Quand les communautés sont au cœur des réflexions
Texte intégral
1Nous voilà au premier numéro RIPES de l’année 2024. C’est une année importante pour l’AIPU puisqu’au du 28 au 31 mai aura lieu notre colloque. Ce sera un moment d’effervescence à Sherbrooke, lieu d’accueil de ce 33e colloque. Au fil des années, nous avons vu un public de plus en plus hétérogène grossir les rangs de l’AIPU et des différentes sections locales qui la constitue. Aujourd’hui, les chercheurs, les enseignants, les étudiants, les conseillers et les ingénieurs pédagogiques, de même que des responsables de service de soutien à la formation, des bibliothécaires ou encore des personnes en charge du développement professionnel continu dans certaines entreprises ou organisations se côtoient régulièrement dans les activités proposées. Ce n’est pas si surprenant donc que le thème du colloque 2024 soit « L’enseignement supérieur et les communautés : des dynamiques interconnectées ». Tout au long des quatre journées du colloque, vous aurez l’occasion de découvrir plus de 160 communications : des communications individuelles, des symposiums, des co-labs, des i-labs. Ajoutons à cela les activités culturelles prévues et les échanges riches entre les participants. Il est encore temps de vous inscrire pour participer à cet événement grandiose!
2En attendant de nous retrouver à Sherbrooke pour partager des moments riches tant sur le plan intellectuel, culturel que social, je vous invite à découvrir le premier numéro RIPES de l’année 2024. Vous n’y découvrirez pas moins de neuf articles et d’une recension de livres, écrits où les communautés se croisent pour favoriser un des enseignements et des apprentissages de qualité, mais aussi durables.
3Le premier article est intitulé « L’usage d’outils d’échafaudage numériques : comment et pourquoi » Proposé par Chantal Tremblay, Bruno Poellhuber et Anastassis Kozanitis (Québec), cet article porte sur la difficulté du processus de résolution de problèmes complexes chez les étudiants en gestion. Afin de pallier cette difficulté, ils ont construit des outils numériques basés sur la théorie de l’échafaudage pour guider les apprenants dans le processus de résolution de problèmes complexes sur les plans cognitif et métacognitif. Leurs résultats mettent en lumière que les étudiants sont relativement peu expérimentés face à ce processus, ce qui amènent les chercheurs à proposer des recommandations pour concevoir des outils numériques adaptés afin de soutenir le développement de cette compétence.
4Le deuxième article est intitulé « Former au numérique éducatif : les conceptualisations des formateurs ». Proposé par Jonathan Rappe (Belgique) et Aurélien Fiévez (Suisse), cet article aborde la formation initiale des enseignants au numérique éducatif. À travers une étude de cas intégrant observations, entretiens d’autoconfrontation et analyse interprétative, les chercheurs analysent l’activité de deux formateurs à l’aide du cadre de la conceptualisation dans l’action (Pastré, 2011; Vergnaud, 1996). Les résultats mettent en lumière des points communs et des divergences non seulement dans les actions de formation, mais également dans les conceptualisations qui semblent organiser ces dernières chez les sujets.
5Le troisième article est intitulé « Perceptions d’enseignants du potentiel d’un MOOC pour soutenir leur développement professionnel continu ». Proposé par Marie-Pier Duchaine, Nancy Gaudreau et Éric Frenette (Québec), cet article présente les résultats d’une recherche visant à documenter la satisfaction générale des enseignants et la contribution perçue des modalités de formation-accompagnement déployées dans le cadre d’un MOOC. À partir d’un devis de recherche mixte, les résultats mettent en lumière le niveau élevé de satisfaction ainsi que le potentiel de ce dispositif pour soutenir le développement professionnel continu des enseignants. De nombreux leviers susceptibles de favoriser la satisfaction des enseignants participant à un MOOC ont également été identifiés.
6Le quatrième article est intitulé « Évaluer l’utilité, l’utilisabilité et l’acceptabilité d’un Learning Lab ». Proposé par Elsa Paukovics et Éric Sanchez (Suisse), cet article présente l’élaboration d’un module permettant d’évaluer l’utilité, l’utilisabilité et l’acceptabilité des activités d’apprentissage conduites au sein d’un dispositif de Learning Lab à l’Université de Fribourg. Les auteurs discutent des composantes de ce module d’évaluation au regard de la littérature et d’un travail empirique conduit par quatre universités partenaires. Ils mettent en lumière la nécessité de développer une méthode d’évaluation discrète (intégrée aux activités et en soutien à l’apprentissage), systématique (permettant un suivi longitudinal des participants) et évolutive (à la fois générique et spécifique en s'adaptant aux activités).
7Le cinquième article est intitulé « Liens entre les pratiques enseignantes perçues au collégial, le SEP à réussir ses études et le stress des étudiants ». Proposé par Christine Pelletier, Éric Frenette et Nancy Gaudreau (Québec), cet article tente de répondre à une question très actuelle, à savoir que peuvent faire les personnes enseignantes pour développer le sentiment d’efficacité personnelle des étudiants du collégial et diminuer leur stress? À travers une démarche quantitative, ils soulèvent notamment que le sentiment d’efficacité personnelle des étudiants est influencé par quatre types de pratiques enseignantes : (1) défis d’apprentissage et choix des tâches, (2) modelage par l’enseignant et autres modèles, (3) messages d’efficacité et (4) relations positives.
8Le sixième article est intitulé « Identifier les étudiants vulnérables en première année à l’université ». Proposé par Sylviane Bachy et Dorothée Baillet (Belgique), cet article tente d’identifier les publics cibles, c’est-à-dire les étudiants qui ont des besoins d’accompagnements pédagogiques spécifiques pour mettre toutes les chances de réussite de leur côté. Pour ce faire, les chercheures ont construit un questionnaire composé de cinq rubriques (métadonnées, perception du métier d’étudiant, indicateurs, stratégies volitionnelles, compétences numériques) à plus de 3500 étudiants. Les résultats ont pour objectif de guider le service d’accompagnement de l’Université libre de Bruxelles à mieux cerner les besoins en matière d’aide à la réussite.
9Le septième article est intitulé « Tutorat auprès d’apprenants en situation de handicap : quels apprentissages pour les étudiants-tuteurs d’une Grande École d’ingénieurs? ». Proposé par Lionel Husson (France), Ruth Philion (Québec), Anne Janand (France) et Isabelle Bournaud (France), cet article présente les résultats d’une recherche qualitative afin d’appréhender l’expérience de 12 étudiants-tuteurs. L’analyse des données met en évidence les multiples apprentissages réalisés sur les plans pédagogiques, personnels et professionnels. Des défis sont également soulignés, notamment lorsque les compétences ou les connaissances à mobiliser demandent un investissement trop important ou atteignent les limites du tutorat en distanciel.
10Le huitième article est intitulé « Processus de gestion des ressources éducatives. Le cas d’enseignants en IUT ». Proposé par Cécile Redondo, Rémi Cadet, Romain Perrier et Béatrice Drot-Delange (France), cet article présente une recherche visant à comprendre l’activité menée par les enseignants de quatre filières (génie biologique, gestion des entreprises et des administrations, informatique et métiers du multimédia et de l’Internet) d’un institut universitaire de technologie dans le cadre de la préparation de leurs cours avec les ressources éducatives, et ce, particulièrement dans un contexte où la relation des enseignants avec le secteur professionnel est forte.
11Le neuvième article est intitulé « Former les enseignants à l’analyse didactique. Un cas en histoire ». Proposé par Sylvain Doussot (France), cet article analyse le cas d’une étudiante en master de formation d’enseignant d’histoire, en France, dans un dispositif de formation par la recherche qui la conduit à l’apprentissage de concepts de didactique de l’histoire. Le cheminement et les traces du cheminement de cette étudiante fournissent des données qui sont confrontées aux hypothèses didactiques du chercheur. Il ressort que la principale condition à l’apprentissage constaté dans l’appropriation des concepts par cette étudiante consiste en un processus de comparaison continue, cadré par l’action du formateur.
12Finalement, pour ce premier numéro de l’année 2024, Shayna-Eve Hébert, doctorante en sciences du langage à l’Université de Moncton (Canada), nous propose la recension d’un ouvrage écrit par Leela Viswanathan. Dans ce livre intitulé The deliberate doctorate. A values-focused journey to your PhD, l’autrice partage ses conseils pour qu’un étudiant réfléchisse à la poursuite de ses études doctorales, tout en ayant l’appui cognitif, émotionnel et social nécessaire pour effectuer ce parcours. C’est à partir de son propre parcours de doctorat en études environnementales à York University, mais aussi de ses expériences en tant que directrice de recherche que Viswanathan met en lumière des pistes de réflexion pour les étudiants.
Pour citer cet article
Référence électronique
Christelle Lison, « Quand les communautés sont au cœur des réflexions », Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur [En ligne], 40(1) | 2024, mis en ligne le 13 mars 2024, consulté le 13 octobre 2024. URL : http://0-journals-openedition-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/ripes/5474 ; DOI : https://0-doi-org.catalogue.libraries.london.ac.uk/10.4000/ripes.5474
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