Bibliographie
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BaTelÒc = Basa textuala per la lenga d’Òc, <redac.univ.tlse2.fr/bateloc>.
Bedel, Christian-Pierre, 1993. Campagnac, La Capelle-Bonance, Saint-Laurent-d’Olt, Saint-Martin-de-Lenne, Saint-Saturnin-de-Lenne, Rodez, Mission départementale de la culture.
Bessou, Justin, 1892 [19749]. D’al Brès à la Toumbo, Rodez, Carrère.
Bessou, Justin, 1902 [19697]. Countes de la Tata Mannou, Rodez, Carrère.
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Bodon, Joan, 1974. La Quimèra, Toulouse, Institut d’estudis occitans.
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Bòsc, Zefir, 1987. « Bodon e lo Felibrige », in : Anatole, Christian (éd.), Jean Boudou (1920-1975). Actes du Colloque de Naucelle (27, 28 et 29 septembre 1985), Béziers, Centre international de documentation occitane, 37-45.
Chambon, Jean-Pierre, 1993. « Le premier document lexicographique sur le français parlé dans l’Aveyron (Vayssier 1879) », Travaux de linguistique et de philologie 31, 91-109.
Grevisse, Maurice et Goosse, André, 2008. Le Bon Usage. Grammaire française, 14e éd., Bruxelles, De Boeck.
Mouly, Henri, 1928. Al Cant de l’Alauzeto ou Trento Ans d’Agriculturo en Rouergue, Rodez, Carrère.
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Nauton, Pierre, 1956. « Atlas linguistique et ethnographique du Massif Central (domaine, réseau, questionnaire, but) », Revue de linguistique romane 20, 41-65.
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Roques Ferraris, Dominique, 2020. Joan Bodon. Contes populaires et autofictions, Paris, Classiques Garnier.
Truel, Hilarion, 1875. « Notice sur M. l’abbé Aimé Vayssier auteur du dictionnaire patois », in : Vayssier 1879, v-viii.
Vayssier, Aimé, 1879. Dictionnaire français-patois du département de l’Aveyron, Rodez, Carrère (réimpression, Genève, Slatkine Reprints, 1971).
Vialaret, Jérôme, 2012. « Jean Boudou, l’homme qui marche », Littérature en Lagast, cahier 4 (Jean Boudou), 65-76.
Wartburg, Walther von, 1934. Bibliographie des dictionnaires patois, Paris, Droz.
Wartburg, Walther von, Keller, Hans-Erich et Geuljans, Robert, 1969. Bibliographie des dictionnaires patois galloromans (1550–1967), 2e éd., Genève, Droz.
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Notes
Roques Ferraris (2020, 578), dans son livre très bien documenté, évoque cette plaque sans en faire connaître le texte, et ne l’attribue pas à Boudou.
Depuis 1962, le Grelh Rouergat célébrait une fête annuelle le 8 août, à la Saint-Justin (en hommage au fondateur du Félibrige rouergat, Justin Bessou). Les trois premières Saint-Justin se tinrent à Saint-Rome-de-Tarn (1962), Saint-Sernin-sur-Rance (1963) et La Vinzelle, commune de Grand-Vabre (1964). Voir Mouly 1965, 281-289.
Section de la commune de Saint-Laurent-d’Olt, canton de Campagnac, arrondissement de Millau (Aveyron).
Chef-lieu de canton, arrondissement de Rodez (Aveyron).
Selon Truel (1875, viii) et Barthès (1985, 110), Vayssier serait mort le 27 août 1875, à Recoules-Prévinquières (Aveyron). Mais c’est bien le 27 août 1874 qu’il décéda, comme le prouve l’acte n° 45 du 29 août 1874 dressé à la mairie de Recoules-Prévinquières. C’est aussi cette date qui figure sur la plaque de la sépulture de Vayssier, à Belmont-sur-Rance (Aveyron).
Sur Vayssier, voir Truel (1875) et Barthès (1985, 110-113). Wartburg (1934, 105) indique que le Dictionnaire de Vayssier (1879) est un « excellent recueil lexicographique, qui cherche à distinguer les différents sous-dialectes de la région ». Nauton (1956, 46 n. 2 = ALMC 4, 72 n. 1) considère l’ouvrage comme « d’une grande valeur ». Wartburg/Keller/Geuljans (1969, 288) reprennent les considérations de Nauton. Sur le traitement du français régional par Vayssier, voir Chambon 1993.
Ces préparatifs sont évoqués dans douze lettres, du 22 mai au 2 août 1965. Après la fête, Boudou reprend contact avec Mouly en ces termes, le 21 août 1965 : « Donc passèrem un brieu que nos escriviàm cada jorn. E ara fasèm pausa. / Espèri pr’aquò que çò que faguèrem a St Genièis e Canet vos agradèt e mai tot foguèsse pas perfièch » (Bodon 1986, 233).
Nous reproduisons fidèlement le texte de l’Armanac Roergat.
Bodon 1986, 212.
« La lausa : es plan polit, mas es que i a d’argent per la pagar ? E quina soma — se i a d’argent — i se pòt metre ? » (Bodon 1986, 215). Les frais seront couverts grâce à une souscription (Bodon 1986, 219, 221, 224).
Joseph Vaylet (1894-1982), d’Espalion, majoral du Félibrige, l’un des fondateurs du Grelh Rouergat.
Bodon 1986, 217. Voir encore la lettre du 21 juin 1965 (Bodon 1986, 220) qui prévoit que la cérémonie devant la plaque de Vayssier se déroulera de 10 à 11 heures.
Registre des actes d’état civil de Saint-Laurent-d’Olt (consulté sur le site des Archives départementales de l’Aveyron). Le registre indique que Girma décéda à Créteil en 1976.
Lettre à Mouly du 23 juillet 1965 : « Girma Lucien, sculpteur, Salo, St Laurent d’Olt (que fa la lausa) » (Bodon 1986, 228). « Salo » est évidemment une erreur de lecture des éditeurs anonymes des lettres pour Lalo. La mémoire de l’écrivain et celle du sculpteur ont été associées à Saint-Laurent-d’Olt dans le Musée Jean Boudou et Lucien Girma, mais aujourd’hui, rien ne rappelle plus Lucien Girma dans ce musée.
« — La lausa : se poiriá metre sus l’ostal nadiu de Vaissièr. Mas aquel ostal tendrà pas autres cent ans. Donc benlèu seriá melhor de la metre per la paret de la glèisa » (Bodon 1986, 218). L’ostal est loin de posséder, chez Boudou, toute la solidité qui serait désirable en bonne doctrine félibréenne. On ne peut s’empêcher de penser que l’écrivain projette au xxie siècle le constat du narrateur des Contes del meu ostal : « Lo meu ostal se destrantalha coma se destrantalha la mia lenga e coma s’arroïna lo Roèrgue vielh » (Bodon 1978 [19511], 17). Le 21 juin 1965, l’emplacement de la lausa est fixé : « sus la glèisa de Canet ont Vayssier foguèt baptejat » (Bodon 1986, 221).
Bodon 1986, 218 (nous citons le texte des éditeurs anonymes ; nous n’avons pas vu le manuscrit). Vayssier fut nommé supérieur du petit séminaire de Belmont-sur-Rance (Aveyron) en 1864 (Truel 1875, vi). Il était chanoine honoraire (Annuaire diocésain 1865, p. 77 ; aimable communication de René Andrieu, archiviste de l’évêché de Rodez et Vabres).
Nous reproduisons fidèlement le texte d’après deux photographies : celle qui figure dans Bedel (1993, 96) et celle qui se trouve sur le site http://www.aurelle-verlac.com/canet/canet-htm (mise en ligne le 20 octobre 2003 ; vraisemblablement de peu antérieure) ; nous introduisons la numérotation des lignes. C’est une nouvelle plaque, en granit (60 × 50 cm, à 3 m 50 du sol), qui s’offre aujourd’hui (juin 2022) aux yeux du pèlerin, sur le mur nord de l’église. La nouvelle inscription respecte la disposition de l’ancienne. Elle est toutefois gravée en lettres majuscules toutes d’un même module. Autres variantes par rapport à l’inscription originelle : (ligne 3) 14.4.1821 ] 14-4-1821 (avec « 8 » repris sur « 9 ») ; (ligne 7) Francés ] frances ; (ligne 8) plaçado ] placado ; (ligne 9) 8.8.65 ] 8-8-65.
Le Dictionnaire patois-français du département de l’Aveyron (Vayssier 1879) est devenu un « dicciounari / Rouergat Francés ». Dans sa préface et son introduction, Vayssier emploie constamment le mot patois. Il n’a entretenu, semble-t-il, aucun rapport avec le Félibrige. Boudou n’en envisage pas moins, le 21 juin, que l’hymne du Félibrige, la Copa santa de Mistral, soit chanté par une chorale de Millau « davant la lausa de Vaissièr quand se desplegarà » (Bodon 1986, 220).
Voir ci-dessus n. 15, in fine.
Bodon 1986, 225. L’église de Canet-d’Olt dépendait de la paroisse de Saint-Laurent-d’Olt (Bodon 1986, 215).
Vayssier 1879, 45 : botejá, batejá ; ALMC 1463, 1464.
Voir ci-dessus n. 15, in fine. Boudou écrit de même baptisme dans sa lettre du 28 juin (Bodon 1986, 225).
Données de BaTelÒc.
Selon Grevisse/Goosse (2008, 770), la suppression des centaines relève de « l’usage familier ».
Boudou emploie parfois ce style de datation dans sa correspondance avec Mouly (par exemple : « lo 15 – 6 – 65 », « lo 28 – 7 – 1965 », « lo 20 – 3 – 66 » ; Bodon 1986, 217, 230, 237) ou avec Lafont (par exemple : « lo 3-3-67 », « le 18-1-69 » ; Pedussaud 2014, 90, 91).
Consulté sur le site des Archives départementales de l’Aveyron, le 14 mai 2022.
Information correcte dans la notice d’auteur du catalogue de la BnF.
Consulté sur le site https://www.filae.com, le 12 mai 2022.
L’écart d’un mois entre la date de naissance de Vayssier et celle de son baptême semble peu courant. L’erreur commise ou reproduite par Truel pourrait s’expliquer par le fait qu’on baptisait généralement les nouveaux-nés au plus tôt.
Pèire Vaissièr, né à Canet-d’Olt le 14 avril (1661), puis maître d’école à Durenque (Aveyron), ayant pour père Aimat Vaissièr, laboureur, est le narrateur homodiégétique du roman La Quimèra (Bodon 1974 ; Vialaret 2012, 71 ; Roques Ferraris 2020, 578-579). Sa présentation autobiographique contient le détail suivant : « Lo rector de la parròquia me bategèt pas, mas mon oncle mairugal, l’abat Josèp Baldit, curat de Pomairòls [ = Pomayrols, canton de Saint-Geniez-d’Olt, Aveyron] » (Bodon 1974, 25). L’un des oncles maternels d’Aimé Vayssier, Jean-Baptiste Martial Vacquier-Labaume (1796-1835), était effectivement prêtre (Truel 1875, v ; https://www.filae.com).
Bodon 1986, 221. (Il n’est pas entièrement exclu qu’il puisse s’agir d’une correction normative des éditeurs anonymes des lettres à partir du dictionnaire d’Alibert [1965, 631], lequel promeut seminari.)
Source : BaTelÒc. Selon la même base, Boudou emploie seminari (treize occurrences) dans les Contes dels Balssàs (1953), dans La Grava sul camin (1956) et dans La Quimèra (1974).
Nous admettons (sans preuve, à vrai dire) que la graphie du projet d’inscription n’a pas été indiscrètement alibertinisée par les éditeurs anonymes des lettres à Mouly.
En 1965, il en allait de même de Mouly (cf. Mouly 1965). Pour Boudou, voir sa lettre du 7 janvier 1952 à Robert Lafont : « Per la grafià ara soi convertit segrai la vòstra » (Pedussaud 2014, 67). On manque d’une étude documentée sur l’évolution graphique de Boudou (et sur celle de Mouly).
Le caractère épigraphique du texte n’empêche pas l’emploi d’un accent dans Francés (ligne 7). Ce mot est écrit avec <-é> aussi bien par Mistral que par Alibert, et il ne peut donc servir d’indice.
On remarque aussi que, si le prénom de Vayssier a été occitanisé (Aimat), son nom de famille est laissé intact : c’est la pratique de Mouly et, jusqu’en 1964, de Boudou pour leurs propres patronymes, contrairement à l’usage de l’Institut d’estudis occitans. Dans ses lettres à Mouly, Boudou écrit généralement Vaissièr (Bodon 1986, 217, 218 [4], 219 [3], 220 [4], 224, 225, 227, 228, 230), plus rarement Vayssier (Bodon 1986, 212, 218, 221 [2]).
Bessou ne graphie pas le <-r> des infinitifs ni des substantifs. Toutefois deux éléments déterminent une orientation graphique particulière de Boudou : l’accent aigu sur « Francés » et la cédille à « PLAÇADO ». Bessou et Mouly n’utilisent l’accent aigu sur <e> que dans les diphtongues ou les triphtongues (pas de façon systématique). Quant à la cédille, Bessou (1892, XXI) écrit : « Le c a la même valeur qu’en français, mais nous ne l’employons jamais avec la cédille ».
Dans son premier livre, Al Cant de l’Alauzeto ou Trento Ans d’Agriculturo en Rouergue, Mouly déclarait préliminairement que, bien qu’il soit partisan de la graphie Perbosc/Estieu/École Occitane, il emploierait, afin d’être plus facilement lu par son public paysan, une orthographe « à la me-damne » inspirée, autant que possible, de Bessou (Mouly 1928, vii-viii). La graphie dont Mouly fait usage dans ce livre concorde effectivement avec celle de Bessou et présente les mêmes caractéristiques que celle de l’inscription de Canet-d’Olt.
Il est à noter que la plaque à la mémoire du félibre Édouard Galy, dévoilée à l’occasion de la Saint-Justin de Saint-Rome-de-Tarn, le 8 août 1962, emploie, en revanche, la graphie d’Alibert en version épigraphique (toutes les lettres en majuscules sans accents). Nous remercions Clément Jaurou (juin 2022) de la photographie de l’inscription de Saint-Rome-de-Tarn qu’il nous a fait parvenir (en raison de la construction d’une nouvelle salle des fêtes, la plaque était déposée, en juin 2022, à la mairie de Saint-Rome-de-Tarn). Le texte imprimé par Mouly (1965, 282) fait usage de la même graphie, tout en comportant plusieurs variantes substantielles par rapport à celui de la photographie.
Les deux premières lettres à Mouly dans lesquelles il est question des préparatifs de la journée du 8 août (22 mai et 11 juin 1965 ; Bodon 1986, 211-212, 214), sont justement l’occasion, pour Boudou, de tenter d’éclaircir auprès de son maître les rapports entre les deux associations renaissantistes auxquelles ils adhèrent l’un et l’autre (au niveau départemental : le Grelh Rouergat félibréen et la section aveyronnaise de l’Institut d’études occitanes).
Cf. Bòsc 1987, 41-42.
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