1« Lire un texte médiéval » : cet énoncé d’apparence simple est en réalité truffé de pièges. En effet, l’accès direct aux œuvres n’est plus possible depuis plusieurs siècles. Pour prendre le cas particulier des lecteurs déjà spécialisés que sont mes étudiants de licence de Lettres, même si le texte en ancien français est au programme, leur première expérience est celle de la page de droite de leurs éditions bilingues. Leur propre traduction est une activité majeure (en temps, en coefficient) car on la considère comme la vraie matrice de toutes les autres, que ce soit en littérature ou en linguistique : par cette transformation personnelle, on gage que se produit une appropriation intime du texte médiéval.
2Pour autant, tout cela repose en partie sur une illusion. En effet, nos éditions retranscrivent non le texte original, mais une forme déjà médiatisée, accessible aux consommateurs d’imprimé que nous sommes, une forme graphiquement toilettée : majuscules et signes auxiliaires sont en place (accents, apostrophes, ponctuation) ; les mots sont séparés ; les abréviations développées ; la mise en page réaménagée ; le texte est normalisé, voire « corrigé » (Lagorgette, 2003). De ce fait, notre expérience de lecture est radicalement différente de celle du Moyen Âge – sans compter qu’elle mobilisait presque tous les sens par sa calligraphie, par l’odeur et la texture du parchemin, par l’oralisation de la lecture.
- 1 Roman composé entre 1190 et 1205 (Le Bel Inconnu, M. Perret (éd. et trad.), I. Weill (trad.), Paris (...)
3D’autre part, le statut du texte médiéval (ou antique, d’ailleurs) ne va pas de soi aujourd’hui. Même les plus célèbres ne nous sont pas connus dans leur version originale, mais par une ou plusieurs copies (de copie de copie…). Dans le cas du Bel Inconnu, l’unique manuscrit conservé a été transcrit au moins cinquante ans après la rédaction du roman1. Les usages culturels sont si radicalement différents des nôtres que même le mot de littérature est sujet à caution (Zumthor, 1987) ; le prologue du roman regorge d’ailleurs de termes métatextuels apparemment familiers mais qui tous méritent discussion : cançon, roumant, conte, istoire (op.cit., v.3-7). Quant aux auteurs médiévaux (encore un terme piégé), s’ils ne sont pas anonymes, leur nom est vraiment très bien trouvé… – et l’on n’en sait guère plus sur eux.
4De surcroît, ils ne revendiquent pas l’originalité de leur création, se présentant comme simples adaptateurs d’un matériau préalable – faisant œuvre de médiation d’une certaine manière :
Veul un roumant estraire D’un molt biel conte d’aventure
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m.à.m. :
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« Je veux extraire un roman À partir d’un très beau conte d’aventure »
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Renaud de Beaujeu, Bel inconnu, op.cit. v.4-5.
5On peut comprendre ce conte d’aventure comme un récit oral authentiquement folklorique (mais peut-être totalement imaginaire), qui constitue la trame sur laquelle Renaud brode abondamment pour en tirer (estraire) son Bel Inconnu : pas question d’inventer, donc – du moins on ne le revendique pas. Au demeurant, ce roman est issu (est tissu) (Wolf-Bonvin, 1998) de multiples traditions orales, mais aussi de la littérature contemporaine, le modèle le plus évident étant Le Conte du graal de Chrétien de Troyes. L’œuvre médiévale se constitue naturellement à partir de toute une chaîne de textes écrits et oraux, puis se propage, offerte non seulement à la lecture, mais aussi à la réécriture : il ne s’agit pas seulement de copier pour reproduire les manuscrits, mais bien de transformer, de recomposer, de se réapproprier tout ou partie de l’original – bref, ces modes de transmission culturelle révulsent notre sens de la propriété littéraire aiguisé au moins depuis Beaumarchais et l’invention du droit d’auteur. Cela dit, notre époque est peut-être plus à même d’appréhender ce statut du texte médiéval à travers la circulation sur Internet sous des licences type Copyleft ou Creative commons.
6Il est possible en tout cas que l’altérité radicale du texte médiéval ait contribué au fait que les grandes théories de la réception aient été initiées et illustrées par des médiévistes, tel Jauss (1978) ou Eco (1985). Et pour ce qui est de cette forme de réception créative qu’est la réécriture, qui va nous intéresser ici, on peut souligner que Gérard Genette, bien peu médiéviste par ailleurs, choisit précisément une métaphore paléographique, celle du palimpseste : « un parchemin dont on a gratté la première inscription pour lui en substituer une autre, mais où cette opération n’a pas irrémédiablement effacé le texte primitif, en sorte qu’on peut y lire l’ancien sous le nouveau » (1982). Autrement dit, selon une terminologie moins imagée, l’hypotexte est le texte premier (par exemple Le Bel Inconnu de Renaut de Beaujeu) ; l’hypertexte, celui obtenu en imitant ou transformant le premier : par exemple, Le Bel Inconnu d’André Mary (pour faire vite, la transformation consiste en une modernisation).
- 2 Dans un palimpseste, dit Genette, l’hypertexte peut fonctionner en autonomie (ibid. p. 450) ; mais (...)
7Mais la relation entre hypertexte et hypotexte, en littérature, est inversée par rapport à la médiation historique. Le produit final, l’hypertexte, n’a pas pour vocation prioritaire de transmettre la mémoire de l’hypotexte ; car il constitue un objet artistique en soi, autonome, bien de son temps et précieux pour cela. Par exemple, dira-t-on que la Phèdre de Racine médiatise la Phèdre de Sénèque ? Ou qu’elle conserve la mémoire de la culture antique ? Certes, connaître la pièce antique permet de mieux comprendre la tragédie du xviie siècle, mais l’inverse est fort douteux : rien n’empêche d’apprécier la seconde en ignorant tout de la première2. Le fonctionnement littéraire est à l’opposé de la démarche de médiation patrimoniale, et sans doute pourrait-on avancer que les meilleurs hypertextes sont ceux qui trahissent le mieux leur source de manière à créer une œuvre vraiment personnelle – comme d’ailleurs l’a sans doute fait Renaud de Beaujeu en son temps.
- 3 Par comparaison, Le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes a été conservé dans 7 manuscrits, et so (...)
8Du roumant écrit au tournant du xiiie siècle à ses derniers hypertextes, comment la transmission s’est-elle opérée ? Malgré le témoignage ténu de l’unique manuscrit conservé3, Le Bel Inconnu a dû quand même être diffusé : outre des allusions çà et là dans d’autres textes, outre qu’il a beaucoup circulé en Europe, le récit ressurgit dans des imprimés de la Renaissance, fortement adapté par Claude Platin à partir d’une source espagnole Platin (1512-1539 ; Huet, 2006). Près de deux cent cinquante ans plus tard, le comte de Tressan (1777) en donne un digest dans la fameuse section médiévale de la Bibliothèque Universelle des Romans – celle qui contribua à la vogue du Moyen Âge dès le siècle des Lumières. Dans leur prologue, chacune de ces versions post-médiévales prend explicitement appui sur la précédente pour la transformer (passage à la prose, modernisation de la langue, mise au goût du jour des mœurs et de l’action, entrelacement avec un autre roman pour Platin, résumé pour Tressan,…) : elles illustrent ce que Genette nomme « une Littérature en transfusion perpétuelle » (1982, 453).
- 4 Thèse en Sorbonne en 1915, publiée 10 ans plus tard (Oxford, Fox Jones & C°, 1925), puis revue pour (...)
9Pour autant, la transmission « grand public » du Bel Inconnu fut contrariée en quelque sorte dans sa linéarité par la naissance de la médiévistique au xixe siècle : acheté un peu par hasard par le duc d’Aumale, le manuscrit du roumant fut confié par ce riche bibliophile à l’universitaire Célestin Hippeau qui en donna la première édition savante en 1860 (Aubry, 1860) ; dans sa préface, celui-ci ne manque pas de mentionner les deux adaptations de Platin et de Tressan (et même Walter Scott !). Par la suite, la thèse de la galloise Gwladys Perrie Williams (1915) constitua la base des éditions scientifiques jusqu’à aujourd’hui4. La mise au programme de l’agrégation 1997 a contribué à faire connaître et apprécier le roman dans les milieux universitaires, d’où une bibliographie critique considérable.
10Heureusement, cette mise à disposition du texte « original » n’a pas confiné le roman aux sphères savantes. Au contraire, le xxe siècle a connu une version « tout public » sans cesse rééditée de 1920 à 1982. C’est sur cette dernière que nous nous arrêterons maintenant. André Mary (1879-1962) est un poète féru de formes médiévales, et qui s’est ainsi constitué une compétence de médiéviste amateur loin d’être dérisoire. Ses traductions de Chrétien de Troyes, dans l’entre-deux-guerres, seront largement responsables de la réhabilitation du romancier médiéval, tenu en petite estime par les érudits des générations précédentes, aussi étonnant que cela semble aujourd’hui (Corbellari, 2007).
- 5 Vu la date de première publication, 1920, on peut supposer qu’il utilisa l’édition Hippeau, à moins (...)
11Arrêtons-nous d’abord à l’histoire éditoriale de son adaptation du Bel Inconnu5. En 1920, elle paraît en complément d’un autre récit médiéval, Les Amours de Frêne et Galeran, chez un éditeur qui propose de beaux livres à des prix abordables. L’ouvrage dut avoir assez de succès pour qu’un autre éditeur publie deux ans plus tard cinq autres adaptations illustrées, sous le titre La Chambre des dames (1922) ; enfin, en 1943, ce même titre chapeaute l’essentiel du contenu des deux recueils, rassemblés dans la collection blanche de Gallimard. Il s’agit de rendre accessibles à un public cultivé des textes mis au goût du jour, comme le précise l’auteur dans l’Avertissement de la première édition. La matière en est ancienne, la forme en est nouvelle. Ils sont, en effet, « dérimés » et rajeunis non sans une certaine recherche, mais avec une fidélité scrupuleuse qui leur a valu les suffrages à la fois des spécialistes et de tous les amis des bonnes lettres. L’Avant-propos de 1943, lui, commence par un voyage immersif dans l’univers médiéval : « Lecteur bénévole qui ouvrez ce livre, je vous imagine un instant, ainsi que moi-même […] Suivez-moi » (Mary, 1943 : 7).
- 6 À propos de Frêne et Galeran, l’Avertissement mentionne « le poète qui l’a rimé, Renaut » (p.5) ; i (...)
- 7 Les sous-titres et collections des éditions successives le disent assez, il ne s’agit pas de roman (...)
12Entre temps, André Mary a pris l’assurance d’un auteur à succès, il assume parfaitement la première personne et se sent tout à fait en bonne compagnie pour traiter « la matière éternelle des conteurs et des dramaturges : celle de Boccace, de Shakespeare, de l’Arioste et de La Fontaine. Chaque époque y met son génie, et sa note particulière » (Mary, 1943 : 10). De cette liste, Renaud de Beaujeu est bel et bien expulsé ! En effet, A. Mary a choisi d’amputer le roman du prologue et de toute sa dernière partie – c’était là pourtant que se tissait un jeu complexe entre le narrateur et la destinataire du récit, et c’était là que Renaud se nommait explicitement. « J’ai restitué, selon le vœu de Gaston Paris, l’unité et les proportions du récit primitif », se justifie A. Mary dans l’Avertissement de 1919. Ainsi se place-t-il sous le patronage du père de la médiévistique romantique au siècle précédent : les manuscrits conservés ne seraient que des copies altérées d’un Urtext mythique, perdu mais forcément plus pur ; à la manière de Viollet-Le-Duc, il convient de « restaurer » le Bel Inconnu « dans un état […] qui peut n’avoir jamais existé » (1866 : 14) – de ce fait, le récit perd sa complexité romanesque ; A. Mary a beau jeu de le définir comme « le modèle de nos contes de fées » (Mary, 1943 : 6), puisque c’est ainsi qu’il a reconfiguré le récit ! Et sans nulle part nommer Renaud de Beaujeu6 : le romancier médiéval est évincé par le conteur moderne7.
- 8 Celui-ci (1920-1990) traduisit beaucoup Chrétien de Troyes pour Gallimard/Folio dans les années 70- (...)
- 9 Hommage évident à Régine Pernoud.
- 10 Imaginons que l’on nous parle du bug de l’an 2000 pour introduire le dernier film de Tarantino, et (...)
13Quarante ans plus tard, les enjeux éditoriaux sont différents. Gallimard refait paraître chez « Folio jeunesse » cinq des récits de 1943, cette fois sous le titre Le Bel Inconnu. Contes du Moyen Âge (Mary, 1982). C’est que désormais, la littérature médiévale pour le grand public est devenue un objet purement scolaire. À son tour, ni sur la couverture, ni sur le dos, André Mary n’est mentionné : les contes ne sont-ils pas anonymes ? En 1982, le nom de l’aimable poète ne présente sans doute plus guère d’attractivité commerciale : il est relégué en quatrième de couverture et sur la page de titre (p. 3), où il est associé à un certain Jean-Pierre Foucher8, l’auteur de la préface. Mais auparavant, un dossier didactique illustré, intitulé Lumières du Moyen Âge9, présente en dix pages non créditées des données historiques fort louables, mais sans le moindre rapport avec le contenu du volume. Par exemple : « La grande terreur de l’An Mil », p. 6 (on voit mal son incidence sur les récits présentés, deux siècles plus tard10) ; « Les moines bâtisseurs », p. 10 (alors que les textes sont parfaitement laïcs) ; et tout est à l’avenant. Rien sur les conditions de production du texte médiéval, sur le livre ou sur la langue du Moyen Âge ; à peine quelques lignes sur l’amour courtois, dans une perspective plus sociologique qu’artistique.
14En revanche, la Préface de J.-P. Foucher reprend d’anciens paratextes d’A. Mary et brode dessus, retraçant un tableau pittoresque de la littérature médiévale, qui n’est d’ailleurs pas sans pertinence ni sans charme ; s’ils n’ont pas été rebutés par la mise en page rébarbative, les jeunes lecteurs seront récompensés par de piquantes allusions à des jeux sexuels tirés du Lai de l’ombre (1982 : 17)… publicité mensongère, puisque ce récit est absent du recueil de 1982 !
- 11 Illustrateur pour la littérature et la presse jeunesse, au dessin rond, fouillé et coloré ; il est (...)
15Les illustrations ont aussi leur côté déceptif. La couverture de Philippe Fix11 valorise un épisode merveilleux secondaire dans le Bel Inconnu : au premier plan, le nain constate le décès d’un géant, dans une esthétique qui flirte avec la fantasy. On peut penser, par exemple, au film médiéval fantastique Dark Crystal de J. Henson et F. Oz sorti la même année. Le cadavre semble baigner dans une flaque de sang vert – de l’herbe, si l’on y regarde bien, mais l’effet reste saisissant. Les personnages à l’arrière-plan (dont le héros, tout de même) sont traités avec un vrai souci de documentation artistique : la demoiselle Hélie fait songer aux amazones des Riches heures du duc de Berry, et le héros, à un élégant portrait du peintre Jean Perréal, même s’il est vrai que ces références picturales renvoient plus à l’articulation Moyen Âge/ Renaissance qu’à l’époque du roman.
16Pour autant, les cinq illustrations dans le corps du roman et les trois culs-de-lampe signés par Nathaële Vogel, sont d’un style réaliste qui évoque des dessins didactiques sur les thèmes éprouvés du banquet, du combat, de l’architecture castrale, des armes. Non que la représentation soit figée, d’ailleurs, l’intrication des chevaux au combat (p.41) ou la dramatisation du paysage tourmenté (p.52) ne manquent pas d’allure ; mais si la documentation sur la culture matérielle semble fort scrupuleuse, elle laisse totalement de côté l’esthétique médiévale, fût-elle tardive comme sur la couverture de Fix. Quant à l’épisode central du roman, le fier baiser (p.73), on sent bien que l’artiste a dû forcer son talent pour s’en acquitter : au terme de son initiation chevaleresque, le Bel Inconnu doit subir l’épreuve effroyable et fascinante du baiser de la guivre, un monstre qui tient du serpent et du dragon (les deux sont équivalents dans l’imaginaire médiéval). Ici, fascination et effroi sont rendus par l’air ahuri du jeune homme ; la monstruosité du serpent, par trois nœuds assez ridicules à sa queue, bien que conformes à la stricte lettre du texte. L’illustratrice est manifestement plus à l’aise avec les scènes de combats qu’avec le merveilleux. Il est difficile de dire quel a été le succès de ce dernier livre ; toujours est-il qu’il n’a plus jamais été réédité.
17On devra attendre 2004 pour en avoir une dernière version, en bd cette fois-ci. La scénariste et dessinatrice Nathalie Ferlut marque une certaine fidélité en rappelant d’emblée le nom de l’auteur médiéval, mais elle affirme aussi sa propre autorité : « Le Bel Inconnu est un très surprenant roman d’aventure, en vers, écrit au xiiie siècle par un malicieux et mystérieux personnage du nom de Renaut de Beaujeu, auquel (qu’il ait existé ou non, et soit appelé ainsi ou pas, car c’est assez confus), je tiens à présenter quelques excuses. En effet, quoique le roman original soit particulièrement riche et plutôt moderne, je lui ai fait subir de très nombreuses modifications… Ce Bel Inconnu-là n’est plus vraiment celui de Renaut de Beaujeu. » (Ferlut, 2004 : 2)
18Programme respecté : la bd reprend et accentue le dispositif narratif du roman médiéval, aussi complexe que virtuose ; son dessin d’apparence naïf semble indifférent à la documentation historique – il est pourtant imprégné de références visuelles issues de la statuaire ou du scriptorium ; enfin, le tome 2 développe de façon très personnelle le personnage d’Hélie, que Renaud de Beaujeu effaçait dans la seconde partie du roman. Bien qu’un peu longue et d’un auteur encore novice, c’est la plus intéressante version du roman à ce jour.
19Au total, sans être un best-seller, ce roman garde d’époque en époque une présence qui ne manque pas d’intérêt. Bien au-delà du Moyen Âge, le Bel Inconnu est bel est bien irréductible à une version, fût-ce le manuscrit de Chantilly. Si l’on veut bien forcer un peu la notion de mouvance élaborée par Paul Zumthor, l’« œuvre » médiévale est constituée de « la multiplicité et la diversité des textes qui la manifestent » (1972 : 73). Qu’est-ce que le Bel Inconnu ? – « Un texte en train de se faire » (ibid.), mais au-delà des bornes du Moyen Âge, dans une dynamique qui se propage jusqu’à aujourd’hui. Tel est le sort bien naturel, somme toute, de la littérature médiévale ; Excalibur de John Boorman ou même Monty Python : Sacré graal font désormais partie du corpus arthurien, et la chanson de geste se perçoit mieux à partir du Seigneur des anneaux ou du Trône de fer que de la Chanson de Roland. Transmission d’une mémoire ? Médiation des textes anciens ? La littérature préfère recréer, quitte à trahir…