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Enseignement supérieur : l’art et les manières de sélectionner

Introduction
Higher Education: The art and ways to select. Introduction
Séverine Chauvel et Cédric Hugrée

Texte intégral

  • 1 Voir les jugements no 1504236 du 16 juin 2016 du tribunal administratif de Bordeaux et les suspensi (...)
  • 2 Aline Pauron, « Projections des effectifs dans l’enseignement supérieur pour les rentrées 2016 à 20 (...)

1En juillet 2017, la nouvelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche annonçait l’abandon d’« Admission Post-Bac » (APB), le système informatique d’affectation des bachelier.e.s dans les différentes filières de l’enseignement supérieur français. Critiqué par la plupart des organisations lycéennes et étudiantes dès sa mise en place en 2009, ce dispositif avait en fait été rapidement fragilisé par une série de contentieux administratifs1. La loi relative à l’orientation et la réussite des étudiant.e.s (ORE), promulgée en mars 2018, et notamment la nouvelle plateforme d’admission dans l’enseignement supérieur appelée « Parcoursup », constitue une première réponse politique de la nouvelle majorité présidentielle élue en 2017 (La République en Marche) aux questions brûlantes et récurrentes, depuis les années 1960 (Passeron, 1986), de l’accès des étudiant.e.s aux différentes filières des universités françaises. À compter de cette période, l’ensemble des institutions d’enseignement supérieur doivent accueillir l’arrivée des cohortes nées au début années 2000 où les bachelier.e.s représentent désormais, toutes filières confondues, 78,6 % d’une génération. Les inscrit.e.s dans l’enseignement supérieur sont aujourd’hui 680 000 de plus qu’au début des années 2000 et atteindront 2,9 millions d’inscrits d’ici six ans2 ; les soixante-dix universités devant à elles seules inscrire plus de la moitié des néo-bachelier.e.s – soit six sur dix parmi celles et ceux qui poursuivent des études après le baccalauréat.

2Dans ce contexte de pression démographique, le rôle joué par les modalités d’admission aux différents cycles de formations universitaires dans la reproduction des inégalités sociales constitue des enjeux politiques forts. À la suite d’APB, Parcoursup est aussi contesté juridiquement et critiqué par les nombreuses mobilisations étudiantes du printemps 2018 qui y voient l’instauration d’une sélection à l’entrée de l’université. Cette nouvelle plateforme est aussi incriminée par plusieurs syndicats de l’enseignement supérieur et par de nombreux enseignant.e.s-chercheur.e.s, sur qui reposent la hiérarchisation de plus de 800 000 demandes d’inscription selon des « attendus » définis localement dans chacune des disciplines et formations des différents établissements. L’algorithme informatique national APB est ainsi remplacé par une plateforme nationale d’enregistrement des vœux combinée à un traitement institutionnel local des demandes d’inscription. Cette transformation fait d’ailleurs écho aux déclinaisons locales de la nouvelle gestion publique (NGP) via des nouveaux dispositifs soumettant les domaines de l’éducation, mais aussi de la santé et de l’action sociale à de nouvelles normes gestionnaires (Demazière et al., 2013).

  • 3 Voir Stéphane Troussel, « Parcoursup et inégaltés territoriales : mettre fin à l’opacité », Métropo (...)

3Au printemps 2018, les décalages entre les annonces gouvernementales et les effets de la sélectivité sociale et scolaire de Parcoursup sont pointés par les mobilisations dans les universités. Ainsi que le soulignent Fanny Bugeja-Bloch et Marie-Paule Couto (2018), ce nouveau dispositif « repose sur le présupposé fort selon lequel les bachelier.e.s s’orientent de manière inconsidérée vers l’université, en particulier les bacheliers des séries technologiques et professionnelles ». Ses limites apparaissent publiquement lorsqu’au moment où la quasi-totalité des établissements de formation supérieure ferment pour les vacances estivales en juillet 2018, 100 000 candidats – soit un sur huit – attendent encore de connaître la ville, l’établissement et la discipline où ils étudieront moins de deux mois plus tard. Et surtout, les premiers décomptes des vœux laissent apparaître un accroissement des polarisations et des différenciations sociales et spatiales des formations supérieures. La baisse différenciée du nombre de candidat.e.s en filière de Droit selon les universités d’Île-de-France entre 2017 et 2018 (Bugeja-Bloch & Couto, 2018), la croissance de vœux vers les Sections de technicien supérieur au détriment de vœux de Licence (Boulet & Bluntz, 2018) tout comme l’acuité publique et politique prise par les inégalités territoriales dans les processus d’affectation de 20183 se présentent comme les premières conséquences de la mise en place de Parcoursup. Mais, plus largement, c’est probablement le resserrement des liens entre les positions sociales et les parcours scolaires des impétrant.e.s dans les disciplines et les différents établissements qui constitue le nouvel enjeu de connaissance des mécanismes d’inscription et de sélection dans les différentes formations universitaires françaises.

4En France, s’il existe des formations de l’enseignement supérieur explicitement sélectives (Classes préparatoires aux grandes écoles, Section de technicien supérieur, Institut universitaire et technologique, etc.), la hiérarchie des formations supérieures transcende largement les clivages entre filières sélectives et filières non sélectives (Convert, 2010). Cette hiérarchie est d’abord le résultat d’une histoire institutionnelle liées à celles des professions juridiques et médicales, mais aussi aux grandes professions d’État ou encore aux emplois d’encadrement supérieur des entreprises ayant permis la scolarisation prolongée et relativement séparée d’une partie importante des enfants des classes supérieures (pour exemples Bourdieu, 1989 ; Hardy-Dubernet, 2005 ; Fauvet et al., 2015). Cette organisation institutionnelle a survécu à la deuxième explosion scolaire voyant doubler la proportion de bachelier.e.s au sein d’une génération entre 1986 et 1995 pour dépasser les trois quarts d’une génération au début des années 2010.

5Nombreuses sont les recherches en sciences sociales à avoir analysé les transformations récentes de l’enseignement supérieur français. On peut identifier une première série de travaux qui ont permis de documenter les changements des « régimes d’inégalité » – inequality regime selon une expression que nous empruntons à Joan Acker (2009) –, qui façonnent et segmentent désormais les trajectoires des étudiant.e.s du primaire jusqu’aux diplômes supérieurs. Plusieurs de ces travaux ont notamment mis en lumière les nouvelles conditions sociales et scolaires autorisant les poursuites d’études longues dans les classes populaires (Beaud, 2003 ; Hugrée, 2010 ; Poullaouec, 2010 ; Pasquali, 2014), qui viennent transformer le travail de sélection des élèves par les enseignant.e.s dès l’enseignement secondaire (Chauvel, 2014 ; Cayouette-Remblière, 2016). Plus largement, on connaît désormais, grâce à cette approche, les mécanismes scolaires différenciés selon le sexe ou l’origine sociale qui favorisent l’éviction en premier cycle (Blöss & Erlich, 2000), l’obtention d’une licence à l’université (Brinbaum et al., 2018) ou celle de concours des grandes écoles (Blanchard et al., 2016).

  • 4 La réforme de la sélection à l’entrée en master a précédé la loi ORE. Jusqu’à la fin de l’année 201 (...)
  • 5 Les frais d’inscription dans l’enseignement supérieur français ont été relevés pour les étudiant.e. (...)

6Une seconde série de travaux, plus rares, ont contribué à l’identification de « régimes de sélection » – admission regime selon l’expression de Jerome Karabel (2005) – d’institutions spécifiques telles que les sections de techniciens du supérieur (Orange, 2010) ou les classes préparatoires (Darmon, 2013). Sans s’inscrire explicitement dans ce cadre, ces travaux constituent de bons exemples d’identification des mécanismes institutionnels et des formes de socialisations à l’origine des élections scolaires, sociales, plus courantes et ordinaires que celles liées aux grandes écoles proches du champ du pouvoir (Bourdieu, 1989). Bien que les filières universitaires en France sélectionnent de façon moins formelle et beaucoup plus variable selon les niveaux, les disciplines et les diplômes préparés (Beaud et al., 2010), cette approche a rarement été au cœur des travaux sur l’université. L’identification des matrices et socialisations disciplinaires en sociologie et en médecine (Millet, 2003) renvoie pour partie à cette question, en soulignant principalement les effets variés de l’organisation des savoirs et des connaissances à l’université sur les socialisations intellectuelles. Mais, finalement, en formalisant un peu plus les conditions de choix des impétrant.e.s dans les filières universitaires, les nouvelles procédures administratives, quoiqu’encore peu routinisées, rendent désormais possible la mise à l’épreuve de cette notion pour les universités françaises. Une telle approche invite d’ailleurs à mieux documenter les évolutions socio-historiques des registres de légitimité (égalité des chances, mérite, etc.) et les logiques de changement des politiques de sélection (dispositifs de classement, d’élaboration et de mise en œuvre des critères de sélection) dans les institutions concernées. Elle permet ensuite d’identifier ses effets sur les candidat.e.s et sur les manières dont ils intègrent ou non ces procédures à leur vœux d’orientation. En outre, elle ne vise pas seulement la connaissance des modalités d’accès à l’enseignement supérieur mais permet d’interroger les accès aux diplômes de master4, ou ceux des étudiant.e.s étranger.e.s extra-communautaires5.

7Il faudra du temps aux sciences sociales pour analyser empiriquement les origines, les applications locales et les effets des transformations récentes des procédures d’admission dans l’enseignement supérieur. Ce dossier se donne comme ambition d’alimenter ces questions en réunissant quelques études de cas décrivant les évolutions des modalités d’admission à l’entrée de différentes formations supérieures (Médecine, Écoles de commerce) en France et à l’étranger, et d’en identifier quelques effets. La diversité des procédures mises en œuvre nécessite des analyses à différentes échelles, en raison des dispositifs qui se différencient selon la place de la formation et de la discipline dans la hiérarchie des études. Ce dossier met ainsi en débat l’hypothèse d’un nouvel âge de la sélection dans l’enseignement supérieur français. Pour ce faire, deux contributions prennent spécifiquement la réforme ORE pour objet et quatre autres proposent des contrepoints historiques, géographiques et institutionnels qui se décentrent, temporairement, des enjeux sociaux et politiques les plus immédiats de la situation française. Les textes et comptes rendus d’ouvrages composant ce dossier éclairent ainsi les manières variées dont se déroule l’accès aux formations des systèmes d’enseignement supérieur français et étrangers. Ils soulignent tour à tour les parallèles, les convergences et les différences avec la situation française actuelle.

8Les deux premiers textes de ce dossier reviennent sur deux cas d’institutionnalisation de systèmes de sélection des entrant.e.s dans des formations supérieures françaises : l’instauration du numerus clausus dans les facultés de Médecine qui débute en 1971 et la progressive organisation d’un concours des écoles supérieures de commerce à l’échelle nationale. Marc-Olivier Déplaude retrace ainsi l’histoire du numerus clausus en médecine, dont la suppression a été annoncée en septembre 2018 par le gouvernement français. Il étudie la façon dont les logiques propres aux champs politique et administratif ont soutenu la cause de la sélection en deuxième année des études de médecine. Le texte de Marianne Blanchard analyse comment la transformation des modalités de recrutements des écoles de commerce a intensifié les logiques concurrentielles entre établissements. Elle montre comment, à partir des années 1970, plusieurs écoles supérieures de commerce ont progressivement abandonné leurs systèmes locaux de sélection des candidat.e.s pour unifier leurs procédures. Or, c’est précisément cette transformation institutionnelle qui alimente aujourd’hui l’inflation des classements d’école sur la base d’indicateurs chiffrés.

9Les textes de Jay Rowell, Josef Kavka et de Thomas Maloutas présentent les conditions actuelles de poursuites d’études supérieures en Allemagne et en Grèce. Ils révèlent à ce titre la singularité de la configuration institutionnelle et politique française et la force avec laquelle les schèmes « sélectionnistes » se sont imposés dans la plupart des pays européens. Alors que la question de l’accès à l’université est au cœur des débats en France à travers la plateforme Parcoursup, elle ne paraît pas être constituée en problème public ou politique en Allemagne ni en Grèce, où prévalent les enjeux proprement scolaires.

10Le texte de Leïla Frouillou, Clément Pin et Agnès van Zanten propose un retour analytique sur l’histoire des dispositifs d’affectation des bacheliers dans l’enseignement supérieur (APB et Parcoursup). Il montre que le pouvoir de l’administration centrale, tout en délégant à l’échelon local les opérations de sélection, contrôle davantage qu’auparavant les affectations des néo-bachelier.e.s. Pour finir, le texte de Sophie Orange et Romuald Bodin rend compte du point de vue des étudiant.e.s sur cette nouvelle plateforme ainsi que des effets sociaux du tournant des politiques par « gestion des risques » comme nouveau mode de régulation à l’œuvre dans l’enseignement supérieur.

11Les trois comptes rendus de lecture d’ouvrages en anglais proposés dans ce numéro, non traduits à ce jour, à savoir ceux de Nicolas Larchet à propos de Jérôme Karabel (2005), de Margot Delon à propos d’Alfred Lubrano (2004) et d’Akim Oualhaci à propos d’Elizabeth Ariès (2008) permettent de mieux appréhender la complexité de l’enseignement supérieur états-unien. Nicolas Larchet insiste ainsi sur la contribution majeure que constitue l’ouvrage de J. Karabel qui identifie trois régimes de sélection dans l’histoire des politiques de sélection des candidats aux plus prestigieuses université de l’Ivy League (Harvard, Yale, Princeton) depuis la fin du xixe siècle jusqu’à l’époque actuelle. Akim Oualhaci discute quant à lui des manières dont l’enquête d’E. Aries rend compte des inégalités sociales et raciales dans une petite université d’élite. Fortement sélectionnés scolairement et/ou socialement, les étudiants noirs de ce campus témoignent du maintien de différences sociales, d’assignations raciales et de stigmatisations discrètes qui rappellent que les mécanismes d’élection scolaire sont loin d’abolir les différenciations sociales antérieures. Dans son compte rendu de l’ouvrage d’A. Lubano, M. Delon rappelle aussi que les individus en mobilité sociale ascendante affirment que c’est lors de leurs études universitaires qu’ils ont pris conscience de leur singularité sociale et scolaire face à des homologues des classes moyennes et supérieures. Ces pas-de-côtés historiques et géographiques viennent éclairer la manière dont est pensée et mise en œuvre la sélection non seulement des entrant.e.s dans l’enseignement supérieur mais aussi des étudiant.e.s dans le cours même de leurs études.

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Bibliographie

Acides (2015), Arrêtons les frais ! Paris, Raisons d’agir, Seuil.

Acker J. (2009), « From Glass Ceiling to Inequality Regimes. Du plafond de verre aux régimes d’inégalité », Sociologie du travail, vol. 51, no 2, p. 199-217.

Aries E. (2008), Race and Class Matters at an Elite College, Philadelphia, Temple University Press.

Beaud O., Caillé A., Encrenaz P., Gauchet M. & Vatin F. (2010), Refonder l’université. Pourquoi l’enseignement supérieur reste à reconstruire, Paris, La Découverte.

Beaud S. (2003), 80 % au bac... et après ? Les Enfants de la démocratisation scolaire, Paris, La Découverte.

Blanchard M., Orange S. & Pierrel A. (2016), Filles + sciences = une équation insoluble ? Enquête sur les classes préparatoires scientifiques, Paris, Éditions Rue d’Ulm.

Blöss T. & Erlich V. (2000), « Les “nouveaux acteurs” de la sélection universitaire : les bacheliers technologiques en question », Revue française de sociologie, vol. 41, no 4, p. 747-775.

Boulet P. & Bluntz C. (2018), « Orientation dans l’enseignement supérieur : les vœux des lycéens dans Parcoursup pour la rentrée 2018 », Note flash du SIES, no 4, 2 p.

Bourdieu P. (1989), La Noblesse d’État, Paris, Minuit.

Brinbaum Y., Hugrée C. & Poullaouec T. (2018), « 50 % à la licence... mais comment ? Les jeunes de familles populaires à l’université en France », Économie et statistique, no 499, p. 81-106.

Bugeja-Bloch F. & Couto M.-P. (2018), « Le Parcoursup des filles. Classe et genre à l’université », La Vie des idées, 1er juin, http://www.laviedesidees.fr/Le-Parcoursup-des-filles.html.

Cayouette-Remblière J. (2016), L’École qui classe. 530 élèves du primaire au bac, Paris, Puf.

Chauvel S. (2014), « Le chemin de l’école. Professeurs, élèves et parents face aux parcours scolaires », Politix, no 108, p. 53-73.

Convert B. (2010), « Espace de l’enseignement supérieur et stratégies étudiantes », Actes de la recherche en sciences sociales, no 183, p. 14-31.

Darmon M. (2013), Classes prépas. La Fabrique d’une jeunesse dominante, Paris, La Découverte.

Demazière D., Lessard C. & Morrissette J. (2013), « Les effets de la Nouvelle Gestion Publique sur le travail des professionnels : transpositions, variations, ambivalences », Éducation et sociétés, vol. 32, no 2, p. 5-20.

Fauvet L., Jakoubovitch S. & Mikol F. (2015), « Profil et parcours des étudiants en première année commune aux études de santé », Note d’information Enseignement supérieur & Recherche, n° 15.05, p. 1-6.

Hardy-Dubernet A.-C. (2005), « Femmes en médecine : vers un nouveau partage des professions ? », Revue française des affaires sociales, vol. 59, no 1, p. 35-58, http://www.epsilon.insee.fr/jspui/bitstream/1/76213/1/SIES_NF_2018_04.pdf.

Hugrée C. (2010), « “Le capes ou rien ?”. Parcours scolaires, aspirations sociales et insertions professionnelles du “haut” des enfants de la démocratisation scolaire », Actes de la recherche en sciences sociales, no 183, p. 72-85.

Karabel J. (2005), The Chosen: The Hidden History of Admission and Exclusion at Harvard, Yale, and Princeton, Boston et New York, Houghton Mifflin Company.

Lubrano A. (2004), Limbo: Blue-collar Roots, White-collar Dreams, Hoboken, NJ, Wiley.

Millet M. (2003), Les Étudiants et le travail universitaire, Lyon, Presses universitaires de Lyon.

Orange S. (2010), « Le choix du BTS. Entre construction et encadrement des aspirations des bacheliers d’origine populaire », Actes de la recherche en sciences sociales, no 183, p. 32-47.

Pasquali P. (2014), Passer les frontières sociales. Comment les « filières d’élite » entrouvrent leurs portes, Paris, Fayard.

Passeron J.-C. (1986), « 1952-1980 : l’Université mise à la question : changement de décor ou changement de cap ? », in Verger J. (dir.), Histoire des universités, Toulouse, Privat, p. 367-419.

Poullaouec T. (2010), Le Diplôme, arme des faibles, Paris, La Dispute.

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Notes

1 Voir les jugements no 1504236 du 16 juin 2016 du tribunal administratif de Bordeaux et les suspensions de refus d’inscriptions (à la suite de référés) dans les ordonnances no 1306535 (2013, tribunal administratif de Nantes), no 1606691 (2016, tribunal administratif de Nantes), no 1608810 (2016, tribunal administratif de Paris), no 1615573/91 (2016, tribunal administratif de Cergy Pontoise), no 1603802, n°1605401, ordonnance no 1700081 (2016, tribunal administratif de Bordeaux) et les recours engagés par l’association Droits des lycéens devant la Cnil, voir avis no 1383587 suscité.

2 Aline Pauron, « Projections des effectifs dans l’enseignement supérieur pour les rentrées 2016 à 2025 », note d’information, no 17.05, ministère de l’Éducation nationale, 2017.

3 Voir Stéphane Troussel, « Parcoursup et inégaltés territoriales : mettre fin à l’opacité », Métropolitiques, 28 juin 2018. https://www.metropolitiques.eu/Parcoursup-et-inegalites-territoriales-mettre-fin-a-l-opacite.html. La sectorisation est abandonnée dans « Parcoursup » 2019.

4 La réforme de la sélection à l’entrée en master a précédé la loi ORE. Jusqu’à la fin de l’année 2016, le recrutement en master était défini par un seul article (L.612-6) du code de l’éducation (« l’admission dans les formations du deuxième cycle est ouverte à tous les titulaires des diplômes sanctionnant les études de premier cycle »). L’entrée en master 1 était donc « de droit » pour les titulaires d’une licence, et rien n’est dit concernant le master 2. Dans les faits, certains masters sont autorisés à sélectionner dès l’entrée en master 1, comme à l’Université Dauphine ou dans les instituts d’administration des entreprises (IAE).

5 Les frais d’inscription dans l’enseignement supérieur français ont été relevés pour les étudiant.e.s étranger.e.s extra-communautaires à la rentrée 2019. Un des effets de la hausse des frais est l’inégal financement des établissements et participe donc à la polarisation du système universitaire (Acides, 2015).

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Pour citer cet article

Référence électronique

Séverine Chauvel et Cédric Hugrée, « Enseignement supérieur : l’art et les manières de sélectionner », Sociologie [En ligne], N° 2, vol. 10 |  2019, mis en ligne le 10 juillet 2019, consulté le 13 février 2025. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/sociologie/5451

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Auteurs

Cédric Hugrée

cedric.hugree@cnrs.fr
Chargé de recherche CNRS, CRESPPA-CSU (CNRS/Paris 8/Paris10) - Centre de recherches sociologiques et politiques de Paris, CRESPPA, 59-61 rue Pouchet, 75849 Paris cedex 17, France

Articles du même auteur

Séverine Chauvel

severine.chauvel@u-pec.fr
Maîtresse de conférences à l’UPEC (LIRTES) - Université Paris-Est Créteil, LIRTES, Bâtiment La Pyramide, 80 avenue du Général de Gaulle, 94009 Créteil cedex, France

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