La Représentation de la sorcière et de la magicienne du xvie siècle à nos jours en Europe occidentale, dir. Émilie Hamon-Lehours
La Représentation de la sorcière et de la magicienne du xvie siècle à nos jours en Europe occidentale, dir. Émilie Hamon-Lehours, avec la coll. de Ana Condé, Paris, Classiques Garnier, 2021, 242 pp.
Testo integrale
1Ce volume recueille des contributions sur l’évolution des représentations de la sorcière et de la magicienne, dont l’introduction d’Émilie Hamon-Lehours pose les similitudes et les différences. La première partie («“Le Diable au corps”. Discours fondateurs») se concentre sur la représentation du corps féminin et de la sexualité dans un texte de la seconde partie du xve siècle (Tatiana Clavier, Les devisantes des “Evangiles des quenouilles”. «Sorcières-maquerelles» burlesques ou résistantes à l’ordre du genre mis en place à la Renaissance?, pp. 27-46) et dans les procès de sorcellerie diabolique ou de brujeria du tribunal inquisitorial de la Cuenca, aux xvie et xviie siècles (Ana Condé, Le corps de la Sorcière dans les manuels de démonologie et les procès de sorcellerie aux xvie-xviie siècles. Une cristallisation du Mal, pp. 11-25). À travers les figures-phares de Circé et de Médée, la deuxième partie («“Les Métamorphoses”. Enjeux et alternatives de l’image corporelle de la sorcière et de la magicienne») dégage l’ambiguïté des représentations de Circé, entre magicienne et sorcière, dans de représentations littéraires et artistiques, de l’antiquité à nos jours (Émilie Hamon-Lehours, «Circé transtextuelle». Représentations de la magicienne Circé dans la littérature et la peinture italiennes, pp. 49-69) et de la figure de la sorcière dans le premier tiers du xviie siècle, où, désormais dotée d’une intelligence politique, elle devient une menace potentielle pour le pouvoir royal (Florent Libral, La sorcière, rivale du Roi d’après Pierre de Lancre (1612) et Pierre Corneille (1635), pp. 71-99). À la croisée de l’écriture et des arts visuels, la troisième partie («“La Dance enchantée”. Représentations visuelles des sorcières et des magiciennes ») nous fait découvrir la transposition exotique de la sorcière et de la magicienne dans deux témoignages du peintre Paul Gauguin, en 1887 et 1903 (Isabelle Malmon, De la goyave au bâton. Maléfices et bénéfices de la femme indigène dans deux écrits de Paul Gauguin, pp. 103-121) et l’ambiguïté des Willis, danseuses éthérées et damnées, dans le ballet romantique Giselle, en 1841 (Maëlle Rousselot, Les Willis dans “Giselle”, de l’idéalisation à la peur, pp. 123-135). La quatrième partie («“La Belle ou la Bête”. Le corps déformé sous la plume des romantiques») se concentre sur la période romantique, fascinée par l’ambivalence grotesque de la sorcière, désormais vue comme une victime (Bérangère Chaumont, Fille du feu, la belle dame des romantiques, pp. 139-153), d’où les difficultés et les évolutions de sa représentation dans trois mises en scène des Burgraves, en 1843, 1902 et 1977 (Agathe Giraud, Guanhumara au xxe siècle (“Les Burgraves”, Victor Hugo). Sorcière grotesque ou «reine tragique»?, pp. 155-170). Fermant la boucle, la cinquième partie («“Ceci est mon corps”. Conviction religieuse ou païenne et influences corporelles») revient sur la conception du corps de la sorcière, en comparant deux conceptions antithétiques du corps féminin possédé (Ghislain Tranié, «Le diable au corps ou le christ au cœur? Les symptômes corporels de la possession chez la sorcière et la religieuse en Lorraine (xvie-xviie siècles), pp. 173-191) et en étudiant la métamorphose de l’héroïne en sorcière dans le premier roman de Sylvia Townsend Warner (1893-1978), écrivaine anglaise encore peu connue en France (Leslie de Bont, «Si ce n’est pas vrai de la dynamite, c’est vrai des femmes». Le corps révélateur dans “Laura Willowes” de Sylvia Townsend Warner, pp. 193-213). La conclusion de Marta Sábado Novau (Conclusion. Pouvoirs du corps et corps de pouvoir dans “Les socières de la République” de Chloé Delaume et “The Power” de Naomi Alderman, pp. 215-231) dégage l’évolution politique du corps de la sorcière, figure féministe dans deux romans dystopiques parus en 2016. Par leur richesse et leur grande complémentarité, ces contributions embrassent les représentations de la sorcière, du xve au xxie siècle, à travers des supports diversifiés (manuels de démonologie, littérature, beaux-arts…), dégageant la complexité de cette figure, les liens complexes qu’elle entretient avec la magicienne dans leur dualité, ses avatars (les Willis) ou antithèses (la religieuse) et contextualisant la conception de la femme qui l’accompagne, de la chasse aux sorcières aux courants féministes contemporains.
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Notizia bibliografica
Sabine Lardon, «La Représentation de la sorcière et de la magicienne du xvie siècle à nos jours en Europe occidentale, dir. Émilie Hamon-Lehours», Studi Francesi, 199 (LXVII | I) | 2023, 148-149.
Notizia bibliografica digitale
Sabine Lardon, «La Représentation de la sorcière et de la magicienne du xvie siècle à nos jours en Europe occidentale, dir. Émilie Hamon-Lehours», Studi Francesi [Online], 199 (LXVII | I) | 2023, online dal 01 juin 2023, consultato il 08 février 2025. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/52575; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.52575
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