1En complément des analyses présentées dans l’article, nous avons souhaité mettre à la disposition des lecteurs un certain nombre de documents supplémentaires qui ne pouvaient pas être intégrés ou joints à sa version papier.

2En effet, l’enquête ethnographique que nous avons menée sur les « journées de l’économie » s’est accompagnée de prises régulières de photographies, dont certaines témoignent des souhaits des organisateurs de promouvoir une conception positive voire enchantée de l’économie, qui prend de multiples formes. Les salles et lieux dans lesquels l’évènement est organisé sont ainsi explicitement sélectionnés de manière à rompre avec une image jugée désuète ou austère du savoir universitaire. Par conséquent, les conférences se déroulent autant dans des lieux liés à l’économie « pratique » (comme la chambre de commerce et d’industrie), que dans des salles spontanément associées à la culture : à l’opéra, dans des théâtres, dans des pièces de la municipalité lyonnaise aux signes ostentatoires de richesse et de prestige, associant moulures, lustres et tableaux, comme le montre la photographie 1.

3À ces tentatives pour redonner noblesse et rayonnement à l’économie s’ajoutent les éléments graphiques propres à l’évènement. La photographie 2 illustre les nombreux documents distribués aux participants qui font également montre, pour certains d’entre eux, d’une conception pacifiée de l’économie. En s’inspirant des petits symboles parfois gravés au couteau sur l’écorce des arbres pour immortaliser une union éternelle, l’économie y est parfois traitée sur le mode de la relation sentimentale.

4Si l’économie doit être aimée et éprouvée, et que les signes et symboles déployés tentent d’en fournir une cohérence par-delà les interprétations individuelles, force est de constater que l’organisation matérielle n’est pas dénuée d’implications quant aux places attribuées aux participants. Aux injonctions à la « démocratisation » répondent des séances ex cathedra dans lesquelles la scène, occupée par un petit nombre d’intervenants parfois armés de leurs diagrammes et de leurs présentations, fait face à une salle pouvant parfois accueillir plusieurs milliers de personnes (voir la photographies 3 et la photographie 4). C’est principalement dans une telle structure académique, à l’asymétrie peu propice à la prise de parole, que prennent place les conférences de ces journées.

Photographie 1 : « Comment sortir du dopage monétaire et budgétaire ? », conférence organisée en 2009

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Photographie 2 : Exemple de documents distribués lors des « journées de l’économie »

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Photographie 3 : « Comment sortir de la crise ? », conférence organisée en 2009, côté scène

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Photographie 4 : « Comment sortir de la crise ? », conférence organisée en 2009, côté salle

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