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Notes
Cas célèbre pour la philologie germanique, Tolkien, académicien et écrivain dans le genre de la fantasy ; on peut le suivre dans (Tolkien 2003).
Toujours pour nous limiter à notre équipe de philologues, voir l’importante contribution de (Mancini 2006, 15-34) ainsi que le copieux volume de (Zambon 2012), qui traite aussi de la postérité du Graal (troisième partie : « Il ritorno del Graal ») et ne comprend pas cependant notre Déodat. En ce qui concerne la réécriture de Manuel Vázquez Montalbán, voir (Longobardi 2013, 345-365). Sur la réception du Moyen Âge, en particulier dans le Nord de l’Europe et aux États-Unis, voir l’œuvre récente de (Gally, Ferré 2014).
On nous pardonnera d’abuser un peu de ce terme de Professorenroman en étendant son acception du xixe siècle, de matrice érudite-positiviste, pour l’élargir aux romans postmodernes, opération du reste déjà rodée avec les pastiches d’Eco, cf. (De Jong 1994, 259ss.) Je prépare un panorama des réécritures des œuvres médiévales du xxe siècle et du début du xxie, tant des philologues-écrivains que des écrivains qui rencontrent la philologie.
(Cangemi, Corbellari, Bähler 2014). Ouverture : (Zink 2014), (White-Le Goff 2014).
Avant tout, voir encore, avant et plus que les autres (Mancini 2000, 27-43) : « Notre philologie doit savoir retrouver sans doute, au-delà de la spécialisation et de l’aspect scientifique, la dimension de la lecture. Une lecture au sens fort : celle mise à exécution par les connaisseurs et par les poètes cités auparavant ou, comme l’entendent des critiques comme Paul de Man, Spitzer, Jauss ou Iser, qui voient dans l’acte de la lecture, justement parce que primaire, immédiat, non réfléchi, un premier moment herméneutique essentiel. Sans doute pour les mêmes raisons, Virginia Woolf adressait ses essais extraordinaires au common reader : c’est seulement de cette façon que — le débat sur la New Philology nous y introduit — nous, médiévistes, pouvons avoir quelques chances que nos territoires apparaissent, à cette époque kaléidoscopique, davantage qu’une terre gaste, une sorte de forêt enchantée » (43). On peut trouver Mancini encore dans (Zink 2010).
Au lendemain de la mort de celui-ci, Michel Zink en trace un portrait reconnaissant et passionné dans (Zink 1996, 27-40) : « Mais Zumthor, formé à la solide école de Wartburg, joignant la force de la maturité à l’élan juvénile qu’il a gardé jusqu’à son dernier jour, allait bientôt jouer un rôle unique dans les études de littérature médiévale en formulant à leur usage la leçon des sciences sociales. […] Esthétique littéraire, histoire, ethnologie entendue dans un sens très large : tels sont bien les fondements nécessaires d’une réflexion sur la littérature médiévale […] Négliger l’un des trois éléments a toujours des conséquences malheureuses. Cette conviction a été inculquée aux médiévistes de ma génération par ceux qui, comme Zumthor et avec lui, ont donné un souffle nouveau à nos études dans les années 70 et 80 », 29.30. Sur cette figure voir (Cerquiglini-Toulet, Lucken 1998) Zink et les autres auteurs du volume de 2014 (Cangemi, Corbellari, Bähler 2014) continuent à rendre hommage à ce maître.
« Cette joie semble également s’exprimer par l’acte d’écriture. Zumthor, Eco et Zink placent leur plaisir d’écrire avant tout autre motivation. Paul Zumthor affirme : « Ce qui seul justifie notre effort de lecture, c’est le plaisir qu’elle nous donne, j’aime savoir […] mais ce savoir emmagasiné, il faut qu’il explose, qu’il s’écoule en discours » (White-Le Goff 2014, 31). Certains exemples emblématiques d’osmose entre l’activité narrative du philologue et la critique littéraire suisse (peu ou pas du tout filtrés dans l’équipe de philologie italienne) sont : (Zumthor 1969), basé sur les aventures calamiteuses d’Abélard et Héloïse, et (Zumthor 1987). Sur ces reprises romanesques du Moyen Âge, cf. les essais critiques dans (Corbellari 2015, 379-392 et 393-412).
(Zink 2002a ; en part. 11-18).
« Il est vain d’établir une distinction tranchée entre œuvre de création et œuvre de commentaire, d’érudition, de critique. Pire : c’est méconnaître l’activité littéraire dans sa nature comme dans son histoire. Toute œuvre est secondaire, en ce sens qu’elle naît de la lecture, de la fréquentation, de la méditation, du remploi même d’œuvres antérieures. Aucune œuvre n’est secondaire, puisqu’elle a sa vie propre, quand bien même cette vie est au service d’une œuvre préexistante. La littérature a toujours consisté… dans la réécriture de la littérature antérieure », (Zink 2002a, 12).
(Zink 2002b).
On peut lire le cursus honorum de Zink sur le site : http://www.college-de-france.fr/site/michel-zink/index.htm, la bibliographie sur http://www.college-de-france.fr/site/michel-zink/bibliographie.htm.
En ce qui concerne Zink écrivain, http://republique-des-savoirs.fr/?membre=michel-zink : « À côté de ses ouvrages universitaires, il est l’auteur de romans et de contes : Le Tiers d’Amour. Un roman des troubadours (de Fallois, 1998, trad. espagnole), Le Jongleur de Notre Dame. Contes chrétiens du Moyen Âge (Le Seuil, 1999, trad. espagnole, italienne, portugaise, tchèque, slovène), Déodat ou la transparence. Un roman du Graal (Le Seuil, 2002), Arsène Lupin et le mystère d’Arsonval (de Fallois, 2004, Livre de Poche 2006), Un portefeuille toulousain (Éditions de Fallois, 2007, Livre de Poche 2009), Seuls les enfants savent lire (Tallandier, 2009). Le Moyen Âge à la lettre. Un abécédaire médiéval (Tallandier, 2004) est à mi-chemin entre ouvrage universitaire et littéraire ».
(Zink 2004), titre de couverture : Arsène Lupin et le mystère d’Arsonval ; depuis la quatrième couverture : « Pourquoi les cours d’Arsène d’Arsonval, professeur de médecine au Collège de France, sont-ils suivis par un public de plus en plus nombreux et enthousiaste ? Pourquoi les bijoux de la marquise d’Arnac lui ont-ils été restitués par l’illustre gentleman-cambrioleur, alors qu’ils n’avaient jamais été dérobés ? Et pourquoi le capitaine Alfred Dreyfus fut-il enfin réhabilité, le gouvernement ayant entre les mains la preuve formelle de son innocence ? Tout cela, et d’autres choses encore, vous l’apprendrez en lisant cette nouvelle aventure d’Arsène Lupin, imaginée par Michel Zink. Quand vous saurez en outre que le professeur d’Arsonval a réellement existé, que Michel Zink est lui aussi professeur au Collège de France, et qu’il séjourne volontiers à La Borie, la propriété léguée au Collège par son prédécesseur, vous comprendrez que la littérature réserve à ceux qui la cultivent des rencontres inattendues et des pouvoirs mystérieux ».
(Zink 2007). « Toulouse, automne 1956. Émilien Rébeyrol, professeur au Lycée Fermat, revenant de vacances avec sa famille, surprend un cambrioleur qui fouille dans ses papiers. Ses travaux auraient-ils une telle importance ? Il n’en doute pas un instant. N’a-t-il pas élaboré une audacieuse théorie mêlant le Graal, les cathares et le cor de Roland, conservé, pense-t-il, au musée Dupuy, rue de la Pleau, à deux pas de chez lui, malgré les prétentions de Bordeaux à l’avoir reçu en dépôt ? Sa voisine et propriétaire, Mlle Emérencienne de Cantelou, soupçonne, quant à elle, l’intrus d’être à la recherche d’un portefeuille compromettant, que son amie, la vertueuse Madeleine Piron-Blanchard, conservatrice du même musée Dupuy, a retrouvé, à l’occasion de travaux d’agrandissement de son musée, dans l’ancienne maison close de la rue de la Pleau, fréquentée pendant l’occupation par les Allemands et les collaborateurs. Mais qui compromet-il ce portefeuille ? Le passé, inavouable ou glorieux, des années sombres revient ainsi à la surface, mêlé aux préoccupations du mouvement que sont les guerres d’Algérie, l’expédition de Suez ou le soulèvement de la Hongrie, au moment où meurt le cardinal Saliège, dont la lettre pastorale du 23 août 1942, lue dans toutes les églises malgré l’interdiction du préfet, résonne encore dans les mémoires : « Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les juifs sont des hommes, les juives sont des femmes. Ils sont nos frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier. » https://www.ombres-blanches.fr/litterature-française/romans-francais/livre/un-portefeuille-toulousain/zink-m/9782877066334.html/.
Le « vice secret » est l’invention d’un langage imaginaire… un useless hobby… un « vice » qu’il associe même à ce du fumeur d’opium, et que les « vicieux » pratiquent secrètement « bien qu’ils … volent des heures de travail au lieu d’étudier, de gagner leur vie et à leur employeur » (Tolkien 2003, 10).
« Toutes les personnes de son milieu – j’en fait, hélas l’expérience fréquente – ne mesurent pas exactement ce que cela représente, que d’être professeur agrégé de grammaire, d’occuper la chaire de Troisième lycée Pierre de Fermat et de consacrer une thèse aux premiers monuments des lettres médiévales » (Zink 2007, 17).
« Michel Zink, professeur de littérature du Moyen Âge au Collège de France et membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, a longtemps habité Toulouse, quand il était professeur à l’université du Mirail. L’amour de Toulouse et la nostalgie qu’il en garde sont à la source de son roman ». La période universitaire de Zink à l’Université Toulouse II-Le Mirail alla de 1976 à 1987, et par la suite à l’Université de Paris IV-Sorbonne (1987-1994). Autour des années de la reconstitution du roman (1956), une vie parallèle à celle de Rébeyrol (et de Zink) se déroulait à Toulouse pour un autre “professeur” d’études littéraires du Moyen Âge roman : Philippe Ménard, de 1959 à 1961 professeur dans ce lycée et de 1970 à 1975 professeur titulaire dans cette université, avant de passer à la Sorbonne : http://lettres.sorbonne-universite.fr/IMG/pdf/cv_bibliographie_de_philippe_me_nard_19_07_18.pdf.
(Zink 2014, 24). À propos de ce roman d’atmosphère toulousaine, il continue en faisant un exercice de modestie : « Le personnage principal est un médiéviste ridicule et borné où j’ai mis beaucoup de moi-même et qui rencontre Pierre Le Gentil, Jean Frappier, Félix Lecoy, Edmond Faral ». Pour l’ensemble du milieu académique lié à la philologie romane, cf. extraits à la fin de cet article.
Je suis en train d’écrire une étude consacrée à Le Tiers d’Amour. Un roman des troubadours (de Fallois, 1998), relatif au troubadour dont j’ai préparé l’édition critique : Guiraut Riquier. Pour le cours consacré au Collège de France, 1996-97, intitulé La mémoire des troubadours voir http://www.college-de-france.fr/media/michel-zink/UPL646239555967244650_AN_96_zink.pdf.
(Zink 2014, 23-24).
(Koroleva 2008) : « Mais si la faute de Cahus entre en résonance avec celle d’Arthur, elle peut aussi être mise en rapport avec la faute de Perlesvaus - son silence désastreux au château du Roi-Pêcheur - mentionnée dans le prologue. Rappelons que l’auteur présente son roman comme une continuation du Conte du Graal de Chrétien de Troyes et saisit le fil du récit là où le poète champenois l’avait laissé, du moins en ce qui concerne le héros principal. Il est à noter que la faute de Perlesvaus est de même nature que le péché d’Arthur. Le méfait du héros principal consiste en un manquement à la parole. Or, pour l’auteur de Perlesvaus, prononcer une parole veut dire agir et la parole manquée égale le défaut d’action. C’est ainsi qu’un chevalier explique à Gauvain l’attitude méprisante des habitants du château de la Joie où le héros arrive après son échec — toujours le silence ! — devant le Graal : « […] vos l’avez déservi, si vos quident asi pereceus de fet com vos estes de parole » (P, II. 2524-25) ».
Zink indique même la posture du Roi déprimé : « Dans son château de Camaalot, le roi Arthur passait tout le jour assis sur un grand fauteuil curule […] le buste penché, les coudes sur les genoux, la mâchoire au creux des mains », 12. La cause principale d’une telle malédiction concernant une « volentez delaianz » est attribuée au silence coupable de Perceval devant le cortège du Graal, cf. (Zink 2002b, 11-12). (Caillois 1999). « Dans le deuxième livre du Secretum, Pétrarque s’entretient avec Saint Augustin, auquel il s’était adressé plusieurs fois pour être réconforté. Ils examinent les sept péchés capitaux et, en particulier la langueur [accidia], qui est une des expressions de la mélancolie. Le poète voudrait se consacrer corps et âme aux études et à l’activité littéraire, mais il est en proie à la langueur. C’est une maladie de l’âme, un état dont il tire une volupté désespérée, mais dont il a honte. Parce que sa mélancolie n’est pas celle qui commande l’oisiveté créative, mais une maladie qui anéantit les germes de la vertu et suffoque le fruit de l’esprit », http://www.ninoaragnoeditore.it/?mod=COLLANE&id_collana=23&op=visualizza_libro&id_opera=623 ( Petrarca 2013).
(Ferlampin-Acher 2017) et en général (Martin-Cardini 2016).
« Le lecteur quelque peu familier avec la littérature médiévale aura relevé de lui-même dans le récit qui précède les allusions aux romans de Chrétien de Troyes, aux lais bretons, aux romans arthuriens en prose, et particulièrement au Haut Livre du Graal ou Perlesvaus, auquel sont empruntées la langueur du roi Arthur et la mort de Cahus, qui en constituent le prologue, ainsi que la vengeance sanglante de Perceval et la mort de Guenièvre, veillée par Lancelot. Est-il besoin d’ajouter que j’ai inventé le personnage de Déodat, son lien avec Cahus et toutes ses aventures ? Faut-il souligner aussi combien le ton et l’esprit de mon récit sont éloignés de ceux des romans médiévaux ? J’espère qu’on me pardonnera les emprunts particuliers comme l’infidélité d’ensemble ». Mais cette note prudente est démasquée par (White-Le Goff 2014, 29) : « Michel Zink évoque en postface son “infidélité d’ensemble” à la littérature médiévale mais son œuvre en est néanmoins une célébration ». On pourrait dire un faux « consacrant » et non pas « désacralisant », selon le classique (Almansi, Fink 1976).
(Strubel 2007, 132-134) où la décision de se rendre en pèlerinage à la chapelle de Saint Augustin, accompagné par l’écuyer Cahus, est suggérée à Arthur par la reine Guenièvre.
(Alvar 1998, 39). Voir ensuite (Bruce 1999, 95). http://revel.unice.fr/loxias/?id=2493. (Kibler, Barton Palmer 2014, 197).
(Dubost 1991, 787-791) chap. 22, III part., « Le rêve de Cahus, ou la blessure fantastique ». (Williams 2004, en particulier 79).
(Koroleva 2008) : « Le rêve de Cahus que nous proposons d’examiner est un des épisodes-clés de la branche I de Perlesvaus, une adaptation relativement peu connue des récits du Graal et des chevaliers de la Table ronde. L’écuyer du roi Arthur nommé Cahus, une victime apparemment innocente, meurt d’une façon troublante au seuil du roman. Dans le présent article, nous nous penchons sur les possibilités de l’interprétation de cet épisode déconcertant pour montrer de quelle manière il s’inscrit dans la trame du roman, étant un élément indispensable à la « molt bele conjointure » à laquelle aspire l’auteur de Perlesvaus. Le cauchemar de Cahus préfigure plusieurs thèmes phares développés ensuite dans le roman, notamment ceux de la faute et de son expiation, de la relation problématique père-fils et du manque d’héritier masculin. Enfin, le rêve de Cahus évoque la Passion du Christ et se rattache par là à l’histoire du Graal au cœur de laquelle on retrouve, dans la branche VI, les souffrances du Sauveur sur la croix ».
(Zink 1984, 31-38).
Le même titre mais dans (Zink 1992, 137-144).
« Ainsi, ce roman, celui de l’homme qui ne conserve pas l’héritage de son père, de ce Perceval appelé ici Perlesvaus parce que, dit le texte, il perd les Vaux de Camaalot […] de ce self made man que l’on surnomme Par-lui-fet […] ce roman s’ouvre sur la mort du fils du bâtard, angoissé à l’idée de ne pas satisfaire aux ordres de son roi […] Sous le décousu des épisodes s’impose une cohérence tenace », (Zink 1984, 35).
(Koroleva 2008) : « Ce n’est donc pas un hasard si le thème de la faute et de son expiation est abordé dans l’épisode de Cahus. Un parallélisme s’établit entre Arthur et son écuyer. Selon Michel Zink, cet épisode « concerne plus le roi Arthur que la personne de Cahus ». L’écuyer, croyant être en retard, part en réalité avant son souverain et prend ainsi sa place dans l’aventure de la chapelle, en devenant dans une certaine mesure son double. Cahus reçoit la mort au lieu du roi ; il est significatif que le meurtrier de Cahus est le frère du Noir Chevalier, celui-là même qui défie et blesse Arthur lorsque celui-ci rentre de la chapelle (P, ll. 362 et ss.). L’aventure de l’écuyer peut être lue comme une réalisation de la culpabilité d’Arthur. C’est le sentiment de culpabilité qui pousse Cahus à entrer dans la chapelle où il espère trouver le roi (P, ll.131-133) et ensuite à voler un des chandeliers précieux qu’il veut offrir au roi en cadeau pour réparer son erreur, faire oublier son retard (P, ll. 153-154). Cahus est à bien des égards un coupable innocent et toutes ses actions sont dictées par l’envie de contenter le roi ».
Joseph d’Arimathie de Robert de Boron, a.a. 2000-2001, cf. http://www.college-de-france.fr/media/michel-zink/UPL31716_zink.pdf « Mais au confluent de la matière romanesque et de la matière religieuse, le Moyen Âge a placé l’un des mythes littéraires les plus importants de notre civilisation, celui du Graal. Impossible d’étudier la rencontre de l’inspiration poétique et de l’inspiration religieuse sans se confronter à lui. C’est ce qu’a tenté, en conclusion de cette thématique, le cours de cette année ».
(Dubost 1994, 179-199).
Peut-être par hasard, l’autre roman de Zink commence aussi par un jeu de mots analogue consacré à un mauvais rêve, celui des lois antisémites : « L’effort pour retenir au moins un lambeau de son rêve achève de l’éveiller. Maladroit ! » (Zink 2007, 7), comme Déodat, « il s’abandonnait à des rêves éveillés », 27.
« La quête du Graal, la gloire des chevaliers, les aventures et les amours, c’était pour les autres. Lui, il devait maintenant mener sa propre quête. Il devrait découvrir comment Cahus était mort et qui l’avait tué », 35.
« Le rêve de Cahus et la tentation du fantastique » Le Haut Livre du Graal ne s’en tient pas à ces formes banalisées de la merveille. S’il a retenu l’attention de la critique, c’est parce qu’il est un des rares textes de ce type à poser la question d’un “fantastique” médiéval. Ce n’est pas le lieu de reprendre ici un dossier magistralement traité par l’ouvrage de F. Dubost, auquel nous renvoyons le lecteur. Dès le début du récit, décidément bien riche en surprises, le “rêve avéré” de Cahus plonge dans une inquiétante étrangeté. La présence du couteau et du candélabre au réveil, alors que le jeune écuyer est blessé en songe, ressortit au type de fantastique longuement analysé par T. Todorov, présent dans le Manuscrit trouvé à Saragosse ou dans le récit sur le loup-garou dans le Satyricon de Pétrone : celui de l’indécidable. M. Zink a souligné l’originalité de cette séquence purement onirique, par l’absence de toute senefiance. », (Haut Livre, Introduction, Strubel 2007, 53).
« Peut-on mourir d’une blessure en rêve ? Ou peut-on mourir d’être transparent au regard des autres, de ne pas exister à leurs yeux ? Le jeune Déodat veut percer le mystère qui entoure la mort de son frère Cahus. Mais à la cour du roi Arthur, nul ne prend garde à lui. Cahus et lui ne sont rien pour personne » (De la présentation éditoriale sur la quatrième de couverture).
Haut Livre, Strubel 2007, 136-140.
De la page 40, les véritables questions investigatrices commencent à prendre forme dans les conjectures de Déodat, à partir de son scepticisme rationaliste, si bien que, page 43, alors qu’il interroge le Christ, le mot crime apparaît : « qu’as-tu vu cette nuit-là ? As-tu vu un rêve ou as-tu vu un crime ? ».
Yvain l’Avoutre (Alvar 1998, 177-178 ; à la suite d’Yvain fils d’Urien, 176-77).
« ce nom d’Yvain qui était aussi celui de son père. Il ne soupçonnait entre eux aucun autre lien. Yvain le fils du roi Urien. Quel beau nom ! » (Zink 2002b, 81).
Bienvenue, chap. 19, 85-88, passe aux pp. 87-88.
Yvain tue Yvain l’Avoutre, mais, comme il révèle à Déodat, il a tué en fait son demi-frère et il s’est vengé du frère aîné (pas du père) de Déodat et Cahus (Zink 2002, 142-143).
« De grandes ailes… La fenêtre étroite… C’était l’ombre d’un grand oiseau » (Déodat, 28). Une grande sécheresse, la fièvre et la dame de la maison forte, grand-mère supposée de Cahus et Déodat, en prononçant des phrases décousues par le délire, passe d’un “Elle” (« Elle était enfermée dans cette tour ») à un “je” (« Ils m’ont enfermée toujours »). Avec cet expédient, Zink met en abîme le lai de Yonec et en fait la clé de tout son roman. Pour la révélation, 142-143.
http://claudebernard2013.univ-lyon1.fr/2013/09/04/jacques-arsene-darsonval/. Jacques Arsène D’Arsonval : un pionnier de la biophysique.
Avertissement initial « Toute l’intrigue que la fantaisie m’a inspirée à partir de la coïncidence du prénom… est certifiée fausse par la seule présence d’Arsène Lupin », 8. (« D’Arsonval décède le 31 décembre 1940 dans sa maison de la Borie – léguée au Collège de France »), 9. En sorte d’hommage à sa mémoire.
« Que ceux qui sont attachés à la mémoire d’Arsène d’Arsonval – ses collègues du Collège de France, au nombre desquels j’ai l’honneur de compter, ses compatriotes de La Porcherie (Haute-Vienne), où se trouve le domaine de La Borie – voient dans ce petit livre, si désinvolte qu’il paraisse, un geste à sa mémoire » (Zink 2004, 8). Cet hommage au milieu et aux académies aimés par Zink ne restera pas isolé, du moment que dans Un portefeuille toulousain, au chap. V, son personnage, Émilien Rébeyrol, fera un voyage à Paris, La Mecque de la Philologie officielle, et en reviendra penaud (voir le paragraphe final).
À propos de vol d’identité, ce nom est “presque” celui de Raoul Dautry (1880-1951), entrepreneur et homme politique français.
« Psychologie de pacotille ! … La médecine, cher Maître, ne se pratique pas qu’au Collège de France et elle n’a pas partout recours à des appareils électriques. Ainsi à Vienne, un de vos confrères… mais passons ! » (Zink 2004, 119).
Michel Zink, collègue de d’Arsonval et installé dans son bureau à La Borie, a tiré profit de sources de première main et des biographies citées 8, note 1. Pour une biographie scientifique, cf. http://www.adarsonval.fr/biographie3.html. Pour une bibliographie détaillée sur d’Arsonval, http://www.adarsonval.fr/bibliographie.html. Y apparaît, après l’hommage de Zink, (Monjaux-Defaye, 2007). Fiche bio-bibliographique ainsi que dans http://www.biusante.parisdescartes.fr/histoire/biographies/index.php?cle=4907. On peut lire ici un résumé des aventures conjugales (plutôt scandaleuses pour l’époque) de d’Arsonval : http://bibulyon.hypotheses.org/3958 « En 1871, d’Arsonval tombe amoureux d’une jeune veuve de six ans son aînée, rencontrée à l’hôpital de Limoges. Il s’agit de Marie Boysse, mère d’une petite fille nommée Émilie. Mais, Pierre Catherine d’Arsonval est hostile à l’union des deux jeunes gens. Le couple vit donc à Paris durant l’externat d’Arsène et le mariage est célébré seulement en 1885, après le décès du pater familias. Marie meurt en 1899 et Arsène épouse en secondes noces … sa belle-fille Émilie dont il est le tuteur. Non autorisé par la loi française, le mariage a lieu en 1902 en Espagne. La famille d’Arsonval met le couple à l’index, tout contact est rompu. Atteinte d’un cancer du sein, Émilie survivra seulement quatre ans à son époux ». Zink y fait aussi allusion dans la première partie du roman, située dans le salon de Mme d’Arnac, qui n’invite pas la deuxième femme à la soirée organisée en l’honneur de son célèbre mari : « Nul n’ignorait que le professeur d’Arsonval, veuf depuis trois ans, avait tout récemment épousé la propre fille de sa défunte épouse, née d’un premier mariage. L’affaire avait fait quelque bruit », (Zink 2004, 33).
(Bähler 2004).
Un ultérieur fil ténu relie le personnage duel du roman et le père de la philologie romane en France (« Et pourquoi le capitaine Alfred Dreyfus fut-il enfin réhabilité, le gouvernement ayant entre les mains la preuve formelle de son innocence ? » – rappelez-vous la présentation éditoriale du livre ?) : « – Parce qu’Arsène Lupin, comme tout un chacun, a ses opinions. Dès le premier instant, j’ai été dreyfusard », 126. En ce qui concerne le dieu tutélaire de la philologie française, par rapport à ce thème, « le salon de la marquise d’Arnac avait été et était encore le plus anti -dreyfusard de Paris, tandis que lui-même, convaincu dès le début de l’innocence du capitaine, n’avait jamais craint de le faire savoir », Arsène, 22. Voir (Bähler-Zink 1999). De l’affaire Dreyfus, on peut sans doute entrevoir une recrudescence onirique dans le cauchemar du début de Le portefeuille toulousain, lié aux lois anti-juives de la seconde guerre mondiale, soutenues également du haut de diocèse de Toulouse, 7-9.
C’est justement pour le centenaire qu’André-François Ruaud a écrit (Ruaud 2005).
« La gloire du roi Arthur, les fastes de sa cour, les mystères de la Table Ronde, les aventures, les combats, les merveilles, les amours, il ne connaissait tout cela par ouï-dire ou par ce qu’il pouvait en surprendre ou en épier » (Zink 2002b, 25).
« Il se résignait à être invisible, transparent et à ne vivre que par procuration » (Zink 2002b, 52).
(Leblanc 2009) ; (le titre reprend celui de A. Dumas ; le récit se fond dans Arsène Lupin gentleman cambrioleur, 1907) qui cite exactement dans une bibliographie la réécriture de Zink : « Un soir, ainsi qu’elle en a l’habitude à l’occasion de grandes solennités, la comtesse de Dreux- Soubise décide de porter le magnifique collier autrefois destiné à Marie-Antoinette et qui avait donné lieu à l’” affaire du collier “. Avant de se coucher, elle le confie à son mari qui le dépose à sa place habituelle, dans un petit cabinet attenant à la chambre et dont le verrou est fermé de l’intérieur. Au réveil, le collier demeure introuvable… Dans les cinq nouvelles de ce volume, on retrouve Arsène Lupin sous diverses identités, à la fois enquêteur et voleur, gentleman et cambrioleur. Ce volume comprend : Le Collier de la reine, La Perle noire, Au sommet de la tour, La Carafe d’eau et La Lettre d’amour du roi Georges ». https://www.decitre.fr/livres/le-collier-de-la-reine-9782253082682.html.
« Arsène d’Arsonval… Un autre Arsène… Le grand Marcelin Berthelot, le professeur Marcelin Berthelot, le sénateur à vie Marcelin Berthelot soupçonnait son collègue Arsène d’Arsonval d’avoir partie liée avec Arsène Lupin ! » (Zink 2004, 57).
« Arsène Lupin ou Dupin ? A quoi rimait ce calembour absurde ? […] Une lettre. Arsène Lupin lui avait volé une lettre, comme son presque homonyme, son double inversé, le policier Dupin vole une lettre, ou plutôt récupère une lettre volée, dans l’histoire extraordinaire d’Edgar Poe » (Zink 2004, 39).
Cette citation se trouve dans la présentation éditoriale en quatrième de couverture.
Idem.
« C’est la preuve, en tout cas, que les cathares sont partout. Je suis sûr qu’ils ont investi l’Académie des Jeux Floraux » (Zink 2007, 246).
Voici une synthèse pour donner une idée du climat culturel que l’on y entrevoit : « À l’aube du xiiie siècle, le fils d’un bâtisseur de cathédrale, Dalmas Rochemaure, se sait investi d’une mission : sauver l’Occitanie, la terre de ses ancêtres, face à la horde d’envahisseurs français. De la tuerie de Béziers, où Dieu n’a pas reconnu les siens, jusqu’à la chute de Minerve et l’attentat d’Avignonnet où deux inquisiteurs et leur suite furent massacrés par des hommes venus de Montségur, nous suivons le parcours initiatique du jeune écuyer du comte de Toulouse qui est de toutes les épreuves, chevauchées, combats et carnages. Déposant un rai de lumière sur ce secret que l’on croyait à jamais envolé dans les braises échappées des cendres du tragique bûcher de Montségur, cet ouvrage – à la fois mystique et sensuel – a été le premier à dévoiler les arcanes de la doctrine cathare et fut à l’origine du mythe d’Esclarmonde, symbole pour tous les Occitans de l’hérésie libératrice ». https://www.decitre.fr/livres/le-sang-de-toulouse-9782268045245.html. À propos de Professorenroman, en ce qui concerne la sanglante extermination de Béziers, par exemple, on ne peut pas ne pas citer (Lafont 2001), (Còrdas 1983). Pour le sujet historique, une récente étude imposante : (Raguin 2015). Pour une proposition “inclusive” des réécritures et projetée à la postérité des études romanes, cf. (Longobardi 2018).
« les incubes, qui se couchaient sur les femmes (le grand Merlin n’avait-il pas été conçu ainsi ?), les succubes, qui se couchaient sous les hommes… On en venait aux femmes serpentes, aux mélusines, aux loups-garous », (Zink 2002b, 72).
« Tous sont occupés d’un mystère autrement prestigieux, celui du Graal. L’errance à travers la forêt, les rencontres, les terreurs font franchir à Déodat d’invisibles frontières : entre le rêve et la veille, entre l’âge adulte et la mémoire de l’enfance, entre l’univers des contes et celui d’une réalité elle-même incertaine, entre le monde des chevaliers et celui des paysans, entre la cruauté et la miséricorde », de la couverture.
Au sujet de l’initiateur de cette interprétation (cf. Zink 2003), en part. Cap. IX : Robert de Boron, la nature du Graal et la poétique du salut.
Déjà Déodat, sous une forme moins lourde, s’était montré sceptique sur l’importance accordée à ce sacré calice : « Un graal, pour tout ce qu’il en savait, n’était jamais qu’un plat à poisson. Les paysans de sa grand-mère appelaient graal un abreuvoir, une auge » (Zink 2002b, 56). Un semblable abaissement, mais cette fois-ci, à sa façon, source de noblesse, a lieu dans le roman d’Eco, au moment où on a la révélation que l’insaisissable Gradale (perçu par Baudolino « Toute en or, incrustée de lapislazzuli ») était en fait l’assiette en bois où le père Gagliaudo avait bu la dernière gorgée de vin avant de mourir, 280-81 (mort de Gagliaudo) ; 507-08 (érection de la statue de Gagliaudo et de son saint vase dans la cathédrale d’Alexandrie). Voir (Zambon 2012), en particulier le chap. 18 (« Parodie romanzesche : Italo Calvino e Umberto Eco ») et en part. 366-370. On retrouve une banalisation semblable du mystérieux et lacuneux manuscrit de Provins dans Il pendolo di Foucault, se révélant une simple liste des courses (cela fait penser à un des premiers documents du vulgaire ibérique – X siècle — la Nodicia de kesos, simple liste de fromages du monastère de San Justo y Pastor, León), cf. (Zambon 2012, 358-362).
Déodat osa aussi poser sa question aux trois moines blancs qui, dans la chapelle de Saint Augustin, attendaient justement le roi Arthur, pour le guérir de sa mélancolie (41). Leur réponse, tout aussi impitoyable, suivra la loi du silence : « Les trois moines s’arrêtèrent et le dévisagèrent sans indulgence […] Il prit le temps d’examiner Déodat, bougeant à peine les yeux sous ses paupières à demi baissées, le visage impassible. Puis parla d’une voix douce et glacée : … Oubliez votre frère ! S’il est venu à la chapelle c’était un voleur. S’il a voyagé en rêve, c’était un possédé… Qui se soucie de votre frère ? Avez-vous eu un frère ? Le roi Arthur va guérir. Ses chevaliers vont partir en quête du saint Graal. Certains en découvriront le mystère. Que rien d’autre ne nous occupe ! » (Zink 2002b, 44-45).
(Alvar 1998, 35-36), Bruno lo Spietato : « Il ne se fait aucun scrupule à attaquer les personnes sans défense, maltraiter les demoiselles et agresser des chevaliers par surprise, en particulier quand ils dorment ».
« Est-ce vous, l’homme noir ? L’homme noir qui a tué Cahus ? : — Bréhus rit. De son rire forcé, sonore et sans joie » (Zink 2002b, 107).
« Ivre de dépit, l’Avoutre est allé seul à la chapelle et a volé le chandelier… Revenu au Château dans la nuit, il a trouvé Cahus endormi … L’Avoutre l’a tué et a placé le chandelier dans sa botte » (Zink 2002b).
(Zink 2014, 23-24). À ce propos, voir le cours au Collège de France, a.a. 2008-2009 avec le titre Non pedum passibus, sed desideriis quaeritur Deus (saint Bernard). Que cherchaient les quêteurs du Graal ? http://www.college-de-france.fr/media/michel-zink/UPL11241_zink_res0809.pdf. « La perspective du cours sera cependant différente et moins ambitieuse. La question qu’il pose est de savoir pourquoi la recherche du Graal prend la forme de l’errance et de l’aventure chevaleresques. Pourquoi l’aventure chevaleresque plutôt que le pèlerinage ou que le recueillement de l’ermitage ou du cloître ? Pourquoi l’action comme voie d’accès à la contemplation ? Parce que la forme romanesque l’impose, parce que le Graal n’existe que dans des romans de chevalerie, dont il faut séduire les lecteurs ? Parce que la littérature médiévale tend à confondre la narration avec le déplacement et à considérer que le récit n’avance que si les personnages le font aussi ? Réponses trop simples, presque tautologiques. Au reste, ces romans n’ignorent et ne dédaignent ni le pèlerinage ni la vie religieuse. Ils y trouvent volontiers leur enracinement ou leur aboutissement. Et pourtant tout se joue autour de la Table Ronde qui réunit les chevaliers du roi Arthur : un lien de filiation l’unit audacieusement aux deux autres tables salvatrices que sont celle de la Cène et celle du Graal ».
Chrétien de Troyes 1994, 958. (Longobardi 2006, 2006b, 2006c).
http://www.canalacademie.com/ida258-Michel-Zink-Roman-et-poesie-au-Moyen-Age-la-foi-et-le-Graal.html où Zink déclare qu’un tel nom a été choisi aussi en honneur du musicien Déodat de Séverac (1872-1921), qui s’était formé à Toulouse.
« Repenser le Perlesvaus », Revue des Langues Romanes, 118, 1 (2014) e 119, 1 (2015).
(Zink 2014, 20) : « la pression des éditeurs, impressionnés par le succès mondial du Nom de la Rose et désireux de renouveler l’opération en dénichant un nouvel Eco ». Pour une analyse des sources de Baudolino, le plus philologique des romans postmodernes de Eco (du nom Borone qui rappelle Robert de Boron, à la Lettera del Prete Gianni), voir (Zambon 2012, 365-371).
Pour Calvino qui connaissait Tirant lo Blanch de Joanot Martorell, cf. (Capelli 2015).
(Calvino 1962).
(Barral 2001) : « À partir de 1967, Calvino s’installe dans le 14e arrondissement de Paris, Square de Châtillon, et y restera jusqu’en 1980… Admis à l’Oulipo lors de la réunion du 30 octobre 1972, il entame de nouvelles collaborations, notamment avec Raymond Queneau – dont il était déjà le traducteur – et Georges Perec… D’abord, il a déjà utilisé l’image de Paris avant 1974 (c’est-à-dire bien avant qu’il ne prétende n’avoir jamais écrit “sur” cette ville), dans deux de ses romans. Il s’agit du Barone rampante (de 1957) et du Cavaliere inesistente (de 1959) dans lesquels l’auteur exploite l’image de Paris, pour son passé historique et ses références culturelles. Il cavaliere inesistente présente, sur le modèle de L’Orlando furioso de L’Arioste (et plus précisément de l’épisode de “ Rodomont à la bataille de Paris ”) une description historique de la ville de Paris au Moyen Âge, et s’ouvre sur la description de l’armée des Francs que Charlemagne passe en revue “ sous les murs rouges de Paris » avant de partir guerroyer contre les Infidèles ”».
http://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/psn/2135?lang=it. (Palazzo 2013), (Marsal 2010).
(Abiker 2010) : « Tel est le défi que se donnent trois auteurs, membres de l’Ouvroir de Littérature Potentielle, lorsqu’ils se tournent vers le Moyen Âge. En 1959, I. Calvino publie le volet conclusif de la trilogie Nos Ancêtres, Le Chevalier inexistant, dont l’action se déroule sous le règne de Charlemagne. En 1965, dans Les Fleurs bleues, Raymond Queneau imagine les voyages dans le temps du Duc d’Auge, vassal de Louis IX – Calvino traduira ce roman en italien à peine deux ans plus tard. En 1997, avec Le Chevalier Silence, Jacques Roubaud s’amuse à réécrire très librement le Roman de Silence, rédigé au xiiie siècle par Heldris de Cornouailles » (http://0-books-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/pup/2118?lang=it). (Ding 2012), (Koble, Séguy 2018).
Voir aussi (Plet 2005) ; dans ces actes il y a aussi l’article d’un auteur qui travaillera souvent en tandem avec Zink (Corbellari 2005).
(Calvino 1960, 266-267).
Ibidem, 338-339.
Chap. VI « Il s’approcha donc des villages. Il avait peu de chance d’y trouver la trace d’Yvain. Comme s’ils cheminaient dans leur rêve, les chevaliers errants passaient au large, restaient dans la forêt, et allaient solitaires de château solitaire en château solitaire » (Zink 2002b, 67).
Même si elle n’équivaut pas exactement à paysan ou serf, la distance sociale et anthropologique est la même que celle décrite dans l’Yvain comme un véritable monstre, différent de l’être humain, vv. 286-328.
« Torrismondo … s’avventò su un cavaliere strappandogli il maltolto. … Ora ricacciava i Cavalieri fuor delle case….Sei cavaliere ma generoso ! Finalmente ce n’è uno ! … Neanche noi sapevamo nulla, neppure d’essere persone umane, prima di questa battaglia » (Calvino 1960, 339-340) ; cf. la comparaison avec Kurosawa (I sette samurai 1954) qui est établie par (Mancini 2006, 26-28).
https://diacritiques.blogspot.it/2015/06/laimable-moyen-age-de-michel-zink.html. Jugement exprimé à propos d’une œuvre efficace, élégante et d’une très bonne divulgation (opération à laquelle nous ne sommes pas très portés en Italie), (Zink 2015) : « En nous y souhaitant la Bienvenue, Michel Zink nous invite à une relecture de cette littérature qui a laissé tant de mauvais souvenirs à des générations d’écoliers !… On pourrait ne pas être convaincu du titre un peu touristique “ Bienvenue à … “ de ce petit livre à la couverture chromo (église en ruine sous ciel étoilé). Et l’on aurait bien tort, car on sort aussi ravi qu’instruit de cette lecture pleine des charmes de son époque ».
« Le loufiat avait repéré dans ma voix une pointe d’accent méridional. Marseille ou Toulouse, Provence, Languedoc ou Gascogne, pour lui c’était tout un : dans le Midi, on a un accent qui fait rire » (Zink 2007, 138).
(Zink 1996).
Il trace un portrait de son activité scientifique dans (Zink 1996, 28-29).
Dans Un portefeuille toulousain, il prêtera ces vêtements à Frappier : « C’était un petit homme vif, entièrement chauve, soigneusement vêtu d’un costume trois pièces bleu marine », (Zink 2007, 142).
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