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Imitations, transpositions : Chypre et le Levant nord aux âges du Bronze moyen et du Bronze récent

Sarah Vilain
p. 41-69

Résumés

Résumé – Située au carrefour de voies maritimes majeures, l’île de Chypre joue un rôle central dans les échanges aux âges du Bronze moyen et du Bronze récent. Les céramiques qui y sont produites, appréciées aussi bien pour leur résistance que pour leurs qualités esthétiques, sont alors largement diffusées en Méditerranée orientale. Ces vases n’ont pas manqué d’inspirer les potiers levantins, menant à la création d’imitations et de nouvelles productions mêlant traits chypriotes et traits locaux. Outre ces créations en céramique, pendant l’âge du Bronze récent, circulent des vases en pierre dont les formes reproduisent elles aussi des modèles chypriotes. Si la présence d’importations nous apporte des enseignements sur les échanges commerciaux, l’élaboration d’imitations et de transpositions en pierre esquisse une image plus complexe et variée des interactions culturelles en Méditerranée orientale pendant le IIe millénaire av. n. è.

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Notes de l’auteur

Cette recherche a eu lieu dans le cadre du projet européen Marie Skłodowska-Curie ITEM (Imitations and inTeractions in the Eastern Mediterranean) dirigé par l’auteur et supervisé par Aline Tenu (CNRS). Hébergé par l’université Paris Nanterre, le projet ITEM a reçu le soutien financier de la Commission européenne dans le cadre de l’accord no 892204.

Texte intégral

  • 1 Sauvage 2012, p. 273-274.
  • 2 Nous entendons par « Levant nord » la région côtière qui s’étend d’Antakya, au nord, à Akko, au su (...)
  • 3 Des vases chypriotes ont été identifiés sur soixante-neuf sites archéologiques nord-levantins (Vil (...)

1Séparées de la côte orientale de Chypre par seulement une journée de navigation1, les cités de la côte nord-levantine2 jouissent d’un accès privilégié aux productions artisanales chypriotes pendant le IIe millénaire av. n. è. Occasionnellement présentes pendant l’âge du Bronze moyen (c. 1800-1600 av. n. è.), les poteries faites à Chypre sont importées massivement pendant l’âge du Bronze récent (c. 1600-1200 av. n. è.). Outre les sites côtiers, elles ont été reconnues dans la vallée de la Békaa, à Kamid el-Loz et Tell el-Ghassil ; le long de l’Oronte, à Qadesh et Hama ; à l’intérieur des terres, à Umm el-Marra ; ainsi que sur les rives de l’Euphrate, à Tell Mumbaqat et Meskéné-Emar. À l’est, elles sont attestées jusqu’à Tell Fekheriyeh, en Djézireh3 (fig. 1). Ces vases aux formes et motifs exogènes attisent rapidement la curiosité des potiers levantins, qui reproduisent leurs formes et leurs motifs décoratifs. Parallèlement, certaines de ces formes sont transposées dans d’autres matériaux, en particulier la pierre. Librement désignés comme des « imitations » dans la littérature archéologique, ces différents corpus soulèvent encore de nombreuses interrogations. À travers l’exemple nord-levantin, cet article vise, d’une part, à interroger la notion d’imitation et, d’autre part, à éclairer le développement des productions typologiquement liées à l’île de Chypre au cours de l’âge du Bronze.

Figure 1.

Figure 1.

Carte des principaux sites mentionnés dans le texte

carte : S. Vilain

Les imitations

Qu’est-ce qu’une imitation ?

2Stricto sensu, une imitation est le résultat de l’action d’imiter, c’est-à-dire de « chercher à reproduire » : elle implique une notion d’altérité et de modèle. Nous considérons un vase comme une imitation lorsque les éléments formels et décoratifs qui le composent sont issus d’un modèle identifiable. L’action d’imiter est, par définition, volontaire. Lorsque nous étudions un artéfact, ce n’est pas l’emprunt d’éléments isolés, mais bien la combinaison de plusieurs traits caractéristiques du modèle qui exprime la volonté d’imiter. Les copies sont des imitations qui reproduisent « à l’identique », tandis qu’imiter c’est aussi parfois reproduire librement, sans s’astreindre à l’exactitude. Contrairement aux imitations, certains vases « inspirés » par un modèle ne lui sont liés que par un motif isolé ou un détail formel. Comme l’imitation, la notion d’inspiration implique une démarche volontaire de la part du créateur de l’objet inspiré, qui emprunte ou réinterprète certaines caractéristiques de l’original. C’est cette volonté qui distingue l’inspiration de l’influence, qui s’exerce sans que le sujet ne soit conscient du processus. À titre d’exemple, à la fin du Bronze récent, la circulation des céramiques importées de Chypre est telle que des potiers levantins ont pu utiliser certains de leurs traits sans s’inspirer d’un modèle en particulier, ni même avoir conscience de leur origine chypriote.

Des importations aux imitations

  • 4 Gjerstad 1926.
  • 5 Åström 1972a, b et c.

3L’identification des vases chypriotes importés au Levant nord repose sur la classification amorcée dans les années 1926 par E. Gjerstad4, puis affinée dans les années 1960-1970 par les travaux de P. Åström et de l’Expédition suédoise à Chypre. À partir de critères techniques, formels et stylistiques, ils identifient plusieurs catégories de céramiques dotées de développements spatiaux et temporels propres5.

  • 6 Yon 1976, p. 22.
  • 7 Pour la typologie de ces vases, se reporter à Åström 1972a, p. 27-30, fig. IX : 3-9.
  • 8 Doumet-Serhal 2004, p. 61 (tombe 54).
  • 9 Åström 1966, p. 139, n. 2.
  • 10 Åström 1972a, p. 63-66, fig. IX : 10-14.

4L’une des plus anciennes productions chypriotes à avoir fait l’objet d’échanges réguliers et organisés avec le Levant est la céramique White Painted Ware ou « céramique à décor peint sur fond clair »6. Plusieurs variantes stylistiques sont traditionnellement distinguées. Les cruches et cruchettes White Painted Pendent Line Style7, peintes de lignes verticales droites et ondulées, sont présentes au Bronze moyen IIB à Sidon-College site8 et à Kassabine9. Importées pour leur contenu, elles ont été élaborées à Kalopsidha, dans l’est de Chypre. L’arrivée de ces vases est suivie de celle d’autres productions originaires de la même région, les céramiques White Painted Cross Line Style, Framed Cross Line Style et Composite Style10.

  • 11 Bretschneider et Van Lerberghe 2008, p. 11, ill. 8 ; al-Maqdissi et al. 2010, p. 9, ill. 8.
  • 12 Nous plaçons ces cruches dans la catégorie White Painted V Composite Style car leurs décors combin (...)
  • 13 Découverte intacte, elle contenait plusieurs flacons White Painted Eyelet Style, ainsi que trois c (...)
  • 14 Pour la sépulture TWE-A-00934, se reporter à Hameeuw et Jans 2008, p. 77-78, ill. 6 ; Vansteenhuys (...)
  • 15 Vilain 2019a, p. 316.

5Les fouilles de la cité de Tell Tweini, identifiée avec l’ancienne Gibala, un des sept ports du royaume d’Ougarit11, ont révélé plusieurs de ces vases12 (fig. 2). Découverts intacts, ils avaient été déposés dans une large tombe à chambre voûtée associée à des structures domestiques du Bronze moyen IIB (tombe TWE-A-00170, phase Tweini IX, niveau 8A-B)13. Une autre sépulture (TWE-A-00934), dégagée dans le même niveau, a livré une cruche de forme semblable à celles des vases chypriotes importés (fig. 3). Placée près du crâne d’une jeune femme accompagnée d’un enfant, elle était associée à deux puisettes et à deux bols carénés locaux14. Malgré la proximité formelle et stylistique de cette cruche avec les productions White Painted Ware, plusieurs détails suggèrent qu’elle n’est pas l’œuvre d’un potier chypriote : le col a été raccourci et le motif principal s’inspire à la fois du Cross Line Style et du Framed Cross Line Style15. Le peintre a toutefois pris soin de tracer des cercles concentriques sur le fond du vase, un trait caractéristique des cruches importées de Chypre. Nous sommes bien dans l’imitation : à la fois les formes et les motifs sont reproduits, avec une volonté manifeste de rappeler le modèle original.

Figure 2.

Figure 2.

Tell Tweini : exemple de cruche chypriote White Painted V Composite Style, TWE-A-00177-C-051

© Mission archéologique de Tell Tweini ; photographie B. Vandermeulen

Figure 3.

Figure 3.

Tell Tweini : imitation levantine de cruche White Painted Cross Line Style, TWE-A-00934-C-002

© Mission archéologique de Tell Tweini ; photographie B. Vandermeulen ; dessin K. Vansteenhuyse

  • 16 Pour un aperçu des imitations de ces vases à Tell el-Dabʿa et dans le reste de l’Égypte, se report (...)
  • 17 Maguire 2009, p. 53, suppose que ces vases contenaient un produit précieux, peut-être des huiles p (...)

6Les imitations de céramiques White Painted Ware semblent avoir été plus rares au Levant qu’en Égypte16. La proximité géographique entre l’est de Chypre, d’où ces vases sont originaires, et la côte levantine pourrait en partie expliquer ce phénomène. N’étant mues par aucune nécessité matérielle, ces imitations ponctuelles ont pu être réalisées par des potiers souhaitant tirer profit de l’attrait exercé par ces nouveautés. On remarquera que le corpus des importations White Painted Ware et de leurs imitations est presque essentiellement composé de formes fermées. On peut supposer que le contenu des imitations, s’il y en avait un, était d’une nature proche de celui des vases importés17.

Les imitations de formes fermées…

  • 18 Åström 1972b, p. 126-197 (fig. LII : 13-14b ; LIII : 2-3).
  • 19 Nous suivons ici la corrélation établie par Crewe 2007, table 1.2.
  • 20 Le contenu des bilbils Base-Ring Ware a fait l’objet de nombreuses discussions. Dès les années 196 (...)

7La question du contenu se pose également dans le cas des imitations de formes fermées Base-Ring Ware. Marqueur culturel du début du Chypriote récent, la céramique Base-Ring I est reconnaissable à son engobe noir ou brun-rouge bruni et à son décor incisé ou en relief. Les vases Base-Ring II sont, quant à eux, recouverts d’un engobe noir à grisâtre et ornés d’un décor linéaire tracé à la peinture blanche18. Les deux productions sont en partie contemporaines pendant le Chypriote récent IIA (c. 1450-1400 av. n. è.), dont la corrélation avec le Bronze récent IB levantin est acceptée19. Le répertoire des formes est composé de cruches, cruchettes, pichets, bouteilles, gourdes, cratères, bols, vases zoomorphes et de flacons bilbils. Ces derniers, dotés d’une ouverture en entonnoir très caractéristique, contenaient probablement une substance à base d’opiacés auxquels on prêtait des vertus magiques et médicinales (fig. 4a)20.

Figure 4.

Figure 4.

a. Minet el-Beida : exemple de bilbil chypriote Base-Ring II, AO 14906, H. 14,1 cm, musée du Louvre ; b. Ougarit : imitation de bilbil Base-Ring Ware, 18 AO 16, H. 12,9 cm, musée du Louvre

© 2021 musée du Louvre / Sarah Vilain

  • 21 Bergoffen 2005, p. 92, no B88 (ATG 39/107d, importation) et B90 (ATP 46/204, imitation).
  • 22 Woolley 1955, p. 217 (ATP 46/204 ; G 46/1) ; Gates 1976, p. 107 ; Bergoffen 2005, p. 92, B90, pl.  (...)
  • 23 Au moins deux imitations de bilbils ont été répertoriées. La première, découverte à Ougarit et con (...)

8Une imitation levantine de bilbil chypriote a été identifiée dans le niveau V de Tell Atchana, l’ancienne cité d’Alalakh21. Cette imitation, contemporaine des plus anciens bilbils du site, est modelée conformément à la tradition chypriote. L’anse, en revanche, est collée à la barbotine, une technique levantine. Ce vase ne comporte aucun élément de décor, seule la forme caractéristique du bilbil a été reproduite22. C’est également le cas à Ougarit (fig. 4b) et à Tell Shamiyeh, où la surface des imitations est laissée brute23. Les habitants d’Alalakh, tout comme ceux du royaume d’Ougarit, étaient familiers des vases chypriotes. Sur ces sites, la reproduction de la forme caractéristique des bilbils semble avoir été suffisante pour associer les imitations avec leurs modèles dans l’esprit des acquéreurs.

  • 24 Badre 2006, p. 71, fig. 5 : 12 ; Badre, Capet et Vitale 2018, p. 173, pl. VI, BRIM : 1-10.
  • 25 Åström 1972b, p. 130-133.
  • 26 Sur les cruchettes levantines à engobe rouge poli et leur circulation, ainsi que celle des flacons (...)
  • 27 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, fig. 2 : 9‑11, p. 109-112.
  • 28 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, p. 107.
  • 29 Luciani 2008, p. 124.
  • 30 Pézard 1931, p. 48-49, pl. XXVI, fig. 1 : 1.

9Une imitation fidèle – une copie – d’un bilbil Base-Ring I, dotée d’un bourrelet horizontal sur le col, a été découverte à Tell Kazel (fig. 5). D’autres imitations, dépourvues de décor, ont aussi été répertoriées24. Ces dernières sont tournées et leur surface est recouverte d’un engobe brun-rouge soigneusement lustré. Le fini de ces vases rappelle celui des bilbils chypriotes Base-Ring I de la variante Red Slip, qui ont pu servir de modèle25. Ce choix pourrait aussi simplement refléter l’attrait des Levantins pour ce traitement de surface, utilisé depuis le Bronze moyen sur les cruchettes locales Red Burnished26. À notre sens, il est possible que le contenu des imitations levantines à engobe rouge ait été semblable à celui des cruchettes Red Burnished traditionnelles. Ce « changement d’emballage » aurait permis aux artisans locaux de profiter de l’attrait exercé par une forme nouvelle, tandis que le traitement de surface indiquait la nature du contenu. D’autres imitations de bilbils chypriotes à engobe rouge ont été identifiées au Levant sud, à Megiddo et à Tell Jatt27. Les analyses pétrographiques placent leur lieu de manufacture sur la côte levantine, dans une région comprise entre Akko, au sud, et la plaine du Akkar, au nord28. Capitale du royaume d’Amurru, stratégiquement située dans le Akkar, la cité de Tell Kazel a très probablement joué un rôle dans la production ou la distribution au Levant de ces flacons. Comme les importations, les imitations de bilbils Base-Ring Ware sont attestées dans les sites situés le long des voies d’échanges majeurs : d’autres exemples ont été mis au jour à Qatna29 et à Qadesh30.

Figure 5.

Figure 5.

Tell Kazel : imitation de bilbil chypriote Base-Ring I, TK 4487;00.157, H. 13,3 cm

© Mission archéologique de Tell Kazel ; dessin R. Yassine

  • 31 Au Levant sud, on peut signaler la découverte d’une imitation de pichet Base-Ring I, mise au jour (...)
  • 32 Åström 1972b, p. 143.
  • 33 Mackay et Kennedy 1956, p. 59 : 67.
  • 34 Monchambert 2004, p. 136. Sur la céramique Red Lustrous Wheel-made Ware se reporter, entre autres, (...)

10Les imitations de formes autres que les bilbils semblent relever de tentatives isolées, du moins au Levant nord31. On peut signaler la découverte d’une imitation de cruchette du type VIA1 de P. Åström32 parmi le matériel funéraire d’une grotte dégagée à l’embouchure du Nahr el-Kalb, à 12 km au nord de Beyrouth. De pâte locale, elle rappelle les modèles chypriotes par ses proportions, ainsi que par son anse verticale attachée à l’embouchure et à l’épaule33. Les fouilles de la Résidence nord d’Ougarit (carré A141 SO) ont livré une gourde à panse dissymétrique dotée d’une anse verticale sur le côté bombé. Cette forme est caractéristique à la fois des gourdes Base-Ring Ware, couvertes d’un engobe brun à noirâtre, et des gourdes Red Lustrous Wheelmade Ware, pourvues d’un engobe rouge lustré et dont l’origine chypriote ou anatolienne est toujours débattue34. Aucun élément ne permet de déterminer si la gourde d’Ougarit imite l’une ou l’autre de ces productions. Cette forme a pu être associée à un certain « exotisme » par le potier, qui ne cherchait peut-être pas à reproduire un modèle en particulier. Dans ce cas précis, l’imitation céderait sa place à l’inspiration ou à l’influence telles que nous les avons précédemment définies.

… et de formes ouvertes

  • 35 On peut toutefois mentionner la découverte, à Lachish, d’un bol local doté de la forme caractérist (...)
  • 36 La typologie de la céramique White Slip Ware a été élaborée par M. R. Popham, qui distingue les ph (...)
  • 37 Les bols tardifs sont peu profonds et ont un engobe de couleur chamois à brunâtre, fortement micac (...)
  • 38 Saidah 1993-1994, pl. 27 : 2a+b.
  • 39 Ces imitations ont été publiées dans Schaeffer 1939, fig. 74 : L ; Schaeffer 1949, fig. 80 : 16 ; (...)

11Malgré le succès de la céramique Base-Ring Ware au Levant nord, les bols à panse en V et en Y caractéristiques de cette fabrique ont rarement été imités35, contrairement aux bols White Slip Ware. Ces derniers, d’un contact plus agréable que les bols levantins et peints d’un décor immédiatement identifiable, ont été largement importés et parfois copiés pendant l’âge du Bronze récent. Le développement de la céramique White Slip Ware a été divisé en plusieurs phases36 : la dernière, dite « tardive » (xiiie siècle av. n. è), est caractérisée par un motif simplifié, constitué de groupes de lignes parallèles37. C’est ce décor qui est copié sur un bol à anse triangulaire découvert dans la région de Beyrouth, à Kharji, à moins qu’il ne faille y voir une solution de facilité choisie par un potier peu habitué à reproduire les décors chypriotes38. Au moins une douzaine d’autres imitations ont été répertoriées à Ougarit (fig. 6), nombre qui reste toutefois faible comparé à celui des importations (fig. 7)39. Conservé au musée du Louvre, le bol AO 32212 est un bel exemple d’imitation tournée selon la tradition levantine (fig. 6b). Son fond est plat, et non pas rond, écart formel dû à la méthode de façonnage choisie par le potier. L’anse triangulaire caractéristique du White Slip Ware (fig. 7b) a été modelée séparément avant d’être fixée sur le bord avec de la barbotine. Maladroitement exécutée, cette anse est le fait d’un artisan peu familier des formes chypriotes.

Figure 6.

Figure 6.

Ougarit : imitations de bols chypriotes – a. AO 32200, H. 14 cm, musée du Louvre ; b. AO 32212, H. 15,5 cm, musée du Louvre

© 2021 musée du Louvre / Sarah Vilain

Figure 7.

Figure 7.

Ougarit : a. bol chypriote Monochrome Ware, 83 AO 862, H. max. 7,1 cm, musée du Louvre ; b. bol chypriote White Slip II Ware, AO 19198, H. max. 8,6 cm, musée du Louvre

© 2010 musée du Louvre / Antiquités orientales ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010143985

  • 40 Monchambert 2004, p. 80, no 520, fig. 22.
  • 41 Schaeffer 1936, p. 148. D’après Cl. F.-A. Schaeffer, les maladresses visibles dans l’exécution des (...)

12Les variations dans les techniques, les proportions, les traitements de surface et les décors montrent que les bols mis au jour à Ougarit n’étaient pas produits en série. Découvert dans la Résidence nord, le bol rst 76/7546 (fig. 8a) est une imitation modelée qui, d’un point de vue formel, relève presque de la copie conforme40. Le décor, constitué d’une large bande peinte sous le bord et de bandes verticales sur la panse, diffère en revanche du modèle original. Ce bol modelé pourrait être le fait d’un potier ougaritain rompu aux techniques chypriotes ou, peut-être, d’un potier chypriote. La découverte d’un raté de cuisson d’une imitation de bol White Slip Ware à Minet el-Beida a mené Cl. F.-A. Schaeffer à supposer que des Chypriotes y avaient établi un atelier41. L’absence de standardisation des imitations nous fait toutefois songer à des initiatives de potiers locaux, plutôt qu’à une production organisée par des potiers chypriotes à la tête d’ateliers spécialisés.

  • 42 Monchambert 2004, nos 515-519, 521-524.
  • 43 Monchambert 2004, no 524.
  • 44 Monchambert 2004, no 522.
  • 45 Courtois 1969, p. 129, 136, fig. 6 : D.

13Les autres imitations identifiées lors des fouilles de la Résidence nord ont toutes été tournées42. Un exemplaire particulier porte un décor exécuté à la peinture rouge, spécificité qui n’a été relevée sur aucun autre bol du corpus43 (fig. 8c). Nous y voyons une réminiscence des vases chypriotes des séries White Painted Ware au décor tantôt rouge, tantôt noir. Un autre, dont la forme copie fidèlement le modèle chypriote, s’en distingue par son engobe brun-rouge44 (fig. 8b). Ce traitement de surface rappelle un bol « à surface ocre-rouge et décor peint en brun » répertorié dans la tombe 425345. Malgré leur diversité, ces imitations ont pour point commun de reproduire les deux éléments les plus caractéristiques des bols chypriotes : l’anse triangulaire et le décor peint.

Figure 8.

Figure 8.

Ougarit : exemples d’imitations de bols chypriotes White Slip Ware découverts dans la Résidence nord – a. rst 76/7546, diam. 13 cm ; b. A16o SO 46, diam. 16 cm ; c. rst 75/7785, diam. 18 cm

d’après Monchambert 2004, nos 520, 522, 524, fig. 22

  • 46 Galliano et Calvet 2004, p. 201, no 196.
  • 47 Les anses des bols Monochrome Ware ont une extrémité pincée verticalement (Åström 1972b, p. 91).

14Dans certains cas, qui relèvent plutôt de l’inspiration, le modèle n’est pas aussi aisément reconnaissable. Le bol AO 32200 (fig. 6a) a été identifié comme une imitation de bol Monochrome Ware, une production chypriote exempte de tout décor et importée au Levant dès la fin du Bronze moyen II46 (fig. 7a). On remarque toutefois que son anse, triangulaire, a une extrémité aplatie horizontalement, un détail caractéristique des anses White Slip Ware47. Le potier qui a façonné ce bol a pu prendre pour modèle un bol Monochrome Ware et reproduire par maladresse, mégarde ou habitude l’anse des bols White Slip Ware. Il est aussi possible qu’il se soit inspiré d’un bol White Slip Ware et n’ait pas jugé nécessaire de copier le traitement de surface ni le décor. Comme dans le cas des bilbils, la reproduction de certains traits caractéristiques du modèle a pu être suffisante pour associer ces vases avec les originaux dans l’esprit des habitants d’Ougarit.

Une émulation réciproque

  • 48 Pour la description et la chronologie de la céramique White Shaved Ware, voir Åström 1972b, p. 221 (...)
  • 49 Gittlen 1977, p. 343. Constatant cette proximité formelle, B. M. Gittlen a suggéré que les cruchon (...)
  • 50 Les potiers chypriotes avaient pour habitude de racler verticalement la surface de ces cruchons af (...)
  • 51 Bevan 2007, p. 213, Es2 ; Sparks 2007, p. 103, 106, fig. 38.5. D’après R. Sparks, le lieu de produ (...)
  • 52 Voir à ce propos Marchand 2011.

15La continuité des contacts entre Chypre et le Levant, qui ont lieu sans interruption du Bronze moyen II à la fin du Bronze récent, mène à une émulation réciproque dont les cruchons White Shaved Ware sont un bon exemple48. Élaborés dans l’est de Chypre pendant le Chypriote récent IA-B, ils sont reconnaissables à leur panse fusiforme, une caractéristique directement inspirée des puisettes levantines du Bronze moyen49. Ces cruchons, façonnés dans une pâte tendre, fine et homogène, de couleur beige, verdâtre ou rosée, se distinguent des modèles levantins par leur fond pointu, leur surface raclée au couteau50 et leur engobe blanc éclatant. Ce dernier détail mène A. Bevan à suggérer que les modèles des cruchons White Shaved Ware ne sont pas les puisettes en céramique mais celles en gypse, populaires au Levant pendant le Bronze moyen51. La transposition en céramique de formes en pierre, et vice-versa, n’est pas un phénomène inhabituel en Méditerranée orientale52. Découverte le long de la côte levantine, ainsi que dans le delta oriental du Nil, cette version chypriote de la puisette levantine a été reproduite, à son tour, par les potiers levantins.

  • 53 Badre 2006, p. 77 ; Badre, Capet et Vitale 2018, p. 175, pl. VI, IM SH : 1-10.
  • 54 Badre, Capet et Vitale 2018, pl. VI, IM SH : 2.
  • 55 Badre, Capet et Vitale 2018, pl. VI, IM SHS : 4.
  • 56 Badre, Capet et Vitale 2018, p. 175.
  • 57 Monchambert 2004, p. 138-139, catalogue nos 806-817. Trois exemplaires (nos 806, 811, 814) sont de (...)
  • 58 Mackay et Kennedy 1956, p. 59 : 62, pl. III, IV.
  • 59 Charaf-Mullins 2008, p. 137, pl. 2m, fig. 20.

16Une dizaine d’imitations de cruchons White Shaved Ware ont ainsi été identifiées par B. Vitale à Tell Kazel53. Elles sont reconnaissables à leur pâte dure, mi-fine, de couleur orangée, brun-rouge ou rosée et sont plus lourdes que les prototypes chypriotes, à pâte poreuse (fig. 9a). Bien que la surface du cruchon TK 96.235 L20SE 4477.235 (fig. 9b) soit dépourvue d’engobe, à l’instar de celle des puisettes levantines traditionnelles, le potier a employé la technique du raclage afin d’obtenir le rendu typique de la céramique White Shaved Ware54. D’autres exemplaires sont recouverts d’un engobe clair visant à reproduire au plus près le modèle original55. Ces imitations sont le plus souvent tournées mais certains cruchons modelés ont aussi été identifiés sur le site56, ainsi qu’à Ougarit57. Comme pour les imitations de bilbils, les anses sont collées à la barbotine, conformément à la tradition levantine, et non pas insérées dans la paroi des vases, comme le veut la technique chypriote. D’autres imitations de cruchons White Shaved Ware, tournées, ont été identifiées dans la région de Beyrouth58 et à Tell Arqa59. On peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé les potiers levantins à reproduire l’aspect de ces cruchons, eux-mêmes inspirés d’une forme originaire du Levant : la réponse pourrait résider dans la qualité des « versions chypriotes », immédiatement reconnaissables à la finesse de leur pâte et à leur traitement de surface.

Figure 9.

Figure 9.

Tell Kazel : a. cruchon chypriote importé White Shaved Ware, TK98.205 L20SE 4477, H. 18,2 cm ; b. imitation de cruchon White Shaved Ware, TK 96.235 L20SE 4477.235, H. 15 cm

© Mission archéologique de Tell Kazel ; dessins R. Yassine

Des substituts aux importations ?

  • 60 Hameeuw et Jans 2008, p. 77 ; Hameeuw et Jans 2010, p. 81-82.

17Les fonctions des imitations ont pu varier selon les sites et les époques. La cruche mise au jour dans la tombe TWE-A-00934 de Tell Tweini (fig. 3), attribuée au Bronze moyen IIB (phase IX, niveau 8B) est contemporaine des importations de cette fabrique et n’avait pas a priori vocation à suppléer une rupture d’approvisionnement en céramiques chypriotes. On peut toutefois noter que la sépulture, une simple tombe à fosse, ne contenait que quelques poteries locales, un outil en silex et une figurine60. Peut-être faudrait-il voir dans cette imitation un substitut « bon marché » aux importations chypriotes, à une époque où elles sont encore peu communes ?

  • 61 Comme, par exemple, à Tell Shamiyeh, où sont associés un bilbil local et un bilbil importé (Dib 20 (...)
  • 62 Courtois 1969, fig. 3 : A, D, E, F, et fig. 6 : D ; Matoïan et Marchegay 2015, p. 124, RS 26.412, (...)
  • 63 Monchambert 2004, catalogue nos 515-524.
  • 64 Monchambert 2004, p. 321.

18Importations et imitations sont, en revanche, présentes dans les mêmes assemblages pendant le Bronze récent II, lorsque les poteries venues de Chypre se diffusent largement le long de la côte levantine61. Plusieurs types d’imitations sont parfois associés, comme dans la tombe 4253 d’Ougarit. Cette dernière contenait une imitation de bol White Slip Ware, ainsi que plusieurs cruchons à panse raclée imitant la céramique White Shaved Ware62. La cité d’Ougarit a ainsi livré un des plus importants corpus d’imitations de vases chypriotes au Levant nord, présentes en contextes aussi bien funéraires que domestiques. Plusieurs bols locaux de style White Slip Ware étaient regroupés dans les maisons situées au sud de la Résidence nord (carré 17n, loci 1 et 3)63. Ils étaient accompagnés de plus de 250 fonds d’assiettes et de bols ordinaires, ainsi que de bols White Slip II importés, attribués à la dernière phase du Bronze récent. À cette époque, les importations chypriotes et leurs imitations faisaient peut-être office de céramique « plus commune » à côté de la vaisselle fine de la Résidence, composée d’importations mycéniennes de grande qualité64.

  • 65 Badre, Capet et Vitale 2018, p. 204-208, BR JLT : 1-176 ; p. 216, BR IM : 1-10.
  • 66 Badre, Capet et Vitale 2018, p. 220-223 ; p. 226, IM : SH : 1-10.
  • 67 Badre 2006, p. 71, fig. 8.
  • 68 Metzger 1993, pl. 24-29.
  • 69 Dothan et Ben-Tor 1983, p. 41-43 (stratum III). Sur la fonction rituelle des cruchons chypriotes W (...)

19Les habitants de Tell Kazel semblent également avoir attribué une importance particulière aux vases venus de Chypre et à leurs imitations. Des bilbils Base-Ring Ware importés et locaux ont été mis au jour dans le « trésor » (temple K4-K3) du sanctuaire du secteur IV, ainsi que dans un grand bâtiment du secteur II65. Les fouilles du « trésor » ont aussi révélé une soixantaine de cruchons White Shaved Ware importés, associés à une dizaine de leurs imitations66. Dans l’une d’entre elles, ainsi que dans plusieurs cruchons importés, avaient été placées des figurines plates en bronze. Douze présentaient des caractères permettant de les identifier comme des figurines féminines ou masculines. Certaines y avaient été placées par paires, peut-être dans le cadre d’un rite lié à la fertilité67. Des figurines semblables, en bronze ou en argent, ont été découvertes dans le temple du Bronze récent de Kamid el-Loz, dans la vallée de la Békaa68. L’utilisation de cruchons White Shaved Ware comme ex-voto est une pratique chypriote attestée dans le sanctuaire d’Athiénou69. L’association des deux traditions est, en revanche, spécifique à Tell Kazel.

Les productions mêlant traits chypriotes et levantins

Les « vases enchevêtrés »

  • 70 Aussi appelé « collerette », ce motif particulier est composé d’une bande horizontale peinte à la (...)
  • 71 Les processus à l’œuvre dans la création d’objets résultant de la rencontre de deux cultures ont é (...)
  • 72 Salles 1980, p. 14. La nécropole K a été utilisée pendant une longue période, de l’âge du Bronze j (...)
  • 73 Saidah 2004, fig. 37, p. 84-86, tombe 18.

20Des interactions entre Chypre et le Levant nord sont aussi nées des créations originales qui, à notre sens, ne relèvent pas de l’imitation. Ces vases, tournés, ont une forme très semblable à celle des grandes cruches Base-Ring Ware. Leur décor, en revanche, ne relève pas de la tradition chypriote. Le motif principal, dit « au collier », est caractéristique de la Levantine Painted Ware, une céramique fine nord-levantine élaborée pendant l’âge du Bronze moyen IIA-B70. Ces vases, qui combinent « le familier » et « l’étranger », constituent un exemple probant « d’enchevêtrement culturel » tel que défini par P. Stockhammer71. Cinq de ces cruches, peintes en brun ou en rouge, ont été mises au jour dans la nécropole K de Byblos, dans les pièces K1 et K2, qui tenaient lieu de dépôts où les offrandes antérieures étaient repoussées lors de l’arrivée de nouveaux défunts72 (fig. 10). À Sidon-Dakerman, une autre de ces cruches, peinte en noir, était associée à une cruche Base-Ring I et à un bilbil importés73 (fig. 11).

Figure 10.

Figure 10.

Byblos, nécropole K : cruches levantines « au collier » – a. K1/61 ; b. K2/108

d’après Salles 1980, pl. 21 : 1-2

Figure 11.

Figure 11.

Sidon, nécropole de Dakerman : assemblage de la tombe 18 – a. cruche levantine « au collier », H. 27,3 cm ; b. cruche chypriote Base-Ring I, H. 21 cm ; c. flacon bilbil chypriote Base-Ring I, H. 14,4 cm

d’après Saidah 2004, p. 32, fig. 37 : 84-86

  • 74 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, p. 107-108. Au Bronze récent I, ces vases sont attestés da (...)
  • 75 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, p. 108, 112.

21Ces vases « enchevêtrés » ont aussi été identifiés au Levant sud, dans des contextes datés du Bronze récent I au Bronze récent IIB74. Les analyses pétrographiques menées par E. Yannaï, A. Gorzalcany et M. Peilstöcker sur des exemplaires de Barkai, ʿAra et Tell Jatt confirment qu’ils ont été façonnés au Levant nord, dans la région qui s’étend de la plaine du Akkar, au sud, à Bassit, au nord75. Ces vases témoignent de l’inventivité des potiers nord-levantins qui entreprennent d’accroître l’attrait pour leurs productions en associant une forme « à la mode », celle des vases chypriotes Base-Ring Ware, et un décor nord-levantin traditionnel synonyme de qualité. Ces vases, dont nous n’avons pour le moment identifié aucun exemplaire à Chypre ni en Égypte, étaient vraisemblablement destinés à une clientèle levantine.

Des variations régionales

  • 76 Tufnell 1958, pl. 81.880, 881, 883, 885 ; pl. 82.899, 904, 905.
  • 77 Tufnell 1958, p. 209-211 ; Bergoffen 2006, p. 332, n. 4.
  • 78 Tufnell 1940, pl. LIB : 284 ; Bergoffen 2006, p. 332.

22Au Levant sud, « l’enchevêtrement culturel » s’exprime d’une manière différente. La forme reste celle des cruches chypriotes Base-Ring Ware (fig. 12), mais le traitement de surface et le décor s’éloignent considérablement de ce que nous observons au Levant nord. La surface, laissée brute ou couverte d’un engobe crème, est peinte d’un décor contrastant à la peinture brun-noir ou rouge. L’effet obtenu est celui d’un négatif des cruches Base-Ring II chypriotes, couvertes d’un engobe noir et dotées d’un décor peint en blanc (fig. 13). Ces vases reprennent ainsi les codes visuels du Base-Ring II – jusqu’à la forme de la lèvre – en adaptant les couleurs au goût local. Certaines variantes, attestées à Lachish76, détournent le motif de chevrons parfois visible sur les modèles chypriotes. C’est à proximité de ce dernier site, où au moins soixante-quatre cruches mêlant formes Base-Ring Ware et décors locaux ont été identifiées, que devait se trouver un des ateliers de production de ces vases77. À l’exception d’un exemplaire mis au jour dans le Fosse Temple III78, tous viennent de contextes funéraires.

Figure 12.

Figure 12.

Enkomi : cruche chypriote Base-Ring II, BM 1897,0401.906, H. 23,7 cm

© The Trustees of the British Museum

Figure 13.

Figure 13.

Jéricho : cruche levantine de forme Base-Ring Ware, décor de chevrons, AO 15672, H. 23 cm, musée du Louvre

© 2007 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010140432

  • 79 Jusqu’aux premières analyses physico-chimiques, qui ont permis d’établir qu’au moins une partie de (...)
  • 80 Bergoffen 2006, p. 336. À Chypre, la céramique Base-Ring II est rarement présente après le Chyprio (...)

23D’autres vases, également de forme Base-Ring Ware (fig. 14), sont peints de motifs bicolores inspirés de la céramique Bichrome Wheel-made Ware, dont des productions locales se sont développées au Levant sud et en Égypte79. Souvent associées à des cruches chypriotes importées, ces cruches « enchevêtrées » se développent pendant le Bronze récent IB. Leur nombre augmente pendant le Bronze récent IIA, lorsque les importations Base-Ring II se diffusent largement le long de la côte levantine. Peu à peu appréciées pour elles-mêmes, ces cruches sont toujours présentes à la fin du xiiie et au début du xiie siècle av. n. è., alors que leurs modèles chypriotes cessent peu à peu d’être produits80.

Figure 14.

Figure 14.

Gézer : Cruche levantine de forme Base-Ring Ware, décor bicolore, AO 6996, H. 20,4 cm, musée du Louvre

© 2007 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010167681

24Dès lors, on constate que le même prototype n’est pas imité de la même manière au Levant nord et au Levant sud. Cependant, dans les deux cas, un processus semblable est à l’œuvre : les potiers utilisent les techniques qui leur sont familières et modifient les vases qu’ils ont l’habitude de façonner pour reproduire le modèle original. La forme obtenue est combinée à un motif prisé, une solution à la fois efficace et peu contraignante pour les potiers, qui ne prennent pas le risque d’introduire une production complètement nouvelle. Issus de la rencontre de deux milieux culturels distincts, ces « vases enchevêtrés » reflètent avant tout les traditions potières des régions dans lesquelles ils sont réalisés.

Les transpositions en pierre

Les transpositions, des imitations ?

  • 81 Marchand 2011, p. 603-605.
  • 82 Sparks 2007, p. 35-38.

25D’après la définition élaborée par S. Marchand, les transpositions constituent une catégorie spécifique d’imitations, exécutées dans un matériau autre que celui du modèle original, un processus qui implique des adaptations aussi bien techniques que formelles81. Dans le cas de notre corpus, cette définition gagne à être nuancée. En effet, toutes les transpositions ne sont pas, au sens strict, des imitations, d’après les critères que nous avons définis précédemment. Bien que la forme persiste, des éléments de décors sont parfois supprimés ou, au contraire, ajoutés. Alors que les imitations en céramique prennent pour modèle un large éventail de productions chypriotes, seuls les flacons, pichets, cruches et cruchettes de la catégorie Base-Ring Ware ont été transposés en pierre. Dans son étude consacrée aux vases en pierre au Levant, R. Sparks identifie un groupe aux traits caractéristiques des productions chypriotes Base-Ring I Ware (type 4A)82. Il est composé de bilbils (type 4Ai), de cruches, ainsi que de cruchettes (type 4Aii) avec, sur le col, deux arêtes horizontales. Les vases de type 4Aiii sont, en revanche, exempts de tout décor. Ces derniers, résultats d’un emprunt formel, relèvent plutôt de l’inspiration.

  • 83 Aström 1972c, p. 531-544 ; Eliott 1990, p. 129-143, Sparks 2007, p. 200.
  • 84 L’albâtre est, au sens strict, une roche sédimentaire constituée en majeure partie de gypse. Il do (...)
  • 85 En Égypte, les plus anciennes occurrences de ces vases sont datées de l’époque du règne d’Aménophi (...)
  • 86 Au moins neuf carrières de travertin ont été identifiées en Égypte. La plus célèbre d’entre elles, (...)
  • 87 En effet, il n’était pas rare que les aegyptiaca soient copiés au Levant. Sur la difficulté à reco (...)
  • 88 Elliott 1991, p. 12 ; Icart, Chanut et Matoïan 2008, p. 171-173 ; Frumkin et al. 2014, p. 757 ; Ma (...)

26Malgré leur forme, ces transpositions n’appartiennent pas au répertoire traditionnel de la vaisselle en pierre chypriote, produite en gypse ou en chlorite83. Les exemplaires qui ont été répertoriés sont en serpentine ou, le plus souvent, en albâtre, travertin ou encore calcite. On constate dans la littérature archéologique une certaine confusion entre ces derniers termes, souvent utilisés de manière interchangeable84. Rarement soumis à des analyses minéralogiques, les vases en pierre de forme Base-Ring Ware ont été systématiquement identifiés comme des importations venues d’Égypte85, où ont été localisées de vastes carrières de travertin, ainsi que des gisements de serpentine exploités au IImillénaire av. n. è86. Il est toutefois possible qu’une production levantine de ces vases ait coexisté avec les importations égyptiennes87 : des sources locales de travertin ont été exploitées au Levant sud pendant l’âge du Bronze et la serpentinite était accessible dans la région d’Ougarit88. Au Levant nord, des transpositions de formes Base-Ring Ware en calcite et en serpentinite, dont l’origine égyptienne ou levantine ne peut être confirmée, ont été identifiées à Tell Atchana, Ougarit, Minet el-Beida, Ras Ibn Hani, Qatna, Byblos et Kamid el-Loz (tableau 1).

Tableau 1. Catalogue des transpositions en pierre de vases Base-Ring Ware au Levant nord.

Numéro d’inventaire Site Matériau Contexte de découverte Dimensions Chronologie Bibliographie
8692 Byblos Calcite Niveau IV, 12/24 H. cons. 8 cm Inconnu Dunand 1958, pl. CCIII.8692 ; Sparks 2007, no 307, type 4Ai
1258 Byblos « Albâtre » Surface H. cons. 10 cm Inconnu Dunand 1939, pl. CXLIV.1258 ; Sparks 2007, no 308, type 4Ai
KL 78 : 501 Kamid el-Loz Pierre calcaire « Schatzhaus », pièce S H. 26,4 cm BR IB-IIA Hachmann 1983, cat. 43 ; Hachmann 1989, pl. 7 : 2 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Miron 1990, pl. 23.2, cat. 410 ; Lilyquist 1996, pl. 20.2-3 ; Sparks 2007, no 319, type 4Aii
KL 78 : 502 Kamid el-Loz Pierre calcaire « Schatzhaus », pièce S H. 19,9 cm BR IB-IIA Hachmann 1983, cat. 40 ; Hachmann 1989, pl. 8 : 2 ; Miron 1990, pl. 24.2, cat. 411 ; Lilyquist 1996, pl. 21.2 ; Sparks 2007, no 326, type 4Aiii ; Höflmayer 2011, p. 350
KL 78 : 573 Kamid el-Loz Serpentine « Schatzhaus », pièce S H. 12,2 cm BR IB-IIA Hachmann 1983, cat. 32 ; Hachmann 1989, pl. 7 : 1, fig. 37 ; Miron 1990, pl. 24.1, cat. 404 ; Lilyquist 1996, pl. 21.1 ; Sparks 207, no 318, 4Aii ; Höflmayer 2011, p. 350.
KL 78 : 575 Kamid el-Loz Serpentine « Schatzhaus », pièce T H. 26 cm BR IB-IIA Hachmann 1983, cat. 31 ; Hachmann 1989, pl. 7 : 1, fig. 36 ; Miron 1990, pl. 23.1, cat. 402 ; Lilyquist 1996, pl. 26.1-2 ; Sparks 2007, no 327, type 4Aiii, fig. 29.3 ; Höflmayer 2011, p. 350.
RS 4.138 / AO 15721 Minet el-Beida Calcite Tranchée 2V, pt. 43 H. 17 cm BR II Schaeffer 1949, fig. 51 : 7 ; Caubet 1991, p. 223, pl. V, 12 ; XII, 16 ; Sparks 2007, no 311, type 4Ai ; Matoïan et Marchegay 2015, p. 108
RS 81.3285 Ougarit Albâtre Centre de la ville, fosse 1237 / BR IIB Caubet 1991, pl. IV.4, XI.3 ; Sparks 2007, no 686, fig. 23.5, type 2Cii
RS 26.255 Ougarit Albâtre Tombe 4253 / BR Matoïan et Marchegay 2015, p. 106, fig. 41-42.
RS 94.2740 Ougarit Serpentine Maison d’Ourtenou, tombe [701] H. 24 cm BR II Matoïan et Marchegay 2015, p. 106
RS 25.541 Ougarit Inconnu Tranchée sud Acropole, tombe 3464 [617] H. 26 cm BR Matoïan et Marchegay 2015, p. 106
RS 76.74 Ougarit Calcite Résidence nord, tombe [201] H. 32 cm BR IIB Margueron 1977, pl. IX.2 ; Caubet 1991, p. 241 ; Sparks 2007, no 322, type 4aii, Höflmayer 2011, p. 350 ; Matoïan et Marchegay 2015, p. 108, n. 34
RS 11.210 Ougarit « Albâtre » Ville basse ouest, tombe LXXV H. 20 cm MB IIC, BR I, BR II Schaeffer 1939, p. 282, fig. 4b ; Caubet 1991, p. 227 ; Sparks 2007, p. 305, no 321, type 4Aii ; Höflmayer 2011, p. 350
RS 78.109 + 81.3284 Ougarit Calcite Centre de la ville, fosse 1237 H. 17 cm BR IIB Yon et al. 1982, p. 172, fig. 2b (publié RS 78.100) ; Caubet 1991, p. 242, pl. VI.13, XII.15 ; Sparks 2007, no 309, type 4Ai (au lieu de 4Aii) ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Matoïan et Marchegay 2015, p. 108, n. 35
RS 84.005 Ougarit « Albâtre » Centre de la ville, fosse 1237 H. 12 cm BR IIB Caubet 1991, p. 242, pl. V.14, XII.14 ; Sparks 2007, no 310, 4Ai ; Matoïan et Marchegay 2015, p. 108
MSH02G-i2096 Qatna Serpentine Tombe royale, partie nord-est de la pièce 1, à l’est de l’entrée H. 19,3 cm BR Ahrens 2011, p. 260-261, fig. 2-3 ; Ahrens 2015, fig. 3.
Sans no Ras Ibn Hani « Albâtre » Palais nord, pièce IV H. cons. 7,5 cm BR II Bounni, Lagarce et Lagarce 1998, fig. 128.5 ; Sparks 2007, no 320, type 4Aii ; Matoïan et Marchegay 2015, p. 108
AT/46/38 Tell Atchana « Albâtre » Niveau IA, encastré dans la maçonnerie du mur arrière du sanctuaire du temple, probablement un dépôt de fondation / BR IIB Woolley 1955, LXXXII.20 ; Sparks 2007, no 324, type 4Aiii

Que transpose-t-on ?

  • 89  Dunand 1939, pl. CXLIV.1258 ; Sparks 2007, p. 304, no 308.
  • 90 Merrillees 1968, pl. XXXVI : 1-2.
  • 91 Jacobson 1994, no 4 ; Malmgren 2003, no 165. Flacon conservé au British Museum (EA 1899,1229.93).
  • 92 Schaeffer 1949, p. 138, fig. 51 : 7.

27Souvent imités en céramique, les bilbils à ouverture en entonnoir et col conique n’ont été transposés en pierre qu’en de rares occasions. Les modèles appartiennent à la catégorie Base-Ring I, reconnaissable aux deux bourrelets horizontaux appliqués sur le col, à la jonction avec l’anse. Un de ces flacons, à panse globulaire et à fond plat, a été recueilli à Byblos, lors des fouilles de M. Dunand (niveau IV)89. Un bourrelet est visible à la jonction du col et de la panse : avant tout utilitaire, il permettait de renforcer la base du col des flacons en céramique. La transposition en retient ici le caractère esthétique (fig. 15). Ce type a de proches parallèles en Égypte, à Saqqara90, et à Chypre, à Klavdia91. Un autre bilbil, à base annulaire, a été identifié à Minet el-Beida (fig. 16a) : l’aspect angulaire de l’anse montre bien les difficultés inhérentes à la reproduction de cette forme céramique (fig. 16b) dans un autre matériau. Issu du dépôt 43 (tranchée 2V), il était associé à des bols chypriotes importés White Slip II et Base-Ring II92.

Figure 15.

Figure 15.

Byblos : transposition en calcite d’un bilbil Base-Ring I Ware, 8682, H. cons. 8 cm, niveau IV, 12/24

d’après Dunand 1958, pl. CCIII.8692

Figure 16.

Figure 16.

a. Minet el-Beida : transposition en calcite d’un bilbil Base-Ring I Ware, AO 15721, H. 17 cm, musée du Louvre (© 2007 RMN-Grand Palais [musée du Louvre] / Franck Raux ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010140500) ; b. Ougarit : bilbil chypriote Base-Ring I Ware, AO 16101, H. 12,7 cm (© 2010 musée du Louvre / Antiquités orientales ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010140903)

  • 93 Caubet 1991, pl. IV.4, XI.3 ; Sparks 2007, no 686, fig. 23.5, type 2Cii (l’auteur ne l’identifie p (...)
  • 94 À notre sens, l’une des explications à la rareté des transpositions de bilbils est que cette forme (...)
  • 95 Voir Bergoffen 2005, p. 87, pl. 27, BT7, pour un exemple de jarre chypriote Base-Ring I-II découve (...)

28À Ougarit, dans le Centre de la ville, les fouilles de la fosse 1237 ont révélé un autre de ces bilbils en calcite, accompagné de deux transpositions de cruches. Sur l’une d’entre elles, RS 81.3285, les arêtes horizontales ont été remplacées par un motif en relief et incisé formant une cordelette93 (fig. 17). Les transpositions de cruches (taille supérieure à 20 cm) et de cruchettes (taille inférieure à 20 cm) sont plus communes que celles de bilbils94. Un décor peint, composé de pois, a laissé des traces sur la lèvre d’une cruche en albâtre provenant de la pièce IV du palais royal de Ras Ibn Hani. L’association de décors peints et en relief est caractéristique des vases céramiques transitionnels Base-Ring I-II, dont l’artisan avait peut-être connaissance95 (fig. 18).

Figure 17.

Figure 17.

Ougarit : partie supérieure d’une transposition en albâtre d’une cruche Base-Ring I Ware, RS 81.3285, H. 4,5 cm, Centre de la ville, fosse 1237

d’après Sparks 2007, no 686, fig. 23.5

Figure 18.

Figure 18.

Ras Ibn Hani : partie supérieure d’une transposition en albâtre de cruche Base-Ring I Ware, H. 7,5 cm, Palais nord, pièce IV

d’après Bounni et al. 1998, fig. 128.5

Les fonctions des transpositions en pierre

  • 96 Sparks 2003, p. 41. Dotés d’un couvercle et d’épaisses parois en pierre, ces vases permettaient de (...)
  • 97 Caubet 1991, p. 217. Fouillé en 1978-1998, le « Temple aux rhytons » est appelé ainsi à cause du g (...)
  • 98 Matoïan et Marchegay 2015, p. 108.
  • 99 Enkomi a livré plus de deux cents exemples de ces bractées. Le corpus découvert à Ougarit est malh (...)
  • 100 Matoïan et Marchegay 2015, p. 116.

29Les vases en pierre, prisés en raison de leur valeur intrinsèque, pouvaient être vides ou servir de contenant pour des onguents ou d’autres substances précieuses96. Leur circulation en Méditerranée orientale est étroitement liée aux échanges diplomatiques entre cours royales. À Ougarit, les exemplaires découverts dans la fosse 1237 faisaient probablement partie des artéfacts conservés dans le « Temple aux rhytons ». Ces vases, qui ont pu être utilisés à des fins rituelles, ont été brisés et jetés dans cette fosse à la fin du Bronze récent, après le pillage du temple97. Les vases en pierre étaient aussi parfois offerts comme présents à des individus choisis. On peut mentionner, par exemple, la découverte d’une cruche en serpentine Base-Ring I de grande taille (H. 24 cm) dans la tombe mise au jour dans la maison d’Ourtenou, marchand de haut rang attaché au palais royal98. Une cruchette aux dimensions plus modestes (RS 26.255, H. 13 cm), a été découverte dans l’assemblage de la tombe 4253, associée à des importations chypriotes en céramique et à leurs imitations. Le matériel de cette tombe comportait deux feuilles d’or appartenant à des bandeaux funéraires d’un type connu à Chypre99, une coupe égyptienne en faïence ornée d’un tilapia nilotica et un poids au nom de la reine Hatshepsout. Le défunt pourrait être un Ougaritain impliqué dans les échanges avec l’Égypte, ou un Égyptien installé à Ougarit100.

  • 101 Pfälzner 2007, p. 55-57 ; Ahrens 2015, p. 285 ; Ahrens 2020, p. 117-146.
  • 102 Ahrens 2015, p. 285.
  • 103 Les corps d’un homme adulte et de deux enfants y ont été découverts. Cette riche tombe architectur (...)
  • 104 Hachmann 1989, pl. 7 : 1, fig. 36 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 31 (...)
  • 105 Hachmann 1989, pl. 7 : 1, fig. 37 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 32 ; Höflmayer 2011, p. 350 (...)
  • 106 Hachmann 1989, pl. 8 : 2 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 40 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Miron (...)
  • 107 Hachmann 1989, pl. 7 : 2 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 43 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Miron (...)
  • 108 Lilyquist 1996, p. 149-155 ; Ahrens 2020, p. 83.
  • 109 Schlick-Nolte 1996, p. 189 no 3 et p. 193-198. Introduite au début du Nouvel Empire, la technologi (...)
  • 110 Heinz 2016, p. 144.

30La tombe royale de Qatna a livré un des plus importants assemblages de vases en pierre du Levant nord, composé de cinquante-deux objets. Parmi ces derniers, se trouvait une cruchette en serpentine de forme Base-Ring Ware, découverte sur une dalle en pierre située immédiatement à l’est de l’entrée de la tombe101 (fig. 19). A. Ahrens suggère que ce vase aurait pu être fait au Levant, de même que certains exemplaires du Schatzhaus de Kamid el-Loz102. Le riche mobilier funéraire du Schatzhaus103 comportait, en effet, quatre transpositions de formes Base-Ring I. Le col de la première cruche, KL 78 : 575, en serpentine104 (fig. 20a), est dépourvu des deux bourrelets horizontaux caractéristiques du Base-Ring Ware. Elle était accompagnée de deux cruchettes à panse compressée, KL 78 : 573105 et KL 78 : 502106 (fig. 20b et c). L’une d’entre elles (fig. 20c), probablement de facture levantine, se distingue du reste du corpus par les traits verticaux qui ornent l’attache de l’anse. Seule la cruche KL 78 : 501107 (fig. 20d), en pierre calcaire, d’une hauteur de 26,4 cm, a été identifiée comme égyptienne par C. Lilyquist108. Outre ces vases en pierre, l’assemblage du Schatzhaus contenait une rare transposition en verre d’un flacon chypriote bilbil, importée d’Égypte109, et un anneau au cartouche de Thoutmôsis III. Ce dernier offre un terminus post quem pour la datation de cette sépulture à l’assemblage caractéristique du Bronze récent IB110.

Figure 19.

Figure 19.

Qatna : transposition en serpentine d’une cruchette Base-Ring I Ware, MSH02G-i2096

© Qatna-project of the University of Tübingen, avec la permission de P. Pfälzner

Figure 20.

Figure 20.

Kamid el-Loz : transpositions de cruches et cruchettes Base-Ring I Ware – a. KL 78 : 575, serpentine, H. 26 cm ; b. KL 78 : 573, serpentine ; 12,2 cm ; c. KL 78 : 502, pierre calcaire, H. 19,9 cm ; d. KL 78 : 501, pierre calcaire, H. 26,4 cm

d’après Miron 1990, pl. 23 : 1-2 et pl. 24 : 1-2

  • 111 Sparks 2007, catalogue nos 304-306, 312-317, 323, 325, 328-329, 332-333. Ces vases ont été identif (...)
  • 112 Sparks 2007, p. 266.
  • 113 On peut mentionner une transposition de bilbil découverte dans la région de Klavdia (Metropolitan (...)

31Au Levant nord comme au Levant sud, où une quinzaine de ces transpositions a également été identifiée111, les vases en pierre de formes Base-Ring Ware sont concentrés dans les sites avec de forts liens culturels, politiques ou commerciaux avec l’Égypte112. Leurs propriétaires avaient-ils toujours conscience du modèle chypriote ? Ou bien cette forme était-elle considérée comme appartenant au répertoire égyptien de la vaisselle en pierre ? Probablement élaborées à destination d’une élite internationale, ces transpositions sont aussi occasionnellement attestées en Crète, en Grèce et à Chypre même113.

Modèles céramiques et modèles métalliques

  • 114 La transposition de formes céramiques dans des matériaux tels que la pierre, la faïence, le bois o (...)
  • 115 Åström 1972b, type VIA1d, p. 156-159.
  • 116 Åström 1972b, p. 186.

32Les vases en pierre que nous avons détaillés précédemment, quelle que soit leur origine, sont des transpositions de formes chypriotes Base-Ring I. En ce qui concerne les bilbils, certains détails, comme la présence occasionnelle de décors incisés, plaident en faveur d’un modèle en céramique114. L’identification du prototype est, en revanche, plus délicate pour les cruches et les pichets, dont les formes n’ont pas toujours de parallèles exacts dans le répertoire des potiers chypriotes115. Les cruchettes Base-Ring Ware aux proportions les plus proches de celles de certaines des transpositions en pierre de notre corpus appartiennent au type IXB1f de P. Åström116. Or, les cruchettes de ce type, hautes d’une vingtaine de centimètres et à l’anse ornée d’un motif de rivets, sont probablement les copies en céramique de vases métalliques dont nous n’avons pas conservé de traces archéologiques.

  • 117 Höflmayer 2011, p. 353.
  • 118 Merrillees 1982, p. 233-240, soulève déjà cette question.

33Il est ainsi possible qu’un certain nombre de vases en pierre du corpus ne soient pas des transpositions de formes en céramique mais de formes métalliques117. La question des influences réciproques entre les formes Base-Ring Ware et la vaisselle en métal, récurrente, a été abordée à plusieurs reprises118. Le rendu de certains types de pierre, comme la serpentine, renforce la ressemblance avec les vases en bronze (fig. 21). Les difficultés liées à la préservation de ce matériau, ainsi que l’habitude de refondre les objets en métal, pourraient expliquer pourquoi très peu de vases métalliques nous sont parvenus. Dès lors, comment distinguer les transpositions de formes céramiques de celles de formes métalliques ? Une des clés pourrait résider dans l’attache de l’anse, tantôt lisse comme celle des vases en céramique, tantôt saillante comme celle des vases en métal.

Figure 21.

Figure 21.

Égypte : transposition en serpentine de cruchette Base-Ring I Ware, N 1222, H. 11,7 cm

© 2007 musée du Louvre / Christian Décamps ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010005921

Remarques de conclusion

L’imitation, un acte volontaire

34Précédemment, nous avons défini l’imitation comme un acte volontaire. Cette volonté d’imiter est, selon nous, exprimée par la combinaison, dans un même vase, de plusieurs traits caractéristiques du modèle. Les vases « enchevêtrés » doivent être distingués des imitations dans la mesure où ils combinent des traits formels caractéristiques des vases chypriotes à des éléments de décor de tradition levantine. Élaborées dans un matériau autre que celui du modèle original, les transpositions peuvent, selon les cas, constituer de véritables imitations ou seulement avoir été inspirées par le prototype, quel qu’il soit.

  • 119 Voir à ce propos Steel 2013, p. 125.
  • 120 Par exemple, les décors des imitations sont souvent tracés au pinceau simple et non pas au pinceau (...)

35En tant qu’acte volontaire, l’imitation relève d’un choix : toutes les formes importées de Chypre n’ont pas été imitées. Le choix des potiers nord-levantins se porte sur des formes communes et familières : flacons, puisettes, cruches, bols. Les imitations de vases à caractère exceptionnel, comme les cratères ou les vases zoomorphes, ne sont pas attestées. Ces derniers étaient, en effet, destinés à une élite qui attachait de l’importance à la provenance des objets : l’accès aux exotica était non seulement un moyen d’affirmer son appartenance au groupe, mais aussi de se distinguer du reste de la population119. Cependant, il ne suffisait pas qu’une catégorie de récipients soit appréciée ou importée à grande échelle pour déclencher le processus d’imitation : les vases utilisés comme modèles devaient être dotés de traits distinctifs immédiatement identifiables par l’acquéreur. Bien que communs sur la côte levantine, les bols Monochrome Ware et Base-Ring Ware, dépourvus de décor, n’ont que rarement été imités. Ce sont les bols peints White Slip Ware, immédiatement identifiables, que les potiers levantins ont choisi de reproduire. Bien que les formes et les motifs soient imités, la technique, le plus souvent, est locale : les potiers restent fidèles aux savoir-faire de leur communauté. Ce conservatisme provoque des transferts de techniques qui impliquent des adaptations formelles. L’utilisation d’outils inadéquats pourrait aussi expliquer des maladresses récurrentes dans l’exécution de certains motifs peints120.

  • 121 AT 269.33 est une liste de rations de grain distribuées par le palais d’Alalakh à des visiteurs et (...)
  • 122 L’identification d’Alashiya avec Chypre ou une partie de l’île est acceptée par Schaeffer 1952 ; Ba (...)
  • 123 Malbran-Labat 1999 et 2004.

36Les sites de Tell Atchana, Ougarit et Tell Kazel ont tous trois occasionnellement livré des imitations non pas façonnées au tour, mais à la main. Les anses, cependant, sont collées à la barbotine, d’après la technique levantine. Ces sites semblent avoir tissé des liens étroits avec Chypre ou ses habitants : à Tell Atchana, la tablette AT 269.33 atteste de la visite de ressortissants d’Alashiya121, dont l’identification avec l’île de Chypre est désormais acceptée par la plupart des spécialistes122. Les textes d’Ougarit confirment la présence d’Alashiotes parmi la population de la cité à l’âge du Bronze récent II123. Capitale du royaume de l’Amurru, Tell Kazel a pu, à l’instar d’Ougarit, compter des artisans ou des marchands chypriotes parmi sa population. L’utilisation récurrente de cruchons White Shaved Ware importés et de leurs imitations locales comme ex-voto appuie cette hypothèse.

37Alors que les imitations paraissent liées à l’attrait exercé par la nouveauté, l’intérêt pour les vases enchevêtrés s’enracine dans le plaisir de reconnaissance. Ces vases ne se développent qu’une fois que les céramiques chypriotes sont intégrées à la vie quotidienne des populations levantines. Au fil du temps, les enchevêtrements donnent naissance à des productions indépendantes avec des distributions géographique et chronologique propres. Au Levant sud, les grandes cruches qui mêlent forme Base-Ring Ware et décors levantins perdurent jusqu’au xiiisiècle av. n. è., alors que les modèles importés disparaissent progressivement.

38Les transpositions en pierre se développent à partir du début de l’âge du Bronze récent et sont contemporaines des formes Base-Ring Ware en céramique et en métal qui circulaient alors en Méditerranée orientale. Contrairement aux productions céramiques, accessibles à une plus large frange de la population, elles étaient réservées à une élite aux connexions internationales. On remarque que seules les formes fermées Base-Ring Ware ont été transposées. Le prestige associé au contenu supposé des flacons bilbils et les liens étroits entre les cruches Base-Ring Ware et la vaisselle métallique pourraient expliquer ce phénomène. Ainsi, pendant l’âge du Bronze récent, les habitants du Levant avaient accès non seulement aux importations chypriotes, mais aussi à un large éventail de productions qui leur étaient typologiquement liées. Les imitations et les vases enchevêtrés sont régulièrement découverts associés à des importations chypriotes, en particulier en contexte funéraire. Dès lors, on peut se demander dans quelle mesure les habitants du Levant étaient conscients du modèle d’origine et s’ils faisaient, ou non, la différence entre ces productions variées.

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Notes

1 Sauvage 2012, p. 273-274.

2 Nous entendons par « Levant nord » la région côtière qui s’étend d’Antakya, au nord, à Akko, au sud (Yon 2001, p. 117).

3 Des vases chypriotes ont été identifiés sur soixante-neuf sites archéologiques nord-levantins (Vilain 2015, p. 459).

4 Gjerstad 1926.

5 Åström 1972a, b et c.

6 Yon 1976, p. 22.

7 Pour la typologie de ces vases, se reporter à Åström 1972a, p. 27-30, fig. IX : 3-9.

8 Doumet-Serhal 2004, p. 61 (tombe 54).

9 Åström 1966, p. 139, n. 2.

10 Åström 1972a, p. 63-66, fig. IX : 10-14.

11 Bretschneider et Van Lerberghe 2008, p. 11, ill. 8 ; al-Maqdissi et al. 2010, p. 9, ill. 8.

12 Nous plaçons ces cruches dans la catégorie White Painted V Composite Style car leurs décors combinent des motifs appartenant à la fois au Tangent Line Style, au Pendent Line Style et au Broad Band Style (Vilain 2019a, 317-318). Se reporter également à Bretschneider et Van Lerberghe 2008, p. 21-22, ill. 29 ; Hameeuw et Jans 2008, p. 80-81, ill. 8-9 ; Vansteenhuyse 2008, p. 106-107 ; Bretschneider et Van Lerberghe 2010, p. 20-21, ill. 20 ; Hameeuw et Jans 2010, p. 89-90, ill. 9-10 ; Vansteenhuyse 2010, p. 100-101 ; Nys et Middernacht 2010, p. 123-124.

13 Découverte intacte, elle contenait plusieurs flacons White Painted Eyelet Style, ainsi que trois cruches White Painted V Composite Style importées de Chypre.

14 Pour la sépulture TWE-A-00934, se reporter à Hameeuw et Jans 2008, p. 77-78, ill. 6 ; Vansteenhuyse 2008, p. 106, fig. 2 : 5 ; Hameeuw et Jans 2010, p. 82, ill. 1. ; Vansteenhuyse 2010, p. 100-101, ill. 7 ; Nys et Middernacht 2010, p. 123-124.

15 Vilain 2019a, p. 316.

16 Pour un aperçu des imitations de ces vases à Tell el-Dabʿa et dans le reste de l’Égypte, se reporter à Vilain 2018, p. 487-506 ; Vilain 2019b, p. 305-314. Au Levant sud, des imitations ponctuelles de vases chypriotes White Painted Ware ont été identifiées à Megiddo (Shipton 1939, stratum XII, pl. 8.7 ; Loud 1948, pl. 45 : 20 ; Amiran 1969, pl. 56 : 2), Tell Aphek (Beck et Kochavi 1985, fig. 3.1) ou encore Tell Kabri (Kempinski 2002, fig. 5.59, no 10 ; 5.60, no 22 ; 5.61, no 10).

17 Maguire 2009, p. 53, suppose que ces vases contenaient un produit précieux, peut-être des huiles parfumées. Pour leur distribution en Méditerranée orientale, se reporter à la figure 21.

18 Åström 1972b, p. 126-197 (fig. LII : 13-14b ; LIII : 2-3).

19 Nous suivons ici la corrélation établie par Crewe 2007, table 1.2.

20 Le contenu des bilbils Base-Ring Ware a fait l’objet de nombreuses discussions. Dès les années 1960, R. S. Merrillees a suggéré que ces flacons contenaient une substance à base d’opiacés, peut-être mêlée à du miel (Merrillees 1962, 1968 et 1974). En 1996, les analyses de résidus menées sur le contenu d’un bilbil Base-Ring Ware conservé à l’université de Würzburg, en Allemagne, ont confirmé la présence d’alcaloïdes d’opium (Bisset, Bruhn et Zenck 1996, p. 203-204). Une dizaine d’années plus tard, Bunimovitz et Lederman 2016 ont mené des analyses semblables sur le contenu d’un bilbil découvert au Levant sud. Les résultats n’ont pas révélé la présence d’opium, mais d’huiles aromatiques, soulevant à nouveau des doutes sur la nature du contenu de ces flacons. Depuis, des traces d’opiacés ont à nouveau été détectées lors d’analyses menées en 2018 (Smith et al. 2018) et en 2022 (Linares et al. 2022).

21 Bergoffen 2005, p. 92, no B88 (ATG 39/107d, importation) et B90 (ATP 46/204, imitation).

22 Woolley 1955, p. 217 (ATP 46/204 ; G 46/1) ; Gates 1976, p. 107 ; Bergoffen 2005, p. 92, B90, pl. 28c.

23 Au moins deux imitations de bilbils ont été répertoriées. La première, découverte à Ougarit et conservée au musée du Louvre (RS 8412), est de contexte inconnu, tandis que la seconde, mise au jour à Minet el-Beida, a été identifiée d’après la description du fouilleur (« Cruche en t. c. chamois. Ht. 16,5 cm », Schaeffer 1949, p. 200, fig. 82 : 37). Pour le flacon de Tell Shamiyeh, se reporter à Dib 2010-2011, p. 25.

24 Badre 2006, p. 71, fig. 5 : 12 ; Badre, Capet et Vitale 2018, p. 173, pl. VI, BRIM : 1-10.

25 Åström 1972b, p. 130-133.

26 Sur les cruchettes levantines à engobe rouge poli et leur circulation, ainsi que celle des flacons White Painted Ware en Méditerranée orientale, se reporter à Maguire 2009, p. 50-62, fig. 15, 16, 20, 21.

27 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, fig. 2 : 9‑11, p. 109-112.

28 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, p. 107.

29 Luciani 2008, p. 124.

30 Pézard 1931, p. 48-49, pl. XXVI, fig. 1 : 1.

31 Au Levant sud, on peut signaler la découverte d’une imitation de pichet Base-Ring I, mise au jour à Lachish (British Museum, BM 1980,1214.38).

32 Åström 1972b, p. 143.

33 Mackay et Kennedy 1956, p. 59 : 67.

34 Monchambert 2004, p. 136. Sur la céramique Red Lustrous Wheel-made Ware se reporter, entre autres, à Eriksson 1993 et à Artzy 2007.

35 On peut toutefois mentionner la découverte, à Lachish, d’un bol local doté de la forme caractéristique des bols Base-Ring II. Couvert d’un engobe brun, son bord est peint de tirets tracés à la peinture rouge (Tufnell 1958, pl. 82 : 907 ; Amiran 1969, p. 182, pl. 56 : 11).

36 La typologie de la céramique White Slip Ware a été élaborée par M. R. Popham, qui distingue les phases Proto-White Slip, White Slip I et White Slip II (Popham 1972, p. 431-471).

37 Les bols tardifs sont peu profonds et ont un engobe de couleur chamois à brunâtre, fortement micacé. Le décor est réalisé sommairement à la peinture brun clair et est réduit à des échelles rapidement exécutées ou à des lignes parallèles. À Chypre, la céramique White Slip Ware cesse d’être produite vers le milieu du xiisiècle av. n. è. (Karageorghis 2001, p. 10).

38 Saidah 1993-1994, pl. 27 : 2a+b.

39 Ces imitations ont été publiées dans Schaeffer 1939, fig. 74 : L ; Schaeffer 1949, fig. 80 : 16 ; Courtois 1969, fig. 6D ; Courtois 1978, p. 284, nos 19, 21 ; Galliano et Calvet 2004, p. 201, no 198 ; Monchambert 2004, catalogue nos 515-524. Plus de trois cents bols et fragments White Slip Ware ont été répertoriés à partir des rapports de fouilles et corpus céramiques publiés par la mission de Ras Shamra/Ougarit (voir en particulier Schaeffer 1949, Courtois 1978, Monchambert 2004. Pour une compilation de l’ensemble, se reporter à Vilain 2015, catalogue RSH 998-1308).

40 Monchambert 2004, p. 80, no 520, fig. 22.

41 Schaeffer 1936, p. 148. D’après Cl. F.-A. Schaeffer, les maladresses visibles dans l’exécution des imitations seraient dues à l’emploi d’une main d’œuvre locale peu exercée.

42 Monchambert 2004, nos 515-519, 521-524.

43 Monchambert 2004, no 524.

44 Monchambert 2004, no 522.

45 Courtois 1969, p. 129, 136, fig. 6 : D.

46 Galliano et Calvet 2004, p. 201, no 196.

47 Les anses des bols Monochrome Ware ont une extrémité pincée verticalement (Åström 1972b, p. 91).

48 Pour la description et la chronologie de la céramique White Shaved Ware, voir Åström 1972b, p. 221-225 ; Åström 1972c, p. 700. Sur la céramique White Shaved Ware au Levant nord, se reporter à Vilain 2017.

49 Gittlen 1977, p. 343. Constatant cette proximité formelle, B. M. Gittlen a suggéré que les cruchons White Shaved Ware étaient élaborés à destination d’une clientèle levantine.

50 Les potiers chypriotes avaient pour habitude de racler verticalement la surface de ces cruchons afin de faciliter l’adhérence de l’engobe (Åström 1972b, p. 221).

51 Bevan 2007, p. 213, Es2 ; Sparks 2007, p. 103, 106, fig. 38.5. D’après R. Sparks, le lieu de production de ces puisettes en gypse aurait pu se trouver dans la région de Jéricho.

52 Voir à ce propos Marchand 2011.

53 Badre 2006, p. 77 ; Badre, Capet et Vitale 2018, p. 175, pl. VI, IM SH : 1-10.

54 Badre, Capet et Vitale 2018, pl. VI, IM SH : 2.

55 Badre, Capet et Vitale 2018, pl. VI, IM SHS : 4.

56 Badre, Capet et Vitale 2018, p. 175.

57 Monchambert 2004, p. 138-139, catalogue nos 806-817. Trois exemplaires (nos 806, 811, 814) sont des copies en pâte locale, modelées et avec des traces de raclage. Deux autres, nos 818 et 819, l’une tournée et l’autre tournée et modelée, montrent des traces d’engobe. La surface des autres exemplaires, qui sont tournés ou tournés et modelés, est laissée brute.

58 Mackay et Kennedy 1956, p. 59 : 62, pl. III, IV.

59 Charaf-Mullins 2008, p. 137, pl. 2m, fig. 20.

60 Hameeuw et Jans 2008, p. 77 ; Hameeuw et Jans 2010, p. 81-82.

61 Comme, par exemple, à Tell Shamiyeh, où sont associés un bilbil local et un bilbil importé (Dib 2010-2011, p. 25).

62 Courtois 1969, fig. 3 : A, D, E, F, et fig. 6 : D ; Matoïan et Marchegay 2015, p. 124, RS 26.412, RS 26.413, RS 26.415, RS 26.416, fig. 34 et RS 26.359, fig. 35.

63 Monchambert 2004, catalogue nos 515-524.

64 Monchambert 2004, p. 321.

65 Badre, Capet et Vitale 2018, p. 204-208, BR JLT : 1-176 ; p. 216, BR IM : 1-10.

66 Badre, Capet et Vitale 2018, p. 220-223 ; p. 226, IM : SH : 1-10.

67 Badre 2006, p. 71, fig. 8.

68 Metzger 1993, pl. 24-29.

69 Dothan et Ben-Tor 1983, p. 41-43 (stratum III). Sur la fonction rituelle des cruchons chypriotes White Shaved Ware au Levant et dans la vallée de l’Amuq, se reporter également à Akar 2017, p. 1-13, et Vilain 2017, p. 188, 197.

70 Aussi appelé « collerette », ce motif particulier est composé d’une bande horizontale peinte à la jonction du col et de la panse, d’où partent des rayons verticaux ou obliques. Au Levant nord, il est présent sur certaines des cruchettes de Sidon (Bagh 2013, fig. 69c, d) ou des puisettes de Kharji (Bagh 2013, fig. 74e), Tell Sukas (Bagh 2013, fig. 82h) et Ougarit (Bagh 2013, fig. 84d-n, 85a-c). Il est également attesté au Levant sud, par exemple à Tel Kabri (Bagh 2013, fig. 55).

71 Les processus à l’œuvre dans la création d’objets résultant de la rencontre de deux cultures ont été théorisés dans les années 1930 par les anthropologues R. Redfields, R. Linton et M. J. Herskovits qui développent le concept « d’acculturation » (Redfield, Linton et Herskovits 1936, p. 149-152). La théorie de l’acculturation a été reprise par J. W. Berry qui, avec d’autres psychologues, prône l’utilisation de méthodes de mesures quantitatives et statistiques variées pour mesurer le « degré d’immersion » d’une culture (Berry 1980  et 2005). Cette approche envisage l’acculturation comme un processus linéaire et, surtout, unidirectionnel. C’est pourquoi nous préférons percevoir ces vases à travers le prisme de « l’enchevêtrement culturel » (cultural entanglement) tel qu’exposé dans Stockhammer 2012, p. 47-51. L’auteur distingue l’enchevêtrement relationnel, lorsque de nouvelles pratiques et significations sont associées aux objets, et l’enchevêtrement matériel, quand naissent de nouvelles créations combinant « le familier » avec « l’étranger ». Dans ce texte, le terme « enchevêtrement » a été choisi comme traduction française de l’allemand die Verstrickung ou de l’anglais cultural entanglement car les traits culturels identifiés sont imbriqués au sein de combinaisons complexes et variées.

72 Salles 1980, p. 14. La nécropole K a été utilisée pendant une longue période, de l’âge du Bronze jusqu’à l’époque romaine.

73 Saidah 2004, fig. 37, p. 84-86, tombe 18.

74 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, p. 107-108. Au Bronze récent I, ces vases sont attestés dans le niveau N-1 du secteur N de Megiddo (Finkelstein, Ussishkin, Halpern 2006, p. 83) et dans la tombe 7 de Jatt (Yannai 2000, p. 51, nos 38-39 ; fig. 3.38-39, tombe 7, phase la plus ancienne). Trois cruches et une cruchette viennent de la tombe 41 de Barkai datée du Bronze récent IIA (Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, p. 108) tandis qu’un fragment de col découvert à Hazor, plus tardif, serait daté du xiiie siècle av. n. è.

75 Yannai, Gorzalcany et Peilstöcker 2003, p. 108, 112.

76 Tufnell 1958, pl. 81.880, 881, 883, 885 ; pl. 82.899, 904, 905.

77 Tufnell 1958, p. 209-211 ; Bergoffen 2006, p. 332, n. 4.

78 Tufnell 1940, pl. LIB : 284 ; Bergoffen 2006, p. 332.

79 Jusqu’aux premières analyses physico-chimiques, qui ont permis d’établir qu’au moins une partie de cette céramique était produite à Chypre (Artzy, Perlman et Asaro 1973, p. 446-461), la céramique Bichrome Wheel-made Ware était considérée comme exclusivement levantine (voir à ce propos Artzy 2001). Les recherches de I. Hein suggèrent qu’une production égyptienne de céramique Bichrome Wheel-made Ware s’est aussi développée, parallèlement aux productions chypriotes et levantines (Hein 2013 et 2018).

80 Bergoffen 2006, p. 336. À Chypre, la céramique Base-Ring II est rarement présente après le Chypriote récent IIC (xiiie siècle av. n. è.). Voir Åström 1972c, p. 700-701.

81 Marchand 2011, p. 603-605.

82 Sparks 2007, p. 35-38.

83 Aström 1972c, p. 531-544 ; Eliott 1990, p. 129-143, Sparks 2007, p. 200.

84 L’albâtre est, au sens strict, une roche sédimentaire constituée en majeure partie de gypse. Il doit être distingué du travertin, une variété de calcaire blanc aussi parfois appelée albâtre calcitique ou albâtre égyptien. Voir à ce propos Lilyquist 1995, p. 12-14 ; Sparks 2007, p. 5 ; Icart, Chanut et Matoïan 2008, p. 163.

85 En Égypte, les plus anciennes occurrences de ces vases sont datées de l’époque du règne d’Aménophis Ier ou d’Hatshepsout. Voir Aston 1994, p. 151 (type 174) ; Lilyquist 1995, fig. 24.7 ; Sparks 2007, p. 36 ; Höflmayer 2011, p. 345. Sur le répertoire de la vaisselle en pierre en Égypte, se reporter à el-Khouli 1978 ; Aston 1994 ; Lilyquist 1995 ; et, pour le Levant, à Sparks 2007. Voir également Bouillon 2016, vol. I, p. 39-40, et vol. II, p. 538-547, pour un aperçu, en Égypte et au Levant, des cruches et cruchettes de forme Base-Ring Ware. Ces vases sont réunis par l’auteur dans une même catégorie : « bilbils ».

86 Au moins neuf carrières de travertin ont été identifiées en Égypte. La plus célèbre d’entre elles, Hatnoub, est localisée à environ 18 km au sud d’Amarna. La serpentine, également utilisée pour tailler des formes Base-Ring Ware, était accessible dans le désert oriental. Plusieurs gisements ont été identifiés dans la région du wadi Hammamat (Aston, Harrel et Shaw 2000, p. 56, 59-60).

87 En effet, il n’était pas rare que les aegyptiaca soient copiés au Levant. Sur la difficulté à reconnaître les importations égyptiennes des imitations levantines, voir Lilyquist 1996, Sparks 2007, p. 4-6 ; Ahrens 2020, p. 64-65.

88 Elliott 1991, p. 12 ; Icart, Chanut et Matoïan 2008, p. 171-173 ; Frumkin et al. 2014, p. 757 ; Matoïan et Geyer 2019, p. 222-224.

89  Dunand 1939, pl. CXLIV.1258 ; Sparks 2007, p. 304, no 308.

90 Merrillees 1968, pl. XXXVI : 1-2.

91 Jacobson 1994, no 4 ; Malmgren 2003, no 165. Flacon conservé au British Museum (EA 1899,1229.93).

92 Schaeffer 1949, p. 138, fig. 51 : 7.

93 Caubet 1991, pl. IV.4, XI.3 ; Sparks 2007, no 686, fig. 23.5, type 2Cii (l’auteur ne l’identifie pas comme une transposition de vase Base-Ring Ware). Un décor de cordelette assez semblable est présent sur un des vases recueillis dans la Tombe des trois épouses étrangères de Thoutmôsis III. Voir Vilain 2022, fig. 4.

94 À notre sens, l’une des explications à la rareté des transpositions de bilbils est que cette forme, au col étroit, était moins adaptée à la fonction traditionnelle des vases en pierre. Vilain 2022, p. 146-148.

95 Voir Bergoffen 2005, p. 87, pl. 27, BT7, pour un exemple de jarre chypriote Base-Ring I-II découverte à Tell Atchana et dont la lèvre est peinte de tirets réalisés à la peinture blanche.

96 Sparks 2003, p. 41. Dotés d’un couvercle et d’épaisses parois en pierre, ces vases permettaient de protéger efficacement les substances huileuses de la chaleur.

97 Caubet 1991, p. 217. Fouillé en 1978-1998, le « Temple aux rhytons » est appelé ainsi à cause du grand nombre de rhytons (dont certains chypriotes) découverts dans ce secteur. Au moins vingt-et-un vases en pierre mis au jour dans la fosse 1237, ainsi que dans les rues avoisinantes, peuvent être attribués à ce sanctuaire.

98 Matoïan et Marchegay 2015, p. 108.

99 Enkomi a livré plus de deux cents exemples de ces bractées. Le corpus découvert à Ougarit est malheureusement trop réduit pour déterminer si ces bandeaux sont locaux ou s’ils ont pu être importés de Chypre. Matoïan et Marchegay 2015, p. 114.

100 Matoïan et Marchegay 2015, p. 116.

101 Pfälzner 2007, p. 55-57 ; Ahrens 2015, p. 285 ; Ahrens 2020, p. 117-146.

102 Ahrens 2015, p. 285.

103 Les corps d’un homme adulte et de deux enfants y ont été découverts. Cette riche tombe architecturée avait tout d’abord été identifiée comme un « pavillon royal dans le palais », puis un « trésor », d’où le terme de Schatzhaus utilisé pour la désigner (Hachmann 1989, p. 118-121).

104 Hachmann 1989, pl. 7 : 1, fig. 36 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 31 ; Miron 1990, pl. 23.1, cat. 402 ; Lilyquist 1996, pl. 26.1-2 ; Sparks 2007, no 327.

105 Hachmann 1989, pl. 7 : 1, fig. 37 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 32 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Miron 1990, pl. 24.1, cat. 404 ; Lilyquist 1996, pl. 21.1 ; Sparks 2007, no 318.

106 Hachmann 1989, pl. 8 : 2 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 40 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Miron 1990, pl. 24.2, cat. 411 ; Lilyquist 1996, pl. 21.2 ; Sparks 2007, no 326.

107 Hachmann 1989, pl. 7 : 2 ; Hachmann, Boese et Echt 1983, cat. 43 ; Höflmayer 2011, p. 350 ; Miron 1990, pl. 23.2, cat. 410 ; Lilyquist 1996, pl. 20.2-3.

108 Lilyquist 1996, p. 149-155 ; Ahrens 2020, p. 83.

109 Schlick-Nolte 1996, p. 189 no 3 et p. 193-198. Introduite au début du Nouvel Empire, la technologie du verre a été rapidement maîtrisée par les artisans égyptiens. En tant que matériau nouveau, produit dans des ateliers qui dépendaient du temple ou du palais, le verre jouissait d’un prestige particulier.

110 Heinz 2016, p. 144.

111 Sparks 2007, catalogue nos 304-306, 312-317, 323, 325, 328-329, 332-333. Ces vases ont été identifiés à Tell el-Ajjul, Amman, Beth Shan, Hazor, Lachish, Jérusalem.

112 Sparks 2007, p. 266.

113 On peut mentionner une transposition de bilbil découverte dans la région de Klavdia (Metropolitan Museum, New York, MMA 74.51.5111) et un exemplaire, sans provenance exacte, dans la collection Cesnola (British Museum, EA 1899,1229.93). Signalons également la découverte récente d’une cruche en travertin de forme Base-Ring I à Hala Sultan Tekke, un des ports majeurs de la côte méridionale de l’île. Elle était associée à une boîte en ivoire en forme de canard, probablement égyptienne, et à une cruche en céramique Base-Ring I. Se reporter à P. M. Fisher, Dromolaxia-Vyzakia (Hala Sultan Tekke) 2022 (rapport de fouille préliminaire déposé en ligne : http://www.mcw.gov.cy/mcw/da/da.nsf/All/C8FF86C38B382F40422578EA003B5BED?OpenDocument, consulté le 06/10/2022).

114 La transposition de formes céramiques dans des matériaux tels que la pierre, la faïence, le bois ou encore la vannerie n’est pas inhabituelle en Égypte. Voir Marchand 2011, p. 604.

115 Åström 1972b, type VIA1d, p. 156-159.

116 Åström 1972b, p. 186.

117 Höflmayer 2011, p. 353.

118 Merrillees 1982, p. 233-240, soulève déjà cette question.

119 Voir à ce propos Steel 2013, p. 125.

120 Par exemple, les décors des imitations sont souvent tracés au pinceau simple et non pas au pinceau à tête multiple, comme le veut la technique chypriote (Yon 1976, p. 56, fig. 11).

121 AT 269.33 est une liste de rations de grain distribuées par le palais d’Alalakh à des visiteurs et à leurs chevaux. Une des rations est destinée à « Arammu l’Alashiote » (Wiseman 1953, p. 86, pl. 32).

122 L’identification d’Alashiya avec Chypre ou une partie de l’île est acceptée par Schaeffer 1952 ; Baurain 1984, p. 19-26 ; Masson 1990 ; Knapp 1996, p. 3-13 ; Goren et al. 2003 ; Eriksson 2007, p. 257-258 ; et Grimal 2009 – contra Merrillees 1968, p. ix ; Steel 2004, p. 184.

123 Malbran-Labat 1999 et 2004.

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Table des illustrations

Titre Figure 1.
Légende Carte des principaux sites mentionnés dans le texte
Crédits carte : S. Vilain
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Fichier image/jpeg, 189k
Titre Figure 2.
Légende Tell Tweini : exemple de cruche chypriote White Painted V Composite Style, TWE-A-00177-C-051
Crédits © Mission archéologique de Tell Tweini ; photographie B. Vandermeulen
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 51k
Titre Figure 3.
Légende Tell Tweini : imitation levantine de cruche White Painted Cross Line Style, TWE-A-00934-C-002
Crédits © Mission archéologique de Tell Tweini ; photographie B. Vandermeulen ; dessin K. Vansteenhuyse
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 97k
Titre Figure 4.
Légende a. Minet el-Beida : exemple de bilbil chypriote Base-Ring II, AO 14906, H. 14,1 cm, musée du Louvre ; b. Ougarit : imitation de bilbil Base-Ring Ware, 18 AO 16, H. 12,9 cm, musée du Louvre
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-4.jpg
Fichier image/jpeg, 183k
Titre Figure 5.
Légende Tell Kazel : imitation de bilbil chypriote Base-Ring I, TK 4487;00.157, H. 13,3 cm
Crédits © Mission archéologique de Tell Kazel ; dessin R. Yassine
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-5.jpg
Fichier image/jpeg, 25k
Titre Figure 6.
Légende Ougarit : imitations de bols chypriotes – a. AO 32200, H. 14 cm, musée du Louvre ; b. AO 32212, H. 15,5 cm, musée du Louvre
Crédits © 2021 musée du Louvre / Sarah Vilain
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-6.jpg
Fichier image/jpeg, 131k
Titre Figure 7.
Légende Ougarit : a. bol chypriote Monochrome Ware, 83 AO 862, H. max. 7,1 cm, musée du Louvre ; b. bol chypriote White Slip II Ware, AO 19198, H. max. 8,6 cm, musée du Louvre
Crédits © 2010 musée du Louvre / Antiquités orientales ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010143985
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-7.jpg
Fichier image/jpeg, 127k
Titre Figure 8.
Légende Ougarit : exemples d’imitations de bols chypriotes White Slip Ware découverts dans la Résidence nord – a. rst 76/7546, diam. 13 cm ; b. A16o SO 46, diam. 16 cm ; c. rst 75/7785, diam. 18 cm
Crédits d’après Monchambert 2004, nos 520, 522, 524, fig. 22
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-8.jpg
Fichier image/jpeg, 51k
Titre Figure 9.
Légende Tell Kazel : a. cruchon chypriote importé White Shaved Ware, TK98.205 L20SE 4477, H. 18,2 cm ; b. imitation de cruchon White Shaved Ware, TK 96.235 L20SE 4477.235, H. 15 cm
Crédits © Mission archéologique de Tell Kazel ; dessins R. Yassine
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-9.jpg
Fichier image/jpeg, 43k
Titre Figure 10.
Légende Byblos, nécropole K : cruches levantines « au collier » – a. K1/61 ; b. K2/108
Crédits d’après Salles 1980, pl. 21 : 1-2
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-10.jpg
Fichier image/jpeg, 47k
Titre Figure 11.
Légende Sidon, nécropole de Dakerman : assemblage de la tombe 18 – a. cruche levantine « au collier », H. 27,3 cm ; b. cruche chypriote Base-Ring I, H. 21 cm ; c. flacon bilbil chypriote Base-Ring I, H. 14,4 cm
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-11.jpg
Fichier image/jpeg, 57k
Titre Figure 12.
Légende Enkomi : cruche chypriote Base-Ring II, BM 1897,0401.906, H. 23,7 cm
Crédits © The Trustees of the British Museum
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-12.jpg
Fichier image/jpeg, 118k
Titre Figure 13.
Légende Jéricho : cruche levantine de forme Base-Ring Ware, décor de chevrons, AO 15672, H. 23 cm, musée du Louvre
Crédits © 2007 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010140432
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-13.jpg
Fichier image/jpeg, 86k
Titre Figure 14.
Légende Gézer : Cruche levantine de forme Base-Ring Ware, décor bicolore, AO 6996, H. 20,4 cm, musée du Louvre
Crédits © 2007 RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / René-Gabriel Ojéda ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010167681
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-14.jpg
Fichier image/jpeg, 74k
Titre Figure 15.
Légende Byblos : transposition en calcite d’un bilbil Base-Ring I Ware, 8682, H. cons. 8 cm, niveau IV, 12/24
Crédits d’après Dunand 1958, pl. CCIII.8692
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-15.jpg
Fichier image/jpeg, 179k
Titre Figure 16.
Légende a. Minet el-Beida : transposition en calcite d’un bilbil Base-Ring I Ware, AO 15721, H. 17 cm, musée du Louvre (© 2007 RMN-Grand Palais [musée du Louvre] / Franck Raux ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010140500) ; b. Ougarit : bilbil chypriote Base-Ring I Ware, AO 16101, H. 12,7 cm (© 2010 musée du Louvre / Antiquités orientales ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010140903)
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-16.jpg
Fichier image/jpeg, 70k
Titre Figure 17.
Légende Ougarit : partie supérieure d’une transposition en albâtre d’une cruche Base-Ring I Ware, RS 81.3285, H. 4,5 cm, Centre de la ville, fosse 1237
Crédits d’après Sparks 2007, no 686, fig. 23.5
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-17.jpg
Fichier image/jpeg, 46k
Titre Figure 18.
Légende Ras Ibn Hani : partie supérieure d’une transposition en albâtre de cruche Base-Ring I Ware, H. 7,5 cm, Palais nord, pièce IV
Crédits d’après Bounni et al. 1998, fig. 128.5
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-18.jpg
Fichier image/jpeg, 164k
Titre Figure 19.
Légende Qatna : transposition en serpentine d’une cruchette Base-Ring I Ware, MSH02G-i2096
Crédits © Qatna-project of the University of Tübingen, avec la permission de P. Pfälzner
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-19.jpg
Fichier image/jpeg, 349k
Titre Figure 20.
Légende Kamid el-Loz : transpositions de cruches et cruchettes Base-Ring I Ware – a. KL 78 : 575, serpentine, H. 26 cm ; b. KL 78 : 573, serpentine ; 12,2 cm ; c. KL 78 : 502, pierre calcaire, H. 19,9 cm ; d. KL 78 : 501, pierre calcaire, H. 26,4 cm
Crédits d’après Miron 1990, pl. 23 : 1-2 et pl. 24 : 1-2
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-20.jpg
Fichier image/jpeg, 132k
Titre Figure 21.
Légende Égypte : transposition en serpentine de cruchette Base-Ring I Ware, N 1222, H. 11,7 cm
Crédits © 2007 musée du Louvre / Christian Décamps ; https://collections.louvre.fr/​ark:/53355/​cl010005921
URL http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/docannexe/image/15109/img-21.jpg
Fichier image/jpeg, 158k
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Pour citer cet article

Référence papier

Sarah Vilain, « Imitations, transpositions : Chypre et le Levant nord aux âges du Bronze moyen et du Bronze récent »Syria, 100 | 2023, 41-69.

Référence électronique

Sarah Vilain, « Imitations, transpositions : Chypre et le Levant nord aux âges du Bronze moyen et du Bronze récent »Syria [En ligne], 100 | 2023, mis en ligne le 04 mars 2024, consulté le 20 janvier 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/syria/15109 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/syria.15109

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Auteur

Sarah Vilain

Marie Skłodowska-Curie Fellow, université Paris Nanterre
ORCID : 0000-0002-0412-6087

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Droits d’auteur

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Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.

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