thoutmosis Ier, mais cette fois en le franchissant (8e campagne [an 33, 1445]), afin de porter la guerre sur son territoire. Cette attaque fut prolongée par la mise en œuvre d’une politique visant à contenir le Mitanni sur la rive est de l’Euphrate et à l’isoler diplomatiquement et commercialement : attaque, dans la région d’Alep, contre des forces mitanniennes passées sur la rive ouest (10e campagne [an 35, 1443]) ; soumission du Nukhassé au contrôle égyptien (9e et 13e campagnes [an 34 et 38, 1444 et 1445]) ; réception, à la cour d’Égypte, d’ambassades d’Assur, Babylone (Sangar), Hatti, Alalakh, Chypre et Tinay (« Danaïe »).
- 6 Urk. IV, 649,5.
15Parmi l’ensemble de ces sources, outre la plus ancienne mention de Qdš, Qadesh, dans le récit de la première campagne 6, ce sont principalement les récits de la 8e campagne (traversée de l’Euphrate et attaque du Mitanni) qui contiennent le plus d’informations relatives à la vallée de l’Oronte.
- 7 Urk. IV, 1233,14.
16Bien que nos textes soient marqués par une désolante absence de précision, les contraintes du milieu naturel laissent supposer que les troupes participant à cette campagne empruntèrent, à l’aller, le même trajet que celui que nous avons supposé pour le raid de Thoutmosis I er à l’Euphrate : Qadesh, Al-Rastan (ou environs), Ḥamā (ou environs), Alep, Karkémish. Au retour, en revanche, nous savons en toute certitude que les Égyptiens passèrent de nouveau par Niy/Apamée, puisque Thoutmosis III s’octroya un délassement cynégétique en attaquant un troupeau de 120 éléphants dans le Ghāb, désigné par l’expression Ym n(y) Niy, Mer de Niy 7. Il y fut d’ailleurs chargé par un éléphant blessé, et ne dut de conserver la vie qu’à la présence d’esprit d’un de ses officiers.
- 8 Urk. IV, 788, no 126.
17Il est possible que pour atteindre ce point depuis Alep à son retour de Karkémish, l’armée égyptienne ait emprunté la voie du Roudj, qui n’est pas mentionné dans les récits de la campagne, mais est probablement nommé, à Karnak, dans la partie nord de la grande liste topographique de Thoutmosis III, sous la forme Rgb, Rugabi 8.
- 9 Urk. IV, 891, 17.
- 10 Urk. IV, 893, 6.
18De Niy, le roi rejoignit Snḏr, Senṣar 9, la Zinzar des Lettres d’Amarna, unanimement identifiée à Shayzar, où des troupes ennemies tentèrent de lui barrer le gué de l’Oronte. Rejoignant ensuite Qadesh par Al-Rastan, il s’empara de la ville et en pacifia la région, dite
« Ḫȝs.t n(y).t Tḫsy ẖs.t », le vil pays de Takhsy 10.
- 11 Urk. IV, 704, 6.
- 12 Urk. IV, 704, 5-7 et 716, 15 et 17. L’égyptien, comme il est de règle dans la tran (...)
- 13 Urk. IV, 686,3. Je suis convaincu de l’équation Tounip / Tell Asharnéh, au vu de l (...)
- 14 Avis mitigé de Helck 1971, p. 299 ; Moran 1987, p. 224 et 602, situ (...)
19Enfin, lors de ses 9e et 13e campagnes (an 34 et 38, 1444 et 1445), Thoutmosis III soumit à son contrôle le Ngs, Nukhassé 11, ou
w n(y) Ngs, la région de Nukhassé, et ses villes 12, puis, lors de sa 17e et dernière campagne (an 42, 1441), il imposa sa suzeraineté à
Tnp, Tounip 13, contre laquelle il n’avait agi qu’indirectement jusque-là. Notons que l’association, dans les sources que nous venons de voir, de Niy, Tounip, Shayzar et du Nukhassé semble trouver un écho dans la Lettre d’Amarna EA 53, 40-44, dans laquelle Akizzi de Qatna, un siècle plus tard, dénonçant à Akhénaton Aitakama de Qadesh accusé de vouloir le persuader de passer dans le camp hittite, citerait, outre lui même, les rois de Nukhassé, de Nii, de Zinzar (Shayzar) et de Tunabab comme les quatre derniers rois de la région encore fidèles à l’Égypte. Si l’on corrige le dernier de ces noms en Tounip 14, il apparaît que ces quatre entités politiques formaient un ensemble géographique cohérent, épousant, sur sa rive droite (sauf à Shayzar), le cours moyen de l’Oronte.
- 15 Urk. IV, 719, 17.
20Enfin, rappelons que les Annales de Thoutmosis III mentionnent, à l’issue de la 13e campagne, la venue à la cour d’Égypte d’une ambassade de , Jrrḫ, Alalakh 15, ville dont nous citerons le nom égyptien en sa qualité de cité riveraine de l’Oronte, bien qu’elle soit fort éloignée de la région qui nous intéresse.
Les campagnes d’Aménophis II (1423-1419)
21Le successeur de Thoutmosis III conduisit en Syrie deux campagnes qui n’eurent dans l’ensemble d’autre motif que d’entretenir les acquis des guerres de son prédécesseur. Leurs récits mentionnent, sous leurs formes égyptiennes, un certain nombre de toponymes en rapport avec l’Oronte.
- 16 Urk. IV, 1297, 3-4.
- 17 Sur les campagnes d’Aménophis II, cf. fondamentalement Edel 1953, p (...)
22En l’an 3 de son règne (1423) le roi conduisit dans le Takhsy, la région de Qadesh déjà rencontrée, mais désignée cette fois comme W n(y) Tḫsy, la région de Takhsy 16, une « pacification » musclée, se soldant par l’exécution de sept de ses princes 17.
- 18 Estimation fondée sur les calculs de Edel 1953, p. 155-156, comptant en tout 99 jours pour la campa (...)
23En l’an 7 (1419), le roi retourna en Syrie pour une campagne qui le conduisit dans la Béqāʿ, la vallée de l’Oronte et jusqu’à Alep par le Nukhassé, avec retour par Niyet un détour par Ougarit. Malgré quelques escarmouches, cette « campagne » semble avoir davantage consisté en une tournée de propagande qu’en une véritable opération militaire, puisqu’elle n’occupa qu’une période d’un peu plus de trois mois pour un trajet d’environ 2 500 km, soit une moyenne de 25 km par jour 18.
- 19 Urk. IV, 1302,1 / 1310,11.
- 20 Urk. IV, 1310-11.
- 21 Urk. IV, 1302, 7.
- 22 Terme écrit fautivement (...)
- 23 Urk. IV, 1310, 18.
24Les récits de la campagne nous conduisent directement en Syrie, où le roi atteignit en premier lieu une ville appelée var.
Šmš-Jtwm, Shamash-Édom 19, et s’en empara. Comme cette cité était située à un gué sur l’Oronte 20, nous rencontrons la première mention égyptienne du fleuve :
21,
Jrntw 22var.
Jrntj 23. Ces graphies correspondent toutes à une prononciation ʾArant(e) / ʾÅrånt(e), correspondant, dès cette époque, à la forme grécisée plus tard en Ὀρόντης.
- 24 Grandet 2008, p. 117.
- 25 L’itinéraire suivi rend inutile une traversée de l’Oronte au niveau de Ḥoms. Ḥamā, l’autre gué impo (...)
25Bien que la ville de Shamash-Édom ne soit attestée par aucune autre source, le récit de la campagne permet de la localiser avec une quasi-certitude. J’avais émis ailleurs l’hypothèse que, du fait de son sens littéral, « soleil rouge », évocateur d’Élagabal, le dieu de Ḥoms/Émèse, Šmš-Jtmaurait pu désigner cette ville 24. Une relecture de la documentation m’a depuis convaincu de modifier cette hypothèse. En effet, après avoir traversé l’Oronte à gué le lendemain de la prise de la ville, le roi s’aperçut que ses troupes étaient menacées sur leurs arrières par des charriers venus de Qdn, Qatna, à « une journée de marche », ce qui implique fatalement que le gué en question fût situé à Al-Rastan ou à ses environs immédiats 25.
- 26 De Ḥoms à Alep, puis d’Alep à Niya, on compte environ 300 km (175 + 125). Si nous admettons, comme (...)
26Comme nos sources nous informent immédiatement après de la présence du roi à Niysur le chemin du retour vers l’Égypte, la traversée du gué d’Al-Rastan implique qu’il dut d’abord se diriger vers Alep, qu’il atteignit probablement ou du moins approcha, sans qu’il y ait eu apparemment de combat, puisqu’il serait étrange, sinon, que nos sources n’en parlent pas. De la région d’Alep, comme ses prédécesseurs avant lui, il rejoignit donc Ni y, sans doute par le Roudj, quatorze jours seulement après la traversée du gué de Shamash-Édom, au terme de ce qui ressemble, par sa brièveté, à une simple promenade militaire 26. Les textes nous assurent d’ailleurs que le roi fut accueilli partout par la population et les autorités locales avec les plus grandes démonstrations d’amitié.
- 27 De Niy à Ougarit en passant par Jisr al-Shoughoūr, on compte (largement) 125 km, soit 250 km aller- (...)
27À Ni y, où sa présence était peut-être motivée par le désir de chasser à son tour les éléphants du Ghāb, le roi fut informé de désordres sociaux menaçant le pouvoir en place dans une ville nommée Jk ṯ, Ikaty, en laquelle il faut probablement reconnaître, sous une graphie défective, la ville d’Ougarit ( ʾAku(r)ti < ʾAkuri t). Il s’y déplaça en personne pour mater une révolte tournée contre le « prince » de la ville et la « garnison » égyptienne qui s’y trouvait. La présence d’une telle troupe paraît impossible à expliquer par un quelconque contrôle de la ville par les pharaons, dont aucune source ne permet d’affirmer l’existence ; aussi s’agissait-il sans doute d’une petite unité militaire destinée à protéger localement le commerce égyptien. Compte tenu des réalités topographiques, l’itinéraire emprunté par Aménophis II de Niyà Ougarit (et retour) dut longer le Ghāb à l’est, en suivant la limite du Jébel Zawiyé, traverser l’Oronte au niveau de Jisr al-Shoughoūr, puis rejoindre Ougarit par la vallée du Nahr-al-Kébīr du Nord / Rahbanou. Le roi rétablit manu militari l’ordre à Ougarit, puis rejoignit le Ghāb dans l’espace maximal de dix jours 27.
- 28 Urk. IV, 1303, 13-18.
28La suite du récit dépeint une pacification dans un contexte géographique incertain, puisque les toponymes qui y sont cités n’ont jamais pu être identifiés de manière satisfaisante 28. Après son passage à Ougarit, nous apprenons que le roi installa un camp près de la ville de Ṯrḫ, Ṣilḫa, sise à l’est de
Ššrm, Shashram,d’où il pacifia les villages d’une région appelée
Mnḏt, Manṣut.
29Poursuivant sa route vers le sud, il fit halte à la ville de Hṭrʿ, Haṣiriʿ, où il reçut l’hommage de son prince et des présents de la cité voisine de
Ynq, Yanqa, avant de rejoindre Qadesh dix jours plus tard environ .
- 29 Gardiner 1947 I, p. 165*.
- 30 Moran 1987, p. 339.
30Où situer, entre Ougarit et Qadesh, les toponymes mentionnés ? Dans la région d’Ougarit ? Sur les bords orientaux du Ghāb ? Sur la route Niy/Shayzar/Qadesh ? Dans le sillon de Maṣyāf ? Ou faut-il les répartir entre ces diverses régions ? La prudence recommande probablement la dernière solution. Signalons en tout cas que Gardiner 29 avait suggéré d’identifier Ṣilḫa à Zalḫi/Salḫi de la lettre d’Amarna EA 126,5 30, une cité près d’Ougarit productrice de buis, et, par conséquent, de localiser dans son arrière-pays Shashram et la région de Manṣut. Dans ce cas, Haṣiriʿet Y anqaseraient à rechercher plus à l’est, sur l’itinéraire d’Ougarit à Qadesh par Ni y.
- 31 Urk. IV, 1304, 5
31De retour à Qadesh, soit par Shayzar, soit par Tounip et la Bouqīʿa, le roi reçut la soumission de son prince, puis reprit la route de l’Égypte par la Béqāʿ, où il s’empara de la cité rebelle de Ḥashabu (Tell Ḥasbe). Son séjour dans la région fut l’occasion d’une grande partie de chasse à l’oasis (litt. « le bois ») de Lbjw, Laboué 31, où l’Oronte prend sa source.
Le conflit égypto-hittite
- 32 Généralités : Helck 1971, p. 189-214 ; Grandet 2008, p. 187-230. (...)
32La seconde campagne d’Aménophis II précéda de peu la conclusion d’un traité de paix qui mit fin au conflit égypto-mitannien (vers 1415), procurant à l’Égypte, au Proche-Orient, 90 années de paix, avant que ne débute, vers 1325, le conflit égypto-hittite. Nous manquons malheureusement de sources égyptiennes et donc d’informations potentielles sur l’Oronte et sa région pour la première phase de ce conflit (d’Akhénaton à Ay). Il nous faut attendre, pour en rencontrer de nouveau, les sources relatives à sa seconde phase, sous Séthi I eret Ramsès II (1290-1259) 32.
33Si j’ai présenté longuement les sources de la XVIII e dynastie et du conflit égypto-mitannien, dans la mesure où l’histoire de cette guerre servait de cadre aux mentions de toponymes de la région de l’Oronte, je n’entrerai pas dans le détail de ce nouveau conflit, dans la mesure où la perte de la Béqāʿ par les Égyptiens à la fin de la XVIII e dynastie conduisit à déplacer le théâtre des affrontement beaucoup plus au sud que celui du conflit égypto-mitannien et, par conséquent, hors de la région qui sert de thème à ces journées d’étude.
34Succinctement, le but essentiel de Séthi Ier comme celui de Ramsès II fut de reprendre le contrôle de l’Amourrou, naguère protectorat égyptien occupant la plaine du ʿAkkar, mais devenu protectorat hittite à la fin de la XVIIIe dynastie, afin de contrôler par son extrémité occidentale le système de communications de la trouée de Ḥoms, conformément aux buts stratégiques exposés au début de cette contribution. L’un et l’autre roi alterneront ainsi, en fonction des circonstances, des campagnes en direction de l’Amourrou par la côte ou par la Béqāʿ. La seconde campagne de Ramsès II en Syrie devait, comme on le sait, trouver un terme prématuré avec la bataille de Qadesh (1275), et ce sont les sources relatives à cet affrontement célèbre qui nous fournissent les dernières indications égyptiennes relatives à l’Oronte et à sa région.
- 33 K RI II, 132, 4 (R 11).
35Avant d’atteindre Qadesh, l’armée égyptienne, empruntant la voie de la Béqāʿ, traversa l’oasis (litt. le « bois ») de Laboué , ḫt n(y) Lbȝwj 33, aux sources de l’Oronte. Le fleuve lui-même apparaît trois fois dans les récits de la bataille, sous des variantes graphiques qui ne changent pas la prononciation de son nom par rapport à l’époque d’Aménophis II (ʾÅrånt[e]).
- 34 K RI II, 15, 6, 8 et 9 (K1, L1, L2) / K RI II, 15, 7 et 10 (K2 Rf, (...)
- 35 Nos sources le localisent « au sud de la ville de Shabtouna », dont l’identité reste malheureusemen (...)
36De Laboué, l’armée progressa vers le nord sur la rive droite du fleuve puis, à la sortie de la Béqāʿ, dut traverser, pour rejoindre Qadesh, un gué sur l’Oronte , Jrnt 34, que la géographie invite à identifier au lieu-dit Haouch al-Sāyed ʿAlī 35ou dans les environs.
- 36 K RI II, 27, 12-14
- 37 K RI II, 27, 15 (S).
37Le fleuve est encore cité comme point de référence géographique pour le camp que le roi installa peu après « au nord de la ville de Qadesh, sur la rive occidentale de l’Oronte » Jrnt(var. avec
au lieu de
36), var.
ʾAnrate (avec métathèse de r et de n 37).
- 38 K RIII, 123, 2-5.
38Enfin, le fleuve est mentionné comme la place où le roi, en les repoussant, fit se noyer les ennemis qui avaient attaqué son camp : « Je les fis tomber l’un sur l’autre dans l’eau de l’Oronte », Jrn t 38 .
39Récapitulons. Nos sources mentionnent deux fois l’Oronte par son nom : sous Aménophis II et sous Ramsès II, à 144 ans d’intervalle, mais sous des graphies dénotant une prononciation inchangée, ʾÅrånt(e), extrêmement proche de la transcription grecque Ὀρόντη(ς). Les mêmes sources citent également l’Oasis de Laboué, où le fleuve prend sa source.
40Quant aux toponymes en rapport avec le fleuve, les sources citent Qadesh (à toutes les périodes), ainsi que la région qui l’entoure : le pays ou région de Takhsy (Thoutmosis III, Aménophis II). En remontant plus au nord, nous rencontrons le gué de Shamash-Édom (Aménophis II), que nous avons localisé à Al-Rastan. Puis, en suivant le trajet des armées égyptiennes vers le nord, nous traversons les plateaux du Nukhassé. Redescendant d’Alep vers le sud-ouest par le Roudj, nous retrouvons l’Oronte au niveau de Niy, d’où l’on pouvait contempler la mer de Niy — le Ghāb —, et ses troupeaux d’éléphants. De là, on rejoignait enfin Qadesh, soit par Senṣar/Shayzar et Al-Rastan, soit par Tounip/Asharnéh, le sillon de Maṣyāf, la Bouqīʿa et le Wādī Khāled, partie orientale de la trouée de Ḥoms.
41Les sources égyptiennes apportent, comme on le voit, une information limitée, quoique non négligeable, sur la vallée de l’Oronte et les sites riverains ; notamment l’une des plus anciennes mentions du nom du fleuve. Bien qu’on puisse le déplorer, ce silence relatif peut être interprété de manière positive par l’historien, en ce qu’il témoigne très clairement du point de vue des anciens Égyptiens sur le fleuve, la région qu’il traversait et les lieux habités qui s’y trouvaient. Il est ainsi manifeste que cette région n’était pour eux ni un objet d’étude scientifique, ni un territoire à coloniser, mais une voie de passage jalonnée d’entités politiques hostiles ou favorables (Qadesh, Tounip) et de gués permettant de traverser l’obstacle que constituait le fleuve : Shayzar, Al-Rastan, Ḥamā. Il est à cet égard particulièrement significatif que dans les quelques mentions que nous possédons de son nom, celui-ci soit précisément cité deux fois dans l’expression « le gué de l’Oronte ».
Notes
1 Je me permets de renvoyer pour l’exposé qui suit à mon ouvrage, Grandet 2008.
2 Urk. IV, 85, 13-14.
3 Urk. IV, 697, 5.
4 Naville 1898, pl. 80. Les seuls éléments d’information que procure ce texte, presque entièrement en lacune, sont les mots « éléphants » et « Niy ». Restitution fantaisiste du texte « original » dans Urk. IV, 103-105.
5 Annales de Karnak, Stèle du Gébel Barkal, biographie du général Amenemheb, etc. Vues d’ensemble : Helck 1971, p. 118-156 ; Redford 2003 et 2006 ; Grandet 2008, p. 79-114. On ne peut malheureusement rien tirer, pour le sujet qui nous occupe, de la grande liste topographique nord de Thoutmosis III ( Urk. IV, 788-794), hormis sans doute en extraire le nom du Roudj (voir plus bas), puisqu’elle cite, dans le plus grand désordre, des toponymes couvrant la Syrie, Alalakh et même la partie méridionale du Taurus, de Tounip à Zeugma/Belkis et d’Émar au Mont Cassius.
6 Urk. IV, 649,5.
7 Urk. IV, 1233,14.
8 Urk. IV, 788, no 126.
9 Urk. IV, 891, 17.
10 Urk. IV, 893, 6.
11 Urk. IV, 704, 6.
12 Urk. IV, 704, 5-7 et 716, 15 et 17. L’égyptien, comme il est de règle dans la transcription des noms étrangers qui emploient cette lettre, note le š de Nukhaššé par un simple s.
13 Urk. IV, 686,3. Je suis convaincu de l’équation Tounip / Tell Asharnéh, au vu de l’analyse pétrographique de la lettre d’Amarna provenant de Tounip (EA 59) et de l’identité de sa pâte avec celle de la poterie du BM examinée sur le site d’Asharnéh ; cf. Goren, Finkelstein& Na ʾ aman 2004, p. 116-121.
14 Avis mitigé de Helck 1971, p. 299 ; Moran 1987, p. 224 et 602, situe la ville entre Qatna et Ḥoms.
15 Urk. IV, 719, 17.
16 Urk. IV, 1297, 3-4.
17 Sur les campagnes d’Aménophis II, cf. fondamentalement Edel 1953, pl. 1-5 et 7 ; Helck 1971, p. 156-163 ; Grandet 2008, p. 115-127.
18 Estimation fondée sur les calculs de Edel 1953, p. 155-156, comptant en tout 99 jours pour la campagne.
19 Urk. IV, 1302,1 / 1310,11.
20 Urk. IV, 1310-11.
21 Urk. IV, 1302, 7.
22 Terme écrit fautivement , à corriger en
, Urk.IV, 1311, 1 (stèle Memphis, 4, restaurée d’après la stèle de Karnak, 5 ; cf. Edel 1953, pl. 7 A/B, l. 5). Bien que nous ayons trois attestations dans ces sources, celles-ci se réduisent à une seule puisqu’il s’agit de différents récits de la même campagne.
23 Urk. IV, 1310, 18.
24 Grandet 2008, p. 117.
25 L’itinéraire suivi rend inutile une traversée de l’Oronte au niveau de Ḥoms. Ḥamā, l’autre gué important sur la route de Qadesh à Alep, est trop éloigné pour être pris en considération.
26 De Ḥoms à Alep, puis d’Alep à Niya, on compte environ 300 km (175 + 125). Si nous admettons, comme semblent l’impliquer d’autres sources, que les armées égyptiennes pouvaient se déplacer, en contexte non hostile, de 50 km environ par jour, à raison de deux demi-étapes de 25 km, elles auraient pu parcourir ces deux trajets en six jours.
27 De Niy à Ougarit en passant par Jisr al-Shoughoūr, on compte (largement) 125 km, soit 250 km aller-retour. Sur la même base de calcul qu’à la note précédente, le trajet aller-retour seul occupe cinq jours.
28 Urk. IV, 1303, 13-18.
29 Gardiner 1947 I, p. 165*.
30 Moran 1987, p. 339.
31 Urk. IV, 1304, 5
32 Généralités : Helck 1971, p. 189-214 ; Grandet 2008, p. 187-230.
33 K RI II, 132, 4 (R 11).
34 K RI II, 15, 6, 8 et 9 (K1, L1, L2) / K RI II, 15, 7 et 10 (K2 Rf, ChB 2).
35 Nos sources le localisent « au sud de la ville de Shabtouna », dont l’identité reste malheureusement inconnue.
36 K RI II, 27, 12-14
37 K RI II, 27, 15 (S).
38 K RIII, 123, 2-5.
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Titre | Carte 1. |
Légende | Lieux et itinéraires mentionnés. Les toponymes hors période sont cités entre parenthèses. |
Crédits | © P. Grandet, M. Sauvage |
URL | http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/4829/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1,4M |
Pour citer cet article
Référence papier
Pierre Grandet, « Le moyen Oronte dans les sources égyptiennes (1500-1259 av. J.-C.) », Syria, HS IV | 2016, 97-105.
Référence électronique
Pierre Grandet, « Le moyen Oronte dans les sources égyptiennes (1500-1259 av. J.-C.) », Syria [En ligne], HS IV | 2016, mis en ligne le 01 décembre 2018, consulté le 16 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/4829
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