Navigazione – Mappa del sito

HomeNumeri157 (LIII | I)Rassegna bibliograficaMedioevoLignes et lignages dans la littér...

Rassegna bibliografica
Medioevo

Lignes et lignages dans la littérature arthurienne, sous la direction de Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe

Maria Colombo Timelli
p. 143-145
Notizia bibliografica:

Lignes et lignages dans la littérature arthurienne, sous la direction de Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe, Presses Universitaires de Rennes, 2007 (Collection «Interférences»).

Testo integrale

1Il s’agit des Actes du 3e colloque arthurien organisé à l’Université de Haute-Bretagne les 13 et 14 octobre 2005.

2Marie-Madeleine Castellani (Au nom du père. Paternité et lignage dans la “Première Continuation” et “Le Bel Inconnu”, pp. 23-33) souligne la double singularité du personnage de Gauvain, établi dans une généalogie uniquement féminine dans la Première Continuation, puis père de deux fils (Lionel dans la Première Continuation, Guinglain dans Le Bel Inconnu), mais père problématique comme le prouve la difficulté de leur nomination même. Peut-être, la jeunesse de Gauvain et son héroïsme l’empêchent de donner vie à un véritable lignage.

3Anne Berthelot (De Merlin à Mordret, enfants sans père et fils du diable, pp. 35-45) analyse les trois séquences relatives à la conception de Merlin, Arthur, Mordret, dans l’ensemble de la tradition arthurienne, tant latine que française; diabolique la première, incestueuse la troisième, elles contamineraient celle du centre, la plus importante puisqu’il s’agit là du roi fondateur de la Table Ronde.

4Jean-Marc Pastré (Le passé éclaire le présent: les ascendants du héros dans le “Tristan en prose”, pp. 47-56). Une lecture attentive du préambule généalogique qui inaugure le roman, et plus en particulier l’analyse du personnage de Chelinde, permet de déceler la préfiguration des destins de Marc et de Tristan, leur rivalité future et jusqu’à leurs aventures respectives.

5Florence Plet-Nicolas (Comment nommer un bâtard arthurien, pp. 57-71) analyse les noms attribués aux enfants bâtards dans la littérature arthurienne: les fils sans père (Méraugis, Caradoc Briebras, Mordred, Merlin, Hestor des Marés), les «bâtards de leur père» (Yvain l’Avoutre, Galaad, Helain le Blanc, Arthur le Petit, Ysaïe le Triste), pour terminer avec Tor le fils Arés, qui subirait, par homophonie, l’attraction de la bâtardise attachée à Hestor des Marés. Bien que l’on ne puisse pas déceler des «règles» pour la nomination des fils bâtards, force est de constater que ceux-ci jouent parfois un rôle fondamental dans les romans arthuriens.

6Sophie Albert (Brouiller les traces. Le lignage du héros éponyme dans le ‘roman de Guiron’, pp. 73-84). Bien que Guiron le Courtois ne soit le père d’aucun héros connu, il possède des ancêtres illustres (parmi lesquels on dénombre Clovis et Joseph d’Arimathie), que l’auteur présente dans un récit enchâssé: ce passage n’a d’autre but que d’informer le lecteur de l’excellence du protagoniste, et, par là, de justifier le roman tout entier.

7Danièle James-Raoul (L’illustre lignage de ‘Cornüalle’ dans le “Roman de Silence”, pp. 85-100) s’interroge sur la valeur et le(s) sens à attribuer au lignage de Cornüalle dans ce beau roman de la fin du xiiie siècle: non seulement l’auteur se désigne comme Heldris de Cornüalle, mais l’héroïne appartient elle-même à ce lignage, et au moins deux des personnages principaux, Cador et Merlin, s’y rattachent aussi. À travers ces trois pistes, D.J.-R. montre l’originalité profonde du Roman de Silence, qui comble les attentes de ses lecteurs tout en déformant en partie et en jouant avec la matière arthurienne.

8Corinne Denoyelle (Étude pragmatique des relations langagières entre les chevaliers des lignages du roi Lot et du roi Ban: évolution entre la “Mort le roi Artu” et le “Tristan en prose”, pp. 101-113) analyse, à la lumière de la théorie élaborée par Brown et Levinson, les échanges langagiers au sein du lignage du roi Lot (marqué par la rupture et la division) et de celui du roi Ban (marqué au contraire par l’unité et la cohésion) dans la Mort Artu. Elle souligne ensuite comment les oppositions se durcissent dans le Tristan en prose, où le lignage de Ban s’affirme comme celui de la civilisation et de la justice, alors que le lignage de Lot perd son unité et s’éclate à cause de la violence qu’il nourrit en son sein.

9Juliette Pourquery de Boisserin (“Guiron le Courtois”: le lignage et sa représentation iconographique dans l’épisode de la caverne, pp. 115-126) propose une lecture détaillée des enluminures concernant l’épisode liminaire de Guiron le Courtois dans les manuscrits fr. 338 et 350 de la BnF et le manuscrit Genève, Bodmer 96.

10Richard Trachsler (Un air de famille. Observations sur les armoriaux arthuriens, pp. 127-138) étudie les notices consacrées aux lignages de Palamèdes le Païen et du roi Loth dans l’armorial des Chevaliers de la Table Ronde selon le ms. BnF fr. 12597. Une comparaison avec les sources en prose permet de reconnaître des constantes: le compilateur respecte les données essentielles transmises par la tradition romanesque, omet quelques aspects négatifs et ajoute des détails qui produisent un incontestable effet de réel. Une pratique analogue se constate dans les enluminures de certains armoriaux, entre autres le ms. Arsenal 4976, du début du xvie siècle.

11Catherine Daniel (Les généalogies arthuriennes des rois d’Angleterre, pp. 139-152) montre comment se met en place au xve siècle une généalogie où le roi Arthur n’est plus seulement le prédécesseur des rois d’Angleterre, mais leur ancêtre: une telle ‘propagande’ s’explique tant par la situation interne de la monarchie anglaise que par le conflit qui oppose celle-ci à la France au cours de la guerre de Cent Ans.

12Jean-Louis Benoît (“Yonec”, une nouvelle vengeance du fils de la veuve?, pp. 153-164). Tant le lai de Marie de France que le Conte du Graal seraient des réécritures du mythe initiatique des jeunes fils de la veuve. J.-L.B. propose une interprétation ésotérique que ni Marie ni Chrétien n’ont assumée, mais qui serait confirmée par les textes eux-mêmes.

13Karine Ueltschi (Le Premier Roi ou le Fils Méhaignié. À propos d’Arthur, d’Hellequin et des Plantagenêts, pp. 165-177) analyse les motifs qui tissent des liens entre Herla-Hellequin, Arthur et Henri II: la chasse sauvage, les désordres familiaux, des relations privilégiées avec le monde infernal, le retour possible du roi; ces motifs sont à leur tour rattachés à la figure mythique du Premier Roi.

14Antoinette Saly (Lignage et virginité, pp. 179-184) souligne le rapport apparemment contradictoire entre virginité et fécondité établi dans une série de textes: Joseph de Robert de Boron, Continuation de Gerbert, Queste, Estoire del Saint Graal. Ce rapport est par ailleurs confirmé par la relation spéculaire entre viol et stérilité dans Elucidation et Jauffré. Au lieu de souligner le caractère paradoxal de ce double motif, il faudrait sans doute y voir le reflet d’un trait des mentalités préchrétiennes intégré à la littérature occidentale.

15Roman de la crise lignagère, Silence se transforme selon Mireille Séguy (La parole est d’argent: transmission lignagère et transmission discursive dans le “Roman de Silence”, pp. 187-203) en roman de la crise du langage: système lignager, transmission des biens, les deux piliers de la société féodale, se fondent avec la nécessité de la parole, que semble contredire le nom même de la protagoniste, et qui constitue en même temps le matériau fondamental du discours littéraire.

16Barbara Wahlen (Le Bon Chevalier sans Peur, Brunor, Dinadan et Drian: un lignage détonnant!, pp. 205-218) analyse les liens intertextuels entre le Roman de Meliadus, Ysaÿe le Triste, et le Tristan en prose, pour montrer comment le lignage de Dinadan se construit d’une œuvre à l’autre pendant plus de deux siècles, et jusqu’à la fin du Moyen Âge.

17Selon Hélène Bouget (Haine, conflits et lignages maudits dans le cycle de la Post-Vulgate, pp. 219-230), le thème du lignage est prépondérant dans le cycle de la Post-Vulgate, fondé sur les haines et les jalousies, tant endogènes qu’exogènes: ces querelles concernent les principaux lignages (Arthur, Loth, Ban, Pellinor), mais aussi les personnages secondaires, et constituent selon H.B. le noyau central et la ligne de force du cycle tout entier.

18Sébastien Douchet (Généalogie et filiation littéraire dans la “Continuation” de Wauchier de Denain, pp. 231-244) relève l’apparition de deux fils de Gauvain respectivement dans la Première (Lionel) et dans la Deuxième Continuation (Guinglain, le héros du Bel Inconnu); il constate ensuite que la volonté de clore le récit empêche Manessier de donner une descendance aux héros, contrairement à Gerbert de Montreuil, prêt à inventer de nombreux enfants aux protagonistes du cycle du Graal. De l’avis de S.D., une étude poussée des progénitures des personnages permettrait de déceler les règles d’écriture des Continuations.

19Myriam White-Le Goff (Quand la légende du purgatoire de saint Patrick s’aventure en terrain arthurien, pp. 259-269). Tout en excluant le rapprochement entre Owein et Yvain, le Chevalier au Lion de Chrétien de Troyes, l’A. estime que le protagoniste du Purgatoire peut être considéré comme un chevalier arthurien qui aurait retenu uniquement la partie chrétienne de la quête. En l’occurrence, Perceforest présenterait des analogies frappantes avec la légende du voyage au purgatoire de saint Patrick.

20Selon Francis Gingras (Les fils de Gauvain et l’héritage du roman, pp. 271-284) les aventures des descendants de Gauvain sont de fait des prises de position à l’égard du père et de l’ensemble de la littérature arthurienne. Elle considère en particulier Lionel dans la Première Continuation, Guinglain dans Le Bel Inconnu, Biausdous dans le roman du xiiie siècle qui porte son nom: dans le premier l’auteur met en scène la confrontation entre les deux générations, Renaut de Beaujeu opère uniquement un jeu avec les conventions littéraires, alors que Biausdous constitue une véritable fracture, se présentant comme un anti-Perceval.

21Danielle Buschinger (Lignes et lignages dans le “Conte du Graal” de Chrétien de Troyes et son adaptation allemande, le “Parzival” de Wolfram von Eschenbach, pp. 285-292) examine le lignage d’Artus chez Chrétien de Troyes et chez Wolfram, et remarque que celui-ci s’efforce surtout de tisser et de préciser les liens de parenté entre les personnages. Selon D.B., ceux-ci représentent l’humanité tout entière, et Wolfram aurait eu le dessein de créer dans son adaptation une sorte d’histoire universelle.

22Michelle Szkilnik (Méraugis, ‘l’homme sans père’, pp. 293-302) constate que c’est le passage dans les romans en prose (Estoire de Merlin, Tristan en prose, Queste Post-Vulgate, compilation du ms. fr. 112) qui détermine l’intégration de Méraugis de Portlesguez au sein d’un lignage et qui le dote d’une famille. Son histoire – naissance et enfance cachées – le rapproche d’Arthur le Petit et de Mordret, tous les deux fils du roi Arthur; en plus, la Queste établit un rapport avec Erec. Dans l’ensemble, les romans tardifs absorbent les œuvres antérieures, en les réinterprétant selon une vision pessimiste du monde.

23On rappellera pour terminer l’intérêt des «Repères bibliographiques» réunis aux pp. 303-306 (quatre sections: «Histoire et mentalités: le lignage au Moyen Âge», «Représentation du lignage dans les arts figurés», «La représentation du lignage dans la littérature médiévale», «‘Translatio’: de la traduction à la récriture, le texte et son lignage»).

Torna su

Per citare questo articolo

Notizia bibliografica

Maria Colombo Timelli, «Lignes et lignages dans la littérature arthurienne, sous la direction de Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe»Studi Francesi, 157 (LIII | I) | 2009, 143-145.

Notizia bibliografica digitale

Maria Colombo Timelli, «Lignes et lignages dans la littérature arthurienne, sous la direction de Christine Ferlampin-Acher et Denis Hüe»Studi Francesi [Online], 157 (LIII | I) | 2009, online dal 30 novembre 2015, consultato il 14 novembre 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/8168; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.8168

Torna su

Diritti d'autore

CC-BY-NC-ND-4.0

Solamente il testo è utilizzabile con licenza CC BY-NC-ND 4.0. Salvo diversa indicazione, per tutti agli altri elementi (illustrazioni, allegati importati) la copia non è autorizzata ("Tutti i diritti riservati").

Torna su
Cerca su OpenEdition Search

Sarai reindirizzato su OpenEdition Search