Première femme : Qu’est-ce qu’il va faire au Congo, ce Chinois-là ? [Avec méfiance]
Seconde femme : Bah, il veut peut-être visiter notre beau pays. [Toutes deux rigolent]
Le 14 décembre 2022, j’ai pris un vol de Bruxelles à Kinshasa afin de réaliser une enquête de terrain exploratoire. La conversation précédente a eu lieu entre deux Congolaises lorsque j’étais dans la file d’attente pour accomplir les formalités parmi un bon nombre d’Africains subsahariens et quelques Européens blancs isolés. Elle s’est déroulée en français, la langue que je maîtrisais, contrairement à d’autres langues africaines dont je peinais à saisir le mot « Chinois ». J’ai fait semblant de ne rien comprendre, mais je ne pouvais m’empêcher de me demander quel était le sens de cette discussion.
Je doutais qu’il soit inhabituel pour elles de voir un Chinois (voyager) au Congo, car David Van Reybrouck a ironiquement affirmé qu’« [à] Kinshasa grandit une génération pour laquelle les Européens sont plus exotiques que l...