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Sur ce dernier traité, nous mentionnons aussi en note les éditions de :
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2. Travaux
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Barbara Sébastien, « Castoréum et basilic, deux substances animales de la pharmacopée ancienne », in Boehm Isabelle et Luccioni Pascal (éd.), Le Médecin initié par l’animal. Animaux et médecine dans l’Antiquité grecque et latine. Actes du colloque international tenu à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée-Jean Pouilloux, les 26 et 27 octobre 2006, Lyon, 2008, p. 121-148.
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Zucker Arnaud, « Théophraste à mots découverts : sur les animaux qui mordent ou piquent », in Auger Danielle et Wolff Étienne (éd.), Culture classique et christianisme : Mélanges offerts à Jean Bouffartigue, Paris, 2008, p. 331-340.
Zucker Arnaud, « Registres et savoirs invoqués dans le De venenatis animalibus de Philouménos », in Barbara Sébastien et Trinquier Jean (éd.), Ophiaca. Diffusion et réception des savoirs antiques sur les Ophidiens, Anthropozoologica, 47.1, 2012a, p. 51-72.
Zucker Arnaud, « Qu’est-ce qu’épitomiser ? Étude des pratiques dans la Syllogé zoologique byzantine », Rursus [En ligne], 7, 2012b, URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rursus/961, DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rursus.961.
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Notes
Ce travail a été présenté pour la première fois lors du séminaire « Transmissions et réceptions des savoirs antiques sur les naturalia », qui s’est tenu le 18 novembre 2022 à l’Université de Lille. Je tiens à remercier les deux organisateurs de la rencontre, Marie-Odile Bruhat et Sébastien Barbara, pour leur accueil chaleureux, ainsi que les participants du séminaire pour leurs questions, leurs remarques et leur suggestions très utiles. Mes remerciements vont aussi aux éditeurs de cet article, Isabelle Draelants et Arnaud Zucker, ainsi qu’à Maxime Ferbus, Camille Safré, Marco Vespa et, enfin, aux deux relecteurs anonymes de la revue RursuSpicae, pour leur regard attentif et les compléments précieux apportés à ma recherche.
Sauf indication contraire, les traductions sont personnelles.
Pour cette définition large du grec ἔντομον, conservée dans le latin insectum, voir Aristote, Histoire des animaux, 1.1, 487a 32 et surtout 4.1, 523b 13-18. Cf. A. Zucker, Les Classes zoologiques en Grèce ancienne : D’Homère (viiie av. J.-C.) à Élien (iiie ap. J.-C.), Aix-en-Provence, 2005a, p. 241.
Le terme de iologie fut forgé au milieu du xixe siècle par Otto Schneider, dans un ouvrage fondateur pour les études sur Nicandre : O. Schneider, Nicandrea. Theriaca et Alexipharmaca, Leipzig, 1856, p. 181. Si cette dénomination moderne est reprise dans la majorité des études ultérieures, le nom de thériologie, promu par A. Zucker, est sans doute plus proche de l’usage ancien : voir A. Zucker, « Registres et savoirs invoqués dans le De venenatis animalibus de Philouménos », in S. Barbara et J. Trinquier (éd.), Ophiaca. Diffusion et réception des savoirs antiques sur les Ophidiens, Anthropozoologica, 47.1, 2012a, p. 51-72, en part. p. 70. Sur les expressions anciennes de λόγος θηριακός et de λόγος περὶ θηρίων, voir J.-M. Jacques, Nicandre. Œuvres, t. 2 : Les Thériaques, Paris, 2002 : p. xii-lxv, en part. p. xiii-xiv, xvi-xvii, xxxv, xliii et liii ; N. Rousseau, « Des Thériaques (Θηριακά) à “la thériaque” (θηριακή) : formation et histoire du terme », in V. Boudon-Millot et F. Micheau (éd.), La Thériaque. Histoire d’un remède millénaire, Paris, 2020, p. 39-75, en part. p. 44-50. Les deux formules sont à peu près équivalentes – de même que la variante θηριακά qui, bien au-delà du poème de Nicandre, était un titre générique d’ouvrage « sur les bêtes à venin ».
Outre son sens générique de « bête sauvage, animal », θηρίον peut prendre les acceptions spécifiques de « petite bête, vermine » et, d’autre part, de « bête à venin, animal venimeux » : sur ce terme, voir P. Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Paris, [1968] 1999, p. 435, s. v. θήρ ; J.-L. Perpillou, « Quelle sorte de θηρίον fut Démosthène ? », Revue de philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 69.2, 1995, p. 263-268, repris dans J.-L. Perpillou, Essais de lexicographie en grec ancien, Louvain-Paris, 2004, p. 201-207 ; N. Guilleux, « θήρ », in « Chronique d’étymologie grecque n° 11 », Revue de philologie, de littérature et d’histoire anciennes, 80.2, 2006, p. 354 ; Rousseau, « Des Thériaques (Θηριακά) à “la thériaque” (θηριακή) », 2020 : p. 40-44. Il convient de remarquer que ce phénomène de spécialisation dans le sens de « bête à venin » a lieu dès l’époque classique, ce qui permet d’imaginer une « préhistoire » de la réflexion grecque sur les venins : voir en particulier Platon, Euthydème, 290a.
Presque toutes les occurrences du terme sont des citations du traité de Théophraste : voir Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, 5.43 ; Athénée, Deipnosophistes, 7.95, 314c ; cf. aussi Aristophane de Byzance, Épitomé, A.147 (passage vraisemblablement tiré de Théophraste : voir infra, partie 2.1) ; pour le cas d’Apulée, Apologie, 41, voir infra, n. 15.
Voir C. Mugler, Dictionnaire historique de la terminologie géométrique des Grecs, Paris, 1958-1959, s. v. κέντρον, p. 246-248 ; cf. σημεῖον, p. 376-377 ; στιγμή, p. 379. Si le terme στιγμή, puis celui de σημεῖον, qui le remplace à partir de Platon, sont les manières classiques de désigner le point, il existe des cas où κέντρον peut également se traduire par « point » ou par « sommet » : voir Platon, Timée, 54e et 55b.
Ce paradoxe de l’action venimeuse est exprimé avant que la distinction entre δακετά et βλητικά ne soit fermement établie par Théophraste : voir Xénophon, Mémorables, 1.3.12 et Banquet, 4.28 ; Platon, Banquet, 217e-218a ; Dioclès de Caryste ap. Ps.-Dioscoride, Sur les venimeux, praef. 47.4-49.5 Sprengel = fr. 177 van den Eijk = fr. 4 Jacques. Sur ce passage, voir A. Touwaide, « Stratégies thérapeutiques : les médicaments », in M. D. Grmek, Histoire de la pensée médicale en Occident. 1. Antiquité et Moyen Âge, Paris, 1995, p. 227-237, en part. p. 229 ; « Galien et la toxicologie », in W. Haase (éd.), Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, II, 37.2, Berlin, Boston, 1994, p. 1887-1986, en part. p. 1944 avec la n. 172 et p. 1964-1965 ; « Le médicament en Alexandrie : de la pratique à l’épistémologie », in G. Argoud et J.-Y. Guillemin, Sciences exactes et sciences appliquées à Alexandrie (iiie siècle av. J.-C. – iersiècle ap. J.-C.). Actes du Colloque International de Saint-Étienne (6-8 juin 1996), Saint-Étienne, 1998, p. 189-206, en part. p. 193-199 ; Jacques, Nicandre, 2002 : p. xxvii-xxviii et p. xxxviii ; S. Barbara, « Les phalanges de Socrate (X., Mem., I, 3, 11-13) », Revue de philologie, de littérature et d’histoire ancienne, 94.1, 2022, p. 7-38, en part. p. 28-29.
Une piqûre d’abeille, à titre d’exemple, ne libère au maximum qu’entre 0,2 et 0,5 milligramme de venin : voir M. Leclercq, « Les insectes venimeux et l’envenimation », in P.-P. Grassé, Traité de zoologie, VIII.5-B, Paris, New York, Barcelone, 1977, p. 435 et F. Bernard, « Anatomie et physiologie », in P.-P. Grassé, Traité de zoologie, X.1, Paris, New York, Barcelone, 1979, p. 799.
Le thème de l’envenimation dans l’art antique est notamment illustré par le cas de Philoctète, dont la souffrance est interprétée, dans certaines versions du mythe, comme due à une envenimation : voir à ce sujet D. Gourevitch et M. D. Grmek, Les Maladies dans l’art antique, Paris, 1998, p. 99-110, en part. p. 99, 100-101, 108 et 109-110. On peut aussi mentionner le petit Opheltès, tué par un serpent alors que sa nourrice, Hypsipyle, l’avait laissé sans surveillance, qui est généralement représenté déjà mort ou en train d’être étouffé par un animal constricteur, sans doute un δράκων : il existe néanmoins une image où le serpent semble mordre sa victime, et non pas l’étrangler (fragment de cratère du Musée de Bari, n° 3581, cf. W. Pülhorn, s. v. Archemoros, LIMC, II, 1984, p. 472-475, en part. p. 473). Pour les sources écrites, voir entre autres le passage d’Eschyle, Choéphores, v. 994-996, où Oreste distingue entre l’envenimation produite par une morsure et celle qui se fait par simple contact ; parmi les dialogues socratiques, Xénophon, Mémorables, 1.3.12-13 et Banquet, 4.28 ; Platon, Euthydème, 290a et Banquet, 217e-218a. Sur ces passages et leur rapport avec la naissance d’un discours sur les venins, voir Jacques, Nicandre, Paris, 2002 : p. xxvii-xxviii, avec la n. 41 ; et, plus récemment, Barbara, « Les phalanges de Socrate », 2022 : p. 7-38.
Sur les traités zoologiques de Théophraste, qui furent très tôt confondus avec l’œuvre d’Aristote, voir V. Rose (éd.), Aristoteles Pseudepigraphus, Leipzig, 1863, p. 327-372, fr. 313-324 ; A. Zucker, Aristote et les classifications zoologiques, Louvain-la-Neuve, 2005b, p. 260-266 ; W. W. Fortenbaugh et al (éd.)., Theophrastus of Eresus. Sources for his Life, Writings, Thought and Influence. Part 2, Leiden, New York, Köln, 1992, p. 134-187, textes n° 350-383 ; R. W. Sharples, Theophrastus of Eresus. Sources for His Life, Writings, Thought, and Influence. Commentary, V. Sources on Biology (Human Physiology, Living Creatures, Botany: Texts 328-435), Leiden, New York, Köln, 1995, p. 32-123. L’un des problèmes soulevés par la critique est de savoir si le Περὶ ζῴων en sept livres, attesté par Diogène Laërce (Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres, 5.44 et 5.50) parmi les ouvrages de Théophraste, se décline dans les sept titres à contenu zoologique qui sont donnés dans la même liste, et qui pourraient correspondre aux différents livres de la somme ; dans cette hypothèse, l’opuscule Sur les animaux qui mordent et qui piquent, nommé en troisième dans la liste de Diogène, constituerait le troisième livre du Περὶ ζῴων. Sur cette question, voir Sharples, Commentary, 2005 : p. 41-42.
Sur les questions relatives à l’histoire du texte des Solutiones ad Chosroem et au contexte du séjour perse de Priscien, voir D. Marcotte, « Chosroès Ier et Priscien : entretiens de physique et de météorologie », in C. Jullien (éd.), Husraw Ier, reconstructions d’un règne : sources et documents, Leuven, 2015, p. 285-304 ; également R. Sorabji, « Introduction », in P. Huby et al., Priscian: Answers to King Khosroes of Persia, London, New York, 2016, p. 1-10.
Voir A. Zucker, « Théophraste à mots découverts : sur les animaux qui mordent ou piquent », in D. Auger et É. Wolff (éd.), Culture classique et christianisme : Mélanges offerts à Jean Bouffartigue, Paris, 2008, p. 331-340, en part. p. 333-336.
L’ensemble de ces témoignages est donné par Jacques, dans les annexes de son édition des Thériaques de Nicandre : voir Jacques, Nicandre, 2002 : p. 272-285 ; voir aussi Rose (éd.), Aristoteles pseudepigraphus, 1863 : p. 338-352, fr. 318-321 ; Fortenbaugh et al. (éd.), Theophrastus, 1992 : p. 152-155, n° 360-361 et p. 172-173, n° 369. Il existe une traduction partielle en français, dans Zucker, « Théophraste à mots découverts », 2008 : p. 331-340, ainsi qu’une traduction complète, dans la version longue du même article, publiée en ligne : https://hal.archives-ouvertes.fr/halshs-00280983/. Une traduction anglaise est aussi proposée par D. Langslow, S. Ebbesen et V. Nutton in P. Huby, et al., Priscian: Answers to King Khosroes of Persia, London, New York, 2016, p. 76-81. Pour une présentation générale de l’opuscule, voir Jacques, Nicandre, 2002 : p. xxx-xxxiii ; Zucker, « Théophraste à mots découverts », 2008 : p. 331-340. Sur le groupe de sections relatives aux venimeux dans le recueil péripatéticien des mirabilia (Ps.-Aristote, De mirabilibus auscultationibus, 139-151) voir G. Verhasselt, « De mirabilibus auscultationibus 139-151: Theophrastus’ On Creatures that Bite and Sting and Aristotle’s Nomima Barbarica », in A. Zucker et al. (éd.), The Aristotelian Mirabilia and Early Peripatetic Natural Science, à paraître.
C’est souvent dans les titres de traités sur les venimeux que ces termes sont employés. On peut citer trois cas : un περὶ δακετῶν, composé au iiie siècle avant notre ère par Aristogénès de Thasos ou de Cnide (Souda, α 3910-3911, s. v. Ἀριστογένης Θάσιος, Ἀριστογένης, Κνίδιος ; voir Jacques, Nicandre, 2002 : p. xxxiii, n. 53 ; C. Nissen, Prosopographie des médecins de l’Asie Mineure pendant l’Antiquité classique, thèse de doctorat en Histoire de la médecine, sous la direction de D. Gourevitch, Paris, École Pratique des Hautes Études, 2006, p. 306-307, n° 189) ; un second περὶ δακετῶν, œuvre d’Andréas de Caryste, également actif au iiie siècle avant notre ère (Athénée, Deipnosophistes, 7.90, 312d ; voir Jacques, Nicandre, 2002 : p. xl-xlii) ; enfin, plus proche du titre de Théophraste, le περὶ βλητῶν ἢ δακετῶν du médecin Sostratos (ier siècle avant notre ère), signalé dans les Scholies aux Thériaques de Nicandre, v.706b et 764a (voir Jacques, Nicandre, 2002 : p. liv, n. 104, avec la bibliographie antérieure) ; le titre du traité théophrastéen peut lui-même être désigné par la variante περὶ δακετῶν καὶ βλητῶν, puisque c’est celle que choisit Apulée, d’après la leçon des manuscrits (Apulée, Apologie, 41, la correction βλητικῶν étant due aux éditeurs modernes). Le titre περὶ θηρίων, attesté à partir d’Apollodore aura plus de succès. Cela dit, comme le remarque le relecteur anonyme de cet article – que je remercie pour cette nuance –, « la perspective d’une étude systématique des titres est en réalité faussée par l’emploi de formules comme ὁ θηριακός (pour désigner un auteur) ou θηριακὸς λόγος, qui empêchent de connaître l’intitulé exact de plusieurs traités composés par un certain nombre d’iologues ».
Du côté latin, les expressions de type ictus morsusque sont nombreuses, bien que les référents derrière ces noms ne soient pas toujours aussi clairement définis que chez Théophraste : voir entre autres Cicéron, De officiis, 2.19 ; Scribonius Largus, Compositions médicales, 163 ; Pline l’Ancien, H. N., 22.18 et 28.162.
Aristophane, Oiseaux, v. 1069 ; on peut sans doute ajouter Sophocle, fr. 245 Radt, où la forme au datif δακέτῳ semble avoir le sens de « morsure ».
Par exemple Eschyle, Prométhée, v. 583 ; Agamemnon, v. 824 ; Euripide, Hippolyte, v. 646. Comme pour l’usage archaïque de δακετόν, le sens secondaire de « morsure » est attesté dès Pindare, Pythiques, 2, v. 53. Sur δάκος, doublet de δακετόν, voir Chantraine, Dictionnaire, [1968] 1999 : p. 249, s. v. δάκνω.
Ctésias, fr. 45l Jacoby (ap. Élien, P. A., 4.37) ; Hypéride, fr. 19 Jensen (ap. Harpocration, Lexicon in decem oratores, φ 1) ; Théophraste, Recherches sur les plantes, 9.19.3. Les deux premières références doivent cependant être prises avec prudence, car l’usage de δακετόν pourrait être le fait du citateur et non de la source citée.
Aristote, Topiques, 6.2, 140a 4. Nous empruntons le néologisme de « putrimordant » à la traduction de J. Brunschwig, dans la Collection des Universités de France.
Hippocrate, Maladies des femmes, 66.42, 230.60 et 230.61 (VIII, 138.19, 442.20 et 442.21-22 Littré), cf. Aristote, H. A., 9.39, 622b 28 (sur des araignées venimeuses) et P. A. 3.1.13, 662a 31 (sur des poissons, mais on peut alors hésiter entre le sens de « venimeux » et celui de « féroce, prédateur »).
Dans les sources littéraires, on ne trouve aucune occurrence antérieure à Théophraste et il n’y a, après lui, que des acceptions techniques, inscrites dans le cadre du discours iologique, donc dans le sens imprimé par le premier usage du terme ; cf. cependant l’adjectif μεταβλητικός, « qui concerne les échanges », « lié au commerce », formé sur le composé μεταβάλλω et attesté avant les βλητικά de Théophraste, dans une œuvre de vieillesse de Platon (Platon, Sophiste 219d, 223d et 224d). De manière curieuse, toutefois, on peut remarquer que βλητικός, comme δακετός, possède un « jumeau » issu du lexique médical, porteur d’une double signification analogue à la polysémie de δηκτικός ή, όν : on rencontre ainsi le pluriel substantivé βλητά, utilisé comme synonyme de βλητικά, dans des sources tardives (Apulée, Apologie, 41 ; Élien, P. A., 3.32 ; Scholies aux Thériaques de Nicandre, v.706b et 764a), alors que l’adjectif βλητός, ή, όν signifie dans ses occurrences anciennes « frappé d’apoplexie » (cf. par exemple Hippocrate, Maladies II, 8 et 25). Ce phénomène de transfert récurrent entre médecine et iologie n’est sans doute pas un simple hasard, mais l’indice d’un ancrage médical des premières réflexions sur les venins. Je remercie S. Barbara d’avoir attiré mon attention sur ce point.
Cette notion fondamentale d’une action à distance, caractéristique des armes de traits ou de jet, distingue le sémantisme de βάλλω de celui de τύπτω, lequel exprime généralement l’idée de coup donné de près, avec contact. Voir à ce propos Chantraine, Dictionnaire, [1968] 1999 : p. 161-163, s. v. βάλλω, cf. p. 1145-1146, s. v. τύπτω. Cf. R. Beekes et L. van Beek, Etymological Dictionary of Greek, Leiden, Boston, 2010, s. v. βάλλω, p. 197-198.
Cette acception est notamment présente dans le composé ἰοβόλον, qui désigne les venimeux comme les injecteurs d’un ἰός, c’est-à-dire ici d’un « venin » – mais, dans d’autres contextes, d’un « trait » ou d’une « flèche », conformément au sens initial du terme – et que l’on pourrait traduire littéralement par les calques « lance-flèche » ou « lance-venin ». Sur la formation de ce terme et la confusion qui s’y révèle entre le poison et l’arme de jet, voir P. Monbrun, « Apollon, le scorpion et le frêne à Claros », Kernos, 16, Athènes, Liège, 2003, p. 143-170, en part. p. 144-146.
Ainsi, en dehors du petit traité théophrastéen, il est dit que les faux bourdons, dépourvus de dard, « veulent piquer tout en ne le pouvant pas » (βούλονται μὲν οὐ δύνανται δὲ βάλλειν, Aristote, H. A., 9.40, 624b 16-17) et que les abeilles « tuent les animaux de grande taille en les piquant » (κτείνουσι βάλλουσαι τὰ μέγαλα τῶν ζῴων, 626a 21-22). Il existe cependant des cas où l’action de piquer est exprimée non par βάλλω, mais par τύπτω : voir notamment Aristote, H. A., 5.21, 553b 6.
Sur la valeur de ce suffixe, cf. P. Chantraine, « Le suffixe grec en -ικός », in P. Chantraine, Études sur le vocabulaire grec, Paris, 1956, p. 97-171, en part. p. 150-151.
Aristote, H. A., 4.7, 532a 11-12 : ὥσπερ ὅπλον ; cf. 9.41, 628b 5-6 : οἱ δ’ ἔχοντες τὰ κέντρα μείζους καὶ ἄλκιμοι. Voir surtout Aristote, P. A., 4.6, 682b 33-683a 26, où le Stagirite affirme que le dard sert « pour le combat » (πρὸς τὴν ἀλκήν, 682b 37-683a 1 et, de nouveau, 683a 13) et que les animaux qui en sont pourvus s’en servent « comme d’une arme » (ὅπλον), « parce qu’ils ont du cœur » (διὰ τὸ θυμὸν ἔχειν, 683a 7). Sur ce passage, cf. Monbrun, « Apollon, le scorpion et le frêne », 2003 : p. 148-149.
Ce statut de vedette est dû, assez logiquement, à la taille de l’animal, à la longueur de son dard et aux douleurs qu’il inflige. Aristote remarque ainsi que le scorpion est le seul animal « à long dard » (μακρόκεντρον) : Aristote, H. A., 4.7, 532a 17. Sur l’image du scorpion en guerrier ou en archer, voir Monbrun, « Apollon, le scorpion et le frêne », 2003 : p. 147-157. Plus largement, sur l’agressivité prêtée au scorpion, voir I. C. Beavis, Insects and Other Invertebrates in Classical Antiquity, Exeter, 1988, p. 21-34, en part. p. 21-22 et 27-28.
Voir notamment Élien, P. A., 5.16 : la guêpe, enduisant son dard de venin de vipère, est invoquée comme le modèle animal d’archers mythiques, tel Héraclès, qui plongent semblablement leurs flèches dans une substance empoisonnée pour les rendre plus dangereuses ; si le dard n’est pas explicitement défini comme flèche, il en est bien l’exact analogue, tandis que la guêpe qui s’en sert est assimilée à un archer. De manière plus générale, les guêpes sont réputées pour leur agressivité depuis une comparaison homérique célèbre, où l’armée des Myrmidons est évoquée par un essaim en colère (Homère, Iliade, 16, v. 259-267). Pour d’autres références sur l’irascibilité des guêpes, voir A. Sauvage, « Les insectes dans la poésie romaine », Latomus, 29, 1970, p. 269-296, en part. p. 287-288 ; M. Davies et J. Kathirithamby, Greek Insects, London, 1988 : p. 75-77. Dans une moindre mesure, et même si le thème guerrier est beaucoup moins marqué pour cet animal, on peut également citer l’abeille au nombre des insectes combattants : tout en affirmant qu’elle ne fait de tort à aucun être vivant à l’extérieur de leur essaim, Aristote la présente prompte au combat, dès lors que son essaim est attaqué, ce qui peut conduire en particulier à des guerres contre les guêpes ou contre des abeilles ennemies (Aristote, H. A., 9.40, 626a 14-17) ; de même c’est bien le genre épique qui inspire l’évocation de la bataille des essaims d’abeilles, dans Virgile, Géorgiques, 4, v. 67-85 ; l’aiguillon y est comparé à une arme, quand il est dit que les abeilles « aiguisent leur dard avec leur trompe » (spiculaque exacuunt rostris, v. 74).
Voir infra, partie 1.3.2 de cet article.
Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 1 Jacques.
Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr.2 J.
Ps.-Aristote, Mir., 141 (ἐξ ἐχίδνης). Cf. le parallèle latin de Pline l’Ancien, H.N., 11.279 (uiperina sanie).
Pour être plus précis, on peut identifier, derrière le latin uipera, trois espèces de vipères italiennes : Vipera aspis, Vipera berus et Vipera ursinii. Le grec ἔχις ou ἔχιδνα, quant à lui, se réfère à des espèces présentes en Grèce ou en Asie Mineure, telles Vipera xanthina, Vipera lebetina et surtout V. ammodytes, soit la « vipère cornue » de la langue vernaculaire, qui est l’espèce la plus commune. Toutes ces vipères sont également membres de la famille des Viperidae, de la sous-famille des Viperinae, et présentent des caractères communs : elles sont en général de taille moyenne, pourvues d’une pupille verticale et de crochets solénoglyphes, creusés d’un canal par où s’écoule le venin ; ces crochets, probablement observés par les Anciens, sont capables de se replier quand l’animal replie ses mâchoires et, à l’inverse, de se redresser quand la bouche s’ouvre ; enfin, la plupart de ces vipères sont ovovivipares. Pour ces identifications, voir surtout L. Bodson, « Observations sur le vocabulaire de la zoologie antique : les noms de serpents en grec et en latin », Documents pour l’histoire du vocabulaire scientifique, 8, 1986, p. 65-119, en part. p. 68-69 (pour les ophionymes grecs) et 75-76 (pour l’ophionyme latin) ; pour le grec, voir également C. Leitz, Die Schlangennamen in den ägyptischen und griechischen Giftbüchern, Stuttgart, 1997, p. 103-115 ; L. Bodson, « Introduction au système de nomination des serpents en grec ancien : l'ophionyme dipsas et ses synonymes », in S. Barbara et J. Trinquier (éd.), Ophiaca. Diffusion et réception des savoirs antiques sur les Ophidiens, Anthropozoologica, 47.1, 2012, p. 73-155, en part. p. 78-79.
Bodson, « Les noms de serpents », 1986 : p. 68.
Une exception importante est le cas du serpent ieros, qui tue par la seule action de son souffle : il en est question dans la deuxième partie de l’exposé (Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 9 J.) ; celui-ci, quoique pourvu de dents, semble devoir être rattaché aux animaux qui, comme les bêtes qui piquent produisent un souffle ou exercent une puissance délétère pour ce qui les entoure.
Par exemple Nicandre, Thériaques, v. 157-412 (catalogue des serpents) et v. 715-836 (catalogue des arthropodes et autres venimeux) ; Andromaque l’Ancien, v. 10-24 (ap. Ps-Galien., Thériaque à Pison, 6.2-6) ; Lucain, Pharsale, 9, v. 700-837 ; Lucien, Dipsade, 3.
Derrière φαλάγγιον, on peut identifier toutes sortes d’araignées venimeuses du genre Latrodectus : par exemple, dans la description assez précise qu’en donne Xénophon (Mém., 1.3.11-13), on peut reconnaître l’espèce Malmignatte (Latrodectus tredecimguttatus Rossi), selon l’identification proposée par Barbara, « Les phalanges de Socrate », 2022 : p. 10-11 ; dans tous les cas, et même quand la description est moins précise, la traduction fréquente de φαλάγγιον par « tarentule » fausse complètement le sens du terme, car la tarentule est une lycose (Lycosa tarantula), c’est-à-dire une araignée non venimeuse. Sur cette question, voir aussi Jacques, Nicandre, 2002 : p. 196-198 ; G. Lherminier, « Les araignées ΑΡΑΧΝΗ et ΦΑΛΑΓΓΙΟΝ et le pavot ΚΑΡΠΗΣΙΑ : deux exemples de choix lexicaux de Paul d’Égine (Traité de médecine, 5.6-7 et 5.44) », in I. Boehm et N. Rousseau (éd.), L’Expressivité du lexique médical en Grèce et à Rome. Hommages à Françoise Skoda, Paris, 2014, p. 285-298, en part. p. 288-289. Sur les légendes liées à la distinction φάλαγξ/ἀράχνη, voir S. Ballestra-Puech, « L’araignée, le lézard et la belette : versions grecques du mythe d’Arachné », dans Rursus [En ligne], 2, 2007, URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rursus/97 , DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rursus.97 ; S. I. Johnston, « A New Web for Arachne », in U. Dill et C. Walde (éd.), Antike Mythen. Medien, Transformationen und Konstruktionen, Berlin, New York, 2009, p. 1-22.
Probablement l’île de Céos, comme le suppose Bywater, qui a souvent partie liée avec les venimeux et les empoisonnements.
Le texte latin dit littéralement que « l’arbre tend celui qui s’y pique », ce qui n’a guère de sens. Comme nous l’indiquons dans l’apparat critique, nous supposons que l’original grec κτείνει, « tue », a été lu à tort τείνει, « tend » et que cette mélecture est à l’origine de la traduction tendit en latin. Sur la létalité de la piqûre de poirier sauvage, voir Ps.-Aristote, Mir., 143, 845a 15 ; pour la pastenague, voir Élien, P. A., 1.56 et 2.36. Les deux informations figurent conjointement dans les fragments du Ps.-Antigone de Caryste, Mir., 18a-18b Giannini = 21-22 Westermann ; voir contra Ps.-Antigone de Caryste, De animalibus, 51a-51b Dorandi, où le second renseignement, sur la pastenague, n’apparaît pas, cette partie du chapitre ne dérivant pas d’Antigone aux yeux de l’éditeur.
Le seul cas équivoque est celui des chélicères de l’araignée, qui tiennent à la fois des dents et du dard. Aussi l’araignée est-elle considérée comme une bête mordeuse, dans d’autres classements que celui de Théophraste : voir par exemple Aristote, H. A., 9.39, 622b 28-33 ; ou, pour le phalangium latin, Pline l’Ancien, H. N., 11.79.
Élien, P. A., 3.32.
Aristophane de Byzance, Épitomé, A.147 : sur ce passage, voir infra, partie 2.1.
Pour les identifications zoologiques, nous reprenons les propositions de M. Cariou, « Poissons venimeux et pêche au poison », communication présentée à la journée d’étude Savoirs zoologiques antiques, organisée à l’Université de Lille par S. Barbara, le 15 octobre 2018.
Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 5 J. : declarant quoque et caninos morsus et luporum cum rabiant (« [les Anciens] invoquent aussi les morsures de chiens et de loups, quand ceux-ci ont la rage »). L’emploi renouvelé, pour introduire la notice sur la rage, d’un verbe de parole dont le sujet est toujours « les Anciens » – ces ueteres à qui Priscien doit son information – marque subtilement le passage à une nouvelle étape de l’exposé.
C’est la rétroversion proposée par Zucker, « Théophraste à mots découverts », 2008 : p. 337.
Venenum, qui signifie à l’origine « décoction de plantes magiques, charme, filtre », avant de prendre la valeur péjorative de « poison », est l’exact synonyme du grec φάρμακον : voir A. Ernout et A. Meillet, Dictionnaire étymologique de la langue latine, Paris, [1932] 2001, p. 719, s. v. uenenum.
Respectivement fr. 1 et 2 J. (Priscien, Solutiones ad Chosroem, 9, p. 95-24-96.5)
Ps.-Aristote, Mir., 141, 845a 1 : Σκυθικὸν φάρμακον, à côté de Priscien, Solutiones ad Chosroem, 9, p. 95.30-31 Bywater : Scythicum uenenum ; de même, le parallèle d’Élien a le verbe φαρμάσσοντες (Élien, P. A., 9.15). Voir aussi Élien, P. A., 3.32.
Pour ἰχώρ dans les parallèles à Priscien, les références sont les mêmes que dans la note supra : Ps.-Aristote, Mir., 141, 845a 8 : τῷ τῆς ἐχίδνης ἰχῶρι, à côté de Priscien, ei (scil. saniei) quae est ex uipera ; Élien, P. A., 9.15 : ἀνθρώπειον ἰχῶρα, à côté de ex homine sanies. Plus largement, pour l’équivalence sanies-ἰχώρ, voir J. Jouanna et P. Demont, « Le sens de ἰχώρ chez Homère (Iliade, V, v. 340 et 416) et Eschyle (Agamemnon, v. 1480), en relation avec les emplois du mot dans la Collection hippocratique », Revue des Études Anciennes, 83, 1981, p. 197-209, en part. p. 207-208.
Le sens de « sang des dieux », que l’on donne traditionnellement à l’ἰχώρ du poème homérique, est donc erroné ; de même, une traduction par « sang » ou par « pus » ne saurait convenir. Voir à ce sujet Jouanna et Demont, « Le sens de ἰχώρ », 1981 : p. 197-209, avec les références des textes anciens ; voir aussi l’étude historique très fine de M.-P. Duminil, « Les sens de ἰχώρ dans les textes hippocratiques », in R. Joly (éd.), Corpus Hippocraticum. Actes du Colloque hippocratique de Mons (22-26 sept. 1975), Mons, 1977, p. 65-76 ; article repris et complété dans M.-P. Duminil, Le Sang, les vaisseaux, le cœur dans la “Collection hippocratique” : anatomie et physiologie, Paris, 1983, en part. p. 164-184.
Aristote, P. A., 2.4, 651a 17-18 : ἰχὼρ δ᾽ ἐστὶ τὸ ὑδατῶδες τοῦ αἳματος διὰ τὸ μήπω πεπέφθαι ἢ διεφθάρθαι (« l’ἰχώρ est l’élément aqueux du sang, résultant d’une coction incomplète ou d’une corruption »). Cet « élément aqueux du sang » coïncide parfaitement avec ce que la médecine moderne appelle « sérum », cf. Aristote, P. A., 2.4, 650b 16-18 : τοῦ γὰρ αἵματος τὸ μὲν ὑδατῶδες μᾶλλον ψυχρόν ἐστι, διὸ καὶ οὐ πήγνυται, τὸ δὲ γεῶδες πήγνυται συνεξατμίζοντος τοῦ ὑγροῦ (« la partie aqueuse du sang est plus froide, et c’est aussi pour cela qu’elle ne coagule pas, alors que la partie terreuse coagule quand l’humidité s’évapore »). Sur ces passages, à comparer avec une expérience similaire décrite dans la Collection hippocratique (Chairs, 8), et plus largement sur les occurrences d’ἰχώρ chez Aristote, voir Duminil, Le Sang, les vaisseaux, le cœur, 1983 : p. 182-184.
Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 2 J. (ap. Priscien, Solutiones ad Chosroem, 9, p. 95-30-96.3) : itaque et Scythicum uenenum quo tingunt sagittas ex uiperae sanie et hominis compositionem habet ad infectionem. Accipitur enim ex homine sanies de sanguine et ei quae est ex uipera componentes intingunt sagittas ad uelocitatem mortiferae plagae, sicque putrefacit carnes adiectio illius (« c’est aussi la raison pour laquelle le venin des Scythes, poison dans lequel ils trempent leurs flèches, possède une composition où entrent le sérum de vipère et celui de l’homme, visant à l’infection. On apprend en effet que, unissant le sérum obtenu à partir de sang humain à celui qu’on obtient d’une vipère, ils trempent leurs flèches dans le composé obtenu, fait pour provoquer des blessures mortelles en peu de temps et que l’injection de cette redoutable mixture cause la putréfaction des chairs »). Cf. Ps.-Aristote, Mir. 141, 845a 4-9 : ὅταν δὲ ἱκανῶς αὐτοῖς δοκῇ σεσῆφθαι πᾶν, τὸ τοῦ ἀνθρώπου αἷμα εἰς χυτρίδιον ἐγχέοντες εἰς τὰς κοπρίας κατορύττουσι πωμάσαντες. ὅταν δὲ καὶ τοῦτο σαπῇ, τὸ ὑφιστάμενον ἐπάνω τοῦ αἵματος, ὃ δή ἐστιν ὑδατῶδες, μιγνύουσι τῷ τῆς ἐχίδνης ἰχῶρι, καὶ οὕτω ποιοῦσι θανάσιμον (« quand ils considèrent que l’ensemble s’est suffisamment putréfié, ils versent du sang d’homme dans un petit chaudron et, après l’avoir refermé d’un couvercle, l’enterrent dans un tas de fumier. Puis, quand cela aussi s’est putréfié, ils mélangent ce qui surnage au-dessus du sang, et qui en est la partie aqueuse, avec le sérum de vipère, et fabriquent ainsi un poison mortel ») ; Élien, P. A., 9.15 : λέγονται δὲ οἱ Σκύθαι πρὸς τῷ τοξικῷ, ᾧ τοὺς ὀϊστοὺς ἐπιχρίουσι, καὶ ἀνθρώπειον ἰχῶρα ἀναμιγνύναι φαρμάσσοντες, ἐπιπολάζοντά πως αἵματι, ὅνπερ ἴσασιν ἀπόκριμα αὐτοῖς. τεκμηριῶσαι τοῦτο καὶ Θεόφραστος ἱκανός (« on raconte que les Scythes mêlent du sérum humain, qui est à la surface du sang, et qu’ils savent prélever sur eux-mêmes, au toxique dont ils enduisent leurs flèches pour les empoisonner. Le témoignage de Théophraste est une garantie suffisante de ce fait »).
Ce désintérêt compte sans doute pour beaucoup dans l’avènement très tardif du microscope, parent pauvre du télescope qui ne rencontre la gloire – et encore est-ce une gloire toute relative – qu’une cinquantaine d’années après les recherches astronomiques menées par Galilée. Sur le faible attrait des Anciens pour le « micro-monde », origine probable du désaveu des Modernes, et sur la critique aristotélicienne de l’atomisme, voir P. Hamou, La Mutation du visible. Essai sur la portée épistémologique des instruments d’optique au xviie siècle. Volume 2 : Microscopes et télescopes en Angleterre, de Bacon à Hooke, Villeneuve d’Ascq, 2001, p. 104-108.
L’équivalence spiritus-πνεῦμα semble très probable, sans être absolument certaine, faute de parallèles grecs aux différents passages de Priscien qui mentionnent le spiritus. L’équivalence uirtus-δύναμις, en revanche, est garantie par plusieurs parallèles : Élien, P. A., 9.15, cf. fr. 3 J. ; Athénée, Deipnosophistes, 7.95, 314c cf. fr. 7 J. ; Ps.-Aristote, Mir. 142, 845a11, cf. fr. 10 J.
Chantraine, Dictionnaire, 1968 : p. 920, s. v. πνέω.
C’est surtout dans le fr. 13 J. que cette idée est exprimée : secundum enim habitudines unius cuiusque eorum in alimenta etiam suci et odores (« en fonction des habitudes alimentaires de chacun d’eux, ainsi leurs humeurs et leurs odeurs »), où suci et odores semblent reprendre les deux types de causes qui ont été définies dans la première partie du traité. Cf. aussi les parallèles à ce fragment répertoriés par Jacques, notamment Ps.-Aristote, Mir., 147 (845a 10-14) ; Théophraste, Causes des plantes, 6.5.1 et De odoribus, 4.
Il s’agit d’Anaximène et de son élève, Diogène d’Apollonie. Cf. Anaximène, 13.B2 et 3 Diels-Kranz; Diogène d’Apollonie, 64.A19, B4 et B5 Diels-Kranz = T8 et fr. 8 et 9 Laks ; voir les commentaires ad loc. dans A. Laks, Diogène d’Apollonie. La dernière cosmologie présocratique, Lille, 1983, p. 39-55 et p. 107-137. Le théâtre s’en fait l’écho : voir en particulier Aristophane, Nuées, notamment les v. 160-164, 227-230, 264, 275 et 627.
Hippocrate, Des vents, 4.1 et passim. Voir aussi Hippocrate, Maladie sacrée, 7.2-5 ; Nature de l’homme, 9 ; Anonyme de Londres, 6.14-18.
Pour ces trois fonctions du πνεῦμα, voir notamment Aristote, Mouvement des animaux, 10, 703a 6-14 ; Génération des Animaux, 2.6, 744a 2-5 5 et 2.3, 736b 29-757a 7.
Voir exemples donnés infra.
Pour les gaz toxiques, voir fr. 8 J. et fr. 13 J. ; pour le souffle de serpent, voir fr. 7 J. Sur cette question des serpents cracheurs, souvent associée au thème du souffle toxique émanant de certains lieux, voir S. Barbara, « Castoréum et basilic, deux substances animales de la pharmacopée ancienne », in I. Boehm et P. Luccioni (éd.), Le Médecin initié par l’animal. Animaux et médecine dans l’Antiquité grecque et latine. Actes du colloque international tenu à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée-Jean Pouilloux, les 26 et 27 octobre 2006, Lyon, 2008, p. 121-148, en part. p. 143-144 ; J. Trinquier, « La fabrique du serpent draco : quelques serpents mythiques chez les poètes latins », Pallas, 78, 2008, p. 221-255, en part. p. 244-246 ; S. Barbara, « Les “Thériaques” virgiliennes de Géorgiques, III, 414-439 », Insula [En ligne], 2016, URL : https://insula.univ-lille3.fr/virgile-les-georgiques, p. 1-26, en part. p. 11-12 et 20-21. Sur le souffle du crapaud, en plus des références déjà données, voir V. Gitton-Ripoll, « La grenouille rubète est-elle une grenouille rouge ? », Pallas, 117, 2021, p. 203-222, en part. p. 207-208.
On peut citer deux mentions du « souffle » des bêtes qui piquent : une scholie expliquant le nom du moustique, ἐμπίς, par le verbe « insuffler », ἐμπνεῖν (Scholies aux Nuées d’Aristophane, v. 157c : ἐμπίδες δὲ ἀπὸ τοῦ ἐμπνέειν ἤτοι ᾄδειν ἀεί, « les moustiques doivent leur nom au fait qu’ils soufflent ou chantent sans cesse ») ; un vers de Virgile, décrivant des abeilles occupées à « insuffler » leur venin par leur « invisible » aiguillon (Virgile, Géorgiques, 4, v. 236-238 : illis ira modum supra est laesaeque uenenum / morsibus inspirant et spicula caeca relinquont / adfixae uenis animasque in uolnere ponunt, « leur colère passe toute mesure et, quand on leur fait du mal, dans leurs morsures elles insufflent du venin, laissent d’invisibles spicules dans les veines où elles s’accrochent et rendent l’âme dans la plaie »). Le témoignage le plus intéressant nous est cependant livré par Galien, Sur les lieux affectés, 3.11 et 6.5 (VIII, 195.4-196.1 et 421.1-14 Kühn) : sur ces deux passages, voir infra, partie 3.4.1.
Voir le fr. 6 J. : quia enim uirtutes sine corporalibus molibus multa possunt facere, manifestum est ex aliis et ex ceruis : educunt enim uiperas ex sepibus (« que les vertus peuvent faire de grandes choses sans masse corporelle, cela se voit clairement à l’exemple des cerfs, entre autres animaux : ceux-ci, en effet, peuvent faire sortir les vipères des haies »).
Fr. 9 J. : talis autem mordentium uirtus quia, et si arboris radicem momorderit, proiciet folia omnis arbor (« la puissance des animaux mordants est telle qu’il suffit que l’un d’eux morde la racine d’un arbre pour que l’arbre tout entier perde ses feuilles »).
Élien, P. A., 9.15, parallèle au fr. 1. J.
Respectivement Priscien de Lydie, Solutiones ad Chosroem, p. 98.13-14 Bywater = fr. 15 J. ; et Ps.-Aélius Promotus, Sur les animaux venimeux et les drogues délétères, 2, p. 43.18 Ihm.
Voir entre autres N. Weill-Parot, Points aveugles de la nature. La rationalité scientifique médiévale face à l’occulte, l’attraction magnétique et l’horreur du vide (xiiie-milieu du xve siècle), Paris, 2013, en part. p. 27-61 ; I. Draelants, « The Notion of ‘Properties’ : Tensions between Scientia and Ars in medieval natural philosophy and magic » in S. Page et C. Rider (éd.), The Routledge History of Medieval Magic, Abingdon, New York, 2019, p. 169-186. Pour l’époque moderne, voir W. Eamon, Science and the Secrets of Nature. Books of Secrets in Medieval and Early Modern Culture, Princeton, 1994, en part. p. 292-293, 296 et 298-299. Je remercie I. Draelants de m’avoir indiqué ces références.
Pour une vue d’ensemble du thème dans les sources antiques et des concepts voisins de la notion de δύναμις, J. Röhr, Der okkulte Kraftbegriff im Altertum = Philologus, Supplementband 17.1, Leipzig 1923 ; voir aussi la somme de L. Thorndike, A History of Magic and Experimental Science. Vol. 1: During the first thirteen centuries of our era, New York, [1923] 1929.
À notre connaissance, le cas n’a jamais encore été versé au dossier du concept de force ou de vertu occulte.
Ce médecin de Molière est le jeune bachelier du Malade imaginaire qui, interrogé pour être reçu docteur, répond au jury : mihi a docto Doctore / domandatur causam et rationem, quare / opium facit dormire ? / À quoi respondeo, / quia est in eo / uirtus dormitiua. / cuius est natura / sensus assoupire. Voir à ce sujet Weill-Parot, Points aveugles, 2013 : p. 36-37 et les références citées p. 436, n. 34.
Ps.-Orphée, Kérygmes lapidaires orphiques, 16.9 ; Alexandre de Tralles, Therapeutica, 12, vol. 2, p. 585 Puschmann. Pour d’autres exemples, voir Röhr, Der okkulte Kraftbegriff, 1923 : p. 90-92.
Il est cité, en revanche, dans Zucker, « Théophraste à mots découverts », 2008 : p. 339.
Sur Aristophane de Byzance, voir R. Pfeiffer, History of Classical Scholarship Scholarship from the Beginnings to the End of the Hellenistic Age, Oxford, 1968 : p. 171-209.
Plus précisément, les chapitres 98 à 154 de ce premier livre de l’Épitomé. L’expression « cahier de curiosités » est empruntée à A. Zucker : « Qu’est-ce qu’épitomiser ? Étude des pratiques dans la Syllogé zoologique byzantine », Rursus [En ligne], 7, 2012b, URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/rursus/961, DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rursus.961, paragr. 49. Sur l’Épitomé, qui à quelques fragments près ne nous est connu qu’à travers une encyclopédie zoologique du xe siècle, la Syllogé de Constantin VII, voir W. Kullmann, « Zoologische Sammelwerke in der Antike », in W. Kullmann, J. Althoff et M. Asper (éd.), Gattungen wissenschaftlicher Literatur in der Antike, Tübingen, 1998, p. 121-139, en part. p. 128-129 ; Zucker, Aristote et les classifications, 2005b : p. 306-311 ; O. Hellmann, « Peripatetic Biology and the Epitome of Aristophanes of Byzantium », in W.W. Fortenbaugh et S.A. White (éd.), Aristo of Ceos. Text, Translation and Discussion, New Brunswick, London, 2006, p. 329-359.
Théophraste est explicitement cité comme source à trois reprises dans Aristophane de Byzance, Épitomé, A.98, B.63 et B.361. Plus largement, le recours, dans l’Épitomé, à des modèles autres qu’Aristote est un fait connu et discuté : voir déjà S. Lambros, Excerptorum Constantini de Natura Animalium Epitome
subiunctis Aeliani Timothei aliorumque Eclogis, Berlin, 1885 : p. xiv et n. 2 ; Hellmann, « Peripatetic Biology and the Epitome », 2006 : p. 345-346 ; F. Berger, « Die Textgeschichte der Historia Animalium des Aristoteles, Aristophanes von Byzanz und die zoologische Sylloge des Konstantinos Porphyrogennetos », Rursus [En ligne], 7, 2012, URL : http://rursus.revues.org/766, DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/rursus.766, paragr. 17-18 ; Zucker, « Qu’est-ce qu’épitomiser ? », 2012b : paragr. 45-46 et 52.
Voir les exemples donnés par J. Trinquier, « L’animal, le roi et le savant : le “Musée” et le développement des savoirs sur l’animal dans l’Alexandrie lagide », in F. Le Blay (éd.), Transmettre les savoirs dans les mondes hellénistique et romain, Rennes, 2009, p. 333-366, en part. p. 356-357 et M. Cariou, « Oppien de Cilicie et l’Épitomé d’Aristophane de Byzance », Revue des Études Grecques, 128.1, 2015, p. 101-125, en part. p. 112-113.
Il est très peu probable, en effet, que l’accent mis sur la λεπτότης soit une addition d’Aristophane de Byzance, car celui-ci demeure en général fidèle à sa source. Si l’hypothèse de l’ajout peut être facilement écartée, il est en revanche difficile d’estimer l’importance relative que pouvait avoir la λεπτότης τοῦ κέντρου dans la réflexion de Théophraste : peut-être est-elle exagérée ou magnifiée par l’épitomateur. On remarquera néanmoins que l’accent mis sur la finesse de l’aiguillon n’est pas un trait absolument original, qui serait le propre d’Aristophane : la qualité de λεπτότης est soulignée, déjà, dans des notices zoologiques qu’il est permis de considérer comme des fragments d’Apollodore, auteur thériaque actif au début du iiie siècle avant notre ère : voir Élien, P.A, 9.4 et la scholie aux Thériaques de Nicandre, v. 281.5 (= Apollodore, fr. 19 Jacques), deux notices commentées infra, partie 3.2.
Sur les dents de la musaraigne, voir notamment Columelle, De re rustica, 6.17.1 : musque araneus, quem Graeci μυγαλῆν appellant, quamuis exiguis dentibus non exiguam pestem molitur (« et la musaraigne (souris-araignée), que les Grecs appellent μυγαλῆ (souris-belette), bien que ce soit avec des dents très minces, provoque un mal qui ne l’est pas ») ; cf. déjà Straton, fr. 6 Jacques ap. Philuménos, 33.1 (p. 36 Wellmann) ; Pline l’Ancien, H. N., 20.223 ; Damocrate, Thériaque, v. 20, p. 119 Bussemaker ap. Galien, De antidotis, 1.7 (= XIV, p. 90-91 Kühn), cité infra. Il faut avoir en tête, à la lecture de ces témoignages, que le genre des Soricidés compte effectivement plusieurs espèces venimeuses, bien qu’aucune d’entre elles ne soit assez dangereuse pour justifier le discours des Anciens sur l’animal. Le dossier de la musaraigne venimeuse fera l’objet d’un traitement détaillé dans ma thèse de doctorat, actuellement en préparation.
Dioscoride, De materia medica, 3.146, s. v. ἀλθαία : τὸ δὲ ἀφέψημα τοῦ σπέρματος πινόμενον καὶ πρὸς μελισσῶν καὶ τῶν λεπτῶν θηρίων πληγὰς πάντων ἐν ὀξυκράτῳ ποθὲν ἢ ἐν οἴνῳ (« prise en décoction, sa graine [agit] également contre les piqûres d’abeilles et de toutes les bêtes fines, quand on la boit, par exemple, dans du vinaigre coupé d’eau ou dans du vin »).
Sur Damocrate, qui fut probablement archiatre sous les Julio-Claudiens ou sous les Flaviens, mais dont la datation précise est discutée, voir M. Wellmann, art. « Damokrates, Nr. 8 », in RE, IV.1, 1901, col. 2069-2070 ; C. Cichorius, « Der Mediziner Servilius Damocrates », in C. Cichorius, Römische Studien, Historisches, Epigraphisches, Literargeschichtliches aus vier Jahrhunderten Roms, Leipzig, 1922, p. 432-433 ; C. Fabricius, Galens Exzerpte aus älteren Pharmakologen, Berlin, 1972, p. 189 ; É. Samama, Les Médecins dans le monde grec. Sources épigraphiques sur la naissance d’un corps médical, Genève, 2003, p. 362 ; Nissen, Prosopographie, 2006 : p. 137-138, n° 74 ; S. Vogt, art. « Damokrates, Seruilius (ca 70-80) », in P.T. Keyser et G.L. Irby-Massie (éd.), The Encyclopedia of Ancient Natural Scientists: the Greek Tradition and its many Heirs, London, New York, 2008, p. 226 ; M. Cassia, « Servilio Damocrate: un medico poeta alla corte giulio-claudia? », Historika, 8, 2018, p. 237-256 ; V. Boudon-Millot, « Hippocrate inventeur de la clinique et les médecins clinicoi : Damocrate, Magnos et les autres », in D. Manetti, L. Perilli et A. Roselli (éd.), Ippocrate e gli altri, Roma, 2022, p. 343-362, en part. p. 346-351.
Voir l’étude des différents usages de cette expression dans la Collection hippocratique par N. Rousseau : N. Rousseau, « “Guillemets” hippocratiques : fonctions de l’expression “(ce) qui est appelé…”, (ὁ) καλεόμενος vel. sim., dans le texte scientifique ancien », in D. Manetti, L. Perilli et A. Roselli (éd.), Ippocrate e gli altri, Roma, 2022, p. 299-339. Les « guillemets » introduits par le participe λεγόμενος ont en fait deux fonctions principales : soit mettre en évidence une expression populaire, par exemple pour un lieu-dit, soit signaler la technicité d’une formulation. Dans le cas qui nous intéresse, la seconde fonction semble pouvoir s’imposer : les deux seules occurrences connues de l’expression λεπτὰ θηρία/θηράφια se trouvent dans une littérature pharmacologique très spécialisée ; à l’inverse, le même tour ne se rencontre jamais dans une littérature plus générale, susceptible de garder la trace de traditions orales.
L’ordre seul est légèrement différent, puisque Priscien mentionnait « le scorpion, les abeilles, les guêpes et les araignées-phalanges ». Cf. Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 3 J. = Priscien de Lydie, Solutiones ad Chosroem, 9, p. 96.5-7 Bywater, cité supra.
Sur la musaraigne, voir la n. 79 supra.
Varron, Res rusticae, 1.12.2 : auertandum etiam, siqua erunt loca palustria, et propter easdem causas et quod, <cum>arescunt, crescunt animalia quaedam minuta, quae non possunt oculi consequi, et per aera intus in corpus per os ac nares perueniunt atque efficiunt difficilis morbos (« il faut aussi, s’il y a des endroits marécageux, la tourner en sens opposé, d’abord pour les mêmes raisons et ensuite parce qu’il s’y développe, au moment où ils s’assèchent, certains animaux minuscules, invisibles à l’œil, qui pénètrent avec l’air qu’on respire à l’intérieur du corps, à travers la bouche et les narines, et qui y créent de périlleuses maladies » trad. empruntée à J. Trinquier, « La hantise de l’invasion pestilentielle : le rôle de la faune des marais dans l’étiologie des maladies épidémiques d’après les sources latines », in I. Boehm et P. Luccioni (éd.), Le Médecin initié par l’animal : animaux et médecine dans l’Antiquité grecque et latine. Actes du colloque international tenu à la Maison de l’Orient de la Méditerranée-Jean Pouilloux les 26 et 27 octobre 2006, Lyon, 2008, p. 149-195, texte cité et traduit p. 157).
Sur le vaste sujet de la λεπτότης, voir entre autres Pfeiffer, History of Classical Scholarship, 1968 : p. 137-138 ; M. Asper, Onomata allotria: Zur Genese, Struktur und Funktion poetologischer Metaphern bei Kallimachos, Stuttgart, 1997, en part. p. 156-189 et 209-234 ; É. Prioux, Regards alexandrins. Histoire et théorie des arts dans l’épigramme hellénistique, Leuven, Paris, Dudley, 2007, p. 51-56 ; J. I. Porter, « Against λεπτότης: Rethinking Hellenistic aesthetics », in A. Erskine, L. Llewellyn-Jones et E. D. Carney (éd.), Creating a Hellenistic World, 2011, Swansea, p. 271-312.
Aratos, Phénomènes, v. 783-787, avec l’article de J.-M. Jacques, « Sur un acrostiche d’Aratos (Phén., 783-787) », Revue des Études Anciennes, 62.1-2, 1960, p. 48-61 ; K. Volk, « Aratus », in J. J. Clauss et M. Cuypers (éd.), A Companion to Hellenistic Literature, Malden, 2010, p. 197-210, en part. p. 205-208. Voir aussi l’éloge de la λεπτὴ φροντίς d’Aratos par Léonidas de Tarente, dans l’Anthologie Grecque, 9.25 ; la mention non moins élogieuse de ses λεπταὶ ῥήσιες par Callimaque, Anthologie Grecque, 9.507 ; le qualificatif de λεπτολόγος sous la plume de Ptolémée III, Supplementum Hellenisticum, 712, v. 4. Aratos, enfin, est l’auteur d’un poème Κατὰ λεπτόν. Sur son rôle possible dans l’élaboration esthétique du concept de λεπτότης, voir A. Cameron, Callimachus and his Critics, Princeton, 1995, p. 323-325.
Pour cette interprétation, voir É. Prioux, Petits musées en vers. Épigramme et discours sur les collections antiques, Paris, 2008, p. 173-177, 239-248, 251 ; « Le nouveau Posidippe : une histoire de l’art en épigrammes ? » in F. Le Blay (éd.), Transmettre les savoirs dans les mondes hellénistique et romain, Rennes, 2010, p. 275-292.
Callimaque, Aitia, fr. 1, v. 23-24 Pfeiffer, commenté par Asper, Onomata allotria, 1997 : p. 156-179.
Souda, α 3933, s. v. Ἀριστοφάνης Βυζάντιος. Cf. Pfeiffer, History of Classical Scholarship, 1968 : p. 172.
Pfeiffer, History of Classical Scholarship, 1968 : p. 173. Pour des jugements anciens allant en ce sens, voir notamment Quintilien, Institution oratoire, 10.1.54 ; Vitruve, De architectura, 7, praef. 4-7.
Callimaque, Hymne à Zeus, v. 49-51 : ἐπὶ δὲ γλυκὺ κηρίον ἔβρως / γέντο γὰρ ἐξαπιναῖα Πανακρίδος ἔργα μελίσσης / Ἰδαίοις ἐν ὄρεσσι, τά τε κλείουσι Πάνακρα. Cf. Virgile, Géorgiques, IV, v. 1-7, avec l’introduction de R. F. Thomas, Virgil. Georgics. Vol. 1 : Books I-II, Cambridge, New York, New Rochelle, 1988a, p. 1-3 et 7 ; voir aussi le commentaire ad loc. de R. F. Thomas, Virgil. Georgics. Vol. 2 : Books III-IV, Cambridge, New York, New Rochelle, 1988b, p. 148-149. Pour la cigale, voir Aitia, fr. 1, v. 29-30 Pfeiffer ; l’insecte stridulant est associé aux poètes depuis Platon, Phèdre, 259b-d ; cf. sur cette relation Asper, Onomata allotria, 1997 : p. 177-198.
Aratos, Phénomènes, v. 1033 ; la source de ce vers, où les toiles d’araignées emportées par la brise annoncent l’arrivée du mauvais temps, est Théophraste, Signes du temps, 29.2 (le passage dit presque mot pour mot la même chose, à ceci près qu’il manque l’adjectif λεπτά : ce dernier constitue donc un ajout, hautement significatif, de la part d’Aratos). Toujours à propos des toiles d’araignée, on peut avoir la même compréhension métapoétique du « travail d’araignée » (ἔργον ἀραχνάων) qui désigne le vêtement d’un personnage mythologique dans un fragment de Callimaque, où la métaphore devait sans doute s’inscrire dans un contexte d’ecphrasis : Callimaque, Hécalè, fr. 42, v. 6 Hollis ; avec le commentaire d’É. Prioux, « L’ecphrasis dans l’epyllion », Aitia [En ligne], 6, 2016, URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/aitia/1392, DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/aitia.1392, paragr. 5.
Nicandre, Thériaques, v. 814 : νήιά θ’ ὡς σπέρχονται ὑπὸ πτερὰ θηρὶ κιούσῃ (« les ailes, sous la bête en marche, semblent pousser une nef, faisant force de rames ») ; Lycophron, Alexandra, v. 23-24 : ἰουλόπεζοι θεῖνον εὐῶπες σπάθαις / πελαργοχρῶτες αἱ Φαλακραῖαι κόραι (« elles, aux beaux visages, aux pieds de scolopendre, frappaient du plat des rames, elles, couleur cigogne, les filles de Phalacra »). Même image à propos des redoutables scorpions africains, usant de leurs pattes comme de rames lorsqu’ils sont emportés par les vents du midi, d’après Apollodore, fr. 5f Jacques, ap. Pline l’Ancien, H. N., 11.88 ; au sujet des abeilles, voir Virgile, Géorgiques, 4, v. 193-196. Chez Aristote, déjà, les pattes arrière des criquets et des sauterelles sont décrits comme leur « gouvernail » (Aristote, H. A., 4.9, 535b 12 ; P. A., 4.6, 683a 36). L’origine de ces différentes images pourrait être une comparaison homérique (Homère, Odyssée, 11, v. 125) où les rames d’un vaisseau sont comparées à des ailes, même si le mot πτερά fait davantage penser à un oiseau qu’à un insecte.
Nicandre, Thériaques, v. 809-810 : κέντρον γὰρ πληγῇ περικάλλιπεν ἐμματέουσα / κέντρον δὲ ζωήν τε φέρει θάνατόν τε μελίσσαις (« son dard, elle le laisse derrière elle tout en l’enfonçant dans la plaie / et le dard apporte vie et mort aux abeilles »).
Sur le caractère transversal de cette mode, qui est à la fois poétique, rhétorique et artistique, voir M. Squire, « Sémantique de l’échelle dans l’art et dans la poésie hellénistiques », in P. Linant de Bellefonds, É. Prioux et A. Rouveret (éd.), D’Alexandre à Auguste : dynamiques de la création dans les arts visuels et la poésie, Rennes, 2015, p. 183-200.
Parmi des témoignages assez nombreux, on peut citer Pline l’Ancien, H. N., 7.85 : Callicrates ex ebore formicas et alia tam parua fecit animalia, ut partes eorum a ceteris cerni non possent. Myrmecides quidem in eodem genere inclaruit quadriga ex eadem materia, quam musca integeret alis, fabricata et naue, quam apicula pinnis absconderet (« Callicratès sculpta dans l’ivoire des fourmis et d’autres animaux, si petits que tout autre que lui ne pouvait en distinguer les parties. Myrmécidès s’illustra dans le même genre par un quadrige, fait de la même matière, qu’une mouche pouvait recouvrir de ses ailes, et par un navire qu’une petite abeille pouvait dissimuler sous les siennes »). On retrouve ici l’association de l’insecte et du navire. Sur le couple d’artistes formé par Callicratès et Myrmécidès, voir les sources réunies par J. Overbeck, Die Antiken Schriftquellen zur Geschichte der bildenden Künste bei den Griechen, Leipzig, 1868, p. 422-423 (= Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, 2002, p. 949-951) ; Squire, « Sémantique de l’échelle », 2015 : p. 189, avec les notes ad loc.
Posidippe de Pella, Épigrammes, 67, v. 3-6 Austin-Bastianini : ὄψει γὰρ ζυγόδεεμα καὶ ήνία καὶ τροχὀν ἵππων / ἄξονά θ'[ήνιό]χου τ'ὄμμα καὶ ἄκρα χερῶ / ὅψει δ'εὖ... ἐπὶ τῶιδε / έζομέν[ην ἂv ἴcην ἄρματι] μυῖαν ἴδoic. (« tu verras en effet la courroie du joug, les rênes, et les anneaux suspendus aux mors des chevaux, ainsi que les axes des mors, l’œil de l’aurige et l’extrémité de ses doigts ; tu verras aussi fort bien [le timon, qui est de l’épaisseur d’un cheveu (?)], et si une mouche venait à se poser sur le char, tu pourrais voir qu'elle est de la même dimension que lui », trad. É. Prioux) ; texte à rapprocher de Pline l’Ancien, H. N., 34.83. Voir les commentaires accompagnant la traduction d’É. Prioux, Regards alexandrins, 2007 : p. 122-123 ; Petits musées en vers, 2008 : p. 208, 241 et 249-250 ; « Le nouveau Posidippe », 2009 : p. 285-287.
H. von Staden, « Body and machine: interactions between medicine, mechanics, and philosophy in early Alexandria », in J. J. Walsh et T. F. Reeves (éd.), Alexandria and Alexandrianism: papers delivered at a symposium organized by the J. Paul Getty Museum and the Getty Center for the History of Art and the Humanities and held at the Museum, April 22-25, 1993, Malibu, 1996, p. 85-106, en part. p. 86-87 et 91-92.
Sur la place des mirabilia dans la conception plinienne de la nature, voir V. Naas, Le Projet encyclopédique de Pline l’Ancien, Roma, 2002, p. 243-393. La valorisation des phénomènes extraordinaires, au détriment de la recherche de lois générales, s’inscrit dans un infléchissement du discours zoologique qui remonte au début de l’époque hellénistique : voir Zucker, Aristote et les classifications, 2005b : p. 311.
Pline l’Ancien, H. N., 11.1.
Pline l’Ancien, H. N., 11.3 : qua subtilitate pinnas adnexuit, praelongauit pedum crura, disposuit ieiunam caueam uti aluum, auidam sanguinis et potissimum humani sitim accendit ! (« avec quelle finesse a-t-elle attaché des ailes au corps, allongé les pattes, façonné un intérieur creux et affamé comme le serait un ventre, allumé une soif de sang insatiable, avide par-dessus tout de sang humain ! »).
Cf. J. J. Pollitt, The Ancient View of Greek Art: Criticism, History, and Terminology, New Haven, London, 1974, s. v. λεπτός, p. 196, s. v. exilis, p. 368-369 et s. v. subtilis, p. 441-447.
Basile de Césarée, Homélies sur l’hexaéméron, 9.5 ; Homélies sur les Psaumes = P.G. XXIX, col. 329 ; Sermones de moribus a Symeone Metaphrasta collecti = P.G. XXXII, col. 1309 et 1373. Sur ces reprises, voir infra, partie 3.3.2.
Pline l’Ancien, H. N., 11.5, cf. 11.6-8 (au sujet de la respiration des insectes). Bien avant Pline, un bon exemple de semblables quaestiones – mot qu’on pourrait traduire, en grec, par προβλήματα – nous est commodément indiqué par Aristophane, Nuées, v. 156-168, où Socrate apporte une réponse des plus subtiles à la question de savoir « si le moustique bourdonne par la trompe ou par le derrière » (ἀνήρετ᾿ αὐτὸν Χαιρεφῶν ὁ Σφήττιος / ὁπότερα τὴν γνώμην ἔχοι, τὰς ἐμπίδας / κατὰ τὸ στόμ᾿ ᾄδειν ἢ κατὰ τοὐρροπύγιον).
La déclaration programmatique d’un projet qui prétend seulement « décrire les phénomènes évidents, et non pas dépister les causes obscures » (naturas rerum manifestas indicare, non causas indagare dubias) est énoncée peu après l’éloge de l’aiguillon : Pline l’Ancien, H. N., 11.8. Sur ce passage, voir Naas, Le Projet encyclopédique, 2002 : p. 78-79 ; V. Naas, « Indicare, non indagare : encyclopédisme contre histoire naturelle chez Pline l’Ancien ? », in A. Zucker (éd.), Encyclopédire : formes de l’ambition encyclopédique dans l’Antiquité et au Moyen-Âge, Turnhout, 2013, p. 145-166, en part. p. 158-159 et 163-165.
Pour une présentation d’Apollodore, voir Jacques, Nicandre, 2002 : p. xxxiii-xxxvii, en part. n. 54 et xlix-lii ; voir aussi, en tenant compte des rectifications de Jacques, les travaux plus anciens de Schneider, Nicandrea, 1856 : p. 181-201 ; M. Wellmann in F. Susemihl, Geschichte der griechischen Literatur in der Alexandrinerzeit, Leipzig, 1891, p. 784-785 ; M. Wellmann, art. « Apollodoros Nr. 69 » dans RE, I.2, 1894, col. 2895.
Pour une datation entre Aristote et Érasistrate, voir M. Wellmann, « Sextius Niger, eine Quellenuntersuchung zu Dioscorides », Hermes, 24.4, 1889, p. 530-569, en part. p. 563-564 ; repris dans Wellmann in Susemihl, Geschichte der griechischen Literatur, 1891 : p. 784, n. 44 ; Wellmann, « Apollodoros », 1894 : col. 2895.
Pline l’Ancien, H. N., 14.76. Cf. Jacques, Nicandre, 2002 : p. xxxiv-xxxv.
Scholies aux Thériaques de Nicandre, v. 676d, à mettre en parallèle avec Pline l’Ancien, H. N., 24.167, où l’auteur de la notice est identifié à Apollodore = Apollodore, fr. 15 Jacques. Comme le suggère l’éditeur, il convient de corriger, dans la scholie, ἰσχύουσαν en αἰσχυνομένην (cf. Jacques, Nicandre, 2002 : p. 290).
Pour le titre Περὶ θηρίων de l’ouvrage d’Apollodore, voir Athénée, Deipnosophistes, 15.28, 681d ; Scholies aux Thériaques de Nicandre, v. 715 et 858. On trouve également l’expression θηριακὸς λόγος chez Élien, P. A., 8.7 ; voir enfin la traduction latine de bestiis uenenatis, dans Pline l’Ancien, H. N., 1.11c.
Jacques, Nicandre, 2002 : p. 285-292.
Voir les quatre notices zoologiques réunies sous le fr. 5 Jacques. D’autres témoignages rapprochent « les serpents et les scorpions » dans l’indication de plantes utilisées contre les envenimations : fr. 7 et 16 J. Le cas du fr. 19 J. est commenté infra, partie 3.2.
Sur le sens du latin candidus, « blanc brillant », mais susceptible de s’affaiblir en « clair, pâle », voir J. André, Étude sur les termes de couleur dans la langue latine, Paris, 1949, p. 31-38. Le terme choisi par Pline pourrait correspondre ici à λευκός, l’un des équivalents grecs les plus courants.
Sur le sens d’auctor chez Pline, moyen de situer la responsabilité d’une information que la naturaliste ne reprend pas nécessairement à son compte, voir G. Serbat, « La référence comme indice de distance dans l’énoncé chez Pline l’Ancien », Revue de philologie, de littérature et d’histoire ancienne, 47.1, 1973, p. 38-49 ; plus largement, voir É. Gavoille, « Auctor et auctoritas : le paradigme latin de l’instauration discursive », in É. Gavoille, M.-P. de Weerdt-Pilorge et P. Chardin (éd.), L’Autorité dans le monde des lettres, Paris, 2015, p. 21-38 ; É. Gavoille (éd.), Qu’est-ce qu’un « auctor » ? : auteur et autorité, du latin au français, Bordeaux, 2019
Voir Jacques, Nicandre, 2002 : p. xxxvi, avec la n. 58 et p. 291-292.
Le parallèle des scholies donne toutefois la variante ἰχώρ. Mais qu’il s’agisse de φάρμακον ou d’ἰχώρ, c’est toujours d’un venin matériel qu’il est question.
Cette acception, qui figure en tête des articles διπλόη donnés par les dictionnaires de Pape et de Bailly, est d’autant plus probable que l’aiguillon de scorpion est volontiers assimilé à une arme. Elle nous paraît beaucoup mieux appropriée au contexte que les autres valeurs du terme : le sens de « tissu organique », en position interstitielle, conviendrait pour d’autres parties du corps du scorpion ; le sens métaphorique de « coupable de duplicité, à l’âme double » est secondaire et implique, surtout, une critique morale absente du texte qui nous occupe ; enfin, le sens de « dard creux du scorpion », proposé à la fin de l’article du Liddell-Scott, n’est illustré que par le texte d’Élien et nous semble être une invention ad hoc, dont on peut faire l’économie.
Voir Platon, Sophiste, 267e ; Plutarque, Préceptes politiques, 5, 802b ; Timée le Sophiste, Lexique platonicien, s. v. διπλόον. Voir aussi Plutarque, Périclès, 11.3, cité infra, n. 120. Sur la question de la fonte du fer dans l’Antiquité – une technique confidentielle, mais attestée –, voir R. Halleux, Le Problème des métaux dans la science antique, Liège, 1974, p. 189-191.
Le mot « paille », dans le lexique de la sidérurgie, renvoie à un « défaut interne d’un produit forgé, formé d’une cavité allongée de faible épaisseur, souvent associée à une inclusion, génératrice de cette décohésion totale du métal », en général du fer ou de l’acier : cf. M. Mangin (éd.), Le Fer, Paris, 2004, p. 228, cf. p. 106. C’est ainsi que διπλόη est traduit dans la plupart des passages cités supra. Voir à ce sujet H. Blümner, Technologie und Terminologie der Gewerbe und Künste bei Griechen und Römern, t. IV, Leipzig, 1887 : p. 350 ; Halleux, Le Problème des métaux, 1974 : p. 191 ; M. Bonelli, Timée le Sophiste : Lexique platonicien, Leiden, Boston, 2007, p. 143 et 309-310.
Ce caractère dissimulé apparaît très bien dans une comparaison de Plutarque, où il est question de Thucydide d’Alopèce, partisan de l’oligarchie, et de la dissension produite par ses discours dans l’Athènes de Périclès : « jadis, c’était une sorte de paille cachée, comme celle du fer (διπλόη τις ὕπουλος, ὥσπερ ἐν σιδήρῳ), qui marquait la différence entre les deux partis démocratique et aristocratique, mais la lutte et la rivalité de ces deux hommes déterminèrent une coupure très profonde (βαθυτάτην τομὴν τεμοῦσα τῆς πόλεως) qui sépara les deux groupes désormais appelés, l’un le peuple, l’autre, la minorité » (Plutarque, Périclès, 11.3, trad. R. Flacelière et É. Chambry).
Absent des fragments d’Apollodore, le motif de l’aiguille creuse est attesté par Plutarque, dans l’une des versions qu’il donne de la mort de Cléopâtre : celle-ci se serait piquée en utilisant une épingle à cheveux préalablement remplie de poison (Plutarque, Antoine, 86.4) ; dans d’autres versions, l’instrument du suicide est une aiguille enduite – et non remplie – d’un liquide toxique (Dion Cassius, Histoire romaine, 51.14.2). La première version du récit n’a rien d’anecdotique, dans un monde où l’aiguille à injection n’a pas encore été inventée : l’épingle creuse pourrait être rapprochée des dents du cobra qui, dans la variante la plus connue de l’épisode, est utilisé par la reine d’Égypte, ou du dard de scorpion, parfois comparé à une aiguille (voir Galien, Sur les lieux affectés, 6.5.14 Brunschön = VIII, 421.11 Kühn, cité infra), suggérant l’idée d’un modèle animal. Sur cette histoire et ses différentes variantes, voir V. Boudon-Millot, « Du nouveau sur la mort de Cléopâtre : au croisement de l’histoire des textes et de l’histoire de l’art », Revue des Études Grecques, 128.2, 2015. p. 331-353, en part. p. 333-334 et 336, n. 16.
Élien, P. A., 9.4 = Apollodore, fr. 19a Jacques : ἀκούω δὲ τοὺς ὀδόντας τῆς ἀσπίδος, οὓς ἂν ἰοφόρους τις εἴποι καλῶν ὀρθῶς, ἔχειν οἱονεὶ χιτῶνας περικειμένους ἄγαν λεπτοὺς καὶ ὑμέσι παραπλησίους, ὑφ’ ὧν περιαμπέχονται. ὅταν οὖν ἐμφύσῃ τινὶ τὸ στόμα ἡ ἀσπίς, στρέφεσθαι μέν φασι τὰ ὑμένια, ἐκχεῖσθαι δὲ τὸν ἰόν, καὶ πάλιν συντρέχειν ἐκεῖνα καὶ ἑνοῦσθαι (« d’après mes informations, les dents du cobra, que l’on peut à juste titre qualifier de “venimeuses”, ont des sortes de voiles enveloppants extrêmement fins et semblables à des membranes qui les entourent complètement. Lorsque le cobra applique sa bouche sur quelqu’un, il paraît que ces membranes s’écartent lors de l’éjection du venin, puis qu’elles se rapprochent et se réunissent », trad. A. Zucker) ; cf. Scholies aux Thériaques de Nicandre, v. 281 = Apollodore, fr. 19a Jacques. De manière assez curieuse, les crochets décrits de la sorte sont à mi-chemin entre deux types de denture : celle des Vipéridés, dont la mâchoire solénoglyphe implique des dents semblables à des tubes, percées d’un canal à venin ; et la denture protéroglyphe des cobras, dont les dents ne sont pas canaliculées, mais creusées d’un sillon qui n’est pas tout à fait refermé.
Voir R. Stockmann et M. Goyffon, « Les scorpions », in M. Goyffon et J. Heurtault (éd.), La Fonction venimeuse, Paris, 1995, p. 88-100, en part. p. 93. Les dards des insectes piqueurs ont d’ailleurs la même anatomie.
Ovide, Métamorphoses, 2, v. 196-199 : Scorpius et cauda flexisque utrinque lacertis / porrigit in spatium signorum membra duorum / hunc puer ut nigri madidum sudore ueneni / uulnera curuata minitantem cuspide uidit (« voici le Scorpion, queue et bras recourbés de part et d’autre, qui étend ses membres jusqu’à remplir l’espace de deux signes ; le jeune homme (= Phaéthon) le voit, trempé d’une sueur de noir poison, qui de son dard agite la menace de blessures arquées ») ; cf. Germanicus, Aratea, v. 657-658 : horret uulnus adhuc et spicula tincta ueneno / flebilis Orion (« le pauvre Orion tremble encore de sa blessure et des coups de l’aiguillon ruisselant de poison »).
Chez les auteurs chrétiens, en effet, les animaux venimeux sont souvent symboles d’hérésies – outre la Scorpiaque de Tertullien, on peut citer le Panarion d’Épiphane de Salamine, contemporain de Basile –, quand ils n’apparaissent pas, avec les autres nuisibles, comme une punition de l’homme faisant suite au péché originel.
Passage identique, au mot près, dans Basile de Césarée, Sermones de moribus a Symeone Metaphrasta collecti (P.G. XXXII, p. 1309 et 1373).
Voir Varron, Res rusticae, 1.12.2, évoqué supra.
La valeur du modèle toxicologique pour penser la maladie est une idée déjà défendue par A. Touwaide, « Galien et la toxicologie », 1994 : p. 1887-1986 ; A. Debru, « L’air nocif chez Lucrèce : causalité épicurienne, hippocratisme et modèle du poison », in C. Deroux (éd.), Maladie et maladies dans les textes latins antiques et médiévaux : actes du Ve colloque international « Textes médicaux latins » (Bruxelles, 4-6 septembre 1995), Bruxelles, 1998, p. 95-104, en part. p. 101-104 ; « Les enseignements de la torpille dans la médecine antique », in I. Boehm et P. Luccioni (éd.), Le Médecin initié par l’animal. Animaux et médecine dans l’Antiquité grecque et latine. Actes du colloque international tenu à la Maison de l’Orient et de la Méditerranée-Jean Pouilloux, les 26 et 27 octobre 2006, Lyon, 2008, p. 39-47, en part. p. 43-44. L’héritage, dans Galien, de la pensée de Théophraste, n’a en revanche pas encore été soulignée.
Nous citons ici la traduction de P. Moraux, Galien de Pergame. Souvenirs d'un médecin, Paris, 1985, p. 50 et, faute de mieux, le texte de Kühn. Une édition des livres III et IV du De locis affectis est actuellement préparée par R. Wittwer pour le Corpus Medicorum Graecorum ; elle reste cependant inédite à l’heure où nous finissons cet article.
Dans cette hypothèse, la tradition inaugurée par Théophraste aurait pu concourir à la riche réflexion de Galien sur les δυνάμεις des drogues. On a pu également voir dans le passage de Galien une tradition issue non de Théophraste, mais de Dioclès : voir à ce propos le commentaire du passage par A. Touwaide, « Galien et la toxicologie », 1994 : p. 1968-1970. Cela dit, la piste de Théophraste n’exclut nullement celle de Dioclès : il est même fort probable que Théophraste se soit inspiré de Dioclès dans son traité sur les venimeux, comme il le fait ailleurs.
Galien, Sur les lieux affectés, 6.5.15 (= VIII, 421.16-422.2 Kühn), pour la torpille et la pierre de Magnésie (le passage sur la torpille présente des similitudes frappantes avec la note d’Athénée sur l’action de la pastenague marine : Athénée, Deipnosophistes, 7.95, 314c = Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 7 J.). Entre les deux passages, cependant, s’intercale une comparaison avec les poisons qui révèle de possibles porosités entre l’action immatérielle de la vertu venimeuse et l’action physique du poison.
Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 3 et 4 J. ; ajouter le parallèle d’Élien, P. A., 1.56, chapitre probablement imité de Théophraste. L’araignée-phalange de Théophraste est présentée sans équivoque comme une bête qui pique ; chez Galien, au contraire, elle semble susceptible d’injecter un venin matériel, puisqu’elle possède une bouche : elle penche donc davantage du côté des bêtes qui mordent.
Théophraste, Sur les animaux qui mordent et qui piquent, fr. 5 et 7 J.
Sur la pierre de Magnésie, voir par exemple Lucrèce, De natura rerum, 6, v. 917-1001 ; Ps.-Alexandre d’Aphrodise, Problemata, 1, proem. (Ideler, 4.19-22) ; Problèmes hippocratiques, 81 ; pour une étude complète, A. Radl, Der Magnetstein in der Antike. Quellen und Zusammenhänge, Stuttgart, 1988. Au sujet de la torpille et de ses affinités avec le domaine toxicologique, voir A. Debru, « The power of torpedo fish as a pathological model to the understanding of nervous transmission in Antiquity », Comptes rendus biologies 329, 2006, p. 298-302 ; « Les enseignements de la torpille », 2008 : p. 39-47 ; M.-F. Guipponi-Gineste, « Les traités sur les animaux d’Aristote dans l’Antiquité tardive. L’exemple de la torpille », in Y. Lehmann (éd.), Aristoteles Romanus. La réception de la science aristotélicienne dans l’Empire gréco-romain, Turnhout, 2013. Sur l’histoire de la torpille, jusqu’à l’époque moderne, voir B. P. Copenhaver, « A Tale of Two Fishes: Magical Objects in Natural History from Antiquity Through the Scientific Revolution », Journal of the History of Ideas 52.3, 1991, p. 373-398. Sur l’histoire médiévale du thème de l’action à distance, voir B. Delaurenti, « La fascination et l’action à distance : questions médiévales (1230-1370) », Médiévales 50, 2006, p. 137-154 ; il n’y a pas, à notre connaissance, d’étude de synthèse pour l’époque antique.
Voir supra, partie 1.3.2.
Voir notamment Galien, De simplicium medicamentorum temperamentis ac facultatibus, 5.1 (XI, 705.11-17 Kühn) ; De propriis placitis, 9 (p. 84-86 Nutton). Pour un relevé exhaustif des nombreuses occurrences galéniques, voir Röhr, Der okkulte Kraftbegriff, 1923 : p. 106-129.
Elle sera notamment reprise par Avicenne, Canon, 1.2.2.1.15 : voir à ce sujet Weill-Parot, Points aveugles, 2013 : p. 43-53 ; Draelants, « The Notion of ‘Properties’ », 2019 : p. 173-174.
Voir Galien, Sur les lieux affectés, 3.11 (VIII, 194.4-17 Kühn) et 6.5.13, cité supra.
Pourquoi n’avoir pas utilisé, plutôt, le modèle du venin visible des bêtes qui mordent, puisque le chien enragé mord et qu’il infecte sa victime par voie salivaire ? Sans doute parce que la salive d’un chien enragé ne diffère pas beaucoup, à première vue, de la salive d’un animal sain : la maladie échappe donc à la perception et à la manipulation, et se range du côté des puissances immatérielles. La confusion est cependant facile et certains auteurs classeront le chien enragé parmi les δακετά : voir par exemple Damocrate, cité supra.
Voir Arétée de Cappadoce, Causes et signes des maladies aiguës, 1.7.3 ; Célius Aurélien, Maladies aiguës, 3. 9. 99 ; Némésien, Cynégétiques, v. 209-210 ; Anonymus de rabie, 19-23 Diels.
Sur ce point, voir par exemple N. Weill-Parot, « La rationalité médicale à l’épreuve de la peste : médecine, astrologie et magie (1348-1500) », Médiévales, 46, 2004, p. 73-88, en part. p. 82-83 et 85-86.
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