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Rassegna bibliografica
Ottocento a) dal 1800 al 1850

Ô Saisons, ô chateaux. Chateaux et littérature, des lumières à l’aube de la modernité (1764-1914), études réunies et présentées par Pascale Auraix-Jonchière

Marie-Thérèse Périn
p. 668-669
Notizia bibliografica:

Aa. Vv., Ô Saisons, ô chateaux. Chateaux et littérature, des lumières à l’aube de la modernité (1764-1914), études réunies et présentées par Pascale Auraix-Jonchière, Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2004, pp. 385.

Testo integrale

1Reprenant le titre d’un poème célèbre, ce recueil éponyme s’ouvre sur un Dit du château qui introduit des textes denses, organisés en thématiques précises. La valeur initiatique des espaces castraux en constitue l’axe principal.

2Sur le château plane d’abord «l’ombre du passé». Sébastien Baudoin (pp. 25-51) fait émerger les paradoxes qui font de Combourg un lieu matriciel, dont l’empreinte «innerve» toute l’œuvre de Chateaubriand d’une nostalgique obsession. Nicolas Courtinat (pp. 71-90) met en valeur l’articulation entre deux types d’édifices – châteaux et palais – dans les modalités d’écriture du voyage en Orient de la première moitié du xixe siècle: ces lieux étranges et paradoxaux, les contrastes qu’y décèlent les voyageurs exercent une forte prégnance sur les dimensions esthétiques, politiques, historiques ou métaphysiques de leurs périples.

3Les éléments castraux typiques intéressent les communications suivantes, notamment par la notion de seuil. Pour Céline Bricault (pp. 93-112), la petite tour Gazeau isolée du Mauprat de Sand constitue un passage obligé entre les deux bâtisses de La Roche Mauprat: outre la poétique de l’écart ainsi incarnée, elle devient un refuge excentré, empreint de marginalité, de menaces, d’esprit sanguinaire et funeste, mais aussi offre l’opportunité d’une «ouverture prometteuse vers l’espace de l’éducation et de la perfectibilité», donc «un cadre privilégié pour le parcours initiatique» (pp. 105-106). Jeannine Guichardet (pp. 113-123) étudie les châteaux rêvés par Balzac dans ses romans de jeunesse: souterrains, grottes, fortifications, sang, squelettes, fantômes, qui peuplaient les romans gothiques, effraient et séduisent à la fois, car, «châteaux désenchantés», ils se trouvent par lui «réenchantés» (pp. 117-120). «Les châteaux des enfants modèles» (pp. 145-162), que Monique Sreiff-Moretti observe dans la littérature enfantine du xixe siècle, confèrent à «l’image du château, décor privilégié des contes» (p. 146), des interprétations de cette architecture médiévale, de ses occupants et du monde qui les entoure, porteuses de symboles et de valeurs pour notre héritage culturel.

4La thématique du palimpseste rapproche les quatre contributions suivantes. Si le château gothique servait de cadre à Mauprat, Le Château des Désertes, quatorze années plus tard, constitue pour Sand un pôle d’éducation des artistes. Gérard Peylet (pp. 167-180) élucide «le double lien qui unit l’acteur à l’art et à la vie» (p. 167) en cette zone métamorphosée qui permet l’expérience unique de l’apprentissage et de la rénovation. Dans son conte sur le château de Pictordu, Sand préfèrera le charger d’ambivalence – entre nature et merveilleux –, deux pôles qu’éclaire Simone Bernard-Griffiths (pp. 259-278). Alex Lascar (pp. 183-198), quant à lui, recense les qualificatifs terrifiants pour démasquer les caractères occultes des «châteaux maléfiques et mystérieux, de Balzac à Sand (1882-1844)», tandis qu’avec un recul certain, Joëlle Prungnaud (pp. 199-212) analyse les parodies anglaises et françaises du roman gothique, évaluant «les effets positifs des sarcasmes répétés» (p. 201) de leur vision satirique.

5Labyrinthe et repaire occupent souvent l’approche littéraire de ces édifices. Rappelant la prégnance des romans de Walpole à Radcliffe, Michel Brix (pp. 283-296) étudie l’association des éléments du décor du château à la diégèse, souligne la place qu’y occupe le libertinage, selon l’idéal amoureux dominant au Siècle des Lumières. Claude Foucart (pp. 297-308) interroge le mythe de Minos dans la description du château moderne chez Theodor Fontane: un lien étroit se voit ainsi tissé entre la conception de l’architecture labyrinthique et les fondements psychologiques de toute identité humaine. Prolongeant l’idée de refuge, Hédia Abdelkefi-HabaÏeb (pp. 311-332) évoque les diverses facettes de sa quête poétique que présente Le Château du souvenir de Gautier. Mettant en valeur les contrées identitaires, Pascale Auraix-JonchiÈre (pp. 367-380) retrouve la notion de «repaire redouté de forces maléfiques» (p. 368) dans L’Homme de neige, où Sand confronte Stollborg, «le château vieux», au «château neuf» de Waldemorra en «une poétique de la réversibilité» (p. 373).

6Si la valeur initiatique du château demeure le fil directeur de ces communications, chaque prestation démontre également comment cet édifice mythique s’enracine dans l’histoire de l’être humain et se glisse à l’origine de ses capacités créatrices. Ce colloque engendrera sans doute chez les historiens une nouvelle problématique: qui, de la littérature ou de l’histoire, contribue davantage à créer ou développer le mythe du château? Ses passages secrets, son labyrinthe, ses oubliettes... sont-ils le fruit d’une réalité historique ou bien d’une création littéraire?

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Marie-Thérèse Périn, «Ô Saisons, ô chateaux. Chateaux et littérature, des lumières à l’aube de la modernité (1764-1914), études réunies et présentées par Pascale Auraix-Jonchière»Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007, 668-669.

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Marie-Thérèse Périn, «Ô Saisons, ô chateaux. Chateaux et littérature, des lumières à l’aube de la modernité (1764-1914), études réunies et présentées par Pascale Auraix-Jonchière»Studi Francesi [Online], 153 (LI | III) | 2007, online dal 30 novembre 2015, consultato il 17 mai 2025. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/9573; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.9573

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