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HomeNumeri184 (LXII | I)Rassegna BibliograficaOttocento a) dal 1800 al 1850Sylvain Ledda, Le Paris de Musset

Rassegna Bibliografica
Ottocento a) dal 1800 al 1850

Sylvain Ledda, Le Paris de Musset

Valentina Ponzetto
p. 154-155
Notizia bibliografica:

Sylvain Ledda, Le Paris de Musset, Paris, Éditions Alexandrines, 2017, 132 pp.

Testo integrale

1Il n’est plus besoin de présenter la collection «Le Paris des écrivains» des Éditions Alexandrines, belle entreprise qui compte aujourd’hui plus d’une vingtaine de titres, et dont nous avons déjà eu l’occasion de rendre compte dans cette rubrique (voir Dumas père, «Studi francesi» 178, 2016-I; Balzac, «Studi francesi» 181, 2017-I; George Sand, «Studi francesi» 183, 2017-III).

2Alfred de Musset, «parisien jusqu’au bout de la cravate», né et mort dans la capitale, qu’il a très rarement quittée, ne pouvait manquer à la collection, même si, comme le fait remarquer Sylvain Ledda, bien peu de traces concrètes de son passage subsistent dans le Paris d’aujourd’hui: une plaque au 6 rue du Mont-Thabor, où il vécut ses dernières années (sa maison natale, rue des Noyers, dans l’actuel Ve arrondissement, ayant en revanche disparu lors des rénovations haussmanniennes), un ensemble monumental au bois de Boulogne, deux statues, au parc Monceau et sur la façade de l’Hôtel de Ville, et naturellement son tombeau au Père Lachaise, à l’ombre du dernier d’une lignée de saules pleureurs chétifs, s’étiolant infailliblement dans un sol peu adapté.

3Le parcours auquel nous convie Sylvain Ledda ressemble à une sorte de biographie diffractée du poète, suivant, dans un ordre non nécessairement chronologique, les habitudes, les passions et les vices de Musset restitués dans leur contexte topographique et sociologique. Parmi les chapitres les plus intéressants et savoureux, on citera donc celui consacré à «Musset, dandy et sportsman», qui retrace les habitudes mondaines et élégantes, teintées d’anglomanie, d’une certaine jeunesse dorée de la Monarchie de Juillet à laquelle Musset se flattait d’appartenir. Cafés à la mode, styles fashionable pour les habits et les soins de la personne, passion aristocratique pour les courses des chevaux, nous sommes informés de chaque menu détail, y compris de la grande déception essuyée par Musset quand il ne put se faire élire membre du très exclusif Jockey Club français fondé en 1833. On ajoutera au tableau l’inclination moins snob et exclusive de Musset pour la natation, pratiquée dès 1830 aux Bains chinois du boulevard des Italiens et à l’école de natation du Pont Royal et évoquée dans le 1er chapitre, «1830: aux bains ou aux barricades». Très réussie est également l’évocation de Musset en «prince de la Régence», c’est-à-dire pilier du cabaret du même nom au Palais-Royal, où il peut satisfaire sa double passion pour le jeu d’échecs et pour les alcools forts. C’est l’occasion pour évoquer l’inclination de Musset pour toute sorte de jeux, notamment de cartes, et son ivrognerie de plus en plus proverbiale. Les lecteurs courageux pourront éventuellement essayer le «cocktail Musset», redoutable mélange d’absinthe, rhum et bière dont il est l’inventeur.

4D’autres parcours évoquent des aspects plus ou moins connus de la vie parisienne de Musset. Sa formation, à travers le survol des institutions où il fit ses études, du collège Henri IV où il fut le condisciple de Paul Foucher et du duc de Chartres, à l’École des Beaux-Arts, en passant par l’École de Médecine, qui ne lui laissa que des cauchemars. Le triste profil du Musset officiel des dernières années, «chancelant perpétuel» à l’Académie française ou poète déjà semi-embaumé ayant ses entrées à la cour Impériale et à la Comédie-Française. Et encore le Musset mondain, habitué des salons de la capitale, qu’ils soient artistiques, comme le salon de Nodier à l’Arsenal, celui de Delphine de Girardin rue Saint-Georges et le Cénacle de Hugo rue Notre-Dame-des-Champs, ou aristocratiques, comme les nombreux hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain et de la Chaussée d’Antin où il a ses entrées. Une dernière manière, très mussétienne, de faire le tour de la capitale, est un voyage idéal de femme en femme. À chaque maîtresse correspond une topographie urbaine différente: il y a la bohème littéraire partagée avec George Sand quai Malaquais, le Paris des salons élégants et mondains habités par Caroline Jaubert, Aimée d’Alton ou Olympe Chodzko, celui des théâtres et de leurs coulisses, où évoluent Rachel, Louise Allan ou Rose Chéri, mais aussi celui modeste et pittoresque des grisettes, modèles vivants de Bernerette et de Mimi Pinson, ou le monde interlope, fascinant et sordide à la fois, des courtisanes et de prostituées.

5À chaque pas surgit l’évocation des œuvres de Musset, où de son propre aveu il a infusé tant de souvenirs personnels. Le mot de la fin nous trouve en parfaite syntonie avec l’A.: la meilleure façon de retrouver Musset dans le Paris d’aujourd’hui est de le guetter à l’affiche des théâtres, où il est souvent présent pour notre plus grand plaisir.

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Notizia bibliografica

Valentina Ponzetto, «Sylvain Ledda, Le Paris de Musset»Studi Francesi, 184 (LXII | I) | 2018, 154-155.

Notizia bibliografica digitale

Valentina Ponzetto, «Sylvain Ledda, Le Paris de Musset»Studi Francesi [Online], 184 (LXII | I) | 2018, online dal 03 juillet 2018, consultato il 11 janvier 2025. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/11950; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.11950

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