Polyphonie et le Roméo et Juliette de Baz Luhrmann
Résumés
L’article étudie la polyphonie comme cacophonie : le début du film de Baz Lurhmann joue sur les clichés culturels divers. Mais le conflit ethnique se double d’un conflit culturel. Puis l’opéra et le film-opéra sont étudiés. Outre les timbres de voix et les connotations culturelles, les voix véhiculent aussi des émotions individuelles. Une séquence est analysée plus en détail : il s’agit de la mort de Mercutio, scène au cours de laquelle la comédie se métamorphose en tragédie. Le film met en relief la théâtralité de la scène en insistant sur le point de vue du spectateur d’opéra. Le cadrage et le montage, codes du cinéma s’il en est, nous donnent cependant surtout l’impression d’être au cinéma. On pourrait aller jusqu’à suggérer que non seulement le film transforme la pièce en opéra mais la transforme aussi en mélodrame. Au cinéma comme à l’opéra, cette scène pose le problème du silence de la mort et celui de la voix indispensable pour éveiller l’émotion chez le spectateur. L’alternance des deux morts, celle supposée de Juliette puis celle réelle de Roméo permet au spectateur d’entendre deux solos, mais aussi le souffle du poète Shakespeare. La télévision du prologue et de l’épilogue permet au spectateur d’entendre un personnage historique s’adressant à nous du fond des âges, un conteur qui occupe le devant de la scène, et qui suggère que la star du film est Shakespeare le poète en chair et en os.
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Haut de pagePour citer cet article
Référence papier
Raphaëlle Costa de Beauregard, « Polyphonie et le Roméo et Juliette de Baz Luhrmann », Actes des congrès de la Société française Shakespeare, 17 | 1999, 89-108.
Référence électronique
Raphaëlle Costa de Beauregard, « Polyphonie et le Roméo et Juliette de Baz Luhrmann », Actes des congrès de la Société française Shakespeare [En ligne], 17 | 1999, mis en ligne le 01 novembre 2007, consulté le 12 décembre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/shakespeare/327 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/shakespeare.327
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