Notes
« Wie soll ich da entscheiden ! Frankreich ist mein Vaterland, aber Deutschland ist meine Heimath geworden. Ich liebe Beide, Frankreich patriotisch, Deutschland innig ; das wird der Unterschied sein. » déclare Madelon, l’un des personnages issus d’un mariage mixte franco-allemand. Die Liebe des Ulanen. Original-Roman aus der Zeit des deutsch-französischen Krieges, Lfg. 66, p. 1048,
La collaboration entre Karl May et la maison d’édition Heinrich Münchmeyer n’est pas nouvelle : en effet l’auteur y a travaillé de mars 1875 à mars 1876 avant de démissionner. Dans une situation financière extrêmement difficile, Karl May reprit contact avec l’éditeur en 1882 et collabora à différentes publications jusqu’en 1887. Voir Dieter Sudhoff et Hans-Dieter Steinmetz, Karl-May-Chronik (dir. Lothar und Bernhard Schmid), tome I, 1842-1896, Bamberg, Karl-May-Verlag, 2005, p. 300. Voir également Ralf Harder, Karl May und seine Münchmeyer-Romane. Eine Analyse zu Autorschaft und Datierung. Materialien zur Karl-May-Forschung, Internetfassung 1999 © by Karl-May-Stiftung Radebeul (http://karl-may-stiftung.de/analyse/index.htm, consulté le 25.11.2012). De 1881 à 1888, Karl May rédige cinq romans feuilletons, dont le premier, Waldröschen, est considéré comme le plus grand succès de ce type d’ouvrage pour le xixe siècle en Allemagne, voir Christoph F. Lorenz, Karl Mays zeitgeschichtliche Kolportageromane, Lang, Frankfurt am Main 1981 (Europäische Hochschulschriften, Reihe 1, Deutsche Literatur und Germanistik Bd. 414), p. 6 où il indique, après la publication sérielle, le chiffre de 50 000 exemplaires pour ce seul roman en l’espace de seulement quelques années.
« Als für May belastend muß auch die folgende Tatsache gelten : Der unter seinem vollen Namen bei Münchmeyer erschienene Roman Die Liebe des Ulanen weist schon zu Beginn und auch sonst in einem Maße erotische Deutlichkeiten auf, wie sie quantitativ in keinem anderen Münchmeyer-Roman vorkommen. In dem über 1700 Seiten starken Jahrgang 8 des « Deutschen Wanderers » sind noch andere Erzählungen enthalten ; keine jedoch ist bezüglich ihres Gehaltes an jenen inhaltsschweren Stellen mit Mays Werk vergleichbar ! » dans Klaus Hoffmann, Waldröschen, postface, Bamberg, Karl-May-Verlag, 19, p. 2662. Voir également Hansotto Hatzig, « Die Vergewaltigung der Agnes Lemartel (Faksimile aus « Die Liebe des Ulanen » aus dem « Wanderer ») » dans Mitteilungen der Karl May-Gesellschaft (M-KMG), Nr. 17/ 1973, p. 30-31 ; Jürgen Pinnow, « Sächsisches in Karl Mays Roman « Die Liebe des Ulanen » 1. Teil » dans M-KMG, Nr. 88/ 1991 p. 53-55 ; Ibidem, 2. Teil dans M-KMG, Nr. 89/ 1991, p. 29-31 ; Rudi Schweikert, « Miszelle : Kurze Präzisierung zum « Silberglanz-Textfragment » in Karl Mays « Die Liebe des Ulanen » » dans M-KMG, Nr. 98/ 1993, p. 16 et Walther Ilmer, « Miszelle : Berichtigungen zum Nachwort im Reprint « Die Liebe des Ulanen » », Idem, p. 51 ; Karl May, Die Liebe des Ulanen (Auszüge aus dem Kapitel « Ulane und Zouave » dans M-KMG, p. 60-61 ; Walther Ilmer, « Die Übel des Ulanen » dans M-KMG, Nr. 101/ 1994, p. 33-35 et Nr. 102/ 194, p. 25-27 et Ralf Harder, « Anmerkungen zu « Ulane und Zouave » » dans M-KMG, Nr. 101/ 1994, p. 38-40 ; Martin Kirchbaum, « Der Todesritt der Gardeulanen. Betrachtungen zur Entscheidung von Sedan in Karl Mays Roman « Die Liebe des Ulanen »» dans M-KMG, Nr. 103/ 1995, p. 5-11 ; Michael Hintermayer-Wellenberg, « Der Meierhof Jeanette in Karl Mays « Die Liebe des Ulanen ». Überlegungen zur Lage und Benennung », dans M-KMG, Nr. 168/ Juni 2011, p. 16-23.
Cette édition est communément nommée Fischer-Ausgabe, du nom du propriétaire de la maison depuis 1899, Adalbert Fischer. Il faut préciser qu’une troisième édition fut entreprise par le Karl-May-Verlag à partir de 1930 dans le cadre des éditions complètes et qu’elle réorganise à nouveau en quatre parties (Der Weg nach Waterloo, Das Geheimnis des Marabut, Der Spion von Ortry et Die Herren von Greifenklau) la masse du texte en modifiant certaines données comme le nom de famille du héros allemand, qui de Königsau devient Greifenklau, participant de la sorte des nombreuses réécritures des romans de Karl May, que ce soit par lui-même ou par des tierces personnes.
Karl May, « Ein Schundverlag », Privatdruck, Dresden, 1905, p. 349-350 : « Münchmeyer gab damals eine Zeitschrift heraus, « Der deutsche Wanderer » genannt, die gar nicht gehen wollte. Er bat mich also, einen Roman für sie zu schreiben. Ich war nicht abgeneigt, es zu tun und liess mir das Blatt zeigen. [ ...] « Der deutsche Wanderer » sollte kein Kolportageunternehmen sein. Er sollte auf derselben Höhe stehen, wie die beiden im Jahre 1875 von mir gegründeten Unterhaltungsblätter. Darum hatte Münchmeyer den Wunsch, dass der betreffende Roman nicht unter einem Pseudonym, sondern unter meinem wirklichen Namen veröffentlicht werde. Wie der bekannte « Deutsche Hausschatz » in Regensburg durch die Beiträge von Karl May in die Höhe gekommen war, so sollte auch der « Deutsche Wanderer » von diesem meinem Namen profitieren. [...] Ich schrieb also den Roman „Die Liebe des Ulanen“ ». Karl May travaille ainsi à plusieurs romans simultanément, ce qui l’oblige à un emploi du temps très serré comme le montrent ses carnets : on y voit que son temps est très clairement divisé et planifié : ainsi les dimanche, lundi et mardi sont consacrés à L’Amour du uhlan, voir Ralf Harder, op. cit., p. 190.
Rappelons ici le sous-titre du roman-feuilleton : « Original-Roman aus der Zeit des deutsch-französischen Kriegs » (roman original du temps de la guerre franco-allemande). Voir sur l’origine des stéréotypes et leur valeur cognitive : Ruth Florack, Bekannte Fremde : zur Herkunft und Funktion nationaler Stereotype in der Literatur, Tübingen, Niemeyer, 2007 ( Studien und Texte zur Sozialgeschichte der Literatur, vol. 114) et Tiefsinnige Deutsche, frivole Franzosen. Nationale Stereotype in deutscher und französischer Literatur, Stuttgart / Weimar 2001.
Il n’existe au Karl-May-Archiv aucune correspondance, à part celle avec Juliette Charoy et quelques lettres d’autres traductrices, avec des maisons d’édition ou de journaux français. En 1883, l’éditeur Mame, par l’intermédiaire et le filtre de Juliette Charoy, s’est approprié l’auteur comme un écrivain catholique de littérature de jeunesse et d’aventures. Les documents que les archives auraient pu détenir ont disparu dans les bombardements des ateliers et entrepôts au début de la seconde guerre mondiale.
Voir à ce sujet L. Bihl, K. Epting, Bibliographie französischer Übersetzungen aus dem Deutschen 1457–1944, in Verbindung mit K. Wais, hg. von der Universitätsbibliothek Tübingen, 1987, en particulier le tome 2 où l’on peut constater que les auteurs les plus traduits entre 1870 et 1918, hormis Lessing, Goethe Schiller, E.T.A. Hoffmann et Heine, sont les auteurs d’ouvrages de jeunesse : Karl May, Christoph von Schmid et Johann Rudolf von Wyss, tous les trois chez le même éditeur, à savoir Mame à Tours. Le problème de la bibliographie d’Epting/ Bihl est qu’elle n’indique pas le nombre d’exemplaires des différents tirages, ce qui n’offre donc pas d’informations précises quant à la réelle diffusion des ouvrages en question. Sur cette question, voir également Mathilde Lévêque, « Traduire pour Mame », in Cécile Boulaire (dir.), Mame : deux siècles d’édition pour la jeunesse, Rennes, Presses universitaires de Rennes, Tours, Presses universitaires François Rabelais, 2012, p. 363-379.
Christoph F. Lorenz, Karl Mays zeitgeschichtliche Kolportageromane, op. cit., les pages 27 à 181 sont consacrées à l’Amour du uhlan.
Voir principalement l’épisode intitulé « La fille du Kabyle » (Die Tochter des Kabylen) p. 486 à 597 et en particulier p. 675 à 693.
Il joue ainsi sur la racine du mot « Schlacht » pour en faire un dérivé « Schlachten » (abattage, tuerie ; c’est également le pluriel du mot « bataille »).
Dans l’avant-propos à la traduction des Pirates de la Mer Rouge, Tours, Mame, 1885, p. 7, Jules de Rochay (alias Juliette Charoy la traductrice) trouve bon de préciser que Karl May est « sympathique malgré sa nationalité. »
Dès les premières traductions françaises, Karl May a été annexé par l’éditeur catholique tourangeau Mame qui a ainsi, par la présentation qu’en a faite Juliette Charoy, façonné et propagé la première image de cet auteur pour le public français.
Hans-Jörg Neuschäfer, Dorothee Fritz-El Ahmad et Klaus-Peter Walter, Der französische Feuilletonroman. Die Entstehung der Serienliteratur im Medium der Tageszeitung, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft 1986 et Norbert Bachleitner, Fiktive Nachrichten. Die Anfänge des europäischen Feuilletonromans, Würzburg, Königshausen & Neumann, 2012, p. 86 notamment, mais aussi Günter Kosch, Manfred Nagl, Der Kolportageroman. Bibliographie 1850 bis 1960, Metzler, Stuttgart 1993, (Repertorien zur deutschen Literaturgeschichte 17), p. 67 (« im Vergleich mit westlichen Entwicklungen ein Verspätungsphänomen »), Gabriele Scheidt, Der Kolportagebuchhandel (1869–1905). Eine systemtheoretische Rekonstruktion, M & P Verlag für Wissenschaft und Forschung, Stuttgart 1994, p. 255-258. Ces auteurs expliquent le développement des périodiques dans la seconde moitié du xixe siècle en Allemagne, notamment la création des Generalanzeiger, à partir de 1871, qui ne sont dans un premier temps que des journaux d’annonces publicitaires. Mais peu à peu, les maisons d’édition vont utiliser ces périodiques pour y publier des romans feuilletons – en général de qualité littéraire assez peu élevée – mais qui remplissent exactement par leur distribution de masse et leur prix l’équivalent des quotidiens français tels Le Petit Journal ou Le Petit Parisien. Et contrairement à la France qui voit le colportage littéralement s’écrouler à partir de la seconde moitié des années 1860 (voir Roger Chartier, Hans Jürgen Lüsebrink (Hg.), Colportage et lecture populaire. Imprimés de large circulation en Europe (xvie-xixe siècles), Paris, IMEC-1996, p. 160-161) sous le coup de l’extension rapide du chemin de fer et la création des journaux à un sou, en Allemagne la période de 1870 à 1905 est la grande période du roman feuilleton de colportage (voir K Günter Kosch, Manfred Nagl, Der Kolportageroman, op. cit. p. 1 et 24-29). Cela ne signifie pas bien entendu que les quotidiens d’opinion ne publient pas également des romans-feuilletons, mais ils restent déterminés par les orientations politiques des rédactions (Nobert Bachleitner, Fiktive Nachrichten, op. cit., p. 80-88) qui publient des artistes connus et engagés. Hans-Jörg Neuschäfer (p. 218) fait remarquer qu’en France 1884 est une année charnière où l’on peut clairement constater dans les romans populaires un passage d’une tutelle paternaliste à une opposition féminine des sentiments, c’est-à-dire à une transformation de la structure traditionnelle de l’action sous le signe de la compassion, tandis qu’en Allemagne on assiste plutôt à une transformation qui tire vers le sentimentalisme.
Voir Jean-Claude Vareille, Le Roman populaire français (1789-1914), idéologies et pratiques, Limoges, Pulim, 1994, qui montre la force « révolutionnaire » du roman populaire et en explique ainsi partiellement le rejet. Le roman-feuilleton est, selon Jean-Claude Vareille, une des formes de publication et de distribution du roman populaire. Il explique que le roman populaire n’est pas « béatement » réactionnaire et rétrograde, il n’est pas « politiquement régressif, mais plutôt anthropologiquement, car on y rencontre un retour massif de la pensée « archaïque » ou « sauvage ». » op. cit., p. 107. Il est néanmoins nécessaire ici de faire remarquer que dans le dernier tiers du xixe siècle la différence entre le roman-feuilleton et le roman populaire ne se fait pas seulement par la question du « niveau » ou de la « qualité » littéraire de l’œuvre en question que plutôt sur le mode de publication et/ ou de distribution. D’autre part, il est nécessaire de rappeler que le développement de la presse en France et en Allemagne se passe de manière différente du fait de situations socio-économiques non comparables entre les deux pays : ainsi dans le Brockhaus Konversationslexikon, Leipzig Berlin Wien, 14. Auflage, 1894-96, 5. Band, p. 163, l’auteur donne à l’aide de statistiques la situation de la presse au niveau européen ; il indique ainsi qu’en 1887 on dénombre en Allemagne 5 623 « journaux » – dont 2 400 revues – tandis qu’en France, il n’y en a que 2 819.
Pour une réception de Mme de Staël en Allemagne on consultera avec profit Gerhard R. Kaiser & Olaf Müller (dir.), Germaine de Staël und ihr erstes deutsches Publikum : Literaturpolitik und Kulturtransfer um 1800, Heidelberg, Universitätsverlag Winter, 2008.
Voir Wolfgang Leiner, Deutschlandbild in der frz. Literatur, Darmstadt, Wissenschaftliche Buchgesellschaft, 1989, p. 155.
Idem, p. 138.
Ibidem, p. 139.
Voir ici Wolfgang Leiner, op. cit. et Michael Jeismann, Das Vaterland der Feinde. Studien zum nationalen Feindbild und Selbstverständnis in Deutschland und Frankreich 1792-1918, Klett-Cotta, Stuttgart 1992. (Traduction française : La patrie de l’ennemi. La notion d’ennemi national et la représentation de la nation en Allemagne et en France de 1792-1918, CNRS Éditions, Paris 1997) qui nous rappellent qu’en France le topos du Barbare allemand fait retour et que la critique du militarisme allemand est mise en rapport avec une critique de la civilisation selon laquelle, du point de vue français, la défaite française permettra une régénération par purification tandis que la victoire allemande réconfortante serait le premier signe de sa dégénérescence.
Karl May, Die Liebe des Ulanen, Lfg. 1, p. 1 : « Lieber Graf, ist es nicht eine Schande, dass ein so schöner Fluss und ein so reizendes Land unserem Frankreich noch immer vorenthalten wird ? Wann werden wir endlich marschieren, um uns die linke Seite des Rheines, welche uns gehört zu holen. Ich hasse die Deutschen. […] Muss man nicht einen Gegenstand, den man erlangen will, vorher prüfen und kennen lernen. » et plus loin le grand-père, le Capitaine alias Richemonte, tiendra à son petit-fils une tirade lyrique sur la résurrection de l’aigle français et la conquête de l’Allemagne qui « nous » appartient, Lfg. 2, p. 22.
Idem, « Diese Herren Spießbürger » et « einen sehr unterhaltenden Spaziergang nach Berlin machen. »
Ibidem, « Sie musterten die Mitfahrenden mit kalten, von oben herablassenden Blicken, und nahmen […] Platz, ohne sich darum zu bekümmern, ob sie anderen die wohl berechtigte Aussicht auf die lachenden Ufer raubten. »
Ibidem, « ihr in französischer Sprache geführtes Gespräch war so lärmend, so rücksichtslos laut, dass sich aller Blicke verweisend auf sich richteten, doch nahmen sie nicht die geringste Rücksicht davon […] so laut, dass es jedermann hören konnte. »
Ibidem, p. 5 : « Sein Gesicht hatte den Ausdruck gewechselt. Es schien ein vollständig anderes zu sein. Vorher hatte man es schön und regelmäßig nennen können, jetzt aber war es aber das gerade Gegentheil. […] Die allergrößte Veränderung aber war mit seinen Augen vorgegangen. Sie hatten vorher eine ganz entschieden graue Farbe gehabt, waren aber unter dem Einflusse des Zornes erst dunkel, fast schwarz geworden und hatten dann in schneller Folge alle Färbungen bis zu einem boshaft leuchtenden Gelbgrün durchlaufen, welches um so infernalischer glühte, als die kleinen, feinen Äderchen des Augapfels stark angeschwollen waren und dem Weiß ein blutunterlaufenes Aussehen gaben. […] Der Ausdruck, welchen das Gesicht des Obersten gezeigt hatte, war geradezu ein diabolischer zu nennen. So ein Gesicht und kein anderes hatte der Teufel gemacht, als der den Grundstein zur Hölle legte. So ein Gesicht musste er machen, so oft er die Seele eines Verdammten in den Pfuhl stieß, dessen Schwalch niemals verlöscht, und so ein Gesicht muss er machen, wenn er sich an den Qualen ergötzt, welche die Gerichteten erleiden, denen jede Hoffnung genommen ist für alle Ewigkeit. Wer dieses Gesicht sah, der musste wissen, dass dieser Graf Rallion ein Teufel sein konnte, ein hinterlistiger, grausamer, erbarmungsloser Teufel, der kein Verbrechen scheute, keine Rücksicht kannte, und vor Nichts zurückbebte, wenn es galt, ein Ziel zu erreichen, welches er sich zu dem seinigen gemacht hatte. Dieses fascinirende, gelbgrüne, giftige Auge hatte den höllischen Blick, den die Italiener Jettatura nennen, und von welchem sie meinen, dass Jeder, auf dem er haftet, unwiderruflich dem Unglück verfallen sei. »
Ibidem, Lfg. 108, p. 1724.
Ibidem, p. 809. C’est ici le narrateur qui parle et offre à ses lecteurs une réflexion historique et géostratégique. À cet instant, ce ne sont pas tant les Français que Napoléon III, dans sa vaine fatuité, qui est rendu responsable des événements de 1870 et de la catastrophe nationale.
Richemonte a été anobli par Napoléon Ier (Lfg. 5, 71), la baronne de Sainte-Marie est une ancienne fille de ferme (Lfg. 2, 21), etc.
Ainsi Hugo von Königsau réussit par exemple à étouffer une émeute entre bonapartistes et royalistes dans le Paris de 1815 qui fait s’écrier un Français : « Kommt, wir wollen gehen ; dieser brave Deutsche giebt uns unseren König wieder ; er hat Recht ! ». « Allons, partons ; ce brave Allemand nous rend notre roi, il a raison ! » Lfg. 10, p. 147.
Albin Richemonte, alias le Capitaine, est le beau-fils de Mme Richemonte et le demi-frère par alliance de Margot. Mme Richemonte et Mme de Sainte-Marie sont toutes deux allemandes et apparentées Lfg. 19, p. 294.
Karl May, Die Liebe des Ulanen, Lfg. 23, p. 338.
Idem, « Das war ganz der Corse, der am Liebsten zum Dolche gegriffen hätte. » Lfg. 24, p. 369.
Ibidem, L’Allemagne a vaincu son frère autrichien, ce dont Napoléon III aurait voulu profiter, mais en vain.
Ibidem, « ihre Kriegsführung ist eine vandalische ; ihre Vergnügungen sind roh, und alle ihre Gewohnheiten stossen ab ! […] Die Deutschen sind Hunde, welche Prügel erhalten müssen ! » p. 121.
Voir par exemple sa description Ibidem, Lfg. 1, p. 3.
Ibidem, Lgf. 9, p. 130.
Ibidem, Lfg. 9, p. 137 : « Ja, Sie sind ein Deutscher, ein wahrer, echter Deutscher ! Was wissen Sie von den Deutschen, Mademoiselle ? Das sie wie die Kinder sind, voller Glauben und Vertrauen, und doch auch echte Männer, welche Gott zwar um Hilfe bitten, ihn aber auch dabei tüchtig unterstützen. Man sieht es an den Schlachten, welche sie jetzt geschlagen haben. »
Ibidem, Lfg. 1, p. 13 : « Sie lag regungslos auf dem Rücken und hatte die Augen geschlossen. Durch diese Lage wurde der herrliche Busen hervorgehoben, auf dessen schöner Formung Müller’s Blicke trotz der Gefahr, in welcher er schwebte, immer wieder zurückkehrten. »
Ibidem, Lfg. 2, p. 17 : « Da lag sie bleich und regungslos. Das nasse Gewand legte sich eng an die herrlichen Glieder und ließ die Formen derselben so deutlich erscheinen, als ob sie unbedeckt seien. Müller achtete nicht auf den Regen ; er vergaß das Brausen des Sturmes und das Brüllen des Wassers ; er sah nur die Heißgeliebte vor sich. Er ließ sich neben ihr nieder, nahm ihren Kopf in den Arm und legte seine Lippen auf den Mund, welcher, leise geöffnet, die köstlichen Zahnperlen sehen ließ. Er küßte, küßte und küßte sie wieder und immer wieder, bis er fühlte, daß ihre Lippen warm wurden. »
Reiner Marcowitz, « « Attraction ans Repulsion : Frnaco-German Relations in the « Long 19th Century » p. 13-27 dans Carine Germond et Henning Türk, A History fo Franco-German Relations in Europe : from « Hereditary Enemies » to partners, Palgrave Macmillan, 2008. R. Marcowitz note p. 21 que Bismarck a tout fait pour soutenir la politique coloniale française afin d’orienter les énergies anti-allemandes des Français vers d’autres continents, comme l’a montré la Conférence de Berlin sur le Congo de novembre 1884 à février 1885 contemporaine de L’Amour du uhlan. L’accord entre l’Allemagne et la France s’y fit au détriment et contre la Grande-Bretagne, écho aux paroles de Hugo von Königsau à la fin du roman (p. 1698 Lfg. 107)
Voir entre autres Andrea Polaschegg, Der andere Orientalismus. Regeln deutsch-morgenländischer Imagination im 19. Jahrhundert (Berlin/ New York, 2005) et plus précisément du même auteur « Durch die Wüste ins Reich des silbernen Löwen. Kara Ben Nemsi reitet durch den deutschen Orientalismus » dans Sabine Beneke et Johannes Zeilinger (dir.), Karl May. Imaginäre Reisen. Eine Ausstellung des Deutschen Historischen Museums (DHM, Bönen/Berlin 2007), p. 115-136 ; Nina Berman, Orientalismus, Kolonialismus und Moderne. Zum Bild des Orients in der deutschsprachigen Kultur um 1900, Stuttgart, M & P., 1997, et du même auteur « Karl May im Kontext von Kolonialismus und Auswanderung » dans Iman Attia (dir.), Orient- und Islam-Bilder. Interdisziplinäre Beiträge zu Orientalismus und antimuslimischem Rassismus (Münster, Unrast-Verlag, 2007), p. 199-209 ; Heike Hartmann, « Die „gefahrvollen Weltreisen“ des Dr. May. Behauptungen des Authentischen in und um Karl Mays Reiseerzählungen » dans Sabine Beneke et Johannes Zeilinger (dir.), Karl May. Imaginäre Reisen, Berlin, 2007, DHM, Bönen/ Berlin, p. 61-84 et Dominik Melzig, Der ,kranke Mann’ und sein Freund. Karl Mays Stereotypenverwendung als Beitrag zum Orientalismus (Husum, Hansa, 2003).
Son nom est loin d’être aimé (« nichts weniger als beliebt » Lfg. 31, p. 489) et il préconise la fermeté comme unique moyen pour se faire respecter (Lfg. 32, p. 497).
Ibidem, Lfg. 32, p. 498. Cela étant, les descriptions des personnages d’origine arabe ou kabyle correspondent tout à fait aux stéréotypes de l’époque : voir par exemple la description d’Abu Hassan Lfg. 5, p. 70-71.
La question se pose de la raison de cette « digression coloniale » dans l’ouvrage ; en effet l’empire allemand installe ses colonies en Afrique notamment à partir de 1884 et comme l’écrit Reinhold Wolff : « La carte du monde pour le théâtre des actions dans les romans de Karl May est très largement identique aux intérêts coloniaux de l’empire wilhelminien. » dans R. Wolff, « Karl May und Frankreich », MGM, Nr. 123 März 2000, 32 Jgg. p. 52-57, ici p. 55.
Ibidem, Lfg. 105, p. 18 Saadi et Abu Hassan, son frère, sont contraints d’être spahis et de prendre part à la guerre franco-allemande.
Ibidem, Lfg. 83 p. 1314 : Richardt à propos de Marion dans un entretien avec sa sœur Emma : « Orientalisch, nicht ? Ja, aber keineswegs jüdisch ! O nein ! » Nous ne développerons pas ici les relents antisémites de l’œuvre de Karl May, notamment dans l’épisode consacré à Bertha Brandt (« Ulane und Zouave ») avec la figure du juif marocain qui aide Richemonte, car cela nous entraînerait trop loin.
À noter toutefois que Marion est la fille d’une « princesse » puisque Liama est la fille du chef des Beni Hassan ; en ce sens, Richard n’épouse pas une simple roturière comme cela avait été le cas pour son grand-père.
Ibidem, Lfg. 2, p. 18 : « Wer hat mich gerettet ? Herr Doktor Müller ! Also ein Deutscher ? Ja, glauben Sie, dass dieser Umstand geeignet ist, den Werth seiner That zu vermindern ? O, nicht im Geringsten ! Ich bin zwar eine Französin, aber keineswegs eine Deutschenhasserin aus Passion. »
Ibidem, Lfg. 14, p. 213 : « Unglücklich ? O nein. Sie war ja eine Deutsche, und diese sind ja immer froh, wenn sie im Arme eines Franzosen liegen können. »
Ibidem, Lfg. 66, p. 1048 : « Comment puis-je trancher ? La France est ma patrie, l’Allemagne par contre est devenue mon pays. J’aime les deux, la France patriotiquement, l’Allemagne ardemment ; telle est peut-être la différence. ». Madelon serait donc plutôt du côté d’un Jean Jaurès que d’un Gustave Hervé.
Ibidem, Lfg. 74, p. 1170 : « Ich lasse alle Nationalitäten gelten. Ich bin kein Menschenfresser. Jedes Individuum und so auch jedes Volk hat die Berechtigung zu existieren. Man verkehrt, wenn man ein gebildeter Mann ist, mit jedem Menschen höflich ; in ganz derselben Weise so auch die Völker unter einander verkehren. », Lfg. 107, p. 1669. Le général Latreau ne peut s’empêcher d’admirer les manœuvres des uhlans pour libérer le château, malgré son patriotisme français : il sait reconnaître le mérite là où il le voit.
Ibidem, Lfg. 51, p. 809.
Ibidem, Lfg. 52, p. 817.
Ibidem, Lfg. 104, p. 1659.
Ibidem, Lfg. 56, p. 892 et Lfg. 57, p. 897 par exemple, ou encore Lfg. 106, p. 1683 : « Man sah es, das es nicht eine Schlacht, sondern ein Schlachten gewesen war. Der Kampf hatte die Spuren einer wahrhaft grauenvollen Vernichtung hinterlassen. Die Felder waren mit Leichen förmlich bedeckt. […] Die Waffen blitzten weithin im Sonnenglanze ; aber die Hände Derer, welche sie geführt hatten, waren kalt, erstarrt, im Todeskampfe zusammengeballt. Mit zersetzter Brust und klaffender Stirn lagen sie gebrochenen Auges in Schaaren am Boden. […] Zerschmetterte Leiber, Pferdeleichen, zerbrochene Waffen, Tornister, Zeltfetzen, Chassepots und Faschinenmesser lagen umher. Es war ein entsetzliches Bild, wie Magenta, Solferino und Sadowa nicht geboten hatten. […] Und in den Dörfern, durch welche die Beiden ritten, sah es noch viel, viel grässlicher aus als auf dem offenen Felde. » Comme le rappelle Christoh F. Lorenz (op. cit., p. 156-158), la bataille de Gravelotte-Saint-Privat (Lfg. 106) n’est décrite que brièvement, par contre, celle de Sedan qui fut stratégiquement plus importante puisqu’elle permit de faire prisonnier Napoléon III, fait l’objet de plusieurs pages de description avec de nombreux détails sur les forces en présence et leur armement ainsi que les moments décisifs de l’affrontement. Les conséquences pour les hommes y sont également dépeintes de manière très vivante.
Ibidem, Lfg. 105, p. 1677. Il est d’ailleurs à noter que Karl May fait avec le nom de ce personnage un clin d’œil à l’histoire dans le sens d’une réconciliation entre Allemands et Français : en effet, Ézéchiel de Mélac est un personnage historique qui a ravagé le Palatinat, le Wutrtemberg et le Bade lors de la guerre de la Ligue d’Augsbourg (1688-1697). Or, ici le personnage est germanophile, parle allemand et n’a aucune objection à ce que sa petite-fille Marie épouse le peintre Hieronymus August Schneffke.
Ibidem, Lfg. 42, p. 632 : « Christus will, dass alle Menschen, welcher Nationalität sie auch sein mögen, sich mögen, sich lieben sollen. Und der gute Gott hat uns ja ein Herz gegeben, dessen Sprache so mächtig wirkt, dass vor ihr die Stimme des Parteihasses, der Rache, des Vorurtheiles verstummen muss. Dieses Herz hat wohl in jeder menschlichen Brust einmal gesprochen. Wohl dem, welchem es erlaubt war, diesen süßen und beglückenden Einflüsterungen Folge zu leisten. »
Christoph F. Lorenz, op. cit. p. 130.
Karl May, Die Liebe des Ulanen, Lfg. 107, p. 1698 : « Bonaparte hat viel, viel gefehlt, aber er hat unendlich mehr Segen gebracht. Der Sturmwind, welchen er anfachte, hat vieles verfaulte zum Lande hinausgejagt. » « Beaucoup de choses ont fait défaut à Napoléon, mais il a apporté infiniment plus de bonheur. La tempête qu’il a attisée a chassé beaucoup de ce qui était pourri. » En cela il n’est pas sans rappeler Hamlet ! N’oublions pas également qu’il représentait pour Hegel « l’esprit du monde à cheval » (« der Zeitgeist zu Pferde ») ; Napoléon est donc une figure historique très ambivalente en Allemagne, même à la fin du xixe siècle.
Ibidem, Lfg. 84, p. 1337.
Ibidem, Lfg. 45, p. 707.
Les Français restent les antipodes des Allemands comme la phrase suivante l’exprime on ne peut plus clairement, en partageant chaque pays selon les qualités attribuées au genre (gender) : « In Frankreich seien die Frauen mehr werth als die Männer, in Deutschland aber die Männer mehr als die Weiber.“ Lfg. 77, p. 1219.
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