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Rassegna bibliografica
Letterature francofone extraeuropee

F. Kanor, Je ne suis pas un homme qui pleure

Elena Fermi
p. 413
Notizia bibliografica:

Fabienne Kanor, Je ne suis pas un homme qui pleure, Paris, JC Lattès, 2016, 258 pp.

Testo integrale

1On hésite, dans ce septième ouvrage de Fabienne Kanor, écrivaine française d’origine martiniquaise, entre roman et récit autobiographique. La protagoniste, écrivaine elle aussi, y parle, en tout cas, à la première personne comme pour créer une certaine confusion chez le lecteur et lui dire, en même temps, de ne pas trop se poser la question. Au premier abord, roman qui semble surtout vouloir parler d’amour, d’histoires d’amour inachevées, qui se terminent mal ou qui ne commencent jamais, au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture on se rend compte que les sujets abordés sont bien plus nombreux et bien plus marquants: les questions autour de l’amour et du sexe y côtoient celles autour de la couleur de la peau et de la lutte des classes. La narratrice étant une femme qui, en tant qu’intellectuelle, occupe une place importante dans la société, s’interroge – et nous interpelle – sur la place que les femmes, surtout celles qui sont originaires d’un pays anciennement dominé, peuvent occuper et sur le rôle qu’elles vont pouvoir jouer. Voilà la grande question qui se pose dès l’incipit du roman où la protagoniste, une belle quadragénaire à la peau sombre, regarde son amant allongé sur le lit, consciente que, dans cinq minutes, il va lui annoncer qu’il la quitte. Il est blanc, riche, bourgeois, elle non. La fracture qui se produit n’est pas simplement une séparation sentimentale. Il s’agit bien au contraire d’une fracture sociale, due à la différence de couleur de peau et de milieu d’appartenance. C’est à partir de là qu’on est mis face aux hantises de la narratrice qui remet tout en cause: sa capacité à être aimée, à créer à travers l’écriture – car elle est aussi en mal de création – sa place dans la société. Une pensée obsessionnelle la poursuit tout au long du roman: subir un déclassement, retomber dans sa condition d’origine, de laquelle elle a voulu s’enfuir. Le regard lucide que la narratrice porte sur sa condition, l’esprit de révolte qui ponctue le roman – révolte surtout contre les coutumes traditionnelles de sa famille d’origine, où elle ne trouve plus sa place non plus car ils ne peuvent pas comprendre ses choix – sont cependant accompagnés de beaucoup d’humour, parfois caustique, et de sincérité. Le tout raconté avec une écriture incisive et un style percutant, qui va droit au but.

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Per citare questo articolo

Notizia bibliografica

Elena Fermi, «F. Kanor, Je ne suis pas un homme qui pleure»Studi Francesi, 182 (LXI | II) | 2017, 413.

Notizia bibliografica digitale

Elena Fermi, «F. Kanor, Je ne suis pas un homme qui pleure»Studi Francesi [Online], 182 (LXI | II) | 2017, online dal 01 août 2017, consultato il 23 janvier 2025. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/10086; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.10086

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