Navigation – Plan du site

AccueilNuméros89ArticlesLes nécropoles de Halabiya-Zénobia

Articles

Les nécropoles de Halabiya-Zénobia

Premiers résultats (2009 et 2010)
Sylvie Blétry 
p. 305-330

Résumés

La mission franco-syrienne de Halabiya-Zénobia a entrepris depuis 2009 une prospection systématique des nécropoles du site. Nous avons pu en cartographier les résultats et faire les relevés d’une trentaine de tombeaux. Alors que Jean Lauffray n’en avait identifié qu’une cinquantaine, plus de deux cents tombeaux sont désormais localisés. Cette documentation enrichie a permis d’affiner la typologie, en distinguant tout d’abord les tombes individuelles des tombeaux collectifs et en identifiant, outre les tombeaux-tours, les hypogées et les tombes rupestres, un type intermédiaire de tombes semi-enterrées et recouvertes d’une construction maçonnée pleine, qui ne peut être confondue avec une tour funéraire au sens strict du terme. Par ailleurs, nos observations nous amènent à nuancer certaines datations proposées dans les publications antérieures. Enfin, les résultats de notre prospection nous invitent à nous interroger sur la signification sociale de ces nécropoles et sur une éventuelle répartition des tombeaux en fonction de critères familiaux.

Haut de page

Entrées d’index

الكلمات المفتاحية:

مقبرة كبيرة, الفُرات
Haut de page

Notes de l’auteur

Avec la coll. de : A. Guet et I. Mcgarva, étudiantes de l’Université Paul-Valéry, Montpellier III, C. Fontestad, L. Garcia Cerezuala, L. Garcia Soriano, S. Marquez Tomas (Instituto de Restauracion del Patrimonio de l’Universitad Polytechnica de Valencia, sous la dir. des prof. Vegas Manzanarés et Mileto).

Texte intégral

  • 1 Université Paul-Valéry Montpellier III, EA 4424 « C.R.I.S.E.S » ; ministère des Affaires étrangères (...)
  • 2 Lauffray I (1983) et Lauffray II (1991).
  • 3 Procope de Césarée, De Ædificiis, II, VIII, 8-25.

1Depuis 2006, une mission franco-syrienne 1 a pris le relais des recherches de Jean Lauffray 2 à Halabiya-Zénobia, ville-forteresse de la moyenne vallée de l’Euphrate, située à environ 60 km au nord de l’actuelle Deir ez-zor, et dont la fondation est attribuée à Zénobie par Procope de Césarée dans le De ædificiis3. Ce même auteur mentionne la refonte complète de l’aménagement de la ville par Justinien, vraisemblablement au moment de la trêve de 545 conclue avec les Perses. Les fouilles se sont concentrées, dans un premier temps, sur des secteurs de l’habitat intra muros (principalement dans les secteurs du forum, de la porte nord et d’un îlot d’habitat domestique dans le quartier sud). Depuis 2009, la mission a mis à son programme l’étude des nécropoles ; celles-ci seront sans doute les premières victimes d’un projet de barrage, dont l’aménagement ne préservera par ailleurs qu’une partie du site urbain. Les nécropoles se répartissent de façon inégale de part et d’autre de la ville. Au nord, on dénombre au moins 203 tombeaux, installés à une distance approximative de 130 m du rempart, pour le tombeau la plus proche (no 60), et jusqu’à environ 1 km du mur d’enceinte (tombeau-tour no4). Au sud de la ville, nous avons localisé 20 tombeaux : le tombeau-tour no 102 n’est qu’à 60 m des remparts, mais le plus éloigné, le tombeau-tour no 120, est à 1,3 km du mur sud de la ville. Ces tombeaux occupent la partie inférieure des falaises qui entourent le site, jusqu’à proximité de la route actuelle qui longe l’Euphrate, sur une largeur est-ouest maximale de 200 m.

  • 4 Lauffray II, p. 191-224. L’inventaire des vestiges extra muros comporte 121 points, mais tous ne so (...)
  • 5 Sarre & Hertzfeld1911, T. I, p. 166-168, T. II, p. 365-367, fig. 345, T. III, pl. LXXXII, LXXV et (...)
  • 6 Will 1949, Griesheimer 1997, Sartre-Fauriat 2001, Clauss 2002.
  • 7 Ainsi après notre passage dans la nécropole sud entre les campagnes de 2009 et 2010.

2La première étape de l’étude des nécropoles en 2009 a consisté en une prospection systématique qui s’est poursuivie en 2010. J. Lauffray identifiait 59 tombes ou tombeaux 4, dont un tout petit nombre avait, avant lui, fait l’objet de publications 5 : ce sont les structures les plus faciles à repérer, principalement des tombeaux-tours (les no 4, 13, 15, et 120 de Lauffray), évoqués ensuite dans plusieurs synthèses 6. La prospection et l’identification des tombeaux ont été rendues délicates par de nombreuses fouilles clandestines 7. Toutes n’ont sans doute pas été fructueuses mais, sur le terrain, ces « visites » ont laissé de nombreuses traces de creusements dont nous n’avons pas toujours pu vérifier s’ils avaient ou non été couronnés de succès. Nous nous sommes servis en premier lieu des signalements de Lauffray (la plupart des vestiges funéraires qu’il a identifiés sont encore bien visibles), puis de divers indices en surface : soit un effondrement circulaire, caractéristique d’une chambre centrale d’hypogée, soit, pour certains hypogées proches de la surface ou comportant une partie aérienne, un affleurement de maçonnerie (ou, dans un cas unique, de blocs appareillés). Pour d’autres hypogées encore, l’accès était aisément repérable (dromos, escalier) et la chambre plus ou moins accessible.

  • 8 Les numéros des tombeaux ont été attribués au fur et à mesure des prospections. La numérotation n’e (...)
  • 9 La fig.1 montre l’ensemble des structures funéraires reconnues en 2009-2010, qu’elles soient ident (...)

3Malgré les difficultés évoquées, nous avons répertorié en tout 223 points 8, dont 94 au moins mériteraient vérification pour être certain qu’il s’agit bien de structures funéraires. Ces emplacements ont été localisés par GPS, puis cartographiés (fig.1 et fig.25-299), en distinguant néanmoins les emplacements de tombeaux avérés, ou très probables, des points plus hypothétiques.

Figure 1.

Figure 1.

Carte générale des nécropoles

  • 10 Il s’agit de l’hypogée no 358 dont un loculus émerge à peine du sol, en contrebas du tombeau no 34 (...)
  • 11 Les hypogées no25, 32, 33, 35, 36, 51, 52, 60, 62, 63, 260, 229 S, 230 S, 237 S, 345 S et les tomb (...)
  • 12 Lauffray II, p. 201, le décrit le façon partiellement erronée : les 5 loculi sont situés sur la fac (...)

4Nous n’évoquerons ici par précaution que les premiers, ce qui fournit un catalogue de 126 tombeaux, auquel s’ajoutent deux tombeaux qui n’ont pas fait, semble-t-il, l’objet de fouilles clandestines dans la nécropole nord 10. Nous avons procédé aux relevés architecturaux de 29 tombeaux (14 tombeaux-tours et 15 hypogées ou tombes rupestres) 11 en un total d’environ 300 planches, dont la quasi-intégralité est en cours de publication. Les tombeaux souterrains ou rupestres ont fait l’objet de simples dégagements pour les besoins des relevés — sauf le no 260 qui a été fouillé. Quant aux tombeaux-tours, les relevés rendent compte de l’état actuel : ils sont bien apparents et ont été visités par les fouilleurs clandestins depuis longtemps ; le tombeau-tour no 45, relativement bien préservé, dont la chambre centrale effondrée peut s’avérer intéressante à dégager, fera l’objet d’une fouille au cours de la prochaine campagne 12.

5La synthèse présentée ici abordera principalement les questions de typologie sur lesquelles se fonderont, en raison de l’absence quasi totale de matériel céramique fiable et significatif, quelques hypothèses et quelques pistes pour une datation.

Observations générales

6L’accès aux tombeaux collectifs, toutes catégories confondues, se fait toujours par l’est, sauf, dans la nécropole sud, pour le tombeau-tour no 120 (dont la porte est au sud) et, au nord, pour les tombeaux rupestres no 26, 27 et 32 (creusées dans un repli de falaise orienté au nord) et l’hypogée no 59, creusé dans une zone de la nécropole particulièrement dense. L’accès en dromos de tous les hypogées se fait depuis ce même côté. Seules exceptions : les hypogées no 293 S (fig.2), 343 S, et 345 S ; leur dromos est orienté nord/sud mais, au départ de celui-ci, en surface, la paroi de la falaise est taillée d’une sorte de palier (ou de niche) orienté cette fois-ci à l’est. L’accès à la chambre se fait néanmoins bien par une porte ménagée dans la paroi orientale de la chambre.

Figure 2.

Figure 2.

Accès de l’hypogée 293 S

7La très grande majorité de ces tombeaux sont monumentaux et collectifs ; les 14 tombes individuelles que nous avons recensées peuvent être :

  • des arcosolia uniques, taillés dans une paroi ou un talus de la falaise (no 11, 32, 248, 252 [fig.3] et peut-être 253) ;

  • des tombes aux parois et aux voûtes édifiées en brique (no 254 à 256, découvertes et fouillées en 2010) ;

    • 13 Sur son plan de la nécropole nord, Lauffray II, p. 195.
    • 14 Lauffray II, no 58, p. 202 et pl. LIV c.

    des fosses (no 155, 156 et 243) aux parois construites en blocs de gypse. Elles mériteraient cependant une fouille pour vérifier leur destination funéraire : elles se trouvent à l’intérieur de structures délimitées par des murs faits de blocs de basalte brut, qui peuvent appartenir autant à un enclos funéraire qu’à un habitat tardif. Elles sont situées entre les tombeaux-tours no 15 et 16. Lauffray avait localisé plusieurs tombes en fosses 13 dans un secteur plus proche de la ville (localisées sous le no 58), dont l’une contenait un sarcophage de terre cuite qu’il n’avait pas eu le temps d’ouvrir avant son départ précipité du site 14. Cependant nous avons dégagé trois de ces « tombes individuelles » qu’il identifiait comme des fosses, et elles se sont avérées être des hypogées ;

  • des loculi isolés, qui étaient peut-être surmontés d’une superstructure maçonnée (no 262 [fig.4] et 228 S).

Figure 3.

Figure 3.

Tombes individuelles 248 et 252

Figure 4.

Figure 4.

Tombe 262

Essai de typologie

  • 15 De cette liste, nous excluons la tour qui surmonte le tombeau rupestre no 35 et qui appartient donc (...)

8Ces premières données brutes nous ont permis d’établir une typologie qui s’est enrichie depuis les recherches de Lauffray. Nous dénombrons tout d’abord 29 tombeaux-tours dont la plupart lui étaient connus 15. Nous avons ajouté à sa liste :

  • le tombeau-tour no 244, aujourd’hui complètement arasé au niveau du sol actuel, aux abords immédiats du tombeau-tour no 21, dans la nécropole nord. Il ne subsiste plus que sous la forme d’un bâtiment rectangulaire de 4,60 x 3 m, délimité par des murs construits en petits blocs de gypse taillés ;

  • le tombeau-tour no 122 S, très effondré, au sud de la nécropole méridionale, que Lauffray n’avait pas repéré ;

    • 16 Lauffray I, p. 68 et Lauffray II, p. 203. Nous avons pu observer que ce mur semble interrompu par u (...)

    le tombeau-tour no 233 S, dans la nécropole sud qui, voisin du tombeau-tour no 115, a été confondu avec celui-ci par Lauffray. Il est conservé sur une hauteur d’environ 2 m et mesure 6,10 x 6,40 m ; il s’élève sur deux gradins encore identifiables. La chambre centrale est effondrée sur elle-même, mais on distingue encore deux loculi extérieurs au nord et sur la façade est. C’est de cette tour, et non du tombeau no 115 comme l’écrit Lauffray, que part un mur de direction est-ouest, large de 2,20 m, qu’il avait aperçu et qu’il interprétait comme un avant-mur destiné à protéger le faubourg sud de la ville (fig.5) 16.

Figure 5.

Figure 5.

Tombeau-tour 233 S et mur protégeant le faubourg sud

  • 17 Lauffray II, p. 200 et 221.

9Il convient de noter que le tombeau rupestre no 36, que Lauffray évoque brièvement 17 et qui comporte deux chambres communicantes, est surmonté d’une tour indépendante, dans laquelle, malgré son état très détérioré, on distingue dans ce qui reste de la paroi nord la présence d’un loculus interne en bâtière, orienté est-ouest. Pour autant, il ne nous semble pas approprié de le classer parmi les tombeaux-tours eu égard à la présence des chambres rupestres situées au‑dessous.

  • 18 Cf. n. 6 et 7.

10La typologie des tombeaux-tours a été maintes fois abordée 18 et a servi notamment d’argument chronologique, mais en ne tenant compte que des mieux conservés et des plus visibles (soit 5 ou 6 seulement). Nous proposons de réexaminer la question en exploitant l’ensemble des données désormais disponibles.

  • 19 Lauffray n’établissait pas de véritable différence.

11En dehors des tombeaux-tours et des rares tombes en fosse identifiés, on distingue principalement, au nord comme au sud de la ville, d’une part des hypogées creusés dans le substrat et, d’autre part, des tombeaux rupestres taillés à flanc de falaise ou de talus rocheux 19.

12Nous avons recensé 64 hypogées. Tous ceux que nous avons pu explorer sont des tombeaux collectifs. Dans un certain nombre de cas, l’entrée est obstruée par un effondrement, tout en restant bien identifiable : ils ont donc été « visités » bien avant notre passage. La plupart de ces hypogées ont un plan cruciforme ; l’un des côtés est occupé par la porte, à laquelle on accède depuis la surface par un dromos en escalier. Sur les trois autres côtés se trouvent des banquettes ou des cuves sous arcosolium. Ils sont parfois percés de loculi perpendiculaires au niveau du sol ou des banquettes ; dans certains cas, les loculi sont creusés depuis la surface des banquettes (fig.6).

Figure 6.

Figure 6.

Plan de l’hypogée 63

13L’hypogée no 62 possède un plan rayonnant et seul le côté ouest est muni d’un arcosolium; de part et d’autre de la porte, deux loculi ont été directement taillés dans les parois à partir du sol de la chambre. Un des hypogées de la nécropole sud (no 345 S) possède des parois internes construites en un blocage de pierre de gypse ou de basalte et de jousse (plâtre de gypse) ; cette caractéristique et la disposition intérieure des loculi en font un tombeau tout à fait original (fig.7).

Figure 7.

Figure 7.

Plan des hypogées 345 S et 62

14On dénombre par ailleurs 33 tombeaux rupestres. La plupart sont creusées dans la grande falaise qui surplombe la nécropole nord, mais appartiennent aussi à ce type les no 26 et 27 (plus à l’est), 11, (plus au nord), 248 (plus à l’ouest) et 228 S, 229 S, 230 S, 231 S, 236 S, 237 S, 238 S (fig.8) dans la nécropole sud.

Figure 8.

Figure 8.

Tombes 229 S, 230 S et 231 S

  • 20 Les no 11, 32, 248, 252 (et sans doute aussi le no 253 à peine visible aujourd’hui).

15Quatre d’entre eux sont des tombes individuelles 20 mais pour les autres, le plan est similaire à celui des hypogées : Lauffray ne les avaient pas distingués dans sa typologie. Les tombeaux no 26, 27, 30, 31, 35, 36, 38, 127, 130, et 229 S, 230 S, 231 S, 236 S, 237 S et 238 S possèdent trois arcosolia taillés dans trois de leurs parois surplombant des cuves ou des banquettes. Les no 28, 29, 31, 35 et 36 pouvaient accueillir encore davantage de tombes sur des banquettes ou dans des cuves supplémentaires, ou encore grâce à des loculi percés sous les banquettes (fig.9).

Figure 9.

Figure 9.

Loculi sous les banquettes de la tombe 36

16Les no 35 et 36 possèdent une seconde chambre. Les traces de peintures y sont plus nombreuses que dans les tombeaux des autres types et celles des tombeaux 29 (fig.10) et 34 sont tout à fait remarquables (en particulier sur le plafond).

Figure 10.

Figure 10.

Fresque de la tombe 29 représentant une colombe

  • 21 Elles sont trop détruites pour que l’on puisse restituer l’accès à ces aménagements internes.
  • 22 Will1949, p. 259, et Sartre-Fauriat 2001, vol. II, p. 69.

17On observe cependant, pour ces deux types de tombeaux, une variante : une superstructure maçonnée les surmonte sans que leur agencement interne les distingue des hypogées et des tombeaux rupestres simples (la plupart du temps un plan cruciforme à 3 arcosolia). Cette variante se retrouve dans 24 tombeaux (11 hypogées et 13 tombeaux rupestres). Lauffray n’avait signalé cette caractéristique que pour les no 25 et 35-36 (qu’il semble d’ailleurs confondre). L’édifice aérien est construit en maçonnerie de blocs de tout-venant, de gypse et de basalte, liés au plâtre de gypse. Il s’agit de constructions pleines, pour autant qu’on puisse en juger, car elles sont très mal conservées sauf en ce qui concerne le no 36 (un loculus est encore partiellement visible dans ce qui reste de la paroi nord) et le no 230 S : dans l’élévation de l’édifice aérien où nous avons dégagé une grande cuve à demi conservée 21. Pour autant, il nous semble difficile de les qualifier de « tours » (nous renvoyons aux définitions proposées par E. Will ou A. Sartre-Fauriat 22) car leur élévation devait être relativement réduite (respectivement 3,60 et 3,80 m).

  • 23 Cf. supra et n. 11 ; Lauffray n’y signale que le point géodésique.

18Quelques structures échappent à cette typologie, comme par exemple les no 254-256, qui constituent un ensemble de trois tombes individuelles juxtaposées, placées sur un rebord de talus naturel de la nécropole nord et que nous avons fouillées en 2010 ; leurs parois et leur couverture voûtée étaient construites en briques (carrées et d’une quarantaine de centimètres de côté pour les parois). Ce type de structures est, de façon générale, assez exceptionnel et, à Halabiya, ce sont les seules connues. La tombe no 256 n’avait conservé que les restes incomplets d’un squelette placé en décubitus dorsal, ce qui semble a priori éliminer l’hypothèse d’une inhumation musulmane. Enfin, les prochaines campagnes de fouilles confirmeront sans doute la destination funéraire d’un grand bâtiment (no 12, que Lauffray n’avait pas remarqué), au centre duquel se remarque un effondrement circulaire caractéristique des chambres d’hypogée 23. Ce serait là aussi un hapax.

  • 24 Cf. n. 6 et 7 et Montero Fenollos & Al-Shbib2008.

19Les publications et les études antérieures sur les nécropoles romaines et byzantines de Syrie 24 se sont fondées jusqu’à présent sur des typologies qui, pour n’être pas exactement semblables, sont néanmoins proches. Les comparaisons qui peuvent être tentées permettent de formuler quelques hypothèses.

Aménagement et proposition de datation des hypogées et des tombes rupestres

20Nos observations permettent tout d’abord de constater une certaine diversité de structure ou de plan au sein de ces types et de corriger l’impression première de Lauffray pour qui « tous les hypogées sans exception ont un plan en croix à trois arcosolia ». Plusieurs exemples viennent aujourd’hui le contredire : les hypogées no 62 (à plan rayonnant), no 345 ou 260 (fig.7) ; les tombes à loculus ou à arcosolium uniques (no 248 ou 252 [fig.3], no 262 [fig.4]), la petite tombe à chambre rupestre individuelle no 32.

21Il est néanmoins vrai que le plan cruciforme à arcosolium a été adopté pour environ 90 % des tombeaux rupestres et des hypogées collectifs dont nous avons pu observer les plans ; les tombes individuelles, pour des raisons évidentes, n’étant pas cruciformes, cela constitue environ les trois quarts des monuments funéraires de ce type (fig.12).

Figure 11.

Figure 11.

Coupe de la tombe 260

Figure 12.

Figure 12.

Proportion des chambres cruciformes pour les tombes rupestres et les hypogées

  • 25 Toll1946.
  • 26 On trouve des loculi sous les banquettes des tombeaux rupestres 31, 35 et 36, dans les hypogées 52, (...)

22Dans la région du moyen Euphrate, il existe deux nécropoles comparables par leur ampleur à celles de Halabiya, à Doura‑Europos et à Tall as-Sin. À Doura 25, les tombeaux ne sont pas pourvus d’arcosolia, comme c’est majoritairement le cas à Halabiya, mais de loculi multiples disposés en travées verticales. Les loculi sont de toute façon assez rares dans les tombeaux souterrains de Halabiya (on les trouve dans seulement 14 tombeaux rupestres ou hypogées 26).

  • 27 Sartre-Fauriat 2001, vol. II, p. 91-92 exprime néanmoins quelques réserves sur le fait que ce critè (...)

23Pour A. Sartre-Fauriat, le dispositif de l’arcosolium semble correspondre à une phase tardive des nécropoles syriennes et palestiniennes (sans pour autant que le système du loculus soit abandonné) ; nulle part l’arcosolium n’est antérieur à la fin du ier s. apr. J.-C. et le plus anciennement daté apparaît seulement en 132 apr. J.-C. en Syrie du Nord 27. Il est absent des tombeaux souterrains de Doura, dont le terminus ante quem est donné par la prise de la ville par les Perses en 256.

  • 28 Montero Fenollos & Al-Shbib2008.
  • 29 Sauf pour la tombe 132, tombe en fosse plus ancienne que les hypogées, où des lampes du iv-ve s. on (...)
  • 30 Márquez Rowe2008.
  • 31 Sur les cinq inscriptions, une seule (inscription 3) est en syriaque (ibid. p. 278).
  • 32 Al-Shbib 2008, p. 233-239.

24La comparaison la plus fructueuse est celle qui peut être faite avec la nécropole byzantine de Tall as-Sin 28, situé à environ 70 km en aval de Halabiya, où les hypogées prédominent à 96 % et pour lesquels le plan cruciforme est reproduit avec une parfaite régularité. Dans cette nécropole, les fouilles et les dégagements de sépultures — pour la plupart déjà pillées — n’ont fourni que peu de matériel utilisable pour la datation 29. Mais la présence de croix, peintes en rouge ocre sur les parois, et d’inscriptions 30, en grec pour la plupart 31, indique clairement une datation au plus tôt byzantine. Par ailleurs, les sondages effectués en dehors de la nécropole montre que le site a été principalement occupé à l’époque byzantino-omeyyade 32.

25À Halabiya, le plan cruciforme est certes moins fréquent qu’à Tall as-Sin. Mais la typologie des sépultures sur ce dernier site est moins riche qu’à Halabiya ; il faut aussi tenir compte du fait que les tombes individuelles sont plus nombreuses qu’à Tall as-Sin, sans compter qu’il n’y existe aucune tombe individuelle en loculus ou sous arcosolium, ni de tombe construite en briques.

26Sur les deux sites, les tombeaux ont été violés et le matériel utilisable reste peu abondant (une seule exception à Tall as-Sin). On notera cependant que dans les rares tombeaux de Halabiya dégagés où il restait de la céramique (no 25 et 63), celle-ci peut être également datée de l’époque byzantino-omeyyade (NSA et céramique peignée notamment). À ces indices de datation, nous pouvons ajouter :

    • 33 Lauffray II, p. 211.
    • 34 Toll 1937 et LauffrayII, p. 213.
    • 35 + Μνημ- | ον ’Iωά̣[ν]- | νου̣ |[---]Μ̣[---]. Trad. : « Tombeau de Jean… ». Lect. et trad. P.-L. Ga (...)

    une inscription en grec, peinte en rouge ocre, d’une couleur et d’une graphie comparables à celles des tombeaux-tours no 8 33 et 13 34, retrouvée entre deux arcosolia, dans l’angle nord-ouest de la chambre no 230 S, difficilement déchiffrable 35, mais précédée d’une croix ;

    • 36 Lauffray II, p. 200, signale une croix peinte sur le plafond ; celle-ci est simple ; une autre croi (...)
    • 37 Une croix orfévrée peinte en ocre, vert et jaune et deux autres, l’une gravée et rehaussée par une (...)

    d’autres croix peintes se trouvent dans les tombeaux no 27 36, 35 (fig.13) 37 et 268 ;

    • 38 LauffrayII, p. 218.

    la représentation d’une colombe tenant un rameau dans son bec, parmi les motifs figuratifs du plafond du tombeau no 29 (fig.10) 38 ;

    • 39 Lauffray II, p. 229, graffito no 124, fig. 109.
    • 40 Ibid., graffito no 125, p. 229.

    dans le no 30, enfin, un graffito représente un personnage grossièrement gravé (un évêque ?) qui tient à la main une croix grecque 39 ; une autre croix est gravée au-dessus de l’épaule d’un second personnage qui semble être un soldat 40.

Figure 13.

Figure 13.

Croix peinte de la tombe 35

  • 41 LauffrayII, p. 80.

27En l’état actuel de la documentation, au vu des plans dont nous disposons, de la fréquence du plan cruciforme et, a contrario, de la relative rareté des loculi — qui ne sont par ailleurs jamais disposés en travées verticales —, du maigre matériel céramique collecté, mais surtout de la présence de nombreux symboles chrétiens, il est raisonnable d’attribuer aux hypogées ou aux tombeaux rupestres de Halabiya une datation semblable à celles des tombeaux de la nécropole de Tall as-Sin. Ces indices n’excluent pas totalement l’hypothèse d’un remploi de ces sépultures à l’époque paléochrétienne, mais rien ne vient indiquer qu’ils ont été construits et utilisés à une époque antérieure. D’ailleurs l’occupation du site à l’époque romaine n’est pratiquement pas documentée. En revanche, l’église sud-est, probablement construite à la toute fin du ve s. ou au début du vie s., est encore fréquentée au-delà de la période protobyzantine 41, tout comme fort vraisemblablement celle du nord-ouest. Le nettoyage du baptistère de l’église sud-est et un petit sondage que nous y avons effectué en 2010 confirment cette hypothèse. En tout état de cause, nos fouilles intra muros et celles de Lauffray n’ont révélé que des édifices publics ou des habitats datés des périodes protobyzantine ou omeyyade.

Les tombeaux-tours de Halabiya : questions de chronologie

  • 42 Toll, Will et Lauffray plaident en faveur d’une datation tardive, au plus tôt à partir du iiie s. ((...)
  • 43 Will 1949 et Clauss 2002.

28La question des tombeaux-tours de Halabiya, telle qu’elle a été abordée depuis 1937, a suscité une certaine controverse, notamment sur les problèmes de datation 42. Il ne nous semble pas utile de revenir sur l’origine ou la genèse du tombeau-tour dans la moyenne vallée de l’Euphrate, qu’il convient de rapprocher des cas de Palmyre et de Doura Europos, ni sur les influences que révèle le décor architectural extérieur, d’inspiration parthe, notamment pour le tombeau-tour no 120. Ce sont là des faits établis et qui font l’objet de consensus 43.

  • 44 Clauss 2002.
  • 45 Toll1937
  • 46 Sarre & Herzfeld, vol. III, p. 366 et pl. lxxv.
  • 47 Lauffray II, p. 199.

29L’étude la plus récente et la plus exhaustive des tombeaux-tours de Halabiya après la publication de J. Lauffray a été proposée par P. Clauss 44, qui l’aborde à travers celle des tombeaux-tours de Baghûz et en prenant en compte les données des nécropoles de Palmyre et de Doura. Néanmoins, elle ne se fonde, pour Halabiya, que sur 6 exemples (tombeaux-tours numérotés par Lauffray : no 4, 13, et 15 publiés par Toll 45 et Sarre et Herzfeld, no 120 par Sarre et Herzfeld 46 et no 8 et 17 que seul Lauffray avait observés avant elle 47). Une documentation plus complète permet désormais, nous semble-t-il, de faire progresser la question.

30Le tombeau-tour no 120 (fig.14), avec ses 9 x 8 m, est l’un des plus monumentaux des deux nécropoles et l’un des mieux conservés ; il a donc souvent été décrit, mais nous ajoutons ci-après quelques indications supplémentaires, rendues possibles par de nouveaux relevés de nos architectes.

Figure 14.

Figure 14.

Tombeau-tour 120, façades nord et sud

  • 48 Clauss 2002, tabl. 2, p. 159.
  • 49 No 4 : 7 x 8,95 m. No 13 : 7,60 x 7,10 m. No 102 : 8,10 m de côté.
  • 50 Ainsi les tombeaux-tours no 5, 14, 18, 19, 20, 42, 41, 50, 102 S, 115 S, 122 S et 233 S sont trop e (...)
  • 51 À l’exception des tombeaux rupestres no 26, 27 et 32 creusés dans une falaise orientée vers le nord (...)
  • 52 D’autres emplacements se trouvaient sans doute au premier puis au second étage, mais ils restent di (...)
  • 53 Long de 2,82 m, haut de 1,65 m et large de 0,98 m. Il s’ouvre dans l’épaisseur de la paroi interne (...)
  • 54 De 2,42 m de longueur, au moins 2,14 m de haut et de 1,12 m de largeur. Elle referme une cuve de 2, (...)

31En plan, il est beaucoup vaste que ceux de Baghûz (le plus grand ne fait que 7,05 x 6,45 m) et que le tombeau-tour C de Doura (5,80 m) 48. Seuls les tombeaux-tours no 4, 13 et 102 de Halabiya atteignent des dimensions comparables 49. Il doit sans doute sa conservation, sur 8,65 m d’élévation, à l’épaisseur de ses murs (entre 1 et 1,20 m). Il est indéniablement différent des autres tombeaux-tours de Halabiya, pour autant que ceux-ci puissent être observés avec pertinence, au vu de leur état de conservation très inégal 50. L’originalité de ce tombeau, au sein des nécropoles de Halabiya, a été soulignée par Sarre et Hertzfeld, Lauffray et Clauss, qui mettent en avant plusieurs caractéristiques exceptionnelles. Son entrée, tout d’abord, est décentrée et se trouve sur la face sud (fig.14), alors que les autres tombeaux, tous types confondus, possèdent un accès placé sur leur façade est 51. Par ailleurs, à la différence des tombeaux-tours no 4, 6, 7, 8, 10, 13, 15, 17, 18, 21, 24, 40, 45 et 46 dont on peut observer au moins partiellement le plan interne, celui-ci n’est pas doté d’une chambre centrale mais d’un escalier tournant le long duquel deux emplacements funéraires sont bien localisés, ménagés dans l’épaisseur de la construction, l’un sur le côté ouest de la première volée, l’autre sur le côté sud de la deuxième volée 52. Le premier est un grand loculus voûté 53 (fig.15) et le second est une chambre en partie voûtée qui a été ménagée dans la masse de l’édifice (fig.16) 54.

Figure 15.

Figure 15.

Plan et coupe du premier niveau du tombeau-tour 120

Figure 16.

Figure 16.

Plan et coupe de la chambre funéraire du tombeau-tour 120

32Ce sont les fouilleurs clandestins qui ont brisé la paroi nord de cette chambre et en ont ainsi révélé l’existence, car aucune ouverture n’était prévue. Sans cela, elle serait restée inaccessible et surtout invisible. Que faut-il donc penser des superstructures maçonnées que l’on présume pleines à Halabiya, mais surtout à Doura et à Baghûz ? Le tombeau-tour no 120 comportait encore un, voire deux étages (au premier étage, quelques marches menant vers un niveau supérieur sont encore visibles). Les vestiges du premier étage sont très érodés (fig.17), mais il est vraisemblable que d’autres emplacements funéraires y aient été aménagés.

  • 55 Les tombeaux-tours no 4 (fig.18), 6, 7 (fig.19), 8, 9, 10, 13 (fig.20), 15, 17, 21, 24, 45 et 46

33Les autres tombeaux-tours dont le plan interne peut être au moins en partie observé 55 possèdent une chambre centrale au niveau de leur accès. Celle-ci est précédée, au moins pour les no 4, 7, 8, 13 et 17, d’un vestibule d’où part l’escalier tournant.

Figure 17.

Figure 17.

Plan de l’étage de la tour 120

34Leur chambre est munie de trois ou quatre arcosolia (y compris donc parfois au-dessus de la porte, mais sans destination funéraire), accueillant des banquettes (no 4) ou des cuves (cuves simples dans le no 7 [fig.19], et doubles dans le no 13) ; on ignore la nature des dispositifs présents sous les arcosolia des chambres des no 8, 9 et 17 et la forme du plan pour les autres.

35Figure 18.

Plans du tombeau-tour 4, premier et second niveaux

Figure 19.

Figure 19.

Intérieur du tombeau-tour 7

Figure 20.

Figure 20.

Plans de la chambre et de l’étage du tombeau-tour 13

36C’est l’absence de chambre centrale dans le tombeau-tour no 120 qui constitue le premier argument de P. Clauss pour faire de ce dernier le tombeau le plus ancien de Halabiya et le dater du ier s. av. J.-C., par comparaison avec des tombeaux-tours similaires de Baghûz, Doura et Palmyre. Pour autant, cette datation absolue, pour ce tombeau-tour no 120 comme pour les autres tombeaux-tours de Halabiya, que ce même auteur date du ier s. apr. J.-C., nous semble devoir être réexaminée à la lumière de nouvelles données. Il semble en effet que la construction de tombeaux-tours à Halabiya pourrait relever d’un héritage tardif d’une tradition ancienne, celle-là même qui est présente depuis plusieurs siècles sur l’Euphrate comme à Palmyre, c’est déjà ce qu’avaient proposé Toll, Will et Lauffray.

37D’autres arguments développés par P. Clauss pour justifier une datation très haute du tombeau-tour no 120 apparaissent moins probants encore, si on prend en compte l’ensemble des tombeaux-tours de Halabiya. Ainsi, l’argument fondé sur la situation très isolée du tombeau par rapport au reste de la nécropole sud : le tombeau-tour no 4 est tout aussi excentré dans la nécropole nord ; son décor et son architecture sont pourtant bien différents et nous verrons que ces caractéristiques relèvent sans doute d’une évolution ultérieure par rapport au tombeau no 120.

38On observe tout d’abord que le tombeau no 4 est doté d’une chambre centrale. Or l’adoption d’un tel dispositif, avec la présence d’arcosolia, correspond sans doute à une étape ultérieure, selon le processus qu’on observe aussi à Palmyre (mais sans doute à une époque antérieure) et à Baghûz (mais, sur ce site, la datation de ces tombeaux-tours se fonde uniquement, en l’absence de données chronologiques absolues, sur des critères stylistiques). Pour P. Clauss, cette évolution se combine avec la diminution du nombre de loculi extérieurs (et donc de tombes). Cependant notre répertoire à Halabiya, plus vaste qu’à l’époque où P. Clauss formulait ses analyses, nous permet de nuancer la portée de cet argument. Le tombeau-tour no 120 ne possède que quatre loculi extérieurs, en plus de son loculus et de sa chambre internes, alors que certains tombeaux-tours à chambre centrale et arcosolia en possèdent parfois autant ou même davantage. Le tombeau-tour no 4 en est muni de deux en façade est, de deux à l’ouest et au nord au moins 1. Le tombeau-tour no 17 en a au moins 8 (2 sur chacune des faces nord, sud et ouest, et 2 de part et d’autre de l’entrée à l’est) (fig.21).

Figure 21.

Figure 21.

Plan du tombeau-tour 17

39Le tombeau-tour no 24 en a au moins 2 au nord comme au sud ; le tombeau-tour no 42, au moins un sur chacune des faces nord, est et ouest. Et, surtout, le tombeau-tour no 45 situé en plein centre de la nécropole nord, et doté probablement lui aussi d’une chambre centrale, possède 2 loculi de part et d’autre de la porte, à l’est, au moins deux au sud, et cinq au nord (fig.22).

Figure 22.

Figure 22.

Façades nord et est du tombeau-tour 45

40La diminution supposée progressive, au fil du temps du nombre d’emplacements funéraires n’est donc pas confirmée et ne saurait constituer un argument de datation. D’après ce qu’on peut encore voir du tombeau-tour no 4 (fig.18), par exemple, celui-ci possède, outre les banquettes sous les quatre arcosolia, un loculus extérieur dans la façade sud (accessible aussi depuis le vestibule situé entre la porte et la chambre centrale), un second loculus extérieur sur la face nord, deux grands loculi intérieurs au premier étage et, surtout, sous les banquettes de la chambre, trois loculi au nord et au sud et deux à l’ouest. Ce tombeau-tour totalise donc au moins quinze emplacements d’inhumation, contre six pour la tour no 120 (dont certes on ne connaît pas avec précision les aménagements des étages, mais on ignore également tout du troisième niveau de la tour no 4). Le tombeau-tour no 45 sera fouillé au cours des prochaines campagnes pour tenter de connaître la disposition de la chambre centrale mais, ne serait-ce qu’avec les loculi extérieurs d’ores et déjà visibles, il totalise neuf emplacements. Les tombeaux-tours no 24 et 17, sans même compter les éventuelles banquettes ou cuves de leur chambre centrale, qui n’est plus accessible, disposent respectivement d’au moins six et cinq loculi.

  • 56 En voici une brève description : sur la face nord, au premier niveau, une demi-colonne centrale de (...)

41P. Clauss compare aussi le décor architectural extérieur des tombeaux-tours de Halabiya à celui des tombeaux-tours de Baghûz ; la singularité du tombeau-tour no 120 est une fois encore tout à fait flagrante. Elle révèle une forte influence parthe qui se manifeste encore sur le décor de la façade nord (fig.14) 56. Encore ne faut-il pas réduire cette influence au cours du seul ier s. : au milieu du iiie s. de n. ère, la façade du palais de Ctésiphon en est encore une belle illustration. Ce décor riche, soigné et abondant contraste avec celui des autres tombeaux-tours de Halabiya, en réalité comparable à celui des tours de Baghûz et de Doura. Il est vrai que ce décor doit être en grande partie restitué à partir de vestiges très lacunaires, sauf pour le no 4.

  • 57 On en observe six sur la face est, sur deux registres, cintrées au premier niveau, rectangulaires a (...)

42Le tombeau-tour no 4 possède encore une élévation de 8,65 m et les décors des façades est et nord sont relativement bien conservés ; ils sont presque aussi riches que ceux du no 120. On y observe encore deux registres et la présence de fausses fenêtres 57. Il n’y a cependant plus que trois paires de demi-colonnes à l’est et deux au nord et ces colonnes ont un diamètre supérieur (0,35 m) à celui des colonnes du no 120. Nous avons déjà noté que ces deux tombeaux-tours ont en commun leur situation très isolée : le no 120 est à 1,3 km du rempart sud de la ville et à 600 m du tombeau-tour no 122, le plus proche en direction de la ville ;  le no 4 à plus d’un km du rempart nord et à 200 m environ du tombeau-tour le plus proche, le no 5. Ce point commun est peut-être le signe d’une certaine proximité chronologique et ce malgré le fait que le tombeau-tour no 4 possède une chambre centrale à plan cruciforme, comme la plupart des autres tombeaux-tours de Halabiya. Ainsi, le tombeau-tour no 4 marquerait-il une étape intermédiaire entre le tombeau-tour no 120 et son décor de style parthe et les autres tombeaux-tours du site.

  • 58 Seuls les tombeaux-tours no 5, 6, 8, 13, 17, et 24 en ont conservé quelques traces.
  • 59 Le décor (face nord) du tombeau-tour no 13 ne nous est connu que d’après un relevé de Lauffray qui (...)

43Quant à ceux-ci, leur décor est, de fait, encore plus simple que celui du no 4 58 ; les colonnes, dont on ne distingue le plus souvent que les arrachements, ont un diamètre beaucoup plus important (de 0,35 à 0,60 m) et elles sont beaucoup moins nombreuses (de deux à trois) 59. On ne peut observer la présence de fausses fenêtres que pour les tombeaux-tours no 7 (deux, face nord) et 17 (quatre, face nord).

44Cette évolution semble s’opérer simultanément à l’adoption d’une chambre centrale cruciforme. Ce dispositif n’a été observé dans aucun autre tombeau-tour de l’Euphrate. De plus, dans trois cas au moins, la porte, centrée sur la façade orientale comme pour les autres tombeaux-tours, est flanquée de deux loculi accessibles depuis l’extérieur (no 4, 17 et 45), et c’est une autre particularité propre à Halabiya.

  • 60 Carrié, Duval & Roueché 2000. Voir notamment Roques2000 et Ulbert2000. Voir aussi notre communica (...)

45Pour ce qui est de la datation absolue de la construction des tombeaux-tours, il semble difficile de suivre P. Clauss qui situe le no 120 au ier s. av. J.-C., et les autres au ier s. apr. J.-C. Il ne s’agit pas de se fier aveuglément au texte de Procope, qui date la fondation de la ville du iiie s. : l’analyse historique du De Ædificiis montre effectivement que Procope a trop souvent attribué à Justinien des constructions ou des restaurations qui étaient en réalité bien antérieures, même si, dans le cas de Zénobia, la description qu’il fournit est d’une certaine ampleur (autant que celle qu’il fait d’Antioche) et surtout d’une grande précision 60.

  • 61 Lauffray II, p. 257 ss.
  • 62 L’une à la datation indéterminée et l’autre de Gordien III, dont nous avons trouvé un second exempl (...)
  • 63 Annexe sur le matériel céramique de D. Orssaud in Lauffray II, p. 260-275.
  • 64 Pratiqués au centre du site urbain jusqu’à 8 m de profondeur pour l’étude de la faisabilité du barr (...)

46Pour autant, les recherches de Lauffray et les nôtres n’ont révélé dans l’agglomération que très peu de traces objectives qui puissent remonter à une période antérieure à l’époque byzantine. C. Morrisson, dans son inventaire des monnaies trouvées lors des fouilles de Lauffray 61, n’identifie que deux monnaies romaines 62 ; elle note même qu’« au vue de l’homogénéité du reste du lot, concentré au vie s., il n’est pas impossible que ces monnaies aient été remises en circulation à cette époque, en profitant de la similitude de module ». Les monnaies trouvées depuis 2006 (en cours de nettoyage au Musée de Damas) datent au plus tôt du règne d’Anastase. Pour ce qui est de la céramique, les formes les plus anciennes répertoriées par Lauffray sont, à de rares exceptions près, similaires à celles de la fin de l’occupation de Doura (256 apr. J.-C.) 63. Lors de nos fouilles depuis 2006, nous n’en avons même identifié aucune qui soit aussi ancienne : le matériel remonte au plus tôt au ve s et se recentre sur la fin du vie s. et au début du viie s. Les monuments identifiés par Lauffray et les vestiges mis au jour depuis 2006, qu’ils proviennent de la zone du forum, d’un îlot d’habitat domestique au sud de la ville ou d’une structure sans doute publique près de la porte nord, appartiennent au plus tôt à la période paléochrétienne et au règne de Justinien. Par ailleurs, les carottages que nous avons pu examiner 64 ne recelaient aucune céramique romaine. Force est donc de constater que s’il existait, au même emplacement que la ville justinienne, une agglomération à l’époque romaine, celle-ci nous échappe totalement et plus encore pour une période antérieure au iiie s., si on se fie à la date de fondation indiquée par Procope.

  • 65 Pour Serrin, voir notamment Matilla Seiquer1998.
  • 66 Geyer & Montchambert 2003, vol. I, p. 169-170. Ils complètent en outre la liste des cinq tombeaux-t (...)
  • 67 Lauffray II, p. 203 et 223-224, pl. lviii et fig. 106.

47Il serait bien curieux que le tombeau-tour no 120, aussi monumental et au décor aussi soigné, ne corresponde à aucun habitat urbain proche. On a pensé que c’était le cas pour Serrin, mais des fouilles ou des prospections récentes tendent à prouver le contraire 65. Il est vrai qu’on peut en théorie douter que la situation de Halabiya, idéale du point de vue stratégique, n’ait pas été exploitée pour l’implantation d’un site de défense de la frontière dès la période romaine, voire plus tôt. Mais en l’état actuel de notre documentation, il faut admettre qu’il ne s’agit que d’une hypothèse. Il est vrai aussi qu’on met en relation les tombeaux-tours de Baghûz avec des habitats situés à 8,5 km 66. Mais en faveur d’une datation « tardive » du tombeau-tour no 120 de Halabiya, on notera qu’il sert de point d’appui à une enceinte qui englobe aussi une petite chapelle paléochrétienne, où Lauffray avait dégagé deux sarcophages 67. Ces aménagements sont, à n’en pas douter, bien postérieurs à la construction de la tour, mais une telle relation de proximité plaide plutôt en faveur d’un lien symbolique fort ; si on englobe ce tombeau-tour dans l’enclos de la chapelle paléochrétienne, c’est qu’ils entretiennent sans doute encore à cette époque, dans l’esprit des commanditaires, un rapport étroit ; une datation du tombeau-tour au ier s. av. J.-C., dans ce contexte, nous semble périlleux et impliquer un décalage chronologique trop important.

  • 68 Lauffray II, p. 211 et 214. Ces inscriptions portent toutes trois simplement la mention d’un IOANNI (...)
  • 69 Non mentionnées par Lauffray : une croix peinte en rouge ocre dans la paroi ouest de l’arcosolium n (...)

48En outre, le décor peint et les graffiti retrouvés dans les tombeaux-tours de Halabiya nous renvoient tous à l’époque chrétienne. Aux inscriptions chrétiennes des hypogées et des tombes rupestres, on ajoutera celles des tombeaux-tours no 8 et 13 68, déjà connues de Lauffray. Des croix peintes se trouvent aussi dans le no 4 (dans la chambre du rez-de-chaussée, que Lauffray ne signale pas), dans le tombeau-tour no 8 (précédant l’inscription) et dans l’hypogée-tour no 36 (fig.23) 69.

Figure 23.

Figure 23.

Croix peintes des tombes 4, 8 et 36

  • 70 Toll 1937, p. 17-18 et pl. VI.
  • 71 Ibid., pl. VI,1, provenant du tombeau-tour no 13.
  • 72 Ibid., pl.VI, 2, provenant du tombeau-tour no 15.
  • 73 Ibid., pl. VI, 8.

49Le peu de matériel céramique identifiable provenant de fouilles des tombeaux-tours à Halabiya a été retrouvé par N. P. Toll en 1936, dans les tombeaux-tours no 13 et 15, et se réduit à deux lampes ; elles peuvent néanmoins être datées au vu de la planche publiée 70 pour l’une des iiie-ive s. 71 et pour l’autre des ive-ve s. 72. Par ailleurs, lors des fouilles de N. P. Toll, une croix de bronze a été retrouvée dans le tombeau-tour no 15 73. Rappelons également que la présence, dans le no 120, d’un arcosolium dans lequel s’inscrit le loculus du premier niveau semble aussi prêcher en faveur d’une datation plus tardive que le ier s. av. J.-C.

50En définitive, l’un des marqueurs chronologiques les plus convaincants demeure l’utilisation du plan cruciforme pour les chambres centrales, qui semble avoir été quasi universelle (le tombeau-tour no 120 apparaissant comme la seule exception). Ce plan n’a été adopté pour aucun des tombeaux-tours de la vallée de l’Euphrate ni de Palmyre. Cette donnée est cohérente avec notre hypothèse selon laquelle les tombeaux-tours de Halabiya constitueraient une série à la fois originale et tardive (fig.24).

Figure 24.

Figure 24.

Forme des chambres funéraires tous types confondus

51L’évolution chronologique que nous proposons pour les tombeaux-tours, au vu de leur plan intérieur, de leur décor et de leurs inscriptions et graffiti, se trouve ainsi cohérente avec la datation que nous évoquons ci-dessus pour les autres tombeaux des nécropoles de Halabiya. Nos hypothèses rejoignent donc en partie les intuitions et les analyses formulées par N. P. Toll, E. Will et J. Lauffray : pour eux, les tombeaux-tours de Halabiya correspondent à une phase ultime de l’évolution de ce type de structure et ils datent les constructions des nécropoles de Halabiya des iiie-ive s. pour rester fidèles au texte de Procope. Néanmoins ces datations correspondraient davantage selon nous à un terminus post quem, si on accepte, comme nous le suggérons ci-dessous, que les tombeaux-tours à Halabiya ne soient antérieurs que d’un nombre réduit de générations aux autres tombeaux du site.

52Les chronologies relatives ou absolues que nous proposons tentent de rendre compte de quelques critères objectifs ; nous restons cependant conscients qu’elles peuvent être remises en cause par des découvertes ultérieures et les rares indices en notre possession peuvent bien entendu n’appartenir qu’à des phases de remploi de ces tombeaux. Une datation beaucoup plus haute n’est donc pas à exclure totalement. Ces questions trouveront, il faut l’espérer, des réponses lors des fouilles que nous projetons pour de prochaines campagnes.

  • 74 Sarre & Herzfeld vol. II, p. 367.
  • 75 Toll 1937, p. 13.
  • 76 Lauffray II, fig. 95.
  • 77 Ce sont des comparaisons sans doute trop rapides avec les tombeaux-tours ou les mausolées tours de (...)
  • 78 Sartre-Fauriat 2001, vol. II, p. 85. Voir aussi Will 1949, p. 258-312.

53En ce qui concerne enfin la couverture des tombeaux-tours de Halabiya, et malgré les restitutions proposées par Sarre et Hertzfeld 74, suivis par Toll 75, puis Lauffray 76, et qui supposent une couverture pyramidale 77, nous nous rangerions plus volontiers aux arguments d’A. Sartre-Fauriat 78 : la tradition de la vallée de l’Euphrate est davantage celle des toitures en terrasse. Enfin, on peut se demander à juste titre ce qui aurait poussé les constructeurs à aménager des chambres à plafond pyramidal, comme c’est le cas en tout cas à Halabiya pour les tours 4, 7, 8 et 13, si la toiture elle-même avait eu cette forme. En tout état de cause, aucun indice architectural ne permet de restituer une couverture pyramidale, puisqu’aucun des tombeaux-tours de Halabiya n’a conservé une élévation suffisante, pas plus qu’à Doura ou à Baghûz d’ailleurs.

Organisation spatiale des nécropoles

  • 79 Il est très délicat pour le moment d’estimer le nombres d’habitants de cette petite ville de garnis (...)

54Par ailleurs, l’ajout de 164 tombeaux à la liste établie par Lauffray offre de nouvelles perspectives pour l’étude des nécropoles et de leur signification sociale. Peut-on encore sous-estimer la part d’habitants civils de la ville ? Il est peu probable en effet que ces tombeaux collectifs soient uniquement ceux de limitanei ou de militaires placés en garnison. Plus encore, l’aspect monumental de ces tombes familiales invite à penser qu’il existait à Halabiya une véritable classe de notables, à même de faire aménager ces tombeaux prestigieux et monumentaux qui, mutatis mutandis, évoquent irrésistiblement ceux des « notables de Palmyre » 79.

  • 80 Clauss 2002, p. 170.
  • 81 Lauffray II, p. 199.

55Ces nouvelles données soulèvent également des questions quant aux liens qui pouvaient exister entre tombeaux-tours et tombeaux des autres types, et l’organisation spatiale des sépultures dans les nécropoles. P. Clauss évoque pour Baghûz la possibilité d’attribuer au membre fondateur d’un groupe social la construction des tombeaux-tours, réservés à celui-ci et à ses proches immédiats, les autres membres moins prestigieux du groupe, ou appartenant à des générations postérieures, étant inhumés dans des tombeaux disposées tout autour de chaque tombeau-tour 80. Ce peut être aussi une hypothèse séduisante pour les nécropoles de Halabiya. Nous possédons, tout d’abord, quelques indices, assez ténus il est vrai, de l’existence d’enclos funéraires. C’était déjà l’hypothèse que formulait Lauffray à propos de murs de basalte affleurant à la surface devant le tombeau-tour no 15 81. Nous en avons remarqué d’autres entre celui-ci et le tombeau-tour no 16, à l’intérieur desquels prendraient place les fosses no 155, 156 et 243. Rappelons aussi l’enclos funéraire et la petite chapelle paléochrétienne aux abords immédiats (nord-ouest) du tombeau-tour no 120. Par ailleurs, certains tombeaux-tours sont trop proches les uns des autres d’un point de vue topographique pour qu’ils n’aient pas aussi entretenu des liens de proximité familiale: on pense aux no 7-8, 15-16, 18-19-20, 45-46 et 115 S-233 S, qui pourraient avoir appartenu à des défunts d’une même génération et issus d’un même groupe familial.

56Nous suggérons quelques propositions de répartition spatiale et de regroupement des tombeaux dictées par la topographie et la présence de petits wadis qui pourraient avoir contribué à imposer les limites de chaque ensemble (sur fig.25-29).

Figure 25.

Figure 25.

Carte de la nécropole nord, secteur 1

Figure 26.

Figure 26.

Carte de la nécropole nord, secteur 2

57Cependant, dans la nécropole nord, les tombeaux-tours no 4, 5, 6, 9, 14 et 22 semblent isolés ainsi que, dans la nécropole sud, les tombeaux-tours no 120 et 122. Il existe aussi des secteurs où des hypogées et les tombeaux rupestres semblent être regroupés sans que la présence de tombeau-tour puisse leur être associée. On remarquera qu’il s’agit des secteurs des deux nécropoles les plus proches de la ville, au nord (fig.27) comme au sud (fig.28).

58Figure 27.

Carte de la nécropole nord, secteur 3

Figure 28.

Figure 28.

Carte de la nécropole sud, secteur 1

Figure 29.

Figure 29.

Carte de la nécropole sud, secteur 2

59Mais, dans un certain nombre de cas (les tombeaux-tours no 7-8, 10, 13, 15-16, 17, 18-19-20, 24, 36, 45-46 et 115-233), ils auraient pu fonctionner comme autant de « sêma» pour des inhumations postérieures ou collatérales.

  • 82 Lauffray II, p. 213, n. 12 et p. 217 et Toll1937, p. 17. Il n’est d’ailleurs peut-être pas nécessa (...)

60Nous ferons enfin une dernière remarque. Lauffray, à propos des tombeaux-tours no 13 et 15, où de nombreux squelettes amalgamés ont été découverts dans l’effondrement de la chambre supérieure, note qu’ils lui donnent « l’impression d’un massacre de femmes et d’enfants, qui (…) s’étaient cachés dans la nécropole lors de la prise de la ville par Chosroès » 82. Nous ferons le même type d’hypothèses que nous faisons pour le tombeau no 230 S, où nous observons que la porte de la chambre pouvait être fermée de l’intérieur par une poutre horizontale (il n’est d’ailleurs pas indispensable de se référer à la seule attaque de la ville par Chosroès. Ce dispositif se trouve aussi dans la chambre du tombeau rupestre no 238 S (fig.30) et de façon moins claire dans l’hypogée no 344 S.

Figure 30.

Figure 30.

Fermeture des tombes 230 S et 238 S

61Certains tombeaux pourraient donc avoir été prévus ou aménagés postérieurement à leur construction pour servir de refuge en cas d’attaque de la ville.

Conclusions

62Les résultats que nous avons présentés ci-dessus ne sont que provisoires et avant tout le fruit de simples prospections préliminaires. Il reste à les confirmer par de véritables fouilles, notamment de structures qui ne semblent pas avoir été pillées, d’emplacements encore à vérifier, ou encore d’« enclos funéraires » présumés. La mise au jour de tombeaux inviolés serait, bien entendu, déterminante.

Nos remerciements les plus sincères vont à la Fondation Osmane Aïdi, qui contribue pour une grande part au financement de la mission depuis son origine.

Haut de page

Bibliographie

Al-Shbib (S.) 2008, « La céramique », Montero Fenollos & Al-Shbib 2008, p. 233-239.

Carrié (J.-M.), N. Duval & Ch. Roueché (éd.) 2000, Le De Aedificis de Procope : le texte et les réalités documentaires (Antiquité Tardive 8).

Clauss (P.) 2002, « Les tours funéraires du djebel Baghoûz dans l’histoire de la tour funéraire syrienne », Syria 79, p. 155-194.

Geyer (B.) & J.-Y. Montchambert 2003, La basse vallée de l’Euphrate syrien, du Néolithique à l’avènement de l’Islam (BAH 166), Beyrouth.

Griesheimer (M.) 1997, « Cimetières et tombeaux des villages de la Syrie du Nord », Syria74, p. 165-211.

Lauffray I, J. Lauffray, Halabiyya-Zénobia, Place forte du limes oriental et la haute Mésopotamie au VIe siècle,I, Les duchés frontaliers de Mésopotamie et les fortifications de Zénobia (BAH 119), Paris, 1983.

Lauffray II, J. Lauffray, Halabiyya-Zénobia, Place forte du limes oriental et la haute Mésopotamie au VIè siècle, II, L’architecture publique, privée et funéraire (BAH 138), Paris, 1991.

Márquez Rowe (I.) 2008, « Las inscriptiones funérarias y los símboles cristianos », Montero Fenollos & Al-Shbib 2008, p. 275-286.

Matilla Seiquer (G.) 1998, « Suburbana, Grandes villas, Sirîn-Serre », Romanización y Cristianismo en la Siria Mesopotámica, (Antig. crist. XV), Murcie, 1998, p. 299-306.

Montero Fenollos (J. L.) & S. Al-Shbib (éd.) 2008, La necrópolis byzantina de Tall as Sin, (Deir Ezzor, Syria), Memorias des Poryecto Arqueologico Médio Éuphrates Sirio (BPOA 4), Madrid.

Roques (D.) 2000, « Les construction de Justinien de Procope de Césarée », Carrié, Duval & Roueché 2000, p. 31-43.

Sarre (F.) & E. E. Herzfeld 1911, Archäologische Reise im Euphrat und Tigris-Gebiet, I, III, Berlin.

Sarre (F.) & E. E. Herzfeld 1921, Archäologische Reise im Euphrat und Tigris-Gebiet, II, IV, Berlin.

Sartre-Fauriat (A.) 2001, Des tombeaux et des morts, Monuments funéraires, société et culture en Syrie du Sud du Ier s. av. J.-C. au VIIe s. ap. J.-C. (BAH 158), Beyrouth.

Toll (N. P.) 1937, « The Necropolis of Halabie-Zenobia », Seminarium Kondakovianum: recueil d’études, histoire de l’art, études byzantines (Annales de l’Institut Kondakov IX), p. 11-22.

Toll (N. P.) 1946, The Necropolis of Doura-Europos, The excavations at Doura-Europos (1935-1936), Report IX, PartII, New Haven.

Ulbert (T.) 2000, « Procopius De Ædificiis, Einige Überlegungen zu Buch II, Syrien », Carrié, Duval & Roueché 2000, p. 137-147.

Will (E.) 1949, « La tour funéraire de Palmyre » et « La Tour funéraire de la Syrie et les monu-ments apparentés », Syria 26, p. 87-116 et p. 258-312.

Haut de page

Notes

1 Université Paul-Valéry Montpellier III, EA 4424 « C.R.I.S.E.S » ; ministère des Affaires étrangères et Direction Générale des Antiquités et des Musées de Syrie.

2 Lauffray I (1983) et Lauffray II (1991).

3 Procope de Césarée, De Ædificiis, II, VIII, 8-25.

4 Lauffray II, p. 191-224. L’inventaire des vestiges extra muros comporte 121 points, mais tous ne sont pas, tant s’en faut, des vestiges à caractère funéraire. Nous réserverons le mot de « tombe » aux installations ayant reçu des inhumations individuelles. Le terme de « tombeau » sera employé de façon générique pour désigner les vestiges monumentaux et collectifs (ou supposés tels a priori, en l’absence d’exploration ou de dégagement).

5 Sarre & Hertzfeld1911, T. I, p. 166-168, T. II, p. 365-367, fig. 345, T. III, pl. LXXXII, LXXV et Toll 1937.

6 Will 1949, Griesheimer 1997, Sartre-Fauriat 2001, Clauss 2002.

7 Ainsi après notre passage dans la nécropole sud entre les campagnes de 2009 et 2010.

8 Les numéros des tombeaux ont été attribués au fur et à mesure des prospections. La numérotation n’est donc pas continue puisque, au gré de nos passages successifs, nous avons supprimé certains points qui nous ont semblé être des fouilles clandestines infructueuses ou des structures considérées abusivement comme funéraires. Le numéro attribué aux tombeaux de la nécropole sud est suivi de la lettre S. Les numéros postérieurs à 68 dans la nécropole nord et à 121 dans la nécropole sud correspondent à des tombeaux identifiés depuis 2009.

9 La fig.1 montre l’ensemble des structures funéraires reconnues en 2009-2010, qu’elles soient identifiées avec certitude ou simplement probables. Sur les fig.23-27 figurent seulement les premières.

10 Il s’agit de l’hypogée no 358 dont un loculus émerge à peine du sol, en contrebas du tombeau no 34 et d’un grand bâtiment (au point 12 de J. Lauffray, qui ne signale là qu’un repère géodésique) de 12 x 8 m. Les murs qui affleurent sont construits — première originalité — en blocs de grand appareil de gypse. Ce monument est situé dans le quartier septentrional de la nécropole nord, entre les tombeaux no 8 et 13. Il pourrait renfermer un hypogée. Une telle structure, si elle était confirmée, constituerait un hapax. Les deux tombeaux seront fouillés aux cours des prochaines campagnes.

11 Les hypogées no25, 32, 33, 35, 36, 51, 52, 60, 62, 63, 260, 229 S, 230 S, 237 S, 345 S et les tombeaux-tours no 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 13, 15, 17, 24, 42, 45, 120.

12 Lauffray II, p. 201, le décrit le façon partiellement erronée : les 5 loculi sont situés sur la face nord et non sur la face sud. On en devine au moins 4 autres au sud et 2 à l’est, de part et d’autre de la porte.

13 Sur son plan de la nécropole nord, Lauffray II, p. 195.

14 Lauffray II, no 58, p. 202 et pl. LIV c.

15 De cette liste, nous excluons la tour qui surmonte le tombeau rupestre no 35 et qui appartient donc à un autre type. Dans son état actuel, cette tour semble pleine (c’est déjà ce que pensait Lauffray) et n’aurait d’autre fonction que de signaler la tombe souterraine ; elle n’a donc pas stricto sensu de rôle funéraire.

16 Lauffray I, p. 68 et Lauffray II, p. 203. Nous avons pu observer que ce mur semble interrompu par une porte au pied de la pente, au droit de ce qui pourrait être une petite tour de défense ou un contrefort. Selon J. Lauffray, ce mur aurait eu pour rôle de protéger « des incursions des nomades pillards un faubourg de modestes habitations construites à l’extérieur de l’enceinte de la ville » dans le secteur de la nécropole sud le plus proche de la ville. Il attribue à ce quartier extra muros une date antérieure à la nécropole en se fondant sur les trois tombeaux qu’il avait localisés, qui sont effectivement situés (sauf le no102) au-delà et au sud de ce mur. Cette datation relative est largement remise en cause par la découverte que nous avons faite d’une vingtaine de tombeaux situés en deçà et au nord du mur. La logique voudrait donc que les vestiges du faubourg sud que surmontent ces tombeaux datent soit d’une époque antérieure à ces structures funéraires, soit d’une période où elles étaient désaffectées, sauf si l’on considère que la déclivité entre les ruines du faubourg et les falaises suffit à isoler la ville des vivants de celle des mort.

17 Lauffray II, p. 200 et 221.

18 Cf. n. 6 et 7.

19 Lauffray n’établissait pas de véritable différence.

20 Les no 11, 32, 248, 252 (et sans doute aussi le no 253 à peine visible aujourd’hui).

21 Elles sont trop détruites pour que l’on puisse restituer l’accès à ces aménagements internes.

22 Will1949, p. 259, et Sartre-Fauriat 2001, vol. II, p. 69.

23 Cf. supra et n. 11 ; Lauffray n’y signale que le point géodésique.

24 Cf. n. 6 et 7 et Montero Fenollos & Al-Shbib2008.

25 Toll1946.

26 On trouve des loculi sous les banquettes des tombeaux rupestres 31, 35 et 36, dans les hypogées 52, 60 et 63 (creusés à partir des banquettes sous arcosolia), 51 (6 loculi dans les parois de 3 arcosolia), 61 (6 loculi), 62 (4 loculi et une cuve), dans les tombeaux 260 (5 loculi, dont un extérieur). Dans la grotte aménagée no 28, une niche est creusée perpendiculairement à l’arcosolium ouest. L’hypogée no 345 S est aménagé avec 4 loculi selon un plan irrégulier et unique à Halabiya. De l’hypogée no 262, nous ne connaissons qu’un loculus unique. Sous le tombeau rupestre no 323 S, se trouve peut-être une chambre, dont on aperçoit, semble-t-il un loculus voûté.

27 Sartre-Fauriat 2001, vol. II, p. 91-92 exprime néanmoins quelques réserves sur le fait que ce critère apporte des indications chronologiques absolument définitives.

28 Montero Fenollos & Al-Shbib2008.

29 Sauf pour la tombe 132, tombe en fosse plus ancienne que les hypogées, où des lampes du iv-ve s. ont été retrouvées. Montero Fenollos & Al-Shbib2008, p. 195.

30 Márquez Rowe2008.

31 Sur les cinq inscriptions, une seule (inscription 3) est en syriaque (ibid. p. 278).

32 Al-Shbib 2008, p. 233-239.

33 Lauffray II, p. 211.

34 Toll 1937 et LauffrayII, p. 213.

35 + Μνημ- | ον ’Iωά̣[ν]- | νου̣ |[---]Μ̣[---]. Trad. : « Tombeau de Jean… ». Lect. et trad. P.-L. Gatier, que nous tenons ici à remercier.

36 Lauffray II, p. 200, signale une croix peinte sur le plafond ; celle-ci est simple ; une autre croix pattée peinte est visible dans la paroi sud de l’arcosolium sud ; Lauffray a pu voir aussi les traces d’une inscription qui lui faisait suite, aujourd’hui recouverte par un graffito moderne.

37 Une croix orfévrée peinte en ocre, vert et jaune et deux autres, l’une gravée et rehaussée par une peinture ocre (presque effacée), l’autre gravée dans un cercle dans le couloir d’accès. Lauffray II, p. 221, n’en signale que deux.

38 LauffrayII, p. 218.

39 Lauffray II, p. 229, graffito no 124, fig. 109.

40 Ibid., graffito no 125, p. 229.

41 LauffrayII, p. 80.

42 Toll, Will et Lauffray plaident en faveur d’une datation tardive, au plus tôt à partir du iiie s. (Toll1937, p. 15 et 1948, p. 146-150 ; LauffrayII, p. 193-195). P. Clauss (Clauss 2002) les date entre le ier s. av. J.-C. et le ier s. de n. ère. Toll et Clauss s’appuient pourtant sur même corpus pour effectuer leurs comparaisons : les nécropoles de Palmyre, de Baghûz, de Doura-Europos, ainsi que quelques tombeaux isolés de la moyenne vallée de l’Euphrate, Tabous, Neshabah, et Qaim et quatre ou cinq tombeaux-tours de Halabiya. Lauffray se range à l’avis de Toll.

43 Will 1949 et Clauss 2002.

44 Clauss 2002.

45 Toll1937

46 Sarre & Herzfeld, vol. III, p. 366 et pl. lxxv.

47 Lauffray II, p. 199.

48 Clauss 2002, tabl. 2, p. 159.

49 No 4 : 7 x 8,95 m. No 13 : 7,60 x 7,10 m. No 102 : 8,10 m de côté.

50 Ainsi les tombeaux-tours no 5, 14, 18, 19, 20, 42, 41, 50, 102 S, 115 S, 122 S et 233 S sont trop effondrées pour observer leur plan interne.

51 À l’exception des tombeaux rupestres no 26, 27 et 32 creusés dans une falaise orientée vers le nord, ce qui explique ce caractère exceptionnel (cf. supra) et l’hypogée 59.

52 D’autres emplacements se trouvaient sans doute au premier puis au second étage, mais ils restent difficiles à localiser avec certitude et même à caractériser (cuves, loculi?).

53 Long de 2,82 m, haut de 1,65 m et large de 0,98 m. Il s’ouvre dans l’épaisseur de la paroi interne perpendiculairement à un arcosolium de 2,82 m de longueur, 1,65m de haut et 0,98 de largeur.

54 De 2,42 m de longueur, au moins 2,14 m de haut et de 1,12 m de largeur. Elle referme une cuve de 2,23 m de long, 0,88 m de large et 0,86 m de profondeur.

55 Les tombeaux-tours no 4 (fig.18), 6, 7 (fig.19), 8, 9, 10, 13 (fig.20), 15, 17, 21, 24, 45 et 46.

56 En voici une brève description : sur la face nord, au premier niveau, une demi-colonne centrale de 0,60 m de diamètre est flanquée de part et d’autre de six demi-colonnes plus fines de 0,20 m. Leur entrecolonnement n’est que de 0,24 m. Au centre de chaque dispositif de demi-colonnes, une fausse fenêtre cintrée (2,27 x 0,93 m). Le second registre est plus lacunaire ; il faut sans doute restituer une demi-colonne centrale de 0,60 m au-dessus de celle du premier niveau, flanqué de deux fausses fenêtres d’environ 0,75 m de large puis, symétriquement, deux demi-colonnes fines de 0,20 m, une autre fausse fenêtre et encore au moins une demi-colonne avant l’angle. Du dernier étage, on ne distingue que deux larges demi-colonnes. Le décor de la face est n’est plus partiellement visible que sur un registre (14 demi-colonnes de 0,20 cm de diamètre) et sur le second, on n’aperçoit plus qu’une seule fausse fenêtre. On remarque que les chapiteaux (doriques) sont faits d’un seul bloc de gypse taillé et rapporté, alors que l’ensemble du décor est stuqué.

57 On en observe six sur la face est, sur deux registres, cintrées au premier niveau, rectangulaires au second, et percées au centre d’une niche carrée ; face nord, il semble qu’il n’y en ait eu que trois, rectangulaires et pourvues d’une niche centrale carrée.

58 Seuls les tombeaux-tours no 5, 6, 8, 13, 17, et 24 en ont conservé quelques traces.

59 Le décor (face nord) du tombeau-tour no 13 ne nous est connu que d’après un relevé de Lauffray qui l’a vu en meilleur état. Il y place deux paires de demi-colonnes (Lauffray II, p. 212, fig. 96). Le dessin n’est pas très précis mais les colonnes semblent avoir un diamètre assez étroit.

60 Carrié, Duval & Roueché 2000. Voir notamment Roques2000 et Ulbert2000. Voir aussi notre communication : « Le De Aedificiis de Procope : la propagande à l’aune de la réalité. L’exemple de Zénobia-Halabiyé », colloque La fabrique de l’événement, Université Paul-Valéry, 2008 : http://recherche.univ-montp3.fr/crises/images/Documents/bletry/t0.htm

61 Lauffray II, p. 257 ss.

62 L’une à la datation indéterminée et l’autre de Gordien III, dont nous avons trouvé un second exemplaire en 2009 dans notre secteur 7, en surface près de la porte nord.

63 Annexe sur le matériel céramique de D. Orssaud in Lauffray II, p. 260-275.

64 Pratiqués au centre du site urbain jusqu’à 8 m de profondeur pour l’étude de la faisabilité du barrage en projet.

65 Pour Serrin, voir notamment Matilla Seiquer1998.

66 Geyer & Montchambert 2003, vol. I, p. 169-170. Ils complètent en outre la liste des cinq tombeaux-tours, examinés par Clauss 2002, par un autre de ces monuments à Es-Susa, ibid., p. 162.

67 Lauffray II, p. 203 et 223-224, pl. lviii et fig. 106.

68 Lauffray II, p. 211 et 214. Ces inscriptions portent toutes trois simplement la mention d’un IOANNIΣ ΘΩMAΣ.

69 Non mentionnées par Lauffray : une croix peinte en rouge ocre dans la paroi ouest de l’arcosolium nord et deux croix peintes se faisant face dans les paroi latérales de l’arcosolium sud. Dans le couloir d’accès sur la paroi sud : une croix pattée gravée, une croix peinte avec les restes d’une inscription (dont un χ majuscule), une croix dessinée par des pointillés gravés ; sur la paroi nord, une croix pattée peinte, une croix gravée à l’intérieur d’un demi-cercle.

70 Toll 1937, p. 17-18 et pl. VI.

71 Ibid., pl. VI,1, provenant du tombeau-tour no 13.

72 Ibid., pl.VI, 2, provenant du tombeau-tour no 15.

73 Ibid., pl. VI, 8.

74 Sarre & Herzfeld vol. II, p. 367.

75 Toll 1937, p. 13.

76 Lauffray II, fig. 95.

77 Ce sont des comparaisons sans doute trop rapides avec les tombeaux-tours ou les mausolées tours de Syrie du Nord, du Sud et de l’Ouest qui ont servi de fondements à ces restitutions.

78 Sartre-Fauriat 2001, vol. II, p. 85. Voir aussi Will 1949, p. 258-312.

79 Il est très délicat pour le moment d’estimer le nombres d’habitants de cette petite ville de garnison : les quartiers d’habitat qui ont été explorés sont trop peu nombreux, nombre plus faible encore si on le réduit aux demeures de prestige que l’on peut attribuer à des « notables » (voir Lauffray II, p. 199). Quant au nombre d’inhumations potentielles à l’intérieur de ces tombeaux collectifs, il est encore prématuré de se prononcer : de nombreuses structures funéraires sont encore à explorer.

80 Clauss 2002, p. 170.

81 Lauffray II, p. 199.

82 Lauffray II, p. 213, n. 12 et p. 217 et Toll1937, p. 17. Il n’est d’ailleurs peut-être pas nécessaire de faire aussi précisément référence à l’un des épisodes connus de l’histoire du site ; de nombreuse autres attaques ponctuelles ont dû affecter la ville.

Haut de page

Table des illustrations

Titre Figure 1.
Légende Carte générale des nécropoles
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 928k
Titre Figure 2.
Légende Accès de l’hypogée 293 S
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Figure 3.
Légende Tombes individuelles 248 et 252
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 2,4M
Titre Figure 4.
Légende Tombe 262
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Figure 5.
Légende Tombeau-tour 233 S et mur protégeant le faubourg sud
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 3,5M
Titre Figure 6.
Légende Plan de l’hypogée 63
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 1,8M
Titre Figure 7.
Légende Plan des hypogées 345 S et 62
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Figure 8.
Légende Tombes 229 S, 230 S et 231 S
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Figure 9.
Légende Loculi sous les banquettes de la tombe 36
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Figure 10.
Légende Fresque de la tombe 29 représentant une colombe
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 1,4M
Titre Figure 11.
Légende Coupe de la tombe 260
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 776k
Titre Figure 12.
Légende Proportion des chambres cruciformes pour les tombes rupestres et les hypogées
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 196k
Titre Figure 13.
Légende Croix peinte de la tombe 35
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Figure 14.
Légende Tombeau-tour 120, façades nord et sud
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Figure 15.
Légende Plan et coupe du premier niveau du tombeau-tour 120
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 980k
Titre Figure 16.
Légende Plan et coupe de la chambre funéraire du tombeau-tour 120
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 992k
Titre Figure 17.
Légende Plan de l’étage de la tour 120
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Légende Plans du tombeau-tour 4, premier et second niveaux
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 924k
Titre Figure 19.
Légende Intérieur du tombeau-tour 7
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Figure 20.
Légende Plans de la chambre et de l’étage du tombeau-tour 13
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 732k
Titre Figure 21.
Légende Plan du tombeau-tour 17
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 204k
Titre Figure 22.
Légende Façades nord et est du tombeau-tour 45
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 2,4M
Titre Figure 23.
Légende Croix peintes des tombes 4, 8 et 36
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 1,1M
Titre Figure 24.
Légende Forme des chambres funéraires tous types confondus
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre Figure 25.
Légende Carte de la nécropole nord, secteur 1
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 740k
Titre Figure 26.
Légende Carte de la nécropole nord, secteur 2
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 916k
Légende Carte de la nécropole nord, secteur 3
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 1,0M
Titre Figure 28.
Légende Carte de la nécropole sud, secteur 1
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 776k
Titre Figure 29.
Légende Carte de la nécropole sud, secteur 2
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 452k
Titre Figure 30.
Légende Fermeture des tombes 230 S et 238 S
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1620/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Haut de page

Pour citer cet article

Référence papier

Sylvie Blétry , « Les nécropoles de Halabiya-Zénobia »Syria, 89 | 2012, 305-330.

Référence électronique

Sylvie Blétry , « Les nécropoles de Halabiya-Zénobia »Syria [En ligne], 89 | 2012, mis en ligne le 01 juillet 2016, consulté le 09 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/1620 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/syria.1620

Haut de page

Auteur

Sylvie Blétry 

Université Paul-Valéry, Montpellier III

sylvie.bletry@univ-montp3.fr

Haut de page

Droits d’auteur

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés), sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

Haut de page
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search