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Rassegna bibliografica
Ottocento a) dal 1800 al 1850 a cura di Lise Sabourin e Valentina Ponzetto

Philippe de Carbonnières, La Grande Armée de papier. Caricatures napoléoniennes

Lise Sabourin
p. 198-199
Référence(s) :

Philippe de Carbonnières, La Grande Armée de papier. Caricatures napoléoniennes, Presses Universitaires de Rouen et du Havre, 2021, 180 pp.

Texte intégral

1Philippe de Carbonnnières, attaché de conservation au musée Carnavalet, présente, avec une préface (pp. 9-34), dans ce beau livre une sélection d’images satiriques pro-napoléoniennes du Consulat à 1815. Si la caricature de l’ennemi royaliste domine au début, la concentration se fait ensuite sur la détestation de l’Angleterre, cible privilégiée tant par son rôle auprès des puissances européennes que par les effets du blocus continental. Puis la campagne de 1805 et la débâcle prussienne après Iéna en 1806 suscitent la verve des dessinateurs. Un certain essoufflement de la production se ressent, sans qu’on s’explique vraiment pourquoi, de 1807 à 1814. Mais l’abdication, le retour du père de Gand, celui de l’Empereur depuis l’Île d’Elbe, enfin l’occupation étrangère (que la France n’avait pas subie depuis le xvie siècle) et les figures des émigrés et de la famille royale en 1815 multiplient les inventions caricaturales.

2Cette «Grande armée de papier», bien souvent parallèle aux Bulletins dictés par Napoléon, était affichée à la devanture des boutiques et faisait l’objet des commentaires de badauds avant que certains ne les acquièrent pour les collectionner. Contrairement aux caricatures anglaises plus encombrées de phylactères, cet art français cherche surtout à frapper par l’image en réduisant le texte et y réussit fort bien. Signalons par exemple le ridicule grotesque conféré à la figure du roi Georges III, les silhouettes efflanquées vengeresses données à François II ou à la reine Louise de Prusse, la charge à l’envers prêtée à Regnault d’Angely lors de la capitulation de Paris en 1814, la présence intéressée sous la table du Congrès de Vienne de Talleyrand, par ailleurs muni de six têtes au fil des régimes qu’il a servis et trahis, les éteignoirs pointus obscurantistes dont sont coiffés les calotins au retour de Louis XVIII, l’énorme ventre du roi podagre qui fait toujours pencher en sa faveur le tapecul ou la balançoire. Ce n’est là qu’une sélection des soixante-six caricatures de haute qualité offertes par ce livre dont le sujet est étonnamment neuf, les études antérieures s’étant plutôt penchées sur la satire révolutionnaire ou anti-impériale.

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Pour citer cet article

Référence papier

Lise Sabourin, « Philippe de Carbonnières, La Grande Armée de papier. Caricatures napoléoniennes »Studi Francesi, 202 (LXVIII | I) | 2024, 198-199.

Référence électronique

Lise Sabourin, « Philippe de Carbonnières, La Grande Armée de papier. Caricatures napoléoniennes »Studi Francesi [En ligne], 202 (LXVIII | I) | 2024, mis en ligne le 01 avril 2024, consulté le 19 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/59592 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/11wk6

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