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Les pavements de la cathédrale de Hama : nouvelles découvertes et nouvelle approche

Houmam Saad, Komait Abdallah et Frédéric Alpi
p. 283-338

Résumés

Résumé – À l’automne 2020, l’église byzantine située dans le quartier d’al-Madinah, dans la vieille ville de Hama (Épiphanie d’Apamène), en partie connue depuis les années 1980-1990, a fait l’objet de travaux conduits par le service des fouilles de la Direction des antiquités (DGAMS). Les anciennes fouilles effectuées par A. Zaqzouq ont identifié deux édifices, dont une basilique à bas-côtés et narthex dotée de pièces annexes datées par les inscriptions entre 412 et 416. Le sol de ce complexe religieux est pavé de mosaïques à figures géométriques, sauf une qui comporte une scène figurée. Au niveau supérieur, le deuxième édifice présente un sol couvert par un dallage. Il remonte à l’époque médiévale ; peut-être s’agit-il d’une église, selon l’interprétation de M. Piccirillo. Les fouilles récentes de la DGAMS avaient pour objectif de dégager les remblais accumulés au cours des années et de déterminer les limites de l’édifice. Elles ont mis au jour plusieurs éléments architecturaux et de nouvelles mosaïques dans la nef centrale et les pièces annexes. Ces mosaïques présentent des motifs géométriques variés d’une grande finesse, dont certains sont uniques dans la région, et des citations bibliques inscrites en grec. Ces nouvelles découvertes confirment le statut particulier de ce complexe religieux, notamment à l’époque paléochrétienne, et apportent l’un des rares témoignages sur la ville d’Épiphanie d’Apamène, siège d’un évêché à l’époque byzantine.

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Notes de l’auteur

Les auteurs adressent leurs remerciements à Éric Morvillez pour sa relecture et ses conseils.

Texte intégral

  • 1 Zaqzouq 1983.
  • 2 Zaqzouq 1995.
  • 3 Piccirillo 2007.

1C’est en 1983, à l’occasion des travaux de reconstruction effectués dans la cathédrale grecque orthodoxe de la vieille ville de Hama, Épiphanie d’Apamène, que l’on a découvert les pavements d’une basilique (?) qui remontaient à l’époque byzantine (fig. 1). Ils se trouvaient au-dessous du dallage d’un édifice médiéval, à 4 m du niveau du sol de l’église moderne. Quelques années plus tard, en 1989, le Service des antiquités de Hama effectuait des fouilles dans la zone pour dégager les mosaïques. L’ancien directeur local des Antiquités, le regretté Abdulrazaq Zaqzouq, a présenté les résultats des fouilles de 1983 dans un article paru la même année1, puis il a brièvement publié une partie des mosaïques mises au jour en 1989 dans un autre article de 19952. L’architecte italienne Mariana Morati s’est fondée sur les rapports des fouilles de 1989, qui n’ont jamais fait l’objet d’une publication, pour effectuer un relevé complet des mosaïques et de leur contexte architectural. C’est ce relevé qui a permis au regretté Michele Piccirillo de publier une étude de l’ensemble en 20073. En 2020, la Direction des antiquités de Damas a rouvert la zone déjà fouillée et a dégagé une partie des remblais, au-dessus du pavement de la nef centrale et de la partie sud-ouest de l’église. Ces travaux ont conduit à mettre au jour le reste des pavements de la nef centrale et des deux pièces annexes et ils ont permis de compléter le plan de l’ensemble du complexe architectural, sauf dans la partie orientale de l’église, restée cachée sous des constructions modernes et toujours en attente de dégagement. Les nouvelles découvertes effectuées alors nous ont incités à reprendre le dossier et à conduire une étude approfondie, archéologique, iconographique et épigraphique, en commençant par la présentation et une discussion sur les résultats des études déjà publiées par A. Zaqzouq et M. Piccirillo.

Figure 1.

Figure 1.

Vue de la veille ville de Hama indiquant la localisation de la cathédrale

Google Earth

Découverte et étude de l’église sous la cathédrale de Hama

L’étude d’Abdulrazaq Zaqzouq

  • 4 Zaqzouq 1983, p. 143.

2Les fouilles de 1989 ont été effectuées dans la zone déjà mise au jour en 1983, lors de la construction de la cathédrale moderne des Grecs orthodoxes (zone nord), qui avait entraîné la destruction d’une partie du sol de l’église. Une autre fouille a aussi été conduite dans les zones sud et ouest. Les travaux de la zone nord ont permis de dégager le bas-côté nord d’une église comportant les restes d’un pavement à décor géométrique, situé à l’extrême nord-est (fig. 2). Sont apparus aussi les soubassements de deux murs parallèles orientés ouest-est, sous le niveau de la mosaïque, le mur nord étant le moins large (fig. 3). Trois piliers étaient bâtis au-dessus de ce dernier, celui situé à l’extrême nord étant le mieux conservé (L. : 3,46 m ; l. : 2,80 m ; H. : 1,47 m). La base du mur ouest sépare le bas-côté d’un narthex au sol pavé d’une mosaïque géométrique partiellement détruite (fig. 4). A. Zaqzouq a précisé que la longueur de la nef était de 32 m et que sa largeur, d’après la mesure de la mosaïque encore conservée, atteignait 3,35 m4.

Figure 2.

Figure 2.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : les restes du pavement du bas-côté nord

Zaqzouq 1983, p. 159, fig. 13

Figure 3.

Figure 3.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : le sol du narthex (au premier plan) et les restes du bas-côté nord

Zaqzouq 1983, p. 146, fig. 1

Figure 4.

Figure 4.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : les restes de la fondation du mur séparant le bas-côté nord du narthex

Zaqzouq 1983, p. 147, fig. 2

  • 5 Zaqzouq 1983, p. 143-148.

3Selon A. Zaqzouq, la zone sud était occupée par des édifices annexes à l’église. Les fouilles y ont révélé deux niveaux architecturaux, l’un remontant à l’époque byzantine et l’autre à l’époque médiévale. Au premier niveau correspondait une salle rectangulaire, orientée nord-sud (pièce annexe 1 ; L. : 10,87 m ; l. : 4 m), pavée par une mosaïque à figures d’oiseaux et portant une inscription dédicatoire en grec datée de 417 (fig. 5). Il ne reste de cette pièce que quelques assises des deux murs est et ouest. Il semble que le mur est a connu des modifications ultérieures qui datent, d’après le fouilleur, de l’époque byzantine. À l’ouest, se trouvait une autre salle, parallèle mais plus petite, dont la partie découverte mesurait 5,40 m de large (pièce annexe 2). Le sol de cette dernière avait également été pavé d’une mosaïque géométrique, partiellement détruite (fig. 6). Sur cette mosaïque furent ensuite posés des murs plus tardifs5.

Figure 5.

Figure 5.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : l’inscription sur la mosaïque de la pièce annexe 1

Piccirillo 2007, photo 5

Figure 6.

Figure 6.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : les restes du pavement de la pièce annexe 2

Zaqzouq 1983, p. 149, fig. 4

  • 6 Zaqzouq 1983, p. 147-156.
  • 7 Zaqzouq 1983, p. 156.
  • 8 Zaqzouq 1983, p. 156.
  • 9 Zaqzouq 1983, p. 176. L’auteur publie une photo de cette mosaïque très fragmentée, ornée d’une com (...)

4Le niveau supérieur se situe à 0,60 m du sol inférieur. Il est constitué d’un dallage en blocs carrés de calcaire et de basalte disposés en alternance (fig. 7). Cet espace est composé de plusieurs salles séparées par des murs dont les blocs sont bien taillés. D’après A. Zaqzouq, certains sont des blocs remployés qui faisaient partie de l’édifice antérieur. À une époque ultérieure, on a construit des murs en blocs de petite taille, sur le dallage. Sur le sol de ces salles, ont été trouvés des fragments de céramiques colorées et moulées, attribuées par l’auteur aux xiie et xiiisiècles. Des fragments de petits moules circulaires ont aussi été mis au jour sur ce dallage ainsi que dans une couche de terre à 1 m de hauteur au-dessus du dallage. Dans l’une des salles, à 7 cm au-dessous du niveau du dallage, se trouve une canalisation en brique orientée est-ouest. Dans la même salle, au même niveau, à 1,20 m vers le nord, on rencontre également une conduite d’eau construite en petites pierres calcaire et couverte par des blocs en basalte6 (fig. 8). A. Zaqzouq indique l’existence d’une autre conduite d’eau en briques, posée sur le sol de la nef centrale. Une partie de cette conduite est construite dans la partie détruite du bas-côté nord, et elle se dirige vers une citerne aménagée dans la partie nord du narthex (fig. 9). La construction de cette citerne a causé la destruction de la mosaïque dans cette partie du narthex7. A. Zaqzouq ajoute qu’il a découvert, à 0,85 m au-dessous du niveau de la mosaïque, sans en préciser l’emplacement exact, le reste d’un mur portant deux fragments de peinture ; l’un était orné d’une fleur colorée en brun8 (fig. 10) et l’autre de motifs géométriques polychromes (fig. 11). Il a également effectué une coupe stratigraphique de la fouille dans la zone située entre le bas-côté nord et la nef centrale, mettant en évidence toutes les couches (fig. 12), sans pour autant commenter ni analyser cette stratigraphie. Par ailleurs, il signale la découverte des restes d’une mosaïque – encadrée d’une tresse à deux brins et ornée d’une composition d’écailles adjacentes chargées de boutons de fleurs (fig. 13) – et d’un dallage en briques, dans une maison située à 30 m au sud du site. Il indique que cette mosaïque se trouve environ 1 m plus haut que celle de l’église9.

Figure 7.

Figure 7.

Cathédrale de Hama : relevé des vestiges archéologiques au niveau supérieur de la zone fouillée en 1983

Zaqzouq 1983, p. 145

Figure 8.

Figure 8.

Cathédrale de Hama : relevé des restes des deux canaux au-dessous du dallage du niveau supérieur de la zone fouillée en 1983

Zaqzouq 1983, p. 155

Figure 9.

Figure 9.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : vue générale, indiquant en noir le trajet du canal construit au-dessus du sol du niveau inférieur

d’après Piccirillo 2007, pl. I, adapté par K. Abdallah

Figure 10.

Figure 10.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : fragment d’une peinture à motif floral, trouvé au-dessous du niveau du sol du bas-côté nord

Zaqzouq 1983, p. 157, fig. 11

Figure 11.

Figure 11.

Cathédrale de Hama, fouille 1983 : fragment de peinture à motif géométrique, trouvé au-dessous du niveau du sol du bas-côté nord

Nahas 2007, p. 52, fig. 29

Figure 12.

Figure 12.

Cathédrale de Hama : coupe stratigraphique mettant en évidence tous les couches de la fouille dans le bas-côté nord

Zaqzouq 1983, p. 158

Figure 13.

Figure 13.

Cathédrale de Hama : restes d’une mosaïque trouvée dans une maison à côté de la zone fouillée en 1983

Zaqzouq 1983, p. 178, fig. 35

L’étude de Michele Piccirillo

  • 10 Piccirillo 2007, p. 602.
  • 11 Piccirillo 2007, p. 589.
  • 12 Piccirillo 2007, p. 599, 602.
  • 13 Piccirillo 2007, p. 579.

5M. Piccirillo s’est appuyé sur les rapports rédigés par A. Zaqzouq en 1989, lorsque ce dernier avait élargi les fouilles dans la zone déjà dégagée en 1983. À partir de cette documentation, l’architecte M. Morati a pu restituer le plan de l’église, de forme basilicale à trois nefs et narthex (fig. 14). La partie est n’a pas été restituée, faute d’avoir été fouillée. Ce plan comprend également celui d’un édifice annexe, placé au sud-ouest de l’église, avec laquelle il communique par le bas-côté sud. Les restes du pavement d’un baptistère ont été restitués à l’ouest du narthex. L’emplacement de ce baptistère n’est pas certain : c’est d’après une note d’A. Zaqzouq que M. Piccirillo a proposé cette localisation, en précisant que seule une fouille future pourrait en confirmer l’hypothèse10. Il a indiqué qu’une grande partie du bas-côté nord était détruite, sans avancer de date pour cette destruction11. Les pavements sont conservés presque complètement dans la nef centrale, le bas-côté sud, le narthex et la salle annexe de forme rectangulaire (annexe 1). Au contraire, il n’en reste que des fragments dans le bas-côté nord, la salle annexe de forme carrée (annexe 2) et le baptistère. Dans la nef centrale, à 0,40 cm au-dessus du niveau du sol, subsiste un morceau encore visible du pavement du trône (bêma). Une inscription en grec est inscrite dans un médaillon de la nef centrale ; deux autres, portant des datations précises, se lisent sur les mosaïques de l’édifice annexe et du baptistère. Prenant ces dates en compte, M. Piccirillo propose l’année 412 apr. J.-C. pour la pose de toute la mosaïque de l’église, ainsi que celle du baptistère, alors que la mosaïque de l’édifice annexe remonterait à 415. Pour lui, celle du trône est encore postérieure et, vu son style, « stilisticamente », doit avoir été posée avant le milieu du ve siècle apr. J.-C.12. M. Piccirillo précise aussi que les piliers, qui existent dans la nef centrale et sur le mur du bas-côté nord, appartiennent à une église bâtie à l’époque médiévale, sans en déterminer la période, puisque le sol a été pavé par un dallage découvert au niveau supérieur13. L’auteur donne enfin une description assez complète du décor des mosaïques, sans se livrer pourtant à une étude comparative.

Figure 14.

Figure 14.

Cathédrale de Hama : relevé établi par M. Morati d’après les fouilles de 1983 et de 1989

Piccirillo 2007, plan I

Les travaux de la DGAMS en 2020

  • 14 Équipe dirigée par Houmam Saad.

6Le travail de l’équipe de la DGAMS14, effectué pendant l’été 2020, a eu comme objectif de rouvrir toute la zone déjà fouillée, pour voir s’il y avait une possibilité d’élargir la partie découverte de l’église ancienne (fig. 15). Il s’est concentré sur le dégagement de la partie qui n’avait pas encore été fouillée dans la nef centrale, autour de la conduite d’eau construite à une époque postérieure (fig. 16). Ce travail a permis de découvrir la totalité du décor du pavement oriental de la nef, ainsi que des morceaux de mosaïques dans les zones situées entre la nef centrale et les deux bas-côtés. Deux inscriptions en grec ont aussi été relevées sur la mosaïque découverte. Celle-ci avait été remaniée en deux endroits par le remplacement de tesselles et le percement du dallage par un trou circulaire en son centre. Deux chapiteaux ioniques associés à la première phase de l’église ont également été exhumés (fig. 17 et 18). On a aussi pu relever des décors sur la mosaïque de la nef centrale, qui n’étaient pas dessinés sur le plan de M. Morati. Dans le secteur situé au sud-ouest de l’église, on a dégagé les restes du pavement de la pièce annexe 2, ornés de compositions géométriques (fig. 19). Dans la zone située entre cette pièce et le narthex, a été découvert un morceau d’une mosaïque à deux motifs géométriques (fig. 20). Un tapis géométrique presque complet a enfin été mis au jour à l’extrémité sud du narthex (fig. 21). L’archéologue M. Swidan a ainsi pu établir un relevé de la totalité de la zone fouillée, mosaïques incluses (fig. 22).

Figure 15.

Figure 15.

Cathédrale de Hama : vue générale de la zone fouillée en 2020

archives DGAMS

Figure 16.

Figure 16.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la nouvelle découverte dans la nef centrale

archives DGAMS

Figure 17.

Figure 17.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : chapiteau ionique

archives DGAMS

Figure 18.

Figure 18.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : chapiteau ionique

archives DGAMS

Figure 19.

Figure 19.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les mosaïques de la pièce annexe 2

archives DGAMS

Figure 20.

Figure 20.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la mosaïque de la zone située entre le narthex et la pièce annexe 2

archives DGAMS

Figure 21.

Figure 21.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la mosaïque de la partie sud du narthex

archives DGAMS

Figure 22.

Figure 22.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : relevé général

dessin M. Swidan

Note sur les travaux et les études menées sur l’église et ses mosaïques

  • 15 Nahas 2007, p. 52, fig. 29. Nous remercions A. Barbet d’avoir examiné le décor des fragments de pe (...)
  • 16 Sodini 1989, p. 352.
  • 17 Donceel-Voûte 1988, pl. 6.
  • 18 La représentation sur le sol des signes symbolisant le Christ sauveur, chrisme compris, a été inte (...)
  • 19 Sur plusieurs photos inédites de cette église, on voit clairement les blocs d’une assise du bêma p (...)
  • 20 Balty et Balty 2004, p. 448-450. Voir aussi Balty 2013, p. 211-213, et Sodini 2006, p. 235.
  • 21 Jouejati-Madwar 2005, p. 779, fig. 4.
  • 22 Abdallah 2020, p. 396, fig. 10.
  • 23 Zaqzouq et Piccirillo 1999, fig. 1.
  • 24 Donceel-Voûte 1988, pl. 4.
  • 25 Canivet et Canivet 1987, t. 2, pl. XI.

7Les fouilles menées sur le site prouvent à l’évidence que celui-ci a connu une occupation plus ou moins permanente, depuis l’Antiquité au moins et jusqu’à l’époque ottomane. Il semble que l’église byzantine a été bâtie au-dessus d’un édifice antérieur, probablement romain, dont les murs étaient couverts par des peintures polychromes15. Cette basilique à trois nefs séparées par deux rangs de colonnes présente un plan très commun en Syrie du Nord à la fin du ive siècle et au début du ve siècle16. Elle possédait aussi un narthex, ce qui est plus rare ; l’église de Heir esh-Sheikh fournit un autre exemple en Apamène, de plus grandes dimensions cependant17. Point intéressant, les fouilles ont révélé deux soubassements qui peuvent correspondre aux fondations du mur et de l’entrecolonnement du bas-côté nord (fig. 23). Il est possible que le bêma ait été ajouté dans la nef centrale à une époque postérieure, avant le milieu du ve siècle, comme le signale M. Piccirillo. Comme ce bêma couvre une partie du pavement dont certaines figures géométriques sont occupées par des chrismes, on peut penser qu’il fut installé après 427, date de l’interdiction de faire figurer ce motif sur le sol18. L’installation postérieure d’un bêma sur le sol de la nef centrale est attestée dans l’église de Heir esh-Sheikh19. On connaît en outre déjà des églises à bêma dans la région20, comme celles de Qamhané (premier quart du ve siècle)21, d’Uqayribat (414)22 et de Tayyibat al-Imam (442)23. La localisation du baptistère au nord-ouest de l’église est déjà attestée à Houarté, dans la basilique ancienne24, ainsi que pour le nouveau baptistère25. Les pièces annexes, dans la zone sud-ouest, ont été bâties vers 416, comme l’indique l’inscription qui se trouve dans la pièce annexe 1.

Figure 23.

Figure 23.

Cathédrale de Hama : plan restitué de la phase 1 de l’église

dessin F. Marchand

  • 26 L’emploi de piliers dans la construction des églises commence à se répandre en Apamène à partir du (...)

8L’église a été élargie et son plan a été modifié à une période postérieure où l’on a remplacé les colonnes par des piliers de grande taille, afin de couvrir un espace plus vaste (fig. 24). Cette modification a été attribuée par M. Piccirillo à l’époque médiévale, comme mentionné ci-dessus, sans proposer de date plus précise, faute des données archéologiques suffisantes26. Les deux piliers aménagés sur le sol de la nef centrale, ainsi que trois autres situés au-dessus du mur nord du bas-côté nord, montrent que l’église a été agrandie vers le nord et que le bas-côté nord a été décalé. Ce dernier a presque complètement disparu, détruit lors de la construction de la cathédrale moderne. Le sol de l’entrecolonnement et une partie de celui de la nef centrale ont été détruits lors de la construction des piliers (fig. 25). De plus, la pose du pilier est a causé la destruction de la partie sud du bêma (fig. 26). De son côté, le bas-côté sud n’a pas été modifié : seuls des blocs d’appui au-dessous de son mur ont été ajoutés à l’intérieur. Il semble que le mur de bas-côté, dont il reste quatre assises, a été rebâti sur le soubassement du mur ancien, en détruisant une partie du sol à la limite de ce mur (fig. 27). Le narthex a été supprimé à cette époque, comme l’atteste l’emplacement du pilier ouest à la limite de son mur extérieur : le mur ajouté sur le soubassement de l’ancien mur séparant le narthex de la nef s’appuie contre ce pilier (fig. 28), ce qui laisse à penser qu’il a été bâti à une époque postérieure. C’est pourquoi il est fort probable que le mur ouest de l’église a été décalé vers l’ouest, d’autant plus que l’on trouve devant le narthex, dans le même axe que le pilier ouest, une base de forme carrée qui pourrait être celle d’un autre pilier (fig. 29).

Figure 24.

Figure 24.

Cathédrale de Hama : plan restitué de la phase 2 de l’église

dessin F. Marchand

Figure 25.

Figure 25.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les piliers dans la nef centrale et les traces de l’entrecolonnement

archives DGAMS

Figure 26.

Figure 26.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les restes du bêma et du pilier est dans la nef centrale

archives DGAMS

Figure 27.

Figure 27.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les restes du mur postérieur du bas-côté sud

archives DGAMS

Figure 28.

Figure 28.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : le mur postérieur du narthex et le pilier ouest de la nef centrale

archives DGAMS

Figure 29.

Figure 29.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : vestiges d’une base de pilier (?) dans le narthex

archives DGAMS

9Il est difficile de savoir si des modifications du plan sont intervenues aux siècles suivants, puisque l’on constate la construction de plusieurs murs plus tardifs dans le narthex, ainsi que de murs posés sur le sol des pièces annexes (fig. 30). On peut se demander si ces murs n’appartenaient pas à un remaniement ultérieur, mais, en l’absence de données archéologiques, on ne peut pas les dater avec précision. Il est possible que l’église ait ensuite été abandonnée ; toutefois, au regard des fouilles, on ne sait ni quand, ni pourquoi. À la suite de cette période d’abandon, on peut identifier la construction d’installations hydrauliques, comme le canal bâti en partie sur le sol de la nef centrale et creusé, pour une autre partie, dans le sol du bas-côté nord, vers l’ouest, et qui se dirige vers une citerne aménagée dans le narthex (fig. 31). Il y aussi des conduits d’évacuation d’eau dans la partie sud de l’église. Ces installations peuvent faire partie du système hydraulique souterrain de la nouvelle église, construite au niveau supérieur et qui a remployé des blocs de l’ancienne église. Au sud de cette église, se trouvent plusieurs pièces pavées par un dallage de blocs noirs et blancs. Si l’on suit la datation donnée par A. Zaqzouq aux céramiques, ce bâtiment aurait été bâti aux xiie-xiiie siècles, puis il aurait subi des remaniements à une période postérieure, comme l’attestent certains murs posés sur le sol. Il semble que cette nouvelle construction a été abandonnée au xive ou au xve siècle. Une occupation postérieure, avec des vestiges d’habitat modeste se trouvant à environ 1 m plus haut, remonte probablement à l’époque ottomane tardive (fig. 32).

Figure 30.

Figure 30.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les murs postérieurs dans la pièce annexe 2

archives DGAMS

Figure 31.

Figure 31.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : le canal postérieur aménagé à l’époque médiévale

archives DGAMS

Figure 32.

Figure 32.

Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la zone sud, avec les différentes zones d’occupation dès l’époque byzantine et jusqu’à la période ottomane tardive

archives DGAMS

Étude des mosaïques

Mosaïque de la nef centrale

10La nef centrale est ornée d’une mosaïque à deux décors géométriques de type couvrant (fig. 33).

Figure 33.

Figure 33.

Cathédrale de Hama : la mosaïque de la nef centrale

dessin M. Swidan

Tapis 1

11Le premier tapis, qui occupe une grande partie de la mosaïque à partir de l’ouest (fig. 34), est une composition orthogonale d’hexagones oblongs, déterminés par deux carrés sur la pointe et un carré droit adjacent, qui encadrent des dodécagones, frappés à l’intérieur par un cercle. Toutes les figures sont rendues par un filet en tesselles noires.

Figure 34.

Figure 34.

Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque de la nef centrale

dessin M. Swidan

12Les hexagones sont bordés par une bande divisée en deux couleurs (brun et blanc). Ils sont colorés en gris-bleu et ornés essentiellement soit par des chrismes (19 cas), soit par des éléments géométriques variés :

  • un losange inscrit (blanc) orné d’un hexagone oblong (jaune moutarde), déterminé par quatre trapèzes (colorés en gris-bleu avec du blanc au centre) et flanqué de deux carrés sur la pointe (jaune moutarde) ;
  • un losange inscrit (blanc), flanqué de deux losanges (jaune moutarde et blanc au centre) ;
  • deux motifs présentant un losange (rouge bordé de blanc, avec un carré sur la pointe blanc au centre) inscrit dans un rectangle gris bleu et flanqué de deux triangles (jaune moutarde dans un cas, blanc dans l’autre) ;
  • deux motifs avec trois losanges inscrits (colorés en blanc dans le premier cas, en jaune moutarde dans le second, celui au centre frappé d’un carré sur la pointe), au-dessus d’une bande bleu-gris sur fond blanc ou jaune moutarde ;
  • un losange couché (blanc), orné d’un disque rouge au centre et déterminé par quatre triangles (jaune moutarde) et flanqué par deux autres (blanc) ;
  • deux losanges identiques contigus (colorés en gris-bleu et ornés par deux carrés sur la pointe emboîtés) ;
  • deux losanges tangents aux angles (colorés en jaune moutarde et brun, et frappés au centre par un carré sur la pointe en blanc), déterminant deux triangles (blancs) ;
  • un losange (gris-bleu) dessiné dans un carré (blanc), orné au centre par une croisette (noire), le carré flanqué par deux triangles (jaune moutarde) ;
  • un losange (jaune moutarde) bordé d’une ligne de dents de scie (rouge sur fond blanc) [motif mutilé] ;
  • une croix (tracée en jaune moutarde et colorée en blanc), dont les branches sont frappées par des cercles, avec un autre cercle au centre ;
  • une étoile (blanche) à quatre pointes, ornée au centre par un petit cercle (rouge), déterminée par deux losange couchés (gris-bleu) et deux trapèzes (jaune moutarde) ;
  • une étoile de huit losanges, déterminant des quadrilatères irréguliers27 ;
  • une étoile à six pointes (blanche), déterminant des losanges28 (gris-bleu), inscrivant au centre un octogone composé de quatre triangles (deux en rouge, deux en rose) ;
  • un carré sur la pointe inscrit (blanc), inscrit par un carré rouge, lui-même frappé par deux carrés emboîtés blanc et gris-bleu ;
  • une composition orthogonale de carrés sur la pointe (blancs, frappés au centre par un bouton noir), faisant apparaître un effet de quadrillage en deux couleurs (gris-bleu et jaune moutarde) ;
  • une composition de triangles tangents aux sommets, polychromes (blanc, gris-bleu, jaune et brun) ;
  • plusieurs compositions d’écailles polychromes (blanc, bleu, gris-bleu, rouge) ;
  • un fleuron en quatre pétales fuselés à volutes ;
  • une composition de chevrons, en arc-en-ciel ;
  • une composition de méandres en redans à denticules longs, en arc-en-ciel29 ;
  • un quadrillage de fils noirs simples sur fond blanc, les cases en forme des losanges.

13Les carrés sont richement décorés de motifs géométriques divers :

  • un disque de couleur claire (blanc ou jaune) frappé d’un cercle fait de triangles dentelés roses, avec en son centre un disque jaune moutarde inscrit d’un carré noir ou bleu (27 cas) ;
  • un emboîtement de carrés de couleurs variées (blanc, rouge, jaune moutarde, gris-bleu) ;
  • un damier (gris-bleu, rouge, blanc) ;
  • trois compositions similaires définissant un octogone en filets dentelés (noir), composé de quatre hexagones oblongs (jaune moutarde et gris-bleu ; blanc et rose ; blanc et brun) frappés d’un autre plus foncé dans deux des compositions, déterminant un carré au centre (blanc et orné des deux triangles rouges ; bleu ; rose) ;
  • une croix faite en ligne dentelée et colorée alternativement en blanc et en jaune moutarde ;
  • un damier de triangles rectilignes (blanc sur fond noir) en filets dentelés30, faisant apparaître un carré ;
  • un carré (gris-bleu) orné de quatre cercles (blancs) tangents, de quatre quadrants (jaune et blanc pour trois d’entre eux, rouge et blanc pour le dernier) ;
  • un carré (noir) comprenant quatre solides en perspective (jaune moutarde, gris-bleu, rose) ;
  • un carré sur la pointe inscrit (blanc), frappé par un autre (gris-bleu) et flanqué de quatre petits carrés sur la pointe (blancs et ornés au centre par un plus petit en rouge) ;
  • des damiers de losanges (blanc et rouge ou brun) ;
  • une croix inscrite en sautoir, faite en filets dentelés (les cases sont alternativement colorées en blanc et en jaune moutarde) ;
  • un carré (brun) inscrivant un carré sur la pointe (blanc), frappé par un autre carré sur la pointe (brun) ;
  • des compositions de zigzags, de chevrons ou de lignes en redans en arc-en-ciel (8 carrés) ; un carré fait d’une ligne de postes (rouge), comprenant au centre un carré plus petit (gris-bleu sur fond blanc) ;
  • une succession de cercles (blanc, rose, rouge) inscrits dans un carré (gris-bleu) ;
  • une étoile à quatre pointes (blanches), inscrite dans un carré sur la pointe (rouge) et frappée par deux flèches opposées (gris-bleu) ;
  • une croix (gris-bleu), frappée par un carré sur la pointe (blanc), inscrivant un autre carré (rouge), orné d’un carré sur la pointe (blanc) ;
  • un carré (noir) orné d’une composions de neuf solides en perspective (jaune moutarde, rouge, gris-bleu) [2 cas] ;
  • un cercle (blanc) inscrit dans un carré rouge, orné d’une croix de quatre triangles31 (brun) ;
  • une croix (jaune moutarde), frappée au centre par un grand carré sur la pointe (gris-bleu bordé de blanc), inscrivant des carrés emboîtés blancs et jaune moutarde ;
  • deux motifs faits d’une croix de quatre carrés blancs, encadrant un cinquième (gris-bleu dans un cas, noir dans l’autre), inscrits dans un carré (rouge) ;
  • une croix faite de quatre chevrons en polychromie ;
  • une croix (blanche) frappée au centre par un petit carré sur la pointe (brun foncé) ;
  • une roue de peltes, autour d’un nœud de Salamon32, inscrite dans un carré de deux couleurs (gris et brun) ;
  • sur fond noir, une croix (jaune) frappée par un quadrillage en forme de croix (blanche) en filets dentelés, dont les angles intérieurs du bras horizontal sont étendus par un bouton noir ;
  • un fleuron de quatre feuilles (blanc), inscrit dans un carré en deux couleurs (rouge et jaune moutarde) ;
  • une croix tricolore en forme d’ailes de moulin33 (gris-bleu, rouge, brun), inscrite dans un carré blanc ;
  • un damier composé de triangles en trois couleurs (gris-bleu, rouge, brun).

14Les dodécagones sont chargés de médaillons circulaires. L’intervalle entre les côtés de chaque dodécagone et la circonférence du médaillon est coloré en jaune moutarde ou en brun et comporte douze clous prolongés par deux tiges (en gris), répartis en face de chaque angle, sauf dans un cas où l’intervalle est chargé d’une tige à volutes. Les médaillons sont tous entourés par une ligne de triangles dentelés (bruns) et sont abondamment décorés de figures géométriques variées :

  • une couronne de laurier à trois feuilles (colorées alternativement gris-bleu/blanc et brun/blanc), sur fond sombre (noir), chargée de boutons de fleurs, cette couronne abritant un chrisme (brun), accosté des deux lettre Α et Ω (rendues en noir) ;
  • une étoile inscrite dans un cercle (gris-blanc), composée de six triangles (blancs jaune moutarde) et d’un trapèze au centre (brun), orné d’un hexagone oblong (blanc), flanqué par deux petits carrés sur la pointe (blancs), l’étoile étant entourée par des triangles à base concave (deux en brun et quatre plus petits en gris, emboîtant un triangle brun) ;
  • une composition triaxiale de cercles sécants en six points et tangents, faisant apparaître six feuilles et déterminant des triangles à base concave en opposition de couleurs34 (blanc, brun, gris) ;
  • une croix inscrite dans un cercle, les deux en guilloche lâche à âme droite, en polychrome35 (gris, jaune moutarde, brun), sur fond noir, la croix étant entourée par quatre triangles à base concave ;
  • une composition centrée dans un cercle (gris-bleu) et autour d’une étoile de deux carrés en lacis, de quatre carrés en encoignures (rose) et de quatre carrés latéraux (rouge), ces motifs étant contigus au sommet de l’étoile36, le centre occupé par un nœud de Salomon et l’espace par des triangles à base concave (blanc) ;
  • deux compositions de deux croix en lacis sur fond en gris-bleu, partageant un même centre (blanc pour l’une, jaune moutarde chargé d’un disque gris-bleu pour l’autre), la première constituée de quatre disques blancs (chargés d’un disque rouge dans le premier cas, d’un quadrilatère aux bord concaves dans l’autre), l’autre en sautoir, les branches en blanc chargées de pentagones (jaune moutarde pour l’une, rouge pour l’autre) ;
  • une étoile de six pointes (en blanc) inscrite dans un cercle (gris-bleu), frappée au centre par un octogone (rouge), et entourée par six triangles à côté concave ;
  • une étoile à six pointes (blanc) inscrite dans un cercle (gris-bleu), frappé au centre par un octogone (rouge), et entouré par six triangles à côté concave ;
  • une composition orthogonale de paires d’écailles adjacentes affrontées, alternativement couchées et dressées, en opposition de trois couleurs37 (gris-bleu, rouge, blanc) ;
  • une composition de bandes alternativement monochromes (blanc) et chargées d’une ligne de demi-écailles superposées tangentes38 polychromes (gris-bleu-rouge, brun) ;
  • une composition avec un carré inscrit dont chaque côté est frappé par un cercle (blanc), déterminant au centre une croix (blanche) et quatre hexagones à deux côtés concaves (colorés alternativement gris-bleu/blanc et rouge/blanc) ;
  • un bouclier de carrés polychromes (jaune moutarde, brun, blanc, gris-bleu, bleu, rouge et rose), à effet de tournoiement39 (ici à 37 carrés par rang, sur 8 rangs), le cercle au centre (jaune moutarde) étant chargé par une croisette (noire) ;
  • une composition radiée à rayons, dans un cercle et autour d’un cercle, les secteurs se trouvant en opposition de couleurs40 (ici 32 secteurs), alternativement colorés en bleu et gris-bleu et animés par deux bandes en couleurs alternées (rose et rouge), le cercle au centre chargé par un nœud de Salomon sur fond noir animé par quatre boutons en blanc ;
  • un bouclier d’écailles, polychrome (bleu, gris, jaune moutarde/brun, blanc), à effet de cercles concentriques41 (ici à 17 écailles par rang, sur six rangs), le disque au centre orné d’un damier de carrés roses et blancs ;
  • une roue tournoyante polychrome42 (12 rayons colorés alternativement en rouge, gris-bleu, brun et blanc) ;
  • une composition orthogonale de six cercles sécants43, faisant apparaître six feuilles (colorées en rose et chargées d’une feuille blanche), et six pétales (colorés en gris-bleu et chargés d’un triangle à côté concave) ;
  • une étoile composée de huit trapèzes polychromes (deux en blanc, deux en brun et quatre en rouge), chaque trapèze chargé d’un autre plus petit, inscrit dans un cercle et déterminant huit triangles à côté concave, polychrome (quatre blancs, deux gris-bleu, deux brun, chaque triangle chargé d’un autre plus petit) ;
  • une étoile de deux carrés inscrits dans le médaillon à fond gris-bleu, chargée d’un carré inscrit au centre orné d’une composition de filets dentelés en arc-en-ciel.

15L’un des médaillons circulaires (d. : 1 m) qui chargent les dodécagones comprend une inscription grecque de cinq lignes sur fond rose clair. Les lettres carrées, en tesselles noires (H. lettres : 5 cm) sont encadrées, en haut et en bas, par deux christogrammes de même couleur(fig. 35).

Figure 35.

Figure 35.

Cathédrale de Hama : inscription en grec, tapis 1 de la mosaïque centrale

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1 Ἐπάκουσον
2 ἡμῶν ὁ Θεός ὁ σω-
3 τὴρ ἡ͡μῶν, ἡ ἐλπὶς πάν­-
4 των τῶν περά-
5 των τῆς γῆς

Notes critiques : l. 3, ligature à ἡμῶν.

Zaqzouq 1995, p. 238 (Bull. ép. 1996, 476 [D. Feissel] = Feissel 2006, 646) ; Piccirillo 2007 [2009], p. 600 (Bull. ép. 2009, 507 [D. Feissel] ; SEG 57, 1800)

« Exauce-nous, ô Dieu, notre Sauveur, l’espoir de toutes les extrémités de la terre ! »

  • 44 Felle 2006, no 506 (Constantinople), seule autre attestation connue à ce jour (viiie siècle).

16Cette citation, tirée du Ps. 64,6, d’après la LXX, se rencontre rarement dans l’épigraphie44.

  • 45 Décor II 2002, pl. 328,c.

17Il y avait d’autres motifs de remplissage dans d’autres dodécagones qui sont en grande partie détruits. On arrive à distinguer ainsi les restes : d’un bouclier polychrome (gris-bleu, gris, noir, blanc, rouge), inscrit dans un cercle, à effet d’ogives sécantes45 ; d’une étoile composée de losanges, inscrite dans un cercle, et déterminant des triangles à base concave, les losanges chargés d’un cabochon en forme ovale (blanc), orné d’un cercle (rouge) au centre, et les triangles (rouge, gris-bleu) chargés d’une pelte à volute (blanc) ; d’un cercle (bleu) comprenant des trapèzes (jaune moutarde, gris-bleu), à côté concave, et un petit cercle (blanc).

18On trouve également, sur les côtés (ouest et est), des demi-dodécagones chargés de demi-cercles bordés de dents de scie. Quatre sont intacts et deux sont endommagés. Les demi-cercles sont ornés de motifs variés : des petits cercles sécants (blanc) ; une composition de filets dentelés, en arc-en-ciel (2 cas) ; une grande feuille dressée (blanc et rouge au centre) sur fond rouge, de laquelle sortent des tiges à feuilles de lierre (en blanc) ; un motif floral composé de 15 fuseaux (colorés alternativement gris bleu et rouge)

  • 46 Donnay-Rocmans et Donnay 1984, p. 161, fig. 5.

19Cette composition d’hexagones oblongs déterminant un dodécagone au centre est rare et n’a pas de parallèle sur les mosaïques syriennes. Un motif du type couvrant, fait de figures géométriques déterminant au centre un octogone comprenant un cercle, apparaît sur quelques mosaïques de Syrie du Nord, datées à la fin du ive siècle et au début du ve siècle. Il est surtout utilisé pour orner de grandes surfaces, comme celle de la nef ouest de l’église de Qaoussiyé (387) ou celle de la salle A de la maison du Cerf à Apamée, datée du début du ve siècle46. Ce qui rend notre motif différent ici, c’est que les dodécagones remplacent les octogones des autres exemples. Ce motif se distingue aussi par la répartition tout à fait homogène des couleurs dans les différentes figures géométriques, ce qui lui donne de l’élégance et le rend agréable à regarder. Les deux couleurs principales qui sont utilisées pour donner ces effets sont le gris-bleu et le jaune moutarde. Bien que toutes les figures géométriques soient très chargées par des motifs polychromes divers, ces deux couleurs dominantes confèrent une impression de légèreté à la composition. On constate la volonté de charger les figures d’éléments décoratifs créatifs très variés, polychromes, et d’orner chaque espace d’un décor distinct, sauf le chrisme qui se répète dans les hexagones. Ce trait tout particulier ne se rencontre pas ailleurs. Si certains motifs se retrouvent dans le décor d’octogones des mosaïques de l’église de Qaoussiyé (comme la roue ou la croix faites d’une tresse à deux brins), la plupart ne se rencontre pas ailleurs, à l’instar des différents types de composition en croix et en étoile.

Tapis 2

  • 47 Décor I 1985, pl. 178,a.

20Le deuxième tapis est situé dans la partie est de la nef (fig. 36). Il conserve partiellement sa bordure ornée d’une ligne d’étoiles irrégulières faites de deux carrés tangents par les sommets, déterminant des octogones (colorés alternativement en jaune moutarde et en rouge) et des losanges (rouges)47, ainsi que des demi-octogones (gris-bleu) sur les côtés.

Figure 36.

Figure 36.

Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque de la nef centrale

dessin M. Swidan

  • 48 Décor II 2002, pl. 255,i.

21Les pointes des croisements entre les deux carrés sont marquées en petits losanges (colorés en tesselles grises). Chaque octogone est orné d’un médaillon chargé d’éléments variés : carrés en filets dentelés, en arc-en-ciel ; nœud de Salomon ; nœud de deux boucles ; fleuron unitaire à quatre éléments non contigus, en pétale lobé remplié48 sur fond noir ; fleuron composé de trois rangs d’écailles superposées à effets concentriques (blanc chargé d’un bouton rouge) ; carré inscrit orné de carrés emboîtés, rendus en filets dentelés en-arc-en-ciel ; reste d’un fleuron composé de pétales lobés.

Les demi-octogones comportent un demi-cercle décoré de motifs divers à effet d’arc-en-ciel : chevron, zigzag, méandre à redans, damier (à carrés rouges et blancs).

Les losanges sont chargés d’un petit cercle au centre (blanc).

  • 49 Donnay-Rocmans et Donnay 1984, p. 161, fig. 5.

22Ce motif de bordure est tout à fait unique dans la région. En revanche, il est attesté comme décor de champ sur la mosaïque de la salle A de la maison du Cerf à Apamée (début du ve siècle), déjà citée49.

23Le champ du panneau est orné d’une composition orthogonale de méandres de svastikas, à redans et retour inversé, et de carrés (ici faits en tresse à deux brins avec un quadrillage en carrés et un en chevrons).

24Les carrés sont chargés par des motifs géométriques variés :

  • une croix inscrite, composée de quatre rectangles blancs chargé de rectangles à bords concaves rouges, déterminant des triangles blancs chargés de rectangles arc-en-ciel ;
  • des filets dentelés (dans un cas) ou rectilignes (dans deux cas), en arc-en-ciel ;
  • un cercle bordé de postes (rouges) et chargé de méandre à redans en arc-en-ciel ;
  • une croix inscrite dans un cercle en lacis, faite en tresse à deux brins ;
  • une croix faite par un bandeau ondulé (gris-bleu-blanc-rouge), sur fond noir, encerclant au centre un médaillon bordé d’une ligne de triangles dentelés (rouges) et chargé d’un carré en filets dentelés, en arc-en-ciel ;
  • un bouclier de triangles, polychrome, à effets d’ogives sécants (ici, à 16 triangles par rang, sur 9 rangs)50 ;
  • une composition radiée à n rayons dans un cercle et autour d’un cercle, les secteurs en polychrome (dégradé rouge/rose/blanc et bleu/gris/blanc), avec effet de roue en tenture (ici, 18 secteurs, au trait)51 ;
  • un pseudo-bouclier d’écailles, dans un carré à quatre secteurs délimités par les diagonales, les secteurs en écailles monochromes, les diagonales en ligne de fuseaux (carrés d’écailles)52 ;
  • une composition, centrée autour d’un carré, de quatre rectangles selon les diagonales (en blanc, inscrivant un rectangle à côté concave en rouge), adjacent au carré central et déterminant des triangles (blancs, inscrivant un rectangle bordé en blanc et coloré en brun), avec effet de croix en sautoir53 ;
  • une composition identique à cette dernière, rendue en filets dentelés, avec au centre un carré sur la pointe, les rectangles comprenant un carré inscrit sur la pointe, les triangles un rectangle inscrit, frappé par un rectangle ;
  • un fleuron composite à huit éléments adjacents, quatre en pétales fuselés (gris-bleu et noir) et quatre en pétales lobés (rouges), rempli d’un cercle (blanc)54.

25Il y a deux carrés comprenant chacun un cercle chargé par une inscription en grec. La première inscription, très endommagée (fig. 37), comportait à l’origine six lignes inscrites dans un médaillon circulaire (d. : 0,5 m) à fond rose clair, en lettres carrées de tesselles brun-rouge (H. lettres : 5 cm) suivies d’un christogramme encadré de deux palmes.

Figure 37.

Figure 37.

Cathédrale de Hama : inscription en grec, tapis 2 de la mosaïque centrale

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1 [Τῳ
2 οἴκῳ σου]
3 πρέπ̣ι̣ ἁ̣[γί]-
4 ασμα Κ(ύρι)ε εἰς
5 μακρότη­-
6 τὰ ἡμερῶν.

Notes critiques : l. 1-2 emportées ; en haut, des tesselles brun-rouge qui subsistent laissent cependant deviner la trace de la barre du tau et les sommets d’un oméga à la l. 1 ; l. 3 endommagée mais on distingue la désinence verbale iotacisée et les pieds de haste des deux lettres terminales ; l. 4, barre d’abréviation à Κύριε.

Texte inédit.

« La sainteté est la marque de ta maison, Seigneur, pour la longue durée des jours. »

  • 55 Felle 2006, no 16 (Olbia, Cyrenaica, 539-540), no 126 (loc. incogn., Cilicia II, fin ve-début vie  (...)

26Cette citation tirée du Ps. 92,5, d’après la LXX, se rencontre assez souvent du ve au viiie siècle sur les pavements mosaïqués d’églises protobyzantines55, où elle occupe généralement une place remarquable, ainsi devant l’autel (Bersama) ou à l’entrée du chœur (Qabr Hiram).

27La deuxième inscription (fig. 38) comporte quatre lignes de grec, inscrites dans un médaillon circulaire (d. : 0,50 m) à fond rose clair, en lettres carrées de tesselles brunes (H. lettres : 5 cm), surmontées d’un christogramme encadré de deux fleurons géométriques de forme carrée. Double palme en-dessous.

Figure 38.

Figure 38.

Cathédrale de Hama : inscription en grec, tapis 2 de la mosaïque centrale

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1 Πληρώσαι
2 Κ(ύριο)ς πάντα
3 τὰ αἰτήμα-
4 τά σου.

Notes critiques : l. 2, barre d’abréviation pour Kύριος.

Texte inédit.

« Que le Seigneur accomplisse toutes tes demandes ! »

28Citation du Ps. 19,6 de la LXX. Aucune autre occurrence épigraphique ne semble en avoir été découverte à ce jour.

  • 56 Budde 1969, p. 66, fig. 33.

29Même si le type de méandre de svastikas est ici bien différent, l’utilisation de ce motif comprenant des figures géométriques richement ornées, pour décorer une grande surface, est également connu sur la mosaïque de l’église de Qaoussiyé. Un seul exemple identique à ce motif se retrouve sur la mosaïque de la basilique de Misis-Mopstueste, en Cilicie, datée du premier quart du ve siècle apr. J.-C.56. Ici, le motif ne couvre pas un grand tableau, les carrés sont chargés d’un même motif floral.

Tapis du bêma

  • 57 Abdallah 2020, p. 396, fig. 10.

30La petite partie encore conservée du bêma est pavée par une mosaïque (fig. 39). C’est l’un des rares exemples dans la région d’un bêma qui a conservé sa mosaïque57.

Figure 39.

Figure 39.

Cathédrale de Hama : mosaïque du bêma

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  • 58 Décor I 1985, pl. 142,a.

Elle est bordée d’une bande (blanche) et ornée d’un quadrillage oblique de bandes à carrés d’intersection (rendu en filets dentelés noirs), en opposition de couleurs58 (bandes blanches, carrés gris-bleu), déterminant de grands carrés sur la pointe (jaune moutarde, complétés parfois par d’autres couleurs, blanc, rose, brun). Chaque bande est ornée d’un carré sur la pointe (dessiné en noir et rouge et coloré en blanc) chargé d’une croisette (noire) et dont deux angles sont étendus par un petit bouton de fleur (rouge). Les carrés d’intersection sont chargés d’un petit carré (noir/rouge/rose/blanc), frappé au centre par un autre carré (rouge). Les grands carrés sont chargés d’une étoile de deux carrés (un blanc et un rouge) dont le centre est animé de motifs géométriques variés :

  • une croix de quatre rectangles blancs dressés (chargés d’un autre rectangle gris-bleu ou rouge) encadrant un grand carré au (jaune moutarde), frappé par un x fait de deux filets dentelés (rouges) ;
  • un damier de carrés (rouges et blancs) ;
  • un damier de carrés sur la pointe (blanc/jaune moutarde/gris).

31Le quadrillage détermine, sur le côté, un trapèze (jaune moutarde) orné d’un sablier (jaune moutarde et blanc), de deux petits triangles (gris) et d’un trapèze irrégulier comprenant un carré (jaune moutarde) inscrivant un cercle (blanc et gris) chargé d’une croix (blanche).

Mosaïque du bas-côté nord

32De la mosaïque du bas-côté nord subsistent deux tapis partiellement détruits.

  • 59 Décor I 1985, pl. 39,e.
  • 60 Décor I 1985, pl. 156,a.

Ils sont encadrés et séparés par un méandre de svastikas à redans et retour inversé, en rose sur fond blanc, et de carrés animés par une composition de filets dentelés en arc-en-ciel (fig. 40)59. Le reste d’une deuxième bordure, extérieure, est visible à l’extrémité est. Elle est ornée d’une composition orthogonale de cercles (bordés en rouge, colorés en blanc et chargés d’un cercle en bleu) et de carrés (bordés de rouge, colorés en jaune moutarde et chargés d’un carré blanc) tangents par les sommets, déterminant des bobines (fig. 41)60.

Figure 40.

Figure 40.

Cathédrale de Hama : bordure des panneaux de la mosaïque du bas-côté nord

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Figure 41.

Figure 41.

Cathédrale de Hama : bordure extérieure de la mosaïque du bas-côté nord

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Tapis 1

33Le premier tapis (fig. 42), à l’est, le mieux conservé, est décoré d’une composition centrée – dans un carré et autour d’un octogone sur la pointe – de huit carrés latéraux adjacents à l’octogone, et de quatre losanges en encoignures (dont deux sont préservés) contigus à ce dernier et adjacents aux carrés, déterminant des triangles latéraux.

Figure 42.

Figure 42.

Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque du bas-côté nord

Piccirillo 2007, tav. XIII

  • 61 Décor II 2002, pl. 337,a.
  • 62 Décor II 2002, pl. 334,a.

34L’octogone est chargé d’un cercle61 bordé d’un ruban ondé et relevé comme une tenture (fait alternativement en deux couleurs, gris-bleu et rouge), une ligne blanche marquant le milieu du ruban. Il est chargé d’un bouclier d’écailles oblongues et bipartites, polychrome (blanc, rouge, noir, gris-blanc, jaune moutarde), à effet d’ogives (ici 24 écailles par rang, sur 5 rangs)62. Le centre est occupé par un disque bleu chargé d’un chrisme jaune moutarde.

35Chaque losange en comporte d’autres emboîtés en perspective (gris-bleu).

36Les carrés sont animés par des éléments géométriques variés :

  • un quadrilobe en peltes63, autour d’un double nœud de Salomon64 ;
  • une étoile à quatre pointes, inscrite dans un carré, inscrivant au centre un carré sur la pointe chargé d’une croix faite de deux filets dentelés (noirs) qui déterminent quatre triangles polychromes (deux en rouge/blanc et deux en gris-bleu/blanc), l’étoile déterminant quatre demi-octogones (deux ornés de chevrons et deux en méandre à redans en arc-en-ciel), les pointes contiguës aux angles par des petits carrés blancs ;
  • une composition orthogonale d’octogones tangents (colorés alternativement en rouge et en gris-bleu), déterminant des carrés sur la pointe, au trait (colorés en blanc et jaune moutarde65) ;
  • une composition orthogonale en croix, de quatre étoiles de deux carrés blancs, déterminant des losanges jaune moutarde, des octogones ornés d’un nœud de Salomon sur fond noir66, un octogone au centre et des demi-octogones sur les côtés (colorés en gris-bleu et chargés d’un cercle rouge bordé de blanc) ;
  • un panneton de clé simple fait en câble (rendu en dégradé de couleurs rouge/blanc/gris-bleu) ;
  • un méandre de svastikas fait d’une bande en perspective (rose, jaune moutarde, gris-bleu sur fond noir).

37Les triangles latéraux sont ornés de motifs variés traités en arc-en-ciel (chevron, méandre à redans, zigzag, composition de lignes dentelées).

  • 67 Levi 1947, pl. CXI,a. Voir aussi Morvillez 2020, fig. 12.
  • 68 Stern 1977, fig. 16-17.
  • 69 Jouejati-Madwar 2005, p. 782, fig. 9.
  • 70 Abdallah 2018, p.71-73, fig. 2-9.

38Ce motif centré est connu sur la mosaïque de la pièce 21 du complexe de Yakto en Antiochène (début du ve siècle) ; dans cette mosaïque, les motifs de remplissage sont aussi géométriques mais différents67. On rencontre un autre exemple proche, à Palmyre, sur la mosaïque de la maison d’Achille68, mais l’octogone n’y inscrit pas un cercle et il est chargé par une figure humaine. De plus, les motifs de remplissage, également géométriques, sont différents. En Apamène, on trouve le même type de motif et d’éléments de remplissage, mais traités en composition, comme c’est le cas sur les mosaïques du bas-côté de l’église de Qamhané69 et du narthex de l’église de Heir el Sheikh, qui datent du début du ve siècle70.

  • 71 Budde 1969, p. 62, fig. 29.
  • 72 Levi 1947, pl. CXXVII,a,c.

39Le type du méandre de svastikas, alterné avec rectangles, dans la bordure, est attesté sur la mosaïque de l’église de Misis-Mopsueste, en Cilicie71, et sur celle du Lion marchant à Antioche (milieu du vie siècle)72, mais, dans ces deux exemples, le méandre de svastikas est rendu en blanc sur fond rose.

Tapis 2

  • 73 Décor II 2002, pl. 309,c.

40Le deuxième tapis (fig. 43) conserve une partie décorée d’un cercle blanc inscrit dans un carré, chargé d’une composition en couronne autour d’un cercle central, qui associe des cercles grands et petits tangents et entrelacés, en câble (rouge/blanc/gris-bleu) et en tresse à deux brins (rouge/blanc, jaune moutarde/blanc, rouge/blanc)73. Entre les cercles se trouvent des trapèzes de plusieurs tailles à côtés concaves.

Figure 43.

Figure 43.

Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque du bas-côté nord

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41Les grands cercles sont chargés de cercles bleus inscrivant des carrés sur la pointe, animés par des éléments divers :

  • octogones emboîtés, en-arc-ciel ;
  • une composition de lignes dentelées en-arc-en-ciel ;
  • un carré gris sur la pointe ;
  • un carré sur la pointe, chargé de quatre triangles tangents aux sommets (deux en blanc et deux en jaune moutarde).

42Les petits cercles sont ornés d’un carré sur la pointe inscrit dans un cercle (coloré en gris-bleu/gris et en rouge/blanc).

  • 74 Décor I 1985, pl. 42,c.

43Le cercle central est chargé d’un petit cercle, détruit en grande partie, orné d’un chrisme et bordé d’un méandre de svastikas à retour simple et à carrés, polychrome74, fait de deux bandes en perspective (rouge/blanc, gris-bleu/blanc, sur fond noir).

44Les trapèzes sont animés par des motifs à effet en arc-en-ciel (zigzags, chevrons). Les deux seuls écoinçons conservés sont animés, l’un par une composition de chevrons en arc-en-ciel, l’autre par une composition de filets dentelés en arc-en-ciel.

  • 75 Abdallah 2018, p. 49, fig. 1.

45L’exemple le plus proche de cette composition se trouve sur la mosaïque du baptistère de Bsaqla (405)75. La seule différence tient à l’introduction des poissons comme décor de remplissage dans cette dernière.

Mosaïque du bas-côté sud

46Le pavement de ce bas-côté est presque complètement préservé, hormis quelques petites lacunes. En revanche, sa partie est n’est pas encore complètement dégagée. Ce pavement comporte trois tapis, encadrés par deux bordures.

  • 76 Décor I 1985, pl. 22,c.

47La première, extérieure, est une ligne de cercles et de carrés sur la pointe, tangents, au trait76, sur fond clair (blanc). Les carrés (jaune moutarde) sont chargés d’un autre carré (blanc), frappé lui-même au centre par un petit carré (blanc, chargé au centre d’un bouton noir) ; les cercles (blancs) sont ornés d’un autre cercle (bleu, chargé d’un bouton noir au centre).

  • 77 Décor I 1985, pl. 73,e.

La deuxième bordure qui sert aussi à séparer les tapis est une tresse à quatre brins, polychrome (gris-bleu/blanc, rouge/blanc), sur fond sombre (noir)77.

Tapis 1

  • 78 Décor I 1985, pl. 146,f.

48À l’ouest, on trouve le premier panneau (fig. 44), le plus grand, de forme rectangulaire allongée. Il est décoré d’un quadrillage de bandes à carrés d’intersection débordants, chargés d’intervalles cruciformes, chargés eux-mêmes d’un carré sur la pointe inscrit78.

Figure 44.

Figure 44.

Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque du bas-côté sud

dessin M. Swidan

49Les bandes sont décorées de motifs variés : décors traités en arc-en-ciel (chevrons, zigzags, lignes de diapasons, filets dentelés, filets simples, bandes à rayures et de filets de chevrons superposés) ; damiers ; bandes ondulées en opposition de couleurs (rouge et blanc) ; épines rectilignes en opposition de deux couleurs (rouge et blanc ou noir et blanc).

50Les carrés d’intersection (colorés en noir et, très rarement, en bleu) inscrivent des cercles (colorés en noir, les écoinçons marqués par un bouton de fleur, de forme triangulaire, coloré en rouge et blanc), bordés d’une ligne de triangles dentelés (rose) et animés de vocabulaires décoratifs variés qui se répètent :

  • une composition centrée de carrés sur la pointe emboîtés, faite de filets dentelés, en arc-en-ciel ;
  • un nœud de Salomon (rouge/blanc, gris-bleu/blanc, sur fond noir), flanqué par quatre boutons de fleurs, de forme triangulaire (blanc, rouge) ;
  • un carré à degrés (à côtés en lignes brisés)79 inscrit (gris-bleu et blanc) et chargé d’un méandre à redans en forme cruciforme (rouge), animé d’un autre petit carré (blanc), frappé lui-même par une croisette (noire) ;
  • un fleuron unitaire à quatre éléments non contigus, en pétales bilobés, le centre en cercle80 (coloré alternativement en rouge et en gris-bleu), sur fond blanc ;
  • un damier composé de triangles en opposition de couleurs (noir, blanc, vert clair, rouge) ;
  • une croix inscrite, de quatre triangles (blancs) ;
  • un cercle chargé d’une composition de triangles polychromes.

51Les carrés sur la pointe inscrits dans les intervalles sont également chargés de décors divers :

  • un quadrilobe de peltes81 inscrit dans un carré (gris-bleu), autour d’un fleuron de quatre feuilles (blanc), flanquées elles-mêmes de quatre bouquets à deux feuilles (deux en brun et deux en rouge) ;
  • deux compositions de neuf solides en perspective (rouge/rose/blanc et gris-bleu/gris/blanc, les carrés marqués d’une croisette noire), sur fond noir ;
  • une composition de neuf solides en perspective (jaune moutarde/noir, rouge/noir, les carrés marqués d’une croisette blanche), sur fond blanc ;
  • un octogone inscrit (rendu en noir), composé de quatre hexagones irréguliers oblongs (deux en jaune moutarde et deux en gris-bleu, chacun chargé d’un petit rectangle allongé) et d’un carré sur la pointe au centre (rouge, chargé d’un carré plus petit en rouge clair) ;
  • un cercle inscrit, de quatre feuilles blanches, chacune chargée d’une plus petite (deux en rose et deux en gris-bleu), les écoinçons animés de filets simples en arc-en-ciel ;
  • un damier en forme de croix, composé de carrés, polychrome (noir, blanc, jaune moutarde, brun, rouge) [deux cas] ;
  • une composition de cercles non contigus (blancs sur fond noir) ;
  • une croix inscrite faite de quatre rectangles blancs dressés autour d’un carré jaune moutarde, inscrivant lui-même un carré sur la pointe (gris et gris-bleu), déterminant sur les côtés des triangles, grands (rouges) et petits (gris-bleu) ;
  • un carré de guillochis82 ;
  • des motifs en arc-en-ciel : compositions de zigzags, lignes de diapasons, bandes de rayures, chevrons, lignes brisées à degrés, bandes de rayures et filets de chevron superposés83 ;
  • un octogone blanc inscrit, inscrivant lui-même une croix de Malte noire ;
  • un nœud de quatre boucles rouges et blanches, à œillet noir84 ;
  • une roue de peltes, autour d’un nœud de Salomon ;
  • une étoile inscrite de huit parallélogrammes85, à fond blanc, polychrome (bleu, rouge, gris, jaune moutarde) ;
  • un quadrillage de filets simples dentelés, les cases (jaune moutarde et rouge) chargées d’un carré sur la pointe emboîté (gris et blanc), fait aussi de filets dentelés ;
  • une croix composée de quatre rectangles et d’un octogone au centre, déterminant des triangles sur les côtés ;
  • une composition de quatre carrés sur la pointe (blancs, chargés d’un autre carré rouge), tangents par les sommets, déterminant au centre un losange couché rouge et des triangles gris sur les côtés ;
  • une étoile blanche de quatre pointes, frappée au centre par un carré sur la pointe noir, chargé d’un nœud de Salomon, et déterminant des triangles blancs sur fond rouge ;
  • une composition orthogonale en croix de quatre étoiles de quatre pointes blanches, déterminant un carré blanc au centre ;
  • deux octogones blancs chargés d’un rectangle orné de tresse à deux brins, flanqué de deux peltes couchées rouges ;
  • trois exemplaires d’un disque bleu sur fond rouge, orné d’un chrisme jaune moutarde ;
  • une composition orthogonale de cercles sécants, faisant apparaître des quatre-feuilles et déterminant des carrés concaves, en deux couleurs (blanc et rouge)86 ;
  • une croix ornée de chevrons inscrite, déterminant quatre triangles chargés d’un rectangle blanc ;
  • un carré de sparterie à boucle (nœud de Salomon et carré à boucle entrelacés)87 ;
  • une croix animée par des chevrons polychromes, chargée d’un carré et déterminant quatre carrés ;
  • une étoile de huit parallélogrammes inscrits, déterminant des triangles latéraux et des carrés polychromes en encoignure (bleu, rouge, blanc)88 ;
  • un carré de bouclier ;
  • un médaillon à rayures orné d’une croix ;
  • une croix inscrite sur fond bleu, composée d’un octogone au centre (divisé en quatre triangles rouges et blancs) et de quatre carrés sur les côtés (blancs) ;
  • une croix faite de cinq cercles en lacis et entrelacs ;
  • un quadrillage blanc sur fond noir ;
  • un panneton de clé fait en câble ;
  • une composition centrée, autour d’un carré sur la pointe, de quatre rectangles selon les diagonales (blancs, chargés d’une bobine rouge), adjacents au carré central et déterminant des triangles, avec effet de croix en sautoir89 ;
  • un grand nœud de Salomon.
  • 90 On rencontre ce même type de quadrillage sur les mosaïques du niveau inférieur de la maison du Rin (...)

52Ce type de quadrillage n’est attesté qu’à Antioche, notamment sur les mosaïques datées de la fin du ive siècle et du début du ve siècle apr. J.-C.90.

Tapis 2

  • 91 Décor II 2002, pl. 327,b.

53Le deuxième tapis (fig. 45) est un carré dans lequel est inscrit un grand cercle orné d’un bouclier de triangles en opposition de couleurs (noir, blanc, rouge, vert clair, gris, rose) : ici, 80 triangles par rang, sur 16 rangs91. Le centre est occupé par un disque bordé d’une ligne de postes (rose) et d’une ligne de triangles (noire) ; il comprend, sur fond noir, un chrisme (jaune moutarde), entouré de quatre croisettes (jaune moutarde).

Figure 45.

Figure 45.

Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque du bas-côté sud

archives DGAMS

  • 92 Décor II 2002, pl. 327-336.
  • 93 On connaît un exemple qui provient de la maison du Pavement rouge, à Antioche, et qui représente u (...)
  • 94 Balty 1981, fig. 233.
  • 95 Donceel-Voûte 1988, pl. 7.
  • 96 Par exemple l’église de Bethléem, qui présente un type proche de celui de l’église de Hama (Ovadia (...)
  • 97 Par exemple l’église de Hanita (Donceel-Voûte 1988, p. 464, fig. 445).
  • 98 On a plusieurs exemples dont la majorité date du vie siècle, comme la chapelle de Zay el-Gharbi (P (...)
  • 99 Sodini 1972, fig. 23, 195. On peut citer aussi deux mosaïques des édifices du culte chrétien à Phi (...)
  • 100 Piccirillo 1993, p. 284, fig. 526.

54Le motif du bouclier, d’origine hellénistique, est bien répandu à l’époque romaine92, mais il est peu présent en Syrie93. On le retrouve comme motif de remplissage, avec deux types, dès la deuxième moitié du ive siècle, à Apamée, dans l’édifice au-dessous de la cathédrale de l’Est (niveau païen sous-jacent à la cathédrale)94. À l’époque byzantine, il est aussi très rarement attesté ; on peut citer le pavement du bas-côté sud de l’église de Qarm el-Arabis, à Homs (Émèse), daté de la première moitié du ve siècle95, qui présente ces deux types comme décor principal dans des panneaux découpés. L’une des boucles, sur cette dernière mosaïque, présente un type proche du nôtre. Le décor du médaillon central du motif a disparu sur les pavements de l’église de Homs. On le rencontre aussi, selon divers types, plutôt au vie siècle, dans le décor des pavements des églises de Palestine96, de Phénicie I97 et d’Arabie98, ainsi qu’en Grèce99. Certains exemples, dans ces églises, présentent un type semblable à celui du bas-côté sud de l’église de Hama ; toutefois, aucun d’entre eux n’est chargé du chrisme au centre. C’est seulement dans l’exemple du complexe de la cathédrale de Gerasa, en Jordanie, que l’on trouve une croix au centre100.

Tapis 3

  • 101 Décor I 1985, pl. 173,b.

55La partie découverte du troisième tapis, situé à l’est, comporte une composition orthogonale d’étoiles de huit losanges tangents par les deux sommets, déterminant des grands carrés droits et de petits carrés sur la pointe101 (fig. 46).

Figure 46.

Figure 46.

Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque du bas-côté sud

archives DGAMS

56Chaque losange en contient un autre rendu en perspective, coloré alternativement de gris/blanc et de rose/blanc, sur fond noir.

57Les grands carrés sont animés par des motifs variés :

  • un quadrilobe blanc de peltes102, chargé d’une petite pelte en gris, inscrit dans un carré gris-bleu, autour d’un fleuron de quatre feuilles blanches, flanquées de quatre bouquets à deux feuilles rouges ;
  • un octogone inscrit, rendu en filets noirs dentelés, composé de quatre hexagones irréguliers oblongs, en opposition de couleurs (gris-bleu et blanc), chargés d’une croisette en noir ;
  • une composition orthogonale de carrés et de losanges adjacents, autour d’un losange disposé selon une médiane, avec quatre carrés obliques adjacents au losange et contigus entre eux, colorés en rouge et chargés d’un cabochon blanc de forme circulaire, déterminant des losanges tronqués au pourtour103 (quatre colorés en rouge, quatre en gris-bleu, dont deux chargés d’un triangle fait en filets dentelés noirs et coloré en rouge) ;
  • un octogone rouge bordé à l’intérieur par une bande blanche découpée, inscrivant une étoile blanche de deux carrés, déterminant au centre un octogone noir chargé d’un nœud de Salomon (coloré alternativement de gris-bleu/blanc et rouge/blanc et entouré par quatre boutons blanc) ;
  • une croix inscrite, composée de quatre rectangles blancs et d’un carré au centre ;
  • un fleuron composé de quatre pétales à côté bilobé.
  • Les petits carrés sont également diversement décorés :
  • une roue de peltes (en blanc sur fond rouge), autour d’un nœud de Salomon ;
  • deux peltes affrontées (blanc sur fond rouge) ;
  • une composition de filets simples en arc-en-ciel ;
  • deux fleurons de quatre feuilles blanches (une sur fond bleu-gris et une autre sur fond rouge) ;
  • un octogone inscrit (jaune/rouge/blanc) chargé d’un carré fait de filets dentelés noirs et coloré en gris-bleu ;
  • une composition de carrés emboîtés en arc-en-ciel ;
  • une composition centrée, dans un carré et autour d’un carré sur la pointe, de quatre rectangles selon les diagonales (en blanc, chargé d’une bobine rouge), adjacents au carré central et déterminant des triangles, avec effet de croix en sautoir104 ;
  • un cercle gris-bleu sur fond rouge, chargé d’un petit cercle blanc au centre ;
  • une composition de chevrons en arc-en-ciel.
  • 105 On peut citer plusieurs exemples comme la mosaïque de la pièce 1 de la maison du Bateau de Psyché, (...)
  • 106 À Zeugma, il y aussi deux exemples très proches de ceux d’Antioche, il s’agit des villas d’Océanos (...)
  • 107 Abdallah 2018.
  • 108 Donceel-Voûte 1988, pl. 1-2.

58Ce décor géométrique est connu dès le iiie siècle à Antioche105 et à Zeugma106. Ce qui le distingue, dans notre mosaïque, ce sont les losanges chargés d’un autre rendu en perspective. C’est également la volonté de surcharger les espaces d’éléments décoratifs. À l’époque byzantine, ce motif est peu attesté ; on n’en connaît que quelques exemples, sur les pavements des églises de Heir esh-Sheikh107 et de la Citadelle-Hors-Les-Murs à Dibsi Faraj108, mais avec un rendu plus simple et moins riche d’éléments de remplissage.

Mosaïque du narthex

59Le pavement du narthex est bien conservé, sauf une partie partiellement détruite. Il comporte six tapis de forme carrée, dont un est en grande partie endommagé à cause de la construction du canal. Tous ces tapis, examinés du nord au sud, sont à la fois encadrés et séparés par une bande de guillochis simple à deux brins.

Tapis 1

  • 109 Décor I 1985, pl. 42,d.
  • 110 Décor II 2002, pl. 400,b.
  • 111 Décor I 1985, pl. 66,d.

60Au nord, le premier tapis (fig. 47), partiellement détruit, est bordé d’un méandre de svastikas, à redans et retours simples, et de carrés (chargés d’une croisette) et rectangles (chargés d’éléments en arc-en-ciel), en perspective109, sur fond noir. Il comprend une composition mixte, dans un cercle et autour d’une couronne, de petits cercles non contigus, d’une étoile de deux carrés et d’une couronne de cercles non contigus en lacis110, rendus en onde (en opposition de couleurs), en tresse à deux brins et en ruban torsadé (faisant apparaître une ligne de cercles non contigus)111. La couronne est bordée d’une ligne de triangles dentelés rose et chargée d’une croix tressée inscrite dans un cercle en tresse. Le seul écoinçon resté est animé par un damier de carrés.

Figure 47.

Figure 47.

Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque du narthex

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  • 112 Il s’agit des mosaïques de la villa Poséidon (Önal, Bulgan et Güllütce 2007, p. 102,107). Ici, les (...)

61La bordure en méandre de svastikas polychrome en perspective est surtout répandue à l’époque romaine. Le type que présente notre mosaïque trouve son parallèle seulement sur deux mosaïques de Zeugma datées du iiie siècle112, mais il s’en distingue par les éléments du remplissage, comme la croisette et les motifs traités en arc-en-ciel dans les rectangles.

  • 113 Jouejati-Madawar 2005, p. 799, fig. 4.
  • 114 Budde 1969, fig. 28.

62Le motif mixte (couronne de cercles, étoile de deux carrés), tel qu’il est traité ici ne se retrouve nulle part ailleurs. En revanche, il y a dans la région deux mosaïques du début du ve siècle qui présentent un cercle chargé d’une étoile de deux carrés en lacis et entrelacs. Il s’agit de celles des églises de Qamhané, en Apamène113, et de Misis-Mopsueste, en Cilicie114. Toutefois, dans ces deux exemples, on ne retrouve pas la couronne de cercles. De plus, le lacis et l’entrelacs sont seulement rendus par une tresse et un câble.

Tapis 2

  • 115 Décor I 1985, pl. 65,f.
  • 116 Décor I 1985, pl. 146,f.

63Le deuxième tapis (fig. 48) conserve les deux côtés nord et sud de sa bordure, ornée d’une ligne de cercles et de rectangles à sommets arrondis, tangents en entrelacs, sur fond blanc. Le motif est fait d’un ruban ondé (rose/blanc et gris/blanc), à enroulement (l’intervalle en noir chargé par des hederae tête-bêche115 en rose et blanc), et d’une ligne d’épines rectilignes courtes en opposition de couleurs (blanc sur fond rose). Les cercles sont chargés d’un cercle, orné de deux carrés sur la pointe emboîtés ; les rectangles comprennent un losange couché, chargé de losanges emboîtés en filets dentelés en arc-en-ciel et inscrit dans un carré à sommets arrondis. Bien que le décor du champ soit endommagé, on peut le lire. Il s’agit du même motif que l’on trouve sur le panneau 3 du bas-côté sud, soit un quadrillage de bandes à carrés d’intersection débordants, déterminant des intervalles cruciformes, chargés d’un carré sur la pointe. Mais ici, il est rendu en tresse à deux brins116. Quant au motif de la bordure, on n’en connaît pas d’exemple parallèle sur les mosaïques de la région.

Figure 48.

Figure 48.

Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque du narthex

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Tapis 3

  • 117 Décor I 1985, pl. 74,e.

64Le troisième tapis (fig. 49) présente une bordure en ruban ondé et relevé comme une tenture (rouge et gris-bleu), avec une ligne blanche médiane. Il comporte un cercle inscrit orné d’un bouclier d’écailles bipartites en polychrome (gris, gris clair, rouge, rose, blanc, noir, jaune moutarde, jaune), soit 64 écailles par rang, sur 11 rangs. Le centre est chargé d’une couronne bordée d’une ligne de postes (rose) et d’une ligne de guillochis serrés à âme droite, polychrome117 (gris/blanc, jaune moutarde/blanc). Cette couronne est ornée d’une croix jaune moutarde sur fond noir, entourée de quatre croisettes (en blanc).

Figure 49.

Figure 49.

Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque du narthex

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  • 118 Donnay-Recmans et Donnay 1984, p. 161, fig. 5.
  • 119 Abdallah 2018, p. 75, fig. 11-12.

65Le type très particulier du ruban ondé utilisé dans cette bordure n’est attesté que sur deux mosaïques en Apamène, datées de la même période. Ce sont celles de la salle A de la maison du Cerf à Apamée118 et de l’entrée de la nef centrale de l’église de Heir esh-Sheikh119.

  • 120 Décor II 2002, pl. 332-334.
  • 121 Stern 1977, fig. 36.
  • 122 Je tiens à remercier mon collègue Ossama Nofal qui m’a aimablement montré une photo de cette mosaï (...)

66Le bouclier présente le même type que celui du bas-côté sud, sinon qu’à la place des triangles on trouve ici des écailles tripartites en polychrome. On connaît déjà la composition du bouclier par des écailles à l’époque romaine, mais souvent le bouclier est oblong ou fuselé120. Ce traitement en écailles du bouclier est rare en Syrie : on connaît un exemple sur la mosaïque de la maison d’Achille, à Palmyre, datée de la deuxième moitié du iiie siècle, mais le motif y est traité dans un style différent, avec un nombre moins important d’écailles, seulement animées en deux couleurs opposées. De plus, le centre, comme c’est le cas dans la plupart des exemples antiques, est occupé par la tête de Méduse121. On peut citer un autre exemple, plus proche du point de vue du style, sur une mosaïque de Shahab qui date probablement de la fin du ive siècle122.

Tapis 4

  • 123 Décor II 2002, pl. 373,e.

67Le quatrième tapis (fig. 50) présente un encadrement identique à celui du tapis 2 : une ligne de cercles et de rectangles à sommets arrondis, tangents en lacis. Il est orné d’une composition centrée, dans un octogone et autour d’un octogone, de huit carrés adjacents à l’octogone central et huit losanges en encoignure, contigus à ce dernier et adjacents aux carrés, déterminant des trapèzes latéraux123.

Figure 50.

Figure 50.

Cathédrale de Hama : tapis 4 de la mosaïque du narthex

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68Les losanges (jaune moutarde) sont animés de deux losanges en perspective (gris-bleu/blanc et rouge/blanc sur fond noir).

69Les carrés sont ornés de motifs variés :

  • un octogone fait de filets dentelés et simples (jaune moutarde et blanc), chargé d’un autre (gris-bleu, blanc) et frappé par une croix composée de quatre rectangles (blancs, chargés d’un rectangle à deux côtés concaves rouges) et d’un carré sur la pointe au centre (gris-bleu) ;
  • deux carrés de sparterie à boucle (nœud de Salomon et carré à boucle, entrelacés)124 ;
  • deux carrés de sparterie (nœud de Salomon et carré aux sommets arrondis, entrelacés)125 ;
  • un quadrilobe en peltes (blanches) autour d’un fleuron de quatre feuilles (blanches), entouré de quatre bouquets à deux feuilles (rouges) ;
  • une composition de quatre octogones tangents (colorés en gris et en blanc et chargés d’un carré sur la pointe) ;
  • un quadrillage en filets dentelés en forme d’une croix, les cases chargées d’un carré sur la pointe (en gris-bleu et un en rouge, chargé d’une croisette noire), et de triangles (en rouge, blanc et noir).

70Les trapèzes sont animés par des éléments traités en arc-en-ciel (zigzags, chevrons, méandres à redans, filets dentelés).

  • 126 Décor II 2002, pl. 272,g.

71Le centre est occupé par un cercle sur fond noir, bordé d’un poste (rose) et chargé d’un fleuron composite à huit éléments adjacents, quatre en pétales fuselés (gris-bleu et noirs) et quatre en pétales lobés (rouges), rempli d’un cercle (blanc)126.

  • 127 Levi 1947, pl. CIV,b.

72Si l’octogone étoilé illustré, comme motif isolé dans un carré, est attesté sur les mosaïques syriennes à l’époque byzantine, comme l’on a déjà vu, le fait qu’il soit inscrit dans un octogone est rarement attesté. Il existe un seul autre exemple sur une mosaïque provenant de la maison de Ménandre à Antioche (iiie siècle)127.

Tapis 5

  • 128 Décor I 1985, pl. 42,c.

73Le cinquième tapis (fig. 51) est bien conservé. La bordure est ornée d’un méandre de svastikas (gris-bleu/blanc, rouge/blanc) à retour simple et à carrés (chargés d’une croisette), en perspective128, sur fond noir. Le champ porte aussi un décor centré proche de celui du tapis 1 ; il s’agit d’une composition mixte dans un cercle et autour d’une couronne de huit petits cercles non contigus (rouges), d’une étoile de deux carrés, d’une couronne de huit cercles non contigus et d’une couronne de 16 petits cercles (rouges) non contigus en lacis. Ce dernier est rendu en onde (en opposition de couleurs rouge/blanc, gris-bleu/gris/blanc) et en tresse à deux brins. Le cercle au centre comprend deux lignes circulaires de postes (rouges sur fond blanc), autour d’un disque chargé d’une croix (jaune moutarde sur fond noir) entourée de quatre croisettes.

Figure 51.

Figure 51.

Cathédrale de Hama : tapis 5 de la mosaïque du narthex

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  • 129 Önal, Bulgan et Güllütce 2007, p. 66.
  • 130 Photo inédite de l’archive de la DGAMS.

74Le type du méandre de svastikas en perspective n’est attesté dans la région qu’à l’époque romaine ; on peut citer la mosaïque de la villa de la Ménade à Zeugma129 et celle d’Aion à Shahba (Philippopolis)130.

Tapis 6

  • 131 Décor I 1985, pl. 15,c.

75Le dernier tapis (fig. 52) est encadré par trois bordures. Partiellement conservée sur son côté nord, la première est une ligne de carrés sur la pointe tangents, déterminant des sabliers en opposition de couleurs (carrés rouges comportant un autre en jaune moutarde, sablier en gris-bleu), en filets dentelés noirs131. La deuxième, conservée partiellement sur un seul côté, est une tresse à deux brins. Les restes de la troisième bordure, la plus large, sont visibles sur trois côtés (ouest, sud, est). Elle est ornée, comme le cas de la bordure du tapis 2 du narthex, d’une ligne de cercles et de rectangles à sommets arrondis, tangents en entrelacs, sur fond blanc. Celui-ci est fait en ruban ondé (rose/blanc et gris/blanc) à enroulement (l’intervalle en noir chargé par des hederae tête-bêche en rose et blanc) et en ligne d’épines rectilignes courtes en opposition de couleurs (blanc sur fond rose). Les cercles sont chargés d’un autre cercle orné de carrés sur la pointe, emboîtés en filets dentelés traités en arc-en-ciel. Les rectangles comprennent un losange couché, chargé de losanges emboîtés en filets dentelés en arc-en-ciel.

Figure 52.

Figure 52.

Cathédrale de Hama : tapis 6 de la mosaïque du narthex

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76Le champ est occupé par la composition centrée d’un octogone irrégulier dans un carré, autour d’un octogone irrégulier, de quatre hexagones irréguliers oblongs, alternés avec un méandre de svastikas à retour simple en lacis et entrelacs. Celui-ci est rendu en tresse à deux brins et une bande animée par un ruban ondé (rouge/rose/blanc), faisant apparaître des cercles noirs, marqués au centre par un filet blanc et rouge. Les hexagones sont remplis, pour deux d’entre eux, par une composition de méandre à redans en arc-en-ciel et, pour les deux autres, par des losanges emboîtés en filets dentelés an arc-en-ciel. L’octogone central est bordé de postes roses sur fond blanc et chargé d’une croix tressée inscrite dans un cercle lui aussi tressé, déterminant quatre triangles à côté concave, ornés de triangles emboîtés colorés en brun/jaune moutarde/blanc/brun). Ce décor n’est attesté nulle part ailleurs.

Mosaïque de la pièce annexe 1

77Le pavement (fig. 53) est assez bien conservé dans cette pièce. Il est encadré de trois bordures géométriques et orné d’une scène figurée.

Figure 53.

Figure 53.

Cathédrale de Hama : mosaïque de la pièce annexe 1

dessin M. Swidan

  • 132 Décor I 1985, pl. 15,e.

78Entourée par deux bandes blanches, la première bordure est une ligne de carrés sur la pointe, tangents, déterminant des sabliers (en filets dentelés), en opposition de couleurs (carré blanc chargé d’un petit carré en gris, triangle gris-bleu chargé d’un triangle blanc)132. Cette bordure est frappée d’une tabula ansata rectangulaire (1,40 × 0,40 m), encadrant une inscription grecque constituée de trois lignes en lettres carrées brunes (H. moyenne : 6 cm), sur fond rose clair (fig. 5). Elles donnent à lire, de l’intérieur vers l’extérieur, le texte suivant :

1 [Ἐπὶ τ]οῦ ὁσιωτάτου (καὶ) ἁγιωτάτου
2 [Πά]π̣που ἐπισκόπου ἐγένετο ἡ͡ στοὰ
3 μηνὶ Δύστρου τοῦ ζκψʹ ἔτους ӿ

Notes critiques : l. 1-2, à gauche, l’angle supérieur a été emporté et il faut restituer les lettres perdues ; καί abrégé ; le second oméga de la l. 1 et les deux derniers omicrons de la l. 2 sont réduits, par souci de régulariser l’ordonnance ; ligature entre l’article et le nom sujet en fin de l. 2 ; l. 3, lettres-chiffres surlignées ; fleuron en ponctuation finale.

Zaqzouq 1983 [1990], p. 148-149 ; Zaqzouq 1995, p. 238 et 245, fig. 5 (Bull. ép. 1996, 476 [D. Feissel = Feissel 2006, 646] ; SEG 45, 1904) ; Piccirillo 2007 [2009], p. 601 (Bull. ép. 2009, 507 [D. Feissel] ; SEG 57, 1799) ; Decourt 2009, p. 176-177, no 48.

« Sous le très vénérable et très saint évêque Pappos a été réalisé le portique, au mois de Dystros de l’année 727. »

79Selon l’ère des Séleucides qui prévaut en Syrie centrale, la date correspond au mois de mars 416. Quatre ans plus tôt, l’évêque Pappos est mentionné sur l’inscription de dédicace du baptistère (voir infra).

  • 133 Décor I 1985, pl. 35,g.
  • 134 Levi 1947, pl. CXL,b.
  • 135 Photo inédite de l’archive de la DGAMS.

80La deuxième bordure, la plus large, est ornée d’un double méandre de svastikas sur la pointe à retour simple (gris-bleu sur fond blanc), déterminant un carré sur la pointe au centre (rouge, chargé d’un carré blanc) et des triangles sur les côtés (rouges, chargés d’un triangle blanc)133. La troisième est une ligne de dents de scie (ligne de triangles dentelés en rouge sur fond blanc). Le type de méandre de svastikas illustré dans la deuxième bordure évoque celui du bain F à Antioche134, avec une teinte différente. Il existe aussi un exemple proche, notamment dans le traitement des carrés, sur la mosaïque de l’église de Qamhané135.

81Le champ comporte une scène nilotique bien caractéristique, avec un paysage et une rivière (fig. 54). Le paysage est rythmé par des plantes en fleurs (tiges en vert et fleurs en rouge et rose), sur fond abstrait (blanc), par des plantes aquatiques (en vert et vert clair) et des lotus (tiges en vert et calices en gris et gris clair) au bord de la rivière. Sur le calice d’un lotus se reposent deux canards, le cou et la tête en noir et le bec en jaune moutarde ; l’un a le ventre et les ailes en rouge, l’autre est coloré à l’inverse. Il y a un autre canard assis sur un calice (la tête et le cou en noir, le ventre en blanc et rouge, les ailes en vert), qui regarde derrière lui. Au bord de l’eau, se trouve un héron marchant vers la gauche (bec et patte en rouge, contour en noir, corps en dégradé vert/vert clair/gris/blanc). Derrière, on trouve un petit oiseau (dessiné en rose et coloré en jaune moutarde), à pattes longues (en rouge), et un échassier marchant vers la gauche (tête et cou en noir, pattes et becc en rouge, corps en vert/gris/blanc). Dans le registre supérieur, à côté des plantes en fleurs, il y a un oiseau marchant (pigeon ou mouette) et un autre s’envolant avec les ailes déployées (corps en vert/vert clair/gris, tête en noir, ailes en noir et rouge, bec et pattes en rouge). À gauche, à une place plus élevée du registre supérieur, se trouve un phénix (contour noir, corps en vert/gris/blanc, tête noire, pattes rouges) dont la tête est radiée (cercle délimité en vert et coloré en rouge sur fond blanc). Devant lui, on remarque une perdrix (contour noir, coloré jaune, rouge, blanc, gris) qui lève la tête vers lui. La rivière est rendue par des zigzags (colorés en blanc, gris, gris clair) ; à la surface de l’eau, nagent deux grands poissons, de part et d’autre d’une barque chargée d’amphores. Le mât, lié par des câbles, a la forme d’une croix.

Figure 54.

Figure 54.

Cathédrale de Hama : la scène figurée de la mosaïque de la pièces annexe 1

archives DGAMS

82Cette scène est tout à fait intéressante, d’un point de vue iconographique. Elle représente sans aucun doute un paysage paradisiaque, ce que confirme la présence du phénix, qui occupe une position dominante par rapport aux autres figures. D’abord, la scène se caractérise par le champ animé de plantes en fleurs sur fond blanc au registre supérieur, où tous les oiseaux se dirigent vers la gauche, en fixant le regard vers le phénix perché en hauteur, à l’extrémité gauche. Au registre inférieur, se trouve un paysage nilotique caractérisé par les oiseaux aquatiques (échassier, ibis et canard), les plantes (nélombos), mais aussi par le courant d’eau avec les flots agités et les deux gros poissons nageant en sens opposé à la surface de l’eau, le regard tourné vers la barque au mât en forme de croix. La présence supplémentaire de deux crevettes n’est pas habituelle dans un tel paysage. La combinaison d’un champ peuplé d’oiseaux avec un paysage nilotique, dans une même scène, n’est attestée nulle part en Syrie. De là vient la particularité de ce décor et son importance, d’autant que la mosaïque est datée de 416 par une inscription, à une époque donc où les scènes figurées sont très rares dans cette région sur les mosaïques d’église.

  • 136 Zaqzouq et Piccirillo 1999, p. 445, fig. 4-5.
  • 137 Badawi 2019, p. 44, fig. 13b.

83La seule autre mosaïque qui présente le phénix dans une scène paradisiaque en regroupant un paysage avec un courant d’eau a été placée devant l’abside de l’église de Tayyibat al-Imam136. La scène représente la Jérusalem céleste décrite par l’Apocalypse, avec le champ occupé par trois édifices et les deux vignettes des villes de Jérusalem et Bethléem. Les deux phénix qui encadrent le paysage, aux extrémités supérieures, sont accompagnés aussi des deux paons placés entre les édifices. Le courant d’eau évoque les fleuves du Paradis, expressément légendés par les inscriptions, et contient des poissons et des oiseaux aquatiques, comme le canard, mais sans barque ni gros poissons ni crevettes. De surcroît, l’eau jaillit d’un rocher surmonté par un aigle et entouré par des cerfs qui boivent à la source, ce qui n’est pas le cas dans notre mosaïque. On peut citer aussi un autre exemple présentant le thème de l’eau avec un paysage peuplé par des animaux pacifiques : il s’agit de la mosaïque de la nef centrale d’Aïn Salem, en Syrie côtière, qui date du vie siècle137. Toutefois, les animaux représentés sont des quadrupèdes ou des fauves, la végétation est plus riche qu’ici, avec des arbres et non seulement des plantes fleuries ; de plus, le thème de l’eau n’est pas évoqué par un paysage nilotique, mais par des courants aquatiques remplis de poissons, grands et petits.

  • 138 Donceel-Voûte 1988, p. 16, fig. 1.
  • 139 Abdallah 2018, p. 198, fig. 35.
  • 140 Canivet et Canivet 1987, t. 2, pl. X. Voir aussi Donceel-Voûte 1988, p. 105, fig. 71.
  • 141 Abdallah 2018, p. 85, fig. 2.
  • 142 Zaqzouq et Piccirillo 1999, p. 445, 447, fig. 4-5, 12.
  • 143 Balty 1995, pl. XXV, fig. 2.
  • 144 Abdallah 2020, p. 396, fig. 10.
  • 145 Levi 1947, pl. LXXXIII,c.
  • 146 Lecocq 2009, p. 93-94.
  • 147 Dans la majorité des exemples syriens, la tête du phénix est nimbée, mais les rayons s’étendent à (...)

84Le champ, tel qu’il est illustré dans le registre supérieur, ne se rencontre pas ailleurs. Il y a quelques mosaïques qui ne représentent que des oiseaux, mais toujours dans le cadre du thème du rinceau de vigne sortant d’un vase flanqué par deux paons, comme c’est le cas sur la mosaïque de la chapelle d’Aïn Bad (vie siècle)138 et sur celle de l’église de Tell ʿAr139, en Apamène. Quant au phénix, on le retrouve sur plusieurs mosaïques chrétiennes de Syrie, comme accessoire de scènes évoquant le Paradis (ainsi sur les mosaïques des nefs centrales du Michaélion de Houarté140, de l’église Saint-Georges de Houad141, de celle des Martyrs à Tayyibat al-Imam142), ou en tant qu’élément principal d’un paysage paradisiaque (mosaïques de l’abside de l’église de Houedjet Halaowé143 et du bêma de l’église d’Uqayribat144). Il n’est pas inutile de citer aussi la fameuse mosaïque du phénix découverte en contexte profane à Antioche (vie siècle)145, dont le phénix constitue le sujet principal, représenté perché sur un rocher, au centre du tapis semé de boutons de fleurs. L’image du phénix aux oiseaux se retrouve à Naples, sur la mosaïque du dôme de la chapelle du baptistère de San Giovanni in Fonte, où il est perché sur un rocher entre deux palmes, entouré de part et d’autre d’oiseaux peuplant une bordure circulaire146. Fait remarquable, le phénix de notre mosaïque, identique à un échassier, est traité dans les mêmes couleurs : noir pour le cou, gris foncé pour le corps et rouge pour les pattes. Sa position immobile et son regard horizontal rappellent les traits qu’on lui a donnés sur la mosaïque disposée devant l’abside à Tayyibat al-Imam, au contraire d’autres exemples où il tourne légèrement la tête vers le haut, à Antioche ou Uqayribat. La tête nimbée avec les rayons inscrits dans le nimbe ne se rencontre pas ailleurs, non plus que la forme triangulaire de ces rayons147.

  • 148 Balty 1995, p. 248.
  • 149 Abdallah 2018, p. 167, 170. fig. 13, 24.
  • 150 Donceel-Voûte 1988, p. 304-305, fig. 295, 298.
  • 151 Photos inédites (archive de la DGAMS).
  • 152 Photo inédite (archive de la DGAMS).
  • 153 Khoury 2005, p. 269, fig. 60-61.
  • 154 Mosaïque inédite (photos de l’archive de la DGAMS).
  • 155 Il y a aussi une barque sans voile et munie d’une rame à Soran, à Oum Nir el-Qoublé et à Khirbet a (...)
  • 156 Donceel-Voûte 1988, pl. h. t. 12.

85Le paysage nilotique représenté sur notre scène est typique et se retrouve souvent sur les mosaïques des églises de Syrie du Nord aux ve et vie siècles148 ; la seule différence tient à la représentation des crevettes qui n’est attestée nulle part ailleurs. Dans tous les exemples, on remarque des plantes (nélombos) et des oiseaux aquatiques, des poissons et des barques, à voile ou non, chargées d’amphores dans la majorité des cas (mosaïques des églises d’Oum Nir el-Qoublé149, de Soran150, de Hawash151). Ces motifs figurent par contre toujours comme remplissage ou dans les tapis d’entrecolonnement et non comme décor principal d’un panneau. De plus, l’eau n’est pas évoquée par une rivière ou un courant, mais plutôt par des traits tracés au-dessous des poissons ou des barques. Parfois, ce thème est représenté par une barque et un poisson, ainsi comme motif de remplissage dans la nef centrale de la mosaïque de Soran (432 apr. J.-C)152, celle de l’église de Banassara (vie siècle)153 et celle de l’église de Khirbet al-Majdaliah en Apamène (début du ve siècle) 154. Dans la majorité des cas, les poissons sont de taille moyenne ou petite, sauf sur la mosaïque de Khirbet al-Majdaliah, où le poisson est grand, à l’image de ceux de la mosaïque de l’église de Hama. La barque à voile est attestée dans les églises de Soran, d’Oum Nir el-Qoublé, de Banassara155 et de Rayan156.

  • 157 Abdallah 2014, p. 297-314.

86La présence du phénix donne à la scène un sens symbolique indéniable. Il semble qu’il s’agisse d’une évocation du Paradis. Toutefois, celle-ci ne ressemble à aucune de celles bien connues sur d’autres mosaïques, en Syrie et ailleurs, datées du ve siècle et du vie siècle157. Cette particularité iconographique invite à réfléchir sur l’origine de ce décor et sur le choix de le placer dans une pièce annexe d’une église dont le programme décoratif est purement géométrique.

  • 158 Clément de Rome, Épître aux Corinthiens, XXV-XXVI ; Tertullien, La résurrection des morts, XIII.
  • 159 Catéchèses baptismales, XVIII, 8.
  • 160 Physiologos : le bestiaire des vestiaires, 7 (l’oiseau phénix), p. 83-84.
  • 161 Lecocq, 2009, p. 96. On peut citer, à titre d’exemple, la catacombe de Priscille (iiie siècle apr. (...)
  • 162 Dulaey 2013, p. 93-94.

87L’oiseau phénix est considéré comme évocateur de la résurrection par les Pères de l’Église dès le iie siècle en Occident158. En Orient, au ive siècle, Cyrille de Jérusalem, confirme cette signification159. Dans le Physiologos, livre chrétien des premiers siècles sur les animaux, le phénix représente le Christ sauveur ressuscité160. Symbole de la résurrection et de la victoire sur la mort, il figure aussi dans l’art funéraire des premiers chrétiens et de l’Antiquité tardive161. À partir du ive siècle, son image s’est répandue dans les églises, autant en Occident qu’en Orient, figurant la Résurrection et parfois le Christ ressuscité lui-même, notamment lorsque l’oiseau est représenté avec le palmier162.

  • 163 Grégoire de Nysse, Homélies sur le Cantique des cantiques, V, 5 ; Cyrille de Jérusalem, Catéchèses (...)
  • 164 Catéchèses baptismales, XIV, 10.
  • 165 Homélies sur le Cantique des cantiques, V, 4.
  • 166 Sermon sur la Genèse, I, p. 141 : « En effet, aux cultivateurs le printemps est agréable parce qu’ (...)
  • 167 Cf. Manne 2000, p. 237-239 (Hippolyte de Rome, Constitutions apostoliques, Odes de Salomon et Éphr (...)
  • 168 Donceel-Voûte 1988, p. 262.
  • 169 Feuillet 2004, p. 33.
  • 170 Cette image remonte au iie siècle, attestée chez Justin le Martyr. Le premier témoignage iconograp (...)
  • 171 Sur ce thème du symbole baptismal des poissons, voir Baudry 2001, p. 7-8, et Baudry 2009, p. 100. (...)
  • 172 Manne 2000, p. 237-238.
  • 173 Dans tous les exemples figurés sur les mosaïques d’églises syriennes citées plus haut, les barques (...)
  • 174 On peut trouver plusieurs correspondances entre le traitement iconographique de la barque dans not (...)
  • 175 Abdallah 2014, p. 307.
  • 176 Bergmeir 2017, p. 32-44.
  • 177 Baudry 2001, p. 3-4.

88Dans l’église de Hama, le phénix peut donc avoir le même sens, c’est-à-dire signifier la résurrection en général. La représentation de plantes en fleur dans le paysage pourrait le confirmer, car ces motifs évoquent la saison paradisiaque où eut lieu la résurrection, selon l’interprétation des Pères orientaux, comme Grégoire de Nysse ou Cyrille de Jérusalem163. C’est l’espérance du salut obtenu par la résurrection qui se réalise au printemps. On peut ici citer précisément la conclusion de Cyrille de Jérusalem : « La saison où la créature humaine avait été, pour sa désobéissance, chassée du Paradis, fut celle où, venu à la foi, l’obéissant y fut introduit. Le salut s’est donc réalisé à la même époque où se réalise la déchéance (c’est-à-dire) quand les fleurs se furent montrées et que fut arrivée la saison de la taille164 ». Les oiseaux, ici représentés dans le paysage et qui fixent leur regard vers le phénix, pourraient suggérer cette espérance du salut. Dans son commentaire du Cantique, Grégoire de Nysse évoque en effet le chant des oiseaux qui annonce la venue du printemps, soit la saison de la Résurrection : « Le texte agrémente encore la saison qui retentit des chants d’oiseaux dans les bois quand les tourterelles, de leur voix délicieuse, résonnent à nos oreilles165 ». La scène dans notre mosaïque pourrait ainsi correspondre à l’explication des Pères orientaux sur la résurrection et le salut, visualisée par le phénix et le paysage paradisiaque rempli de fleurs et d’oiseaux. Pour le paysage nilotique du registre inférieur, il est logique qu’il porte un sens lié à celui du registre supérieur. Si la terre du Paradis est bien caractérisée par les fleurs, la mer s’y distingue par les vagues apaisées, par les navires qui naviguent en bonne intelligence avec les poissons qui nagent et jouent en toute liberté à la surface de l’eau. Cette image du Paradis qui regroupe la terre et la mer nous est connue dans un passage de Jean Chrysostome sur la Genèse166. Toutefois, le traitement iconographique du navire avec le mât en forme de croix et deux gros poisons qui l’encadrent de part et d’autre, tournés vers lui, invite à penser que cette image pourrait avoir encore un sens particulier dans le cadre iconographique paradisiaque. On a déjà montré que la barque chargée d’amphores au mât cruciforme n’est attestée que sur la mosaïque d’une église située dans la même région. Or, tant les Pères de l’Église que l’iconographie chrétienne primitive ont représenté l’Église elle-même comme un navire dont le mât est la Croix167. La représentation de la barque qui figure sur la mosaïque de la nef centrale de l’église de Rayan, datée de 411, corrobore cette interprétation, car elle est accompagnée par une inscription grecque qui, selon P. Donceel-Voûte, la définit comme salvatrice168. C’est elle qui, traversant les tempêtes de la vie, conduit les fidèles au salut169. La représentation du mât en forme de croix correspond au sens symbolique donné dans certains textes : le pilote du navire de l’Église est le Christ qui conduit au port du salut170. Les deux gros poissons feraient allusion aux fidèles, aux nouveaux baptisés, pour qui l’Église constitue l’espoir du salut171. Ce dernier thème serait donc évoqué par le paysage paradisiaque illustré dans la même scène, dominée par le phénix. C’est par le baptême pratiqué dans le navire de l’Église que l’on rejoint le Christ dans sa résurrection, comme l’expliquent plusieurs textes patristiques ou apocryphes172. Même si la représentation d’amphores embarquées est typique dans la région et suggère communément une cargaison173, on ne peut écarter l’explication d’Hippolyte de Rome, l’un des premiers Pères de l’Église à avoir fait le rapprochement174 : le navire de l’Église est chargé de l’eau vive du baptême. Bien établi dans la théologie chrétienne primitive, ce lien entre le baptême et la résurrection est évoqué sur la mosaïque de la nef centrale de l’église de Tayyibat al-Imam, où le phénix est perché sur une fontaine entourée de deux agneaux175. À cet égard, la date de l’église, le début du ve siècle, est très significative car c’est l’époque qui a connu une vague de conversion de la population au christianisme. Une nouvelle ère était en train d’être établie, marquant la victoire de la foi nouvelle sur le paganisme. L’Église était l’une des images emblématiques de cette victoire, procurant le salut aux nouveaux convertis par le baptême et par ses enseignements. Certains chercheurs ont déjà attribué au phénix, outre l’évocation de la résurrection, celle du nouvel âge. En ce sens, le phénix figurait déjà sur les monnaies des empereurs romains, dès le iie siècle apr. J.-C., puis sur celles des empereurs chrétiens, dans la deuxième moitié du ive siècle. Le phénix qui apparaît en contexte iconographique chrétien pendant l’Antiquité tardive, notamment dans les scènes de traditio legis, suggère l’entrée du monde dans une nouvelle période marquée par la résurrection du Christ176. Le sacrement du baptême, lié à la résurrection, était considéré également comme annonciateur de la venue d’un nouveau monde177. On peut donc penser qu’au-delà du symbole, la présence du phénix pourrait aussi indiquer ici la nouvelle ère marquée par la victoire du christianisme.

Mosaïque de la pièce annexe 2

89Cette pièce conserve une partie de son pavement qui est constitué de plusieurs panneaux à motifs géométriques (fig. 55).

Figure 55.

Figure 55.

Cathédrale de Hama : mosaïque de la pièce annexe 2

dessin M. Swidan

Tapis 1

90Le premier tapis à l’est (fig. 56), qui montre plusieurs lacunes, est décoré d’un quadrillage oblique, déterminant de grands carrés sur la pointe. Les cases sont remplies de décors traités en arc-en-ciel (méandre à redans, chevrons, carrés) ; les carrés sont chargés de figures géométriques variées (une étoile de huit losanges, un carré sur la pointe, une croix).

Figure 56.

Figure 56.

Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque de la pièces annexe 2, vu du nord

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91Les grands carrés comprennent des carrés inscrits, ornés aussi d’éléments géométriques en arc-en-ciel : composition d’octogones emboîtés, composition de carrés emboîtés, zigzag, chevrons, composition de quatre octogones tangents. Le quadrillage détermine sur le côté des triangles chargés d’un rectangle orné de motifs en arc-en-ciel (zigzag, composition de rectangles emboîtés).

  • 178 Levi 1947, pl. CIX,c-e.
  • 179 Levi 1947, pl. CXII,c.

92Ce motif est attesté sur plusieurs mosaïques datées de la première moitié du ve siècle en Syrie du Nord, avec des éléments de charge variés dans les cases du quadrillage. On peut citer la mosaïque de la nef centrale de l’église ancienne à Houarté (certaines cases y sont chargées de chevrons, comme dans notre motif), et celle du bain E178 et du complexe de Yaqto à Daphné, près d’Antioche179.

Tapis 2

  • 180 On observe que ce décor orne notamment les pavements des bas-côtés dans les églises, comme celle d (...)
  • 181 Décor I 1985, pl. 225,f.
  • 182 Budde 1969, fig. 22.

93Le deuxième tapis conserve deux décors. Le premier est un grand losange inscrit dans un carré et chargé d’un damier. Ce décor est fréquent sur les mosaïques d’Apamène au début du ve siècle, avec des éléments de remplissage géométrique variés180. Le deuxième est un carré chargé d’une composition orthogonale de quatre quadrilobes de peltes (fig. 57) autour de quatre-feuilles, non contigus, en sautoir, en opposition de couleurs (rouge, blanc)181. Ce motif ne se rencontre qu’en Cilicie sur la mosaïque de Misis-Mopsueste, qui est traitée d’une manière très proche182.

Figure 57.

Figure 57.

Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque de la pièces annexe 2, composition de peltes

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Tapis 3

  • 183 Décor II 2002, pl. 359,c.

94Ce tapis est orné de plusieurs motifs que l’on arrive à distinguer malgré les lacunes. Le premier, au nord, est une composition centrée dans un carré (fig. 58), de quatre ellipses selon les diagonales, et de quatre fuseaux perpendiculaires aux médianes en lacis, déterminant au centre un carré concave183.

Figure 58.

Figure 58.

Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque de la pièces annexe sud 2, composition centrée

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  • 184 Décor I 1985, pl. 66,d.

95Le lacis est rendu par un câble (coloré par deux dégradés ; gris/gris-bleu/blanc et rouge/rose/blanc avec un filet dentelé en noir au milieu) et par une bande ornée d’un ruban torsadé (blanc), faisant apparaître une ligne de cercles (noirs) non contigus184. Le centre est chargé d’un carré bordé d’un câble et orné d’un chrisme (jaune moutarde) sur fond noir. Dans chaque ellipse est inscrit un losange couché, chargé d’un autre losange rendu en perspective. Les cercles inscrivent un carré sur la pointe bordé de blanc et orné de deux boutons de fleur affrontés (rouge/rose/blanc) sur fond noir.

  • 185 Budde 1969, fig. 26.
  • 186 Levi 1947, pl. CXXX,a.

96Ce décor trouve un exemple très proche sur un tapis de la mosaïque de l’église de Misis-Mopsueste, en Cilicie185, avec quelques différences dans le traitement concernant le centre déterminé par un carré, les éléments de remplissage et le lacis et entrelacs fait en câble et en tresse. On le retrouve présenté comme composition sur le pavement du secteur DH 27-H, à Antioche186. Ce qui est intéressant dans ce dernier pavement tient à ce que les ellipses et les fuseaux sont chargés de décors identiques à ceux de Hama.

  • 187 Décor II 2002, pl. 288,b.

97Le deuxième motif (fig. 59) est un carré dans lequel est inscrit un cercle chargé d’une étoile de deux carrés inscrits en entrelacs187.

Celui-ci est rendu d’une bande animée d’onde en opposition de couleurs (noir et rouge/rose/blanc) et d’une autre orné d’épines rectilignes, courtes, en opposition de couleurs (noir et blanc). L’étoile détermine au centre un octogone chargé d’un cercle bordé de postes (blancs) et chargé d’un chrisme (jaune moutarde sur fond gris-bleu).

Figure 59.

Figure 59.

Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque de la pièces annexe sud 2, étoile de deux carrés

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  • 188 Donceel-Voûte 1988, p. 29, fig. 8.
  • 189 Abdallah 2018, p. 123, fig. 7.
  • 190 Balty 1981, fig. 233.

98Ce motif est attesté sur quelques pavements de Syrie du Nord, datés de la fin du ive et du début du ve siècle, comme ceux de la nef est de l’église de Qaousiyé188, de l’église de Maʾar Chourin189 et de l’édifice sous-jacent à la cathédrale d’Apamée190. Dans tous ces pavements, l’étoile est faite différemment, en câble et en tresse à deux brins, et le centre est occupé des vocabulaires géométriques ou floraux.

  • 191 Décor I 1985, pl. 165,b.
  • 192 Foucher 1960, p. 27, pl. XIV,a.

99Le troisième décor (fig. 6) est une composition orthogonale d’octogones irréguliers adjacents, déterminant des carrés sur la pointe, en filets dentelés. Chaque octogone est chargé d’un rectangle (orné de chevrons en arc-en-ciel) flanqué de deux peltes, alternativement couchées et dressées191. Ce trait très particulier dans ce décor est unique et, à notre connaissance, il n’est attesté nulle part dans la mosaïque syrienne. Il est connu sur une mosaïque de Sousse, en Tunisie, datée de l’époque romaine192.

Tapis 4

100Il ne conserve que deux motifs, identiques à ceux du panneau 2.

Tapis 5

  • 193 Décor I 1985, pl. 205,a.

101Le cinquième tapis (fig. 60), partiellement mutilé, est orné d’un seul motif : une composition en nid d’abeilles d’hexagones, de carrés et de triangles équilatéraux, faisant apparaitre des dodécagones sécants193.

Figure 60.

Figure 60.

Cathédrale de Hama : tapis 5 de la mosaïque de la pièces annexe sud 2

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102Chaque triangle est chargé de quatre triangles emboîtés (blanc, jaune, noir, rouge), alors que les carrés sont animés par des éléments géométriques variés, dont la majorité est traité en arc-en-ciel : fleur de quatre feuilles (blanc sur fond noir alterné avec le rouge) ; zigzag ; chevron ; méandre à redans ; damier ; filets dentelés ; octogones emboîtés ; croix de quatre carrés en filets dentelés ; croix rendue en deux lignes de carrés sur la pointe tangents (noirs) ; croix rendue en filets dentelés en noir (bordés de blanc).

103Les hexagones sont aussi ornés d’éléments traités en arc-en-ciel : une composition de chevrons ; un damier composé de carrés sur la pointe ; un damier en carrés emboîtés (les carrés rendus en carrés sur la pointes tangents) ; une composition de filets dentelés ; une composition de méandres à redans ; une croix faite en deux filets dentelés (noirs, bordés de blanc).

  • 194 Jouejati-Madwar 2005, p. 782, fig. 9.
  • 195 Abdallah 2018, p. 277, fig. 1.

104Ce décor est assez rare dans la région. On en connaît deux exemples. Le premier, le plus complet, se rencontre sur le pavement du bas-côté nord de l’église de Qamhané194. L’autre est fragmentaire et provient d’un contexte architectural indéterminé de Kafer Roma195, près de Maʾarret An-Numan. Dans ces deux exemples, tous les espaces sont chargés d’éléments géométriques, sauf l’octogone au centre, chargé, à la différence de notre motif, par un cercle orné soit de motifs végétaux (Qamhané), soit d’un oiseau (Kafer Roma).

Mosaïque du passage entre le narthex et la pièce annexe 2

  • 196 Décor I 1985, pl. 219, f.
  • 197 Photo inédite de l’archive de la DGAMS.
  • 198 Abdallah 2018, p. 80, fig. 29.
  • 199 Balty 1981, fig. 156.
  • 200 Levi 1947, pl. CXXXVII,b.

105Un fragment de mosaïque, orné de deux motifs, est conservé dans ce passage. L’un est une composition orthogonale de carrés d’écailles (fig. 61), rayonnant en quatre directions contiguës (blanc sur fond rouge), faisant apparaître un quadrillage droit de lignes de carrés concaves tangents et un quadrillage oblique de lignes de fuseaux couchés tangents (noir)196. On trouve des exemples proches de ces motifs sur les mosaïques des églises de Qamhané197 et de Heir esh-Sheih198, de la synagogue d’Apamée199 et de la mosaïque de Magdouh à Antioche200. Notre motif se distingue par le fond rouge et les écailles qui ne sont pas chargées d’éléments décoratifs.

Figure 61.

Figure 61.

Cathédrale de Hama : mosaïque du passage entre le narthex et la pièce annexe 2, composition d’écailles

archives DGAMS

106L’autre motif (fig. 62) est un quadrillage oblique de bandes à carrés d’intersection (rendus en filets dentelés noir), en opposition de couleurs, déterminant de grands carrés sur la pointe. Le même décor est déjà visible sur le pavement du bêma, mais avec une différence quant au rendu.

Figure 62.

Figure 62.

Cathédrale de Hama : mosaïque du passage entre le narthex et la pièce annexe 2, quadrillage

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Mosaïque du baptistère

  • 201 Décor I 1985, pl. 33,e.

107Il ne reste qu’un seul morceau du pavement du baptistère (fig. 63). Ce fragment a deux bordures ; l’une, peu conservée, est ornée d’une ligne de triangles, en tresse à deux brins. Le seul triangle conservé est chargé d’un rectangle animé par une composition de zigzag, en arc-en-ciel (noir/rouge/rose/blanc/gris-bleu). Ce rectangle est encadré par deux triangles (blancs), chargé d’un petit triangle (rouge). La deuxième bordure est ornée d’un méandre en L201, en câble (noir/rouge/gris-bleu/blanc), sur fond blanc. Cette bordure sépare deux décors.

Figure 63.

Figure 63.

Cathédrale de Hama : mosaïque du baptistère

dessin M. Swidan

  • 202 Daszewski et Michaelides 1988, p. 84.

108Du premier ne restent que deux carrés sur la pointe échancrés, tangents, rendus en tresse à deux brins. Ces carrés comportent des carrés sur la pointe à côtés concaves, emboîtés (polychrome, jaune moutarde, bleu, rouge, rose). Ils déterminent un triangle chargé d’un rectangle inscrit orné de zigzag. Ce motif trouve son parallèle sur la mosaïque de l’église de Kourion, à Chypre, datée du début du ve siècle202.

  • 203 Décor I 1985, pl. 142,a.

109Le deuxième décor est un quadrillage oblique de bandes rectangulaires à carrés d’intersection (rendu en filets dentelés noirs), en opposition de couleurs 203 (bandes blanches, carrés gris-bleu), déterminant des grands carrés sur la pointe (jaune moutarde).

Chaque bande inscrit un carré sur la pointe (dessiné en noir et rouge et coloré en blanc), dont deux angles sont étendus par un petit bouton de fleur (rouge). Les carrés d’intersection sont chargés d’un petit carré (noir/rouge/rose/blanc), frappé au centre par une croisette (rouge). Les grands carrés sont chargés d’une étoile de deux carrés (un en blanc et un autre en gris-bleu/gris), dont le centre est animé par des éléments géométriques en arc-en-ciel : composition de filets dentelé ; damier de carrés (faisant apparaître un octogone) ; composition de lignes de carrés sur la pointe. Le quadrillage détermine sur les côtés des triangles (jaune moutarde), chargés d’une demi-étoile, d’un rectangle (gris-bleu/gris) et d’un triangle (blanc) inscrivant un rectangle animé par une composition de filets simples, en-arc-ciel.

  • 204 Levi 1947, pl. CVIII, b-c.
  • 205 Abdallah 2018, p. 200.
  • 206 Budde 1969, fig. 3.

110Ce type de quadrillage est connu sur la mosaïque découverte au-dessus du bain F, à Antioche, datée du ive siècle apr. J-C.204. Il s’est diffusé sur plusieurs mosaïques du ve siècle en Syrie du Nord205. L’exemple le plus proche de notre mosaïque provient de l’église de Misis-Mopsueste, en Cilicie, où le quadrillage est rendu en filets dentelés, les carrés chargés dans les rectangles sont étendus par deux boutons de fleurs et les grands carrés sont ornés d’une étoile de deux carrés, animée de motifs en arc-en-ciel206.

111Ce décor est frappé par une tabula ansata rectangulaire (1,30 × 0,30 m) qui encadre quatre lignes de texte grec en lettres carrées noires (H. moyenne : 6 cm), sur fond rose clair.

1 Ἔτους δκψ´ ἐπὶ το̣ῦ̣ ε̣ὐ-
2 λαβεστάτου καὶ ὁσιω̣[τ]άτο-
3 υ ἐπισκόπου Πάππου τὸ βα-
4 πτιστήριον ᾠκοδομήθη +

Notes critiques : l. 1, lettres-chiffres surlignées ; l. 1-2, lettres à restituer sur la droite ; l. 4, croix finale.

Zaqzouq 1995, p. 238 ; Piccirillo 2007 [2009], p. 601 (Bull. ép. 2009, 507 [D. Feissel] ; SEG 57, 1798). 

« En l’année 724, sous le très pieux et très vénérable évêque Pappos, fut édifié ce baptistère. »

  • 207 Bull. ép. 1996, 476 [= Feissel 2006, 646] ; 2009, 507 [D. Feissel] ; Decourt 2009, p. 177.
  • 208 Dialogue sur la vie de Jean Chrysostome, I, 172 et XX, 60-62.

112Selon l’ère des Séleucides, la date correspond à 412 apr. J.-C., soit quatre années avant la dédicace de l’édifice annexe sud sous le même évêque Pappos. Ce dernier doit vraisemblablement être identifié avec le prélat syrien homonyme partisan de Jean Chrysostome et victime de la persécution qui suivit la disgrâce et l’exil du patriarche de Constantinople (406)207. Au témoignage de Palladios, ce Pappos fut assigné à résidence chez lui pendant trois ans208. La réhabilitation posthume de Jean dut lui permettre de recouvrer son siège et cette chronologie s’accorde avec la date de dédicace du baptistère d’Épiphanie.

  • 209 Une attestation à Nisibe, en Haute-Mésopotamie, datée de 358/359, et peut-être aussi à ʿEvron, en (...)
  • 210 Alpi 2021, p. 214.

113Le mot βαπτιστήριον pour désigner le local où s’accomplit le rite de l’initiation chrétienne ne se rencontre pas souvent dans l’épigraphie baptismale orientale, où l’emploi de φωτιστήριον se révèle beaucoup plus fréquent ; il paraît d’ailleurs correspondre à un usage antérieur à ce dernier terme209. Notons toutefois qu’il traduit littéralement l’expression syriaque ܒܝܬ ܡܥܡܘܕܝܬܐ (maison du baptême), attestée en Syrie du Nord dans de petits édifices ruraux, indépendants des églises et équipés de dispositifs propres à la célébration du baptême (cuves et reliquaires). On peut ainsi considérer que cette appellation de βαπτιστήριον/ ܒܝܬ ܡܥܡܘܕܝܬܐ renvoie à l’unité fonctionnelle de base du local dévolu à l’initiation chrétienne, s’appliquant plus volontiers à des édicules autonomes210.

Programme décoratif

114Bien que les pavements de l’église et de ses annexes n’aient pas encore été complètement découverts, et que certains aient été détruits ou endommagés, les parties dégagées par les fouilles anciennes et récentes donnent néanmoins une idée assez claire sur le programme décoratif général. Il est évident que celui-ci se distingue par la domination des compositions géométriques, à l’exception d’un seul tapis figuré dans une pièce annexe. Le mosaïste a eu recours à l’adoption de grandes compositions géométriques pour couvrir une importante surface de la nef centrale. Dans les bas-côtés, le narthex et les pièces annexes, il s’est surtout servi de panneaux rectangulaires ou carrés découpés (le bas-côté nord, le narthex), mixés parfois avec la composition couvrante (le bas-côté sud, la pièce annexe 2). Dans la nef centrale, on peut voir la volonté de l’artiste d’orner le pavement par deux compositions distinctes, de type couvrant, basées sur la répétition de figures géométriques. La première, vers l’ouest, se compose de plusieurs figures géométriques (hexagones, carrés sur la pointe et droits, dodécagones, cercles) ornées d’éléments de remplissage très variés. La deuxième est constituée de méandres de svastikas alternés avec de grands carrés, animés eux aussi par une variante d’éléments de remplissage. Les deux types de quadrillage, dans le bas-côté sud, permettent également d’avoir de nombreuses figures géométriques répétées (figure de forme cruciforme, carrés sur la pointe, cercles, rectangles) richement ornées. C’est aussi le cas pour le nid d’abeille et le quadrillage dans la pièce annexe 2. Pour les panneaux découpés, on constate une prédilection pour les compositions centrées qui comportent essentiellement les motifs de lacis et d’entrelacs, que l’on rencontre dans le bas-côté nord (couronne de cercles), le narthex (deux compositions mixtes de couronne de cercle et d’étoile de deux carrés) et la pièce annexe 2 (un carré et une étoile de deux carrés). L’octogone étoilé inscrit se dessine également deux fois avec un traitement un peu différent dans le bas-côté nord et le narthex ; tout comme le bouclier, qui présente deux variantes, l’un fait en écailles et l’autre en triangles, dans le bas-côté sud et le narthex. Une composition centrée en méandre de svastikas (faisant apparaître un octogone) est attestée dans le narthex, comportant plusieurs octogones oblongs chargés d’éléments de remplissage. Il semble que le médaillon au centre de ces compostions soit l’élément le plus valorisé car il porte un chrisme dans la majorité des cas (bas-côtés sud et nord, pièce annexe 2), parfois une croix (narthex) ou une croix inscrite dans un cercle en tresse (passage sud), et même une rosace chargée d’une croix (narthex). Dans la pièce annexe 2, on trouve des panneaux découpés chargés de motifs divers (compositions d’écailles ou d’octogones, losanges couchés inscrits). Ce qui est intéressant dans cette pièce, c’est la recherche de la symétrie par la répartition d’une paire de deux tapis identiques autour de panneaux à décors différents.

115On peut voir dans ce programme une organisation bien réfléchie dans la mise en scène des bordures des différents tapis. Une bordure sépare les tapis des bas-côtés des murs et de ceux de la nef centrale (une ligne de bobines et de cercles tangents). Les tapis de chaque contexte architectural sont entourés de la même bordure, qui les sépare aussi l’un de l’autre (tresse à deux brins dans le bas-côté sud et le narthex, méandre de svastikas dans le bas-côté nord, ligne d’octogones étoilés dans la nef centrale). Dans la pièce annexe 2, une bordure encadre l’ensemble des tapis (ligne de carrés sur la pointe tangents), mais, entre eux, il n’y a pas de bordure. C’est aussi la même bordure qui sépare des murs le pavement de la pièce annexe 1. Dans le narthex, on observe qu’à côté de la bordure commune, chaque panneau a sa propre bordure.

  • 211 Abdallah 2018, p. 70, fig. 1.
  • 212 Donceel-Voûte 1988, p. 118, fig. 81.
  • 213 Abdallah 2018, p. 178, fig. 1.
  • 214 Abdallah 2018, p. 119-125.
  • 215 Jouejati-Madwar 2005, p. 797, fig. 4.
  • 216 Donceel-Voûte 1988, pl. h.-t. 13.
  • 217 Donceel-Voûte 1988, p. 165, fig. 135.
  • 218 Donceel-Voûte 1988, pl. h.-t. 7.

116Cette mise en place du programme décoratif était courante dans les pavements à décor géométrique des églises de la fin du ive siècle et du début du ve siècle : on la trouve notamment dans les églises de Heir es-Sheikh211, de Has (l’église à inscription)212, de Tell ʿAr213, de Maar Chourin214, de Qamhané215, de Rayan216, de Khirbet Muqa217 et de Qarm el-Arabis à Homs218. L’église de Hama est l’une des rares, avec celle de Qamhané, à conserver une grande partie des bas-côtés et de la nef centrale. De plus, elle présente avec celle de Heir es-Sheikh les seuls exemples de pavements du narthex que l’on connaît dans la région pour cette période. Enfin, elle est la seule où certaines mosaïques des pièces annexes sont encore préservées.

  • 219 Abdallah 2018, p. 49-51.
  • 220 Gawlikowski 2013, p. 264, 267 fig. 3,6.

117Dans les églises qui présentent un plan assez complet, on constate que la nef centrale est pavée de deux (Khirbet Muqa) ou trois (Qarm el-Arabis, Rayan) tapis. Parmi les compositions centrées, on relève surtout celles faites en lacis et entrelacs (Rayan, Khirbet Muqa, Heir esh-Sheikh, Qamhané) ou avec la couronne en octogones (Has, Maar Chourin), et rarement celles faites de figures géométriques répétitives. Aucun de ces exemples ne présente un plan décoratif du pavement de la nef centrale semblable à celui de Hama, avec deux compositions faites de figures géométriques répétitives. La combinaison du décor centré avec celui du type couvrant dans les bas-côtés est bien attestée à l’époque. Les tapis découpés à compositions centrées dans le narthex ne se rencontrent pas dans celui de l’église de Heir es-Sheikh qui est pavé par un seul motif (ligne d’octogones étoilés). Le choix de paver le baptistère par des motifs géométriques est attesté dans deux exemples contemporains en Apamène, à Bsaqla219 et dans l’ancien baptistère à Houarté220.

118Ce qui distingue les mosaïques de l’église de Hama, c’est la diversité des motifs géométriques illustrés dans les différentes parties de l’église et de ses annexes. Certains de ces motifs sont peu attestés dans le décor des églises en Syrie du Nord, comme le bouclier qui est utilisé seulement dans le bas-côté sud de l’église de Qarm el-Arabis.

119Si les compositions en lacis et entrelacs sont bien attestées, quelques types présentés dans notre église diffèrent par leur traitement très complexe. Par ailleurs, certains décors ne sont connus nulle part ailleurs dans la région, comme celui du tapis 1 de la nef centrale (composition orthogonale de dodécagones) et celui du narthex (octogone inscrit au rectangle, rendu en méandre de svastikas).

120Il est évident qu’une bonne partie des éléments du remplissage de notre mosaïque est attestée notamment sur les mosaïques de la fin du ive et du début du ve siècle dans la région d’Apamée, mais aussi, bien qu’en nombre moins important, sur celles d’Antioche et de Cilicie. La ressemblance ne se limite pas au plan formel – il faut insister sur ce point – mais concerne aussi le traitement. Certains motifs sont aussi attestés à Antioche sur des mosaïques d’époque romaine, bien que rendus dans un style différent. Ceci indique que ces éléments font partie du répertoire géométrique antiochien bien connu. D’autres éléments, rares dans la région, sont attestés sur les mosaïques romaines des provinces occidentales, avec un style différent ; ils étaient donc probablement connus à Antioche à l’époque romaine. Ces éléments sont empruntés à l’héritage décoratif géométrique gréco-romain ; ce qui les distingue dans l’église de Hama, c’est le rendu, le jeu de la géométrie et la polychromie recherchée. Il en résulte des types inédits pour certaines figures géométriques.

121Si le programme géométrique du décor des mosaïques syriennes de la fin du ive et du début du ve siècle est bien connu pour la richesse de ses motifs de remplissage, celui de Hama demeure unique pour le nombre de ces motifs, la multiplication de leur type et la particularité de leur traitement. D’autant plus qu’il s’agit de l’un des rares cas où l’on ne remplit les vides que par des motifs géométriques. Dans les autres églises, en effet, on trouve les éléments géométriques mêlés à des motifs végétaux, des figures animalières (notamment des oiseaux) et des objets immobiles (coupes et vases).

Chrisme

  • 221 Abdallah 2018, p. 191, fig. 19.
  • 222 Donceel-Voûte 1988, p. 263, fig. 239.
  • 223 Abdallah 2021, p. 418.
  • 224 Balty 1969, pl. I.

122Le chrisme est un élément très présent que l’on trouve notamment sur la mosaïque de la nef centrale, mais aussi sur celles des bas-côtés et de la pièce annexe 2. Tous les chrismes sont de la même forme. Un seul, sur la mosaïque de la nef centrale, est accosté par l’alpha et l’oméga et entouré par une couronne. Ceux qui décorent les centres des compositions centrées qui se retrouvent dans les bas-côtés nord et sud, le narthex et la pièce annexe 2, sont rendus dans un style élégant et coloré en jaune sur fond noir. Le chrisme est représenté sur quelques mosaïques d’Apamène. À Tell ʿAr, on en trouve un avec alpha et oméga221 et des boutons de fleurs, inscrit dans un cercle, de même que d’autres inscrits sans ces lettres. Sur la mosaïque de l’église de Rayan222, il y un seul chrisme dessiné dans un cercle, à côté d’une inscription, accompagné par l’alpha et l’oméga. On peut citer aussi le chrisme de l’église d’Uqayribat, accompagné aussi par l’alpha et l’oméga, mais dont la forme est un peu différente223. À Apamée, le pavement de la latrine présente aussi un chrisme inscrit dans un cercle (avec l’alpha et l’omega)224. On observe que l’église de Hama est la seule dans la région qui offre autant de figures du chrisme sur ses pavements : un chrisme dans une couronne et des chrismes au centre de compositions centrées.

Facture

123On peut observer une différence entre la qualité du rendu dans les pavements de l’église et ceux de ses annexes. Les pavements qui sont conservés en grande partie dans l’église se distinguent par l’excellente qualité de la réalisation de leurs décors. D’une part, le mosaïste a choisi de tracer les motifs par une ligne de tesselles noires, avec une forte maîtrise de la mise en scène. Les différentes figures géométriques sont bien dessinées, avec beaucoup de précision, sans que l’on puisse relever la moindre faute. D’autre part, on ne peut qu’être frappé par le génie déployé dans l’application de la polychromie, autant dans les fonds que dans les éléments décoratifs. L’artiste a savamment su utiliser alternativement plusieurs couleurs en dégradé, afin de donner l’impression de la perspective. C’est bien le cas pour les éléments rendus en perspective, comme les solides, les losanges et le méandre de svastikas, mais aussi pour d’autre éléments, comme le ruban. On peut observer également la réussite de la technique du trompe-l’œil, appliquée dans le décor du fleuron ou des différents types de bouclier et de la roue.

124Le panneau 1 de la nef centrale présente un exemple intéressant d’élégance et de légèreté dans la composition géométrique. Ici, le mosaïste a eu recours à deux couleurs claires pour colorer le fond des figures : le bleu-gris et le jaune moutarde. Ces deux couleurs appliquées d’une manière harmonieuse donnent au motif une impression de douceur, malgré la diversité des éléments de remplissage animés par des couleurs variées. Cette sensibilité aux couleurs apparaît aussi sur les pavements des bas-côtés et du narthex, où la complicité et la surcharge d’éléments décoratifs sont accentuées par l’application savante de la polychromie dans les différents espaces.

  • 225 Levi 1947, pl. CXXX,a.
  • 226 Levi 1947, pl. CXXX,c.

125Dans le rendu de motifs en lacis et entrelacs et en méandres de svastikas, on constate la tendance à utiliser des bandes traitées par des motifs polychromes variés, parfois avec des éléments en perspective. Pour les motifs en lacis et entrelacs, on trouve soit un câble et une tresse à deux brins, soit un câble, une tresse à deux brins et deux types de ruban, soit, pour les bordures, une épine de rectilignes. Pour le méandre de svastikas, il y a soit une tresse à deux brins, soit une ligne de carrés en filets dentelés et chevrons, soit une tresse à deux brins et un ruban ondulé. Dans le décor des bandes, la polychromie recherchée allège l’impression de surcharge et de complexité que ces motifs donnent aux spectateurs. On a seulement deux exemples provenant d’Antioche qui présentent des traits semblables. Il s’agit du pavement du secteur DH 27-H225, avec un méandre de svastikas fait d’un câble, d’une tresse et d’un ruban, et celui de la salle de Philia226, avec un motif en lacis et entrelacs fait d’une tresse, d’un câble et d’un chevron.

126Malgré sa bonne qualité, dans les pièces annexes, le décor est toutefois moins fin que celui des pavements de l’église. On y trouve moins d’éléments de remplissage et moins de jeux de couleurs. Il en va de même pour les motifs de lacis et d’entrelacs, qui sont beaucoup moins complexes. En revanche, la tendance demeure à les réaliser par des bandes animées, soit par un câble et un ruban ondulé, soit par une épine de rectiligne et un ruban ondulé. Cette différence peut s’expliquer par le fait que les pavements de cette partie ont été posés postérieurement, par un autre atelier moins doué.

127Pour la scène figurée, la qualité du rendu n’est pas si bonne que celle des motifs géométriques. Le mosaïste a généralement tracé les oiseaux par une ligne de tesselles noires, puis il a rendu le corps par une teinte dégradée de la même couleur (bleu-gris/gris), avec le blanc au milieu, et le rouge pour les pattes et le bec, ou par une teinte polychrome en soulignant chaque partie du corps par une couleur différente (surtout pour les canards), avec un trait blanc au milieu. Les poissons sont rendus par deux assemblages de couleurs dégradées, nuances de bleu dans la partie supérieure et jaune moutarde avec un trait en blanc dans la partie basse. Les plantes sont faites d’un vert nuancé et les calices des fleurs sont tracés en vert clair et rouge et colorés en rose avec un trait en blanc. Celles du nélombo sont dessinées en vert clair et colorées en bleu. Les eaux de la rivière sont réalisées par des lignes de trois couleurs en zigzag. Le jeu d’ombre et de lumière se voit dans le rendu de la barque, colorée en jaune sur les côtés et en blanc au milieu.

Atelier

128L’étude du décor et du style montre bien que la réalisation des mosaïques a été faite en trois ou quatre ans, ce que confirment les deux inscriptions datées (412 et 416). Il est possible qu’il y ait eu également deux ateliers (un atelier à chaque date). La mode décorative et le style évoquent le décor de plusieurs mosaïques de Syrie du Nord, surtout d’Apamène, datées du dernier quart du ivsiècle et du premier quart du vsiècle. La plupart des exemples proches des mosaïques de Hama viennent de sites voisins, comme Tell ʿAr, Maar-Chourin, Heir esh-Sheikh, Qamhané, l’édifice sous la cathédrale et certaines maisons d’Apamée. La finesse du rendu qui distingue les pavements dans les nefs et le narthex et l’adoption du programme purement géométrique rappellent quelques tapis de l’église Maar-Chourin et de celle de Tell ʿAr, datée de 376. D’ailleurs, il y a deux éléments décoratifs qui ne se rencontrent que sur deux mosaïques contemporaines et pas ailleurs : la bordure du ruban en tenture qui ne se voit que sur la mosaïque de l’église de Heir esh-Sheikh et le ruban ondulé en croix attesté seulement sur la mosaïque de la maison du Cerf à Apamée. On peut penser que les mosaïques ont été achevées par deux ateliers qui avaient adopté un programme décoratif bien diffusé en Apamène à la fin du ive et au début du ve siècle. Vu le nombre de clients dans une ville – édifices publics, maisons privées, églises… –, il est clair qu’Épiphanie avait certainement ses propres ateliers et que, parmi ceux-là, on aura choisi le meilleur.

Datation

129Grâce aux inscriptions conservées sur les mosaïques du baptistère et d’une pièce annexe, on sait que la pose des pavements dans la cathédrale a été faite au moins en deux étapes rapprochées : en 412 (baptistère) et en 416 (pièce annexe). En revanche, on ne trouve aucune inscription fournissant de date pour les pavements des nefs et du narthex. Dans la nef centrale, le bêma aménagé tardivement a recouvert en partie le sol mosaïqué en un quadrillage oblique qui se trouve aussi sur les pavements du baptistère et du passage entre le narthex et la pièce annexe 2. Néanmoins, ces trois pavements n’ont rien de commun ; ils montrent la même composition exécutée à des moments différents. La mise en place du bêma serait donc postérieure aux pavements de la nef centrale et des bas-côtés, du narthex et des pièces annexes. Ce bêma peut avoir été aménagé dans la nef centrale après l’an 427, comme on l’a souligné plus haut. La phase caractérisée par la construction des deux rangs de piliers, dont certains sont assez bien conservés, est difficile à dater faute de disposer de critères archéologiques solides. L’attribution de cette phase à l’époque médiévale, comme le propose M. Piccirillo, peut être acceptée, au vu de la taille des piliers installés dans la nef centrale. Leur hauteur dépasse le niveau du sol dallé dans les pièces situées au sud (H. : 1,47 m ; niveau du sol : 0,60 m). En l’état actuel des données archéologiques, il n’est pas facile de déterminer la date exacte de cette phase tardive.

Conclusion

130La nouvelle découverte intervenue dans la cathédrale de Hama vient confirmer l’importance de celle-ci pour l’histoire de la cité à l’époque byzantine, très peu connue jusqu’à présent. C’est l’un des rares édifices paléochrétiens trouvés en ville, construit vraisemblablement entre 412 et 416, sous un évêque que ne mentionnent pas autrement les sources historiques. Il s’agit d’un complexe religieux important qui est resté en fonction au moins jusqu’au vie siècle. Il est probable qu’après une période d’abandon (dont on ne connait rien) l’église fut rebâtie en employant des piliers de grande taille, à une période postérieure incertaine, probablement médiévale.

131On peut raisonnablement envisager qu’il s’agissait de la cathédrale d’Épiphanie, évêché de Syrie II. L’extension des fouilles aux parties de l’édifice encore non dégagées à l’est ainsi que l’étude des données archéologiques collectées dans les zones voisines permettraient de compléter notre connaissance sur son architecture, son décor et son histoire.

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Bibliographie

Abréviations

AAAS
Annales archéologiques arabes syriennes. Revue d’archéologie et d’histoire, Damas.

Bull. ép. 
Bulletin épigraphique
(extrait de la Revue des Études grecques), Paris.

CPG 
Clavis Patrum Graecorum, M. Geerard et al. (éd.), Turnhout, 1979-2003.

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LA
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, Jérusalem.

PL
Patrologiae cursus completus. Series Latina
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SEG
Supplementum Epigraphicum Graecum
, Leyde, Alphen-sur-le-Rhin puis Amsterdam.

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Notes

1 Zaqzouq 1983.

2 Zaqzouq 1995.

3 Piccirillo 2007.

4 Zaqzouq 1983, p. 143.

5 Zaqzouq 1983, p. 143-148.

6 Zaqzouq 1983, p. 147-156.

7 Zaqzouq 1983, p. 156.

8 Zaqzouq 1983, p. 156.

9 Zaqzouq 1983, p. 176. L’auteur publie une photo de cette mosaïque très fragmentée, ornée d’une composition d’écailles adjacentes dont les cases sont chargées d’un bouton de fleur à petite tige.

10 Piccirillo 2007, p. 602.

11 Piccirillo 2007, p. 589.

12 Piccirillo 2007, p. 599, 602.

13 Piccirillo 2007, p. 579.

14 Équipe dirigée par Houmam Saad.

15 Nahas 2007, p. 52, fig. 29. Nous remercions A. Barbet d’avoir examiné le décor des fragments de peinture. D’après cette spécialiste, ils présenteraient deux motifs typiques de la peinture murale romaine : les denticules et les bordures ajourées à triangles pointés. Les comparaisons données dans cette note font référence à la base de données Décors antiques : www.archeo.ens.fr/Decors-antiques.html. Les denticules existent sur les corniches fictives du IIe style pompéien, au ier siècle av. J.-C., à Ensérune (ENSE.00022) et à Glanum (GLAN.0016) en France. On les trouve aussi sur les architectures fictives du IVe style pompéien, par exemple à Pompéi (POMP.00050). Ce motif est utilisé au iie siècle apr. J.-C. à Palmyre (PALM.00008), à Qweilbeh en Jordanie (QWEI.00101), à Kertch en Ukraine (KERT.00189) et, au iiie siècle apr. J.-C., à Gorsium en Hongrie (GORS.00018). On a aussi repéré un fragment de bordure ajourée à triangles pointés, resté inédit, sous le temple de Vénus, à Pompéi, datant vraisemblablement du milieu du ier siècle apr. J.-C. À Lyon, des triangles pointés en bordure d’un panneau blanc, sont datables du iie siècle apr. J.-C. (LYON.00072). Il existe à Iznik, en Turquie, une bordure ajourée de triangles – mais non pointés – datée du ive siècle apr. J.-C. (IZNI.00011). Les peintures retrouvées sous la nef de la cathédrale de Hama ne peuvent être antérieures au ier siècle, mais proposer une date plus précise, entre la fin du ier et le iiie siècle, serait imprudent.

16 Sodini 1989, p. 352.

17 Donceel-Voûte 1988, pl. 6.

18 La représentation sur le sol des signes symbolisant le Christ sauveur, chrisme compris, a été interdite en 427 par une loi promulguée par Théodose II et conservée dans le Code Justinien I, 8, 1(SC 531, p. 408-410).

19 Sur plusieurs photos inédites de cette église, on voit clairement les blocs d’une assise du bêma posés sur le pavement de la nef centrale

20 Balty et Balty 2004, p. 448-450. Voir aussi Balty 2013, p. 211-213, et Sodini 2006, p. 235.

21 Jouejati-Madwar 2005, p. 779, fig. 4.

22 Abdallah 2020, p. 396, fig. 10.

23 Zaqzouq et Piccirillo 1999, fig. 1.

24 Donceel-Voûte 1988, pl. 4.

25 Canivet et Canivet 1987, t. 2, pl. XI.

26 L’emploi de piliers dans la construction des églises commence à se répandre en Apamène à partir du ve siècle, à Heir esh-Sheikh (Donceel-Voûte 1988, pl. 6), Tayyibat al-Imam (Zaqzouq et Piccirillo 1999, fig. 1) et Uqayribat (Abdallah 2020, p. 427).

27 Décor II 2002, pl. 304,c.

28 Décor II 2002, pl. 302,g.

29 Décor I 1985, pl. 200,c.

30 Décor I 1985, pl. 197,c.

31 Décor II 2002, p. 40.

32 Décor II 2002, p. 42.

33 Décor II 2002, p. 40.

34 Décor I 1985, pl. 247,e.

35 Décor I 1985, pl. 74,h.

36 Décor II 2002, pl. 371,c.

37 Décor I 1985, pl. 220,a.

38 Décor I 1985, pl. 221,e.

39 Décor II 2002, pl. 333,b.

40 Décor II 2002, pl. 349,a.

41 Décor II 2002, pl. 331,d.

42 Décor II 2002, p. 42.

43 Décor I 1985, pl. 239.

44 Felle 2006, no 506 (Constantinople), seule autre attestation connue à ce jour (viiie siècle).

45 Décor II 2002, pl. 328,c.

46 Donnay-Rocmans et Donnay 1984, p. 161, fig. 5.

47 Décor I 1985, pl. 178,a.

48 Décor II 2002, pl. 255,i.

49 Donnay-Rocmans et Donnay 1984, p. 161, fig. 5.

50 Décor II 2002, pl. 328,c.

51 Décor II 2002, pl. 349,d.

52 Décor II 2002, pl. 342,a.

53 Décor II 2002, pl. 379,b.

54 Décor II 2002, pl. 272,g.

55 Felle 2006, no 16 (Olbia, Cyrenaica, 539-540), no 126 (loc. incogn., Cilicia II, fin ve-début vie siècle), no 169 (Ascalon, Palaestina I, 493), no 173 Bersama (Palaestina I, fin ve-début vie siècle), no 179 Samaria (Palaestina I, vie siècle), no 248 (Qabr Hiram, Phoenicia I, 575), no 280 (Deir Semʿan, Syria I, ?), no 417 loc. incogn., Armenia III, fin ve-début vie siècle), no 422 (Nikaia, Bithynia III, fin viie-début viiie siècle), no 509 (Medeia, Thracia, vie siècle ?).

56 Budde 1969, p. 66, fig. 33.

57 Abdallah 2020, p. 396, fig. 10.

58 Décor I 1985, pl. 142,a.

59 Décor I 1985, pl. 39,e.

60 Décor I 1985, pl. 156,a.

61 Décor II 2002, pl. 337,a.

62 Décor II 2002, pl. 334,a.

63 Décor II 2002, p. 40.

64 Décor II 2002, p. 42.

65 Décor I 1985, pl. 163,c.

66 Décor I 1985, pl. 178,a.

67 Levi 1947, pl. CXI,a. Voir aussi Morvillez 2020, fig. 12.

68 Stern 1977, fig. 16-17.

69 Jouejati-Madwar 2005, p. 782, fig. 9.

70 Abdallah 2018, p.71-73, fig. 2-9.

71 Budde 1969, p. 62, fig. 29.

72 Levi 1947, pl. CXXVII,a,c.

73 Décor II 2002, pl. 309,c.

74 Décor I 1985, pl. 42,c.

75 Abdallah 2018, p. 49, fig. 1.

76 Décor I 1985, pl. 22,c.

77 Décor I 1985, pl. 73,e.

78 Décor I 1985, pl. 146,f.

79 Décor II 2002, p. 37.

80 Décor II 2002, pl. 258,a.

81 Décor II 2002, p. 40.

82 Décor II 2002, p. 43.

83 Décor I 1985, pl.112,e.

84 Décor II 2002, p. 42.

85 Décor II 2002, p. 41.

86 Décor I 1985, pl. 239.

87 Décor II 2002, p. 43.

88 Décor II 2002, pl. 297,b.

89 Décor II 2002, pl. 379,b.

90 On rencontre ce même type de quadrillage sur les mosaïques du niveau inférieur de la maison du Rinceau des oiseaux (Levi 1947, pl. CVIII,a), du bain E (Levi 1947, pl. CIX,a,b), du bain D (Levi 1947, pl. CXVI,a-c), du secteur 25-L (Levi 1947, pl. CXX,b), et de la maison des Masques (Levi 1947, pl. CXXII,b).

91 Décor II 2002, pl. 327,b.

92 Décor II 2002, pl. 327-336.

93 On connaît un exemple qui provient de la maison du Pavement rouge, à Antioche, et qui représente un type assez simple de ce motif avec une tête de Méduse au centre (Levi 1947, pl. XCVI,a).

94 Balty 1981, fig. 233.

95 Donceel-Voûte 1988, pl. 7.

96 Par exemple l’église de Bethléem, qui présente un type proche de celui de l’église de Hama (Ovadiah 1987, pl. XV).

97 Par exemple l’église de Hanita (Donceel-Voûte 1988, p. 464, fig. 445).

98 On a plusieurs exemples dont la majorité date du vie siècle, comme la chapelle de Zay el-Gharbi (Piccirillo 1993, p. 324, fig. 680), le complexe ecclésiastique de Gerasa (Piccirillo 1993, p. 284, fig. 526), l’église de Yasilah (Piccirillo 1993, 341, fig. 754) et celle de saint Étienne à Oum al-Rassas, datée du viiie siècle (Piccirillo 1993, p. 220, fig. 346).

99 Sodini 1972, fig. 23, 195. On peut citer aussi deux mosaïques des édifices du culte chrétien à Philippopolis en Thrace (Topalilov 2020, p. 263, 270, fig. 6, 20).

100 Piccirillo 1993, p. 284, fig. 526.

101 Décor I 1985, pl. 173,b.

102 Décor II 2002, p. 40.

103 Décor II 2002, pl. 408,a.

104 Décor II 2002, pl. 379,b.

105 On peut citer plusieurs exemples comme la mosaïque de la pièce 1 de la maison du Bateau de Psyché, celle de la pièce 1 de la maison de Dionysos et Ariane et celle de la maison du Concours de boisson (Levi 1947, pl. CIII,e ; CI,a-b.).

106 À Zeugma, il y aussi deux exemples très proches de ceux d’Antioche, il s’agit des villas d’Océanos et de Poséidon (Önal, Bulgan et Güllütce 2007, p. 91, 105-107).

107 Abdallah 2018.

108 Donceel-Voûte 1988, pl. 1-2.

109 Décor I 1985, pl. 42,d.

110 Décor II 2002, pl. 400,b.

111 Décor I 1985, pl. 66,d.

112 Il s’agit des mosaïques de la villa Poséidon (Önal, Bulgan et Güllütce 2007, p. 102,107). Ici, les carrés sont chargés d’un nœud de Salomon ou d’un disque et les rectangles par des oiseaux.

113 Jouejati-Madawar 2005, p. 799, fig. 4.

114 Budde 1969, fig. 28.

115 Décor I 1985, pl. 65,f.

116 Décor I 1985, pl. 146,f.

117 Décor I 1985, pl. 74,e.

118 Donnay-Recmans et Donnay 1984, p. 161, fig. 5.

119 Abdallah 2018, p. 75, fig. 11-12.

120 Décor II 2002, pl. 332-334.

121 Stern 1977, fig. 36.

122 Je tiens à remercier mon collègue Ossama Nofal qui m’a aimablement montré une photo de cette mosaïque inédite.

123 Décor II 2002, pl. 373,e.

124 Décor II 2002, p. 43.

125 Décor II 2002, p. 42.

126 Décor II 2002, pl. 272,g.

127 Levi 1947, pl. CIV,b.

128 Décor I 1985, pl. 42,c.

129 Önal, Bulgan et Güllütce 2007, p. 66.

130 Photo inédite de l’archive de la DGAMS.

131 Décor I 1985, pl. 15,c.

132 Décor I 1985, pl. 15,e.

133 Décor I 1985, pl. 35,g.

134 Levi 1947, pl. CXL,b.

135 Photo inédite de l’archive de la DGAMS.

136 Zaqzouq et Piccirillo 1999, p. 445, fig. 4-5.

137 Badawi 2019, p. 44, fig. 13b.

138 Donceel-Voûte 1988, p. 16, fig. 1.

139 Abdallah 2018, p. 198, fig. 35.

140 Canivet et Canivet 1987, t. 2, pl. X. Voir aussi Donceel-Voûte 1988, p. 105, fig. 71.

141 Abdallah 2018, p. 85, fig. 2.

142 Zaqzouq et Piccirillo 1999, p. 445, 447, fig. 4-5, 12.

143 Balty 1995, pl. XXV, fig. 2.

144 Abdallah 2020, p. 396, fig. 10.

145 Levi 1947, pl. LXXXIII,c.

146 Lecocq 2009, p. 93-94.

147 Dans la majorité des exemples syriens, la tête du phénix est nimbée, mais les rayons s’étendent à l’extérieur, parfois stylisés (Houarté, Houad, Uqayribat). Ceux du phénix de la mosaïque de Tayyibat al-Imam, le seul exemple où la tête n’est pas cernée par un nimbe, configurent la croix de Malte.

148 Balty 1995, p. 248.

149 Abdallah 2018, p. 167, 170. fig. 13, 24.

150 Donceel-Voûte 1988, p. 304-305, fig. 295, 298.

151 Photos inédites (archive de la DGAMS).

152 Photo inédite (archive de la DGAMS).

153 Khoury 2005, p. 269, fig. 60-61.

154 Mosaïque inédite (photos de l’archive de la DGAMS).

155 Il y a aussi une barque sans voile et munie d’une rame à Soran, à Oum Nir el-Qoublé et à Khirbet al-Majdaliah. À Oum Nir el-Qoublé, on trouve en outre une barque à voile munie d’une rame et une autre sans voile ni rame.

156 Donceel-Voûte 1988, pl. h. t. 12.

157 Abdallah 2014, p. 297-314.

158 Clément de Rome, Épître aux Corinthiens, XXV-XXVI ; Tertullien, La résurrection des morts, XIII.

159 Catéchèses baptismales, XVIII, 8.

160 Physiologos : le bestiaire des vestiaires, 7 (l’oiseau phénix), p. 83-84.

161 Lecocq, 2009, p. 96. On peut citer, à titre d’exemple, la catacombe de Priscille (iiie siècle apr. J.-C) et le sarcophage de Narbonne (ive siècle apr. J.-C) ; cf. Dulaey 2013, p. 91-92.

162 Dulaey 2013, p. 93-94.

163 Grégoire de Nysse, Homélies sur le Cantique des cantiques, V, 5 ; Cyrille de Jérusalem, Catéchèses baptismales, XIV, 10.

164 Catéchèses baptismales, XIV, 10.

165 Homélies sur le Cantique des cantiques, V, 4.

166 Sermon sur la Genèse, I, p. 141 : « En effet, aux cultivateurs le printemps est agréable parce qu’ils voient alors la terre couronnée de fleurs et, tel un manteau bigarré, la végétation bourgeonnante étendue sur elle de toutes parts ; aux marins aussi le printemps est agréable, parce qu’ils peuvent naviguer en sécurité sur le dos de la mer : les vagues sont apaisées, les dauphins jouent sur ces eaux totalement sereines et font souvent la culbute contre les parois mêmes du navire. »

167 Cf. Manne 2000, p. 237-239 (Hippolyte de Rome, Constitutions apostoliques, Odes de Salomon et Éphrem) ; Boring 2006, p. 145 (Origène) ; Murray 1975, p. 250-252 (Éphrem) ; Reynolds 2019, p. 85 (qui cite Tertullien). Voir aussi Daniélou 1961, p. 65-76 (écrits pseudo-clémentins, Hippolyte de Rome, Tertullien, Épiphane) ; cet auteur discute en outre sur l’origine de ce symbole chrétien.

168 Donceel-Voûte 1988, p. 262.

169 Feuillet 2004, p. 33.

170 Cette image remonte au iie siècle, attestée chez Justin le Martyr. Le premier témoignage iconographique se trouve dans les catacombes de Rome, en contexte funéraire, mais le premier exemple du motif comme symbole de l’Église se rencontre sur la mosaïque de La Navicella dans l’atrium de l’ancienne basilique Saint-Pierre à Rome (Murray 2013, p. 560).

171 Sur ce thème du symbole baptismal des poissons, voir Baudry 2001, p. 7-8, et Baudry 2009, p. 100. J. Daniélou rappelle que le poisson est lié à l’eau vive, en l’occurrence l’eau du baptême. Il se fonde sur Tertullien (Traité du baptême, III, 3), sur l’interprétation d’Ézéchiel 47, 8-11, et sur les images des poissons illustrés dans les catacombes et qui, d’après lui, portent un sens baptismal : « L’eau vive, écrit-il, est celle dans laquelle il y a des êtres vivants. Ainsi, la présence de poissons dans l’eau signifie qu’il s’agit de l’eau vive […] Le poisson désigne le chrétien vivifié par l’effusion de l’eau eschatologique qui jaillit de Jérusalem » (Daniélou 1961, p. 56-57). On a plusieurs représentations des poissons sur les mosaïques chrétiennes en Syrie qui offrent un sens lié au baptême, notamment sur celle des baptistères (Abdallah 2021).

172 Manne 2000, p. 237-238.

173 Dans tous les exemples figurés sur les mosaïques d’églises syriennes citées plus haut, les barques sont toujours chargées d’amphores, sauf celle de Banassara qui porte des objets ronds. Sur la mosaïque de la maison de Soran, on voit encore une barque chargée d’amphores. Il s’agit de marchandises qui viennent de Tyr, comme l’indique une légende inscrite au-dessus en grec (Zaqzouq 1995, p. 254, fig. 32, et Balty 1999, p. 74-75).

174 On peut trouver plusieurs correspondances entre le traitement iconographique de la barque dans notre mosaïque et la description donnée par Hippolyte de Rome dans son traité de L’Antéchrist, 59 : « La mer est le monde. L’Église comme un navire, secouée par les flots, mais non submergée […] Elle a en son milieu le trophée vainqueur de la mort, comme si elle portait la croix du Christ avec elle » (Daniélou 1961, p. 67).

175 Abdallah 2014, p. 307.

176 Bergmeir 2017, p. 32-44.

177 Baudry 2001, p. 3-4.

178 Levi 1947, pl. CIX,c-e.

179 Levi 1947, pl. CXII,c.

180 On observe que ce décor orne notamment les pavements des bas-côtés dans les églises, comme celle de Qamhané (Jouejati-Madwar 2005, p. 779, fig. 4), de Tell ʿAr (Abdallah 2018, p. 192, fig. 23-24), de Bsaqla (Abdallah 2018, p. 54, fig. 10), ou dans les entrecolonnements, comme à Heir esh-Sheikh (Donceel-Voûte 1988, p. 125, 130, fig. 92, 105). Il est attesté aussi sur un tapis de synagogue sous-jacent à l’église à atrium à Apamée (Balty 1981, fig. 155).

181 Décor I 1985, pl. 225,f.

182 Budde 1969, fig. 22.

183 Décor II 2002, pl. 359,c.

184 Décor I 1985, pl. 66,d.

185 Budde 1969, fig. 26.

186 Levi 1947, pl. CXXX,a.

187 Décor II 2002, pl. 288,b.

188 Donceel-Voûte 1988, p. 29, fig. 8.

189 Abdallah 2018, p. 123, fig. 7.

190 Balty 1981, fig. 233.

191 Décor I 1985, pl. 165,b.

192 Foucher 1960, p. 27, pl. XIV,a.

193 Décor I 1985, pl. 205,a.

194 Jouejati-Madwar 2005, p. 782, fig. 9.

195 Abdallah 2018, p. 277, fig. 1.

196 Décor I 1985, pl. 219, f.

197 Photo inédite de l’archive de la DGAMS.

198 Abdallah 2018, p. 80, fig. 29.

199 Balty 1981, fig. 156.

200 Levi 1947, pl. CXXXVII,b.

201 Décor I 1985, pl. 33,e.

202 Daszewski et Michaelides 1988, p. 84.

203 Décor I 1985, pl. 142,a.

204 Levi 1947, pl. CVIII, b-c.

205 Abdallah 2018, p. 200.

206 Budde 1969, fig. 3.

207 Bull. ép. 1996, 476 [= Feissel 2006, 646] ; 2009, 507 [D. Feissel] ; Decourt 2009, p. 177.

208 Dialogue sur la vie de Jean Chrysostome, I, 172 et XX, 60-62.

209 Une attestation à Nisibe, en Haute-Mésopotamie, datée de 358/359, et peut-être aussi à ʿEvron, en Phénicie IIe, en 415. Cf. Alpi 2021, p. 202-204, 208.

210 Alpi 2021, p. 214.

211 Abdallah 2018, p. 70, fig. 1.

212 Donceel-Voûte 1988, p. 118, fig. 81.

213 Abdallah 2018, p. 178, fig. 1.

214 Abdallah 2018, p. 119-125.

215 Jouejati-Madwar 2005, p. 797, fig. 4.

216 Donceel-Voûte 1988, pl. h.-t. 13.

217 Donceel-Voûte 1988, p. 165, fig. 135.

218 Donceel-Voûte 1988, pl. h.-t. 7.

219 Abdallah 2018, p. 49-51.

220 Gawlikowski 2013, p. 264, 267 fig. 3,6.

221 Abdallah 2018, p. 191, fig. 19.

222 Donceel-Voûte 1988, p. 263, fig. 239.

223 Abdallah 2021, p. 418.

224 Balty 1969, pl. I.

225 Levi 1947, pl. CXXX,a.

226 Levi 1947, pl. CXXX,c.

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Table des illustrations

Titre Figure 1.
Légende Vue de la veille ville de Hama indiquant la localisation de la cathédrale
Crédits Google Earth
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 242k
Titre Figure 2.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : les restes du pavement du bas-côté nord
Crédits Zaqzouq 1983, p. 159, fig. 13
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 111k
Titre Figure 3.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : le sol du narthex (au premier plan) et les restes du bas-côté nord
Crédits Zaqzouq 1983, p. 146, fig. 1
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 249k
Titre Figure 4.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : les restes de la fondation du mur séparant le bas-côté nord du narthex
Crédits Zaqzouq 1983, p. 147, fig. 2
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 138k
Titre Figure 5.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : l’inscription sur la mosaïque de la pièce annexe 1
Crédits Piccirillo 2007, photo 5
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 297k
Titre Figure 6.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : les restes du pavement de la pièce annexe 2
Crédits Zaqzouq 1983, p. 149, fig. 4
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 134k
Titre Figure 7.
Légende Cathédrale de Hama : relevé des vestiges archéologiques au niveau supérieur de la zone fouillée en 1983
Crédits Zaqzouq 1983, p. 145
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 183k
Titre Figure 8.
Légende Cathédrale de Hama : relevé des restes des deux canaux au-dessous du dallage du niveau supérieur de la zone fouillée en 1983
Crédits Zaqzouq 1983, p. 155
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 255k
Titre Figure 9.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : vue générale, indiquant en noir le trajet du canal construit au-dessus du sol du niveau inférieur
Crédits d’après Piccirillo 2007, pl. I, adapté par K. Abdallah
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 175k
Titre Figure 10.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : fragment d’une peinture à motif floral, trouvé au-dessous du niveau du sol du bas-côté nord
Crédits Zaqzouq 1983, p. 157, fig. 11
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 121k
Titre Figure 11.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 1983 : fragment de peinture à motif géométrique, trouvé au-dessous du niveau du sol du bas-côté nord
Crédits Nahas 2007, p. 52, fig. 29
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 170k
Titre Figure 12.
Légende Cathédrale de Hama : coupe stratigraphique mettant en évidence tous les couches de la fouille dans le bas-côté nord
Crédits Zaqzouq 1983, p. 158
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 78k
Titre Figure 13.
Légende Cathédrale de Hama : restes d’une mosaïque trouvée dans une maison à côté de la zone fouillée en 1983
Crédits Zaqzouq 1983, p. 178, fig. 35
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 117k
Titre Figure 14.
Légende Cathédrale de Hama : relevé établi par M. Morati d’après les fouilles de 1983 et de 1989
Crédits Piccirillo 2007, plan I
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 471k
Titre Figure 15.
Légende Cathédrale de Hama : vue générale de la zone fouillée en 2020
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 374k
Titre Figure 16.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la nouvelle découverte dans la nef centrale
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 96k
Titre Figure 17.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : chapiteau ionique
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 67k
Titre Figure 18.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : chapiteau ionique
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 55k
Titre Figure 19.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les mosaïques de la pièce annexe 2
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 240k
Titre Figure 20.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la mosaïque de la zone située entre le narthex et la pièce annexe 2
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 620k
Titre Figure 21.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la mosaïque de la partie sud du narthex
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 371k
Titre Figure 22.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : relevé général
Crédits dessin M. Swidan
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-22.jpg
Fichier image/jpeg, 231k
Titre Figure 23.
Légende Cathédrale de Hama : plan restitué de la phase 1 de l’église
Crédits dessin F. Marchand
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-23.jpg
Fichier image/jpeg, 230k
Titre Figure 24.
Légende Cathédrale de Hama : plan restitué de la phase 2 de l’église
Crédits dessin F. Marchand
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-24.jpg
Fichier image/jpeg, 212k
Titre Figure 25.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les piliers dans la nef centrale et les traces de l’entrecolonnement
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-25.jpg
Fichier image/jpeg, 208k
Titre Figure 26.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les restes du bêma et du pilier est dans la nef centrale
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-26.jpg
Fichier image/jpeg, 75k
Titre Figure 27.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les restes du mur postérieur du bas-côté sud
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-27.jpg
Fichier image/jpeg, 147k
Titre Figure 28.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : le mur postérieur du narthex et le pilier ouest de la nef centrale
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-28.jpg
Fichier image/jpeg, 147k
Titre Figure 29.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : vestiges d’une base de pilier (?) dans le narthex
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-29.jpg
Fichier image/jpeg, 108k
Titre Figure 30.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : les murs postérieurs dans la pièce annexe 2
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-30.jpg
Fichier image/jpeg, 500k
Titre Figure 31.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : le canal postérieur aménagé à l’époque médiévale
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-31.jpg
Fichier image/jpeg, 85k
Titre Figure 32.
Légende Cathédrale de Hama, fouille 2020 : la zone sud, avec les différentes zones d’occupation dès l’époque byzantine et jusqu’à la période ottomane tardive
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-32.jpg
Fichier image/jpeg, 155k
Titre Figure 33.
Légende Cathédrale de Hama : la mosaïque de la nef centrale
Crédits dessin M. Swidan
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-33.jpg
Fichier image/jpeg, 336k
Titre Figure 34.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque de la nef centrale
Crédits dessin M. Swidan
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-34.jpg
Fichier image/jpeg, 289k
Titre Figure 35.
Légende Cathédrale de Hama : inscription en grec, tapis 1 de la mosaïque centrale
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-35.jpg
Fichier image/jpeg, 481k
Titre Figure 36.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque de la nef centrale
Crédits dessin M. Swidan
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-36.jpg
Fichier image/jpeg, 163k
Titre Figure 37.
Légende Cathédrale de Hama : inscription en grec, tapis 2 de la mosaïque centrale
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-37.jpg
Fichier image/jpeg, 97k
Titre Figure 38.
Légende Cathédrale de Hama : inscription en grec, tapis 2 de la mosaïque centrale
Crédits archives DGAMS
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Fichier image/jpeg, 384k
Titre Figure 39.
Légende Cathédrale de Hama : mosaïque du bêma
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-39.jpg
Fichier image/jpeg, 347k
Titre Figure 40.
Légende Cathédrale de Hama : bordure des panneaux de la mosaïque du bas-côté nord
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-40.jpg
Fichier image/jpeg, 113k
Titre Figure 41.
Légende Cathédrale de Hama : bordure extérieure de la mosaïque du bas-côté nord
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-41.jpg
Fichier image/jpeg, 44k
Titre Figure 42.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque du bas-côté nord
Crédits Piccirillo 2007, tav. XIII
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-42.jpg
Fichier image/jpeg, 594k
Titre Figure 43.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque du bas-côté nord
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-43.jpg
Fichier image/jpeg, 93k
Titre Figure 44.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque du bas-côté sud
Crédits dessin M. Swidan
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-44.jpg
Fichier image/jpeg, 204k
Titre Figure 45.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque du bas-côté sud
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-45.jpg
Fichier image/jpeg, 129k
Titre Figure 46.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque du bas-côté sud
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-46.jpg
Fichier image/jpeg, 141k
Titre Figure 47.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque du narthex
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-47.jpg
Fichier image/jpeg, 282k
Titre Figure 48.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque du narthex
Crédits archives DGAMS
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Fichier image/jpeg, 105k
Titre Figure 49.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque du narthex
Crédits archives DGAMS
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Fichier image/jpeg, 570k
Titre Figure 50.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 4 de la mosaïque du narthex
Crédits archives DGAMS
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Fichier image/jpeg, 481k
Titre Figure 51.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 5 de la mosaïque du narthex
Crédits archives DGAMS
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Fichier image/jpeg, 472k
Titre Figure 52.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 6 de la mosaïque du narthex
Crédits archives DGAMS
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Fichier image/jpeg, 269k
Titre Figure 53.
Légende Cathédrale de Hama : mosaïque de la pièce annexe 1
Crédits dessin M. Swidan
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Fichier image/jpeg, 140k
Titre Figure 54.
Légende Cathédrale de Hama : la scène figurée de la mosaïque de la pièces annexe 1
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-54.jpg
Fichier image/jpeg, 294k
Titre Figure 55.
Légende Cathédrale de Hama : mosaïque de la pièce annexe 2
Crédits dessin M. Swidan
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-55.jpg
Fichier image/jpeg, 146k
Titre Figure 56.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 1 de la mosaïque de la pièces annexe 2, vu du nord
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-56.jpg
Fichier image/jpeg, 399k
Titre Figure 57.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 2 de la mosaïque de la pièces annexe 2, composition de peltes
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-57.jpg
Fichier image/jpeg, 472k
Titre Figure 58.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque de la pièces annexe sud 2, composition centrée
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-58.jpg
Fichier image/jpeg, 253k
Titre Figure 59.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 3 de la mosaïque de la pièces annexe sud 2, étoile de deux carrés
Crédits archives DGAMS
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Fichier image/jpeg, 521k
Titre Figure 60.
Légende Cathédrale de Hama : tapis 5 de la mosaïque de la pièces annexe sud 2
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-60.jpg
Fichier image/jpeg, 447k
Titre Figure 61.
Légende Cathédrale de Hama : mosaïque du passage entre le narthex et la pièce annexe 2, composition d’écailles
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-61.jpg
Fichier image/jpeg, 112k
Titre Figure 62.
Légende Cathédrale de Hama : mosaïque du passage entre le narthex et la pièce annexe 2, quadrillage
Crédits archives DGAMS
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-62.jpg
Fichier image/jpeg, 145k
Titre Figure 63.
Légende Cathédrale de Hama : mosaïque du baptistère
Crédits dessin M. Swidan
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15447/img-63.jpg
Fichier image/jpeg, 354k
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Pour citer cet article

Référence papier

Houmam Saad, Komait Abdallah et Frédéric Alpi, « Les pavements de la cathédrale de Hama : nouvelles découvertes et nouvelle approche »Syria, 100 | 2023, 283-338.

Référence électronique

Houmam Saad, Komait Abdallah et Frédéric Alpi, « Les pavements de la cathédrale de Hama : nouvelles découvertes et nouvelle approche »Syria [En ligne], 100 | 2023, mis en ligne le 04 mars 2024, consulté le 19 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/15447 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/syria.15447

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Auteurs

Houmam Saad

Directeur du service des fouilles à la DGAMS, Damas

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Komait Abdallah

Chercheur associé à AOROC-ENS, Paris
ORCID : 0000-0002-9523-9991

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Frédéric Alpi

Chercheur associé à l’Ifpo, Beyrouth

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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