- 1 Une photographie de la stèle est conservée dans les archives de l’Ifpo, sans doute déposée autrefoi (...)
1En 2007, le Musée des Beaux-Arts de Lyon faisait l’acquisition d’une stèle ornée d’un bas-relief mise en vente par son propriétaire à la galerie Serres, rue Bonaparte à Paris. La stèle provenait de l’ancienne collection Versano et avait été acquise vers 1960 chez le marchand libanais Farid Ziadé à Beyrouth. La provenance exacte de l’objet, réputé venir de Syrie, était inconnue 1.
2Réalisée dans un calcaire jaunâtre où subsistent des traces de limon rouge, la stèle mesure 45 x 39 cm pour une épaisseur de 8 cm. Les angles supérieurs sont biseautés et une légère rainure cerne le relief central en haut et sur la moitié supérieure des côtés. à la base, légèrement proéminente, est gravée une inscription en grec sur deux lignes. Le dos de l’objet est brut, le tout était sans doute destiné à être posé dans une niche ou sur une banquette, ou bien à être encastré dans un mur.
3Le bas-relief central met en scène deux personnages (fig. 1).
Figure 1.
Stèle au cavalier de face. Musée des Beaux-Arts de Lyon, inv. 2007-7
© Lyon MBA/photo A. Basset
4Celui de gauche est à cheval et fait face au spectateur. Il est vêtu d’une longue tunique plissée à manches longues, ceinturée à la taille, et une écharpe à franges flotte derrière lui. Le visage est plein et les yeux en amande sont largement ouverts et ourlés, la mutilation du nez et de la partie supérieure de la bouche ne permet pas de dire s’il portait une moustache. Sa coiffure est faite de longues mèches souples rejetées vers l’arrière, séparées par une raie médiane ; elle est ceinte d’une fine couronne de feuillage ornée en son centre d’une sorte de cabochon carré. Le personnage porte un collier dont le centre est orné d’un cabochon et un bracelet à chaque poignet. Dans sa main gauche, il brandit une épée et tient un petit objet allongé mal identifiable dans la main droite. Sur le devant de la jambe droite, accrochés par des sangles passées autour de la taille, pendent un carquois de flèches ouvragé et l’étui d’un arc. à l’arrière de l’épaule gauche, on distingue la face interne d’un bouclier rond martelé de points en creux. Le cheval à l’arrêt est représenté totalement de profil et il est richement harnaché. Des pendentifs lancéolés sont attachés à l’avaloire, la sangle du poitrail est ornée de perles et d’un cabochon en forme de fleur, tandis qu’un collier perlé entoure le cou de l’animal dont la tête porte tous les éléments du harnachement (frontal, mors, montants et rênes). Le second personnage, à droite, est debout et se tient un peu en retrait (la tête du cheval masque une partie de sa poitrine). Il est vêtu d’un himation dont les pans sont retenus par une fibule ronde à la hauteur de la hanche droite et lui recouvrent l’épaule et le bras droit. Il est chaussé de petites bottines. Son visage, lui aussi mutilé au niveau du nez, offre quelques ressemblances avec l’autre personnage par son aspect lunaire et ses joues pleines, mais la coiffure est plus simple : les mèches, plus courtes, sont simplement peignées vers l’arrière. Sa main droite est levée en signe de salut ou d’acclamation, à moins qu’elle ne manifeste le geste qui a consisté à ceindre le cavalier de sa couronne. Devant lui se dresse un petit pyrée à plusieurs faces sur un socle épais mouluré et surmonté d’un couronnement sur lequel on distingue une cupule destinée à recevoir une libation ou à faire brûler de l’encens.
5Le texte en grec gravé à la base indique que nous sommes en présence d’une scène d’offrande (fig. 2) :
Figure 2.
Stèle au cavalier, inscription
ΜΑΝΕΜΩΗΡΩΙΑΝΕΘΗΚΕΔΑΙCAN
ΗCΓΟΛΑCΟΥΑΠΟCΕΒΗΚΩΝΗC
Μανεμῷ ἥρωι ἀνέθηκε<ν> Δαισανης Γολασου ἀπὸ Σεβηκωνης
« à Manémos le héros, Daisanès, fils de Golasos, de Sebekônès ? a consacré ».
6Le matériau, le thème iconographique, les accessoires présents sur le bas-relief et la langue de l’inscription, le grec, ainsi que l’onomastique, orientent vers le Proche-Orient où des éléments semblables sont bien attestés ; mais beaucoup d’inconnues subsistent pour en définir la provenance exacte et la date, ainsi que pour identifier l’identité et l’origine des personnages représentés.
- 2 Hopkins 1934, p. 228-238, pl. XXX, 1. ; 1993, p. 323. Le sens du texte où il est question de deux p (...)
7Il est parfois d’usage de qualifier ce type de représentation de « stèle au cavalier parthe » en raison de l’équipement militaire du cavalier, notamment le carquois de flèches et l’étui à arc qui faisaient partie des armes avec lesquelles combattaient effectivement les Parthes. Mais c’est une appellation sans fondement ici car rien, dans l’habillement ou les coiffures des personnages, ne permet de les assimiler à des Parthes. On s’en convaincra en comparant avec la stèle trouvée à Doura-Europos et conservée au Musée de Damas où une scène identique est représentée, mais où les deux personnages portent les coiffures et les vêtements traditionnels des Parthes de Mésopotamie et dont l’inscription est en caractères palmyréniens (fig. 3) 2.
Figure 3.
Stèle de Doura Europos (Musée de Damas)
A. Sartre-Fauriat
8Le grec utilisé dans l’inscription de la stèle de Lyon confirme que l’on ne peut leur attribuer ce relief.
9On retrouve en revanche des reliefs quasi identiques, avec des personnages vêtus et armés comme Manémos et Daisan, en Palmyrène et plus particulièrement dans la zone située au nord-ouest de l’oasis de Palmyre où D. Schlumberger avait mis au jour plusieurs exemplaires de ces stèles votives. Lors de la prospection qu’il avait effectuée dans les djebels de la Palmyrène du Nord-Ouest dans les années 1932-1936, il avait identifié plusieurs sites antiques recélant des sanctuaires avec de nombreuses stèles dédiées, entre autres, à des dieux cavaliers représentés avec leur dédicant en train de faire une offrande d’encens sur un pyrée (fig. 4) 3.
Figure 4.
Bas-relief provenant du Djebel Chaar (Palmyrène du Nord-Ouest)
A. Sartre-Fauriat
- 4 Ibid., p. 55, no 14 ter, 15, 16 et 17, pl. XXI, 1-4.
- 5 Ibid., p. 56, no 17 et pl. XXI, 4 où seules quelques lettres sont gravées permettant de restituer l (...)
- 6 Seyrig & Starky 1949, p. 230-257.
- 7 No inventaire AO 3189.
- 8 Seyrig & Starky 1949, qui signalent aussi quelques autres monuments de types voisins en Syrie.
- 9 On ne lit que deux lettres (ZK), gravées sous le pyrée, qui peuvent être un chiffre (27). Les lettr (...)
10Il est incontestable qu’à première vue le relief de Lyon s’en rapproche et l’on renverra tout particulièrement à quatre des stèles trouvées sur le site de Khirbet Semrine dans le Djebel Chaar 4 . Mais on est bien forcé d’admettre qu’il existe aussi de notables différences entre les stèles publiées par D. Schlumberger et la stèle de Lyon. En premier lieu, en Palmyrène, toutes les dédicaces s’adressent à des divinités désignées expressément comme des dieux, dont certains sont bien attestés à Palmyre (Baalshamin, Aglibôl, Iarhibôl, Abgal etc…), ou par des qualificatifs caractéristiques, propres à définir la protection qu’ils assuraient. En outre, les noms des dédicants appartiennent tous sans exception à l’onomastique de la région de Palmyre et les dédicaces sont rédigées en palmyrénien ; une seule stèle porte quelques lettres uniquement en grec 5. à son propos, H. Seyrig faisait remarquer, outre des différences iconographiques avec les autres monuments trouvés sur le même site, qu’elle était en marbre et rédigée en grec. Elle aurait donc, selon lui, été importée de Syrie occidentale dans le sanctuaire ; le nom en grec, Kastôr, montre que les dieux du lieu (Abgal et Ashar) avaient été assimilés aux Dioscures 6. H. Seyrig rapprochait cette stèle d’une autre conservée au Louvre 7 et dédiée au dieu Genneas qu’il envisageait provenir du même groupe d’ateliers situés dans la région d’Apamée. Ce même dieu, représenté sous une forme presque identique, se retrouve sur un relief consacré par un Palmyrénien et provenant de Djoubb el-djarrah à l’est de Homs aux confins de la Palmyrène occidentale 8. Une autre stèle, mais en basalte, provenant de Khirbet Hammam à 20 km à l’ouest de Homs et conservée au Musée de Damas présente une scène proche de celle de la stèle de Lyon, mais le texte, sans doute sur le talon, a disparu (fig. 6) 9 .
Figure 6.
Stèle provenant de Khirbet Hammam, près de Homs (Musée de Damas)
A. Sartre-Fauriat
- 10 Hopkins 1934, p. 233 ; Rostovzeff 1935, p. 225, fig. 41 et n. 93 ; Ronzevalle 1937, p. 58-61 et 142 (...)
11Selon l’interprétation de S. Ronzevalle, on aurait affaire là aussi à la réprésentation d’un dieu, en l’occurrence le dieu cavalier solaire d’Émèse couronné par Allat et flanqué de leur fils portant le bétyle de son père 10.
- 11 On citera, entre autres, le « dieu de Maleikath » à Jaddel (IGLS XV, 92=PAES III A, 799) ; « de Loa (...)
- 12 C’est le cas d’un panneau de sarcophage retrouvé près du camp de Dioclétien à Palmyre daté de la fi (...)
12Mais contrairement aux stèles de Palmyrène, d’Apamène ou d’Émésène, Manémos, en l’honneur duquel est effectuée l’offrande de l’encens sur la stèle du Musée de Lyon, n’est pas qualifié de dieu, mais de « héros » ce qui conduit à penser que l’on est en présence de quelque chose d’un peu différent car ce mot n’apparaît jamais sur les stèles de la Palmyrène du Nord-Ouest ni à Palmyre même. Certes, il n’est pas exclu que nous ayons là le premier témoignage d’une de ces multiples divinités locales ou génies propres à une tribu, un clan ou un individu. Ce phénomène est bien connu en Syrie, et tout particulièrement en Syrie du Sud, où de multiples dédicaces sont faites en l’honneur du « dieu d’untel », dieu dont le nom n’est pas exprimé autrement que par celui de son dévot, mais dont néanmoins l’aspect divin est bien signalé 11. On pourrait envisager dès lors que l’on est plutôt en présence d’un mortel héroïsé après sa mort, survenue peut-être lors d’un combat. On notera que Manémos ressemble à ces personnages que l’on voit sur certains bas-reliefs de sarcophages palmyréniens où, accompagnés de leurs chevaux et de leurs chameaux harnachés, ils sont équipés d’épées, de lances et de boucliers pour accompagner et protéger les caravanes des attaques de brigands 12.
Figure 5.
Devant de sarcophage palmyrénien (Musée de Palmyre)
A. Sartre-Fauriat
- 13 Cf. Jones 2010, p. 48-65.
- 14 Inscription funéraire de Dionysias-Suweida, (IGLS XVI/1, 344=Waddington 1870, no 2322) où le défunt (...)
- 15 Will 1990, p. 433-440.
13On peut aussi penser à l’un de ces auxiliaires des armées de Rome qui servaient sous leur propre équipement et dont la spécialité était le tir à l’arc. Mais si l’héroïsation du mort est une pratique bien connue dans le monde gréco-romain 13, et notamment en Syrie du Sud 14, elle est pour l’instant inconnue à Palmyre, de même que le terme hérôôn pour désigner un tombeau y est absent, comme que le faisait remarquer E. Will 15. Ainsi donc, si la stèle vient de la Palmyrène, on aurait là une première attestation du concept hellénique d’héroïsation du mort dans un milieu qui passe pour avoir conservé ses coutumes traditionnelles plus longtemps que d’autres.
- 16 Yon 2009, p. 173-176, émet les mêmes doutes sur l’origine d’un bas-relief au musée de Damas avec de (...)
- 17 On notera que sur les stèles de Palmyrène, c’est l’araméen seul qui est utilisé encore à la fin du (...)
14Le choix du grec seul pour la dédicace montre que le dédicant a souhaité s’exprimer dans une langue qui n’est pas celle de sa culture d’origine, mais celle qui s’est répandue en Orient à partir de la conquête d’Alexandre et a remplacé progressivement, dans l’écrit monumental, les langues indigènes dans l’ensemble du Proche-Orient, au plus tard au milieu du iie s. apr. J.-C. Même si cela n’est pas exclu a priori, l’origine palmyrénienne de l’objet est dès lors peu probable en raison précisément de l’usage quasi exclusif de cette langue 16 . Palmyre, en effet, est l’une des seules cité du Proche-Orient où l’araméen se soit maintenu, souvent conjointement avec le grec, y compris dans l’épigraphie publique, jusqu’à des dates tardives 17. On s’attendrait donc au mieux à une inscription bilingue si la stèle provenait de Palmyre et de sa région.
- 18 à Hoyyet Hibbikè, IGLS XVI/2, 651= Dussaud & Macler 1903, no 63 ; Sabah=PAES III, 127 ; Smad, PAES (...)
- 19 On rappellera que c’est parce qu’il était né près du fleuve que les parents de l’astrologue Bardesa (...)
- 20 PAES III, 686.
- 21 Waddington 1870, no 2041.
- 22 Dunand 1934, no 74.
15Enfin, les noms des personnages non seulement ne font pas partie de l’onomastique palmyrénienne, mais sont, pour l’instant, tous inconnus ailleurs sous cette forme dans l’onomastique proche-orientale. Manémos peut éventuellement être rapproché de Monimos, variante d’un même nom sémitique, porté par un dieu araméen parèdre du dieu Azizos avec lequel il formait un couple accompagnant le Soleil à Édesse et à Émèse en tant que, respectivement, étoile du soir et étoile du matin. Ce nom est très fréquemment porté un peu partout en Syrie de Zeugma à la Syrie du Sud en passant par la côte phénicienne et la Damascène. Plus proche phonétiquement, on relève en Syrie du Sud celui de Monémos, porté plusieurs fois 18 et avec lequel le rapprochement est d’autant plus légitime que, dans le Hauran, α et ο sont souvent confondus. Le nom du dédicant, Daisanès, n’est pas attesté pour l’instant comme nom de personne, mais il paraît dérivé de Daisan, nom du fleuve traversant Édesse 19. Quant au patronyme Golasos, inconnu sous cette forme lui aussi, il s’approche d’une unique mention d’un Golésos à Orman 20. Galésos à Awwas 21, et Golsos à Mushennef 22, villages tous situés dans le sud de la Syrie dans la zone sud du Djebel druze/el-Arab rattachée à la province romaine d’Arabie.
16Ces rapprochements onomastiques avec la Syrie du Sud sont troublants, mais, à l’évidence, le calcaire dans lequel est faite la stèle de Lyon exclut cette provenance. La seule certitude la concernant est que nous avons affaire à un type de représentation assez fréquent au Proche-Orient avec des personnages aux noms sémitiques dont l’orthographe a été hellénisée, ce qui confirme une origine proche-orientale.
17Un élément pourrait aider à définir l’origine précise du monument. Il s’agit du dernier mot de l’inscription qui donne peut-être une solution, mais qui est difficile à interpréter. La préposition ἀπό introduit généralement une origine et l’on serait tenté de lire d’une traite le mot qui suit : Sebekônès, comme celui du village d’où est originaire le dédicant. On ne connaît malheureusement aucun village répondant à ce nom ou dont le nom actuel en dériverait. Une autre solution consisterait à corriger kônès en kômès (du village) et à voir en Sebè le nom de ce village ; mais pas plus que pour la précédente proposition nous ne pouvons localiser un tel village. Enfin, on peut aussi envisager de lire « σεβ » comme une abréviation pour sebastè suivi de kônès ou kômès. Ce qui pourrait vouloir dire que le personnage serait originaire d’un village impérial. On sait par des papyrus retrouvés sur l’Euphrate, qu’il existait au iiie s. apr. J.-C. un certain nombre de ces villages le long de la frontière avec les Perses. Mais, outre que c’est le terme κυριακός qui est utilisé pour indiquer la qualité impériale du village, cette solution a aussi l’inconvénient de faire disparaître le nom même du village. Une dernière hypothèse consisterait à voir dans Sebekônès une transcription en grec du nom araméen d’un village ou d’une région. Le terme « sebkha », qui désigne une cuvette à fond plat d’argile ou de sable salin dans la steppe ou le désert, ou bien encore celui de « sebakah » pour parler de matériaux organiques décomposés utilisés comme engrais, pourraient avoir présidé à la désignation du village ou de la région dont était originaire Daisan, tout en correspondant bien aux caractéristiques de la steppe proche-orientale.
18On le voit, cet objet recèle encore beaucoup d’incertitudes. Si la proximité de la Palmyrène n’est pas totalement à exclure, on est bien obligé de constater que les personnages ne présentent pas les caractéristiques habituelles des portraits palmyréniens, leurs visages sont plus frustres, les détails moins précis et leurs noms, ajoutés à la notion d’héroïsation, ne plaident pas non plus pour cette provenance. L’existence de représentations de même type dans d’autres matériaux et dans des zones géographiques différentes (gypse de Doura Europos, basalte du Hauran ou d’Emésène), obligent à élargir le champ des possibilités quant à son origine, sans trouver pour autant une localisation satisfaisante. Il apparaît en tout cas clairement que cet objet appartient au monde de la steppe syrienne, depuis le nord-est du Hauran jusqu’à l’Euphrate, où l’on honore des dieux ou des héros cavaliers représentés de manière assez conventionnelle et identique, mais où des différences sont perceptibles dans chacune de ces représentations. Elles mettent en évidence qu’au-delà d’une culture commune du culte des dieux et des héros on a affaire à des groupes ethniques différents qui manifestent à travers l’onomastique, la langue et les expressions utilisées leur plus ou moins grand degré d’hellénisation. Aucune date n’est précisée sur la stèle de Lyon, mais les vêtements portés par les deux personnages sont de tradition romaine et non orientale, l’absence de barbe et les chevelures méchées rappellent la mode masculine du ier et début du iie s. De même le iota adscrit du mot héros, particularité qui disparaît assez tôt dans l’épigraphie, invite donc à ne pas descendre trop bas la date de cet objet probablement élaboré dans un milieu précocement hellénisé.
Je remercie le Musée des Beaux-Arts de Lyon et plus particulièrement la conservatrice en chef du département des Antiquités, Madame G. Galliano qui, après m’avoir demandé d’expertiser cet objet, m’a autorisée à le publier.