Joël Thalineau, Assassinat de Paul-Louis Courier. Histoire d’une errance judiciaire
Joël Thalineau, Assassinat de Paul-Louis Courier. Histoire d’une errance judiciaire, Mons, Présence Graphique, 2023, 323 pp.
Testo integrale
1L’intérêt de cet ouvrage fort documenté réside dans la méthode adoptée pour expliquer, à partir des pièces des procès de 1825 et 1830, comment et pourquoi l’assassinat de Courier est resté impuni. Bien que soit connue la genèse du crime (cf. Michel Crouzet, Paul-Louis Courier. Une écriture du défi. Tous les pamphlets, Paris, Kimé, 2007, pp. 467-471), J. Thalineau réexamine toutes les opinions publiées sur les causes probables de l’assassinat. La part la plus importante de son travail, c’est l’«histoire d’une errance judiciaire» ponctuée d’anomalies dans les investigations et d’obscurités ou de désordres dans l’instruction. À cela s’ajoute l’étrangeté de la conduite de certains magistrats qui ont rapidement écarté le crime politique fomenté par le «parti prêtre», cette entité qui aurait instrumentalisé l’assassin Frémont et manipulé la servante Sylvine Grivault dont la révélation, en octobre 1829, entraîna un nouveau procès, au terme duquel tout le monde fut déclaré non coupable (Frémont avoua, mais il ne risquait plus rien car il avait déjà été acquitté pour les mêmes faits).
2Dans la procédure de 1825, compte tenu des témoignages sur les difficultés du couple Courier et les relations adultères de l’épouse avec deux de ses domestiques, les juges admirent d’abord que le crime résultait d’une action collective, thèse qui ne fut d’ailleurs pas complètement abandonnée devant la Cour d’assises où seul comparut Frémont en qualité d’accusé, au terme d’une instruction qui lui fut plutôt favorable. La deuxième partie met en évidence les carences de l’instruction, les tergiversations des magistrats et leur réticence à impliquer Mme Courier. Finalement, la Cour royale refusa de l’accuser de complot, de même pour son amant P. Dubois qui sera reconnu non coupable à égalité de voix en juin 1830. Intitulée «Une affaire au fumet très politique», la troisième partie s’ouvre sur le renvoi, devant la Cour d’assises d’Indre-et-Loire, le 31 août 1825, de Frémont dont l’unique motif aurait été une vengeance domestique. Au second procès, en juin 1830, tout le monde fut déclaré non coupable, mais l’hypothèse du crime politique greffé sur le crime domestique ne fut pas abandonnée pour autant: elle eut ses partisans comme Stendhal ou Alexis Carrel, tandis que Sainte-Beuve l’écarta dans une conclusion que J. Thalineau juge contestable.
Per citare questo articolo
Notizia bibliografica
Michel Arrous, «Joël Thalineau, Assassinat de Paul-Louis Courier. Histoire d’une errance judiciaire», Studi Francesi, 201 (LXVII | III) | 2023, 704-705.
Notizia bibliografica digitale
Michel Arrous, «Joël Thalineau, Assassinat de Paul-Louis Courier. Histoire d’une errance judiciaire», Studi Francesi [Online], 201 (LXVII | III) | 2023, online dal 01 mars 2024, consultato il 07 décembre 2024. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/55715; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.55715
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