C. Chagniot, Baudelaire et l’estampe
Claire Chagniot, Baudelaire et l’estampe, Paris, Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2016, «Lettres françaises», 406 pp.
Testo integrale
1La publication de la thèse de Claire Chagniot sur Baudelaire et l’estampe, soutenue en Sorbonne en novembre 2010 sous la direction d’André Guyaux, était attendue. Un long travail a été nécessaire pour ne pas sacrifier sur le lit de Procuste le très riche apparat iconographique de cet ouvrage, qui compte cent cinquante-neuf illustrations, dont nombreuses sont en pleine page: le résultat est un volume qui associe à l’acribie d’une thèse le charme du catalogue d’art.
2Claire Chagniot a le mérite de rattacher le «culte de l’image» que Baudelaire voulait glorifier, à une expression artistique qui connaît, vers la moitié du xixe siècle, une renaissance: l’eau-forte et, plus généralement, la gravure. Or l’estampe a une place centrale dans la critique d’art de Baudelaire, place dont témoignent ses écrits sur la caricature et les deux articles sur les aquafortistes qu’il publie en avril et en septembre 1862. Le volume de Claire Chagniot suit la dimension esthétique essentielle qui se fait jour dans la passion de Baudelaire pour la gravure. L’Auteur rappelle à juste titre que le poète lui-même fut un collectionneur d’estampes et que sa correspondance prouve qu’il «avait fréquenté plus de graveurs que de peintres» (p. 9). La première partie du volume («Les collections de Baudelaire», pp. 17-96) est consacrée à cet aspect peu connu de l’iconophilie baudelairienne. Claire Chagniot y reconstruit, pas à pas, la formation et l’affinement de la collection de gravures de Baudelaire, en proposant une description des œuvres lui ayant appartenu. Dans la deuxième partie du volume («Baudelaire critique de l’estampe contemporaine», pp. 99-190), elle se penche sur l’attitude de Baudelaire devant les artistes graveurs de son temps, et en particulier Daumier, Meryon, Whistler et Manet. Elle met ainsi en lumière le rôle de Baudelaire «promoteur de l’estampe contemporaine» (p. 183) et chantre de l’eau-forte. La troisième partie du volume («Estampes et poésie, le sens de l’image à l’épreuve», pp. 193-291), rallie l’estampe à la poésie, et inversement, à travers quelques pivots: la caricature, le croquis de mœurs, l’inspiration plastique de la poésie et l’ekphrasis. Claire Chagniot brosse ici une poétique baudelairienne de l’estampe, opérant aussi dans sa poésie. Dans la quatrième et dernière partie («Les frontispices», pp. 295-364), elle prend en considération les projets de frontispice gravé que Baudelaire avait caressés pour ses œuvres et ses collaborations avec Félix Bracquemond et Félicien Rops.
3Une ample bibliographie et une table exhaustive des illustrations complètent le volume.
Per citare questo articolo
Notizia bibliografica
Andrea Schellino, «C. Chagniot, Baudelaire et l’estampe», Studi Francesi, 182 (LXI | II) | 2017, 386-387.
Notizia bibliografica digitale
Andrea Schellino, «C. Chagniot, Baudelaire et l’estampe», Studi Francesi [Online], 182 (LXI | II) | 2017, online dal 01 août 2017, consultato il 16 janvier 2025. URL: http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/studifrancesi/10020; DOI: https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/studifrancesi.10020
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