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Parcellaires antiques et société rurale en Syrie du Nord  : l’exemple de Ruweiha

Maamoun Abdulkarim
p. 195-211

Résumés

Dans le cadre de la mission conjointe syro-française, nous avons entamé depuis 2009 l’étude des relevés topographiques des parcellaires antiques de la région de Ruweiha. L’examen de tous les vestiges que nous avons relevés, à partir de différents documents, nous montre que les murets respectent un tracé géométrique. Le travail de localisation des vestiges des parcellaires antiques nous a conduits à réaliser une carte représentative de leur état de conservation. Le village de Ruweiha est ainsi situé dans la zone la plus riche en traces de murets limitant des parcelles. À la suite de la réflexion de nos prédécesseurs sur la classe de propriétaires dans la Syrie du Nord, cette étude vise à mieux comprendre la société et l’économie rurale dans cette région.

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Texte intégral

Introduction

1Le village de Ruweiha est installé sur la bordure orientale du Jebel Zawiyé, chaînon montagneux du sud du Massif Calcaire, en Syrie du Nord (fig.1-2).

Figure 1.

Figure 1.

Carte de la Syrie du Nord

D’après Tchalenko 1953-1958

Figure 2.

Figure 2.

Le paysage dans le Jebel Zawiyé.

2Ce village est dans un bon état de conservation et ses ruines comptent parmi les plus remarquables du secteur. Indépendamment de son intérêt scientifique, Ruweiha peut être tenu pour l’un des sites les plus importants du patrimoine archéologique syrien (fig. 1  à 5).

Figure 3.

Figure 3.

Le village de Ruweiha en 2003

Figure 4.

Figure 4.

Le village de Ruweiha en 2003

Figure 5.

Figure 5.

Le quartier sud de Ruweiha

  • 1 Vogüé 1865-1877  ; Butler 1920, 1929  ; Tchalenko 1953-1958.
  • 2 Tate 1992.

3Mentionné par plusieurs voyageurs, il a fait l’objet d’études développées, l’une sur la grande église de Bizzos, une autre sur la chronologie du village, son organisation, ses activités économiques et son évolution sociale  1. Selon les premières hypothèses développées par H. Butler puis par G. Tchalenko, en raison de l’existence d’un édifice à portiques à deux niveaux, identifié comme un marché, ce village aurait connu un début d’urbanisation. À la fin du ve et au vie s., le village aurait été dominé par une classe de grands propriétaires auxquels appartenaient les vastes et belles maisons, entourées de hauts murs, situées à l’extrémité orientale du village. G. Tate, qui contesta la validité de ces hypothèses dans Les campagnes de la Syrie du Nord 2, a initié avec nous un nouveau programme de fouilles, engagé en 2009. Ce programme s’inscrit, avec les fouilles de Déhès, Sergilla et d’El-Bara, dans le cadre des monographies entreprises dans une perspective comparative. Sur le site de Ruweiha, l’existence éventuelle d’une occupation hellénistique précédant une occupation romaine bien représentée, avant même l’essor particulier des maisons de grandes dimensions à partir du ve s., et une occupation du village à l’époque islamique restent à démontrer.

4L’implantation d’une zone archéologique destinée à l’étude du village antique, par secteurs, a été faite à partir d’un premier calage topographique réalisé en 2009. Le choix s’est porté sur un secteur central dont les vestiges architecturaux attestent la présence d’une occupation romaine. Les dégagements du bâtiment 22, situé au cœur de ce secteur, ont commencé durant la campagne de juillet 2009. L’enlèvement d’une grande partie des pierres qui recouvraient l’espace intérieur a permis de dresser un premier plan de cet ensemble que G. Tate identifiait comme une maison, à l’inverse de G. Tchalenko qui voyait un marché de village dans le bâtiment 22. Les vestiges dégagés en 2009 ont rapidement montré la complexité des circulations dans l’édifice, liée notamment à la disposition de ses entrées.

5Dans le cadre des travaux de la mission conjointe syro-française dirigée par G. Charpentier, pour la partie française, et par l’auteur, pour la partie syrienne, nous avons entamé depuis 2009 une étude des relevés topographiques des parcellaires antiques dans la région de Ruweiha. Il s’agit de reprendre et de compléter la documentation déjà produite par la mission conjointe et, en particulier, le plan de Ruweiha réalisé en 2002 par P. Rieth et L. Vallières, ainsi que les relevés de parcellaires dans le secteur sud-est de Ruweiha, vers le village de Géradé. Les nouveaux relevés topographiques ont été réalisés en 2009 et 2010 par le topographe B. Monnier et l’auteur, avec la participation des étudiants de l’Université de Damas.

Répartition et densité des sites antiques implantés sur le Jebel Zawiyé

6Les sites ne sont pas répartis de manière homogène. Nous pouvons distinguer des aires à forte densité de villages dans la zone centrale du Zawiyé, contrairement aux zones périphériques qui sont moins densément occupées. Pour tenter d’expliquer ces différentes densités selon les zones, il nous a donc paru nécessaire de déterminer quelles étaient les variations des qualités naturelles des terrains, régionales ou locales, ayant pu influencer à l’origine le choix de leurs implantations.

7Trois facteurs naturels primordiaux nous paraissent nécessaires pour sélectionner le lieu d’implantation d’un site  :

8Tout d’abord la possibilité d’assurer une bonne alimentation en eau. Ainsi, cette dernière est toujours directement liée à l’utilisation des conduits naturels qui sont les vecteurs de l’eau, dans le système karstique. Dans le Massif Calcaire, ce système est généralisé et constitue la seule réserve d’eau qui puisse exister. Cette réserve, peu perceptible en surface, est cependant très importante et résulte du fait que les eaux météoriques, très abondantes en hiver, pénètrent immédiatement dans la masse calcaire par l’intermédiaire des multiples fractures qui l’affectent.

  • 3 Abdulkarim et al. 2004b.

9La nature des terroirs a également son importance  : qualité des sols, texture, taux de recouvrement, potentialité agricole suffisante, surfaces adaptées aux techniques de travail de l’époque et aux types de cultures envisagées, possibilités d’épierrement 3.

10La situation topographique, enfin, qui doit être favorable soit pour la surveillance, soit en relation aisée avec les axes de circulation et d’échange, ainsi que l’accessibilité aux zones d’activité économique.

11Comme nous l’avons souvent souligné, les deux premiers facteurs dépendent directement des caractères géologiques et tectoniques du substratum régional.

Répartition des terrains du Jebel Zawiyé

12Le Jebel Zawiyé présente une palette complète des différents terrains recouvrant les affleurements de calcaire. Ces derniers sont essentiellement développés dans la zone orientale où il est possible d’observer leur recouvrement par de la craie pure, à partir de la région de Maaret en-Noman, puis au sud/sud-est de cette ville.

13Cependant, une grande moitié nord-occidentale de cette partie du massif est aussi très riche en recouvrements argileux assez épais et, parfois, très épais, qui forment des aires allongées suivant un axe grossièrement nord-est/sud-ouest, correspondant à des creux d’ondulation du substratum calcaire. Ces terrains semblent donc résulter d’un apport de matériel kaolinique, provenant des nombreux centres volcaniques situés le long des failles affectant ce Jebel, qui remplissent ces sortes de gouttières parallèles entre elles.

14Au centre du Jebel, ces accidents tectoniques constituent les limites latérales d’un axe plus élevé et étroit, sorte de horst pouvant atteindre 870 m d’altitude au signal de Bzâboûr. Son substratum calcaire est très fortement karstifié et recèle de ce fait beaucoup de terres rouges argileuses et basaltiques, permettant un développement végétal naturel d’autant plus important que cette zone constitue un véritable château d’eau pour les secteurs qui l’entourent.

15La partie occidentale du Jebel s’étend depuis la retombée du flanc est de cet axe jusqu’au fossé tectonique du Rouj, puis du Ghab. Dans sa partie méridionale, les cônes volcaniques sont nombreux et les coulées basaltiques qui en sont issues recouvrent indifféremment les calcaires et les craies. Il existe donc une vaste zone où les différents types de sols coexistent facilement, alternant paysages de calcaire dénudé, zones crayeuses à sol rose et oliveraies, ou vallons recouverts d’une couche plus ou moins épaisse de sol rouge kaolinique. La bordure occidentale du Zawiyé, limitée par une branche du grand accident tectonique, forme donc une brusque retombée assez verticale, vers les fossés du Ghab et du Rouj. Comme sur la retombée du flanc occidental du Jebel Sim‘an, ici les terres rouges sont rapidement entraînées du sommet de la bordure jusqu’au fond de la vallée de l’Oronte qui constitue un réceptacle idéal pour une très importante accumulation de ce matériel volcanique et argileux (d’où le nom du fossé).

16Enfin, l’ensemble de la partie septentrionale du Jebel est surtout caractérisée par de puissants affleurements de craie rose où, actuellement, les cultures de l’olivier et des arbres fruitiers (cerisiers, pommiers, figuiers) sont très développées ainsi que, dans une moindre mesure, la culture de la vigne.

Le choix de la localisation des implantations

17Dans le Jebel Zawiyé, la répartition des sites est très dépendante de celle des sols géologiques et des accidents tectoniques. Ainsi, la zone calcaire située à l’est de l’axe tectonique central possède des sites remarquables (Sergilla, Sinsarah, R’bea, par exemple) qui sont souvent situés sur les sommets des plissements de calcaire dénudé. Ils dominent ainsi les zones creuses qui les bordent, riches en terrains favorables à l’activité agricole. Cette disposition permet aussi un contrôle de l’alimentation en eau des cultures qui y étaient pratiquées et organisées suivant un maillage de murets orientés nord-sud et est-ouest, constituant une sorte d’organisation cadastrale localisée.

  • 4 Abdulkarim et al. 2002-2003.

18La situation et la répartition des sites de l’axe central sont particulièrement spectaculaires. Ces sites sont pratiquement tous situés à la même altitude et implantés sur le tracé des failles qui les borde. La raison de cette disposition est évidemment liée à la présence d’eau 4.

19Les deux secteurs constituant les limites méridionale et septentrionale du Jebel présentent des situations opposées. La zone méridionale, proche du grand système tectonique du Ghab, est très marquée par le volcanisme quaternaire et possède à ce titre de nombreux secteurs constitués de coulées basaltiques peu altérées, localisées dans des zones morphologiquement complexes qui ne sont pas d’accès aisé. Ici, les sites antiques sont plus dispersés, sauf dans le cas où ils sont situés en position telle qu’ils peuvent bénéficier d’une association étroite des affleurements des strates basaltiques, calcaires et crayeuses. C’est notamment le cas du vaste site, el-Kafar, proche d’el-Bara, où ces conditions naturelles de développement sont étroitement associées. Ici les calcaires fournissent le matériau de construction, tandis que l’altération des coulées volcaniques proches produit une importante masse de terres kaoliniques qui recouvrent les pentes du site et forment des sols épais constitués d’argiles permettant l’utilisation de nombreuses aires destinées à l’agriculture et à l’arboriculture. La position du site, en bordure d’un profond ouadi drainant les eaux provenant des masses basaltiques et des calcaires, lui assure aussi une bonne alimentation en eau grâce à la présence de puits profonds situés dans la vallée et sur les pentes karstifiées où le site s’est implanté.

20La zone septentrionale est surtout marquée par la présence de la craie, qui constitue un recouvrement assez épais des calcaires, au nord et au nord-est. Ces craies sont cependant caractérisées, en surface, par la présence d’argiles kaoliniques qui, par mélange avec la craie poudreuse, forment un sol crayeux rose, typique, qui s’étend sur une grande étendue où la culture de l’olivier est aujourd’hui très développée. Cette utilisation du sol était sans doute aussi courante durant la période romano-byzantine car il est remarquable que les petits sites antiques, dispersés dans cette région, sont localisés sur les rares zones d’affleurements calcaires, qui leur permettent de récupérer l’eau du système karstique et de l’utiliser pour faire fonctionner les aires de broyage des pressoirs dont on retrouve parfois les traces.

21Ce type de formations pédologiques se développe encore dans un périmètre situé entre Ariha et Idlib, où les mêmes caractéristiques se retrouvent. Cependant, deux secteurs présentent des particularités qui ont été mises à profit lors de l’implantation de certains sites du nord-ouest. D’abord, au nord d’Ariha, des basaltes tertiaires, formant des prolongements de ceux qui constituent les grandes plaines septentrionales, affleurent au sein des craies et des calcaires des environs de Qmînas et de Danîte. Ils ont permis la construction de puits remarquables, profonds (18 m environ), tous en communication avec un vaste lac basaltique souterrain, qui permettent l’arrosage de grandes aires cultivées sur les craies et les calcaires qui les environnent.

22Ensuite, à l’ouest de Ariha, le recouvrement crayeux s’estompe et le calcaire karstifié affleure de nouveau, jusqu’à la bordure du fossé du Rouj. On retrouve alors des caractéristiques pédologiques proches de celles qui existent dans la partie calcaire orientale décrite précédemment. Cependant, à la différence de cette dernière, la masse calcaire est pratiquement horizontale, non plissée, et les ouadis qui se sont développés à partir des sources formant les exutoires des conduits karstiques ont créé de profondes vallées découpant ainsi le substratum calcaire en un ensemble de plateaux individualisés, dominant le fossé tectonique du Rouj. En bordure de ces plateaux, de nombreux petits sites ont alors été implantés et il semble que leur position puisse correspondre à un désir de surveillance ou de protection des mouvements de pénétration, pouvant s’effectuer depuis les plaines tectoniques de la vallée de l’Oronte vers le Jebel.

23Enfin, dans la zone intérieure correspondant au passage progressif de la partie crayeuse à la zone des plateaux calcaires dénudés (vers Kourine, Nahlâya ou Maâtrine), l’implantation des villages est de nouveau caractéristique d’un type d’utilisation mixte des aires crayeuses à des fins agricoles (plantation de vastes oliveraies) et des aires calcaires karstifiées qui en sont alors très proches, permettant de réaliser parallèlement, par les apports d’eau, les infrastructures nécessaires (aires de broyage et pressoirs à rouleaux) aux activités économiques de traitement de la production agricole.

Étude des vestiges des parcellaires antiques

Étude réalisée à partir des cartes topographiques, des photographies aériennes et du travail de terrain

  • 5 Tchalenko 1953-1955.
  • 6 Tate 1992.
  • 7 Tate 1992, p. 297.
  • 8 Tate 1992, p. 298.

24C’est dans les années cinquante que les premières études spécifiques sur le monde rural en Syrie du Nord sont parues, en l’occurrence les travaux de G. Tchalenko 5 repris, plus tard, par G. Tate  : celui-ci a consacré une partie de sa thèse aux parcellaires antiques dans le Massif Calcaire 6. Des cadastrations antiques ont été repérées dans les Jebels Sim‘an et Halaqa, dans la plaine de Dana, dans le sud du Jebel Baricha et dans le Jebel Zawiyé. Jusqu’à présent, aucune hypothèse n’explique la nature, l’extension, la date et le module de ces parcellaires, mais une interprétation du contexte agraire dans lequel la mise en valeur du Massif Calcaire s’est inscrite a été proposée par les spécialistes 7. Les directions dominantes dans le Jebel Baricha et dans le Jebel Zawiyé ne se retrouvent pas ailleurs, sauf dans les régions d’el-Bara et de Mugleya où le parcellaire dessine un réseau de forme stellaire, soit que les cadastrations aient été occultées du fait d’une occupation continue au moins jusqu’au xiiie s., soit qu’elles ne soient pas étendues jusqu’à cette zone 8.

  • 9 Ibid.

25D’après G. Tate, il ne s’agit probablement pas d’une centuriation, mais plutôt d’une scamnatio-strigatio, dont les gromaticiens latins recommandaient l’application dans les provinces. Dans le Jebel Sim‘an et même dans le Jebel Zawiyé, où les réseaux sont plus denses, les zones rocheuses semblent avoir été laissées à l’écart. Les murets délimitant les parcelles se répondent, d’une zone à l’autre, et sont comme reliés par des lignes virtuelles 9.

  • 10 Tate 1994, p. 447.

26G. Tate pensait que l’évolution urbanistique d’une ville n’a pas toujours un reflet exact dans le territoire environnant 10  ; c’est pourquoi, pour déterminer l’évolution des cadastres ruraux, il est préférable de se fonder directement sur l’étude des parcellaires des campagnes, indépendamment de celui des villes.

27Pour mener nos recherches, nous avons utilisé des cartes au 1/25000 et au 1/50000, réalisées par les services géographiques syriens, ainsi que des photographies aériennes datant de 1945, réalisées par le service géographique de l’armée française (fig.6).

Figure 6.

Figure 6.

Photo aérienne datée de 1945, présentant la zone de Ruweiha et Géradé

Forces françaises du Levant

28Ces photos aériennes sont très importantes car elles remontent à une époque où la région n’a pas encore subi de grandes modifications et de déformations dans le paysage. Nous avons aussi réalisé une prospection de terrain afin d’étudier la réalité de ces parcelles et nous avons relevé les traces des murets subsistants. Le relevé de l’ensemble de ces traces nous a permis d’obtenir une carte générale de la zone, où les parcelles antiques apparaissent. Enfin, nous avons effectué une prospection aérienne par hélicoptère, dans les années 2002-2003 (fig.7-8), qui nous a aidé à documenter les traces qui existaient alors, avant les projets de développement de la région qui ont récemment détruit une grande partie des murets antiques.

Figure 7.

Figure 7.

Le paysage au sud de Ruweiha

Figure 8.

Figure 8.

Les parcellaires antiques au nord de Géradé

29Nous avons également effectué une étude de terrain et un relevé, au moyen d’un GPS différentiel, qui nous a permis de localiser précisément les vestiges de la zone de Ruweiha qui avait été correctement relevée. Le plan des parcelles de Géradé avait quant à lui été calé dans le même système, afin de fournir un seul plan unifié. Les coordonnées sont désormais issues du système WGS84, zone UTM37 dont le méridien central est à 39° de longitude.

  • 11 Les murets antiques sont en pierre, d’une hauteur inférieure à 40 cm et de tracé rectiligne. Ils fo (...)

30Le repérage réalisé grâce à ces documents montre que la région de Ruweiha et Géradé est marquée par la présence de structures géométriques  : ce sont des murets qui limitent des parcelles de terrain 11. Le réseau s’étend de l’est de Géradé à Ruweiha, sur une longueur proche de 5 km. Ensuite, la deuxième partie de ce même réseau s’étend dans la région située au nord et au nord-est de Ruweiha, qui présente une superficie de 3 km de long et de presque 2 km de large (fig.9-10).

Figure 9.

Figure 9.

Exemple de muret dans le nord du village

Figure 10.

Figure 10.

Exemple de muret à l’est de Ruweiha

31La densité des traces est très importante dans la région située au nord et au sud-ouest de Ruweiha, ainsi que dans la vallée qui sépare les deux villages de Ruweiha et Géradé. Cependant, cette vallée est actuellement l’objet d’une destruction massive, car un grand nombre de carrières s’y sont développées. C’est la raison pour laquelle les traces des murets de cette région sont en train de disparaître (fig.11-16).

Figure 11.

Figure 11.

Les parcellaires au nord-ouest de Ruweiha

Figure 12.

Figure 12.

Ruweiha. Vue vers l’ouest

Figure 13.

Figure 13.

Exemple de muret au sud-ouest de Ruweiha

Figure 14.

Figure 14.

Exemples de parcellaires de Ruweiha en 2003

Figure 15.

Figure 15.

Exemples de parcellaires de Ruweiha

Figure 16.

Figure 16.

À l’ouest de Ruweiha

32L’examen de tous les vestiges que nous avons relevés à partir des différents documents utilisés pour ce travail montre que les murets respectent un tracé géométrique. L’ensemble des travaux effectués pour la localisation des vestiges des parcellaires antiques nous a conduits à réaliser une carte représentative de leur état de conservation. Elle permet d’apprécier, de manière exhaustive, les paramètres de densité et d’orientation des structures (murets) que nous avons observées dans cette région. Nous constatons une coïncidence entre les directions des structures isolées avec celles des zones à forte densité de vestiges (fig.17a-b).

Figure 17a.

Figure 17a.

Relevé général des parcellaires antiques dans la région de Ruweiha

Figure 17b.

Figure 17b.

Digitalisation de la photographie aérienne de 1942 et relevés de terrain

33Le premier constat que nous pouvons faire, à partir du relevé que nous avons effectué sur l’ensemble de la région, est que le village de Ruweiha est situé dans la zone la plus riche en traces de murets limitant des parcelles. Mais, malheureusement, on observe une disparition de plus en plus rapide des structures anciennes, détruites à l’aide de bulldozers et qui peuvent être reconstruites à des emplacements différents. C’est pourquoi il est nécessaire de contrôler l’existence de ces murets à l’aide de documents anciens, datant d’une époque où leur destruction n’était pas aussi rapide ni aussi complète que de nos jours.

34Bien que l’orientation des murets anciens respecte, en général, une direction constante à travers le paysage, il faut cependant souligner que l’influence du relief peut parfois en déformer l’alignement. Il est donc normal d’observer ce phénomène dans certaines régions qui possèdent en général une topographie assez accidentée, notamment des déformations locales de l’alignement des murets. En revanche, la zone située au nord du village de Ruweiha est dépourvue de relief marqué et, dans ce cas, les alignements sont presque rectilignes et se développent sur de longues distances.

35De plus, le paysage actuel permet de constater que les zones où le développement agricole a été le plus important ne possèdent pratiquement plus de structures anciennes, qui ont évidemment été détruites, comme nous pouvons le constater dans la région située à l’ouest et sud-ouest du village.

Datation

  • 12 Tate 1992, p. 298.

36Nous n’avons pas d’indices qui nous permettent de proposer une datation de ces différentes cadastrations. Il est peu probable que la plus ancienne remonte à l’époque séleucide car les zones concernées ne faisaient alors pas partie du domaine occupé par les sédentaires. Mais il est possible que la plus récente soit antérieure au règne de Dioclétien. Nous savons grâce aux textes que la cadastration effectuée sous le règne de cet empereur était présentée comme une opération de recensement et d’enregistrement et non comme une réorganisation systématique du territoire agraire. Les textes nous informent aussi que, durant le ive s., a eu lieu une opération d’inspection et de révision du cadastre, non de limitation. Or quelles sont, entre le iie s. av. J.-C. et le iiie s. apr., les époques où de telles opérations ont été possibles  ? En ce qui concerne l’organisation générale des provinces syriennes dans le domaine agraire, G. Tate considère qu’il existe au moins cinq périodes d’activité gouvernementale importante  : les gouvernements de Pompée et de Gabinius, qui donnèrent à la Syrie romaine sa première organisation, l’époque d’Auguste, celle des Flaviens, surtout au temps de la guerre juive, celle de Trajan et d’Hadrien, et l’époque des Sévères, particulièrement de Caracalla qui conféra à Antioche le statut de colonie. Il convient peut-être de mettre à part celle des Flaviens et des premiers Antonins  : les provinces syriennes bénéficièrent alors d’une attention particulière et d’une législation agraire générale, mais il est probable aussi que des opérations de limitation furent effectuées dès les périodes plus anciennes, sous Gabinius ou sous Auguste et, de nouveau, dans certaines régions, sous les Sévères. Il est, bien entendu, impossible d’établir quoi que ce soit, en l’état actuel de nos connaissances, mais ces conjectures s’accordent assez bien avec ce que l’on connaît de la politique impériale en Syrie 12.

  • 13 Tate 1992, p. 298.

37Le pouvoir impérial avait un autre mode d’intervention  : il s’agit de la mise en œuvre d’une législation agraire à la fin du ier s., puis sous Hadrien, avec d’abord une supposée lex Manciana puis la lex Hadriana. Il est à peu près admis que la première est un édit qui conférait à des paysans le droit d’occuper et de posséder, à titre héréditaire, des terres situées sur les subseciva, moyennant paiement de l’impôt et à charge pour eux de les défricher et de les mettre en culture. La seconde a étendu ces dispositions aux centuries privées non cultivées. G. Tate s’interrogeait sur l’appartenance de la terre dans le Massif Calcaire. Pour lui, les opérations de cadastration ne tenaient pas compte du régime de la propriété et n’ont pas eu, par conséquence, d’implication claire sur lui  : certains domaines ont pu être contournés par la limitation tandis que d’autres y étaient soumis. G. Tchalenko avait avancé l’hypothèse que les terres impropres à la mise en culture du Massif Calcaire faisaient partie de la res privata, et G. Tate pensait également que plusieurs indices allaient en ce sens, notamment le fait qu’il existait dans cette région, au temps des Achéménides, des domaines royaux importants qui sont passés ensuite, dans la plaine de Dana, sous la dépendance du domaine de l’État. Mais tout ne dépendait sans doute pas de la res privata13.

  • 14 Ibid.
  • 15 Tate 1992, p. 299.

38Il est possible que la législation agraire relative à la mise en valeur des terres incultes ait été appliquée à tout le Massif Calcaire. À partir du iie s., les paysans ont pu acquérir des parcelles grâce à des contrats d’emphytéose dans les territoires non cultivés du Massif Calcaire 14. Nous remarquons que le village de Ruweiha et d’autres grands villages du Jebel Zawiyé sont localisés dans la zone cadastrée, alors que certains villages, qui vont connaître une forte croissance par la suite, sont localisés en dehors de cette zone cadastrée. Nous n’avons pas de données pour expliquer ce phénomène. Il ressort que le pouvoir impérial aurait établi des dispositions législatives permettant la mise en valeur du Massif Calcaire. G. Tate pensait que rien n’indiquait que les citoyens romains, vétérans ou anciens fonctionnaires, et les notables locaux hellénisés aient pu, seuls, en profiter. Bien au contraire, ils ont plutôt jeté leur dévolu sur les terroirs de plaine ou proches de la plaine. Mais il est probable qu’il n’y avait pas de place pour tous, ce qui explique la présence de quelques vétérans, citoyens romains, dans le Massif Calcaire et il est clair que la conquête des terres impropres à la mise en culture a été intense 15.

  • 16 Tate 1992, p. 317- 318.

39La seconde expansion dans le Massif Calcaire (330-550) est caractérisée par un essor général, puissant et long, ininterrompu durant plus de deux siècles. Cette période est marquée par la multiplication du nombre des maisons et un essor démographique et économique. Le Jebel Zawiyé, dans son ensemble, connaît durant cette période une occupation du sol dense et régulière. G. Tate avance l’hypothèse que les villages du Jebel Zawiyé ont connu, très tôt, la sollicitation du système commercial, d’où la place croissante des arbres fruitiers, de la vigne et, sûrement, de l’olivier et de la fabrication de l’huile  : les pressoirs deviennent plus nombreux dans le courant du ve s. et de grande dimension, ce qui indique une production orientée vers la vente, quel qu’ait été leur statut, propriété collective de la kômè ou plutôt, comme il en existe des indices, de paysans particulièrement entreprenants. Il est frappant de constater que ces pressoirs sont très nombreux à el-Bara et à Mugleyya, dont l’essor paraît avoir été récent et où la croissance des ve et vie s. a été considérable 16.

La classe de propriétaires

40L’exploitation agricole dans le Massif Calcaire, dès le début de l’occupation romaine, était fondée sur deux cultures principales  : les céréales pour la consommation locale, et l’olivier, destiné à l’exportation.

  • 17 Tchalenko 1953-1958, p. 383.
  • 18 Tchalenko 1953-1958, p. 384.

41C’est à l’expansion de la culture de l’olivier qu’est due la transformation économique de la région. D’après G. Tchalenko, l’apparition de la classe des propriétaires dans cette région est datée des débuts de l’occupation romaine et cette classe était souvent romanisée. La fortune de ces nouveaux maîtres et leur autorité dans les affaires locales ne cessent de croître aux siècles suivants, comme l’attestent l’architecture de leurs maisons et de leurs tombeaux et leurs donations religieuses 17. Les résidences des propriétaires et les habitations paysannes constituent deux groupements rapprochés, mais distincts. À Ruweiha, le village ancien et son église, qui date de la fin du ive s., se trouvent au sud d’une grande cuvette arable, en face d’un groupement de luxueuses résidences des ive et ve s. situé au nord, à côté de la grande basilique à piliers du vie s. Le fondateur de cette basilique est Bizzos, sans doute l’un de ces grands propriétaires du village 18 qui constituaient la classe dominante.

  • 19 Tchalenko 1953-1958, p. 404.
  • 20 Tchalenko 1953-1958, p. 405.

42Pour G. Tchalenko, il ne s’agit pas de très grands propriétaires qui, possesseurs de nombreux villages, auraient eu peut-être en ville une résidence principale et sur chacune de leurs terres une résidence secondaire. Leur fortune n’est pas comparable à celle de seigneurs de latifundia. Elle est due plutôt à l’étendue de leurs possessions, à l’exploitation rationnelle, sur une échelle commerciale, d’une culture très rémunératrice, dont les débouchés sont assurés par des communications aisées avec les grandes villes et les ports méditerranéens. Ces propriétaires, malgré leur prépondérance, font bien partie de la population villageoise. Ils y résident toute l’année avec leurs familles et leurs serviteurs  ; ils agissent en maîtres et exploitent directement leurs terres avec l’aide de leur personnel permanent, auquel viennent s’ajouter, lors de la récolte, les équipes de saisonniers étrangers 19. Ces propriétaires paraissent égaux entre eux, ils peuvent être plus ou moins riches, mais on ne relève aucun signe d’une hiérarchie ni d’une grande différence de fortune. L’ensemble de leurs propriétés coïncide avec le territoire du village. Le groupement des habitations favorise la sécurité et la surveillance des plantations, mais aussi l’entente indispensable au recrutement et à la répartition de la main-d’œuvre louée, à la préparation des travaux de cueillette et de transport, à l’usage commun des pressoirs, enfin, à la vente et à l’exportation de l’huile. La communauté ainsi constituée paraît autonome. Nous ne constatons pas la présence d’une autorité supérieure, l’église ne semble pas avoir exercé une domination matérielle. Les affaires villageoises étaient probablement gérées par un conseil des Anciens 20.

  • 21 Tchalenko 1953-1958, p. 408.

43D’après l’habitat représenté par de nombreux exemples, G. Tchalenko estimait que propriétaires et paysans formaient, entre le ier et le ive s., deux communautés distinctes, qui coexistaient néanmoins. Il semble que la situation de ces paysans se soit modifiée par la suite et qu’au ve s. il n’y ait plus eu de différence essentielle entre leur condition et celle des paysans des petites agglomérations, nées autour des résidences isolées dans les parties écartées de la montagne 21. On assiste, vers la fin du vie s. jusqu’à la veille de la conquête arabe, à une transformation aboutissant à une société villageoise uniforme, sans distinction sociale rigide ni contraste trop marqué dans les fortunes.

  • 22 Tchalenko 1953-1958, p. 410.

44Mais, à part les propriétaires, coexistaient également des paysans, des fermiers ou métayers, tous ceux qui exploitaient la terre pour leur compte. Il existait aussi une classe pauvre ne possédant pas de terre mais qui était employée comme manœuvre sur les plantations des propriétaires villageois 22.

  • 23 Tate 1992, p. 290.
  • 24 Tate 1992, p. 294.

45G. Tate a émis des objections sur les théories de G. Tchalenko concernant l’existence des grands propriétaires 23. Il pensait que l’existence de vétérans, d’anciens fonctionnaires et de notables hellénisés est bien attestée dans la région, mais qu’il est douteux que ces groupes aient constitué une catégorie socio-économique homogène ou une classe de grands propriétaires. Pour lui, si un tel cas a existé, c’est uniquement dans les plaines aux abords du Massif Calcaire. Ainsi résumait-il  : «  Nous n’estimons pas avoir montré l’absence de grande propriété aux trois premiers siècles dans le Massif calcaire, mais seulement le petit nombre et l’ambiguïté des exemples invoqués pour prouver son existence. Si elle a existé dans la montagne, elle n’a pas laissé de témoin archéologique » 24.

46De notre côté, nous avons étudié les données du terrain sur le plan architectural et sur le plan des vestiges des parcellaires antiques, dans l’environnement de Ruweiha. L’analyse de ces données semble à première vue mettre en évidence une contradiction entre l’architecture et les parcellaires antiques. L’existence de classes sociales bien différenciées à Ruweiha semble découler de l’examen des maisons  ; il existe de grands bâtiments qui indiquent la présence de grands propriétaires dans ce village, mais on trouve aussi des bâtiments moins importants qui prouvent l’existence de familles moins riches, constructions concentrées dans le centre du village antique. À l’inverse, les parcellaires antiques de la région de Ruweiha témoigneraient de l’existence d’une société égalitaire, car l’étude métrologique des parcelles montre que celles-ci sont proches les unes des autres en ce qui concerne les superficies et que les parcelles sont de taille limitée. Il est donc difficile, au vu du seul parcellaire, de proposer l’hypothèse de classes différenciées de propriétaires dans ce village durant l’Antiquité. Mais les témoignages ne sont jamais univoques. Il est impossible de ne pas admettre l’existence de fortes différences de fortune, dont témoignent à l’évidence les maisons. L’égalitarisme apparent du parcellaire, en revanche, peut n’être qu’un faux-semblant. D’une part, égalité des parcelles ne signifie pas égalité des fortunes puisque par le jeu des acquisitions, des héritages et des mariages, certains ont pu se retrouver à la tête d’un grand nombre de parcelles alors que d’autres n’en exploitaient qu’un petit nombre. De plus, lorsqu’un propriétaire a consacré une ou plusieurs parcelles aux cultures vivrières indispensables pour lui et sa maisonnée, il a toute possibilité de vouer les autres aux cultures spéculatives, ici l’olivier, d’un excellent rapport. La richesse de certaines familles dans ce village provenait donc du commerce de leurs productions, grâce à la proximité de villes importantes et faciles à atteindre (Apamée, Émèse, Epiphaneia, voire Béroia ou Antioche). La poursuite de la fouille du bâtiment 22 permettra peut-être d’identifier son fonctionnement  : lieu de marché, lieu de stockage, ou simple maison  ? Édifice privé, collectif ou public  ? Une telle identification pourrait nous apporter quelques informations sur l’origine de la richesse non pas de toute la population du village, mais au moins d’une partie d’entre elle. De même, il conviendrait de conduire jusqu’au bout l’analyse de toutes les constructions dans leur durée, afin de disposer d’une série d’instantanés à des moment précis du développement du village  : le milieu du ive s., le début du ve ou le milieu du vie. Cela permettrait de mesurer l’importance respective des maisons modestes, aisées et riches à chaque période, même si l’on sait que les fastueuses résidences laissent davantage de traces que les simples maisons d’ouvriers agricoles. En tout cas, notre étude montre que l’examen du parcellaire ne peut aboutir à aucune conclusion solide sans l’analyse de l’environnement villageois. Certes, la création de ce parcellaire témoigne de la volonté des autorités de faire mettre en culture des terres jusque-là peu ou pas exploitées  ; il y a donc une volonté politique de développer la région de Ruweiha en y fixant une population sans doute composite. Mais on voit que la période même où se place cette phase du développement agraire de Jebel n’est pas fixée  : c’est sans argument incontestable qu’on semble privilégier l’époque antonine ou celle des Sévères. Il faudra, à n’en pas douter, la fouille exhaustive de quelques maisons pour s’assurer que cela n’est pas plus ancien.

Nous adressons nos vifs remerciements à la DGAM, à l’Ifpo et spécialement à ses Directeurs MM. F. Burgat et M. Griesheimer, ainsi qu’à M. Gelin.

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Bibliographie

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Abdulkarim (M.), P. et A. Bildgen & J.-P. Gaubert 2004a, «  Télédétection et Géo-Archéologie  : étude des caractéristiques géologiques, hydrogéologiques des terroirs des villages antiques du Gebel Siman en Syrie du Nord », Photo-interprétation 40, p. 17-26.

Abdulkarim (M.), P. et A. Bildgen & J.-P. Gilg 2004b, «  Comparaison des potentialités naturelles d’accueil des Gebels Siman et Zawiyé, vis-à-vis des choix d’implantation des sites antiques romano-byzantins de Syrie du Nord », Photo-interprétation, 40, p. 27-35.

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Tate (G.) 1992, Les campagnes de la Syrie Nord, du iie au viie siècle, 1, Paris.

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Tchalenko (G.) 1953-1958, Villages antiques de la Syrie du Nord (BAH50), Paris.

Vogüé (M. de) 1865-1877, Syrie centrale, architecture civile et religieuse du ier au viie siècle, Paris.

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Notes

1 Vogüé 1865-1877  ; Butler 1920, 1929  ; Tchalenko 1953-1958.

2 Tate 1992.

3 Abdulkarim et al. 2004b.

4 Abdulkarim et al. 2002-2003.

5 Tchalenko 1953-1955.

6 Tate 1992.

7 Tate 1992, p. 297.

8 Tate 1992, p. 298.

9 Ibid.

10 Tate 1994, p. 447.

11 Les murets antiques sont en pierre, d’une hauteur inférieure à 40 cm et de tracé rectiligne. Ils forment des réseaux orthogonaux présentant deux directions dominantes. Les murets modernes, qui ont en général 1 m de hauteur, sont constitués de pierres empilées sur une seule rangée, comprennent de nombreux vides et présentent généralement des tracés curvilignes. Ils sont parfois installés sur des murets plus anciens. Il résulte de ce dispositif qu’il est possible de distinguer clairement les murets anciens demeurés en place de ceux qui ont été soit déplacés, soit reconstruits, ces derniers étant alors constitués par des blocs dont la disposition ne respecte plus la position des faces non altérées.

12 Tate 1992, p. 298.

13 Tate 1992, p. 298.

14 Ibid.

15 Tate 1992, p. 299.

16 Tate 1992, p. 317- 318.

17 Tchalenko 1953-1958, p. 383.

18 Tchalenko 1953-1958, p. 384.

19 Tchalenko 1953-1958, p. 404.

20 Tchalenko 1953-1958, p. 405.

21 Tchalenko 1953-1958, p. 408.

22 Tchalenko 1953-1958, p. 410.

23 Tate 1992, p. 290.

24 Tate 1992, p. 294.

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Table des illustrations

Titre Figure 1.
Légende Carte de la Syrie du Nord
Crédits D’après Tchalenko 1953-1958
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Fichier image/jpeg, 100k
Titre Figure 2.
Légende Le paysage dans le Jebel Zawiyé.
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 1,3M
Titre Figure 3.
Légende Le village de Ruweiha en 2003
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-3.jpg
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Titre Figure 4.
Légende Le village de Ruweiha en 2003
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Figure 5.
Légende Le quartier sud de Ruweiha
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-5.jpg
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Titre Figure 6.
Légende Photo aérienne datée de 1945, présentant la zone de Ruweiha et Géradé
Crédits Forces françaises du Levant
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Figure 7.
Légende Le paysage au sud de Ruweiha
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Titre Figure 8.
Légende Les parcellaires antiques au nord de Géradé
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Titre Figure 9.
Légende Exemple de muret dans le nord du village
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Titre Figure 10.
Légende Exemple de muret à l’est de Ruweiha
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Fichier image/jpeg, 1,7M
Titre Figure 11.
Légende Les parcellaires au nord-ouest de Ruweiha
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Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Figure 12.
Légende Ruweiha. Vue vers l’ouest
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-12.jpg
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Titre Figure 13.
Légende Exemple de muret au sud-ouest de Ruweiha
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Figure 14.
Légende Exemples de parcellaires de Ruweiha en 2003
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Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Figure 15.
Légende Exemples de parcellaires de Ruweiha
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Fichier image/jpeg, 1,6M
Titre Figure 16.
Légende À l’ouest de Ruweiha
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Fichier image/jpeg, 1,5M
Titre Figure 17a.
Légende Relevé général des parcellaires antiques dans la région de Ruweiha
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-17.png
Fichier image/png, 57k
Titre Figure 17b.
Légende Digitalisation de la photographie aérienne de 1942 et relevés de terrain
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/1597/img-18.png
Fichier image/png, 75k
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Pour citer cet article

Référence papier

Maamoun Abdulkarim, « Parcellaires antiques et société rurale en Syrie du Nord  : l’exemple de Ruweiha »Syria, 89 | 2012, 195-211.

Référence électronique

Maamoun Abdulkarim, « Parcellaires antiques et société rurale en Syrie du Nord  : l’exemple de Ruweiha »Syria [En ligne], 89 | 2012, mis en ligne le 01 juillet 2016, consulté le 08 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/1597 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/syria.1597

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Auteur

Maamoun Abdulkarim

Université de Damas

maamoun67@gmail.com

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